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edrella adressa un sourire amusé à Septimus quand il affirma alors, en réponse à ses propos, qu'elle avait bien fait d'attendre. Elle le pensait aussi. Si, quelque part, elle regrettait le temps perdu, le fait de s'être aveuglé plusieurs années durant au lieu de vivre leur histoire directement, elle songeait que ces étapes de leurs vies respectives étaient sans doute indissociables de ce qu'était leur relation aujourd'hui. C'était les étapes qu'ils avaient su franchir, les choses auxquelles ils avaient su renoncer, qui avaient fait de leur relation ce qu'elle était à ce jour, dans ce qu'elle avait de forte et d'intense. Ils avaient dû se battre et renoncer, pour être ensemble, et c'était pour cette raison qu'ils étaient si bien ensemble, qu'ils savaient apprécier la valeur de leur couple. la jeune femme n'échangerait cela contre rien au monde. Leur vie n'était pas parfaite, mais Cedrella savait en reconnaître la valeur malgré tout. Elle était heureuse, avec l'homme qu'elle avait choisi d'épouser au mépris d'un autre. Il avait fallu du temps pour qu'elle puisse accéder à cette vie, mais elle ne la savourait à présent que d'autant plus. Septimus n'avait pas tort, il fallait seulement... briser la glace, mais si cette image avait quelque chose d'un rien... spécifique, la concernant, puisque des glaces, on considérait qu'elle était la reine, c'était même son principal surnom.

-Briser la glace, vraiment ? demanda-t-elle d'un ton égal. Elle déposa un baiser sur les lèvres de son futur époux. J'aurais dit la faire fondre, moi, plutôt, affirma-t-elle, toujours sur le même ton.

Reine des glaces, elle l'était toujours, et de nombreuses personnes pourraient encore en attester, pourraient affirmer qu'elle était souvent très froide, qu'elle avait pour très sale habitude de maintenir les autres à distance. Mais Septimus avait changer quelque chose en elle, en tout cas vis-à-vis de lui. En sa présence, elle était plus tendre, moins... inaccessible... elle avait changé bien des choses en lui, et de manière très positive, cela va sans dire. Au point qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser, parfois, qu'elle ne lui rendait pas grand-chose en retour. Il la changeait, lentement mais sûrement, et elle aimerait parfois être capable de lui rendre la pareille. Sauf qu'elle ne voyait pas ce qu'elle pourrait lui apporter qu'il n'ait pas déjà. Son amour inconditionnel, peut-être ? Car il est vrai qu'elle osait penser que personne ne l'aimerait jamais autant qu'elle ne le faisait elle-même.

-Je me demande encore ce que tu peux me trouver, parfois.

Et même si elle utilisait encore le ton de la plaisanterie, ce n'était pas totalement faux pour autant. Cedrella savait très bien pourquoi elle avait tout bouleversé pour lui, et elle recommencerait mille fois s'il le fallait. L'inverse, si elle s'en contentait totalement, lui était malgré tout nettement plus obscur, force lui était de le reconnaître.

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edrella esquissa un sourire en réponse au "quelle question" de son interlocuteur. Quelle question, hein... Eh bien, c'était la question qu'elle se posait sans cesse, sans arrêt, vraiment... parce que même si elle était bien avec Septimus, elle ne pouvait ignorer le fait que, sur le principe, leur couple semblait trop improbable pour être réel. Et pourtant, ils s'entendaient parfaitement, tous les deux, c'était même au-delà de ça, ils vivaient véritablement en parfaite harmonie, au point que parfois, ça en effrayait presque Cedrella qui n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi fort et d'aussi important. Peut-être qu'il n'y avait pas à chercher à tout prix une explication... C'était de l'alchimie, c'était l'amour... ça ne s'expliquait tout bonnement pas. Son sourire se fit plus large, voire rayonnant quand Septimus affirma qu'elle était son âme sœur. C'était également de cette manière qu'elle voyait les choses. Elle ne se voyait pas aimer qui que ce soit d'autre, elle ne voulait pas être aimée de qui que ce soit d'autre... Elle se sentait unique et heureuse juste sous son regard. Il n'y avait pas de logique à cela. C'était un fait, c'est tout. Elle était son âme sœur, il était la sienne... Elle n'avait pas envie d'autre chose, au final. Il était tout ce dont elle avait besoin.

