Vous avez dit tendu? (pv Harry)

Les BUSE, cet examen dont tous les professeurs leur rabattait les oreilles depuis plusieurs mois approchaient de façon imminente. A Gin', ça lui était passé au-dessus. Comment dire? Elle avait eu d'autres scroutts à fouetter. Depuis le début de l'année, elle n'avait pas fourni le moindre effort en cours, d'ailleurs elle n'avait pas participé à beaucoup d'entre eux, et ses résultats avaient atteint un niveau si abyssal qu'il n'est même pas nécessaire de faire le moindre commentaire à ce sujet. Elle ne voyait pas pourquoi il fallait qu'elle étudie, puisque le temps qu'elle passait ici ne devait être qu'une paranthèse, une paranthèse longue, chiante, absolument désagréable, mais une paranthèse quand même. Ses BUSE, elle avait eu l'intention de les réviser chez elle, à son époque, ailleurs qu'au milieu de tous ces foutus psychopathes et autres barjos. Donc en neuf mois d'étude en 44-45, Gin' avait fait la sourde oreille avec tout ce qui avait de près ou de loin un rapport avec l'idée qu'elle puisse avoir des obligations ici...

Parce que voilà, c'était ça, le noeud du problème, tant qu'elle voulait encore bien croire qu'elle et les autres rentreraient forcément, elle pouvait se permettre de ne pas s'inquiéter de ses résultats et de ses examens. Mais voilà... cette certitude avait fini par la quitter. Sa conversation avec Dumbledore n'avait pas été très engageante , elle commençait à se demander s'il n'était pas fantaisiste d'imaginer que qui que ce soit puisse inventer un moyen d'aller dans le futur, quand même à leur époque, ça n'existait pas... En fait, elle commençait à bien vouloir admettre ce à quoi elle s'était forcée à ne pas croire, elle voulait bien admettre ce qu'avaient l'air d'avoir bien voulu admettre ses amis depuis longtemps : ils étaient sans doute coincé ici. ICI. La pire époque du monde.

Envisager ne pouvoir jamais rentrer... non seulement elle ne reverrait plus sa famille, mais il faudrait qu'elle envisage son futur... là. Quel futur? En fait, se faire cramer la cervelle lui semblait plus sympathique, comme perspective, que de devoir se trouver un métier, une vie où elle le verrait gagner en puissance et persisterait à vouloir convaincre les autres qu'ils faisaient fausse route sans jamais être écoutée.

Alors elle commençait à potentiellement songer à prendre vaguement ses responsabilités, peut-être, probablement, dans une certaine mesure... Elle avait, pour commencer (y'a un début à tout) décider de finalement concevoir l'idée de réviser pour son examen de fin d'années. Comme elle avait beaucoup séché, rien écouté, et presque pas pris de note, elle n'avait presque pas de cours, un retard monstre à rattraper... Elle avait décidé de prendre le week-end pour s'y mettre. D'accord, elle savait d'avance qu'elle ne tiendrait pas du tout tout le week-ends, mais au moins on ne pourrait pas dire qu'elle n'avait pas fait d'efforts. Dora avait eu la gentillesse de lui prêter ses cours, si elle arrivait ne serait-ce qu'à récupérer ceux auxquels elle n'avait pas assisté, ce serait un bon début.
Elle était attablée face à une masse de bouquins, sa motivation retombait de minutes en minutes, et elle aurait accepté n'importe quel prétexte pour ne plus avoir à bosser... enfin... n'importe quel prétexte.

Harry était de mauvaise humeur. Bon d’accord, ces temps-ci, on aurait pu écrire ça à (presque) n’importe quel moment de la journée. Dans ces conditions, personne ne s’étonnait en le voyant faire les cent pas dans la salle commune des Gryffondor, l’air tourmenté. Et surtout, personne ne se risquait à l’interrompre. Seule Hermione aurait peut-être osé, et encore, avec une bonne excuse (précisons que « tu n’as pas rempli tes deux parchemins pour le cours de potion de demain » n’aurait pas constitué une bonne excuse). Car, avec le temps, les élèves de sa maison avaient compris que, lorsqu’il était énervé, William Black était encore plus hargneux qu’un hypogriffe qu’on aurait mal salué. Et accessoirement que cette hargne se déversait indifféremment sur tous ceux qu’il rencontrait, même sur ses amis.

