Definitely not a date [pv Robin, Glynnis, Gwen & Hawthorn]

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udolf Brand avait une haute estime de lui-même, suffisante pour le convaincre de ses talents de séduction, que démentaient assez rarement le nombre de ses conquêtes. Ce qui ne signifiait pas, évidemment, qu'il faisait mouche à chaque fois. A beaucoup séduire, on acceptait aussi d'être régulièrement éconduit, et c'était une déconvenue que le joueur de Quidditch acceptait non sans une certaine philosophie, à la vérité. Mais avait-il été éconduit, en l'occurrence ? Pas qu'il sache. Au moment d'inviter Robin à dîner, il avait été convaincu d'avoir encore toutes ses chances avec la jolie blonde. Après tout, le courant était très bien passé entre eux la première fois, elle était belle, drôle, intelligente, intéressante... Il serait bête de ne pas tenter sa chance, pas vrai ?

Certes, il y avait eu cet article de Sorcière Hebdo, mais Rudolf avait décidé de ne pas en faire une affaire d'Etat. Il faut dire que c'était assez simple dans sa position. Il n'était pas rare que sa vie sentimentale dissolue occupe quelques colonnes de la revue sorcière spécialisée dans les potins en tout genre. Il leur donnait du grain à moudre, en même temps. Et il l'acceptait comme la rançon du succès. Mais il était dans la meilleure des positions. On ne le taxait pas tant de goujat infidèle que de don Juan. Ces demoiselles s'en tiraient généralement à moins bon compte dans un cas de figure équivalent, et Robin en avait peut-être pris pour son grade... Rudolf en avait en partie conscience mais ne pouvait s'empêcher de se dire que cette rumeur montée en épingle à partir d'un simple échange au restaurant pourrait bien lui rendre service. Ce serait l'occasion d'aborder le sujet de leur relation très frontalement et de tirer éventuellement avantage des circonstances.

Il avait déjà à l'esprit le déroulé éventuel de leur conversation, comprenant par la même toute éventuelle déconvenue, mais en fin de compte, la question n'allait plus se poser. Robin avait suggéré que Glynnis se joigne à eux. Et, bien qu'à contrecœur, Rudolf n'avait pas vraiment trouvé de raisons de le refuser à la jeune femme. Après tout, Rudolf avait beaucoup d'affection pour sa rivale des Harpies, et était toujours heureux de bavarder avec elle... il aurait aimé que ce soit dans d'autres circonstances, seulement. Mais faute de vraie excuse pour refuser sa présence, et puisque les incitations pas très subtiles de Rudolf à l'égard de Glynnis pour qu'elle trouve une excuse afin de ne pas se pointer au rendez-vous n'avaient pas fonctionné, Rudolf avait accepté son sort. Au final, il aurait de bonnes chances de s'en amuser plus tard.

Devant le restaurant auquel il avait réservé une table - pour trois, du coup -, il attendait leur venue. Et elles ne tardèrent pas, parfaitement ponctuelle. Il les gratifia d'un sourire. Certes, il était un rien contrarié de la présence de Glynnis, mais il n'allait pas en faire une maladie non plus. Et qui sait si la présence de son amie ne l'aiderait pas à se présenter sous le meilleur jour possible auprès de Robin, après tout.

-Voilà les plus belles ! Il les salua chaleureusement, l'une après l'autre. Il s'en tirait quand même à bon compte, l'air de rien. Deux charmantes créatures pour lui tout seul. Content de te voir Glynnis, on ne s'est pas vu depuis la dérouillée des Busards face aux Harpies. J'espère que tu as prévu de me payer le dîner pour la peine en compensation de l'humiliation subie. Il lui adressa un clin d'oeil. Tu as été magistrale, comme d'habitude. Il se tourna vers Robin. Comment tu vas ? J'espère que tu n'as pas été trop contrariée par... tu sais. Il haussa les épaules. On rentre ? Je nous ai réservé une table d'exception, vous n'allez pas regretter d'être venues.

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Glynnis n'est pas franchement enthousiaste à la perspective de cette soirée. Sur le papier, il n'y a rien pour la rebuter, pourtant. Elle apprécie énormément Robin, elle aime beaucoup Rudolf, deux personnes avec qui elle se sent bien, même si elle ne s'autorise jamais entièrement à être tout à fait elle-même quand elle est avec lui. Mais Robin lui a demandé ce service, et Glynnis ne pouvait absolument pas lui refuser, surtout vu les circonstances. Elle s'en veut un peu, parce qu'elle a le sentiment d'avoir involontairement participé à la catastrophe en apprenant à son amie quel genre d'homme était Rudolf avec les femmes. Bon, ça n'aurait sans doute rien changé au fait que la presse à scandale, toujours en quête d'un os à ronger, en aurait fait ses choux gras, mais elle s'en veut de s'y retrouver mêlée. Même si elle se sent un peu l'obligation de s'y sentir mêlée, en fin de compte.

Rudolf a donc invité Robin a dîné, et Robin a suggéré d'office Glynnis de les accompagner. Pas pour tenir la chandelle mais pour empêcher un tête à tête embarrassant. Elle ignore comment Rudolf y réagira. Elle espère que ce dîner ne se transformera pas en moment gênant, qu'ils seront tous impatients de voir partir. Rudolf n'est pas forcément du genre susceptible, et il sait mieux qu'elle détendre l'atmosphère. Elle compte un peu sur lui pour empêcher les moments de flottements, et les instants les plus embarrassants.

Quand elles rejoignent le restaurant, Rudolf est déjà là et les attend. Jovial, agréable, fidèle à lui-même. On pourrait croire à première vue que ce rendez-vous n'a jamais eu vocation à être romantiques. Certes, Rudolf fait son numéro, mais ça, c'est du Rudolf tout craché. Toutes les femmes sont belles si on l'écoute.

"Pas très gentleman, ça", le chambre Glynnis, quand Rudolf suggère qu'elle devrait payer son dîner sous prétexte que les Harpies ont battu les Busards. "Tout ce que je t'offre, c'est la perspective d'une revanche sur le terrain, ne t'attends pas à plus", ajoute-t-elle avec un fin sourire.

Rudolf se tourne ensuite vers Robin, lui demande comment elle se porte, évoque l'article de Sorcière Hebdo sans le nommer directement. Glynnis écoute et ne dit rien, attend que Rudolf reprenne et leur suggère de rejoindre leur table.

"N'en fais pas trop quand même", ajoute-t-elle juste quand il parle de la table d'exception qu'il a réservée pour eux.

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❝Rudolf, Glynnis, Gwen & Hawthorn ❞

Defenitely not a dateA l’origine, quand Robin accepte de dîner de nouveau avec Rudolf, elle ne s’imagine pas la mini tornade que va devenir l’article de Sorcière Hebdo. Comment le pourrait-elle ? Si elle n’a jamais eu de doute sur sa propre valeur, elle sait aussi que sa vie est bien loin d’être intéressante. Même pour un torchon comme le journal où travaille Villanelle. C’est dire comme sa surprise fut complète lorsque, non content de publier un article, ils ont décidé d’en faire comme une saga, photo à l’appui ! Tristement, la sauce a pris. Le public, en manque de distraction ou de sujets légers, n’a pas hésité à en faire son histoire favorite si bien que Robin a fini par acquérir une popularité dont elle se serait bien passé. C’est donc ça que vit Glynnis au jour le jour - en bien pire - s’est-elle dit. Merlin sait qu’elle ne lui envie pas sa position. Au moins, chez Robin, la chose est temporaire. Il faut qu’elle ronge son frein. Elle qui n’a pourtant jamais été de mauvaise composition, commence à perdre patience et la fin de cette histoire ne viendra jamais trop tôt.

Du reste, beaucoup de choses ont changé puisqu’elle ne s’attendait pas non plus à ce que cette invitation soit autre chose qu'amicale. Pourtant, Glynnis n’a tardé à lui mettre la puce à l’oreille. Quoiqu’un peu dubitative, la juriste n’a pas tardé à se ranger au raisonnement de son amie et a préféré prendre ses précautions. Les avertissements de son père ont d’ailleurs eu l’effet d’un électrochoc et la jeune fille n’a pas tardé à se dire qu’il valait mieux ne plus être vue seule avec le jeune homme. Surtout en public. Encore plus dans un restaurant.

Il n’a pas fallu plus pour que la jeune femme demande a son amie de venir la sauver et de rendre ce dîner plus amical qu’il n’est sensé l’être. Pas roublarde pour un sous, elle s’est prise sentie coupable en proposant très innocemment qu’ils y aillent plutôt à trois qu’à deux. Si le joueur en fut contrarié, Robin n’en vit nulle trace. Elle en voit encore moins lorsqu’elles arrivent toutes les deux au restaurant.

Déjà attablé, il les accueille avec une bonne humeur qui met directement le sourire aux lèvres à la jeune femme. Il faut bien admettre que malgré tout, Brand reste un homme plaisant et il est difficile d’être contrarié quand on le voit.

- Je vois qu’on a pas perdu son doigté pour la flatterie.

Le jeune homme ne tarde pas à parler quidditch, ce qui ne manque pas d’intéresser Robin. Elle se souvient du match en question et il faut bien admettre que ce fut une défaite cuisante pour les Busard. Amusée, elle ajoute :

- Glynnis est toujours magistrale.

Sincère, elle a toujours admiré le talent de son amie et n’hésite pas à le dire haut et fort. Sans répondre lorsqu’il lui demande si elle ne vit pas trop mal le scandale lié à Sorcière Hebdo, elle suit son invitation à entrer dans le restaurant. Une fois placée, elle doit bien admettre qu’ils sont bien installés. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes, elle se permet de reprendre le sujet qu’il a lancé.

- Pour revenir à Sorcière Hebdo, ça va. Je suppose que j’aurai dû m'y attendre. Papa l’a moins bien pris que moi. Il espère que ça se calme rapidement. Enfin, je suppose que tu as l’habitude. Je n’ai pas du tout vu qu’on nous photographiait quand on a mangé ensemble.

