#Sujet: Et joyeux noël... [Andreï] Mer 19 Fév - 23:57
C'était magnifique. Jamais Anna n'avait été si heureuse. Et jamais elle ne pourrait assez remercier Tristan pour ce qu'il avait fait pour elle. Sans lui, jamais elle n'y serait arrivée. Non, vraiment, alors qu'elle devait recevoir sa sœur et que son neveu était déjà près d'elle, alors qu'elle s'apprêtait à fêter noël avec sa famille, la jeune femme était comblée. Tristan pourrait lui demander ce qu'il voudrait. Parce que grâce à lui, aujourd'hui, Anna Armyanski était maman.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela avait été une surprise. Elle commençait à oublier cette idée d'adoption, elle avait reçut la veille une nouvelle convocation. En temps normal, il ne se passait pas grand chose. Des papiers, des entretiens avec Tristan et ils rentraient chez eux sans la moindre information complémentaire. C'était dans cette optique qu'elle avait encore retrouvé Tristan en Russie. Et une fois là-bas, en pleine entrevue avec toujours la même femme un peu pincée, on lui avait non seulement dit que le dossier était accepté, mais aussi qu'elle pourrait récupérer sa fille le plus vite possible. Autant dire qu'elle ne s'était pas fait prier et l'avait prise immédiatement. Elle était adorable. Une petit blonde au yeux bleus. Encore un peu intriguée par ce qui lui arrivait ceci dit. Elle ne devait pas bien comprendre ce que lui voulait cette femme qui lui parlait dans une langue étrange. Ce n'était pas dans son orphelinat russe qu'on devait lui parler anglais. Mais elle était petite, elle s'y ferait.
Anna n'avait encore rien dit à nsur Irina. Oui, sa fille s'appelait Irina. Les seules personnes qui devaient vraiment le savoir devaient justement passer la soirée chez elle. La jeune femme leur dirait à ce moment-là. Certes, Andreï était déjà là. Mais elle voulait attendre sa sœur. Puisqu'elle y était, autant faire les choses franchement. Alors elle avait dit à son neveu qu'elle allait préparer quelque chose à l'étage. Ce qui techniquement n'était pas faux. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas acheté grand chose au niveau vestimentaire. Mais elle trouva tout de même un pyjama blanc et chaud qui ferait bien l'affaire d'Irina pour la soirée. Anna profita de ce moment qu'elle s'était trouvé pour le passer avec sa fille. La petite blonde était très éveillée et regardait un peu partout autour d'elle. La jeune femme la tenait contre elle et la cajolait avec douceur. Elle était très fière. Elle l'aimait déjà tellement fort ce petit ange. C'était la sienne, sa petite fille bien à elle.
Alors qu'elles étaient toute calmes, Anna vit sa fille piquer du nez. Pour la première fois, elle la coucha, la borda et la regarda s'endormir. Ce que cela faisait du bien. Elle était trop mignonne. Irina n'aurait pas trouvé meilleur foyer que celui-là. Certes, la belle n'était pas mariée. Certes, elle travaillait comme nourrice pour simplement combler les vides entre le frère et la préceptrice. Mais Anna était une très bonne mère. Et même après seulement quelques heures, elle ressentait beaucoup d'émotions à pouvoir tenir sa fille contre elle, la voir découvrir son monde, et même dormir. Elle adorait cette enfant et il était certain que la petite fille serait heureuse avec elle.
Anna était en pleine contemplation lorsqu'on sonna à la porte. Ravie de savoir d'avance qu'il s'agissait de sa sœur, elle courut presque jusqu'à la porte pour lui ouvrir. Elle était tellement contente d'avoir passé ce temps avec Irina qu'elle ne réfléchit pas en embrassant sa sœur pour lui souhaiter la bienvenue. Anya se sentit un peu mieux d'être reçue ainsi. Elle avait eut peur que leur dernière entrevue n'ait brisé quelque chose entre elles. Les deux femmes rejoignirent Andreï, mais sa mère n'osa pas lui dire ou faire quoi que ce soit. Elle s'en voulait pour la dernière fois. Et elle ne voulait pas le forcer. Mais si elle l'avait pu, elle l'aurait serré dans ses bras et embrassé comme toutes les autres mères un soir de noël.
La situation était compliquée mais Anna avait quelque chose à leur montrer. Elle était toute excitée. Alors avant que la situation entre la mère et le fils ne dégénère, elle essaya de se calmer avant de prendre la parole, le regard pétillant.
-J'ai une surprise pour vous. Je n'ai été au courant que dans l'après-midi, et j'espère que vous ne m'en voudrez pas de ne pas vous en avoir parler. Mais je pense que ça vous fera plaisir... enfin j'espère.
À la fois totalement ravie et un peu gênée, elle les entraîna à l'étage où se trouvait la chambre d'enfant, une pièce close depuis un certain temps. Une pièce qu'ils ne connaissaient pas. Une pièce qui venait enfin de trouver un habitant... même si il y avait de fortes chances pour que la petite Irina passe ses premières nuit dans la même chambre que sa mère. Elle ouvrit fébrilement la porte et les laissa entrer. Rien que de voir les décorations et objets divers, on pouvait définitivement voir la surprise dans les yeux de sa famille. Les pauvres n'avaient encore rien vu. Avant qu'ils ne puissent dire quoi que ce soit, Anna se dirigea vers le lit et pris Irina dans les bras. Tout de même un peu honteuse, elle se retourna vers Anya et Andreï pour voir leur réaction... et c'était pas brillant.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Sam 22 Fév - 17:28
Et joyeux Noël...
A
près l'épisode désastreux du cimetière, Andreï était devenu une tombe (sans mauvais jeu de mot... ou presque). Il n'avait presque pas prononcé le moindre mot, et était la pire compagnie possible pour la pauvre Anna qui n'avait sans doute pas besoin d'un neveu ultra renfermé chez elle pour se sentir un peu mieux. Ces derniers jours, il les avait passé cloitré dans sa chambre, ou tout du moins, dans la chambre que sa tante lui avait attribué. Il n'avait pas envie de parler, c'est à peine s'il avait envie de penser... Il s'emparait de tous les livres qui lui passaient sous la main et les lisait frénétiquement, les enchaîner, pour remplir son crâne de trop de mots et d'histoires pour penser à sa situation. Évidemment, rien n'était simple à ce point. Quoi qu'il fasse, il ne pouvait s'empêcher de cogiter. Et quoi qu'il lise, il y avait toujours quelque chose : une situation, un personnage... pour lui faire penser à lui et à ce qu'il était en train de vivre, et c'était encore pire. Il n'en pouvait plus, il voulait que ça s'arrête... mais ça ne s'arrêterait jamais... ça empirerait toujours, il avait retenu la leçon. Et il était convaincu que le réveillon de Noël serait le point d'orgue, le climax de leur situation merdique. Il ne croyait pas si bien dire. C'est que le pauvre n'était de loin pas au bout de ses surprises.
