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edrella, depuis qu'elle avait emménagé chez Septimus, avait toute une vie à réapprendre. Elle n'osait pas l'admettre, parce qu'elle ne voulait pas blesser l'homme qu'elle aimait, mais par moments, son train de vie, quand elle vivait encore au manoir des Black, lui manquait. Parce qu'elle avait toujours vécu ainsi, et qu'il était bien sûr difficile de rompre avec des habitudes sévèrement ancrées.. Elle tentait de le cacher comme elle le pouvait, parce qu'elle avait un peu honte de se sentir ainsi, mais dans la journée, quand elle se retrouvait seule dans cet appartement, qui faisait le vingtième de son manoir, en proie à la solitude, loin de sa famille, loin de ses amis qui lui avaient tourné le dos, elle éprouvait de la nostalgie et un peu de tristesse... Elle étouffait le tout, elle trouvait injuste de rejeter la faute sur Septimus alors qu'elle avait décidé de fuir, que c'était une décision posée, et qu'elle n'avait pas l'intention d'y revenir, mais par instant, lutter contre la frustration était chose difficile. Et lutter contre la frustration était forcément plus difficile dans ces moments d'attente où les heures s'égrénaient, et où il ne rentrait pas. Là encore, Cedrella n'était pas vraiment en droit de reprocher à son homme de rentrer tard, il devait subvenir à leurs besoins à tous les deux, à présent, et le travail était le travail, mais il était tout l'intérêt de sa nouvelle vie, alors, quand elle passait la journée à l'attendre, c'était toujours plus difficile. Pour tuer au mieux son temps, elle avait fait ce qu'elle n'avait jamais fait dans son autre vie, le ménage, les courses, la cuisine, le tout un peu laborieusement, avant d'entamer la lecture d'un livre acheté chez Fleury & Botts avec ce qui lui restait d'économies (Cedrella peinait encore à connaître la valeur de ses gallions, il allait falloir qu'elle apprenne à se montrer moins dépensière). Elle en avait déjà lu une centaine de pages quand la porte de l'appartement s'ouvrit enfin.

-Heureusement que tu le précises, j'aurais pu croire à un cambrioleur. répliqua-t-elle un peu froidement avant de s'en vouloir immédiatement.

Cedrella n'avait pas toujours (même très souvent) la personnalité la plus agréable du monde, et Septimus était le premier à en avoir fait les frais durant toutes leurs années d'études, alors qu'elle n'avait eu de cesse que de le descendre constamment. Mais il ne méritait pas de subir sa mauvaise humeur, déjà qu'elle profitait trop peu de lui à son goût, inutile de mettre le feu aux poudres quand ils étaient ensemble, elle en fut d'autant plus certaine quand il déposa ses lèvres sur les siennes. Même encore maintenant, ses baisers lui faisaient toujours le même effet. Rien que pour un simple baiser, elle lui aurait déjà tout abandonné.

-C'est pas grave. ajouta-t-elle alors pour donner le change quand Septimus s'excusa de rentrer si tard, avant de lui rendre son baiser, enroulant ses bras autour de son cou. Tu as faim ? J'ai tenté de préparer le dîner.

Et de sa part, le verbe "tenter" voulait tout dire.

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edrella ne put s'empêcher d'afficher un sourire un rien crispé quand Septimus affirma qu'il avait hâte de goûter à ce qu'elle lui avait préparé. Le pire, c'est qu'il devait être parfaitement sincère, mais le problème, c'est que Cedrella était d'un naturel à prendre la mouche assez facilement, et convaincue qu'elle était d'avoir préparé quelque chose d'immangeable alors que son fiancé mourait de faim, elle n'arrêtait pas de se demander s'il n'y avait pas un peu de sarcasme derrière tout cela. Sauf que le sarcasme, c'était son rayon à elle, pas le sien. Elle avait pourtant passé des heures et des heures aux fourneaux. Mais ce n'était pas elle qui mériterait d'être qualifiée de cordon-bleu, et Septimus allait en avoir une nouvelle confirmation ce soir-là. Dans une autre vie, son autre vie, elle lui aurait immédiatement proposé de passer la soirée au restaurant, plutôt, mais ce n'était plus un luxe qu'elle pouvait se payer comme s'il s'agissait d'une simple broutille, désormais. D'autant qu'elle avait pris l'habitude de fréquenter des restaurants de haut standings.

-Ne te réjouis pas trop vite. répliqua-t-elle avant de l'inviter à prendre place à table.