Surtout sur ses amis.

Or, l’un des principaux soucis du jeune sorcier était son incroyable capacité à se monter le bourrichon tout seul, de préférence pour rien, avant de passer ses nerfs sur la moitié du château. Et à ce moment précis, il était dans sa période « on-n’y-arrivera-jamais-on-est-dans-la-merde ». Période qui consistait à faire le point sur une situation, de préférence catastrophique, et à se lamenter dessus par la suite.
L’immense, le gigantesque, l’énorme, l’insurmontable problème qui se posait actuellement était, bien sûr, le fait qu’ils n’avaient nulle part où passer les vacances. Les rares propositions qui avaient été faites par l’un ou l’autre s’étaient révélées absurdes ou irréalisables. Les semaines passaient, et aucune solution ne se présentait. Et, au fil du temps, trouver où loger était devenu non plus une simple nécessité mais une urgence de premier ordre. Urgence qui, à l’immense, au gigantesque, à l’énorme (une petite redondance ne fait pas de mal de temps en temps) agacement de Harry, ne semblait pas préoccuper les autres Voyageurs. Hermione était occupée à stresser comme une folle pour des examens qu’elle réussirait évidemment haut-la-main ; Ron tentait de sauver sa peau en faisant croire à Hermione qu’il passait ses journées à réviser alors qu’il courait partout en essayant de l’éviter ; Neville avait une trop basse opinion de lui-même pour seulement oser émettre une proposition ; Luna ne se préoccupait pas de choses aussi bassement matérielles, et Ginny… Et bien, Ginny devait sans doute se terrer un coin, de préférence sombre et désert, dans lequel elle ressassait ses malheurs et sa paranoïa.

Parlons-en, d’ailleurs, puisque de toute manière le groupe d’amis passera sans doute son été à faire la manche sous les coursives de l’Allée des Embrumes (un point positif, cependant : la privation de nourriture permettrait à Ron de se débarrasser de l’embonpoint dont il se plaignait sans cesse). Le caractère de la rouge et or était devenu au cours de l’année de sérieusement problématique à absolument horripilant. Par ailleurs, si les théories de Freud se révélaient exactes à ce sujet (Harry Potter ne lira jamais une seule page de Freud, nous sommes bien d’accord, mais c’est nécessaire pour boucler mon rp), et que le trouble paranoïaque se construisait effectivement en rapport avec un désir amoureux refoulé transformant l’amour défendu en haine assumée, alors Ginny Weasley serait sans doute la plus grande amoureuse transie de toute l’histoire de la littérature, surpassant sans aucun souci Ronsard ou Shakespeare. Elle était insupportable de paranoïa, tout simplement. Et ce sentiment exacerbé l’était au point d’occulter entièrement le bon sens de la jeune fille, qui aurait pourtant pu les aider. Les autres Voyageurs étaient même amenés à la surveiller, car la peur et la haine venait à lui faire oublier d’aller en cours et même parfois de s’alimenter, ce qui était assez problématique. Bon, sauf que selon le psychanalyste, le désir refoulé doit être de nature homosexuelle, mais passons là-dessus. Car en ce moment, l’objectif de Harry Potter n’est pas de justifier les thèses de Freud, mais de déverser sa colère sur la sœur de Ron. En effet, lors de la construction du processus on-y-arrivera-jamais-on-est-dans-la-merde, une fois qu’un prétexte convenable a été trouvé et que la colère a été canalisée, il convient de la déverser sur un objet ou sur une personne. Lorsque la potion est prête, il faut la boire, aurait synthétisé Ron. Or, tous les fauteuils, tables et chaises de la salle commune étant occupés par des élèves en révisions pour leurs examens, le Survivant ne pouvait se défouler que sur des sorciers en chair et en os. Ou sur les tableaux de Poudlard, mais cela aurait été beaucoup plus coûteux et dangereux, ainsi que tout le monde l’imagine. Bref, Harry décida sur l’heure qu’il était grand temps de se mettre en quête de Ginny afin de lui rappeler à quel point son comportement était inconscient et inacceptable, et qu’elle devait revenir à la raison et l’aider à trouver un logement pour les deux mois de vacances –vacances, que ce mot sonnait étrangement aux yeux de Harry, les premières qu’il ne passerait pas chez les Dursley- qui s’annonçaient.

