Welcome to my nightmare (pv frangin <3)

C’était devenu une habitude, pour Ginny, tellement que quand elle quittait les bras de Morphée, en sueur, suffocante, et le cœur battant à cent à l’heure, elle ressentait en plus de sa peur un gigantesque sentiment de lassitude. Les cauchemars ne s’arrêtaient jamais. Elle en faisait au moins un par nuit, certains étaient courts et elle arrivait à se rendormir tout de suite après, d’autres étaient nettement plus longs, comme si une force à l’intérieur d’elle lui interdisait de se réveiller, et quand elle en sortait, elle était incapable de se rendormir, et partait pour une nouvelle nuit sans sommeil. Oui, ses nuits n’étaient pas de tout repos, comme si elle avait besoin de ça pour être d’une humeur massacrante et à fleur de peau ces derniers temps! Depuis son entrevue avec Jedusor à l’infirmerie, ses cauchemars étaient chaque fois plus longs, plus douloureux, plus intenses…

Elle rêvait qu’elle courait, à l’intérieur d’une maison verrouillée. Une créature étrange, à la forme indéterminée (dans son rêve, elle pensait toujours que c‘était un épouvantard, mais une fois qu‘elle se réveillait, ça semblait beaucoup moins logique), et aux yeux rouges étranges, effrayants, à l’extérieur de la maison, cherchait à entrer, par moments, juste l’œil ouvert apparaissait à travers une fenêtre. Au moment où elle avait entendu la créature grogner, elle avait ouvert grand les yeux, totalement angoissée. Il lui avait fallu plusieurs minutes pour retrouver son calme et son souffle, et une fois que c’était fait, elle était sûre de chez sûre qu’elle ne se rendormirait plus cette nuit là, elle n’avait plus aucune envie de retrouver la bestiole aux yeux rouges.

Comme elle ne voulait pas déranger ses camarades qui avaient la chance de pouvoir dormir d’un profond sommeil, elle avait enfilé ses chaussons et sa robe de chambre et avait quitté le dortoir le plus discrètement possible pour se rendre dans la salle commune. Elle n’avait fichtrement aucune idée de ce qu’elle allait y faire, elle aurait pu lire, mais elle n’en avait pas envie, elle décida qu’elle se contenterait de s’asseoir tranquillement au coin du feu, et d’attendre que le temps passe. Ça risquait d’être long d’ailleurs, il était seulement 1h du matin, les élèves les plus lèves-tôt seraient seulement debout vers 6h30, donc elle avait 5h30 (vise les compétences en maths) à devoir passer en comatant. Bah! Ça ne lui faisait pas peur. Elle avait l’habitude, Elle regardait ce qu’il restait de flamme dans la cheminée disparaître petit à petit, un peu comme si elle était hypnotisée, puis quand il n’y avait plus que des braises, ensuite elle avisait, quitte à sortir de la salle commune pour se promener dans le château, au hasard, parce que ça avait toujours l’air un peu mieux que de rien faire.

Elle s’était installé dans ce canapé confortable juste à côté de la cheminée, celui qu’elle n’arrivait jamais à avoir le jour parce que tout le monde se précipitait dessus, et regardait danser les flammes, essayant d’oublier son cauchemar une bonne fois pour toute. C’était plus facile à dire qu’à faire. La solitude n’aidait pas… Une chance pour elle, elle n’allait plus être seule bien longtemps.

Ron venait de se réveiller au milieu de la nuit. Il se sentait en pleine forme. Il avait même été prêt à réveiller Harry, pour qu'il aille déjeuner ensemble, et se rendent à leurs cours, avant de voir qu'il était que trois heures du matin, et que la lune était encore haute dans le ciel. Il resta allongé un moment sur son lit à regarder le plafond. Il s'imagina un moment ce qu'aurait été sa vie, si ils étaient restés à leur époque. Serait-il allongé dans ce même lit mais cinquante ans plus tard. Qu'est ce qu'il aurait fait? Aurait-il été dans l'équipe de Quidditch comme il en rêvait depuis des années. Gardien, avait toujours été son choix préférés, mais Poursuiveur, il n'aurait pas dit non, non plus. Mise à part le fait qu'ils étaient cinquante ans trop dans le temps, Poudlard n'avait pas beaucoup changé. Même la marche cassée dans l'escalier est du cinquième étage, était déjà cassée. La présence de Tom Jedusor était sans doute ce qui faisait tache dans le tableau, Harry y voyait un moyen de mettre fin au règne de Voldemort avant même qu'il commence. Hermione semblait vouloir marcher dans ses pas. Mais lui aurait préféré qu'ils se concentrent tous sur le fait de rentrer à leur époque, pour lui s'était le plus important.