Elle avait au moins cela pour elle, cette dernière était élégamment mise, Cedrella disposait d'un certain sens de l'esthétique, bien que souvent, ses compositions manquent d'âme, parce qu'elle-même n'avait pas été certaine d'en posséder un bon moment. elle s'absenta le temps de déposer le plat sur la table. Ce qui était supposé être des tomates farcies ressemblaient d'avantage à du concentré de tomate mélangée à de la viande hachée, comme si le contenu entier du plat avait fondu et fusionné. Bon, pour sa défense, ça avait trop cuit, et ça ce n'était pas de sa faute, mais pour le reste. Elle remplit leurs deux assiettes en faisant de son mieux pour que le tout ait un aspect présentable (mission impossible ou presque) et vint s'installer face à Septimus.

-Bon appétit. Ou pas, elle avait de sérieux doutes à ce sujet, mais elle ne fit pas plus de commentaires, laissant à son fiancé le soin de découvrir l'étendue des dégâts par lui-même. Ça a été, ta journée ? demanda-t-elle alors.

Question banale s'il en est, mais posée à dessein, pour faire un peu oublier le contenu de leurs assiettes, d'une part, et parce qu'elle s'intéressait, tout simplement, à la réponse de Septimus. Surtout que ce n'était pas avec son quotidien à elle qu'ils pourraient meubler la conversation. C'est bien simple, elle restait cloitrée ici et ne voyait personne. Pas parce qu'on lui imposait ce cloisonnement et cette solitude, seulement parce qu'elle se les imposait à elle-même. Elle aurait largement préféré qu'ils passent la journée ensemble plutôt que de s'en faire le résumé le soir venu, mais c'était ainsi, juste une habitude à prendre. Qu'elle était trop amoureuse pour aimer prendre.

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eptimus eut la délicatesse de ne pas faire de commentaire en découvrant la teneur et l'aspect du plat qu'elle avait préparé pour eux. Il faisait bien, car si Cedrella s'octroyait le droit de reconnaître elle-même que c'était une vraie catastrophe, la jeune femme n'aurait pas voulu que son fiancé se permette une remarque désobligeante. Si elle avait renoncé à beaucoup de choses en s'installant ici, elle n'avait jamais su oublier sa fierté mal placée, c'était plus fort qu'elle. Elle planta sa fourchette dans son assiette et goûta au désastre. Ça ne ressemblait à rien et ça n'avait pas le goût de grand chose, mais au moins, ça se laissait manger. C'était déjà ça. Elle mâchonna précautionneusement sa bouchée de tomate quand Septimus lui apprit sa journée. Rien de particulier. La routine. Cedrella n'arrivait pas à déterminer si elle aimait vraiment cela ou pas. Tout ce qu'elle savait déterminer, c'était qu'elle aimait profondément l'homme face à elle. Ça devait suffire à tout. Cedrella esquissa un léger sourire quand il lui parla de ce sorcier qui avait lancé un sortilège au beau milieu d'un pub moldu. C'était typiquement pour ce genre de discours que sa famille ne cesserait jamais de lui reprocher de leur avoir préféré un traître à leur sang.

-Ce ne serait peut-être pas plu mal. affirma-t-elle quand Septimus affirma que, sans son département au ministère, les moldus sauraient tout du monde sorcier. Pas pour ton travail, bien sûr mais je ne sais pas si c'est vraiment un bien de les maintenir dans l'ignorance.

Elle avait exprimé sa pensée telle qu'on lui venait, au fond, elle trouvait assez absurde cet acharnement des sorciers à vouloir se cacher des moldus. Parce qu'on les traînerait de force sur un bûcher ? Outre le fait que la société avait quand même un minimum évolué, il y avait des sortilèges, pour s'en protéger. Parce que les sorciers feraient leurs lois et auraient enfin l'opportunité d'asseoir une plus grande autorité sur les "inférieurs", sans doute plus, et c'est certainement ce que Cedrella aurait pensé elle aussi, si elle se contenter de ressasser les vieux idéaux familiaux. Seulement, se détacher de tout ce qui avait fait son éducation, c'était également se remettre elle ainsi que le monde qui l'entourait en question.

-En tous cas, ce n'est pas en rappelant sans arrête que nous sommes différents que certains parviendront à comprendre... Mince, encore un peu et elle allait vraiment faire preuve d'une réflexion  cohérente. Bon, en même temps, une image brûlée sur un arbre généalogique tapisserie, ça se retape pas comme ça. Elle adressa un regard en coin à Septimus. Faut que tu m'arrêtes, quand je commence à cracher de la guimauve. Quoique ce sera toujours plus digeste que ça. ajouta-t-elle, son regard retombant dans son assiette. La solitude me réussit pas, je m'attendris.