Oui, cette soirée, il l'avait appréhendé comme jamais. Il avait passé la journée cloitrée, entendant à peine sa tante quand celle-ci lui dit avoir des choses à faire, s'imaginant qu'elle avait encore deux-trois choses à préparer pour le dîner, ne se doutant pas une seule seconde de ce qui se tramait... Quand on sonna à la porte d'entrée - pas de doutes possibles, c'était forcément sa génitrice - il décida, avec immensément de réticence, de quitter enfin son antre pour l'accueillir en toute froideur... à l'inverse d'Anna, qui faisait preuve d'un enthousiasme qu'Andreï trouvait particulièrement déplacé étant donné ce qui s'était passé lors de leur dernière rencontre, et tout simplement étant donné la situation de manière générale. Anya Armyanski méritait d'essuyer le plus profond des mépris, rien de plus. Bien sûr, Andreï ne pouvait pas comprendre ce qui rendait Anna à ce point euphorique. Lui, n'adressa même pas un regard à sa génitrice avant de suivre sa tante à l'étage, puisqu'une surprise les y attendait apparemment.
Et quelle surprise ! Vous n'imaginez pas quel choc ce fut pour l'adolescent d'entrer dans cette pièce, cette chambre d'enfant, et de comprendre ce qui se tramait... Enfin, comprendre était un bien grand mot. Anna avait apprit à son neveu sa frustration à l'idée de ne pas pouvoir avoir d'enfants, et Andreï, alors, avait eu la légèreté de dire qu'elle serait la meilleure mère qui puisse être, mais il ne savait pas, à ce moment là, qu'elle avait déjà planifié d'être mère envers et contre tout. Et une fois de plus, il se sentait trahi... Non, il ne goûtait pas du tout à cette plaisanterie, pas le moins du monde. Et il le signifia plutôt clairement à Anna, par une réflexion sans équivoques.
-Hum... c'est quoi, ça ? demanda-t-il se fichant bien de désigner du doigt un petit être humain en prononçant cette phrase.
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Dim 23 Fév - 14:19
Il était possible de dire sans abuser qu'Anya avait peur de cette soirée de noël et de ce qui s'y passerait. Après ce qui s'était passé au cimetière, c'était assez logique. Andreï la haïssait certainement plus que jamais et sa sœur... La jeune Anna devait encore avoir du mal à s'y retrouver. C'était une femme très sensible et Anya avait clairement dépassé les limites. La belle le savait bien d'ailleurs. Et elle s'en voulait beaucoup. Elle avait beaucoup écrit à sa sœur ces derniers jours, n'osant plus aller lui parler directement. Des lettres assez émouvantes, qu'elles viennent de l'une ou de l'autre. Anya ne pouvait pas tout lui dire non plus, mais elle s'efforçait d'être franche. Et si on évitait certains sujets, ce n'était pas si dur. Elle tenait vraiment à sa famille, même à son fils. Mais ils traversaient une période difficile. Même si cela ne se voyait pas, elle voulait éviter de tout briser. Le trio Armyanski avait toujours bien marcher jusqu'à maintenant. Il serait plus que dommage que tout s'arrête. Enfin, pour se consoler, elle savait qu'Andreï trouverait toujours le réconfort dont il avait besoin auprès de sa tante. Ceci dit, elle le savait, mais elle ne prévoyait plus du tout les réactions de son fils. Ni celles de sa sœur puisqu'on y était. Et ce soir de noël allait certainement mettre fin à une vie bien réglée.
La belle était arrivée à l'heure convenue chez Anna et avait sonné avec appréhension. Quelle surprise de voir qu'après tout elle l'avait embrassé et salué presque comme avant. Pas vraiment comme avant non plus parce qu'il ne fallait pas trop en demander. Et de toute façon, Anna n'était pas comme d'habitude. Elle avait l'air enjouée, toute contente, elle souriait comme elle ne l'avait pas fait depuis très longtemps et avait l'air très active. C'était un très net contraste avec elle qui ne savait pas vraiment où se mettre et comment réagir à un tel accueil. Et c'était encore plus flagrant une fois face à Andreï qui avait l'air... une sorte de boule de reproches et de distance, vous voyez? Mais Anna avait une surprise pour eux. Ils la suivirent tout de même et eurent certainement le choc de leur vie. Maintenant qu'elle y repensait, Anya avait vu cette porte fermée depuis quelques temps. Elle ne s'était pas inquiété et avait tout simplement pensé qu'Anna y mettait des affaires auxquelles ses chats ne devaient pas avoir accès. Mais une fois là, dans cette chambre décorée avec soin mais sans être surchargée, dans cette pièce paradis pour plus d'un enfant, le message était clair: j'ai fait quelque chose.
Anya savait depuis très longtemps que sa sœur était plus que simplement déçue de ne pas avoir d'enfants. Anna en avait toujours voulut et on peut dire qu'ils avaient essayé pas mal de remèdes soit disant miraculeux avec son ex mari. Il l'avait même quitté pour ça. La jeune femme avait visiblement décidé de faire quelque chose pour que son tour arrive. Ou alors elle était tombée dans la folie et prendrait soin d'un enfant qui n'existait pas. Cette chambre était peut-être aussi un symbole pour elle, une manière d'espérer. Qui sait? Anya n'arrivait peut-être plus à suivre la pensée de sa petite sœur? Ce qui était assez inquiétant à force. Heureusement ce n'était pas fini. Enfin, heureusement, disons simplement que la suite allait un peu rassurer Anya.
Anna s'approcha d'un berceau et y plongea les bras pour sortir la chose la plus surprenante de la soirée. Là, dans les bras d'Anna Armyanski, il y avait un bébé. Un enfant, un vrai, et un mignon en plus. Au moins, elle n'était pas devenue complètement folle... mais après la première impression heureuse, il y avait des questions. D'où sortait ce bébé? Resterait-il toujours ici? Était-ce un enfant qu'elle devait garder par son nouveau travail? Autant de questions qu'Andreï exprima en une seule... particulièrement blessante au passage...
-Hum... c'est quoi, ça ?
Anna perdit son beau sourire. Elle venait de comprendre que décidément elle était bien la seule que cette adoption réjouissait. Anya ne disait encore rien. Pas besoin de rajouter ses questions à celle de son fils. Une seule réponse serait suffisante. Et effectivement, Anna décida de leur raconter les grandes lignes de cette affaire.