Ne trouvant pas le sommeil, le jeune homme se leva silencieusement pour se rendre dans la salle commune, histoire de se dégourdir un peu les jambes et de trouver peut-être quelque chose à faire, peut-être un devoir, ainsi Hermione serait fière de lui, et au moins, il aurait peut-être un peu plus de temps pour ne rien faire dans la journée. C'était plus drôle de jouer dans les couloirs, ou dans le parc, que de le passer à faire ses devoirs. Heureusement, qu'ils n'avaient pas les BUSES a repassé. Pendant une seconde, Ron s'imagina entrain de les repasser à nouveau, il en frissonna. Il posa le pieds sur la dernière marche des escaliers donnant sur la salle commune des Gryffondor, et vit que sa sœur était pelotonné dans un fauteuil et regardé d'un air rêveur et endormi les flammes de la cheminée.
"Tient, toi non plus tu n'arrives pas à dormir... Tu nous a fait cauchemar, peut-être" dit-il d'un ton légèrement moqueur, mais pas méchamment. Il ne voulait pas vexer sa sœur, elle avait des réactions de plus en plus hystériques, depuis leur arrivée dans leur époque, et elle s'en prenait un peu à tout le monde, surtout aux Serpentards, mais bon ce n'est pas Ron, qui va les plaindre, ça leur fait un peu du bien. Certains étaient pire que Malefoy, et croyaient que tout Poudlard leur appartenait parce qu'ils ont le Sang-Pur...Il se laissa tomber dans le fauteuil en face de sa sœur, en soupirant.

Une heure s’était écoulée. Gin’ ne dormait toujours pas. Les idées défilaient encore et encore dans sa tête. C’étaient presque toujours les mêmes, mais elles lui arrivaient dans des ordres différents. Rien de bien joyeux, aucune d’entre elles. Elle avait bien besoin d’être tirée de ses pensées, et sur le champ. C’est Ron qui s’en chargea, quand les flammes de la cheminée avaient presque toutes disparu. Tant mieux. Ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se parler juste tous les deux. Gin fuyait un peu les moments qu’elle pourrait passer avec son frère, surtout parce qu’elle se connaissait, et qu’elle n’avait pas envie de s’emporter inutilement contre lui. Pourtant elle avait bien besoin de quelques moments privilégiés avec Ron. Elle qui avait grandi et vécu dans une famille si grande, elle n’avait plus que Ron comme famille, à présent. Peut-être même qu’il serait sa seule famille pour toujours.

Dommage qu’aucun des deux ne sache profiter correctement des moments privilégiés, justement. Ron était d’une maladresse sans nom, et elle était devenue imbuvable. Ça ne faisait pas bon ménage, et le début de leur conversation le prouvait encore.
Gin adorait Ron, vraiment. C’était son frère, après tout. Mais des fois, franchement, elle aurait voulu lui trouver des cours de délicatesse (d’accord, elle aurait pas été la dernière non plus à en avoir besoin mais n’allez surtout pas le lui dire). Bon, il avait pas dit ça méchamment, mais quand même. S’il y avait un mot que la rouquine ne voulait pas entendre, de la bouche de personne, c’était bien le mot cauchemar. Enfin bon, elle était trop vannée pour s’énerver…enfin…

"Mouais, c’est ça, un cauchemar…"

Elle n’avait envie d’expliquer en détails son cauchemar à Ron. Même si elle avait beaucoup d’affection pour son frangin, il était la dernière personne (ou avant avant avant dernière) à qui elle irait parler de ce genre de choses. Comme Hermione aimait bien le dire, Ron avait le quotient émotionnel d’une petite cuillère. Il n’était pas franchement sensible, sans doute pas capable de comprendre les émotions contradictoires par lesquelles elle passait, qui la rendaient si étrangère à ce qu’elle avait pu être avant leur voyage temporel. Si elle devait vraiment parler, parler pour de vrai, elle le ferait sûrement…. En fait, elle ne savait pas trop avec qui. Avec Hermione, peut-être? Mais elle craignait le jugement d’Hermione plus que n’importe quoi d’autre. Avec Luna, sûrement, mais elle était quand même très bizarre… Avec Yuûki… elle ne pouvait pas lui dire la vérité.
Solitude.

"Et toi alors, comment un paresseux comme toi arrive à ne pas trouver le sommeil?"

Elle ne connaissait pas un plus grand adepte de la grasse matinée que Ron. Le voir debout au milieu de la nuit, comme ça, c’était ou miraculeux, ou particulièrement louche et inquiétant. Elle attendait d’entendre la réponse de son frère pour savoir quel adjectif convenait le mieux à la situation.