Elle savait qu'elle changeait, progressivement, au contact de Septimus, et souvent, sa nature première voulait reprendre le dessus. Une barrière invisible pour vous préserver des autres, c'est difficile à abattre. Mais les fissures étaient tout de même de plus en plus nombreuses.

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as si simple de cesser de jouer les durs, pour Cedrella, c'était devenu comme une seconde nature chez elle, par la force des choses. Elle avait passé presque toute sa vie à se construire une carapace, à ériger un mur entre elle et les autres. C'était plus simple, de manière générale, de sembler revêche et dur comme la pierre que de laisser place aux vrais émotions. Mais quelque chose changeait en elle, un peu plus chaque jour à mesure qu'elle profitait de l'influence que Septimus avait sur elle. Il abaissait une à une toutes ses barrières, mais certaines d'entre elles avaient la vie dure. Bien sûr, qu'il avait raison, elle n'avait pas besoin de prétendre. Encore moins quand elle était avec son fiancé, celui qui savait voir au-delà du masque et qui, peu à peu, avec une patience qu'elle ne comprenait pas, mais dont elle lui était reconnaissante, la révélait à elle-même. Non, elle n'avait pas à jouer les dures, mais ça restait compliqué, pour elle. Elle ne se voyait pas devenir du jour au lendemain un exemple de douceur et de gentillesse et de douceur, quand on savait d'où le couple partait, elle avait déjà fait un très sérieux pas en avant. Elle savait qu'elle en avait encore d'autres, mais elle y allait graduellement. Elle faisait autant d'effort que possible, en tous les cas. Et de sa part, qui faisait souvent preuve de bien trop de mauvaise foi, c'était un immense pas en avant.

-C'est parce que j'ai toujours raison. répliqua-t-elle avec un léger sourire en coin en serrant plus fermement sa main dans celle de Septimus. Toujours raison, certainement pas. Elle avait passé sa vie entière ou presque à être dans l'erreur, plutôt. guidée par les idéaux arriérés d'une famille qui ne l'était pas moins. Ses a priori sur les moldus et les sangs-mêlés se dissipaient peu à peu, mais ils avaient eu la dent dure, alors non, elle était loin d'avoir toujours raison, mais elle aimait donner la réplique en ces termes à l'homme qui partageait sa vie. Je sais que j'en ai pas besoin. ajouta-t-elle en ce qui concernait le fait de jouer aux dures, et elle en avait parfaitement conscience par ailleurs. J'y peux rien, c'est plus fort que moi. Elle marqua une légère pause. Elle ferait de son mieux pour qu'il lui fasse de moins en moins cette remarque. Mais avoue que t'adores quand je joue les filles glaciales et distantes.

C'était sur cela que s'était jouée leur relation un bon moment, après tout. Ils étaient aux antipodes l'un de l'autre, et rien ne semblait pouvoir les réunir. Au fil du temps, leurs similitudes se faisaient jour de façon plus certaine, mais il n'en demeurait pas moins qu'ils s'étaient attirés et aimés l'un l'autre sans que rien ne semble pourtant y contribuer, elle froide comme la glace, lui, bien plus chaleureux. L'affirmation qui voulait que les opposés s'attire prenait un sens manifeste dans une telle situation. Un sens qu'il était agréable d'observer, qui rendait leur histoire plus importante et leur passion plus violente.

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n fin sourire s'échappa du masque bien souvent impassible de Cedrella quand Septimus confirma ses dires. Oui, sa froideur était clairement l'un de ses défauts, mais un défaut qu'elle devinait qu'il aimait chez elle, parce qu'il était tout simplement impossible de passer outre cet aspect de sa personnalité. Il aimait sans doute en elle ce qu'il ne trouvait pas en lui, tout comme l'inverse était vrai, ce qu'elle aimait le plus, chez son fiancé, c'était ces qualités qu'elle ne se trouverait jamais, cette chaleur, cet altruisme, cet optimisme. En cela, sans nul doute, ils se complétaient très bien, et c'est ce qui faisait de leur couple un couple solide... ce qui n'empêchait pas pour autant de douter. C'était malheureusement bien souvent le cas, et surtout plus fort qu'elle. Il y avait tant de jeunes femmes amènes, belles, agréables et positives dans l'entourage de Septimus qu'elle avait souvent du mal à croire que, entre toutes, ce soit vraiment sur elle qu'il ait su jeter son dévolu. Elle serait la dernière à vouloir s'en plaindre, c'est sûr, mais cela avait de quoi la déconcerter, parfois. Mais il savait la rassurer mieux que personne, et c'était tant mieux, car si Cedrella changeait peu à peu, se révélant à elle-même telle qu'elle aurait toujours été si sa famille n'avait pas fait barrage, elle ne changerait pas pour autant. Elle ne serait jamais un immense rayon de soleil prête à croquer la vie à pleine dent, parfaitement ouverte d'esprit  et agréable avec tout le monde, c'était un fait, et savoir que l'homme qui partageait sa vie l'acceptait la rassurait forcément. Il l'aimait tel qu'elle était, et c'était le genre de réflexions qu'elle ne se lasserait jamais d'entendre. Pas seulement parce qu'elles la rassuraient, mais parce que quand Septimus lui disait l'aimer, elle éprouvait toujours la même sensation que la première fois qu'il s'était déclaré à elle. Cedrella se releva. Elle avait certes à peine touché à son assiette, mais étant donné son contenu, elle se permettait de négliger ce dernier sans vraiment de scrupule. Le tout pour se rapprocher de son fiancé, sur les genoux duquel elle s'installa avant de déposer son regard au creux du sien, et un baiser sur ses lèvres tout en enroulant ses bras autour de son cou.