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Gwen, Robin, Rudolf & Hawthorn

Il faut reconnaitre à Robin Hammond une chose : elle est extrêmement serviable. Hawthorn n’a même pas vraiment eu à enquêter ou à particulièrement se renseigner pour savoir à quoi s’en tenir sur sa prochaine rencontre avec Rudolf Brand. Elle lui a indiqué d’elle-même, lors d’un de leurs repas, que Rudolf l’avait invité le surlendemain pour diner. Elle lui a même fort aimablement donné le nom du restaurant. Pour elle, il n’y a évidemment aucune ambiguïté, et Thorn le voit bien, mais de son point de vue, ce n’est toujours pas le cas de Rudy, alors le plan qu’il a monté avec Gwen se tient d’autant plus. Il lui a quand même conseillé de faire attention aux journalistes et a changé de sujet, mais le soir même, il a proposé un verre à Gwen, et il lui a raconté tout cela dans le détail : « Donc ils se voient après-demain. J’ai réservé une table pour deux dix minutes après eux, comme ça on arrive, on sort le grand jeu, et puis on admire le résultat. »

Le surlendemain, ils se sont donné rendez-vous à quelques magasins du restaurants où Rudolf doit emmené Robin diner, sans savoir que la jeune femme a demandé à Glynnis de les rejoindre. « On y va ? Donne ta main, tiens, ce sera parfait. » C’est donc main dans la main qu’ils arrivent au restaurant. Il y a la queue, et du monde : l’endroit parait connu et select. Adieu tout espoir de s’en tirer pour une somme raisonnable, ce qui tire une grimace à Thorn. C’est un peu mesquin, mais bon, ça en vaut la chandelle, après tout. Alors qu’ils attendent qu’on les place, l’ancien de Quidditch examine la salle d’un air distrait, avant qu’un détail ne lui saute aux yeux : « Où est-ce qu’ils sont ? Ah, là. Oh, attends…c’est Glynnis Griffiths avec eux ? Hm. Je suppose que Robin n’a pas voulu y aller toute seule. » Pour lui, ça ne change rien, mais sa compagne fait à présent une drôle de mine, loin de l’expression réjouie qu’elle affichait à l’idée de monter leur merveilleux plan. Il l’interroge donc discrètement : « Un problème ? » Mais rien ne vient du tout, et comme il aperçoit qu’on les fixe, il ajoute en se penchant son oreille, dans un geste qui peut passer de loin pour un mouvement de tendresse. « Fais comme si on était en grande conversation et qu’on ne les avait pas vu, Rudolf nous regarde. Quant à moi, ma foi, il me semble que c’est un excellent moment pour t’embrasser. » Et joignant le geste à la parole, il dépose un baiser sur les lèvres de la blonde, l’attirant contre lui en la prenant par la taille. L’avantage de ce faux couple, c’est que la complicité avec Gwen est déjà là : Thorn n’a pas du tout à se forcer. Il ajoute donc avec un sourire ravi, alors que le serveur arrive pour les installer : « Et maintenant, je pense qu’on peut aller les voir, comme un couple ravi de tomber sur des amis ? Après toi, ma chère. »

Evidemment, ils ne sont qu’à une table des autres. Ce n’était pas volontaire, mais ça arrange les affaires de Avery, qui croise presque instantanément le regard de Robin : « Oh, Robbie, hello ! C’est vrai que tu m’avais dit que vous diniez ici, j’avais oublié. Rudolf, comment ça va ? Ça fait un moment. Comment ça s’est passé votre dernier match ? » Il se trouve plutôt bon, dans le rôle d’homme qui ne voit pas le problème : il sort avec sa petite amie, et il n’y a manifestement plus rien entre Gwen et Rudolf, sinon, ce serait lui qui l’inviterait, non ? Il se tourne envers Glynnis : « Glynnis, ravi de vous revoir…remarque on peut peut-être se tutoyer, si ça te va, j’ai quand même vu assez de matchs des Harpies pour ça. » Il essaye de jauger la réaction de Robin, qui parait assez surprise – bon ou mauvais signe ? – de le voir ici avec Gwen. Quant aux autres, ils ont tous plus ou moins l’air furieux – il n’ose pas vraiment regarder Gwen, de peur d’y lire la même fureur et qu’elle sorte du rôle. « C’est une drôle de coïncidence de vous retrouver là tous les trois, pas vrai, Gwen ? Vous voulez qu’on boive un verre ? Puisqu’on est tous là ? » Il plaide en direction de sa compagne : « Ce serait dommage de ne pas en profiter. » Oui, quel dommage. Parce que évidemment, il a beau jouer, maintenant, Thorn se doute que dans quelques minutes, ils ne seront plus beaucoup à être heureux de se retrouver là.

(C) CANTARELLA.

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S'il devait subsister encore le moindre doute quant aux intentions de Rudolf au sujet de Robin Hammond (mais de doutes, il n'y en a jamais spécialement eu, très franchement... d'accord, c'est le truc de Sorcière Hebdo que de monter n'importe quelle anecdote, même la plus banale, en épingle, mais on parle de Rudolf, là), les doutes en questions ne sont définitivement plus permis. Rudy a invité la jolie blonde au restaurant, et Thorn n'a eu aucun mal à obtenir toutes les informations nécessaires pour mettre nos petites manigances à exécution. Est-ce que j'ai des scrupules ? Pas franchement, non. Les conquêtes du genre, Rudy les accumule, alors Robin ne doit pas représenter grand-chose pour lui dans tous les cas, et Robin aura tout gagné à ne pas aller trop loin avec le briseur de coeur professionnel. S'il lui prend par-dessus le marché l'envie judicieuse de se consoler dans les bras d'Hawthorn, on aura tout gagné.

En tout cas, notre stratégie n'a pas bougé d'un iota : se pointer comme des fleurs sous leur nez durant leur petit dîner romantique et les narguer en jouant au petit couple parfaitement assorti. C'est bas, c'est pas franchement d'un haut niveau. Mais bon, on parle de Rudy, là, y a pas besoin d'être Einstein pour savoir comment le contrarier. Et j'avoue, j'aime bien le rendre jaloux.

Arrivés au restaurant, je tends ma main à Hawthorn. C'est sûr, on est encore plus crédibles si on entre dans le restau main dans la main. J'affiche un sourire ravi, l'avantage c'est que je n'ai pas à le feindre. Moi, toutes ces petites manigances, ça m'amuse, ça m'amuse même beaucoup. Une fois à l'intérieur, on les repère mais... Ils ne sont pas tous les deux... Griffiths est là. Ah... Je ne sais pas trop si je dois m'amuser de savoir que la soirée de Rudy a déjà mal commencé alors qu'Hammond lui a imposé la compagnie d'une tierce personne. Sans doute un peu. Mais avec Griffiths... disons que la situation s'est nettement compliquée, dernièrement.

"Non, non, aucun problème", je lui assure sans le penser totalement comme il constate que mon attitude a dû un peu changer au moment de constater la présence de Glynnis.

Non, ça ne change rien, le plan reste le même : à savoir rendre les deux compères jaloux (et la troisième ne devrait pas être en reste, mais pour le coup, je l'aurais bien épargnée, croyez-le ou non), et moi, je suis prête à en faire des caisses si c'est susceptible de contrarier Rudy. Alors je joue le jeu, je fais mine de rire à une blague qu'il n'a pas formulée, je le laisse m'embrasser. Ce n'est pas comme si ce dernier point était une corvée, au passage. C'est facile d'avoir l'air convaincante en présence d'Hawthorn.

Puis, c'est le moment de prétendre tomber sur eux par hasard. Hawthorn est le premier à engager la conversation. Je garde bien ma main serrée dans la sienne pour empêcher toute autre interprétation et je laisse Thorn parler en évitant de regarder Rudy avec trop d'insistance, même si je meurs d'envie de me focaliser sur lui afin de jauger sa réaction. Je les gratifie d'un "bonsoir" enthousiaste.

"J'avais espéré passer cette soirée en tête à tête", fais-je mine de reprocher à Thorn à voix basse comme si je lui reprochais silencieusement d'empêcher un moment d'intimité privilégié en se montrant par trop sociable, puis je prétends me ressaisir. "Juste un verre, alors." Nous nous installons - imposons - à leur table, puis je reprends, avec légèreté. "Alors, qu'est-ce qui vous amène ici tous les trois ?"

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A

force d'expérience, Rudolf savait faire contre mauvaise fortune bon coeur, que ce soit quand les Busards accusaient une défaite cuisante et qu'il leur fallait afficher une attitude de bons joueurs (ce qui ne l'empêchait pas forcément de ruminer intérieurement) ou quand il se retrouvait confronté à une situation telle que celle-ci, qui l'obligeait à se satisfaire d'une situation qui n'avait vraiment aucun rapport avec celle qu'il avait envisagée. Pour ce qui était de passer un moment privilégié avec Robin, on repasserait. Heureusement, au moins, qu'elle leur mettait dans les pattes une personne qu'il appréciait. C'était plus simple de prendre toute cette situation avec philosophie si cette situation impliquait la présence de Glynnis, qui restait tout de même l'une de ses amies les plus proches. Il lui adressa un sourire quand cette dernière parla d'obtenir une revanche sur le terrain. Oh ça, il y comptait bien. Il savait accepter la défaite, mais il ne s'agirait pas non plus de voir la défaite en question se changer en habitude. Il fut tenté de renchérir, il se doutait que ça n'aurait pas forcément dérangé Robin, qui était férue de Quidditch, après tout, mais même avec la présence de Glynnis, c'était tout de même sur Robin qu'il voulait focaliser son attention.

Et donc, il avait préféré aborder directement le sujet de l'article de Sorcière Hebdo plutôt que de faire comme si de rien n'était alors qu'ils savaient tous pertinemment que cet article était paru. Pour Rudolf, ça ne changeait pas grand-chose à son quotidien, mais il se doutait que ce devait, en revanche, être beaucoup plus incommodant pour son interlocutrice, et même s'il avait songé à tirer parti de cette situation, ce n'était pas pour autant qu'il avait envie de la mettre dans une situation embarrassante, loin de là.

-Je n'avais pas remarqué non plus, répondit Rudolf, pour le coup très sincèrement.

Qu'aurait-il fait s'il avait repéré la présence des photographes ? Il n'en savait trop rien, mais le fait est qu'il n'en avait bel et bien rien su, il était tombé des nues de constater une fois encore combien ces gratte-papier étaient capables de se dissimuler absolument partout du moment qu'ils pouvaient grapiller la moindre miette de scoop.

-Ne t'en fais pas, ce genre d'articles sont aussi vite oubliés qu'ils sont lus. Bientôt, plus personne ne parlera de tout ça. Surtout si tu t'arranges pour nous éviter tout tête à tête malencontreux comme ce soir, ajouta-t-il en adressant un regard en biais à Glynnis.

C'était dit avec humour, sans spécialement de reproche, ce n'était jamais qu'un fait. Il ne pouvait s'empêcher de penser que sans cet article, Robin ne se serait pas senti l'obligation de mêler Glynnis à leur dîner. Enfin, qu'importe. Ils boiront, ils mangeront, et peut-être parviendrait-il à gagner les faveurs de Robin malgré tout, n'est-ce pas ? Il n'avait pas spécialement changé d'avis, en tout cas. Mais ça ne devait pas dépendre que de lui. Moins encore qu'il ne le pensait, puisqu'ils avaient eu à peine le temps de s'installer et de consulter la carte qu'ils firent irruption dans le restaurant.

Ils. Hawthorn et Gwen. Main dans la main. Comme un parfait petit couple. Dès l'instant où la jolie blonde entra dans son champ de vision, il eut tendance à complètement oubliée les deux jeunes femmes qui se trouvaient à sa table. Il se sentait bouillonner intérieurement. Il supportait déjà à peine de la voir s'afficher avec un autre homme, mais en plus, il fallait qu'elle ait choisi de jeter son dévolu sur Hawthorn. Il le retenait, Hawthorn, d'ailleurs. Tu parles d'un ami...