"Mouais, c’est ça, un cauchemar…" répondit Ginny encore endormi. Ron fronça les sourcils, la jeune fille avait l'habitude de s'énerver pour un rien ces derniers temps, et là son manque de réaction inquiétant son grand frère. Il veillait sur sa sœur peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais qu'y pouvait-il, il avait tous plus ou moins veiller sur elle, et depuis qu'il n'était que tous les deux, il devait être d'autant plus vigilant. Mais quand même, elle avait quelque chose qui n'aillait pas. Elle était toujours sur les nerfs ne faisait presque confiance à personne.

"Et toi alors, comment un paresseux comme toi arrive à ne pas trouver le sommeil?" continua-t-elle coupa un peu Ron dans son élan de vouloir dire quelque chose, et resta un moment la bouche ouverte, sans savoir quoi répondre. Quelques secondes plus tard, il haussa tout de même les épaules..
"Bah, je me suis réveillé, et j'ai cru que c'était l'heure de se lever! Un peu plus, je réveillais Harry pour aller en cours. fit-il en regardant les flammes. Si il n'y avait eu personne dans la salle commune, il serait sans doute remonter se coucher, mais vu que sa sœur était là, il allait rester avec elle.

"Et puis je me demande quel prof, nous aurait fait cours à trois heures du matin" ajouta-t-il dans l'espoir de faire rire sa sœur, ou du moins voir un sourire sur son visage. Tu images Dumbledore en peignoir, nous faire cours, ou pire Slughorn, ou.... quelqu'un d'autre" continua-t-il. Il avait presque dit ou McGonagall avant de se souvenir qu'elle n'était pas encore là, dans la logique elle ne devrait pas tarder à rentrer à Poudlard. L’année prochaine ou dans un ou deux ans peut-être. Peut-être seraient-ils encore là, la situation aurait quand même un côté assez humoristique.

Il fit un petit sourire à sa sœur, et regarda les flammes qui s'éteignait un moment, ce qui était bien avec lui, c'est qu'il avait toujours quelque chose à dire, même si cela ne prêtait pas toujours à la situation, et que parfois son humour, était un peu déplacé. Mais personne dans son entourage ne semblait lui en vouloir. Hermione se mettait souvent en colère contre lui, mais ni lui, ni elle ne considérait cela comme des disputes. Mais là face à Ginny, qui n'arrivait plus très bien à comprendre, il ne savait pas très bien de quel côté la prendre. Elle avait l'air tout de même en meilleur forme, la nuit, enfin disons-nous plutôt trop fatiguée pour pouvoir répondre.
"Ces cauchemars, ils concernent ce qui c'est passé dans la Chambre?" demanda-t-il en regardant sa sœur. Elle pouvait se confier à lui, non après tout, il était son grand frère, non?

Ah ouais. Tout s’expliquait. C’est vrai qu’il n’y avait franchement aucune autre raison qui aurait pu pousser son frangin à se lever si tôt. Elle l’imaginait très bien se lever d’un bond, en panique, parce qu’il pensait ne pas avoir entendu son réveil. Ron parvint même -oh immense miracle de l’existence- à la faire sourire quand il parla de leurs profs, et de la possibilité qu’ils puissent enseigner à Poudlard. En fait, Ginny n’avait pas beaucoup de mal à imaginer Dumbledore en train d’enseigner en peignoir, lui qui aimait avoir une attitude excentrique, elle pouvait totalement le visualiser dans un peignoir rose à motif de lapin. Si cette situation se déroulait en vrai, Gin’ ne savait pas trop si elle en rirait ou serait traumatisée à vie (comme si c’était pas déjà le cas) mais en tous cas, elle n’excluait pas une seule seconde l’idée qu’une chose pareille puisse bel et bien arriver. Son sourire ne resta pas longtemps sur son visage, mais quand même assez pour que Ron le remarque. Son frangin était souvent maladroit, et pas franchement doué quand il s’agissait d’analyser les sentiments des autres ou de les caresser dans le sens du poil, mais il avait le pouvoir de la faire sourire, même quand elle pensait ne plus en être capable. Si elle ne l’avait pas avec lui pour supporter toute cette aventure, elle ne savait pas comment elle tiendrait le coup. Il était sa force, sa seule famille… Peut-être qu’il serait la seule famille qu’elle aurait pour toujours, d’ailleurs.