-C'est moi qui ai de la chance de t'avoir, affirma-t-elle très sincèrement avant de venir déposer à son tour ses lèvres sur celles de son futur mari.

Elle ne se lasserait jamais du moindre de leurs baisers. C'était encore une preuve à ses yeux de l'alchimie qui les unissait tous les deux. En tout cas, elle était certaine qu'elle était la plus chanceuse de deux. Il lui offrait tout ce qu'elle ne pensait pas être à même d'obtenir. Il était sa plus grande chance, il la transformait, il la rendait plus forte. Elle se métamorphosait à son contact, et elle adorait réellement cela.

-Tout est plus simple avec toi... plus beau, plus fort, plus intense...

Et elle était certainement plus mièvre, beaucoup plus... réceptive au romantisme, dirons-nous. Elle s'en rendait bien compte (même si c'était là des mots qu'elle ne répéterait certainement pas devant témoins sous peine de perdre toute crédibilité), mais ça lui était égal, il méritait bien qu'elle baisse un peu sa garde. Il avait tant à lui offrir en retour, il l'aidait à se dévoiler. Encore un tour qu'il avait dans sa manche. Parmi tant d'autres.

-Je t'adore.

Elle l'aimait, elle l'adorait, elle le lui disait peut-être trop, mais une fois encore, elle s'en fichait, elle l'adorait trop, justement, pour avoir des scrupules à se déclarer. Elle avait passé tant d'années à lui exprimer une haine pourtant factice, elle ressentait le besoin, l'impératif, même, de se corriger, de se rattraper.

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"A

dorer" était un mot approprié, à ses yeux, pour qualifier ce qu'elle ressentait pour Septimus, quand même le fait de lui dire qu'elle l'aimait ne semblait pas suffire. Oui, bien sûr, c'était d'une mièvrerie consommée, mais elle l'assumait sans mal. Elle n'avait passé que trop de temps à museler ses sentiments, à refuser de les exprimer, parce qu'on lui avait affirmé que c'était ce qu'il fallait qu'elle fasse, parce que sa famille n'aurait pas supporté qu'elle se forge ses propres opinions, qu'elle s'ouvre à d'autres ressentis que ceux qu'on lui imposait. Ce n'était pas pour rien, si elle affirmait qu'elle ressentait et vivait tout plus intensément depuis qu'elle était avec Septimus. Ce n'était pas seulement parce que les épreuves qu'ils avaient traversées avait forcément fortifié leur relation (même si ça y avait sans doute contribué), c'était tout simplement parce qu'en sa présence, elle pouvait se permettre de faire face à sa vraie nature. Elle n'était plus juste la reine des glace impassible et indifférente qu'on l'avait éduquée à être (quoiqu'elle le restait quand même un peu... peut-être parce que ça appartenait malgré tout un tantinet à son caractère), elle était bien plus, et ça grâce à lui. Tant pis si elle en faisait des tonnes. C'était comme ça, c'était la vérité, et il n'y avait pas de mal à ça, après tout, non ? Non, aucun mal, pas à ses yeux en tout cas.

-Moi non plus, répliqua-t-elle quand il affirma qu'il ne savait pas comment il faisait quand il ne faisait pas partie de sa vie.

Il s'en sortait sans doute très bien, mais c'était une période de la vie de Septimus qu'elle n'avait pas forcément envie d'invoquer. Elle préférait largement se concentrer sur l'instant présent que de s'appesantir sur le passé ou même voir trop loin dans le futur. Ça aussi, c'était clairement une chose que Septimus avait apprise. Avant lui, jamais elle ne se serait autorisée un tel lâcher prise, jamais, même, elle ne s'en serait sentie capable le moindre instant. Il y avait eu un avant eux, et Cedrella n'aimait pas y songer. Elle aimait seulement à croire qu'il n'y aurait pas d'après eux. Parce qu'ils s'étaient trouvés pour ne jamais se quitter. À quoi bon ? Ils s'aimaient. Et ils s'aimaient sincèrement.