-L'amour de la bonne gastronomie, ni plus ni moins, répondit-il quand Gwen demanda - innocemment ce qui les amenait. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion de dîner ici, tout ce qui est à la carte est excellent. Il les toisa successivement. Je ne vous retourne pas la question. Ils étaient en plein rendez-vous galant, c'était évident... Bref. Rudy prétendit éprouver un quelconque enthousiasme à l'idée qu'ils se joignent à leur table et héla un serveur pour qu'il vienne prendre leur commande. Depuis quand vous êtes ensemble, tous les deux ?

Est-ce qu'il réussissait à avoir l'air détaché ? A peine. Son sourire était clairement forcé, mais il connaissait Gwen, elle serait encore plus heureuse de le voir fulminer.

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Les joues de Glynnis rosissent légèrement quand Robin lui assure qu'elle est toujours magistrale sur le terrain. C'est le genre de compliments dont elle ne se lasse pas, parce que c'est le genre de compliments qu'elle doit entendre pour accepter le fait qu'ils reposent sur une vérité concrète. Enfin, dans tous les cas, elle préfère qu'on ne la couvre pas d'éloges non plus. Cela lui va très bien que l'on change de conversation, même si elle aurait voulu que Rudolf choisisse un autre sujet pour ce faire. L'article de sorcière Hebdo, c'est peut-être l'abcès qu'il faut crever, mais ce n'est pas un sujet qu'elle a envie de les voir aborder si ça doit jeter un froid tout au long de la soirée.

Cela dit, c'est peut-être, au contraire, un mal nécessaire afin de permettre aux deux de s'expliquer et de tourner cette page, si à ce stade Rudolf n'a pas compris qu'il n'a pas ses chances avec Robin. Rudy la rassure, lui dit que l'affaire sera vite oubliée, étouffée... ce qui n'est pas improbable, cela dit, il est normal qu'avec l'habitude, il ne soit pas spécialement affecté quand Robin, de son côté, accuse de plein fouet les conséquences des rumeurs qui circulent à leur sujet. Glynnis les écoute avec l'intention de ne pas intervenir, bien sûr, mais bientôt, leur attention est détournée...

... Par l'intervention de deux protagonistes supplémentaires qu'ils n'avaient absolument pas envisagés. Le coeur de Glynnis manque un battement. Gwen est là. Au bras d'Hawthorn Avery... Glynnis se sent doublement agacée et blessée, de la voir minauder au bras de cet homme, et de se dire qu'elle cherche à provoquer Rudy dans la foulée. Ils sont coincés.. Boire un verre tous ensemble ? ça va être la situation la plus longue et la plus embarrassante qui soit. Mais ce n'est évidemment pas Glynnis qui va l'empêcher, elle les salue très docilement, à la recherche d'un trou de souris dans lequel se faufiler et disparaître.

Passées les salutations, elle ne sait tout bonnement pas quoi dire. En réalité, elle préfère ne rien dire. Elle aurait l'impression que tout propos de sa part serait déplacé, tout comme sa présence en elle-même, déjà, est ce qu'il y a de plus déplacée. Elle n'aime vraiment pas ça, mais c'est une habitude pour elle. De s'efforcer à se fondre dans le décor.

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❝Rudolf, Glynnis, Gwen & Hawthorn ❞

Defenitely not a dateIl est courant de prendre les joueurs de Quidditch pour des imbéciles. Peut-être est-ce un complexe de la part de ceux qui travaillent dans les bureaux et dont le rêve était probablement de parcourir le monde sous les applaudissements de leurs fans. Quoiqu’il en soit, les sportifs, de l’avis de tous, sont forcément des idiots. Un constat qui a toujours révolté Robin puisqu’elle-même baigne dans ce milieu depuis son enfance. Elle a pu constater sans peine que, tel des gens parfaitement normaux, on trouve de tout chez les sportifs, comme dans le reste du monde sorcier. De son côté, si Rudolf n’est pas le plus subtil quand il s’agit de draguer - pourquoi s’embarrasserait il de finesse quand ces dames ne demande généralement qu’à passer du bon temps avec lui - il est assez fin pour comprendre que Robin n’a pas proposé que Glynnis les rejoigne pour rien. Bien entendu, Robin ne se serait jamais permis de lancer l’invitation de son amie si elle n’avait pas été sûre que les deux protagonistes s'apprécient au préalable. L’un comme l’autre lui ayant expliqué qu’ils étaient des amis de longue date, la jeune femme n’y a pas vu de problème. Elle a tout de même le bon goût de baisser les yeux et d’afficher une petite rougeur seyante en signe de contrition avant de répondre :

- C’est le problème quand on a des amis qui jouent aux quatre coins du monde. On s’arrange pour en voir le plus possible en peu de temps. Plus sérieusement, je ne doute pas que Villanelle et Sorcière Hebdo trouveront bientôt une cible plus digne de leur intérêt, je l’espère en tout cas.

Un événement qui risque peut-être d’arriver plus tôt que prévu si elle se fie au couple qui vient d’entrer dans le restaurant. De façon subtile, elle sent l’atmosphère changer autour de la table. Rudolf se crispe et Glynnis … Robin ne saurait pas vraiment dire ce qui lui arrive puisqu’elle est loin de soupçonner l’attirance que celle-ci éprouve pour sa coéquipière, mais elle sent que quelque chose change. De son côté, il faut bien admettre qu’elle est surprise, il ne se passe pas une semaine sans qu’elle ne dîne ou ne boive un café avec Hawthorn, mais elle ne se souvient pas qu’il ait un jour mentionné Gwen. Évidemment, même s’ils se connaissent, rien ne l’oblige à partager ce genre de détail avec elle, mais elle ne peut s’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur en y pensant, elle s’imaginait qu’ils étaient plus proches que ça.

Quoi qu’il en soit, elle met un point d’honneur à ne pas montrer qu’elle est un peu blessée et adresse un grand sourire à son ami tandis qu’elle salue plus formellement sa compagne. Il faut dire que Gwen et elle ne sont pas les meilleures amies du monde et qu’elle croit sans peine que son ancienne camarade se serait passé de sa compagnie pour ce soir.

- On ne veut pas gâcher votre rendez-vous, proteste Robin quand celle-ci sous-entend qu’ils avaient prévu de passer une soirée en amoureux.

Il faut dire qu’elle est bien la seule à penser que tout ceci est réel. Rudolf, de son côté, même s’il affiche toujours un sourire de façade ne semble pas sincère et il ne faut pas longtemps à la jeune femme pour comprendre que son compagnon est contrarié. Avec un sourire, elle se tourne vers Thorn et lui glisse :

- Tu fais des cachoteries, tu ne m’avais rien dit, je suis contente pour toi.

L’est-elle ? La capitaine des Harpies n’est définitivement pas la femme qu’elle aurait choisit pour remplacer sa sœur dans les bras de son ami d’enfant, mais qui est-elle pour dire quoique ce soit ? Laissant Rudolf poser les questions, elle se tourne vers son amie étrangement silencieuse depuis que le couple est arrivé. Elle lui jette un coup d’œil interrogateur avant de murmurer discrètement :

- Tout va bien ?

Certes, son amie n’est pas des plus bavarde et du groupe, c’est probablement la plus discrète, mais Robin et elle se connaissent bien. La juriste n’a donc pas de difficulté à cerner un changement d’attitude, même si elle est loin de s’imaginer ce qui le provoque.

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Gwen, Robin, Rudolf & Hawthorn

Si tout va bien, alors…Hawthorn n’insiste pas, et le voilà main dans la main avec Gwen, à feindre la surprise et l’étonnement de voir ici des amis de longue date. Lui, évidemment, tout ce qui l’intéresse vraiment, c’est la réaction de Robin, même si le contexte le rend un peu curieux, notamment quant à la présence de Glynnis Griffiths. Mais comme Gwen lui confirme que tout va bien, les voilà lancés et lui n’a aucun mal à jouer le jeu. Pour Rudolf, c’est gagné, il semble furieux et un désemparé de les voir ensemble, même s’il tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et l’effet est donc atteint. Glynnis, Thorn ne sait pas trop, mais elle n’a pas l’air très heureuse de les voir non plus et Gwen…Gwen, alors qu’il la regarde en coin, l’ingénieur dirait bien qu’elle est sur le point de bondir faire une tête au carré à son ex (ou véritable, ou pas vraiment ex, bref, allez comprendre) petit ami. Robin a l’air plus à l’aise, observe Avery, mais se trompe-t-il ou a-t-il vu un instant, un éclair de ce qui lui semble être de la jalousie, du moins de la désapprobation, dans son regard ? Si oui, pour lui, ce serait une excellente nouvelle…et dans tous les cas, il ne va pas se priver d’essayer de multiplier les occasions de la rendre un peu jalouse, si possible.

Finalement, le plan roule donc et il peut continuer. L’ingénieur, s’il se rend compte que l’ambiance vient de se refroidir un peu à leur arrivée, est donc plutôt à l’aise, d’autant qu’il n’est pas désagréable de jouer ce petit jeu avec Gwen, où il propose, ami bonne pâte, et où elle dispose en amoureuse un peu possessive. « Oh, allez. » Insiste-t-il, encore main dans la main avec elle, avant de sourire et de lancer, comme s’il se rendait : « Bon, juste un verre, alors, très bien, madame. » Il l’embrasse furtivement, assez pour agacer, il l’espère, le capitaine des Busards : « Je ne voudrais pas m’attirer tes foudres alors qu’on passe une bonne soirée. » Alors qu’il s’assoit à côté de Robin, la jeune femme se penche vers lui pour l’interroger. Ah, voilà, il aperçoit de nouveau ce léger éclair d’intérêt plus personnel, peut-être celui d’un ego un peu blessé. « Des cachotteries, moi ? Non, on n’en a encore parlé à personne… » Fronçant les sourcils d’un air intrigué, l’ancien joueur de quidditch ajoute avec une innocence pour Robin : « Il y a un problème ? » La question de Rudolf, un peu trop sèche pour une ambiance amicale et détendue, lui fait tourner les yeux : « Oh…non, ça ne fait pas très longtemps. On…débute quelque chose, nous deux. » Il pose gentiment sa main sur celle de Gwen, lui lançant un regard apparemment amoureux dont eux deux ne sont pas dupe, mais soigneusement mis en scène pour les autres. « Je ne voulais pas gêner Gwen, tu sais comment c’est, avec les tabloids… et puis on voulait être tranquille, pas vrai ? »

Le serveur qui prend leurs commandes – trop chères, selon Hawthorn, mais bon, on fera avec – le dispense de développer une réponse forcément gênante pour tout le monde, mais l’empêche aussi de jauger de la réaction de Robin. Dommage, ce n’est qu’une occasion de perdue. L’ingénieur décide donc, faute de mieux, de s’attarder un peu sur le cas Rudolf. Se penchant vers son ami, il ajoute à voix basse, l’air un peu contrit : « Ecoute, mon vieux, je vois bien que tu tire une drôle de tête. Je sais que vous avez eu une histoire, mais j’espère que tu m’en voudras pas. Je le fais pas contre toi, mais tu comprends… » Il joue à merveille le nouveau petit ami coincé entre ses sentiments et sa loyauté envers le pote dont il a manifestement piqué la copine. Pas une position très honorable, et même si Thorn n’est pas très fier, le mangemort se dit qu’un peu de provocation par rapport à ça, ce ne serait pas si mal : que ça pète, que Gwen et Rudy s’engueulent – lui ne sera qu’une victime collatérale – se réconcilient et qu’il ait le champ libre avec Robin après s’être fait largué, ce sera très bien. Alors il continue à provoquer, et tant qu’à faire, en mettant Robin dans le lot, quitte à passer pour un donneur de leçon alors qu’il n’est pas tellement dans la position de le faire : « Dis, par contre, tant que j’y suis. C’est sérieux, cette histoire qu’essaie de vendre Sorcière Hebdo, entre toi et Robin ? J’ai promis à son frère, paix à son âme, que je veillerai sur elle, alors… »

(C) CANTARELLA.