Si tout sourire avait fini par quitter le visage de la rouquine, c’était parce que Ron avait décidé de parler un peu sérieusement. Elle ne s’y était pas vraiment attendu. Bien sûr, Gin’ savait qu’il se faisait du soucis pour elle. Il avait toujours été extrêmement protecteur, comme frère (il suffisait de voir la façon dont il l’avait fliqué toute l’année passée parce qu’elle sortait avec Dean), mais elle ne pensait pas qu’il lui poserait de questions, ou l’inviterait à se confier à lui. Gin’ ne lui avait pas laissé une seule chance d’écouter ses confidences depuis qu’ils étaient là, la plupart du temps, c’était avec Hermione ou Luna (même avec Yuûki, dans une moindre mesure) qu’elle partageait ses malheurs. Ils n’étaient jamais revenus seul à seul sur l’incident de la chambre des secrets, et sur sa conversation avec Jedusor à l’infirmerie. Que son frère ait envie de savoir et de s’impliquer paraissait plutôt logique. Elle aurait fait exactement pareil, pour lui…

"C’était pas très clair. Ça date pas de l’histoire de la chambre, je fais presque tout le temps le même cauchemar depuis qu’on est arrivés." Elle haussa légèrement les épaules. "Ils sont un peu plus fréquents ces derniers temps." Elle poussa un soupir. "Je tuerais pour un des sortilèges de rêve éveillé de Fred et Georges."

Si seulement elle pouvait enfin avoir une nuit de sommeil comme il se doit. Elle ne savait pas si évoquer Fred et Georges était malin, en même temps, elle avait besoin de parler de sa famille auprès de la seule personne capable de comprendre ce qu’elle ressentait à l’idée d’être si loin de ses parents et de ses frères.

Ron écouta sa sœur parlait, sûr que cette situation pouvait donner des cauchemars, bon lui il n'était pas de ce cas, mais sans doute que Hermione devait en faire, tout comme Harry. Il y a quelques nuits, il l'avait réveillé en criant, cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé, mais la jeune rouquin avait l'habitude de se faire réveiller de cette façon, mais sans doute que pour les personnes qui rêvaient de choses pas agréables, ça ne devait pas être drôle. Cela lui était arrivé une fois, il avait rêvé qu'il était attaché sur le sol, et que des centaines d’araignées lui montaient dessus... Rien que d'y penser, il sentit des frissons lui parcourir tout le corps. Il secoua la tête, autant ne plus y penser...

"Fred et Georges!" répéta-t-il... Pff, ils sont jamais là quand on a besoin d'eux, mais quand on veux être tranquille tu peux être sûre de les voir débarqué!" dit-il dans un petit rire. Même si bien sûr pensait à eux et à toute la famille, n'était pas toujours facile, et faisait beaucoup de peine. Il essayait de ne pas y penser, mais parfois cela faisait du bien de parler d'eux, afin que d'une certaine manière, ils ne soient pas oublié, ni les jumeaux, ni son père, ni ses deux autres frères, ni même sa mère. ...

"Pour tes cauchemars, je pense qu'une potion sans rêve serait plus efficace! Peut-être peux-tu en demandée à l'infirmière, ou alors Hermione peut-être en faire une!" supposa-t-il. Il n'y aucune potion, ou aucun sortilège que la jeune fille puisse refaire. Elle savait tout, et pouvait tout faire. D'ailleurs si quelqu'un pouvait les ramener dans leur époque, ce serait elle, ou alors Dumbledore. Il soupira, et se dit que parfois il fallait faire face à son cauchemar pour le voir disparaître...
"C'est quoi ton cauchemar? C'est le même à chaque fois ou il change?" demanda Ron dans un petite sourire à sa sœur, il voulait quand même tout faire pour la rassurer et la protéger, si seulement il pouvait aller dans ses rêves pour aller la sauver, il le ferait... C'était ça le rôle d'un grand frère, non?

Ginny sourit à son tour quand Ron évoqua Fred et Georges. C’est vrai que les jumeaux pouvaient être insupportables, parfois, et qu’avoir la paix quand ils étaient dans le coin était mission impossible, n’empêche qu’ils lui manquaient terriblement, et Gin’ voyait bien qu’à Ron aussi. Quand on vivait dans une famille aussi nombreuse que la leur, l’attachement qu’on accordait à ses frères et sœurs était forcément important, et leur absence forcément douloureuse aussi.
Ron suggéra à Gin de demander à l’infirmière ou à Hermione de lui concocter une potion sans rêve. Gin eut envie de se taper la main sur le front. Mais oui! C’était tellement évident! Une potion sans rêve! Comment, par Merlin, elle avait fait pour ne pas y penser plus tôt! Et Ron, il aurait pu le lui dire plus tôt, non? Elle se serait épargné tellement d’insomnies, ces derniers mois. Grrr elle se sentait tellement bête de ne pas avoir eu l’idée plus tôt!

"Mais c’est que c’est pas idiot du tout!" remarqua-t-elle, les yeux ronds, comme si elle ne revenait pas du fait que son frère ait pu faire une proposition aussi intelligente, ce qui n’était pas très juste : Ron était bien plus intelligents que certains voulaient bien le penser.