-Je t'aime aussi. répondit-elle avec douceur. Même si tu es souvent naïf, maladroit et... roux.

Bref, toutes les insultes débiles et de faible niveau qu'elle avait pu lui balancer à la figure quand ils étaient encore étudiant, et que son but était de le faire sortir de ses gonds autant que possible. À présent, si ses propos était toujours d'actualité - elle trouvait toujours qu'il était souvent trop naïf, à accorder à tous le bénéfice du doute, à ne pas toujours avoir les pieds sur terre, sa maladresse n'était plus à prouver... et, aux dernières nouvelles, on ne pourrait pas changer grand chose au fait qu'il était bel et bien roux -, elle ne les envisageait plus de la même façon, sa candeur et sa maladresse étaient devenues à ses yeux des qualités précieuses, et puis, physiquement, elle ne connaissait pas plus bel homme que lui (elle avait cessé d'être objective sur tous ces points depuis très longtemps, de toute manière).

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a réflexion de Septimus fit sourire Cedrella. Fut un temps où elle aurait écouté cette remarque et aurait prit la mouche (Cedrella était quelqu'un de particulièrement susceptible, c'est rien de le dire), mais à présent, les réflexions qu'ils pouvaient se faire mutuellement étaient contrebalancées par l'amour profond qu'ils se savaient éprouver l'un pour l'autre, suffisamment grand pour qu'elle ait tout abandonné au profit de Septimus. Et puis, au fond, il n'avait pas tort, elle avait mérité son titre de vipère, car quand elle le voulait, elle pouvait se montrer acide et acerbe, il ne fallait certainement pas le compter parmi ses ennemis. Pour ce qui était son coeur de glace. Il est certain que sa froideur et sa distance, cette façon qu'elle avait de mettre tout le monde à l'écart, pouvait donner cette image d'elle. Son coeur était peut-être de glace, mais quelques privilégiés savaient le faire fondre. Et le plus privilégié d'entre tous, il n'y avait aucun doute possible à cela, c'était l'homme qu'elle avait sous les yeux. Son sourire s'élargit à son "terriblement sexy", juste un compliment sur son physique, oui, mais il n'était pas pour lui déplaire, loin s'en faut.

-Mince, il va falloir se résigner à ne jamais avoir d'enfants, alors. plaisanta Cedrella, quand son fiancé lui affirma que tous les membres de sa famille étaient roux, aucune exception n'était envisageable parmi les Weasley.

Le pire, c'était que c'était sans doute vrai. De mémoire, parmi les Weasley (pièces rapportées mises à part), il n'y avait que de jolies têtes rousses. Ceci dit, bien sûr, Cedrella s'en moquait, rire de sa couleur de cheveux, c'était de l'attaque facile... et malhonnête, par ailleurs, car aux yeux de la jeune femme, il n'y avait pas plus bel homme que celui dont elle partageait le toit, et elle rêvait de pouvoir fonder une famille avec lui, et voir de petites têtes rousses courir partout autour de leurs jambes. Ce n'était pas encore au programme, bien sûr. Ils n'étaient pas mariés encore, pas installés depuis bien longtemps, et Cedrella était bien heureuse de pouvoir pour l'heure simplement savourer sa vie de couple gagnée au prix de sacrifices qui, dans des moments tels que celui-là, lui apparaissaient comme infiniment nécessaire. Oui, ils auraient des enfants ensemble, et s'ils devaient être roux, eh bien soit. Elle serait heureuse parce qu'elle aurait eu tout ce qu'elle pouvait désirer.