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L'amour de la bonne gastronomie... Mais oui bien sûr, et mon cul c'est du porridge ! Il se fout vraiment de moi, ce con ! J'espère qu'il a bien la haine de me voir avec Hawthorn, tiens... Non mais quel crétin... Heureusement que je sais (ou plutôt que je crois) avoir l'ascendant sur cette situation, ça m'aide à garder une contenance. Il essaie de se la jouer cool et décontracté, mais au fond de lui, je suis sûre et certaine qu'il bouillonne, et c'est parfait comme ça, c'est ce que je voulais, c'était notre objectif. Il nous demande depuis quand on est ensemble, et je suis certaine, quand il pose cette question, qu'il a la haine. Et j'en suis ravie.

Par ailleurs, je crois que Rudy n'est pas le seul à fulminer. "Je suis contente pour toi", affirme Robin, à d'autres, hein. Pas qu'elle ait l'air malhonnête, mais j'ai quand même l'intuition qu'elle est un peu déstabilisée par le fait de nous voir ensemble. Très bien, on aura pas fait tout ça pour rien. Même si ce n'est qu'un début, bien évidemment, ça ne fait que commencer. Moi, ce que j'attends et j'espère, c'est que Rudy perde entièrement contenance et se donne en spectacle (lui qui aime tant se montrer).

Nous nous installons à table pour "juste un seul verre", tandis que les deux nous interrogent sur notre relation en faisant mine du mieux qu'ils peuvent d'être intéressés sans être affectés (tu parles, Charles). Je laisse Hawthorn prendre la main, et il le fait à la perfection : le début d'une belle histoire, la volonté d'éviter les tabloïds, un besoin de tranquillité (comme si être en couple avec moi pouvait être synonyme de tranquillité, ah !)...

-Tu n'as pas à te justifier, je réponds quand Hawthorn s'adresser à Rudolf en le provoquant un chouias, même si indirectement. On ne se doit absolument rien, Rudolf et moi, pas vrai Rudy ? j'ajoute en tournant cette fois mon regard vers Rudy avec le plus charmant des sourires aux lèvres.

Que ça lui fasse les pieds, je l'espère. Je mens quand je dis qu'on ne se doit rien. On prétend ne rien se devoir, c'est là quelque chose de très, très différent. De fondamentalement différent, même. Je ne commente pas quand Thorn demande à Rudy si les histoires entre lui et Robin ont le moindre fondement. J'ai envie de faire des milliers de commentaires à ce sujet, mais il est préférable que je n'en fasse rien, je le sais bien. Alors je m'abstiens.

Je suis plutôt curieuse d'entendre ce que Rudy va me répondre. Je sens qu'il va baratiner dans les grandes largeurs, comme c'est dans ses habitudes... Qu'il y ait quelque chose ou non entre les deux, ce qui est sûr, c'est que lui le voudrait bien, c'est déjà trop pour moi.

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R

udolf ne fit aucun commentaire quant aux "excuses" de Robin qui ne servaient qu'à confirmer une bonne fois pour toutes que leur amitié ne serait sans doute jamais que cela (encore que... on ne sait jamais). La situation était ce qu'elle était, et tant qu'à faire, il voulait en moi en profiter pour passer un bon moment avec ces deux jeunes femmes qu'il appréciait en soi beaucoup, leur compagnie en elle-même compenserait tout sentiment de frustration. Pour le reste, Robin avait raison de penser que, au bout d'un moment, plus personne ne se soucierait de leur présumée idylle. Il ne faudrait pas longtemps, dans tous les cas, pour qu'on le trouve dans les bras d'une autre jolie blonde et que Robin retombe dans l'oubli des lectrices un peu trop assidue de Sorcière Hebdo et un peu trop impliquées dans sa vie sentimentale.

Il allait commenter quelque chose, mais le duo Hawthorn / Gwen avait réussi à lui couper la chique. Il n'avait absolument pas remarqué le malaise qui s'était emparé de Glynnis. Il ne voyait plus que Gwen, dans les bras d'un ami qui se fichait visiblement royalement de lui "voler" Gwen... Bon, d'accord, Gwen ne lui appartenait pas, et ils n'étaient pas ensemble, mais... Mais non, c'était lui ou personne d'autre, un point c'est tout. Les voir s'embrasser, être complices tous les deux, ça le rendait dingue... Il fulminait. Il ne savait pas combien de temps il allait tenir exactement avant d'exploser, littéralement.

Ils parlaient de leur relation récente - et qui n'était pas faite pour durer, Rudolf y veillerait. Ils débutaient quelque chose, eh bien, s'il en avait le pouvoir, il s'arrangerait pour que ça s'arrête dès ce soir. L'excuse des tabloids et compagnie, ça allait bien cinq minutes, mais il était hors de question que cette relation devienne sérieuse en quoi que ce soit.

Il trouvait Hawthorn d'une insolence monstrueuse quand il s'adressait directement à lui, avec une insolence qui ne lui revenait pas. La dernière fois qu'il avait vérifié, ils s'entendaient bien, tous les deux, alors pourquoi avait-il le sentiment qu'il cherchait maintenant à le sortir de ses gonds ? Peut-être qu'il voulait juste marquer son territoire, Rudolf était bien placé pour savoir comme Gwen était capable de vous tourner la tête. Ou bien c'était Rudolf qui avait tendance à tout extrapoler parce que cette situation l'insupportait terriblement. Il ne devrait pas lui en vouloir, mais il lui en voulait, oui. Il aurait pu jeter son dévolu sur n'importe laquelle de ses conquêtes, mais pas Gwen, surtout pas Gwen... Gwen qui en rajoutait une couche en affirmant qu'ils ne se devaient rien. Oui, sauf que non. Ils se devaient tout. Point à la ligne. Il préféra ne pas relever la remarque. A la place, il se tourna vers Hawthorn. Il avait le sentiment de plus en plus net qu'il se payait sa tronche.

-Dis tout de suite que Robin serait entre de mauvaises mains avec moi, répliqua-t-il en tentant de garder son sourire. C'est une femme intelligente et absolument magnifique, mais tu pourras tenir ta promesse, va, il n'y a rien entre nous, juste une grande amitié et un immense respect. Il marqua une pause. Des valeurs qui se perdent dernièrement.

Aux yeux de Rudolf, en tout cas, l'amitié et le respect étaient à l'évidence aux abonnés absents.

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Glynnis a envie de creuser un trou dans le sol, de s'enfoncer dans la terre et de disparaître. C'est un sentiment relativement courant chez elle, mais il a rarement été à ce point intense. Elle avait déjà redouté pour commencer que la situation soit embarrassante en quoi que ce soit, mais là, c'est pire que tout. Elle n'a pas envie d'être là. Elle veut se fondre dans le décor, elle veut s'évaporer dans l'air pour ne pas assister à ça. C'est déjà assez compliqué pour elle de juste entendre Rudolf lui parler de Gwen et de leur relation, mais là c'est bien pire.

La belle Gwen, l'objet de toutes les convoitises, y compris de la sienne. Elle n'a pas envie d'assister à un combat de coqs pour les beaux yeux de celle qui n'en a que faire des siens, d'yeux... et le pire, c'est que son embarras si flagrant, Gwen en comprendra immédiatement la nature, à présent qu'elle sait.

Certes, elle ne l'a jamais trahie, et elle veut croire qu'elle ne le fera pas, mais elle voudrait quand même pouvoir... eh bien... ne pas endurer ça, tout simplement. C'est beaucoup trop pour elle, tout ça. De tout coeur, elle veut que les deux se trouvent une table et ne s'éternisent pas, mais il semble acté qu'ils vont se joindre à eux le temps d'un verre. Le temps d'un verre, c'est déjà beaucoup trop.

Glynnis l'entend à peine quand Robin s'adresse à elle. Elle détourne les yeux du duo que forment Hawthorn et Gwen pour tourner le regard vers son amie, un regard qu'elle veut décontracté, mais Glynnis n'est pas une bonne menteuse. Si sa situation la force à mentir tout le temps, elle déteste ça.

"Oui oui... je crois que j'ai juste la tête qui tourne un peu, j'ai rien mangé depuis ce matin", se défend-elle sans grande conviction en adressant une esquisse de sourire à son amie.

Après ça, elle ne dit plus rien, elle laisse cette situation couler sur elle et fait des efforts mentaux pour s'isoler de la scène, comme si elle ne se déroulait pas vraiment sous ses yeux. Elle ne veut absolument pas assister à ça. Elle sait qu'on ne lui laisse pas spécialement le choix, en l'occurrence, mais elle a tant envie de disparaître, d'être n'importe où ailleurs.

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❝Rudolf, Glynnis, Gwen & Hawthorn ❞

Defenitely not a dateHonnêtement, elle voudrait être contente de pour Hawthorn. Rationnellement, sa relation avec Gwen est une bonne nouvelle. Le temps a fait son office et Robin s’est vite rendu compte que son ami n’était plus celui qu’elle avait connu. Ce n’est pas ça qui la rebute ; les gens évoluent mais elle a remarqué que l’ancien batteur n’était plus aussi social qu’avant, moins entouré. Sans savoir pourquoi, ça l’a rendue triste. Alors oui, sa relation - avec qui que ce soit -est une bonne chose, alors pourquoi n’arrive-t-elle pas à réellement être contente pour lui ? Une réaction qui lui semble bien mesquine de sa part et éloignée de son caractère habituel la rendant momentanément honteuse. Le groupe qu’ils constituent l’empêche de réellement analyser ses sentiments et de s’attarder sur sa réaction, mais il y a un peu d’hésitation dans la façon dont elle répond à son collègue lorsqu’il lui demande si tout va bien.

- Bien sûr que non, tente-t-elle avec un sourire.