La preuve, c’est qu’elle allait suivre ses conseils. Bon… elle irait pas parler à l’infirmière, elle ne l’aimait pas du tout, et encore moins depuis qu’elle y avait fait un séjour forcé d’une semaine, mais dès le lendemain, elle irait demander à Hermione si elle pensait pouvoir lui concocter la potion miracle qui lui permettrait enfin de dormir sur ses deux oreilles. Si la solution était aussi simple que ça, elle se maudirait intérieurement de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Ron revint sur le cauchemar de Gin… Elle qui aurait aimé le passer à la trappe… C’était rapé. En même temps elle n’allait pas en vouloir à Ron de jouer son rôle de grand frère, surtout à un moment où elle en avait grand besoin.

"Ouais, c’est toujours le même… mais il veut rien dire du tout. Je suis dans une grande maison que je ne connais pas, et j’ai aucun moyen d’en sortir, elle est verrouillée, et j’ai pas la clé. Je cours… Je fuis une espèce de… je sais même pas ce que c’est… un gigantesque animal, en tous cas. Mais il n’est pas dans la maison, il est dehors, il essaye de rentrer, il m’observe depuis chaque fenêtre à côté de laquelle je passe… ses yeux sont rouges…"

Elle s’interrompit, même évoquer ce rêve la faisait frissonner. Il y aurait eu de quoi psychanalyser, dans ce rêve mais tout ce que Gin’ en comprenait, c’est qu’elle en sortait totalement terrorisée et incapable de se rendormir.

"Mais c’est que c’est pas idiot du tout!" fit Ginny. Ron se redressa sur son fauteuil, bien sûr que ce n'était idiot, il pouvait quand même être intelligent et avoir de bonnes idées, enfin parfois. Mais tout le monde avait l'air tellement surpris, quand il dit quelque chose d'intelligent. Que parfois, il en était un peu vexé, tout en étant fier. Il n'était pas aussi intelligent que Hermione, ou même Harry, mais il lui arrivait d'avoir de bonnes idées. Il trouvait la plupart du temps des réponses simples aux questions que les gens se posaient pendant des jours et des heures. Alors que la réponses était toute simple. Il sourit, il était content d'avoir aidé sa sœur, même si bien sûr, la potion n'était peut-être pas si facile à préparer. Il n'en savait rien du tout. Mais si cela pouvait aider sa sœur a mieux dormir, ça serait vraiment bien. Elle pourrait peut-être finir pas sourire vraiment à nouveau, une fois bien reposer...

Ginny lui raconta son rêve. C'est vrai qu'il y avait de quoi avoir peur. Ron n'y connaissait rien en rêve, et en cauchemar. Mais il était rassuré qu'on ne puisse pas mourir dans un rêve.... Si il rêvait qu'une araignée, le bloquait comme ça dans une maison. Qu'est-ce qu'il ferait? C'est une bonne question. Cette gigantesque animal, qu'est-ce que ça pouvait être? Un Serpent?
"Peut-être que tu devrais sortir de la maison, et ne plus avoir peur de cette chose?" supposa Ron. "Si on affronte son cauchemar, peut-être s'en ira-t-il?" ajouta le jeune garçon. Il n'en savait rien du tout après tout, mais le courage avait toujours été très présent dans leur vie. Il devait en faire preuve chaque jour, pour affronter cette situation pénible. Il voulait vraiment aidé sa sœur, mais il ne savait pas vraiment comme s'y prendre... ...

À un moment donné, Gin’ voulut demander : « où est mon frère? Qu’est-ce que vous avez fait de lui? ». C’est pas qu’elle pensait pas que Ron pouvait être sensible et à l’écoute, surtout qu’il était un frère adorable quand il le voulait avec elle, mais c’était quand même pas la réaction qu’elle aurait imaginé de sa part. Lui répliquer ça lui aurait permis de ne pas avoir une réponse à laquelle réfléchir, ça l’aurait p’têt arrangé, en fait. Affronter son cauchemar pour qu’il disparaisse. Ouais, ça avait l’air très simple dit comme ça, mais la réalité, c’était autre chose. C’était tout sauf simple. Elle aurait aimé pouvoir faire comme Harry et Hermione, aller aux devants des dangers et chercher par tous les moyens la confrontation. Ça ne lui faisait pas peur, en général. Elle était la première à se jeter dans la gueule du loup. La preuve : elle n’avait pas hésité une seule seconde à accompagner Harry dans le département des mystères (mais c’était aussi parce qu’elle avait plus envie et besoin d’être à ses côtés qu’elle voulait bien accepter de l’admettre). Affronter un Voldemort surpuissant l’inquiétait bizarrement cent fois mois que d’affronter sa version adolescente. C’était cette version là qui lui avait fait le plus de mal. Ce qui lui faisait peur, en vrai, c’était pas tant le fait qu’il soit un futur seigneur des ténèbres diaboliques que l’idée qu’il puisse de nouveau réussir à avoir cette emprise sur elle qu’il avait obtenu la première fois. Si un souvenir de lui l’avait dupé si facilement, de quoi était-il capable lui, en chaire et en os? Elle avait presque passé une année de sa vie à se confier à lui. Même aujourd’hui, elle ne pouvait pas s’empêcher d’associer le nom de Tom à cet ami qui était le seul à la comprendre. Le voir tous les jours lui rappelait sans arrêts son erreur : c’était une partie de son supplice, celle dont elle ne parlait jamais, pour ne pas qu’on la juge.