-Il y a un peu plus d'un an j'ai fait une demande d'adoption en Russie. Je ne vous l'ai pas dit parce que mes chances que ça marche étaient plus que réduites. J'ai même failli abandonner plus d'une fois. Mais quand ils m'ont donné un nouveau rendez-vous cet après-midi, ils m'ont dit que mon dossier était accepté et que je pouvais la prendre. Si ça avait été moins rapide je vous en aurait parlé, mais j'avais pas le cœur de la laisser là-bas plus longtemps.
Si Andreï n'était pas convaincu du tout, Anya était bien plus indulgente. Pour une fois que c'était elle et pas sa sœur. Elle savait que si Anna estimait que quelque chose n'était pas sûr elle n'en parlait pas. Elle aurait aussi bien pu se marier sans être sûre que ses beaux-parents acceptent le résultat aurait été le même. Quoique la réaction d'Anya aurait été bien différente. Ah ça, il était pas né celui qui pourrait s'approcher de sa petite sœur comme ça. Une déception suffisait, Anya ne la laisserait pas en subir une seconde. (Et pourtant!!) Maintenant que son fils regardait ce qui venait de devenir sa cousine avec une sorte de mépris, et qu'Anna ne les regardait plus du tout, Anya se dit qu'elle pouvait dire quelque chose. Finalement, elle n'avait rien contre ce qui était apparemment une petite fille. Elle s'avança vers sa sœur jusqu'à être assez près pour prendre la main de sa nièce en souriant.
-Alors? Comment je dois appeler ma nièce?
Anna compris que sa sœur acceptait sa petite fille. Finalement, elles continuaient parfois à se comprendre facilement. La jeune femme retrouva un peu de son sourire mais aussi de sa fierté. Il faut dire qu'elle était bien contente de l'avoir cette petite.
-Elle s'appelle Irina. Elle a trois mois. Tu... tu veux la tenir?
Anya pris donc la petite fille dans les bras. C'était assez étrange. Parce que la dernière fois qu'elle avait tenu un enfant du même âge, elle l'avait tué quelques instants après. Les sentiments c'était vraiment quelque chose de bizarre. Face à Irina, elle était (soyons honnête de temps en temps) assez attendrie. Cette enfant faisait maintenant partie de sa famille et elle recevrait l'amour auquel elle avait droit. C'était normal pour Anya. Elle tourna alors son regard vers son fils... qui ne partageait visiblement pas du tout leur plaisir.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Mar 25 Fév - 23:02
Et joyeux Noël...
Q
uelques suppositions aurait pu, et sûrement dû, même, émerger dans l'esprit d'Andreï avant cette conclusion sur laquelle il avait rapidement sauté. Elle aurait très bien pu avoir choisi de garder temporairement cet enfant, ou une autre connerie du genre. Mais il avait tout de suite comprit autre chose, en découvrant cette chambre d'enfant préparée avec bien trop de soin, de détails et d'amour pour qu'elle ne soit temporaire, en voyant avec quelle tendresse Anna prenait cette petite fille dans ses bras... Il y a peu, elle lui confiait sa frustration à l'idée de ne pouvoir être mère... et maintenant, ce bébé providentiel. Non, il n'avait pas pu croire en des théories un peu rassurantes... parce que dernièrement, dès qu'il songeait ne serait-ce qu'à y penser, la réalité lui renvoyait en pleine face à quel point il avait pu être naïf. Donc au final, quand Anna leur expliqua la situation, il ne fut pas particulièrement surprit. Juste... déçu... profondément déçu que ce projet date d'il y a si longtemps, et qu'elle ne leur en parle que maintenant, les mettant face au fait accompli. Et quoi ? Ils devaient lui sauter au coup et la féliciter ? Non, dans cette gamine, sa cousine, Andreï n'arrivait jamais à voir qu'un mensonge de plus. Ce qui était bête, très bête. Parce qu'il aurait pu être vraiment heureux pour Anna, il aurait vraiment pu aimer ce pauvre bambin qui n'avait pas fait de mal à une mouche, il aurait pu être le cousin le plus attentionné du monde pour Irina... Mais quand la joie devait être au rendez-vous, il ne ressentait que de la rancoeur. Il ne pouvait pas faire comme sa génitrice, qui semblait accepter si facilement la situation, sourire aux lèvres. En fait, l'attitude d'Anya eut le don d'augmenter encore ce fichu sentiment d'amertume.
-Fais gaffe de pas la faire tomber "accidentellement". railla-t-il en la voyant porter la petite Irina, vision qui lui donna une impression étrange au creux du ventre, pas agréable pour un sou.
Ça aurait dû être un moment joyeux, il le savait. Une éclaircie dans l'obscurité, mais Andreï voyait encore plus de noir. Il ne pouvait ni ne savait être heureux pour sa tante, même s'il devait reconnaître que, en dépit de son mensonge, elle méritait ce cadeau qui lui était fait. C'est juste que... il n'aimait pas les circonstances dans lesquelles tout cela se faisait... Et il devait l'admettre, il y avait un fond de crainte et de jalousie dans son propos. La crainte d'être délaissé au profit de cette petite tête blonde... lui qui avait plus jamais besoin de l'affection d'Anna à présent qu'il délaissait celle d'Anya.
-J'arrive pas à croire que tu puisses nous annoncer ça la bouche en coeur. Ça t'es jamais venu à l'esprit, de nous en parler AVANT ?
Son regard lança des éclairs en direction de sa tante. Non, il ne pouvait vraiment pas la féliciter, ça lui était juste, positivement impossible.
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Mer 26 Fév - 12:01
Maintenant que c'était dit, Anna se sentait aussi mal que soulagée. Elle n'avait pas voulut faire de peine à sa famille. Bien au contraire, elle avait voulut les protéger d'une déception dans le cas où elle n'aurait pas été acceptée comme mère adoptive capable. Elle aurait été affreusement triste, mais sa famille aurait été épargnée. Mais non. Une fois de plus il s'agissait d'une décision qui n'était pas la bonne. Ces dernières temps, alors qu'elle doutait d'à peu près tout, c'était de plus en plus fréquent. De quoi la rendre un peu plus triste encore. Du moins, si elle n'avait pas eut Irina. Parce que maintenant, sa vie serait déjà un peu plus heureuse.
De voir qu'Anya acceptait plutôt bien la situation lui montrait une fois de plus que le lien entre deux sœurs ne se brisait pas comme ça. Il en fallait plus, encore plus. Elles en avaient vu des choses ensemble. Et même si il s'agissait certainement d'une période critique, elles n'étaient pas encore au bout. De voir Anya tenir sa petite fille faisait du bien à Anna. Mais Andreï lui rappelait qu'elle avait fauté une fois de plus. La jeune femme avait vraiment cherché à faire au mieux. Mais elle pouvait aussi le comprendre. On lui avait menti depuis le début. Et même si sa tante avait beaucoup moins de choses à se faire pardonner que sa mère, il y avait tout de même quelques petites choses à redire. On pourrait dire que personne n'était parfait. Mais Anna n'avait jamais aimé cette excuse. On pouvait toujours faire mieux.