Mais c’est bien connu, lorsqu’on parle du loup, on en voit la queue. Aussitôt qu’il eut pris cette résolution, ses yeux se portèrent vers l’une des tables de la salle commune... Sur laquelle Ginny semblait travailler. La surprenante coïncidence avait quelque peu perturbé Harry dans son processus d’énervement, et son regard s’arrêta quelques instants sur la jeune fille –qui aurait été magnifique, si elle n’avait pas eu les traits aussi tirés et l’apparence quelque peu négligée-. Puis, reprenant ses esprits, il s’avança vers elle. Il ne pouvait sérieusement imaginer qu’elle révisait, elle qui était sans doute la plus désintéressée d’entre eux en ce qui concernait les cours et les examens (à cette époque, évidemment). Il regarda donc derrière son épaule et ne put retenir un grognement de mécontentement. Elle travaillait vraiment ? Il fit donc le tour de la table et s’assit en face d’elle, le visage fermé.

- Tu révises pour tes BUSE ? Ce n’est pas très utile de les obtenir si on meurt de faim pendant l’été, tu sais…

Une voix derrière son dos. Celle de Harry. Bordel, c'était vraiment agaçant... Agaçant qu'après quatre années, elle soit toujours troublée lorsqu'elle entendait le son de sa voix. Et pourtant, pourtant, Merlin savait que tout en elle avait envie de le détester. De façon générale depuis leur arrivée ici, mais encore plus il y a quelques secondes. Ginny en voulait à Harry, elle lui en voulait de les avoir foutu dans cette merde noir, elle lui en voulait de ne pas la comprendre, alors qu'il aurait pu être le mieux placé pour ça, elle lui en voulait d'être lui, de toujours foncer tête baissée, et de ne jamais tenir compte de ce qu'elle disait. C'était frustrant de ne pas réussir à le haïr comme il se devait, mais plutôt rassurant quand même. Elle savait que ces derniers temps, ses camarades voyageurs la toléraient plus qu'ils ne l'appréciaient. En fait, il ne restait que Luna pour tenter un minimum de compréhension. Mais c'était Luna, et la compréhension de Luna... voilà, quoi.

Sa remarque donnait le ton. Il y avait eu peu de chances pour que leur conversation soit cordiale ou agréable, de toute manière, il y avait à peu près une éternité qu'ils ne s'étaient plus parlé avec égard et/ou gentillesse. À chaque fois, maintenant, ils se prenaient la tête. Le ton montait pour n'importe quelle occasion. Ils seraient même capable de déclencher une mini guerre mondiale sous prétexte que l'un d'eux venait de prendre le dernier morceau de pain. Ce n'était pas faute de vouloir que tout soit comme avant, mais ça ne le serait plus. Plus jamais. Alors peut-être aussi que, s'ils étaient destinés à rester bloqués dans cette époque, ils étaient destinés à ne plus jamais s'entendre. Gin' redoutait un peu que ça finisse par être bel et bien le cas. Pire encore, qu'à force de s'efforcer à lui en vouloir, elle finisse par tout oublier de l'affection qu'elle continuait d'avoir pour lui.