"J’ai mis un pied dehors et j’ai cru mourir…"

Elle ne parlait plus vraiment de ses rêves. Elle était surtout en train de parler de l’expédition catastrophe dans la chambre des secrets, de sa blessure, de sa conversation avec Jedusor… de l’envie passagère de mourir qu’elle avait ressenti ensuite (dont elle n’avait parlé qu’à Hermione). Elle s’était retrouvé face à lui. Mais la seule chose qu’elle en tirait, c’était qu’elle ne s’en sortirait jamais tant qu’il serait là.

"C’est juste que… quand il est là, je ne me reconnais plus… J’ai l’impression que je ne serais jamais assez forte."

Elle tremblait légèrement en prononçant ses mots. Comme elle avait quand même sa fierté, elle mit ça sur le compte de la fatigue. Elle rêvait de redevenir elle-même, vraiment, elle n’attendait que ça! Mais là, elle savait qu’à chaque tentative son regard croiserait celui du serpentard, et ses jolies résolutions tomberaient à l’eau.

"Il me terrorise, Ron."

Elle l’avait appelé par son prénom. Risqué mais qu’est-ce que ça faisait du bien! Dans un soupir, Gin’ posa sa tête sur l’épaule de son frère.

Ron écoutait sa sœur, quelques minutes plus tôt, il avait l'impression d'avoir dit quelque chose d'intelligent, mais maintenant, il n'en était plus très sûr... Il se gratta la tête, d'un air un peu embarrassé, ne sachant pas très bien quoi dire à sa petite sœur. Elle lui disait qu'elle était terrorisé, qu'elle ne pouvait plus être elle-même quand elle était en face de Jedusor. Ron pouvait pas lui dire qu'il était inoffensif, que ses peurs étaient injustifiés. Les six amis savaient très bien de quoi il était capable. Elle avait raison d'avoir peur...
"Tu es une Gryffondor, non? Il ne peut pas y avoir de courage sans peur.... Et tu es courageuse, Ginny, tu feras face j'en suis sûre... " dit-il dans un hochement de tête. Oui, cette phrase était bien, il regarda sa sœur, avec un maigre sourire. Il espérait vraiment pouvoir lui remonter le moral, lui montrait que le monde n'était pas tout noir...
"Et puis nous sommes là nous, tu sais, on ne laissera pas te faire du mal!" ajouta-t-il. Il est vrai que dans la vie de tous les jours, ils ne risquaient rien, Harry, Neville, Hermione, lui même et même Luna seraient toujours là pour veiller les uns sur les autres. Mais dans ses cauchemars, elle était seule, et cela lui faisait beaucoup de peine... de ne pas pouvoir l'aider à affronter cette chose qui la terrifié tant...
"Si tu ne peux pas sortir de cette maison, dans ton cauchemar, je veux dire, tu peux nous imaginer à tes côtés. Pense à nous quand tu t'endors" fit-il dans un sourire en se levant pour aller s'asseoir aux côtés de sa sœur pour la prendre dans ses bras. Elle semblait en avoir bien besoin... Et si son grand frère n'était pas là, qui prendre soin d'elle c'était sa petite sœur, et il la protégerait quoiqu'il arrive, même face à un dangereux mage noir, même face à de monstrueuse et gigantesques araignées velues.. .

[Un peu court, désolée]

Pas de courage sans peur… Si on veut, mais Ginny aimait se montrer infaillible, dans n’importe quelle circonstance, elle aimait dire qu’elle n’avait peur de rien… avant. Maintenant, elle avait l’impression de faire partie de ces trouillards qu’elle détestait tant. Pas de courage sans peur… Mais la peur sans courage, est-ce que ça existait? Parce que pour le moment elle ressentait parfaitement l’un, dans chaque fibre de son être, mais absolument pas l’autre. Elle était courageuse, elle savait qu’elle l’était. Elle ignorait tout simplement ce qu’elle avait fait de toute la témérité qu’elle avait autrefois en elle. Elle espérait le retrouver avant que cette histoire ne s’achève, afin qu’elle puisse s’en sortir avec dignité.

