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#Sujet: There will be blood + Xena Jeu 9 Juil - 0:46
There will be blood
Xena & Finn
Il y a des insultes qui fusent – en italien, en anglais, de toute façon, vu l’accent, personne ne les comprend à part celui qui les prononce, à savoir un Finn Callahan très remonté. Il sait à peine qui est ce type, qui n’en mène pas large par ailleurs. Un de ses lieutenants lui a dit qu’il s’appelait Fred, et que de temps en temps, il est en business avec eux. La bande de Finn prête de l’argent, il achète des armes de contrebande, revend à prix fort, et il rembourse avec intérêts. Un business juteux. Sauf quand l’emprunteur se met à ne plus payer. Là, souvent, l’emprunteur se retrouve le nez en sang dans un local sombre et humide, attaché et à genoux, face à un Finn moyennement disposé à l’écoute. C’est lui qui lui a cassé le nez. Juste parce que ça l’emmerde, qu’un crétin comme ça, sans aucune envergure, essaye de le blouser. Qu’il puisse se croire assez malin pour se sortir de ça sans aucune conséquence. Et puis, il faut bien le dire, il était en tournage, et il déteste quand ses vies se télescopent, qu’on lui apporte un télégramme sur les plateaux et qu’il doit abandonner la vie confortable de Finn Gallagher pour aller gérer la merde du clan Callahan. Ce n’est pas que casser des gueules le dérange, bien au contraire. Mais ça coupe son inspiration artistique du moment, ce qu’il déteste – l’art passe avant tout. « Allez, Freddy. T’es un pote. Je t’aime bien. On reste bons amis, si tu me dis où est l’argent. » Le ton est redevenu affable, un instant. Pourtant, le revolver armé sur ses genoux, ça ne présage rien de bon. « Je le récupère, on oublie l’histoire, pas de problème. Ou bien… » Il soupire avec théâtralité ; il y a sans doute autant d’esbroufe que de vraie colère. « Ou bien je peux éventuellement te faire sauter la cervelle. » D’un coup, il pose le revolver sur le front de celui-ci. « C’est ce qui arrive à ceux qui trahissent et qui me prennent pour un con en essayant de me doubler. Tu n’essaierais pas de me doubler, pas vrai, Fred ? Ce serait, vraiment, mais alors vraiment regrettable. » Son entreprise est encore fragile, à Londres. Finn sait que s’il n’y met pas bon ordre maintenant, on le verra comme faible, et on essaiera encore de lui chercher des noises. Vu comment l’autre tremble de terreur, cela dit, le message va passer. Et s’il ne parle pas vite, il va devenir un exemple sanglant. « Alors ? » Bégaiement. Surbégaiement. Finn soupire. Lève les yeux au ciel. C’est long. « Ma fille…ma fille…Xena…elle est…c’est elle. Elle m’a pris l’argent, c’est pas ma faute…c’est pas moi… » Finn se pince l’arrête du nez, excédé. « Ouais, bon, ça va, j’ai pigé…ah mais ta gueule. » Il lui colle de nouveau son poing dans le nez, juste pour qu’il se taise. « Ah, merde, c’est dégueulasse, mon costard est foutu, une veste à cinq mille livres… Rafa, trouve-moi un autre costume, hein. Puis vois qui est cette fille, cette…Xena. Elle devrait être facile à trouver, avec cette chose comme père. »
Peu importe de qui il s’agit. Il s’en fout. Il trouvera. Enfin, Rafa, son aide de camp, trouvera, lui, il ne s’abaisse pas à de telles besognes. Pourtant, peut-être qu’il aurait dû s’en occuper lui-même, parce que les nouvelles que ce dernier lui annoncent ne présagent rien de bon. Rafa, contrairement au reste de ses hommes qui sont de purs moldus, c’est un sang-de-bourbe, qui comme Bob Colton, a choisi de rester du côté moldu, le bon côté de la barrière, selon Finn.
Peut-être qu’il aurait dû s’assurer de coincer Xena de ce côté, au lieu de passer l’après-midi à l’attendre pour régler ses comptes, fumant cigarettes sur cigarettes dans son costard neuf. Peut-être qu’il aurait dû se dire que c’était une mauvaise idée de s’en prendre à quelqu’un de la police magique. Mais, eh, après tout, fuck the police, moldue ou sorcière, il s’en fout. Fuck the polis, même, parce que s’il faut foutre le chemin de Traverse, où il n’est venu que quelques fois gamin, à feu et à sang, et buter des innocents, ou la société sorcière en entier, Finn estime que ce n’est qu’un dommage collatéral. Il ne fallait pas qu’elle tente de piquer son fric. Personne ne le prend pour un crétin.
Xena Hart n’a pas l’air bien impressionnante, songe Finn, mais il y a quelque chose, dans son air déterminé, dans sa coupe qu’il n’a jamais vu sur aucune fille, qui l’intrigue. Et quand Finn Callahan est intrigué, il va au contact. Ou au conflit, quand il s’agit de régler ses comptes. Alors, au lieu de la suivre et de s’en tenir au plan, le mafieux de régler ses comptes en pleine rue. C’est peut-être une erreur de jugement, mais il y a quatre choses à savoir à propos de Finn : il se fout des conséquences, il n’a pas peur du carnage, il n’a aucune putain d’idée de ce dont sont capables, mais en revanche l sait parfaitement à quoi s’en tenir quant au Beretta qu’il porte à la ceinture. « Xena Hart ? » Qu’il dit en traversant la rue pour aller à sa rencontre. « Je crois qu’il faut qu’on parle. » Flanqué de Rafa, qui a déjà sa baguette en main, il écarte sa veste pour laisser entrevoir son revolver, oubliant que comme Xena est une sorcière, il y a peu de chances qu’elle sache ce que c’est. « Je crois qu’on a deux mots à se dire, toi et moi, ma belle. » Il sourit d’un air carnassier. « T’as le bonjour de ton père, c’est lui qui nous a dit où te trouver. Moi par contre, j’ai pas envie de m’embarrasser de politesse, alors ou tu me dis maintenant comment je récupère le fric que tu m’as pris, et ça se passera bien, ou la discussion va prendre un tour très déplaisant. Tu voudrais pas d'un scandale en pleine rue, pas vrai ? » Et elle n’a pas le choix de discuter : Rafa bloque le passage, de toute façon, et Finn ne compte pas la laisser filer.
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Jeu 9 Juil - 23:53
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Rares était les journées où Xena se languissait de rentrer chez elle après le travail mais, aujourd’hui, elle ne rêvait plus que du calme de sa petite maison alors qu’elle traversait l’Atrium dans le brouhaha ambiant des autres employés du Ministère. Ce que les gens pouvaient être bruyants et indisciplinés… Heureusement que la jeune femme n’avait pas à côtoyer cette foule plus que ça et que son bureau avait l’avantage d’être insonorisé, bien que se trouvant dans un open-space… C’étaient de petits avantages dispersés comme ça dans son quotidien, de petits « riens » qui lui rappelaient constamment la présence de Tobias dans sa vie.
Xena repensait plus qu’elle ne l’aurait voulu à ce que sa vie avait été avant que son père biologique ne vienne la chercher. Parfois, ce passé qu’elle niait avec de plus en plus de force s’insinuait jusque dans ses rêves, ruinant ses nuits, lui prenant son sommeil. Elle haïssait cette perte de contrôle sur elle-même, elle haïssait cette vie qui ne cessait de s’imposer à elle-même, tout le temps. La nier, elle le savait bien, était affirmer d’autant plus son existence, mais c’était plus fort qu’elle : Xena voulait éradiquer cette faiblesse de celle qu’elle était devenue aujourd’hui. Malgré tout, elle avait encore du chemin à faire pour en arriver là.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme quitta seule le Ministère pour rejoindre le point de transplanage. Là, elle disparut, atterrissant quelques secondes plus tard dans un petit quartier résidentiel du Chemin de Traverse. Xena avait une vie confortable : Avec son salaire, elle parvenait à financer cette petite maison qu’elle occupait, seule. A vrai dire, Xena était souvent seule en dehors du travail, quand elle n’était ni avec Nobby ni avec Reha, sa Médicomage quasi attitrée… Mais ce n’était qu’un détail qui ne l’importait guère. Au moins, elle pouvait se reposer de l’incessante activité qui régnait au Ministère.
Lentement, la jeune femme remonta la rue qui menait jusqu’à sa maison. Réflexe oblige, elle remarqua les deux hommes qui patientaient sur le trottoir, mais ne leur prêta pas d’attention : elle les dépassa sans leur accorder un regard de plus.
Puis elle s’arrêta. Se retourna. Méfiante, sur le qui-vive. Xena ne connaissait personne ici : elle faisait toujours attention à ne croiser personne. Elle ne voulait connaître aucun voisin, et son emploi du temps l’arrangeait bien pour ça : elle partait très tôt le matin et ne revenait que tard dans la soirée, quand elle ne passait pas la nuit dans son bureau. Alors qui étaient ces types ?