-Fais gaffe de pas la faire tomber "accidentellement".
Anna qui avait un peu retrouvé de son sourire le perdit en se retournant vers Andreï. Elle ne savait pas très bien comment interpréter ses paroles. Probablement parce qu'elle avait peur de ne pas le comprendre en ce moment puisqu'en réalité, il n'y avait rien de bien compliqué à comprendre dans ce qu'il venait de dire. Mais puisqu'Anna détestait décevoir, elle compris plutôt qu'il lui en voulait au point de l'imaginer privée de ce bonheur qu'elle venait de toucher, ou bien qu'il en voulait à Irina d'être simplement là. Oui, je sais, mais elle faisait ce qu'elle pouvait hein. J'aimerais vous y voir à leur place aussi. Andreï apprenait tout les jours qu'on lui avait menti ou caché des choses et ne pouvait plus se fier à personne, Anya était en train de tenir une fille en se disant qu'elle lui rappelait un peu une de ses victimes, et Anna se retrouvait une fois de plus au milieu. Mais que géographiquement cette fois. Pour changer, c'était Anya qui se trouvait entre Andreï et sa sœur psychologiquement parlant. Parce que là, c'était Anna qui était directement visée. Et pour varier encore un peu, c'était le plus jeune qui avait clairement le dessus. Et oui, il faut parfois varier les plaisir pour vivre intensément...
-J'arrive pas à croire que tu puisses nous annoncer ça la bouche en coeur. Ça t'es jamais venu à l'esprit, de nous en parler AVANT ?
Anna ne savait plus où se mettre. Elle était tellement désolée de voir qu'il ne pouvait pas se réjouir avec elle parce qu'elle avait commis la grosse erreur de ne pas lui parler de ça avant. C'est vrai que de son côté, Andreï lui disait tout. Mais pour ça, elle ne pensait pas pouvoir leur en parler tout de suite. Au début, elle se disait qu'elle ferait sa demande et qu'on lui dirait oui ou zut quelques temps avant de vraiment lui confier un enfant. Mais non. La guerre avait causé de nombreuses pertes et cet orphelinat sorcier bien que visiblement très sélectif ne pouvait pas se permettre de garder un enfant une fois qu'une famille était trouvée. Anna avait menti et manipulé plus d'une personne pour pouvoir ramener Irina. Peut-être que c'était pour cela qu'elle ne pouvait pas être juste heureuse. Peut-être que c'était une sorte de punition. La jeune femme n'était pas croyante. Mais il fallait bien admettre que pour le coup, ça ne serait pas si tordu. Elle revint un peu plus vers son neveu en laissant Irina dans les bras de sa nouvelle tante. Elle n'osa pourtant pas le toucher ou le prendre dans ses bras comme elle l'aurait sans doute fait dans d'autres circonstance. Maintenant, elle aussi se sentait rejetée.
-Andreï, je t'assure que je ne voulais pas du tout vous faire de peine ou quoi que ce soit. Mais mes chances de pouvoir adopter étaient plus que réduites. Hier encore je pensais abandonner. Si je vous en avais parlé, vous auriez probablement été aussi déçu que moi. Et je ne voulais pas savoir que vous pensiez à moi plutôt qu'à vous. Tu as encore des études à faire, une vie à te construire. Je ne voulais pas que tu t'inquiète pour moi en plus de tout ça. Je te promet que si j'avais sut que tu le prendrais comme ça je t'en aurais parlé.
Anna pensait chacune de ces paroles qui pouvaient finalement ne pas trouver le moindre intérêt pour Andreï. C'était bien beau de s'excuser mais le mal était fait. Ceci dit, elle n'était pas prête à le voir partir. Qu'il se mette à fuir sa mère, même si Anna ne le cautionnait pas, c'était finalement assez logique. Anya avait commis des meurtres, des personnes qu'elle avait juré aimer. Mais si il la fuyait elle, sa tante, ça serait différent. Elle n'avait jamais tué personne. Elle avait simplement cherché à elle aussi être un peu heureuse et moins seule. Tout ce qu'elle voulait c'était ne pas inquiéter ses proches. Combien de fois s'était-elle, à tord, sentie exclue de cette famille qui était plus que jamais divisée aujourd'hui. Pendant quelques temps il n'y avait qu'une mère et un fils. La sœur, c'était autre chose. Tant qu'elle était mariée ça pouvait aller. Mais après. Quand elle s'était sentie abandonnée de tout les côtés, quand elle avait préféré venir vivre en Angleterre plutôt que de rester là où elle avait toujours vécu et qu'elle s'était sentie plus seule que jamais. À ce moment-là, elle aurait bien aimé pouvoir être comme Andreï aujourd'hui. Déterminée et forte. Oh il ne l'était pas tant que ça. Mais il en avait l'allure. Et c'était ce qui comptait en fait. Ce qui aurait pu être un soir de noël en famille ponctué d'un bonheur infini pour Anna se transformait en véritable cauchemar. Et une fois de plus, c'était de sa faute.
-S'il te plaît, ne me fuit pas. Tu peux m'en vouloir, je comprends, mais ne me repousse pas...
Anya qui avait un peu peur que sa sœur ne tombe aussi bas lorsqu'elle avait eut à peu près la même conversation avec son fils décida de s'avancer. Elle rejoint sa sœur pour lui rendre Irina.
-Tu te fais du mal Anna. Tu n'auras rien de plus de lui.
Anya la poussa un peu pour la pousser à sortir avec sa fille. Juste avant de la suivre, l'aînée voulut mettre quelques petites choses au clair avec son fils. Juste au cas où. À voix basse qui l'aurait été bien moins si ils avaient été seuls, elle lui dit des choses qu'elle pensait mais qui ne lui faisaient pas du bien pour autant.
-Que tu agisse comme ça avec moi d'accord. Mais Anna ne le mérite clairement pas et sa fille non plus. Elle a mérité de l'avoir alors fais un petit effort s'il te plaît. Elle n'est pas comme moi Andreï et tu lui fais bien plus de mal qu'à moi.
Anya suivit ensuite Anna jusqu'à la salle à manger où elle était en train d'installer Irina près d'elle dans un petit lit. La jeune femme ne souriait plus. Elle était juste... déçue. Et le plaisir de pouvoir tenir Irina contre elle n'était plus aussi motivant. Elle n'avait pas pensé qu'avoir une fille la priverait d'un neveu. La pilule était difficile à avaler. Mais il fallait tenir encore un peu. Le dîner était sur la table et les cadeaux qu'elle avait prévu d'offrir à sa famille n'était pas loin non plus. C'était un réveillon de noël et elle voulait tout de même essayer d'en profiter le plus possible.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Ven 28 Fév - 21:09
Et joyeux Noël...