Loin d’être une bonne menteuse, elle n’ose pas s’attarder sur le sujet de peur de ne pas afficher l’enthousiasme requis pour la nouvelle qu’on vient de leur annoncer. Nul doute qu’elle n’est pas la seule à être un peu déstabilisée puisque Rudolf semble avoir mangé un citron depuis que le couple a rejoint leur table. Si la conversation est cordiale, même elle perçoit la tension sous-jacente. En particulier quand Thorn tente de justifier sa relation et que Gwen - avec la délicatesse qui la caractérise - coupe court à toutes tentatives d'apaisement. Contrairement à son habitude, la Capitaine des Harpies a un ton et une expression tout ce qu’il y a de plus aimable, mais personne ne pourrait se tromper sur ce qu’elle sous-entend vraiment.

Préférant sagement se tenir hors de cette conversation, elle s’enquiert de l’état de Glynnis. Son amie a à peine dit deux mots depuis que le couple s’est installé à leur table. Si celle-ci est connue pour son calme et son silence, Robin a l’intuition que ce n’est pas normal. L’explication qu’elle lui donne est rationnelle et la jeune femme hoche la tête en signe de compréhension. Elle s’apprête à appeler un serveur pour accélérer les choses quand la discussion entre le Capitaine de Busard et l’ingénieur la fait presque bondir. Robin étant Robin, son indignation se manifeste surtout par une rougeur au niveau des joues et un froncement de sourcil. Elle proteste :

- Par Merlin Thorn, tu ne vas pas t’y mettre ! Laisse Ashton en dehors de ça.

L’ancien fiancé de sa sœur a toujours fait office de grand frère de substitution, en particulier après la mort d’Ashton. Néanmoins, à vingt-deux ans, la jeune femme apprécierait qu’on l’on cesse de la considérer comme une enfant incapable de prendre ses décisions. Elle remercie donc Rudolf d’un sourire sincère et renchérit :

- Tout à fait. Et puis Rudolf est un bon ami si je me souviens bien. On dit toujours que les amis d’un homme reflètent qui il est, je suis sûre que je pourrais sortir avec tes amis les yeux fermés. N’est-ce pas ?, conclut-elle d’un air candide.

La question n’en est pas réellement une et Thorn aurait bien du mal à protester sans désavouer publiquement son ami. Une manœuvre qui, même pour un Gryffondor, est audacieuse dans un groupe tel que le leur. Enfin, elle capte le regard d’un serveur et lui fait signe de venir à leur table prendre une commande, s’adressant à Rudolf, elle explique :

- Glynnis n’a pas encore mangé aujourd’hui, je crois qu’elle commence à avoir faim. Je propose qu’on commande peut-être un peu plus tôt que prévu, qu’est-ce que tu en penses ? Se tournant vers Thorn et Gwen, elle ajoute d’un air désolé : Je crois qu’on va passer l’apéro, navré.

Un moyen comme un autre de faire comprendre que chacun devrait retourner à sa table tranquillement pour continuer sa soirée. Reste à savoir si le message sera compris. Partant du principe que c’est le cas, elle se tourne vers Glynnis et demande avec une inquiétude sincère :

- Tu veux qu’on aille prendre un peu l’air ?

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Gwen, Robin, Rudolf & Hawthorn

Manifestement, Thorn avait raison, ça n’a pas plu à Robin, tout cela, et il est plutôt fier de son coup pour cette occasion là. Au moins, il a la confirmation que son petit numéro de la dernière fois, lorsqu’il est venu chez ses parents, ne l’a peut-être pas totalement laissée indifférente et qu’à terme, une fois Rudolf écarté définitivement, il pourra peut-être pousser son avantage, même s’il est loin d’imaginer que ce n’est clairement pas du capitaine des Busards qu’il devrait s’inquiéter. En attendant, Brand n’a pas du tout l’air de gouter ses explications et l’objectif est donc de ce côté parfaitement atteint. D’ailleurs, le duel s’organise au fur et à mesure et vire au combat de coq, chose peu curieuse en soi : quoique totalement désintéressé par rapport à Gwen, sinon dans le fait (paradoxalement) de l’aider à récupérer Rudolf (qui donc devrait le remercier, à terme, parce qu’au final, songe Thorn, il le sauve de ses propres idioties et errements consistants à poursuivre Robin de ses ardeurs), il se sent assez à l’aise dans le rôle qu’il joue et devine instinctivement que c’est ce qu’on attend de lui, ce rôle du petit ami qui cherche à assurer sa place et défendre sa propriété – ou nouvelle conquête, au choix. Cependant, au vu du caractère de Gwen et de la nature de la relation de la jeune femme avec son ami – qui n’a plus tellement l’air amical au moment où il parle – Avery aurait plutôt cru qu’ils se boufferaient le nez assez vite et qu’il passerait au second plan. S’il n’est pas très étonné que Rudolf cherche à contre-attaquer et bout de fureur à son égard, il s’attendait tout de même à une réponse de la part de Brand à Gwen. Il jette donc subrepticement un coup d’œil à la blonde, qui parait furieuse d’être laissée ainsi sans réponse. Nul doute qu’elle est remettra une couche si elle peut. Il continue donc de son côté à mettre de l’huile sur le feu sans vergogne en parlant de Robin : à ce jeu là, ils forment en fait un très bon duo, sans avoir eu besoin de se coordonner, comme si tout était instinctif chez eux : pas étonnant, vu comme ils se connaissent intiment, dans tous les sens du terme.

Cependant, le mangemort comprend assez vite qu’il a été un peu loin et il a le bon gout d’être contrit quand c’est la jeune femme elle-même qui le réprimande. « Oui, c’est vrai. Pardon, j’arrête. » Il baisse les yeux, parce qu’il ne veut pas se la mettre à dos, seulement provoquer un peu plus Rudolf et lui rappeler certainement certaines vérités. Brand a l’air d’en avoir autant à son encontre et il semble constamment sur le point de recracher violemment la couleuvre que constitue leur arrivée au restaurant de façon violente. Thorn décide de l’ignorer pour un moment, quitte à le mettre à son tour encore plus en colère et se contente de dire avec un sourire désolé à Robin : « Je ne suis pas en train de vous interdire quoi que ce soit. Je veille au grain, c’est tout. Tu ne vas pas me reprocher de m’inquiéter pour toi, quand même ? » Oui, il s’inquiète, juste pas de façon totalement désintéressée. Puis il revient finalement à Rudolf, comme s’il réalisait le sous-entendu que ce dernier essaye de faire et que l’insulte à peine dissimulée lui montait enfin au cerveau : « Qu’est-ce… »

C’est Robin qui l’empêche d’aller au bout de sa phrase. Il est vrai que la jeune Glynnis n’a pas l’air dans son assiette, et qu’elle n’a pas prononcé un mot, ou presque, depuis qu’ils sont arrivés. Thorn, jetant de nouveau un coup d’œil à Gwen, décide de jouer le jeu, au moins en partie, puisque l’objectif, tant en ce qui concerne Rudolf que Robin, est à peu près atteint. « Oh, oui, bien sûr, je comprends. On peut peut-être y aller, dans ce cas, qu’est-ce que tu en penses ? On ne va pas vous ennuyer plus longtemps, navré, Glynnis. » Il se lève comme pour donner le signal du départ, mais il ne compte pas tout à fait s’arrêter là : car si dispute il y a et qu’il en est victime, c’est bon pour lui. Et ça ouvrira peut-être les yeux à Robin en même temps. Et puis, mine de rien, les sous-entendus de Rudolf l’ont vraiment agacé, si bien qu’il ne voit pas qu’a provoquer ainsi, ce n’est pas une dispute qu’il va provoquer, mais une bagarre. Parce qu’après tout, Avery estime qu’il n’a de leçon à recevoir de personne, et surtout pas de Brand : « Au fait, avant de y aller, parce que ça m’intéresse…Qu’est-ce que tu voulais dire, tout à l’heure, par le fait qu’il y a des valeurs qui se perdent ? C’était adressé à qui ? » Gwen aura bien l’occasion d’en remettre une couche.

(C) CANTARELLA.

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J'affiche un sourire qui en dit long quand Rudolf ose faire mine de s'offusquer à l'idée qu'on puisse considérer qu'une femme qu'il aurait dans le viseur serait entre de mauvaises mains avec lui. Evidemment que c'est le cas. C'est le cas pour n'importe quelle fille autour de qui il fait le choix de tourner. Rudolf Brand est un véritable vautour, les filles qui passent dans son lit ne sont jamais que des pièces de viande, vite consommées et digérées. Et moi ? Moi, je suis une exception, ce qui ne veut pas dire que je m'en suis toujours tirée à bon compte. Les filles qu'il côtoie et qu'il jette comme des mouchoirs ont du moins le mérite de ne plus entendre parler de lui très rapidement. Pour moi, c'est sans fin, quelques instants volés de bonheur pour le double, le triple, le quadruple de souffrance.

Je serre les dents quand il couvre au passage Robin de compliments. Mouais. Et remouais. S'il pense que je ne vois pas clair dans son jeu (et oui, je suis salée, à quoi vous vous attendiez ?). Et la Robin qui en rajoute une couche, là... Le pire, c'est que les deux font la paire, quand ils le décident. Mais il en est de même pour moi et Thorn, et on n'en a clairement pas fini encore. Je veux dire quelque chose d'office, mais Thorn semble avoir quelques scrupules vis-à-vis de Robin, ce n'est pas mon cas. Je m'en fiche. Complètement. Comme j'ai du mal à me soucier du sort de Glynnis, là, tout de suite. Elle n'a pas mangé, tu parles. Je sais ce qu'elle a, moi.

-Si t'as besoin de prendre l'air, Griffiths, la porte est ouverte, pas la peine d'en faire tout un plat. Je marque une pause. On ne dirait pas comme ça, mais Glynnis a le sens du mélodrame, j'ai pas raison, Glynnis ?

Pendant ce temps, Thorn veut revenir sur la réflexion de Rudy, parce qu'il a raison de penser qu'elle était dirigée contre lui. Bien sûr que l'attaque lui était adressé. Il a la rage contre moi, donc il s'en prend à son pote. Très cavalier, Rudy, vraiment...

-Je pense que Rudy estime que tu n'es pas un très bon ami envers lui parce qu'il me considère comme sa propriété, je réponds, tout en sachant très bien que Thorn n'avait pas besoin de ces éclaircissements pour comprendre de quoi il retourne. Hawthorn, au moins, ne m'a jamais traité comme un objet dont on dispose à sa guise entre deux coups vite fait avec toutes les filles crédules qu'il trouverait sur son chemin.

Hop, d'une pierre deux coups pour Robin et Rudolf, mais c'est Rudy que mon regard ne lâche pas. Je veux le voir sortir de ses gonds, et pour le coup, je le connais trop bien pour ne pas savoir comment le faire réagir.