Elle les détailla du regard, sans bouger, sans ciller. Un des deux hommes s’imposait comme le leader : grand, une gueule d’ange, un costume hors de prix… Xena sentait le plan foireux se profiler à l’horizon. Elle avait trop traité ce genre d’affaire pour ne pas en reconnaître les signes avant-coureurs. La seule question, c’était : pourquoi ? Mais qu’importe, au final. Xena laissa les deux hommes s’approcher. Du deux contre un. Et de toute évidence, ils étaient équipés, en témoignait le flingue qui brillait à la ceinture du leader. De toute évidence, ils n’étaient pas là pour plaisanter. Bien. Xena non plus n’aimait pas plaisanter.
- Le Beretta à votre ceinture est censé me rendre plus loquace, j’imagine ? répliqua-t-elle.
Qu’il ne la prenne pas pour une idiote. Xena avait peut-être quitté le monde moldu depuis des années, mais certaines choses ne s’oubliaient pas. Elle en avait vu défiler des armes, des flingues et autres, avant que Tobias ne vienne la chercher et qu’elle ne tourne le dos à tout ça. Elle n’était pas qu’une sorcière ignare, comme il semblait le penser. Et puis, il suffisait de regarder la façon dont elle s’habillait pour le comprendre, mais c’était de toute évidence hors de portée pour ce type… Il avait vu beaucoup de sorcière en pantalon ? De toute évidence, il semblait bien plus moldu que e que sa présence ici suggérait.
Mais toutes ces réflexions furent brusquement balayées. A la mention de son père, Xena fronça les sourcils. Comment savait-il ? Non, ce n’était pas possible. Tobias n’aurait jamais traité avec des moldus, même si sa vie avait été en danger. Alors qui… ?
Et puis soudain, l’évidence. Le Beretta… Un moldu… Sans transition, la haine déchira les traits de la jeune femme et il s’en fallut de peu qu’elle se jette sur cet homme pour laisser libre cours à ce flot qui l’anéantissait de l’intérieur. Cette raclure ! Il était toujours en vie ?! Il se souvenait d’elle aussi, apparemment… Assez pour lui envoyer la pègre au cul en tout cas ! Perdue dans sa haine, Xena n’écoutait plus ce que disait ce type. Elle avait essayé. Elle était partie, n’avait plus jamais regardé en arrière. Pour ne pas revenir finir le travail, pour ne pas déraper, na pas laisser croire à cet enfoiré qu’il avait encore du pouvoir sur elle… Mais là. C’était lui qui venait la chercher. Alors elle avait le droit, non ?
Tous les droits.
L’homme en face d’elle devait bien faire trente bons centimètres de plus qu’elle, mais ça n’impressionna pas Xena. Elle se planta pile devant lui et le foudroya du regard.
- Tu parles beaucoup pour pas grand-chose, Joli Cœur. Quel scandale ? Dans tous les cas, je sors gagnante. A qui on va faire confiance ? A la fille qui vit ici depuis des années, membre de la Police Magique, qui a jamais posé de problèmes, ou aux inconnus armés qui viennent lui chercher des noises ?
Un sourire affreusement froid étira ses lèvres. Elle bouillait intérieurement ; elle avait envie de tout détruire autour d’elle, de cogner, encore et encore.
- Rentre chez toi, Mister Costard-A-Trois-Milles-Balles, c’est un conseil. Sinon, cette discussion va vraiment devenir déplaisante, mais je suis pas sûre d’être vraiment celle qui en fera les frais.
Les mains de Xena tremblaient. Pas de peur, mais de colère. Elle allait retrouver cet enfoiré. Elle allait faire ce qu’elle aurait dû faire depuis longtemps. Finir le travail, l’éradiquer de sa vie. Se débarrasser de ce problème pour de bon.
- Enfoiré, siffla-t-elle entre ses dents, détournant la tête, prête à s’en aller. Je vais te faire la peau.
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Mar 14 Juil - 0:40
There will be blood
Xena & Finn
A bien y regarder, Finn n’est pas bien sûr d’avoir déjà croisé une fille comme Xena Hart. Rien à voir avec les petites irlandaises pas farouches qu’il côtoyait gamin, ni les filles de Londres, ni avec les actrices sophistiquées d’Hollywood, ni la classe austère et catholique de sa mère, ni même avec une quelconque femme qu’il ait déjà croisé dans sa vie. Non, jamais il n’a rencontré avec une fille comme celle là, aussi…garçonne, et butée, et insolente. Vraie qu’elle a de quoi le prendre pour un idiot, parce qu’elle a bien l’air de connaitre le monde moldu, vu comment elle s’habille, mais c’est ce qu’il a remarqué en dernier, avec sa manière de le défier et son regard sombre. Elle a un regard qu’il connait par cœur, le même que le sien, et s’il n’y avait pas cette histoire de fric en jeu, Xena Hart lui serait sans doute sympathique. Mais il y a l’argent, et Finn ne compte certainement pas s’assoir dessus. Les gens ne l’intéressent pas tellement, sinon pour l’espoir ou les craintes qu’il a à leur égard, et là, de Xena, il n’espère rien, sinon de l’argent. Bon, et un peu de sang si elle se rebiffe, parce que c’est drôle, quand même. Elle ne se démonte pas, en tout cas, et ça c’est intéressant, ça promet. Malgré lui, il est fasciné. Si Finn Callahan agit toujours par intérêt, et que cogner une fille ne lui pose pas problème, l’acteur et le dramaturge sont eux intéressés par les caractères des gens – uniquement comme personnages, comme sujets d’aventures imaginaires. Une fois qu’il a épuisé ces scénarii, ils cessent de l’intéresser.
Mais là, elle ne se démonte pas, donc elle connait le monde moldu, la petite, et ça l’amuse. Il aimerait bien en apprendre plus, s’il pouvait. Bon, il n’a pas le temps, dommage, mais ça ne l’empêche pas de rire un peu. « Oh, mais c’est qu’elle connait l’autre côté de la barrière, madre mia ! J’aurais dû m’en douter, avec un père pareil, et la dégaine que t’as. Bon, ça me fait gagner du temps, j’ai pas à t’expliquer ce que je pourrais faire avec, au moins. » Le sourire que Finn affiche est carnassier, provocateur, tout autant que son langage, mélange d’un italien bâtard et d’un anglais à fort accent irlandais. Il n’est pas encore en colère – enfin, pas plus que d’habitude dans ce genre de circonstances. Ce n’est que le début, où chacun roule des mécaniques pour impressionner l’autre. Tout le monde sait que ça ne marchera pas, mais c’est une tradition implicite, et puis ça permet de jauger l’adversaire, ce qui est important, dans un combat de rue. « J’en ai rien à carrer, de la police, ma jolie. Magique ou pas. Tous les flics du monde s’achètent, même tes collègues. Quant à foutre le bordel ici, ma foi, vu le sort que vous réservez aux gens comme moi, je crois que ça me ferait plutôt plaisir. » Le mafieux a toujours le même sourire sur le visage, impassible. Il a vu pire, se dit-il, et ce n’est pas une gamine comme ça, avec son petit gabarit, qui va lui faire peur. Est-il inconscient du danger ? Oui, à l’évidence. Cela dit, même s’il le connaissait, Finn tiendrait le même discours. La police, ce n’est qu’un gang comme un autre, à éliminer donc, comme les autres. « Tu crois que tu me fais peur, peut-être ? Non, cherches pas. Sois raisonnable, rends-moi le fric. Ça se passera bien, tu verras. » Propose-t-il ensuite, revenant inlassablement à son objectif, montrant par la même occasion que le discours de Xena ne l’atteint pas. Il ne recule pas, ne bouge pas. A peine sa main se déplace-t-elle un peu plus vers son revolver.