Il lui parlait de cet été, du fait qu'ils n'avaient toujours pas trouvé de toit. Ouais, bien sûr que Gin' y avait pensé. Pour elle, c'était une merde parmi tant d'autres. En fait, elle ne se faisait même pas tant de soucis que ça. Avec l'appui de Dumbledore (qui leur devait au moins ça pour ne toujours pas les avoir fait déguerpir d'ici), ils trouveraient bien un endroit où passer l'été, quitte à ce que ça soit à Poudlard (un si grand espace laissé à l'abandon durant deux mois, ils pouvaient bien faire l'effort d'aider quelques sans-abris).

"Oh c'est vrai ? Tu t'intéresses vraiment à ce qu'on va devenir ? C'est un jour à marquer d'une croix blanche, je sais pas si je vais m'en remettre."

Voilà, elle avait pourrit toutes les chances pour que leur conversation s'oriente vers quelque chose de plus agréable. En même temps, elle voyait pas de raisons de se montrer aimable ou autre. Harry avait un sale caractère, c'était bien connu, eh bien Gin' pouvait facilement rivaliser, ces derniers temps.

Harry s’étouffait de rage. Enfin ! Quelle délicieuse sensation, quel bonheur absolu de pouvoir s’étouffer de rage contre quelqu’un d’autre que soi-même. Et il était à peu près certain que Ginny éprouvait le même sentiment à ce moment précis. Compagnons de rage, en quelque sorte. C’était mieux que rien...
En tous cas, la machine était bel et bien lancée. Et lorsque la machine s’appelait Ginny Weasley, elle était difficile à arrêter… Autant essayer de combattre un lion avec un poignard en carton. Par chance, Harry se défendait plutôt bien : ses longues années d’entraînement en matière de joutes verbales (tout le monde se rappelle ses phrases assassines envers Malefoy, faisant mouche à tout les coups, un véritable artiste de la réplique) lui seraient donc très utiles au cours de cette discussion. Oui, discussion, car en dépit de sa colère et de l’agressivité de son interlocutrice, il était absolument hors de question d’en venir aux mains. Le jeune homme n’était pas un violent de nature, c’était clair, mais il n’aurait de toute façon jamais conçu de lever la main sur Ginny, ou de lui lancer quelque sort que ce soit. Cela dit, il n’aurait pas parié toute sa fortune sur le pacifisme de la sœur de Ron… Il n’avait aucune idée de la manière dont il réagirait si elle lui jetait un sort, et il espérait qu’ils n’arriveraient jamais à ce point de non-retour.
En attendant, elle attaquait fort, miss Weasley. Bon, en même temps, c’était lui qui avait lancé les hostilités, et de manière plutôt violente… Mais lui n’avait pas critiqué ouvertement le comportement de Ginny, alors qu’elle ne se gênait pas pour le faire.

- "Oh c'est vrai ? Tu t'intéresses vraiment à ce qu'on va devenir ? C'est un jour à marquer d'une croix blanche, je sais pas si je vais m'en remettre."

Harry eut l’impression de se prendre une bonne gifle en pleine tête. Difficile de se défendre face à une accusation comme celle-ci. Car s’il n’était pas du genre égoïste –pas du tout même, avec une exagération qui frisait l’indécence-, il devait bien avouer qu’il ne s’était pas tellement occupé de ses amis, ces derniers temps. Il était tellement occupé à enquêter sur Jedusor qu’il avait passé pratiquement autant de temps avec Alliane qu’avec Ron… En même temps, ils étaient agaçants à le materner comme si il était en danger de mort permanent, ou au bord de la crise de nerfs. Hermione et Ron, tout particulièrement, le regardaient sans arrêt comme une espèce de condamné à mort, voué à une vie courte et malheureuse, sorte d’éternel incompris et après tout, devaient-ils se dire, ce n’était pas étonnant s’il pétait les plombs de temps en temps.
La critique de Ginny avait un intérêt double : elle remettait le Survivant en place et lui rappelait que ses amis avaient aussi besoin qu’on s’occupe d’eux, surtout dans une situation comme celle-là où ils étaient tous loin de leur famille –ce qui ne préoccupait pas Harry, puisqu’il n’avait pas vraiment de famille à part Sirius ; elle lui permettait ensuite, et surtout, de continuer dans le registre de la dispute et des pots cassés. C’était, dans l’immédiat, l’élément le plus important car le plus libérateur.