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R

obin sembla avoir les bons arguments pour remettre, ne serait-ce qu'un peu, Hawthorn à sa place, et ce n'était pas chose déplaisante à constater pour Rudolf. Dommage, vraiment, que plus le temps passe, plus ses chances d'espérer quoi que ce soit avec elle s'amenuisaient, parce que, vraiment, elle lui plaisait bien. Au-delà de son physique, qu'il continuait de trouver tout à fait avantageux, il avait un léger faible pour son caractère, mais passons, ce qu'il pourrait nourrir de considération pour elle ou pour n'importe quelle autre femme se voyait rapidement occulté quand Gwen se trouvait dans les parages, et bon sang, cette dernière n'avait définitivement pas son pareil pour le faire vriller. Et il voudrait prétendre voir suffisamment clair dans son petit jeu pour ne pas s'y laisser prendre, mais la vérité, c'est que même s'il était capable d'y voir clair, ce n'est pas pour autant que le jeu ne prendrait pas, en fin de compte. Elle avait un bien trop grand pouvoir sur lui.

Rudolf voulut dire quelque chose, mais les propos de Robin le poussèrent à prêter une attention plus attentive à Glynnis, et il est vrai que cette dernière n'était pas du tout dans son assiette. Etait-ce seulement lié au fait qu'elle n'avait pas mangé ? Il n'en était pas totalement certain. Il savait combien elle détestait le conflit ou n'importe quelle situation embarrassante, elle devait se sentir tout sauf dans son élément à l'heure actuelle. Rudolf devrait certainement l'aider, la rassurer, et approuver les propos de Robin quand cette dernière suggérait qu'ils fassent l'impasse sur le verre, et donc sur cette discussion. Il n'était pas contre, mais ce serait passer outre les propos d'Hawthorn, et ceux que Gwen devait ajouter ensuite.

-Gwen a pratiquement faux sur toute la ligne, mais elle a raison sur un point, c'est bien à toi que je m'adressais, dit-il à l'adresse d'Hawthorn.

Et en vérité, Gwen avait raison sur tout le reste. Pouvait-il vraiment prétendre, et en toute bonne foi, ne pas considérer Gwen comme son objet, sa chose, quand il était absolument évident qu'il considérait qu'elle était sienne, qu'elle lui appartenait. Pour lui, c'était de bonne guerre, car après tout, il lui appartenait autant que l'inverse, même s'ils avaient une façon franchement absurde de se le montrer, mais clairement, oui, ça tenait à ça. Hawthorn savait ce qu'il y avait entre lui et Gwen et il avait décidé de s'en foutre royalement. Est-ce que de vrais amis faisaient vraiment ce genre de choses ?

-Comment est-ce que tu peux te pavaner avec elle alors que tu sais pertinemment... Il poussa un soupir, ne prit pas la peine de finir sa phrase, tourna son attention vers la capitaine des Harpies. Et toi, ne me donne pas de leçons sur ma manière de vivre ou mes fréquentations quand c'est constamment toi qui as sabordé notre relation, décréta-t-il à l'adresse de Gwen avec pas mal de bonne foi à l'appui, parce que non, ils étaient aussi responsables l'un que l'autre de l'échec perpétuel de leur relation. Ne prétends pas me respecter plus que moi quand tu me fais ce genre de coup. Et enfin, il daigna se tourner vers Glynnis et Robin. Vous pouvez sortir un peu, si vous voulez, vous n'avez pas besoin d'assister à ça.

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L'espace d'un instant, instant malheureusement trop fugace, Glynnis parvient à s'imaginer que Robin va lui "sauver la vie". Elle plaide sa cause, et même si elle n'avale peut-être pas son excuse, elle sait la rendre convaincante quand elle affirme qu'elle se sent mal parce qu'elle n'a pas encore mangé, suggérant donc de commander au plus vite et de passer l'apéro. Glynnis ne répond pas quand Robin suggère qu'elles aillent faire un tour dehors, c'est tentant, mais il suffit seulement que le couple trace sa route et les laissent tranquilles, et elle se sentira déjà mieux.

Pour elle, ça ne tient vraiment pas à grand-chose. Malheureusement, elle ne connaît Gwen que trop bien, elle se doute que ce n'est pas parce que Robin l'aura suggéré gentiment qu'elle les laissera tranquille - qu'elle laissera Rudolf tranquille, surtout, car elle devine qu'elle et Robin existent à peine encore à ses yeux quand elle a Rudolf face à elle, et l'occasion en or d'exciter sa jalousie (s'il s'agit bel et bien d'une occasion due au hasard et pas intentionnel), ce que la jeune femme se permet tout de même de remettre en question.

Quoique Gwen ne l'oublie quand même pas assez quand elle suggère qu'elle a le sens du mélodrame. Cette réflexion de sa part lui fait l'effet d'un coup en plein visage. Et en plein coeur encore davantage. Elle a le sentiment d'en ressentir l'inévitable brûlure... Elle sait au fond que Gwen s'est montrée plus compréhensive à son adresse qu'elle ne devrait être en droit de l'espérer après ce qu'elles se sont dit, mais cette réflexion n'oublie pas de lui faire mal, d'autant plus que Glynnis n'ignore pas que c'est bel et bien ce que Gwen souhaite sur le moment. Lui faire du mal.

Le combat de coq entre Hawthorn et Rudolf ? A la vérité, elle n'en entend presque rien, elle a envie de rentrer en elle-même. Oui, ça n'a pas changé, son envie de s'enfoncer sous terre ou de disparaître dans un trou de souris est toujours aussi grand, et quand Rudy suggère finalement qu'elles peuvent sortir, qu'elles n'ont pas besoin d'assister à ça, Glynnis ne se voit que répondre par la positive.

"Je crois, oui... que je préfèrerais prendre l'air", dit-elle à voix si basse qu'elle n'est pas complètement certaine qu'on l'entendre.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝Rudolf, Glynnis, Gwen & Hawthorn ❞

Defenitely not a dateA la satisfaction de la juriste, Thorn a le bon goût de paraître contrit quand elle le réprimande en mettant son frère au milieu d’une situation dans laquelle il n’a rien à faire. Nul doute que s’il n’était pas mort de la dragoncelle, Ashton aurait eu une opinion sur les hommes qu’elle fréquentait, mais puisqu’il est mort justement, ils n’en sauront jamais rien. La jeune femme n’est pas du genre à se laisser happer par le passé et il est hors de question que son ami se serve de son frère pour la faire culpabiliser ou lui mettre une quelconque pression.

Dans le fond, elle s’en voudrait presque de penser ça, mais elle n’est pas loin de se dire que le couple doit avoir un agenda. Bien entendu, elle blâme principalement Gwen, en particulier après ce que Glynnis lui a appris la dernière fois qu’elles se sont vues. Rudolf et la capitaine des Harpies ont une histoire et de toute évidence, celle-ci n’est pas de celles que l’on efface sans plus jamais y penser.

Qu’importe dans le fond, ça les regarde et Robin n’a aucune intention d’y prendre part, mais elle ne peut pas s’empêcher d’être agacée en voyant la façon dont Hawthorn semble considérer qu’il a son mot à dire dans ses fréquentations. Elle n’est plus une enfant et si elle accepte avec plaisir l’amitié renouvelée qu’elle partage avec lui, ce n’est pas pour que celle-ci se transforme en du paternalisme mal placé et elle tient à le faire savoir :

- Tu peux t’inquiéter, Thorn. Par contre, la dernière fois que j’ai vérifié, tu n’étais pas mon père, je te prierai donc de considérer que je suis une femme responsable qui arrivera à faire des choix dont tu n’auras pas à questionner le bien fondé. La prochaine fois que tu t’inquiètes, n’hésite pas à m’en parler de vive voix en privé, ce n’est pas comme si on ne se voyait jamais. Ca serait peut-être plus délicat qu’au cours d’un dîner amical où vous n’étiez pas conviés.

Quoique ses paroles ne soient dures, le ton de Robin ne se fait jamais méchant pas plus qu’il n’est vindicatif. D’une franchise parfois gênante, il n’en reste pas moins qu’elle ne sait pas se taire. Pas plus qu’elle ne sait être méchante. Ce n’est pas son genre, elle laisse ça à des gens comme Villanelle, mais ça ne l’empêche pas de dire les choses telles qu’elles sont. Or, la soirée prend un tour tellement désagréable qu’elle sent qu’il faut que quelqu’un soit franc sans quoi ils feront des ronds de jambe pendant des heures.

Soucieuse d’offrir à chacun une porte de sortie digne dans cette histoire qui commence à ne pas l’être, elle sous-entend que Glynnis aurait besoin de manger et que c’est probablement pour ça qu’elle n’a pas l’air bien. Une façon comme une autre de congédier le couple. Elle ne ment même pas, l’attrapeuse n’a vraiment pas l’air bien. Pendant un moment, naïvement, Robin pense que ça va marcher, Thorn allant même jusqu’à se lever pour entamer le mouvement, mais Gwen douche tous ses espoirs en étant ce qu’elle fait de mieux : brusque et blessante.

La remarque la souffle et pendant un moment, elle les écoute tous les trois s’échanger des reproches même pas voilés, se donnant en spectacle dans le restaurant au mépris de toutes conventions sociales. Quant à la politesse, la jeune femme n’oserait en parler puisque personne ne semblent avoir le minimum de considération requis pour elle et Glynnis. Se levant, elle incite sa compagne à faire de même et elle les regarde froidement avant de déclarer :

- En effet, je pense qu’on se passerait volontiers du petit cirque que vous êtes en train de faire. Viens Glynnis, allons faire un tour.

Robin se lève, définitivement agacé par la tournure des évènements et sort du restaurant accompagné de son amie. Une fois dehors, elle se tourne vers elle :

- Je ne comprends pas à quoi ils jouent, c’est grossier et grotesque. Ne me dis pas que Gwen est toujours comme ça avec toi ? Pourquoi est-ce qu’elle s’en prend à toi comme ça ? Rudolf encore, je comprends, mais tu n’as rien à voir la dedans, c’est mesquin.