Mais voilà qu’elle le menace, et ça, il n’aime pas. Qu’on le renvoie dans les cordes, Finn ne supporte pas, encore moins de la part des flics, encore moins venant d’une femme. Elle pourrait au moins avoir la décence de faire semblant d’avoir un peu peur, est-ce qu’ils ne sont pas plus impressionnants qu’elle ? Avec un sifflement, il grince : « Putain mais quelle petite conne ! T’y crois, à ça, Rafa ? » Il n’a rien le temps de dire d’autre : sous ses yeux médusés, Xena vient tout simplement de décider de se casser. « Eh mais ! Mais tu crois que tu vas où, comme ça, bordel ? Me tournes pas le dos, t’entends ! » Il se met en chemin à son tour : ça ne va pas se passer comme ça, certainement pas. Il va lui faire sa fête. Surtout qu’elle se met en tête de sortir des insultes : « Eh ! C’est de moi que tu parles ?! Reviens là, eh ! » Finn tente de l’attraper par l’épaule, mais un grand coup de coude le renvoie en arrière, avec un grognement de douleur. « Putain, elle a dû me casser le nez ! Ah, la vache ! » Le ton monte, devient quelque peu hystérisant au fur et à mesure que la colère de Callahan grandit. Elle a foutu en l’air son costume, le second de la journée, en plus, et curieusement, c’est ça, plus que la douleur, qui lui fait péter un plomb. Rafa tente de calmer le jeu, sans succès, essayant d’entrainer son chef le plus loin possible de la jeune femme : « Patron, on ferait peut-être mieux de… patron…non, non, non ! » Car Finn a sorti son arme, prêt à s’en servir. Tremblant de rage, il tire en l’air plusieurs fois, rompant le silence paisible du quartier bourgeois. Cela dit, ça n’effraie même pas les passants : pour cause, il n’a pas de baguette, et aucun d’entre ne doit savoir ce qu’est un revolver. Sauf Xena, bien sûr, sur qui il pointe à présent l’arme en question. « Bouge plus ! Bouge plus, je te dis, sinon je te flingue ! » Sans doute qu’il a l’air dingue, avec son nez en sang et sa veste tâchée d’hémoglobine. Même Rafa a reculé, ne voulant pas s’en mêler. « Maintenant je joue plus. Il est où, ce putain de fric ? T’as deux minutes pour me sortir une explication convaincante. Ton père dit que c’est toi qui l’as, alors soit tu me le files, soit tu me dis où il est, ou je te descends maintenant ! »
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Mar 21 Juil - 0:58
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Xena avait rasé ses cheveux à treize ans. Elle se rappelait parfaitement de l’instant. Alors qu’à cet âge-là, les enfants avaient l’habitude de se coucher tôt après un bon repas, Xena, elle, traînait dans les rues la nuit, fuyant cet appartement empli de violence. Ce soir-là, elle s’était retrouvée un peu par hasard chez un des caïds du quartier. Dans sa salle de bain, il y avait le nécessaire pour mettre un terme définitif à cette faiblesse qui la caractérisait : ses cheveux avaient toujours offerts une trop belle prise à cet enfoiré. Quand elle était rentrée chez elle, tôt le lendemain matin, le froid de l’hiver lui avait mordu le crâne avec une violence qui, cette fois, l’avait faite frissonner de plaisir. Depuis, elle n’avait plus jamais eu les cheveux longs. Nombreux avaient été les regards dégoûtés, méprisants, mauvais. Mais rien n’était pire que de sentir ses cheveux s’arracher par poignée, que de sentir la peau se tirer sur son crâne, prête à céder.
Par la suite, Xena avait cultivé ce style du pratique, de l’utile. Cette allure de la survivante. Pas de jupes, ni de robes : les femmes semblaient faibles aux yeux des tous les hommes qu’elle avait connu. Des chaussures de militaires : pratiques, robustes, et assez costaudes pour assommer quelqu’un. Des semelles épaisses pour ne pas laisser penser que sa taille pouvait être une pénalité. Pas de colliers : on pouvait les attraper durant une altercation. Restriction, pragmatisme. Laisser une impression de dureté plutôt que de sympathie. Ne jamais laisser aux autres l’occasion de penser qu’ils avaient le dessus.
Au fur et à mesure du temps, Xena s’était construit un rôle et, aujourd’hui, face à Finn, elle le maîtrisait parfaitement puisque c’était devenu son être tout entier. Alors elle se contenta de le regarder sans rien dire, haussant un sourcil blasé. Il se montrait trop, en faisait des caisses. Il l’irritait. Que lui voulait-il, à la fin ? Et puis le mot tabou fut lâché, et Xena se braqua. Son père ? Pourquoi fallait-il toujours que cette ombre la hante ? Elle aurait préféré ne jamais avoir de père. Ne jamais le connaître. Alors, peut-être n’y aurait-il pas eu tant de haine en elle. Peut-être aurait-elle pu paniquer, ne pas savoir comme cette discussion allait finir. « Prenez mon argent Monsieur, je n’ai rien d’autre sur moi ! ». Est-ce que c’était ce qu’elle aurait dit, si elle n’avait pas eu de père ? Xena n’en savait rien, car elle n’avait jamais eu l’occasion d’être innocente. Au contraire : elle était dure, et butée. Alors elle resta impassible, malgré le flot de colère qui la terrassait.
- Arrête de jacasser et ôte toi de mon chemin avant que je m’énerve, ça vaut mieux. T’en as rien à faire de la police ? Mais ça tombe très bien, je suis pas en service, siffla-t-elle, provocante, la mâchoire serrée à s’en exploser les dents.
Elle ne l’écoutait déjà plus. Tout ce qu’elle voyait, c’était un homme s’agiter devant elle, jouant toujours le même jeu d’intimidation. Il l’irritait tellement… et elle avait tellement plus important à gérer. Alors comme ça Frédéric Hart se souvenait d’elle ? Parfait. Elle aussi se souvenait parfaitement de lui. Et il était temps d’effacer tout cela de sa vie. Définitivement.
Brusquement, Xena se détourna alors et amorça un mouvement pour s’en aller.
Et puis une main. Sur son bras. Non. Pas une main. Une serre. Une poigne. La force sur son corps, la violence sur sa peau. L’explosion, la peur, la haine, la douleur. Il est là, voilà. Il l’attrape par le coude, la retourne. Il est grand, tellement plus grand qu’elle. Il va la tuer. Il ne restera rien d’elle, juste son corps inerte sur le sol. Mais en fait, elle y est déjà, sur le sol. Et les coups sur son ventre, ses bras, ses jambes. Est-ce son crâne qui vient de craquer ?
D’un geste sec, Xena se dégagea et, en poussant un cri de rage, se retourna contre Finn, balançant son coude aussi fort qu’elle le pouvait. Le sang gicla : elle avait touché le nez, l’avait fait reculer de plusieurs pas.
Elle allait le tuer.
En quelques secondes, la jeune femme s’approcha de lui. Dans ses yeux brillait une lueur meurtrière enfin révélée mais qui n’eut pas le temps de s’assouvir : alors qu’elle levait déjà le bras pour l’abattre sur son adversaire, les coups de feu retentirent. Malgré elle, Xena recula, surprise. Elle ne connaissait pas cet engin. Elle ne l’avait jamais affronté.
Lâche ! Sers toi de tes poings !
Haineuse comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps, Xena balaya les paroles de Finn d’un mouvement brutal du bras.
- La ferme ! Je vais m’occuper de toi, puis j’irai le trouver et lui faire la peau, une bonne fois pour toute ! Je vais le crever, ce porc !
En d’autres circonstances, Xena aurait réfléchi. Qu’est-ce que Nobby lui disait constamment ? De ne pas se laisser emporter, de se contrôler. La réaction doit être à la mesure du crime. Mais non. Pas ici, pas maintenant. Personne ne viendra les déranger. Les gens veulent appeler la police ? C’est elle la police.
- Allez, amène toi, qu’on voit ce dont t’es capable, Joli Coeur !
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Sam 25 Juil - 23:29
There will be blood
Xena & Finn
A vrai dire, cet échange est assez perturbant pour Finn. D’habitude, le numéro grand guignol du mafieux impressionnant, ça marche bien. Surtout qu’il n’a pas à se forcer, il est véritablement en colère et prêt à insulter tout le monde et à cogner quiconque se mettra en travers de son chemin pour récupérer son argent. Plus encore, les gens qui le trahissent ou qui essayent de l’entourlouper doivent payer. Peu importe l’ampleur du carnage. Et ce n’est clairement pas une flic, même intrigante et avec un putain de caractère, qui va l’emporter. Pour l’instant cependant, elle mène l’avantage, se permettant même de se foutre de sa gueule.
C’est qu’elle se bat bien, en plus, et ça interroge Finn. C’est quoi cette gamine ? La question s’incruste peu à peu dans son esprit, à travers la colère et la douleur, parce qu’il a mal, mine de rien. Le sang a éclaboussé son costume, ruisselle entre les doigts de la main qu’il presse contre son nez. Le coup qu’elle lui a envoyé l’a surpris autant que sa réaction. Pour l’instant, c’est la colère et l’envie d’en découdre qui l’emportent. Pour l’instant, hors de question de plier, de céder, ou quoi que ce soit du même genre. Il va faire voir de quel bois il se chauffe à Xena Hart, et elle ne pourra pas s’en plaindre. Et pour cela, Finn a l’avantage des armes, avec son revolver. Un sourire de loup s’affiche sur son visage, quand les détonations la stoppent net. Voilà comment on tient à distance les chiens enragés. Ainsi, si elle en connait un peu sur le monde moldu, elle ne sait pas comment les contrer – un sort suffirait probablement à descendre Finn, pourtant, parce que contrairement à Rafa, lui, il ne sait pas réellement non plus de quoi les sorciers sont capables. « On est plus raisonnable, pas vrai, d’un coup ? » Raille-t-il. Puis il revient, inlassablement, à l’argent, encore et toujours. Et la réponse de Xena devrait le faire tiquer. Mais Finn est incapable d’y voir clair, aveuglé par la colère. Sinon, il se poserait quelques questions à propos de ce qui se passe, et il ne répondrait pas à la provocation. Mais ses colères se déclenchent aussi rapidement qu’un feu de paille un jour d’été, et c’est encore une provocation de trop. Cela lui joue des tours, parfois, ce caractère lunatique. Il est bien meilleur lorsqu’il maitrise ses effets et qu’il met à exécution des plans préparés froidement. Mais Finn est hors de contrôle, comme Xena, d’ailleurs.