-Enfin, s'ils héritent de mon caractère, ça peut compenser. ajouta-t-elle avant de venir déposer de nouveau ses lèvres sur celles de celui qu'elle espérait bien voir devenir, quoi qu'elle puisse en dire, le père de ses enfants un jour.

Bon, pour tout dire, histoire que leurs enfants soient vivables, elle préférait largement s'imaginer qu'ils auraient le caractère de Septimus. Ils seraient bien plus agréables et faciles à vivre comme cela.

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e sourire de Cedrella s'élargit encore - chanceux Septimus, on pouvait bien dire qu'il était l'une des rares personnes en ce bas monde à pouvoir régulièrement observer le sourire de la jeune femme - quand il fit remarquer qu'ils souhaitaient le pire à leurs enfants s'ils leur espérait les cheveux du père et le caractère de leurs mères. Le pire, c'est que beaucoup seraient de cet avis et leur suggèrerait largement l'effet inverse. Au fond, Cedrella se moquait bien de ce à quoi ses enfants ressembleraient dans l'avenir (même si le caractère de Septimus était préférable au sien), elle les aimerait pour ce qu'ils seraient, parce qu'elle n'aurait pas d'autres choix que de les aimer, voilà tout... Autant de considérations qu'ils auraient le temps d'avoir quand ils souhaiteraient véritablement se jeter à l'eau et fonder une famille. Pour le moment, Cedrella (et elle était ravie de savoir que son futur époux pensait la même chose) préférait se garder un peu de temps pour eux. Ils avaient tant attendu d'être enfin ensemble et de pouvoir vivre leur histoire au grand jour, les enfants pourraient bien attendre qu'ils aient pleinement apprécié tout ce que cette vie-ci avait à leur offrir. Non, Septimus avait raison, ils n'étaient pas prêts... de manière générale, pas au sens qu'il sous-entendait, même s'il était loin de déplaire à Cedrella, bien loin de là. La lueur qui brillait dans son regard en disait long à ce sujet, d'ailleurs.

-Il va falloir remédier à ça, alors. sourit-elle doucement avant de récupérer les lèvres de son amant, dans un baiser plus langoureux que les précédents, tandis que ses mains s'autorisaient à se faire plus baladeuses. Ça tombe bien, je n'avais pas prévu de dessert. ajouta-t-elle tout en s'appliquant à déboutonner la chemise de Septimus, dévoilant un torse qu'elle couvrit rapidement de caresse.

Son appétit pour le dîner insipide qu'elle leur avait préparé était bien éteint, un autre appétit, par contre, ne manquait pas de l'étreindre... comme... assez souvent, avec son futur époux. Elle pouvait toujours le narguer concernant ses cheveux roux, le fait est que, physiquement, il n'avait jamais manqué de l'attirer, bien au contraire, et leur relation, toute volcanique qu'elle avait pu être à ses débuts, avait en bonne partie reposé sur cette attirance, avant qu'elle ne devienne plus profonde. Il avait été son amant avant d'être son ami, maintenant, il était les deux à la fois. Et plus encore, un tout indescriptible et délicieux, comme elle n'en avait jamais éprouvé auparavant. C'était aussi ça, de profiter de n'être que tous les deux. Plus de culpabilité de sa part à elle, et juste l'agréable sentiment d'être à l'exacte place où elle devait se trouver. Ses lèvres récupérèrent les siennes tandis que le tissu de ses vêtements volait au sol à mesure qu'elle le déshabillait.

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lle ne connaissait rien de plus savoureux au monde que le contact des lèvres contre les siennes. Elle avait su dès la première fois qu'elle y avait goûté qu'elle ne saurait jamais s'en passer, et qu'aucun autre baiser ne lui plairait davantage, aucune autre lèvres ne serait capables de lui procurer de telles sensations. Cela l'avait, à l'époque, complètement décontenancé, d'ailleurs, car cette attirance était aux antipodes de tout ce qu'elle devrait être autorisée à éprouver pour Septimus Weasley. Comme si la notion d'autorisation à aimer pouvait avoir du sens... Mais elle n'avait rien demandé à personne, elle, ça avait tout simplement été plus fort qu'elle... Et cela restait encore plus fort qu'elle. Cedrella était folle amoureuse de Septimus, elle ne l'avait pas compris directement, mais dès lors que ce constat s'était ajouté à celui d'une simple attirance sur laquelle elle aurait pu fermer les yeux, elle n'avait pu que feindre lutter. Maintenant, elle pouvait oublier tout cela. Plus de conflit moral, plus de doutes, plus de résignation. Elle pouvait s'abandonner pleinement à ses baisers avec toute la légitimité d'une femme qui s'offre à son fiancé (bon... ceci dit, techniquement, ils auraient dû attendre leur mariage, mais on ne pouvait pas franchement dire qu'ils aient su se montrer outre mesure patients de ce point de vue là).