-Et je ne veux pas savoir, ajouta-t-elle avec un léger sourire. Elle déposa un baiser sur ses lèvres. Clairement, oui, c'était une période de leur vie qu'elle préférait largement occulter. Elle n'impliquait rien de bien positif, il faut dire. Elle était prisonnière, alors, de fiançailles qui la rendaient malheureuse. Et lui... elle ne voulait pas songer aux autres femmes qui étaient passées dans la vie de Septimus avant qu'elle ne les détrône une bonne fois pour toutes. Tu n'as pas à te poser la question, de toute manière, puisque tu n'auras plus jamais à vivre sans moi.

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D

es déclarations telles que lui en faisait Septimus, elle les aurait trouvées ridicules et niaises en d'autres temps, à une autre époque. Oh, elles étaient toujours niaises, probablement, comme le moindre mot que Cedrella adressait à son fiancé, mais quand il était question de son fiancé, de son âme soeur, ce qui lui paraissait ridicule devenait merveilleux, tout simplement parce que les mots qu'ils s'adressaient étaient sincères. La jeune femme pensait le moindre mot qu'elle lui disait, et elle savait que la réciproque était vraie. Ils s'aimaient au point de s'oublier l'un dans l'autre, de s'être devenus indispensables l'un à l'autre, et ils avaient tant bouleversé leurs vies respectives qu'il était normal qu'ils veuillent se le répéter, encore et encore, c'était tout simplement plus fort qu'eux. Et il n'y avait aucune raison qu'ils y changent quoi que ce soit. Bien au contraire, ils avaient d'autant plus de se couvrir de déclarations diverses qu'ils avaient l'un comme l'autre souffert de l'absence de l'autre. Ils avaient du temps à rattraper, et tous les mots qu'ils avaient contenu jusqu'alors étaient enfin libérés. Parce que, eux, ils étaient libres, libres de s'aimer... C'était à cela qu'il goûtait, à ce moment là, à cette liberté durement gagnée, qu'ils avaient lutté pour obtenir. Cedrella osait croire Septimus sur parole quand il lui affirmait qu'il ne pouvait pas vivre sans elle. Parce qu'elle aussi ne pouvait pas vivre sans lui. Ils avaient essayé, après tout. et le résultat avaient été calamiteux. Vivre sans lui, c'était comme se priver sciemment d'oxygène, autant dire que c'était proprement absurde. Et elle aimait penser sans remettre en doute ses propos qu'il pensait tout comme lui.

-J'espère bien, répliqua-t-elle dans un léger sourire avant de déposer de nouveau ses lèvres sur les siennes.

A chaque baiser, elle éprouvait toujours les mêmes frissons, ça ne changeait pas. Et elle savait, maintenant, que ça ne changerait rien. Vraiment, ça la rendait heureuse. En même temps, tout la rendait heureuse, quand ils étaient ensemble. Elle ne doutait plus quand ils étaient éloignés, mais ça c'était juste l'ennui qui parlait pour elle. Elle se sentait dépérir quand il était loin d'elle. C'était sans doute idiot, mais c'était effectivement le cas. Elle était totalement dépendante de lui, et elle n'avait pas envie d'y changer quoi que ce soit, certainement pas.

-Qu'est-ce que tu dirais de prolonger cette conversation dans notre chambre ? demanda-t-elle alors d'un ton qui en disait long sur le fond de sa pensée.

Il se faisait tard, il était sûrement temps pour eux d'aller se coucher, même si Cedrella voulait bien attendre un peu avant de sombrer dans les bras de Morphée, elle préférait de très loin les bras de son futur époux.

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