La seule chose qu’il veut à présent, c’est la faire taire et lui faire payer. Cogner une fille ? Même pas peur, et puis de toute façon, elle a ouvert les hostilités. « Putain, c’est toi qui parles trop, oui ! » De rage, son poing, celui qui tient le revolver, vole, pour s’écraser contre le visage de Xena. « J’en ai rien à foutre de tes putains d’histoires familiales, t’entends ?! Rien, et je vais finir par vous crever tous les deux ! » Sous le poids du beretta, l’irlandais sent un os craquer, sans doute l’arcade sourcilière. Il ne voit rien, dans une rage aveugle qu’il est. Sous-estimer Callahan au corps à corps serait une mauvaise idée : il boxe depuis qu’il est enfant, culture familiale oblige. Quand il est parti de chez ses parents, il a survécu en participant à quelques combats illégaux, mais rentables : personne ne parie sur vous quand vous n’avez que quatorze ans et que vous êtes un poids plume. Les choses ont changé, à ce niveau : il a en tout cas clairement l’avantage sur Xena, vu sa taille, et les coups pleuvent. Sa garde est à peu près réglementaire, mais pas la technique. Il n’y a pas de règles en combats de rue, surtout si l’adversaire n’en suit aucune non plus, et Xena se défend bien pour lui rendre les coups. Finn essaye de l’attraper, envoie un grand coup de genou dans le plexus de la jeune femme, essayant de la faire tomber, et il y arrive, mais elle se libère, continuant à le frapper. Avec un cri de rage, il la repousse, et alors, seulement, il entend Rafa qui l’interpelle, essayant de s’interposer. « Patron… » Son second l’a attrapé par les épaules, finalement, et il essaye de tenir Xena à distance aussi. « Mais qu’est-ce que tu fous ! Je vais la tuer, cette salope !! Je vais la tuer ! » Avec un hurlement de rage, il tente de se libérer. « Patron, patron, il faut que vous m’écoutiez. » Finalement, il parvient à se libérer, toujours au sol : « Mais lâche moi, toi ! Quoi ? Quoi, qu’est-ce que t’as, Rafa ? Tu vois pas que c’est pas le moment, non ? Que je suis un peu occupé ? C’est toi que je vais buter en premier. » Rafa garde un œil mauvais sur Xena, pourtant, indifférent à la rage de Callahan, mais avance lentement : « Si elle dit qu’elle va le crever…vous croyez pas que Fred nous a raconté des conneries ? Qu’il s’est servi d’elle ? »
Il faut du temps à Finn pour encaisser la nouvelle. Du temps pour réaliser. L’adrénaline n’est pas retombée, et il n’a plus de souffle. Échevelé, il peine à se relever et à s’appuyer contre le mur derrière lui. Il a toujours le nez en sang, et une partie de ses cheveux d’habitude si soigneusement gominés et disciplinés lui tombent devant les yeux. « Bordel… » Il tousse, crache un peu de sang. Il a une lèvre fendu, et probablement un coquard. « Tu vas nous dire ce que tu sais, oui ? » De nouveau, il la met en joue, et même si sa main tremble un peu – elle a dû lui fêler une côte, saloperie – c’est assez pour la tenir à distance. Provisoirement. « T’étais au courant de ce que ton père faisait ? Ou il t’a craché un mensonge aussi, cet enfoiré ? » Finn n’avait pas envisagé cette possibilité, mais ça expliquerait la colère de Xena, et connaissant Frédéric Hart, c’est finalement totalement crédible. Ce connard va l’entendre, et pas qu’un peu. Enfin, il faudrait déjà savoir si c’est vraiment le cas. « Parle, bon Dieu ! On va pas rester là à se cogner sur la gueule s’il faut casser celle de ton paternel. » Peste-t-il franchement. « Putain…quelle merde. » Grogne-t-il, alors qu’il observe quand même avec un peu de satisfaction que Xena n’est pas dans un meilleur état que lui. « Alors ? T’es devenue muette ? »
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Xena Hart
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Mar 11 Aoû - 0:26
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Si Xena était hors d'elle, ça n'avait presque rien à voir avec le type qui était en face d'elle. A vrai dire, c'était tout juste si elle se rendait compte de sa présence. Tout ce qu'elle avait retenu de Finn, c'était que c'était Frédéric Hart qui l'avait envoyé vers elle et ce simple détail avait suffit à lui faire perdre le contrôle. Quel retour en arrière… Alors que cela faisait onze ans qu'elle luttait pour renier ce passé qu'elle haïssait, qu'elle se battait pour rejeter de sa vie l'ombre de cet homme, voilà qu'elle replongeait tête la première dans la haine qu'elle lui vouait à la première mention de son nom. C'était monté si vite… Tous ses efforts avaient été réduits à néant en un quart de seconde. Et voilà que maintenant, cet abruti tentait de la retenir. Non seulement Xena détestait qu'on la touche, mais, en plus de ça, elle n'était clairement pas en état de supporté les jérémiades de cet inconnu qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs.
Alors elle provoqua, elle chercha la bagarre, car c'était la seule chose qu'elle savait faire à cet instant précis. Néanmoins, le tir la calma quelque peu. Xena était peut-être enragée, mais elle n'était pas pour autant suicidaire. Elle avait déjà vu les dégâts que ces armes pouvaient faire – spectacle qu'aucun enfant n'aurait jamais dû voir… - et elle n'était pas sûr que les sorts qu'elle connaissait soient calibrés pour contrer ce genre de… choses. Alors, dans un éclat de lucidité, elle se stoppa. Mais ça n'empêchait pas le colère de pulser en elle, de la ronger de l'intérieur, enfin lâchée à pleine puissance. Xena était tellement hors d'elle qu'elle sentait sa baguette vibrer dans la poche de sa veste, comme si elle anticipait ce qui allait arriver.
Malheureusement, la jeune femme ne put pas se servir de sa magie. Le coup partit vite et, toute aveuglée qu'elle était par sa haine, Xena n'eut pas le temps de contrer. Elle sentit la violence sur son visage et, pendant un instant, sa vue fut brouiller par une multitude de points blancs qui l'aveuglèrent, la rendirent incapable de répliquer. Sous la puissance du coup, elle recula de quelques pas. Immédiatement, le sang se mit à lui couler dans les yeux, la douleur irradiant son crâne.
- Bordel ! Rugit-elle. Enfoiré !
Et puis ce fut le déluge. Les coups se mirent à pleuvoir, tous plus puissants les uns que les autres. Un déchaînement de violence presque équivalent à la tempête qui hurlait en elle.
Mais Xena encaissa. Les coups, elle connaissait. Elle avait appris à les subir, à les recevoir, bien malgré elle. Frédéric avait commencé cette formation macabre. La rue avait fait le reste. Car quand on est une gamine un peu paumée, on est pas épargnée au coin des ruelles sombres, et il faut bien rendre coups pour coups si on ne veut pas finir au fond d'un caniveau, le crâne ouvert en deux. Alors Xena avait mordu, avait griffé, avait frappé comme elle avait été frappé et ce n'était pas cet abruti en costard qui allait lui faire peur. Elle allait le détruire, le réduire en charpie.
Elle allait le tuer.
Coup après coup, Xena attaqua, se déchaîna avec toute la sauvagerie qu'elle avait en elle. Elle mordit, griffa, feinta autant que possible. Il n'y avait aucune règle ici et Xena en profitait : alors que ce sale con venait de lui asséner un énième coup de genou, la jeune femme se dégagea et se relança immédiatement dans la mêlée, lui asséna un direct du droit en plein dans la mâchoire. L'instant d'après, le mafieux la repoussa loin de lui mais Xena semblait ne plus pouvoir s'arrêter. Non, il n'y avait pas de pause. Elle allait le mettre à terre, lui exploser sa sale tronche contre le bitume, le détruire.
Ce n'est qu'à ce moment-là que Xena remarqua vraiment l'autre homme car, hé, il le faut bien, il vient de se mettre au milieu ce con !
- Dégage de là toi ! Je vais l'exploser, ce connard ! Et l'autre aussi ! Bordel, je vais me les faire ! Hurla-t-elle, littéralement, en pleine rue. Je vais vous DETRUIRE !
Xena fulminait. La respiration courte, le visage en sang, sûrement déjà des bleus sur tout le corps, elle avait envie de tuer. Elle sentait qu'elle avait envie de le battre à mort, de le sentir céder sous ses coups. Elle voulait le voir lui claquer entre les doigts !
Et puis le nom de Fred attira une nouvelle fois son attention. Et, comme pour la première fois, l'attention de Xena fut exacerbée à la simple mention de ce type. Cependant, contrairement à cet instant qui avait déchaîné toute sa haine, les quelques secondes qui suffirent à Rafa pour exposer son idée eurent l'effet inverse. Xena écouta véritablement ce que ces deux hommes disaient pour la première fois et, ce qu'elle retint principalement, c'était qu'ils n'étaient pas avec Frédéric. Tremblante comme une feuille, elle vacilla un instant, sonnée par ce qu'elle commençait à comprendre. Xena se repassa alors la « conversation » dans sa tête et, malgré le sang qui lui pulsait jusque dans les oreilles, malgré la douleur qui irradiait ses phalanges, la jeune femme se mit à comprendre. Alors ce type… ?