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Gwen, Robin, Rudolf & Hawthorn

Tout ça est contreproductif. Aussi rouge que si Robin l’avait giflé, Hawthorn voudrait soudainement plonger le nez dans un verre qu’il n’a pas et il baisse les yeux. Elle ne parait pas vraiment lui en vouloir : simplement, comme toujours, la petite Hammond sait ce qu’elle veut et est d’une franchise à toute épreuve, sans vraiment s’apercevoir qu’il y a un lieu et un temps pour tout. Pourtant, lui ne peut s’empêcher d’être mortifié. Pas seulement parce que son plan s’en trouverait compromis et que l’idée n’était pas que Robin le prenne en grippe – bien au contraire, la rendre jalouse n’a rien à voir avec ça – mais aussi et plus simplement parce qu’il ne veut pas ne plus lui parler, ni qu’elle le déteste, ou la vexer, et même si elle n’est pas rancunière, il ne peut s’empêcher de culpabiliser et d’être un peu honteux. Il pensait que des excuses suffiraient, mais le retour du bâton est violent. D’aucuns diraient que c’est bien fait pour lui et que lui non plus n’a pas su s’apercevoir que ce n’était ni le lieu ni le moment, concernant son attitude avec la jeune femme. Beau joueur, il a le bon gout de répondre avec grâce : « Vu comme tu sais faire passer les messages, je crois qu’en effet tu n’as pas besoin de moi du tout. Excuse-moi encore. J'ai compris l'idée. On n'en parle plus ? »

Vu la tournure des événements, peut-être vaut-il en effet mieux qu’ils s’en aillent, et Thorn est assez subtil pour comprendre le message de Robin. Puisque l’objectif est plus ou moins atteint pour eux deux, il est temps de s’en aller et il a le bon gout de se saisir du prétexte donné par la blonde pour entrainer Gwen. Thorn en est à réfléchir au fait qu’il s’excusera de nouveau et que ça ne devrait pas être trop grave ; que pour le reste, comme elle l’y a autorisé, ce sera Gwen qui lui aura tourné la tête et il aura été bête de se comporter ainsi ; Robin comprendra, au mieux cela ne l’en rendra que plus jalouse. C’est là qu’il entend la joueuse parler très sèchement à sa coéquipière. La prenant gentiment par le bras, il coupe court avec un sourire crispé et un sourire désolé pour l’insistance. « Bon, je crois qu’en effet on a tous une longue semaine, on va aller manger, viens, Gwen. »

Pourquoi, alors, remettre une pièce dans la machine ? Bonne question. Il en avait presque oublié Rudolf et Avery le regrette d’ailleurs instantanément en voyant la mine agacée de Robin, mais c’est plus fort que lui, parce que l’idée a fait son chemin dans son esprit et qu’il n’aime pas le ton de Rudolf. Robin et Glynnis sortent cependant sans qu’il ait répliqué quoi que ce soit, alors qu’il bout pourtant de colère. Le petit discours du capitaine a eu son petit effet. « Il faudra quand même m’expliquer la logique que tu as. Je suis censé savoir quoi, précisément, dis moi ? Tu comptes prouver quoi à qui en draguant une fille comme Robin, sinon que t’es prêt à laisser passer ta chance avec Gwen ? Si c’est le cas, je ne peux pas te plaindre, et ne va pas m’accuser, ou accuser Gwen. Tu peux t’en prendre qu’à toi-même. » Et il a mérité sa leçon, du point de vue de Thorn. Il ajoute, sévère : « Sinon, tu lui as expliqué, à Robin, qu’elle ne compterait jamais et que tu te servais d’elle seulement pour t’amuser ? » Un observateur avisé devinerait le problème et qui l’intéresse vraiment, mais Rudy est sans doute trop en colère pour ça, maintenant. Les gens les regardent dans le restaurant ; l’ingénieur soupire. « Et c’est moi qui passe pour un connard et moi qui fait un cirque… » Il se tourne vers Gwen, essayant de baisser la voix : « Tu es sûre que ça vaut la peine d’en discuter ? Moi si on en est là, je préférerais partir, tant pis. Robin n’a pas tort, c’est ridicule, et je ne vais pas me donner en spectacle comme ça. T’es d’accord ? » Lance-t-il à Rudolf sans aménité. « Je m’en vais, tu sais quoi, je te laisse même parler à Gwen si tu veux. Je sais pas ce que tu cherches, mais elle a pas tort de dire que tu devrais arrêter de la considérer comme ta propriété. Moi en tout cas, je ne vais pas me battre avec toi, si c’est ce que tu cherches. Par contre, insulte moi de nouveau et oui, là on va régler ça autrement. » Le dit-il pour provoquer ? Plus vraiment. Hawthorn se dit que s'il part le premier, il aura au moins le mérite de pouvoir dire à Robin qu'il a essayé de calmer le jeu et au fond, il ne veut pas vraiment se battre avec Rudy - malgré tout, ça l'ennuie, que ce soit un ami. Pour autant, il ne va pas se laisser insulter sans rien dire, si?

(C) CANTARELLA.

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Il est si facile pour moi de savoir ce qui fera sortir Rudy de ses gonds que ce petit jeu s'en voit presque déséquilibré, mais c'était couru d'avance. Ce à quoi je m'attendais moins en revanche, c'est qu'il focalise son attention sur Thorn plutôt que sur moi... C'est qu'il me connaît bien, en réalité, et j'aurais dû le savoir.

Il sait aussi bien que moi ce qui se passera, très précisément, s'il me donne la réplique, alors la réplique en question, il me la refuse, et il me veut spectatrice d'un stupide combat de coqs, et si je me fiche assez de contribuer à briser l'amitié entre Rudy et Thorn (qui en elle-même doit être bien fragile si elle doit s'achever comme ça), je ne suis pas entièrement certaine d'apprécier la tournure que prenne les chose, d'autant que je ne suis pas complètement convaincue de l'impact que cela a eu vraiment sur Robin au passage, qui, je le lui concède, trouve les bons mots quand vient le moment de recadrer Thorn.

Evidemment, je suis team Hawthorn à cent pour cent, et je n'ai qu'une minime estime pour elle, mais cette estime augmenterait presque - presque - au moment de l'entendre remettre un peu son interlocuteur à sa place. C'est toujours plaisant de voir une femme remettre un homme à sa place, même quand ce n'est pas spécialement pour jouer en votre faveur.

Glynnis, de son côté, décide de prendre l'air. Je m'en fiche, elle fait bien ce qu'elle veut. Ceci dit, j'admets clairement qu'elle n'a absolument rien à faire là, et que son absence ne sera pas un mal. Elle se garde d'intervenir, elle sait que ça vaut mieux, et ça me va très bien comme ça. Bon vent, je songe quand les deux femmes décident de sortir pour quitter le restaurant, nous laissant seuls, Hawthorn et moi, avec Rudolf.

Je dois être conne pour m'en vouloir un peu au moment d'entendre la diatribe que Thorn adresse à Rudy, pas vrai ? Je ne dis pas qu'il l'a volée, celle-là, parce que son comportement... voilà... Mais si j'ai voulu le faire réagir, je n'ai pas non plus voulu lui mettre son ami à dos. C'est moi, dans toutes mes contradictions. J'ai envie de lui piquer, j'ai envie de lui faire du mal. Mais quand je lui en fais, je finis toujours par le regretter, et c'est en partie pour ça que notre relation est à ce point toxique, on aura beau regretter tôt ou tard, ensemble, on se fait du mal. Je laisse parler, je pourrais en rajouter, je sais y faire, mais je pense que ça suffit, la leçon est donnée.

-Je viens avec toi, je me contente donc de dire à l'adresse de Thorn en m'agrippant à son bras sans un seul regard à Rudy. Cette petite farce a assez duré.

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R

udolf n'avait jamais été très patient mais là, le peu qu'il en possède, de patience, était très clairement en train de le déserté. Il était foncièrement agacé de cette situation, et plus encore du spectacle dans lequel il se donnait, en présence de Robin et de Glynnis, qu'il n'avait certainement jamais voulu embarrasser. En soi, se donner en spectacle n'était jamais une chose qui l'avait dérangé, on pouvait même dire qu'il y prenait du plaisir et que cela faisait partie de ces habitudes. Mais les circonstances étaient telles, en l'occurrence, que tout ceci ne pouvait pas lui plaire (forcément, il n'est pas simple d'apprécier quand on ne vous donne pas le bon rôle).

Glynnis, d'une voix faible, assura qu'elle avait envie de prendre l'air. La pauvre... Rudolf comprenait parfaitement. Déjà qu'elle s'était retrouvée dans une position assez inconfortable pour commencer, les choses n'avaient fait qu'empirer ensuite. Elle qui était naturellement fragile et qui détestait le conflit devait haïr profondément cette situation. Il comprenait donc sans mal, oui, qu'elle et Robin décident au final de faire un tour dehors. Dans tous les cas, tout ceci ne les concernait pas vraiment (enfin, cela concernait plus Robin que ce qu'il s'imaginait, mais il était incapable de le comprendre).

Finalement, il ne devait plus rester que lui, Gwen et Hawthorn, ce qui n'était pas forcément une combinaison heureuse pour autant, loin de là même. Il s'agaçait du discours d'Hawthorn. C'était lui, maintenant, qui laissait passer sa chance avec Gwen ? Il passait son temps à aller vers elle, à suggérer qu'ils devraient essayer d'être ensemble, à lui faire des promesses (qu'il ne tenait pas toujours, certes), et c'était toujours Gwen qui l'envoyait promener. Alors à partir de là, il n'allait quand même pas s'interdire de vivre, si ?

Il était à deux doigts de répliquer, mais au fond, il avait raison, c'était stupide de se donner en spectacle, et même s'il en voulait à mort à Hawthorn, il n'oubliait pas qu'ils étaient amis à la base. Il n'avait pas envie que tout ça prenne des proportions qui, au-delà de tout le mal déjà fait, ruinerait une amitié.

-Si tu vois pas ce que t'as fait mal, je peux rien pour toi, soupira Rudolf en se levant avant de déposer quelques gallions sur la table. Profitez bien de votre soirée. Il ajouta, à l'adresse d'Hawthorn : Evite quand même de gober tout ce qu'elle raconte.

Puis, ces mots prononcés, il se décida à quitter le restaurant, où il trouva, à l'extérieur, Glynnis et Robin.

-Je suis vraiment désolé pour tout ça, c'est... définitivement pas la soirée que j'avais en tête. Je vais rentrer chez moi. Merci quand même pour cette soirée, ça m'a fait plaisir de vous voir. On se refera ça dans de meilleures circonstances, d'accord ?

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Il ne s'est sans doute écoulé que quelques minutes depuis que Gwendolyn et Hawthorn ont fait leur entrée dans le restaurant, mais Glynnis a le sentiment que chaque seconde s'est transformée en heure. Elle se sent terriblement mal. Elle a envie de disparaître six pieds sous terre, de se faire oublier... Déjà que de base, elle était à peu près certaine de n'avoir franchement rien avoir à faire ici, ce sentiment s'est encore accentué. Non, vraiment, elle n'a pas sa place ici, et elle ne sait définitivement pas à quoi elle joue en cet instant. C'est comme intégrer une partie de Quidditch sans avoir de rôle attitré, alors qu'elle est convaincue qu'elle aurait dû rester sur le banc de touche, comme si elle était déphasée au point de ne même pas savoir pour quelle équipe elle est supposée jouer.

Glynnis se sent soulagée quand Robin suit le mouvement et consent à l'accompagner à l'extérieur, elle n'aime pas du tout "fuir" comme elle le fait, mais il est absolument certain qu'elle n'aurait pas supporté de rester plus longtemps à cet endroit, ça aurait été juste insupportable pour elle. Ne serait-ce que prendre un peu l'air lui permet de remettre ses idées en ordre, en place, et elle en avait vraiment besoin.

Tandis que Robin commente ce qui vient de se passer, Glynnis ne sait même pas que dire, parce que c'est simple, ils jouent à régresser tous autant qu'ils sont, parce que quand Rudolf et Gwen se retrouvent dans une même pièce, ils agissent comme des gamins au mépris de tout ce qu'il y a autour d'eux. Quant à Hawthorn, c'est plus difficile à dire, mais il faut croire que cet élan d'immaturité est communicatif.

"Non, elle n'est pas toujours comme ça avec moi", répond Glynnis.