Ron arrivait quand même à la rassurer un peu. Elle ressentait un peu plus de confiance en elle, tout à coup. Elle savait que cette confiance disparaîtrait sûrement bien vite, mais même si elle était temporaire, cela lui faisait plaisir de se sentir légèrement plus elle-même durant quelques fractions de secondes. Son frère lui fit remarquer qu’au moins elle les avait. Ginny essaya d’esquisser un sourire, mais il se changea en grimace bien malgré elle, elle ne savait plus sourire sur commande. Oui, elle les avait, et c’était une chance. Si elle avait dû affronter tout ça sans Ron et des discours comme celui-ci, Luna et sa douceur permanente, Hermione et sa clairvoyance, Neville et son humour… Harry… si elle avait dû vivre cette situation toute seule… elle ne l’aurait pas vécu bien longtemps.

"Sans vous j’me serais déjà foutue en l’air".

Elle avait essayé de ne pas utiliser un timbre de voix trop dramatique, histoire de faire passer sa remarque pour une réplique d’assez mauvais goût. La vérité, c’est qu’il était très probable qu’elle l’aurait fait. Elle y avait déjà songé avec eux à ses côtés, alors…

"C’est d’accord. Je ferais de mon mieux pour penser à vous, la prochaine fois."

Pas sûr que ça marcherait. Après tout, comment contrôler l’un de ses rêves? Quand on rêve, on dort. C’est l’idée. Quand on dort, on ne contrôle rien. C’est le problème. Alors bon.. Sans compter qu’elle se trouvait dans un tel état d’angoisse à chacun de ces rêves, que même si elle était capable de contrôler quoi que ce soit, elle n’y arriverait sans doute pas. Mais elle avait dit qu’elle essaierait, alors oui, elle essaierait. Ce n’est pas comme si elle avait quelque chose à perdre, de toute façon.

Ron prit peur en entendant sa sœur parlait ainsi. Se foutre en l'air. Il en eut des frissons le long du dos. Puis il se demanda ce qu'il aurait fait, si il avait été tout seul à cette époque, sans Harry, sans Ginny, sans Neville, sans Luna et surtout sans Hermione. Il aurait sans doute lui aussi abandonné, peut que s'en aller aurait été la meilleure chose à faire. Il n'en savait trop rien.
"Évite de dire ce genre de chose" finit-il tout de même pas dire en prenant la main de sa sœur. Ron n'avait toujours pas sommeil, les flammes de la cheminée s'étaient maintenant éteinte, et le ciel commençait tout doucement à prendre une couleur moins sombre. Il devait approcher de quatre ou cinq heures maintenant, les autres ne devraient plus tarder à se lever.

Mais le jeune homme était content d'avoir parler avec sa soeur. Comme si Merlin l'avait réveillé exprès pour qu'il puisse avec ce moment avec Ginny. Ou qu'elle puisse avoir ce moment avec son frère ou les deux. Peut importe, le monde avait parfois des coïncidences étranges. C'est comme leur voyage dans le temps, pourquoi cinquante ans, pourquoi pas dix, ou trente ou même cent. Devait-il y voir la même chose que Hermione et Harry, une chance de vaincre Voldemort. Peut-être...

"Les autres ne vont pas tarder à se lever" dit-il dans un sourire pour sa sœur. Toute cette discussion lui avait fait poser des questions, et ses inquiétudes pour sa sœur s'étaient un peu approfondies tout en était soulagée d'avoir pu l'aider un peu avec ses cauchemars. L'idée de la potion sans rêves lui était venu naturellement à l'esprit. Pourquoi n'était-elle pas venue à l'esprit de Ginny, peut-être trop terrorisé, elle n'avait pas eu assez de recul et de réflexion. Mais Hermy aurait dû y penser à moins que Ginny ne lui en ai pas parler de ses cauchemars,