Xena recula. Cette histoire puait. Elle puait à plein nez, mais, désormais, la jeune femme voulait savoir d'où venait cette odeur. Si elle tremblait toujours de haine, elle y voyait plus clair désormais. Maintenant que la violence avait été écartée, elle parvenait à se reprendre. Dans l'immédiat, la survie n'était plus une priorité…
Enfin, ça, c'était sans compter le Beretta. Au cliquetis de l'arme, la jeune femme releva la tête, un œil à demi-fermé par la douleur et le sang qui coulait toujours de sa plaie à la tête. Elle avait mal à la mâchoire, mal aux côtes, mal au ventre, et ses mains étaient en sang, dans un état pitoyable. Reha allait lui passer un sacré savon…
- Ferme-la ! S'écria-t-elle alors brusquement, montrant les dents. Ce connard est pas mon père, c'est clair ?! C'est qu'un sale… Un sale… !
Incapable de trouver de mots à la hauteur de sa haine, Xena poussa un cri de rage et dut se retenir – à grande peine – d'écraser son poing sur le mur à côté d'elle. Il n'aurait plus manqué qu'elle s'explose la main… En tout cas, ce nouvel éclat de rage avait eu le mérite de lui remettre les idées en place. Elle devait se reprendre. Reprendre le contrôle, se contrôler. Se contrôler. Contrôle-toi, BORDEL !
Xena se retourna d'un mouvement sec vers Finn. Il était temps de mettre les choses au clair.
- C'est quoi cette histoire de fric, bordel ? Pourquoi vous avez ramené cet… enfoiré dans ma vie ?! Bordel, qu'est-ce que je foutrais de votre pognon ?! Je sais rien de ce type ! Je rêve de le crever depuis onze longues années, c'est certainement pas pour me mettre dans la merde pour lui ! Bordel ! Puis vous êtes qui, merde ?!
Ah, oui. Ça aurait peut-être aidé pas mal de commencer par ça, n'est-ce pas ? Mais non, il avait fallu en passer par les coups, par la violence. Maintenant que tout ça était fait, maintenant que les hostilités avaient été consommées, on pouvait passer à des choses plus sérieuses. Il était temps d'écouter, de comprendre et de s'intéresser…
Xena dévisagea Finn de la tête aux pieds. Mais c'était qui, lui ?
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Jeu 13 Aoû - 23:10
There will be blood
Xena & Finn
Assis contre le mur, à distance respectable de Xena – c’est-à-dire le plus loin possible d’elle et de ses poings, pour l’instant – Callahan essaye d’évaluer dans quelle mesure elle est sincère. Si elle l’est, c’est le quiproquo le plus dantesque auquel il ait pu assister. Ça dépasse même les films dans lesquels il a pu tourner. Sa colère parait réelle, même s’il ne comprend pas grand-chose aux griefs qu’elle a contre Frédéric Hart, peut-être parce qu’elle est un peu décousue elle-même. Il faut dire aussi que Finn n’est que peu porté à l’empathie et à l’intérêt pour les problèmes des autres. Les problèmes de Xena ne l’intéressent donc que moyennement par rapport à l’enjeu qu’est son argent et au fait que Fred se soit potentiellement foutu de sa gueule.
En revanche, au vu de ses questions, il commence sérieusement à avoir l’impression qu’elle ne sait pas du tout de quoi il parle, et peut-être qu’il aurait fallu commencer par ça. Mais comment savoir si elle ne ment pas ? Comme il y a peu de gens capables de jouer la comédie alors qu’ils sortent d’une rouste monumentale, il aurait tendance à la croire. Même pour Finn, qui est acteur professionnel, l’exercice est difficile, et il y a renoncé. Se tenir à peu près droit contre le mur sur lequel il s’appuie lui demande un effort colossal, et le mieux qu’il puisse encore faire. A peine arrive-t-il à menacer Xena, même s’il reste méfiant. On ne sait jamais. Elle pourrait mordre. Pourtant les choses se sont un peu calmées. A minima, le mafieux a réussi à obtenir l’attention de la jeune femme, même s’il faut bien avouer que ce n’est peut-être pas totalement par choix, vu l’état dans lequel elle est elle aussi. Alors que Finn essaye encore de faire le point et de raccrocher les wagons, et de mesure à quel point Frédéric Hart s’est foutu de sa gueule, Rafa doit estimer qu’il n’en est pas capable de mener la conversation lui-même. « Moi, c’est Rafa. Lui, c’est mon patron… » Finn se redresse en grognant un peu, essayant de ne pas cracher plus de sang, et râle d’un air mauvais : « La ferme, Rafa, je tiens encore debout et j’ai pas besoin d’un porte-parole. » Bon, debout, ça reste à vérifier. Mais capable de parler, ça, il l’est. Il peut bien donner à Xena quelques réponses, juge d’ailleurs Finn, disons en gage de paix. « Fred Hart – ton père, ou qui que ce soit – me doit du fric. » Pour quoi, Callahan ne juge pas réellement utile de le préciser. Même s’il commence à deviner que Xena est loin d’être une ennemie ou un obstacle, il n’a pas oublié qu’elle est de la police magique, et le mafieux n’a aucune confiance en la police, quelle qu’elle soit. C’est un ennemi naturel, et avant de faire une alliance contre-nature, il vaut mieux se renseigner. Alors il ne dit que le strict minimum. Son business ne regarde pas Xena. « Je l’ai un peu cuisiné à ma sauce. Il m’a bavé que sa fille lui avait piqué l’argent. Parait que c’est toi. Je suis venu vérifier. »
Finn hausse les épaules, plus vraiment en colère. Ou en tout cas, plus vraiment en colère contre Xena. Lentement, les pièces du puzzle se mettent en place. Pour une raison obscure, Frédéric et sa gamine – ou quoique Xena soit pour lui – ne s’entendaient pas, et cet abruti avait voulu faire d’une pierre du coup en l’accusant, espérant peut-être que Finn se contenterait de la dessouder. Ce n’était pas passé loin, comme il n’était pas passé loin de se faire descendre lui aussi. « M’est avis qu’il a essayé de nous baiser tous les deux. » Lâche-t-il. « Je vais le tuer. Foutu bordel… » Il a été naif, on ne peut pas croire ce genre de type, il devrait le savoir. Mais en même temps, Fred est si minable que toute piste improbable devient crédible avec lui. « Je savais que j’aurais pas du lui faire confiance, à ce faux jeton. » Peste tout de même Callahan, à présent tout à fait disposer à retourner casser la gueule de cet abruti. Il le signale d’ailleurs bien plus aimablement à Xena : « Je sais pas pourquoi toi tu le détestes, ça me regarde pas, mais je serai ravi de te filer un coup de main pour le descendre ! »
Enfin, pour faire ça, il s’agirait de sympathiser, si tant est que ce soit possible. Lentement, il lève le revolver, en signe d’apaisement, pour bien montrer qu’il ne s’en servira pas. « Je vais ranger ça, ok ? » Il se méfie tout de même, en revanche, et ajoute d’un ton suspicieux : « Pas de sort, hein ? Pas de conneries ? » Avec lenteur, il met à exécution sa promesse, rangeant le revolver à sa ceinture, avant de s’approcher : « Tu peux te relever ? Donne ta main. » Elle n’est pas obligé de la prendre, mais il est sincère. Ayant intégré qu’il n’a sans doute pas grand-chose à craindre de Xena, sinon au pire un nouveau coup, la bonne humeur ravageuse de Finn commence à réapparaitre. Il se ferait presque aimable. « Allez, doucement. » Insiste-t-il d’un ton bourru. A vrai dire, il compatit réellement au sort de la jeune femme. N’ayant que peu de scrupules, il ne juge pas ça incompatible avec le fait qu’il en soit responsable. Et de commenter, presque souriant, comme impressionné de son œuvre : « ‘tain, je t’ai pas loupé, parole ! Si je suis dans le même état, ça doit faire peur à voir…La vache, ça tourne. » Il s’appuie d’une main contre le mur. Pour le tournage, c’est mort, clairement. Il va se faire sacrément engueuler par le réalisateur. Enfin, peu importe, deux costumes ruinés, un nez cassé, c’est peu de choses, par rapport à la perspective de récupérer son argent. Et avoir cassé la gueule à une fille aussi. Finn n’a pas de regrets, mais comme il aurait pu s’en dispenser, il peut s’offrir le luxe de présenter des excuses. « Navré, hein. Rien de personnel. Mais bon, le pognon, tu comprends… » Et il y croit, comme si c’était juste une histoire de dette mal payée et que celle-ci expliquait tout. De son point de vue, il n’a rien du tout contre Xena en elle-même, maintenant que sa colère est retombée et qu’il commence à avoir des réponses.