Peu importe les circonstances, elle ne peut pas s'empêcher de défendre Gwen. Pourtant, les occasion où Gwen mériterait vraiment qu'elle la défende son rarissime. Car c'est faux, elle la traite très souvent avec cette absence totale de respect et d'égard... mais dans le même temps, et au-delà des sentiments que Glynnis a pour elle, elle ne peut pas oublier qu'en toute connaissance de son secret, elle l'a gardée dans son équipe, elle n'en a dit mot à personne, et elle n'est jamais revenue là-dessus.

"Elle aime se donner une image qui ne lui correspond pas vraiment."

Quelques instants plus tard, un Rudolf passablement énervé quitte à son tour le restaurant, s'excuse et dit qu'il va y aller. Glynnis hoche la tête... mieux vaut limiter la casse.

"Je vais sans doute y aller, moi aussi..."

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❝Rudolf, Glynnis, Gwen & Hawthorn ❞

Defenitely not a dateElle sait faire passer un message ? Tant mieux. Robin n’aime pas le conflit et plus cette discussion avance, plus elle s’apparente à un conflit. Se disputer avec Thorn ? Pas vraiment au programme pour elle. Alors s’il peut comprendre qu’elle est assez grande pour s’occuper d’elle et que, même s’ils sont proches, il n’est pas son frère, ça l’arrange. Le répéter une seconde fois serait irritant et menerait probablement à quelque chose de désagréable. Enfin, ce n’est pas comme la situation actuelle était agréable, mais la jeune femme sait que l’on peut toujours faire pire.

- Parfait, confirme-t-elle avec un sourire qu’elle veut amical. J’ai déjà oublié.

Si elle a été prompte à recadrer Hawthorn, elle est tout aussi prompte à passer l’éponge. Dans le fond, tout ce qu’elle veut, c’est que le couple aille roucouler dans son coin et les laisse en paix. Leur présence rend Ruddy agressif et met - pour une raison qu’elle ignore - Glynnis extrêmement mal à l’aise. Plus le temps passe, plus Robin comprend que Gwen, elle au moins, en a conscience et a bien décidé d’en jouer. Ca ne devrait pas étonner la jeune femme. De toute évidence, la Gryffondor n’a pas changé et blesser les sentiment d’autrui ne semble pas la gêner plus que quand ils étaient à Poudlard. Un comportement que la juriste n’a jamais pu admettre et qui la fait grincer des dents.

La proposition de Rudolf d’aller prendre l’air tombe à pic et Robin voit bien que Glynnis ne demande pas mieux que partir. Une fois dehors, elle ventile une partie de la colère qu’elle ressent et de façon un peu frustrante, Glynnis prend la défense de sa capitaine. Les bras croisés sur sa poitrine, la jeune femme fronce les sourcils et proteste :

- Glynnis, tu ne peux pas prendre sa défense, pas cette fois-ci ! Je sais que c’est ton capitaine et qu’il y a un sentiment de loyauté envers son équipe, mais tu as vu comme elle te traite ?

Agacée, elle ravale le suite de ses paroles. Robbie n’a pas envie de se disputer avec son amie et elle voit bien que celle-ci lui cherche des excuses. Entre ses dents, elle ne peut s’empêcher de grommeler :

- Il faudra quand même m’expliquer c’est quoi l’image qui lui correspond vraiment parce que pour le moment, je n’ai rien vu d’inhabituel.

Et qu’on ne lui fasse pas croire que c’est un cœur d’or et que sa carapace extérieure ne sert qu’à protéger sa trop grande sensibilité. Robin a beau croire en l’humain, elle n’est pas assez naïve pour prétendre que Gwen est ce qu’elle n’est pas.

L’arrivée de Ruddolf, passablement en colère, coupe court à la discussion et elle salue le joueur sans trop savoir si elle regrette ou non l’issue de ce dîner.

- Très bien, à plus tard.

A ce stade, il est inutile de souhaiter une bonne soirée à qui que ce soit. Glynnis semble vouloir partir aussi et la jeune femme ne peut pas la blâmer.

- Désolé. J’ai suggéré que tu viennes pour ne pas être seule avec Ruddy, je n’aurais pas dû. Cela dit, on n’a pas fini cette discussion. On en reparlera. Il faut que tu m’expliques comment tu peux la laisser marcher sur tes pieds comme ça.

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Gwen, Robin, Rudolf & Hawthorn

TLa victoire et le soulagement qui envahissent Thorn lorsque Robin passe finalement à autre chose sont de courte durée. Il aurait mieux fait de s’en tenir là, puisqu’elle lui avait pardonné, seulement voilà, s’il n’est pas impulsif et qu’il a appris de force à supporter les humiliations, il arrive parfois qu’il y en ait une de trop, et alors, en bon Gryffondor, il ne peut s’empêcher de provoquer, ou de chercher la cogne, ce qu’il fait avec Rudolf, qui a sans doute mérité sa leçon. Seulement voilà, ça va trop loin. Trop loin parce que Robin semble excédée et s’en va – et si jalousie il y a eu, l’ingénieur se doute qu’elle ne lui en parlera pas, à présent, car il faudrait pour cela qu’elle ne lui en veuille pas. Elle n’a pas tort, en effet, ils se donnent en spectacle : tout le monde dans le restaurant les regarde, à commencer par le serveur médusé.

Et puis ça va trop loin concernant Rudolf lui-même aussi. C’est la colère qui parle, celle qui ne supporte pas d’être insulté une fois de plus, un brin de jalousie aussi, et puis la volonté de défendre Gwen, aussi. Mais là il n’est pas très objectif et le mélange de tous ces sentiments ne fait pas très bon ménage. Pour la dernière partie, au fond, il ne peut même pas régler le problème, qui est entre la jeune femme et le capitaine des Busards. Evidemment, ce serait bien plus facile, sans doute, si la blonde acceptait les propositions de ce dernier, ce qui lui éviterait de regarder d’autres filles, en particulier Robin. Mais ce serait aussi beaucoup plus facile si Rudolf cherchait une explication au lieu de contenter de passer à autres choses. Bien des choses compliquées, en somme, pour l’ami que reste Thorn, malgré tout, de ces deux idiots. « C’est ça. » Se contente-t-il donc de lancer avec hauteur pour couper court à la conversation, chose qu’il n’a pas vraiment besoin de faire puisque Rudy s’en va de lui-même, comme Glynnis et Robin. Il est surpris tout de même de voir à quel point Brand est proche et loin de la vérité en même temps : évidemment, Gwen l’utilise comme revanche. Mais il en est tout à fait conscient, puisqu’il l’utilise aussi en retour.

De ce point de vue donc, c’est un sale échec et Thorn se demande si au final, ça n’a pas éloignée Robin de lui – elle avait l’air de le prendre pour un parfait idiot, en partant, au bas mot. « Viens allons-y. » Il est au moins heureux que Gwen soit restée. La main qu’elle laisse sur son bras le réconforte un peu alors qu’ils sortent. Devant le restaurant, c’est vide, personne ne les a attendu. Dans un sens, tant mieux, il n’aurait pas eu le courage d’un second round. « Bon. Ils sont tous partis, on dirait. » Hawthorn le constate sur le ton de l’évidence, avant d’ajouter d’un air plus concerné : « Ça va ? » L’échange l’a laissé éprouvé, malgré tout, et lui laisse un sentiment amer et de malaise prononcé. Il regrette un peu son initiative à l’instant, car le voilà brouillé avec un bon ami, sans qu’il ne soit retombé dans les bras de Gwen et sans doute en ayant ajouté plutôt que réduit la distance entre lui et Robin. Songeusement, il continue donc : « Je ne sais pas si ça a vraiment bien marché, tout ça. M’est avis, on aurait peut-être intérêt à ne pas trop faire trainer la rupture. » Peut-être, après tout, que le plan a simplement besoin d’être parachevé par ce dernier acte un peu baroque. Elle pourrait lui reprocher, tiens, de ne pas être Rudolf, et lui, justement de s’être servi de lui, ce qui est à la fois une bonne idée pour expliquer son comportement à Robin et éventuellement se réconcilier avec ledit Rudolf. Pour le moment, cependant, Avery n’est plus tellement sûr de vouloir y penser, et il voudrait passer à autre chose. « Mais je suppose que son organisation peut attendre un peu. Viens, on va diner ailleurs. Je crois que j’ai besoin de me changer les idées. Qu’est-ce que c’était que cette histoire avec Glynnis, d’ailleurs ? Je n’ai vraiment pas compris… » Il est loin de se douter de la réalité quant à la relation des deux jeunes femmes. Comme il est loin de se douter que Rudolf n’était pas du tout la bonne cible et que ce n’est pas de lui qu’il devrait se méfier.

(C) CANTARELLA.

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J'ai très envie d'envoyer à Rudy tout le venin que j'ai à ma disposition quand il se permet une de ses petites remarques à la con en affirmant que Thorn aurait plutôt intérêt à ne pas gober tout ce que je lui dirai... qu'il aille bien se faire voir. S'il est vexé comme un pou, j'y suis peut-être pour quelque chose, mais va pas falloir s'attendre à ce que je m'excuse pour ça. Qu'il se tire, oui, c'est pas plus mal. Et la petite voix intérieure qui me presse de le rattraper et de le retenir peut bien aller se faire voir, elle aussi. Je ne l'écouterai pas non plus. Comme d'habitude, donc. Je ne l'écoute absolument jamais.

-C'est ça, bon vent, je me contente de dire entre mes dents serrés alors qu'il a déjà rejoint la sortie et qu'il est absolument impossible qu'il m'ait entendue.

Jusqu'à la prochaine fois, en gros. Je sais pas exactement ce que ça va donner, c'est pas exactement comme ça que j'envisageais nos petites manigances, mais en même temps, je suppose que ça reste une victoire, même en demi-teinte. Après cette soirée chaotique, je doute fort qu'il se passe quoi que ce soit entre Robin et Rudy, ce qui n'est pas plus mal. Pour Thorn, j'imagine. Rudy trouvera bien assez vite une nouvelle conquête sur laquelle se rabattre, Gwendolyn n'a pas le moindre doute quant à ça. Et voilà, ils sont tous partis. Et je ne saurais dire si notre manège a été un succès complet ou non. Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Mais ça aurait pu être pire. Je crois.

-Oui oui, ça va... Mais un verre ne sera vraiment pas de refus, je réponds en lui adressant un sourire. T'en fais pas, on rompra dans les règles de l'art bien assez vite, j'ajoute ensuite, alors que je comprends bien que Thorn se trouve dans la même incertitude que moi. Je connais un resto sympa, pas loin, où on pourra se faire oublier et passer notre soirée tranquillement... Et si on pouvait parler de n'importe quoi d'autre, ça m'ira très bien. Y a rien à comprendre en ce qui concerne Griffiths, j'ajoute sans entrer dans le moindre détail. Je préfère, tant qu'à faire, ne vraiment pas m'épancher sur ce sujet.

Autant juste... passer un bon moment, se détendre et mettre tout ça de côté.

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