A
vant même qu'Anna se justifie, Andreï avait deviné quelles avaient été ses raisons de ne rien leur dire, et quand bien même il persisterait à les trouver mauvaises, il les comprenait quand même un peu. C'était totalement le tempérament de sa tante, ça. Elle tenait tant à eux, elle cherchait si bien à les protéger, à protéger sa famille, qu'elle les maintenait à l'écart, pour certaines choses importantes. Et Andreï en avait assez. Il aurait pu tolérer cette situation, si les conditions avaient été différentes. Certes, il n'aurait pas eu grand plaisir à apprendre qu'elle lui avait couché tout ça, mais après un temps d'adaptation, il aurait pu se réjouir sincèrement, et aimer la petite Irina comme elle le méritait. Sauf qu'on lui avait déjà trop menti. Il enchaînait déception après déception, il essuyait plâtres après plâtres, et là, la coupe était pleine, il n'en pouvait plus. Alors non, il ne pouvait pardonner à sa tante, pas avant longtemps tout du moins, car se laisser ainsi écraser par le poids des secrets devenait pour lui une expérience bien trop lourde et horrible. Et si, au final, cette adoption n'avait pas abouti, hein ? Ils étaient supposés se soutenir, Andreï lui avait dit il n'y a pas si longtemps, d'ailleurs, qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre. Alors qu'en était-il, à présent ? Pouvait-il encore croire à ce genre de promesse, alors qu'elle avait été prête à se morfondre de tristesse plutôt que de lui apprendre ce sujet qui lui tenait tant à coeur, et qui avait miraculeusement abouti ? Il ne le pensait pas, non. Désormais, il ne croirait plus jamais en rien, voilà. Il avait l'intention de dire le fond de sa pensée, puisque si quelqu'un devait encore cacher quoi que ce soit à un membre de sa famille, qui s'était donc miraculeusement agrandie (pauvre Irina, quelle famille de fou elle se coltinait), ce ne serait certainement pas lui. L'honnêteté serait désormais son arme la plus puissante, et tant pis si cela devait déranger. Tant mieux, même, si cela devait déranger. Sauf que c'est ce moment-là qu'Anya choisit pour éloigner sa soeur et parler en privé avec son fils. Courage à elle, hein !
Ce que lui disait sa génitrice, le vert et argent était bien contraint de l'admettre, n'était pas faux, loin de là, Anna ne méritait pas l'attitude qu'il adoptait à son encontre. Mais il préférait que sa colère explose maintenant, quitte à ce que ça fasse mal (et c'était le cas) plutôt que de la laisser couver jusqu'à ce qu'elle se mue en une rancoeur sur laquelle il n'aurait plus l'ombre d'un contrôle.
-Toi, rien ne te fais du mal, de toute façon, t'as un coeur de pierre. répliqua-t-il, une sérieuse pointe d'amertume dans la voix, pour toute réponse. Si quelqu'un pouvait altérer son comportement, ce n'était pas elle. Plus jamais elle.
Sans ajouter un mot de plus, il se dirigea vers la salle à manger. Et n'adressant qu'un regard froid à sa tante, il prit place autour de la table. Belle tablée qui ne serait certainement pas joyeuse. Examinant le fond de son verre, il prit à nouveau la parole.
-Alors on trinque à quoi ? À l'hypocrisie qui, de toute évidence, est monnaie courante dans notre famille ?
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Ven 28 Fév - 23:02
Anna avait été heureuse quelques heures, c'était ce qu'il fallait se dire. Et puis, elle aurait certainement l'occasion d'oublier ce qui s'était déjà dit. Irina saurait redonner le sourire à la jeune femme, c'était obligé. Et même si pour le moment elle n'avait pas trop le cœur à sourire, elle était tout de même bien contente. Elle l'avait tellement attendue. C'était trop beau. Cette petite fille, c'était la sienne, pour de vrai. Anna avait encore un peu de mal à le croire. Elle avait un peu de mal à s'imaginer que cette enfant resterait près d'elle pour de bon. Elle se voyait encore seule dans ce manoir avec ses chats. Maintenant, tout serait différent. Sa vie serait différente. Anna devrait penser non plus pour elle-même, mais pour deux. Irina devait même passer avant sa mère et ses petites envies. Elle était encore petite et fragile. Elle avait besoin de beaucoup d'attention et d'amour. Ce qui n'était pas du tout un problème pour Anna. De l'amour, elle en avait. Et de l'attention, ça se trouvait toujours.
Elle en avait aussi beaucoup accordé à Andreï. Parce qu'elle l'aimait vraiment beaucoup. La voilà bien déçue maintenant. Il se mettait à la fuir elle aussi. Elle lui avait caché cette adoption, mais elle n'avait pas voulut lui faire du tord. Une fois de plus, elle avait simplement voulut lui épargner une déception. Anna savait qu'ils s'étaient dit qu'ils allaient se soutenir l'un l'autre, mais elle était persuadée qu'il y avait des choses que l'on ne pouvait pas confier à un jeune garçon comme lui. Pour elle, il était encore un peu un enfant. Et on ne pouvait pas se permettre de franchement déprimer devant un enfant. Oui, parce que si cela n'avait pas marché, Anna n'aurait pas été en forme. C'était pour éviter ça qu'elle ne lui en avait pas parlé.
La jeune femme n'entendit pas ce que sa sœur disait à son fils. Elle se demandait de quoi il s'agissait, mais elle préférait finalement s'occuper de sa fille. Elle ne vit pas qu'Anya se contenta d'un soupir pour répondre à la remarque de son enfant. Elle le vit simplement arriver pour se mettre à table avec elle. Andreï lui en voulait, Anya essayait de la réconforter, Irina s'endormait. La jeune femme n'osa rien dire, se contentant de couvrir sa fille qui était près d'elle avec amour. Ce fut Andreï qui repris la parole.
-Alors on trinque à quoi ? À l'hypocrisie qui, de toute évidence, est monnaie courante dans notre famille ?
Anya soupira. Mais cette fois Anna ne se contenterait pas de regarder ailleurs ou de serrer les dents. Non, cette fois, il fallait qu'elle ose. Maintenant elle était mère. Elle avait une fille à protéger. Il fallait qu'elle soit plus ferme pour pouvoir vraiment être à la hauteur. Alors non, là ça allait bien. Elle se leva d'un bon.
-Bon, là ça va bien maintenant. J'en ai marre d'être toujours au milieu. C'est pas simple, d'accord, mais est-ce que c'est une raison pour se tirer dans les pattes comme ça? Moi j'ai ma dose.
Elle commença par se tourner vers sa sœur. Anya était vraiment surprise de l'entendre crier comme ça. Irina aussi visiblement puisqu'elle se mit à pleurer.