Au contraire, Finn serait même plutôt admiratif, que ce soit de la tenacité de Xena – il y a peu de femmes capables de se battre comme ça – ou d’avoir pu supporter un jour cet abruti de Frédéric Hart. Comme ils sont alliés de circonstances, et qu’il y a eu erreur sur la personne, peut-être qu’il peut essayer de réparer son erreur, ça se fait, et ça pourrait être utile. Il déclare donc jovialement : « Bon. On fait quoi ? On ne peut pas rester là. Je connais pas un coin de Londres où on nous regardera pas de façon louche. Faut au moins qu’on te soigne ton arcade, là, c’est moche. » Il se tourne vers son acolyte, qui est un peu tétanisé : « Tu peux faire ça, Rafa ? » Hochement de tête un peu halluciné. Comme si de rien n’était, Callahan rétorque donc à l’attention de la sorcière : « Il peut le faire, t’as vu. »
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Dim 16 Aoû - 23:44
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Xena détestait quand la haine lui montait à la tête, quand elle lui brûlait les tripes et lui engourdissait l'esprit. Ça arrivait toujours sans réellement prévenir puis ça détruisait tout sur son passage. Quand l'adrénaline redescendait, la jeune femme se sentait vidée, toujours haineuse et en colère, mais faible, comme si on avait drainé toute la puissance qu'il y avait en elle. Et actuellement, alors que Finn prenait enfin ses distances pour qu'ils puissent tous réfléchir, c'était ce qu'elle ressentait. La colère lui rongeait toujours le ventre, mais elle commençait à comprendre… Quelque chose ne tournait pas rond, quelque chose que la mention de Frédéric avait immédiatement occulté. Alors, méfiante, elle se tenait à distance, continuant à feuler comme un animal blessé, montrant les crocs sans discontinuer. L'affrontement était peut-être fini, mais la méfiance de la jeune femme n'allait pas s'apaiser pour autant. De toute évidence, ce mec était louche, trempait dans des trucs pas nets et, pire que tout, était en relation avec Frédéric – et ce simple fait mettait Xena dans une rage folle.
Toujours au sol, la jeune femme écouta les deux hommes, sans leur apporter une grande attention pour autant. La douleur commençait à l'assaillir de toute part : tout son corps lui faisait mal mais c'étaient ses mains, surtout, qui étaient les plus douloureuse. Ses articulations lui faisaient un mal de chien : à force de se battre à coup de poings, en plus d'encaisser les mouvements plus ou moins brutaux de sa baguette le reste du temps, Xena avait les mains et les poignets fragiles. D'ailleurs, le droit semblait avoir morflé plus que l'autre : elle ne pouvait plus le bouger. Entorse ? Fracture ? Xena n'en avait aucune idée, mais une chose était sûre : Reha allait lui passer un sacré savon. Enfin, pour en arriver là, il faudrait déjà en finir avec ces deux gus, et c'était pas gagné. Surtout quand l'homme de main se mettait à vouloir lui taper la causette. Il s'approcha d'un pas vers elle et Xena grimaça, montrant les dents.
- Ecoute ton boss, le Second, et garde tes distances.
La jeune femme essaya de se relever, mais retomba immédiatement à terre en étouffant un gémissement de douleur : elle s'était appuyé sur sa mauvaise main et la douleur à son poignet venait de faire exploser une myriades d'éclats blancs devant ses yeux. Par Viviane… Elle était mal barré si un second round se présentait… Mais pour l'instant, c'était plutôt l'heure des explications. Un problème de fric, apparemment. Frédéric avait toujours magouillé dans des trucs pas nets. En plus d'être profondément mauvais, il était tricheur, voleur, menteur, et lâche. Les retombés de ses conneries avaient toujours impacté Evelyn et Xena, par le passé, et voilà qu'aujourd'hui, après onze longues années, c'était de nouveau le cas… Quel espèce de porc ! L'esprit toujours embrumé, Xena serra les dents, essayant de se maîtriser.
- Quelle sale merde… Quel enfoiré ! ragea la jeune femme, se retenant de frapper du poing sur le sol. Bien sûr qu'il te l'a mise à l'envers, tu t'attendais à quoi ?! C'est un pauvre type, un sale fils de Veracrasse, un… un… ! Raah ! Qui irait croire un type qui balance, selon ses dires, sa propre fille pour une question de fric ? cracha-t-elle, se dégoûtant de s'affilier à ce sous-homme.
Elle prit une profonde inspiration, essayant de se contenir sa colère, puis foudroya les deux hommes du regard. A quel moment s'étaient-ils dit que c'était une bonne idée de croire ce sale type ? Comme si Frédéric Hart inspirait la confiance… Enfin, bon. Du calme, du calme. Elle aurait tout le temps plus tard de se mettre à la recherche de cet enfoiré et de lui régler son compte une bonne fois pour toute. Il ne causerait plus de tord à personne quand elle en aurait fini avec lui… Et, de toute évidence, elle n'était pas la seule à vouloir régler ses comptes avec cet homme : le type en face d'elle, le « patron », semblait prêt à en découdre aussi, et pas qu'un peu.
Fais gaffe, Joli Coeur, tu vas trop loin.
- C'est pas tes oignons. Occupe-toi de ton fric et ça sera très bien comme ça. Ce mec me cherche depuis trop longtemps, il va finir par me trouver ce con… ! Et j'aurais besoin de personne pour ça, ajouta-t-elle en le foudroyant du regard, l'air plus farouche que jamais.
Xena n'était clairement pas favorable à un apaisement entre elle et ces deux inconnus. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'ils s'en aillent. Elle voulait aller à l'hôpital, se faire soigner, puis aller régler ses compte. Et pourtant, rien ne semblait vouloir se passer ainsi. Le mafieux, dans un semblant de paix, leva son revolver et le rangea. Face à ce geste, Xena fronça les sourcils, soudain hésitante. Bon sang, mais ils lui voulaient quoi à la fin ? Xena les observa longuement, sans rien dire. A bien y réfléchir, jouer le jeu était sûrement la meilleure façon de s'en tirer. Le changement d'attitude était trop rapide et trop brutal pour être feint, la jeune femme en était certaine – et pour cause, elle agissait de la même façon qu'eux, pour le coup. Alors elle se méfiait, oui, et pas qu'un peu. Mais, d'un autre côté… C'était la solution la plus simple et la plus efficace, puisque, de toute évidence, la discussion était loin d'être finie…
Lentement, Xena tira sur le devant de sa veste : dans la poche intérieure, sa baguette était bien rangée, attendant sagement d'être utilisée, mais la jeune femme referma son blouson dessus. Elle ne s'en servirait pas. Du moins, pas tant qu'ils resteraient sagement dans leur coin. Et rester dans leur coin, ça impliquait garder ses distances et ne pas essayer de la toucher. En voyant le patron de tout ce bordel s'approcher d'elle et lui tendre la main, Xena recula instinctivement et repoussa la main tendue d'une tape sèche.
- Ne. Me. Touche pas, siffla-t-elle.
Non mais fallait pas déconner. Ils avaient clairement pas élevé les Sombrals ensemble, alors s'il tenait à ses mains, il avait plutôt intérêt à les garder dans ses poches. Lentement, la jeune femme se releva, tant bien que mal. Son poignet lui faisait vraiment mal, et son visage aussi, mais tant pis : Xena ne supportait pas que ces types puissent la regarder de haut. Elle complexait déjà sur sa taille, pas besoin de rajouter des occasions de la faire sentir minuscule…
Enfin de nouveau sur ses pieds, la jeune femme jeta un coup d'oeil autour d'elle. Sa bonne étoile avait fait le boulot à moitié : certes, Xena s'était prise une sacrée raclée, mais elle avait au moins eu le mérite de le faire dans un endroit un tantinet à l'abri des regards. Ils étaient au coin de la rue, à quelques maison de chez elle, cachés par une haie qui n'avait pas été taillée depuis un bon moment – et pour cause, la maison devant laquelle ils se tenaient était en vente depuis des mois. En face, c'était la vieille du quartier, qui ne quittait son canapé que pour aller acheter de quoi survivre… Bien. La situation ne s'ébruiterait pas trop, ou, en tout cas, pas assez pour qu'on remonte avec certitude jusqu'à elle. Personne ne pouvait faire le lien et, de toute façon, les gens avaient été trop effrayés pour sortir de chez eux ou pour appeler la police : ici, ce n'était pas un quartier solidaire, plutôt le genre où on la jouait chacun pour soi. Pour le coup, c'était arrangeant.
- Ouai, ouai… Ton pognon cause beaucoup trop de dégâts dans ma vie à mon goût, répliqua Xena, toujours aussi farouche.
Mais ça, ça semblait lui passer totalement au-dessus, à l'autre gus. Xena en avait déjà croisé des gens lunatiques, mais alors lui, c'était un sacré numéro. Il semblait presque jovial, heureux, comme si rien ne s'était passé. Et pourtant… Son œil au beurre noir témoignait du contraire. Ils étaient clairement dans un sale état, autant l'un que l'autre. Des soins s'imposaient, mais, quand le patron proposa son acolyte pour prodiguer les premiers soins, Xena tiqua férocement : hors de question.
Et pourtant, il fallait bien qu'elle se fasse soigner, au moins un peu. Et, malgré tout, Xena connaissait bien, elle, un endroit où ils auraient de quoi se soigner… Mais la simple idée de faire entrer ces gus dans sa maison donnait de l'urticaire à la jeune femme. Pendant un long moment, Xena resta silencieuse, à les fixer sans rien dire, réfléchissant. Puis, sûrement sur un coup de folie, elle prit sa décision.
- Franchement, j'ai pas envie de vous avoir dans les pattes, mais la situation me convient pas. On bouge. Suivez-moi, lança-t-elle, jetant un coup d'oeil autour d'elle.