Elle se laissa déshabiller avec un immense plaisir. Celui de ressentir le contact de ses mains, la douceur de ses caresses contre sa peau, qui réagissait à ce contact. Elle en avait la chair de poule. Bientôt, ils furent l'un et l'autre en tenue d'Adam et d'Ève, et Cedrella eut le loisir d'apprécier à sa juste valeur ce corps qui, déjà habillé, la rendait folle, mais plus encore en cet instant. Penchant la tête en arrière, les paupières mi-closes, elle apprécia de sentir ces lèvres parcourir son épiderme. Elle se sentit envahie de frissons qu'elle exprima à grands renforts de soupirs et de léger gémissements quand ces lèvres s'aventuraient sur des zones plus sensibles et érogènes de son anatomie. Il ne fallait pas grand chose, à vrai dire, pour qu'il sache lui procurer du plaisir, comme si leurs corps infiniment compatibles étaient faits pour se trouver comme ils avaient fort heureusement su le faire. Et comme ils le feraient toujours, puisque l'inverse, à ce stade, paraissait véritablement impensable. Se refusant, bien sûr, de laisser son futur époux sur la touche, les mains de Cedrella ne manquaient pas de parcourir ce corps familier de caresses qu'elle orienta bientôt en un endroit bien spécifique, qui, y comptait-elle, saurait procurer à son amant autant de sensation qu'elle n'en connaissait elle-même. Car rien n'était plus agréable à ses yeux que de sentirs ses soupirs se mêlaient directement aux siens, leur envie et leur plaisir grandir en une même impulsion, où ils étaient plus que jamais en harmonie l'un avec l'autre.

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edrella, à cette époque qui lui apparaissait à présent bien lointaine au cours de laquelle elle avait osé pensé qu'il n'y avait rien de plus qu'une pure attirance physique entre eux (cette dernière restait incontestable, ceci dit), avait bien dû se faire une raison depuis. Il était impossible d'imaginer que deux corps qui s'attirent puissent conduire à une telle harmonie, si les âmes et les esprits ne s'attiraient pas, elle aussi. C'est en tous cas ce qu'elle ne pouvait que penser à chaque instant, comme à chaque fois qu'ils se trouvaient dans cette situation, nus comme des vers, profitant de leurs corps respectifs. Il y avait entre eux une véritable alchimie, qui se confirmait à chaque instant, à chaque seconde de chacune des minutes qu'elle passait auprès de lui, qu'elle avait constaté et voulu taire du temps où ils étaient encore tous les deux élèves à Poudlard, qu'elle n'avait plus su ignorer depuis qu'ils avaient franchi peu ) peu tous ces pas on ne peut plus décisifs qui les avaient mené à la situation actuelle, situation qu'ils auraient à peine pu et dû espérer, à la vérité, s'ils s'étaient conformés à ce que l'on attendait d'eux, si elle s'était conformée à ce que l'on attendait d'elle. Et dire qu'à l'heure actuelle, si elle n'avait pas eu le courage de tenir tête à sa famille, et par la même de renoncer à elle, elle serait l'épouse de cet homme quelconque au sang pur comme du cristal, qui, elle en était convaincue, n'aurait jamais su la rendre heureuse ! Elle était bien mieux ainsi. Heureuse, apaisée, fière de ses choix et amoureuse, tout simplement.

Elle se sentait frissonner à la moindre de ses caresses, aucun autre homme ne serait capable de lui faire cet effet là, et elle espérait bien qu'aucune femme ne saurait non plus lui faire un tel effet. Elle aimait entendre ces soupirs de plaisir à son oreille, elle aimait sentir qu'elle lui inspirait autant de douces sensation que d'amour, car l'inverse était tout aussi vrai. Rien que le contact de sa peau contre la sienne était bien loin de la laisser insensible, et ne parlons pas de la pression de ses lèvres contre les siennes, jamais elle n'aurait pensé qu'un baiser puisse avoir autant d'effet sur elle avant que ses lèvres ne rencontrent les siennes. Et leurs baisers, loin d'être innocents, dans tout ce qu'ils avaient de sensuel et de langoureux, ne faisaient qu'exciter le moindre de ses sens, exacerber la moindre de ses sensations. Elle éprouvait l'envie de plus, le désir de passer à une cadence supérieure. Et ce désir alla augmentant quand il s'immisça enfin en elle, avec douceur, une lenteur dont elle pouvait apprécier le moindre acoups. Chaque mouvement de rein, en cadence parfaite avec les siens, déclenchait en elle d'agréables vagues de plaisir, un peu plus intense à chaque fois que leurs bassins se rejoignaient, se traduisant chez elle en des gémissements un peu plus bruyants à chaque fois, et qu'elle ne cherchait en rien à contenir. Progressivement, la vitesse de ce mouvement de va-et-vient augmentait.