Gin’ appréciait le contact de la main de son frère serrant la sienne. Ça la rassurait, ça l’apaisait. C’est fou comme un petit geste insignifiant pouvait vous faire plus de bien que tous les remèdes de la terre. Elle avait bien compris qu’elle était allée trop loin en parlant à Ron des légers penchants suicidaires qu’elle avait eu dernièrement et de ce qu’elle aurait fait s’il n’avait pas été là. Ce ne sont pas des choses qui se disent normalement dans une conversation détendue. Elle n’avait pas voulu effrayer son frère… Ou p’têt bien que si. Elle n’en savait trop rien, en fait. Il était très possible qu’au fond d’elle, elle ait voulu envoyer un signal de détresse, même pas pour être sauvée mais juste pour être remarquée… Ou pas. Ces derniers temps, elle faisait et disait tout et son contraire, Gin’ n’était même plus vraiment capable de distinguer ce qu’elle faisait intentionnellement ou non, ce qu’elle voulait ou pas infliger à autrui. Elle ne répondit rien, pas la peine d’enfoncer le couteau dans la plaie, et Ron se contenta de ce silence. Heureusement, parce que s’ils avaient atterri pour de bon sur ce terrain plus glissant tu meurs, les choses auraient sûrement dégénéré, et pas qu’un peu. Ç’aurait été comme pourrir quelque chose qui était déjà complètement moisie : inutile, absurde, et plutôt ignoble.

Ron sembla accepter le silence de sa sœur et au lieu d’insister, il la rappela à la réalité. Cette réalité lourde et écrasante qui était son cauchemar quotidien. Le ciel était en train de devenir moins noir, plus pâle… Le soleil se levait. Les élèves dormaient encore, mais plus pour longtemps. Bientôt, la salle commune serait envahie d’étudiants à l’air abrutis, les yeux collés de fatigue, qui bailleraient aux corneilles et accapareraient tout l’espace. Elle n’avait envie de voir aucun d’entre eux. En fait, elle n’avait pas envie d’aller en cours. À quoi ça servirait? Elle n’avait presque pas dormi de la nuit. Elle s’endormirait en cours dès que le premier aurait commencé. Ça s’appelait pas rentabiliser son temps.

"Oui…" constata-t-elle inutilement, un peu dépitée. Elle se leva de sa place, et regarda son frère. "J’vais essayer de me recoucher cinq minutes, ça mange pas de pain."

En fait, elle voulait surtout éviter d’assister au réveil général des élèves depuis la salle commune des rouge et or. Ce serait déjà plus gérable depuis son dortoir. Elle pourrait faire semblant de dormir et attendre que ses camarades de chambres soient parties pour dormir pour de bon. Dans la journée, elle ferait peut-être l’effort d’aller à l’infirmerie pour demander une potion sans sommeil à Mrs Sparkley. Ça ne l’emballait pas des masses, l’infirmière était si… enfin c’était une peau de vache, quoi!
Elle jeta un dernier coup d’œil à son aîné, accompagné d’un très très très léger sourire.

"Merci, ça m’a fait du bien de parler avec toi." admit-elle dans un léger haussement d’épaules.

C’était bizarrement difficile de juste lui dire ça.

"à plus tard."

Sans un regard de plus à Ron, Gin’, se rendit aux escaliers qui menaient à son dortoir, où elle s’enferma, se lova sous sa couette, et attendit que le jour arrive.

"A plus tard" dit-il en réponse à Ginny.
Ron regarda sa sœur quittait la salle commune et remontait dans sa chambre. Il espérait vraiment qu'elle ferrait moins de cauchemar, et qu'elle irait bien vite mieux. Cela fait quelques temps qu'il avait remarqué le comportement de sa sœur. Mais cela avait empirer depuis leur séjour dans la chambre de secrets. Sans doute parce qu'elle avait été blessé par le Basilic. Il soupira et se remit à contempler les flammes de la cheminée. Lui il n'était pas fatigué, mais sans doute que la fin de journée serait un peu plus difficile. Il se leva du fauteuil, et fit un tour dans salle commune des Gryffondor. Elle n'avait pas du tout changé, ou plutôt elle ne changerait pas d'ici une cinquante d'années. Il n'arrivait pas à se faire à cette vie difficile dans cette période.

C'est surtout le matin de Noël, où il n'avait pas reçut l'éternel pull Weasley, qu'il avait vraiment compris qu'il n'était plus dans son époque. Et cela lui faisait un peu peur, et le rendait vraiment triste. Ginny n'avait pas non plus reçut son pull, il leva les yeux vers les marches des escaliers, se demandant comment elle avait pris cela. Il vit des jambes commençaient à descendre les escaliers, c'était Steve, le copain de Hagrid qui venait de se lever. Il était habillé et plutôt en forme. Ron hocha la tête, et lui fit un vague salut, avant de retourner dans ses pensées... Steve s'installa dans un des fauteuils, sans doute attendait-il Dora, on ne voyait rarement l'un sans l'autre, et pourtant il ne sortait pas ensemble. un peu comme Harry et Hermione. Il sourit bêtement en pensant à la jeune fille. Elle aussi elle allait descendre. Il s'assit sur une des chaises autour de la grande table où ils faisaient leur devoir, lui aussi allait attendre la jeune fille ... et puis Harry aussi.

[RP CLOS]

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