En quelques secondes, ils arrivaient devant chez elle. Elle passa le portillon sans leur lancer un regard, ouvrit la porte d'entrée, entra. Sa maison n'était pas bien grande : en entrant, il y avait un salon sur la droite, avec une cuisine qui servait aussi de salle à manger. A gauche de l'entrée, il y avait un escalier : l'étage contenait une chambre, une salle de bain, et un bureau. Le tout était à peine meublé, juste le nécessaire : il n'y avait pas de fioriture, pas de bibelot. De plus, personne d'autre que Xena et Tobias n'était jamais entré ici. De fait, voir ces types dans sa maison mettait Xena affreusement mal à l'aise.
- Vous touchez à rien, c'est clair? Vous êtes pas les bienvenus ici. Je veux juste savoir deux, trois trucs et faire en sorte que cette situation se finisse le plus vite possible.
Sur ce, Xena sortit sa baguette et invoqua sa trousse de secours, tout en se dirigeant vers la cuisine. Avec ça, ils auraient accès aux premiers soins. En attendant… Xena ouvrit un tiroir et en sortit un paquet de cigarettes. Par Morgane, Tobias lui avait dit milles fois d'arrêter, et elle s'y efforçait… Mais là…
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Lun 17 Aoû - 23:23
There will be blood
Xena & Finn
La colère de Xena envers son père, qui s’étend un peu à eux, est assez indifférente à Finn. Ses propres contentieux familiaux, qui régissent sa vie, sont les seuls qui le préoccupent. Les problèmes familiaux des autres ne l’intéressent que parce qu’ils interfèrent dans sa vie, ou éventuellement parce qu’ils feraient un bon scénario pour un film. Dans le cas de la famille Hart, il retient surtout que c’est sans doute parce que Frédéric et sa fille – qui ne l’est peut-être pas ? – se haïssent cordialement que le premier lui a dénoncé la seconde, et il comprend la manœuvre, ou du moins la logique. Comme il comprend que Xena lui en veuille. Il ne souhaite pas interférer avec sa colère, c’est la sienne, chacun a ses motivations propres. Vu la relation qu’il entretient lui-même avec sa famille, il serait mal placé pour donner des leçons.
En revanche, il retient donc qu’elle n’a pas tant l’habitude que ça du fonctionnement des milieux dans lequel son père navigue comme lui. Avantage d’être du bon côté de la barrière, comme flic, on n’a pas à se poser ces questions. Cependant, elle a l’air de le croire, même si elle le prend pour un idiot. Avec détachement et presque un peu de lassitude, car son crane bourdonne atrocement et que cette conversation est longue, Finn hausse les épaules : « Bah, le mien m’aurait probablement balancé, si je lui avais causé ce genre d’emmerdes. C’est pas si improbable, comme querelle de famille. » Et si Finn avait pu, à un moment donné, il l’aurait fait. Il ne sait pas bien ce qui domine dans la relation qu’il entretient avec son père. Peut-être que sa fierté et sa reconnaissance lui manquent, mais il lui en voudra toujours pour ses moqueries et le plaisir qu’il prenait à le rabrouer, et le rabaisser. Il a tellement assimilé et été habitué à cette triste relation avec sa famille que le dire ainsi ne lui coute pas. C’est d’une tristesse absolue, c’est minable, mais il s’en fout. Pour lui, ça relève d’une réalité assimilée depuis si longtemps qu’elle tient de l’ordre du simple constat. Les gens sont des connards, et même la famille, on ne peut pas compter dessus. Surtout dans la mafia. On ne peut faire confiance à personne, et un enfant peut trahir ses parents – l’inverse aussi, d’ailleurs. Donc en ce qui concerne la famille Hart, l’hypothèse n’était pas impossible, et il fallait vérifier. De nouveau, Finn hausse les épaules, et ajoute avec ce qui lui semble être du bon sens : « Puis Freddy est tellement stupide que ça devenait crédible. Totalement le choses minables qui lui arriverait, de se faire doubler par sa fille. Ça valait le coup de tenter. »
Maintenant qu’il sait la vérité, et il ne croit pas Xena capable de jouer un rôle, contrairement à lui, qui passe sa vie à ça, Finn est plus disposé à discuter, et à élaborer un plan d’action. Elle ne veut pas d’aide ? Courageux de sa part, juge-t-il, avec un sourire de loup, à travers le sang qui coule sur son visage. Cependant, elle est désavantagée par rapport à lui : ça fait des années qu’elle ne l’a pas vue. Qu’elle lui en veuille et le massacre, pourquoi pas en théorie, mais il lui parait hautement improbable en pratique. Ce qu’il ne se prive pas de faire remarquer d’un ton guilleret. « Sauf que contrairement à moi, t’as pas l’air de savoir où il est. Mais si tu le dis, après tout, je ne suis pas contrariant. » Est-il moqueur, joyeux ? C’est un moyen comme un autre de combattre la douleur, et Dieu sait que Callahan morfle. C’est aussi l’idée qu’ils n’ont pas besoin d’être ennemis, ce qui est en soit une bonne nouvelle, car il n’a guère envie d’affronter Xena de nouveau. Le sol parait mouvant sous ses pieds et il n’arrive même plus à sentir la moitié de son visage, ce qui est une sensation un peu étrange. Autant s’en faire une alliée ; rationnellement, ils ont tout à y gagner.
Ainsi, sa proposition d’aide n’est pas totalement désintéressée, mais sincère. Il n’y a pas de piège lorsqu’il tend la main à Xena. Surpris par sa réaction , Callahan recule d’un pas alors qu’il se prend une tape sèche sur la main, comme un enfant désobéissant. Haussant les sourcils, il rétorque, pas plus ébranlé que ça : « Oh très bien, si tu préfères te débrouiller toute seule. » Que Xena soit méfiante face à ses changements d’humeurs ne lui vient même pas à l’esprit, pas plus qu’on puisse décemment ne pas comprendre pourquoi un type qui vient d’essayer de vous flanquer une rouste se montre amical. La logique présidant à ses brusques sautes d’humeurs semble à Finn parfaitement rationnelle : il y a un danger, il s’énerve ; il n’y a pas de danger, il a une explication pour retrouver son argent, et il est heureux.
Les emmerdes qu’il cause à Xena ? Bah, il a les siennes à gérer. « Tu m’en vois navré. » Dit-il cependant, et il le pense sincèrement. De toute façon, ce n’est pas vraiment sa faute, du point de vue de l’acteur. Le principal fautif, dans tout ça, c’est Fred Hart et sa manie d’être un faux-jeton. Et comme ils en ont tous les deux après lui, autant aider Xena, non ? Elle parait encore méfiante, mais elle se décide, finalement. Gagne-t-il du terrain ? Finn n’en sait rien, mais il est content que la discussion revienne quelque chose de plus normal – enfin, de l’ordre de sa conception tordue de la normalité – quand Xena leur fait signe de les suivre. Maintenant, il n’a plus rien contre elle, et il ne lui semble pas qu’elle veuille les entrainer dans un piège. Mine de rien, elle ne s’est pas servie de sa baguette, alors qu’elle aurait pu.
Et d’un autre côté, il est intrigué par cette fille dont il commence à se dire qu’elle ferait définitivement un allié précieux pour la suite. D’abord, elle est douée pour se battre. Ensuite, ils ont des intérêts communs. Ensuite, avoir une membre de la police magique dans sa poche, ça ne se refuse pas. Elle n’a pas l’air très enthousiaste à son égard ? Qu’importe, Finn se fait fort de la convaincre. Alors il suit le mouvement, accepte de courber un peu l’échine, et ils finissent chez elle. Jetant un coup d’œil circulaire autour de lui, il juge les avertissements sévères auxquels il a droit inutiles. « Je vois pas ce que je pourrais toucher, de toute façon. » Murmure-t-il pour lui-même. Pas la peine de se moquer, des gens de passage et en constant mouvement, Finn en côtoie souvent. Lui-même en est un : à la différence de Xena, il accumule pourtant les souvenirs, telle une pie voleuse, histoire de se convaincre que sa vie n’est pas vide, justement.
Pour le reste, il devine un peu de curiosité derrière ce qui ressemble à un grondement furieux et permanent. Alors il se permet une suggestion – enfin, il essaie. « Tu sais…ah, eh, doucement. » Grogne-t-il à l’intention de Rafa, qui vient de toucher un peu trop brutalement son nez pour essayer de le redresser. Ce n’est pas la première fois que Finn a le nez cassé, mais ça fait toujours aussi mal. Pourtant, il faut au moins qu’il récupère un visage correct, sans quoi il ne pourra plus jouer des semaines, ce qu’il ne peut et ne veut pas se permettre. Puis il reprend pour Xena, essayant d’attirer son attention : « J’en ai rien à foutre dont ton père disparait de la surface de la terre. Par contre, qu’il paye, ça par contre, ça m’intéresse, parce qu’il m’a pris pour un con. Si je peux faire une pierre deux coup en récupérant mon fric, je te laisse volontiers. » Tout le monde est achetable, ça ne veut pas dire que tout le monde ne doit pas y trouver son compte. « Je le retrouve et tu le termines. C’est pas un mauvais deal, si ? » La proposition est sérieuse, mais le ton est si enthousiaste, l’attitude si démonstrative, légère, et volubile, qu’on aurait du mal à ne pas se demander si Finn Callahan n’est pas un peu dingue. « Oh, au fait, je me suis pas présenté. Moi c’est Finn. Finn Callahan. » Il donne son nom, parce que de toute façon, en cherchant du côté de Fred, elle finira par le trouver - et aussi parce qu'il sait qu'il est trop en dehors du monde sorcier pour intéresser vraiment les autorités. Sans compter que Xena elle-même n'aurait pas trop intérêt, sans doute, à se servir de ça contre lui. En revanche, il n'imagine pas un instant qu'on l'associe à son frère - la force de l'habitude. « Je vois pas bien ce que je peux te dire d’autre. » Quelles questions elle pourrait lui poser, de toute façon ? Il n'a rien à dire d'intéressant. Puis, lui jetant un œil curieux, mais restant à distance : « Tu t’en sors, dis-moi ? Tu as un beau crochet du gauche, mais je dirais que tu n’as jamais fait de boxe…pas l’habitude de prendre des coups, ça se voit. » Bon, comme compliment, on a fait mieux, mais c’est sincère.