-Toi, ça fait des années que tu nous mens. Tu nous caches je sais pas quoi encore, tu nous fais te plaindre pour des malheurs qui t'amusaient plus qu'autre chose. Je me suis inquiété pour toi, j'ai pris sur mon temps pour toi. Et toi, tu nous a manipulé sans broncher.
Anna passa ensuite à Andreï.
-Et toi, tu n'es pas mieux finalement. J'en ai marre de devoir rester entre vous deux. Tu m'en demande trop. Je t'ai toujours suivi, j'ai fait au mieux pour toi, et maintenant tu veux me fuir aussi? Et bien faites donc ce que vous voulez, mais moi j'arrête. Débrouillez-vous entre vous, faites-vous les coups les plus tordus, insultez-vous, je m'en fiche, mais ne venez plus me chercher pour vos histoires.
La jeune femme pris sa fille en pleurs dans ses bras et l'embrassa rapidement pour la rassurer. Elle se retourna une dernière fois vers sa famille.
-Le dîner est chaud, vous n'avez qu'à vous servir si vous en voulez encore.
Anna leur tourna le dos et sortit de la pièce en lançant un « Et joyeux noël » plein de haine. Oui, elle en avait assez de cette situation merdique. Et si en disant tout cela elle coupait les ponts avec le peu de famille qui lui restait, tant pis. Maintenant, elle avait Irina. Et ce n'était pas cette rage qu'elle voulait lui offrir pour grandir.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Sam 1 Mar - 16:43
Et joyeux Noël...
D
e toute sa vie, il semblait à Andreï qu'il n'avait jamais vu sa tante s'énerver, pas une seule fois. S'il fallait trouver un adjectif qui lui convienne au mieux, le vert et argent aurait certainement employé les termes "douce, calme, tranquille", autant de qualités très appréciables, surtout quand on se trouvait au sein de la famille Armyanski. De fait, quand il la vit s'emporter dans la sorte, quand il entendit toute cette rage dans son propos, cette même rage que lui-même avait un peu trop manifesté dernièrement, il ne put s'empêcher d'être surprit. Oh, il s'était souvent dit que s'emporter de temps à autres ne ferait pas de mal à Anna. Mais c'est sûr que, à choisir, il aurait préféré qu'elle ne s'en prenne pas à lui dans la foulée... Bon, s'il acceptait d'être un peu honnête cinq minutes, il devait bien admettre qu'il avait mérité tout les mots qu'elle avait prononcé. Son attitude de tout à l'heure avait été tout simplement ignoble... Mais d'un autre côté, si c'était à refaire, si ces mots étaient à redire, il l'aurait fait, et redit ces mots. Quand bien même tout cela faisait mal, et que ses propos avaient tendance à effacer les sentiments qui restaient malgré tout présents en-deçà de tout ce ressentiment. Incapable de prononcer le moindre mot à nouveau, tout à coup paralysé par l'attitude de sa tante, qu'il n'aurait jamais imaginé aussi virulente, il resta un moment interdit, et un silence de plomb vint recouvrir la scène. Il ne chercha pas à le rompre dans un premier temps, se contentant d'observer la table sans véritablement prêter attention à ce qui se trouvait là. Pourtant, il y aurait eu de quoi s'extasier, tant elle avait été dressée avec goût, sans oublier l'odeur alléchante qui s'échappait de la cuisine. Tout cela présageait un dîner de Noël appétissant au possible. Mais aucun des Armyanski, pour qui ce dîner était pourtant préparé, ne semblaient motivés à y goûter.
-J'ai pas très faim... grommela-t-il finalement, affichant une mine d'enterrement comme on en fait peu.
En fait, il n'était pas sûr qu'il aurait à nouveau faim à jour. Il avait l'impression que quelque chose était en train de lui dévorer les entrailles. Et ce quelque chose avait clairement fin à sa place.
-Charmante soirée, vraiment. soupira-t-il en se levant de sa chaise, prêt à tourner les talons.
Il le savait, c'était pour le coup de sa faute, et il avait tout autant conscience du fait qu'Anna aurait mérité qu'il réagisse différemment. Mais il ne comptait pas aller s'excuser. Pour le coup, ce serait lui qui serait hypocrite. Que les filles Armyanski fêtent Noël entre elles. De toute évidence, les hommes avaient toujours été de trop dans cette famille.
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Lun 3 Mar - 17:22
De toute leur vie commune, jamais Anya n'avait vu sa petite sœur s'énerver de la sorte. Elle avait toujours été d'une nature très calme et avait toujours fait preuve d'une grande patience. D'une certaine manière, il fallait s'y attendre. La patience a ses limites et tout le monde finissait par craquer. Cela montrait que même si elles étaient très différentes, elles étaient tout de même bien sœurs. Mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agissait d'un gros changement. Anna n'avait pas eut la meilleure place dans cette histoire. Quoi qu'elle fasse et quoi qu'elle dise, elle avait forcément tord pour quelqu'un. Alors elle trouvait toujours quelqu'un pour la repousser. Et elle devait bien l'admettre, Anya avait été vraiment méchante avec la jeune femme au cimetière l'autre fois. Gratuitement en plus. La pauvre Anna avait simplement voulut être sincère avec Andreï. Anya n'aurait pas dû réagir comme cela, c'était injuste. Et après cela c'était Andreï qui lui avait tourné le dos. Peut-être pas volontairement, mais sa tante l'avait plutôt mal vécu. Anya le savait, elles s'étaient écrit. Anna s'était sentie très seule ces derniers jours. Son neveu restait dans son coin et elle n'avait pas osé aller le chercher pour faire autre chose. Il n'en avait pas envie. Et ce n'était pas elle qui allait le forcer. Elle lui avait parfois apporté son repas dans sa chambre pour qu'il reste tranquille. N'écoutant cette fois encore que sa gentillesse et sa compréhension.
En définitive, ils avaient tout les deux clairement mérité de recevoir cette colère de la part d'Anna. Ils étaient tout les deux responsables de sa peine actuelle. Parce qu'Anya n'en doutait pas. Si Anna s'était laissé envahir par la colère, elle était maintenant affreusement triste. Et puis il était probable que sa nouvelle situation de mère avait changé sa vision des choses. Anya aussi avait changé après avoir eut Andreï. L'aînée des Armyanski espérait aussi que sa petite sœur trouverait son compte avec cette petite et qu'elle saurait se défendre et protéger sa fille. C'était le mieux maintenant. Même si les deux sœurs devaient être moins proches maintenant. Anya aimait sa sœur et elle savait très bien que c'était le mieux pour elle. Et elle était prête à se sacrifier pour son bonheur à elle. Parce qu'elle le méritait largement. Même plus.