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ans des moments tel celui que Cedrella vivait en ce moment, elle ne pouvait pas avoir le moindre doute quant aux sentiments que lui inspirait Septimus. Il était tout, pour elle, celui avec qui son cœur savait battre à l'unisson, son âme sœur, tout simplement. Oui, pour la jeune femme, ça ne faisait pas le moindre doute, son futur mari était son âme sœur. Un terme dans lequel elle n'avait pas cru un seul instant, à une époque, tout simplement parce qu'elle n'avait pas eu l'occasion de vivre une telle connexion avec qui que ce soit auparavant. L'harmonie physique qu'ils expérimentaient chaque fois que leurs corps s'unissaient n'étaient pas le fait de leurs talents respectifs dans ce domaine (Cedrella ne pensait pas être peu douée, mais quand bien même), mais le fait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, tout simplement. Ce qu'ils vivaient ensemble, c'était l'osmose parfaite, ce genre d'osmose qui ne pouvait que la convaincre qu'elle avait bien fait de tout abandonner pour lui. Ce n'était pas que physique, c'était un tout, un tout parfait qui lui faisait tout oublier en un rien... Elle vivait la perfection, tout simplement, et ses problèmes s'évaporaient dans les airs en même temps qu'un gémissement d'extase s'échappait de ses lèvres tandis qu'elle atteignait le seuil le plus élevé du plaisir. La jeune femme, à bout de souffle, serra son fiancé contre elle, avec la sensation que leurs cœurs joints battaient à l'unisson, elle pourrait demeurer ainsi des heures entières sans s'en lasser, elle se sentait vraiment au mieux. Elle savourait le contact de leurs corps nus, le sien encore transi de plaisir, tandis qu'elle récupérait peu à peu son souffle, ses sens, et la perception du réel. Alors, après quelques secondes, elle plongea son regard dans le sien avant de souder ses lèvres aux siennes, dans un baiser passionné.

-Comment est-ce que je pourrais vivre sans toi, dis-moi ? dit-elle d'un ton taquin, qui devait surtout servir à lui exprimer son affection, son amour pour lui, quand bien même son propos était très sérieux.

À l'heure actuelle, si elle ne l'avait pas, elle était certaine qu'elle serait complètement perdue. Il l'avait sauvée d'une vie désespérée et morose, et même si elle avait encore du mal à prendre ses marques, même si elle avait peur, parfois, des moments comme celui-là oubliaient totalement de lui faire regretter sa situation. Elle était définitivement folle amoureuse de son amant, et elle n'avait plus besoin de s'en cacher. Elle avait le sentiment qu'une plénitude nouvelle accompagnait chacun de leurs ébats depuis qu'ils vivaient librement leur amour. Oui, elle pouvait bien oublier tous ses doutes, pour l'heure. Elle était heureuse, tout simplement heureuse. Et c'était un bonheur qu'aucun autre homme sinon Septimus ne pourrait être à même de lui procurer dans l'existence. Elle était faite pour lui, et elle voulait croire qu'il était fait pour elle, aussi.

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out en faisant mine de se taquiner, Cedrella savait très bien qu'ils s'adressaient des propos on ne peut plus sincères, tous les deux. Elle ne pouvait pas vivre sans eux, elle ne le pouvait pas ni ne le voulait, et si elle pouvait l'affirmer, c'est qu'elle parlait d'expérience. Elle avait bien tenté de vivre sans lui. Elle avait pensé que pour leur garantir un meilleur avenir, elle devait céder à la pression parentale et accepter son fiancé, même s'il ne lui inspirait que du dégoût, mais elle savait bien que c'était faux. Durant ce temps où elle avait prétendu, elle n'avait jamais cessé de penser à Septimus, à aucun moment... Pas une seule seconde. Tous les jours, elle s'était dit qu'il lui manquait, et quand elle l'avait revu, l'évidence avait été si grande, si certaine, si intense, qu'elle n'avait tout simplement pas pu lutter. S'il est vrai qu'on a qu'un seul grand amour au cours de sa vie, alors c'était également un fait avéré qu'elle l'avait déjà rencontré, et que c'était avec lui, lui et personne d'autre, qu'elle voulait faire sa vie, se marier, avoir des enfants, bref, être heureuse. Oui, ils avaient beau se parler légèrement, il n'empêche que c'était vrai. Il leur avait fallu du temps pour se trouver, mais ils étaient ensemble, à présent, il n'y avait plus qu'elle et lui, et c'était parfait ainsi, le reste du monde pouvait bien disparaître, tant qu'elle l'avait lui, ça lui était supportable.