- Tu es bien placée pour me critiquer sur ce plan là ! C’est toi qui fait bande à part depuis un an, qui ne pense qu’à toi et qui ne t’occupe absolument pas de ce que… de ce que les autres peuvent ressentir.

« De ce que je peux ressentir », avait failli dire Harry. Par chance, il s’était repris à temps.

[Mille excuses pour le retard, même si c'est inexcusable! Je ferai attention la prochaine fois, promis ^^]

Ginny ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel quand Harry lui reprocha d'avoir fait bande à part durant toute l'année. Elle était un peu facile, celle-là. Elle avait expliqué ses raisons aux autres voyageurs, s'ils n'avaient pas voulu l'écouter, c'était leur problème. Elle n'allait quand même pas s'excuser d'être la seule personne sensée de leur groupe ! D'accord, ses motivations laissaient un peu à désirer, mais les faits restaient les faits : changer le cours des choses comme ils étaient en train de le faire, c'était mal, s'attaquer à Jedusor, c'était mal, compromettre ce qui avait, paradoxalement, été leur présent, c'était mal. Merde ! À quel moment était-elle devenue la seule à se rendre compte que créer la multitude de paradoxes temporels comme ils étaient en train de le faire allait foutre sérieusement le bordel ? Elle s'était détourné des autres non pas pour leur faire du mal ou par pur égoïsme, mais parce qu'elle ne voulait pas cautionner leur façon d'agir. Elle avait essayé de leur faire entendre raison, personne n'avait voulu l'écouter. Aux yeux de Gin', c'était eux qui s'étaient détourné d'elle et non l'inverse. Mais chacun voyait dans la situation ce qui l'arrangeait, bien sûr !

Elle trouvait qu'Harry tournait un peu trop la situation à son avantage. C'était facile, de dire qu'elle s'était fichue de ce que les autres avaient bien pu ressentir, alors que personne (à part Luna, peut-être) n'avait eu l'air de s'être intéressé à ce qu'elle traversait. Oui elle allait mal, c'est vrai qu'elle était paranoïaque et agressive... mais tout ça, la façon dont elle agissait... ce n'était rien d'autre qu'un appel au secours, au fond. Un appel au secours que personne n'avait l'air d'entendre... ni de la comprendre. Harry aurait pourtant été bien placé pour y parvenir... Gin' espérait qu'il comprendrait ce qu'elle vivait. Mais non, monsieur le survivant était trop occupé à planifier des attentats suicide contre des serpents géants ! Bien sûr que ça lui était égal, à lui, d'être dans cette époque ou dans une autre ! Il n'avait pas de familles, et il devait même s'imaginer qu'il retrouverait ses parents, s'il éradiquait le mal à la base. Mais Gin, elle, en avait une, de famille, et elle voulait les retrouver... ce qui n'arriverait sans doute jamais.

"Parce que toi tu te soucis de ce que je ressens, peut-être ? La bonne blague..."

En fait, Harry s'en était certainement soucié, de même que tous les autres voyageurs, mais Gin n'arrivait pas à le voir. Elle ne voulait pas être seule, mais elle se sentait seule, et aucun mot rassurant ne parvenait à la tirer de son isolement. Et, cercle vicieux, plus le temps passait, plus les voyageurs perdaient patience avec elle, et plus elle se sentait seule et incomprise. Qu'Harry fasse preuve d'un minimum d'empathie, que Ginny le ressente, nul doute que ça l'aurait aidé. Mais au point où ils en étaient... c'était plus que trop demandé.

"Tu t'en fiches, de ce que je pense. En fait, tu n'y penses même pas. T'es tellement persuadé d'avoir raison, de faire ce qu'il faut, tellement convaincu que les grandes idées du survivant sont les meilleures que tu ne te remets pas en cause une seule seconde."

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