Anya resta à peu près dans le même état que son fils. Elle ne savait pas quoi dire. Elle regarda quelques instants la table en tripotant une décoration. Comme tout les ans, Anna s'était donné du mal pour eux. Et l'odeur délicieuse qui venait de la cuisine ne faisait que le confirmer. Pauvre femme. Elle voulait juste passer un joyeux noël et fêter avec eux son nouveau bonheur. Et elle avait totalement raté son coup. Pas qu'un peu d'ailleurs. La pauvre se retrouvait triste et seule dans son coin.
-J'ai pas très faim...
Oui, Anya non plus. Ça avait l'air très bon, vraiment, mais elle n'avait plus envie de goûter à quoi que ce soit. Pauvre Anna. C'était de leur faute, de leur faute à tout les deux. Ils avaient gâché son premier noël avec sa fille. Alors que cela faisait déjà des semaines qu'ils lui gâchaient la vie. Anya se sentait coupable. Malgré tout les crimes qu'elle avait commis, elle n'avait jamais été aussi mal. Mais c'était certainement normal. C'était sa petite sœur....
-Charmante soirée, vraiment.
Andreï se leva. Brisant l'immobilité qui s'était installée. La belle repris un peu ses esprits aussi. Le voyant partir, elle se dit qu'elle allait certainement aller essayer de parler à Anna. Et puis elle se dit que c'était stupide. Jamais Anna ne l'écouterait. Elle avait brisé tout ses rêves, tout son monde s'était écroulé.
-Andreï, attends. Vas la voir, s'il te plaît. Elle va mal, et moi elle m'écoutera pas.
Anya se doutait que cela ne suffirait pas. Il avait envie de partir et il en voulait à sa sœur. Alors elle devait en rajouter.
-Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour elle. Anna ne mérite pas ça, tu le sais.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Mar 4 Mar - 22:12
Et joyeux Noël...
M
ême si saisir la moindre occasion de donner tort à sa génitrice était devenu l'un de ses activités préférées, il devait bien admettre que, cette fois, elle avait raison. Si les circonstances avaient été différentes, s'il n'avait pas appris successivement ce qu'Anya avait fait subir à ses différents "pères", et l'existence de ce frère jumeau qu'on avait prit grand soin de dissimuler à sa connaissance, il aurait certes mal prit le fait qu'elle ne lui ait rien dit, mais il aurait tout de même rapidement fait l'impasse. Il aurait demandé à prendre la petite Irina dans ses bras, aurait immédiatement pardonné à sa tante, et ils auraient passé un joyeux Noël. Oui, clairement, s'il ne reviendrait pas sur la haine qu'il avait choisi d'accorder à sa génitrice, il voulait faire preuve de plus de souplesse à l'égard de sa tante. Elle ne méritait en effet pas ça. Alors dans un profond soupir, il concéda, pour une fois, et la dernière avant longtemps à obéir à sa mère, non sans lui signifier que toute cette situation l'agaçait prodigieusement.
-Non, ça c'est clair, je le fais pas pour toi.
Au bout de la table, il récupéra le cadeau qu'il avait déposé là à l'intention d'Anna, le seul cadeau qu'il ait prit la peine de préparer (puisqu'il n'avait pas eu la moindre intention de faire quelque cadeau que ce soit à sa génitrice), ça lui ferait une entrée en matière un peu correcte. Quittant la salle à manger, il se dirigea d'un pas lent, une légère boule au creux du ventre. Il ne savait pas trop quels mots prononcer pour revenir vers elle après s'être montré si dur. Il toqua doucement à la porte, avant de l'ouvrir lentement et de se racler la gorge pour signaler sa présence. Même si Andreï n'en donnait pas l'air, il avait tout de même une certaine fierté, qui lui rendait difficile le fait d'aller s'excuser, surtout qu'il continuait d'être convaincu qu'une partie de ce qu'il lui avait reproché tenait toujours. Il ne pouvait pas lui pardonner si aisément non plus de lui avoir caché tout cela et de l'avoir mit devant le fait accompli, alors que la nouvelle était tout de même énorme.
-Je... hum... Il lui tendit le cadeau qu'il avait prévu pour elle. Un collier qu'il avait acheté chez un petit artisan-bijoutier du chemin de traverse, et pour lequel il avait sacrifié toutes ses économies. Parce que oui, elle était encore la seule personne au monde pour laquelle il concédait à faire des folies. Joyeux Noël... je... J'aurais aussi prit quelque chose pour Irina, si j'avais su.
Petite pique, au passage, mais accompagnée d'un sourire, qui la rendait nettement moins agressive que la précédente. Son ton était tout de même plus doux, en tous cas plus ouvert à la conversation. Au fond, il n'avait plus qu'Anna, il ne pouvait pas se permettre de la perdre.
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Invité
#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Jeu 6 Mar - 18:15
Si elle avait quitté la pièce où était resté sa famille affreusement énervée, cela n'avait pas duré très longtemps. Anya avait bien raison, ce n'était pas le genre de sa petite sœur de rester énervée. Alors même si elle leur en voulait d'avoir agit comme ça, elle ne pouvait pas rester en colère contre eux trop longtemps. Anna aussi était un peu coupable au final. Et elle les aimait toujours. Mais pour le coup, elle leur en voulait quand même. Tout ce qu'elle voulait, elle, c'était passer un joyeux noël avec les personnes qu'elle aimait le plus au monde. Elle voulait également profiter de cette première soirée avec sa petite fille. Elle était si mignonne. Et elle n'avait rien de mandé à personne la pauvre enfant.
Anna avait déplacé le berceau d'Irina dans sa chambre pour la nuit. Si les deux grincheux d'en bas ne voulaient pas passer du bon temps, les deux filles profiteraient un minimum de leur soirée. Je dis bien un minimum parce que très vite, Anna changea de comportement. Elle n'était plus en colère. Irina pleurait alors sa mère redevenait la femme charmante et rassurante qu'elle savait être. Elle la berçait gentiment et lui parlait doucement. La petite fille se calma. Sa mère la coucha alors qu'elle-même commençait à avoir les yeux humides. Elle était triste aussi. Parce qu'elle n'avait pas voulut que ça se passe comme ça. Elle voulait vraiment passer un bon noël. Et ça s'était très mal fini. Peut-être que s'énerver n'était toujours pas une bonne idée. Malgré tout ce qu'elle n'avait pas dit jusqu'à maintenant. Elle qui était toujours très calme. Attendre encore un peu aurait tout à fait été possible. Mais maintenant c'était fait et elle aussi avait gâché cette soirée qui aurait pu être tout à fait agréable. Alors oui, elle aussi versait sa petite larme. Et de toute façon, il était connu que la jeune femme était sensible. Alors là, après avoir crié sur sa famille, elle ne se sentait pas bien. Elle tenait la main d'Irina dans la sienne en la caressant un peu quand on toqua à la porte. Anna pensa qu'elle n'irait pas ouvrir. Elle n'avait pas envie de les voir. Mais elle entendit qu'on entrait quand même et elle se retourna. La jeune femme voulait essayer de rester sérieuse, elle ne souriait pas et serrait les dents.