-Moi aussi, dit-elle dans l'un de ces sourires qu'elle ne réservait qu'à lui seul, et ce pour une raison des plus évidentes. Et ces mots étaient des plus sincères, prononcés cette fois sans raillerie. Elle l'aimait, elle l'aimait profondément, plus qu'elle n'aimerait jamais quiconque, ni ne voulait aimer qui que ce soit. Il avait changé sa vie. Il l'avait changée elle. Et pour le mieux. Tu sais... Je sais qu'on a tout notre temps devant nous mais... Elle déposa un baiser sur ses lèvres. J'ai quand même hâte de devenir ta femme.

Ils avaient décidé de ne pas se précipité, et évidemment, elle l'avait fait de bon cœur, parce que sa première préoccupation première n'avait pas été de publier les bans et de s'encombrer de l'organisation fastidieuse de noces qui allaient rappeler son existence à ses parents. Mais quand même, elle avait hâte de porter fièrement le nom de Cedrella Weasley. Sincèrement. Si on lui avait dit cela il y a quelques années, elle ne l'aurait pas cru possible. Et pourtant maintenant, c'était juste évident. Elle ne méprisait plus ce nom, elle l'adorait, il incarnait ce qui lui était le plus cher, et toutes ses considérations passées lui semblaient si lointaine qu'elle finissait par les oublier. Elle pouvait tout oublier, tout, uniquement pour lui.

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edrella afficha un sourire (encore l'un de ces rares sourires qu'elle n'adressait qu'à lui et à lui seul) quand elle entendit son interlocuteur lui confirmer que lui aussi avait hâte de devenir son époux. Au fond, elle savait bien que leur impatience était partagée, ce même s'ils avaient décidé de prendre leur temps avant que de réellement s'engager dans des procédures de mariage à rallonge au cours desquelles l'on aurait de cesse que de leur mettre des bâtons dans les roues. Dès l'instant où elle avait renoncé à épouser son fiancé de pacotille, c'est parce qu'elle avait su qu'il n'y avait qu'un seul homme qu'elle épouserait. Pour pousser le déshonneur jusqu'au bout, elle voulait délaisser pour de bon son nom de famille et s'approprier celui de ces soi-disant traîtres à leur sang qui lui avaient été pourtant bien plus accueillants que les membres de sa propre famille. Ce n'était pas pour tout de suite, oui, mais afficher leur union à la face du monde lui ferait le plus grand bien, présenter Septimus non plus comme l'homme pour lequel elle avait fui ses obligations mais comme son mari plus encore. Enfin, ce jour viendrait bien assez vite...

... même si en effet, il n'y a pas si longtemps encore, jamais elle n'aurait admis qu'elle puisse véritable vouloir qu'une telle chose se produise. Demandez à l'adolescente hautaine et désagréable (certes, elle savait toujours être hautaine et désagréable, mais ça...) si elle comptait un jour porter le nom de Weasley, elle vous rirait au nez. Jamais elle n'aurait cru cela possible. Et pourtant, l'évidence était déjà là, à l'époque, elle se cachait seulement sous des traits tels que la jeune femme n'avait pas été capable de passer outre ses préjugés. Elle avait confondu haine et amour avec une facilité confondante, très certainement parce que le second sentiment était plus simple à éprouver que le premier. Non, c'est sûr, elle n'aurait jamais cru qu'elle puisse vouloir épouser Septimus un jour, même après que ses lèvres se soient posées sur les siennes pour la première fois, même après qu'elle ait compris, dans le même instant, que son cœur ne s'emballerait jamais à ce point pour quelqu'un d'autre. Elle avait choisi le fiancé tout prêt pour elle plutôt que de tout abandonner tout de suite, que de s'avouer tout de suite ce qui lui traversait le cœur et l'esprit. Il lui avait fallu son absence pour gagner en certitudes. Et qu'elle avait été longue, cette absence ! Heureusement qu'ils savaient comme personne comment s'y prendre afin de récupérer le temps perdu.

-J'aurais fait un massacre, reconnut-elle d'un ton si sérieux qu'il était difficile de savoir si elle plaisantait ou pas. Sans doute parce qu'elle ne plaisantait qu'à moitié. Mais tu sais, déjà à l'époque, peut-être que je le voulais. J'aurais juste préféré mourir que de l'avouer, c'est tout.

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