-Je... hum...
Andreï lui tendit un paquet. Anna le pris un peu surprise. Il n'était pas venu lui faire de nouvelles remarques. Il tait venu lui offrir son cadeau de noël. Il était adorable. Son neveu était parfois un peu dur. Mais Anna ne lui en voulait plus du tout. Elle l'adorait et ne voulait pas qu'ils se disputent comme cela. Ça faisait mal. Et ils avaient un accord tout les deux. Ils devaient se soutenir. Alors si il avait encore besoin d'aide, sa tante serait toujours là pour lui. Anna ouvrit le paquet avec curiosité et fut agréablement surprise d'y trouver un collier très mignon qu'elle mettrait certainement très souvent. Le pauvre Andreï y avait certainement laissé une grande partie de ses économies.
-Joyeux Noël... je... J'aurais aussi prit quelque chose pour Irina, si j'avais su.
Elle comprenait bien de quoi il s'agissait. Anna savait qu'il n'allait pas digérer cela aussi facilement. Mais il souriait, ce qui était déjà un mieux. Et puis, après tout, si elle avait su, Anna aussi aurait prévu un petit cadeau pour sa fille. Certes, Irina recevait tout d'un coup. Qu'il s'agisse de vêtements, de peluches, de maison ou de famille. Mais ce n'était pas comme lui offrir un vrai cadeau de noël. Ou alors peut-être fallait-il considérer que le fait qu'elle soit adoptée précisément aujourd'hui était précisément un cadeau de noël. Quoi qu'il en soit, celui que la jeune femme venait de recevoir de son neveu était magnifique.
-Merci Andreï, il est très beau.
Anna qui avait un sourire à la fois ravi et attendri pris son neveu dans ses bras. Elle l'aimait vraiment beaucoup et après ce qui s'était passé elle avait besoin de se rassurer. La jeune femme déposa un baiser dans ses cheveux, lui frottant les épaules affectueusement. Elle avait toujours aimé le prendre contre elle. Et ce n'était pas parce qu'il y avait Irina que cela allait changer. Pas du tout. Andreï ne se débarrasserait pas d'elle comme ça. Mais tant que c'était pour recevoir un peu plus de son affection, Anna espérait qu'il l'accepterait.
-Je suis vraiment désolée si je t'ai blessé. Je t'assure que je ne le voulait pas du tout. Je t'aime mon chéri.
Décidément, elle s'en volait d'avoir caché ça au jeune homme. Si cela avait effectivement raté, il n'aurait pas été bon qu'il le sache. Mais puisque cela avait réussit, elle se retrouvait dans une position délicate. Anna finit par le lâcher, déposant tout de même un dernier baiser sur sa joue.
-Si tu veux vos cadeaux sont toujours dans l'armoire où je range la vaisselle. Je ne voulais pas que vous puissiez les voir dès le début. Je crois pas que je vais redescendre ce soir, alors tu peux les ouvrir tranquille. J'espère que ça te plaira.
Anna avait prévu de lui offrir des livres dont il avait vaguement parlé un jour, une nouvelle plume et une chemise pour le moins couteuse. Mais elle savait qu'il devenait grand et une belle chemise povait faire la différence dans une soirée. C'était parfois des cadeaux peu utiles mais elle les faisait plus par plaisir qu'autre chose finalement.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Et joyeux noël... [Andreï] Dim 9 Mar - 22:54
Et joyeux Noël...
I
l faudrait plus d'une accolade pour permettre de tout résoudre, même si le temps qu'Andreï passait blotti entre les bras de sa tante lui donnait l'impression que plus rien n'était grave, qu'il saurait s'en sortir, et que tout ce qui lui tombait dessus n'était jamais qu'une série d'événements dont il saurait miraculeusement rire, plus tard. Le fait est que rien n'était résolu du tout. Cette petite, belle comme un ange, et toute innocente soit-elle, resterait toujours un point de divergence et de tension, dont Andreï ne pourrait se défaire, ou en tous cas pas pour l'heure, en aucun cas pour l'heure. Il voulait bien faire la paix avec Anna, parce qu'il ne supporterait pas de perdre sa seule alliée, et parce qu'il ne tolérait pas l'idée qu'il puisse à ce point la faire souffrir. Mais l'amertume serait toujours là, prête à faire surface, de même que la rancoeur et la jalousie. Un cocktail explosif... qui faisait du vert et argent une sorte de bombe à retardement. À n'importe quel moment, elle pouvait se déclencher, et personne ne pouvait rien y faire. Il ne restait plus qu'à supporter. Et supporter était un sacré mal en soi. Nocif pour lui autant que pour les autres. Quand Anna lui dit vouloir demeurer seule avec Irina, et finir le réveillon là, Andreï ne chercha même pas à changer d'avis, se contentant de hocher légèrement la tête. Ça ne servait rien de la laisser redescendre, sachant que la situation s'envenimerait sûrement à nouveau. Lui, sa mère et sa tante dans la même pièce toute une soirée ? Quel but ça aurait. Échanges de sourires hypocrites, de remarques semi-acerbes... ça ne servait à rien. Elle était bien mieux là, au fond, à s'occuper d'Irina.
Sans prononcer un mot de plus, il décida donc de prendre congé, adressant un dernier léger et fin sourire avant de refermer précautionneusement la porte derrière lui. Il poussa un profond soupir, alors qu'il revenait à nouveau en direction de la salle à manger. Très franchement ? Il ne voyait vraiment pas quel intérêt pouvait avoir cette soirée si Anna n'était plus de la fête. Il était clair pour Andreï, en tous cas, qu'il n'avait pas le moins du monde l'intention de la passer en tête à tête avec sa génitrice. Ça non ! Plutôt se jeter du haut de la tour d'astronomie. Donc... Donc en fait, il ne savait pas exactement pourquoi il était retourné dans cette pièce. Pas pour se taper la discute avec sa mère, en tous cas, et pas non plus pour ouvrir son cadeau. Pour être tout à fait honnête, il n'était pas certain de l'avoir mérité, et en la circonstance, il trouverait plutôt déplacé que d'ouvrir ses cadeaux. À choisir, autant le faire en d'autres circonstances s'il fallait le faire. De toute façon, si magie de Noël il y avait eu, elle avait été rapidement dissoute, c'est le moins que l'on puisse dire.
-Hum bon ben... moi, j'vais faire un tour.
Faire un tour où ? Il n'en savait rien. N'importe quel endroit ailleurs lui semblait plus approprié.