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Xena Hart
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Mer 9 Sep - 23:56
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Xena essayait sincèrement, et presque désespérément, de refouler en elle la haine qui l’avait submergée quelques minutes plus tôt. Mais il n’y avait rien à faire : à chaque mention de Frédéric Hart, une vague de colère et de peur la traversait, et elle se détestait pour ressentir encore ça des années après avoir tourné le dos à cet enfoiré. Tout aurait dû disparaître, elle n’aurait pas dû être encore si faible face à ça. Et pourtant, voilà qu’elle sentait l’enfant qu’elle avait été remonter à la surface, comme appelé à la barre par les derniers événements. Xena le refoula. Hors de question de se laisser aller à repenser au passé. Il s’imposait déjà bien trop à elle, avec la présence de cet homme. Il avait vraiment fallu que Frédéric se souvienne d’elle, qu’il envoie son « patron » à ses trousses. Elle allait vraiment le retrouver, et lui faire regretter tout ce qu’il avait fait. Il ne s’en sortirait pas aussi facilement, cette fois. Pas cette fois.
Reportant son attention sur Finn pour essayer de penser à autre chose, Xena tiqua légèrement en voyant que l’homme en face d’elle ne semblait pas avoir des relations plus simple avec ce qui lui faisait office de figure paternelle. Un instant, Xena détailla plus en détail l’home qu’elle avait sous les yeux, intriguée, avant de se forcer à ignorer tout ça. Et alors ? Ils avaient tous les deux eu des pères merdiques, ça ne faisait pas pour autant de ce type quelqu’un de confiance.
Agacée, Xena fit claquer sa langue contre son palais quand Finn mentionna une fois le prénom de Frédéric.
- Arrête de mentionner ce con, ça me donne envie de gerber. Je l’ai pas ton fric, on peut passer à autre chose ? répliqua Xena, à la fois plus calme mais toujours aussi farouche.
Elle avait des choses à faire, maintenant. Nobby aurait sûrement désapprouvé ce qu’elle avait l’intention de faire avec Frédéric, mais Xena pensait de plus en plus à remettre la main sur ce type. C’était totalement irrationnel, une réaction pure à ce qui venait de se passer, à la colère qui l’avait engloutie toute entière avant de la recracher, mais elle ne parvenait pas à raisonner cette partie-là d’elle-même qui hurlait vengeance. Xena l’avait trop longtemps ignoré : aujourd’hui, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder un vase depuis longtemps au bord de la rupture. Il était temps que tout cela cesse. Xena était partie depuis longtemps mais elle réalisait un peu plus chaque jour que rien ne cesserait jamais tant qu’elle n’y mettrait pas un terme elle-même.
Mais Finn marqua un point en lui faisant remarquer qu’elle n’avait aucune idée d’où trouver Fred. Un instant, Xena se figea, le regardant réellement pour la première fois, sûrement. Il semblait assez fière de lui. La jeune femme était bien obligée de reconnaître qu’elle ne savait plus rien de la vie que menait Frédéric Hart, pas plus qu’elle ne savait ce qu’était devenue sa mère…
A cette pensée, Xena se referma brutalement. En un coup de clef, elle entassa tous ses sentiments impétueux au plus profond d’elle, sachant pertinemment qu’ils n’y resteraient pas aussi longtemps qu’elle le voudrait. Autour d’elle, le monde sembla soudain vague et la jeune femme prit alors pleinement conscience de son état : elle n’était pas au mieux de sa forme. Il fallait qu’elle s’en aille : l’affrontement l’avait complètement détruite, et elle n’avait plus rien à dire aux deux autres types. Néanmoins, sa faiblesse ne l’empêcha pas de repousser la main qu’on lui tendait. Après tout, c’était une constante chez la jeune femme : elle ne savait pas saisir les mains tendues.
Et puis, de toute façon, ce type était trop lunatique pour qu’elle puisse se permettre de ne pas être méfiante. Quoi que, dans un sens, un changement aussi radical de comportement ne pouvait pas être feint, ou alors il fallait être un sacré comédien, et Xena n’avait pas l’impression que l’homme en face d’elle était en train de jouer un jeu.
Xena soupira. Toute cette situation était bien trop compliquée pour sa petite vie sans saveur. Elle ne savait pas bien comment gérer tout ça aussi prit-elle la décision de ramener les deux hommes chez elle, un peu sur un coup de tête. Mieux valait éviter d’attirer l’attention et, de toute évidence, ce type ne comptait pas la lâcher de si tôt. Et puis si, comme il semblait le sous-entendre, il avait des infos sur Fred, elle était peut-être prête à l’écouter. Et s’il ne voulait pas parler, elle pouvait toujours l’y obliger… Deux adversaires, dont un moldu… Xena avait déjà vu largement pire.
En entrant chez elle, Xena se fit immédiatement la réflexion qu’elle venait de faire une erreur. Personne n’avait jamais pénétré autant dans son intimité. Personne n’était jamais venu ici à part Tobias et elle-même. Aucun de ses collègues, aucune des personnes qu’elle pouvait appeler « ami »… Et voilà que deux mafieux se frayaient un chemin jusqu’à sa tanière, sans la moindre difficulté. Xena se tendit à cette pensée. Elle n’était pas sereine. Quelle mouche l’avait piquée pour les amener ici ? Elle n’en savait rien. A vrai dire, Xena était un peu perdue et même le regard noir qu’elle lança à Finn suite à sa remarque manqua, selon elle, de cette sûre dureté qui caractérisait si bien la jeune femme.
Alors que la trousse de soin se déposait sur le comptoir de la cuisine, autour duquel ils s’installèrent, Xena tira une cigarette de son paquet et l’alluma du bout de sa baguette, les mains encore tremblante. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois mais finit par y arriver. Elle hésita un instant, puis tendit le paquet aux deux hommes, sans un mot. Si elle devait les questionner, autant les mettre dans de bonnes conditions. Xena tira ensuite une longue bouffée, essayant de calmer ses nerfs à fleur de peau, tout en écoutant l’intrus qui se trouvait dans sa maison… Il lui fit une proposition. De toute évidence, vu le nombre de fois où il avait mentionné son argent, c’était ici la seule chose qui l’intéressait. Il lui laissait volontiers Fred.
Xena considéra la proposition un moment, tirant sans discontinuer sur sa cigarette. Le plan n’était pas mauvais. Mais cela impliquait de coopérer avec ce type sortit de nulle part, ça impliquait de le revoir et de devoir s’en remettre à lui. Pouvait-elle réellement lui faire confiance sur ce coup-là ? Elle ne savait même pas son nom, par Morgane ! Et si jamais Tobias entendait parler de cette histoire…Xena n’osait même pas y penser. Son père biologique n’avait jamais levé la main sur elle, mais il avait d’autre moyen de pression bien plus persuasifs…
La jeune flic soupira.
- Et qu’est-ce qui pourrait bien me pousser à te faire confiance, au juste ? questionna-t-elle alors, un sourcil haussé, sceptique. Je te connais pas, tu débarques dans ma rue, ça tourne à l’affrontement, et maintenant tu me proposes de l’aide. Je marche pas aussi facilement – et tu comptes utiliser ta baguette à un moment donné, ou t’es manchot ? enchaîna-t-elle aussi sec à l’attention de Rafa, qui continuait à tenter de soigner son « patron » à coup de méthodes moldues.
Soupirant devant ce travail de barbare, Xena refit le tour du comptoir – qu’elle avait mis entre elle et les deux hommes, par sécurité – pour venir se planter devant Finn. Elle l’obligea à s’asseoir sur un des tabourets – et, même assis, Xena remarqua que l’homme était toujours plus grand qu’elle, ce qui la contraria assez. Pourquoi le soigner elle-même ? Bordel, elle n’en avait strictement aucune idée. Tout ce que Xena savait, c’était qu’il y avait un mec qui pissait le sang sur sa moquette et qu’il était sous son toit, en train de lui proposer un deal qui semblait relativement honnête sur le papier, alors ça lui semblait… logique ? Pertinent ? Et puis, agir lui donnait l’impression de maîtriser la situation, ce qui n’était plus le cas depuis qu’elle avait croisé ses types dans la rue.
Elle sortit sa baguette et sentit immédiatement Rafa se tendre à ses côtés.
- Episkey.
Il y eut un claquement écoeurant et le nez de Finn se remit en place, juste alors qu’il venait enfin de se présenter. Xena haussa les épaules.
- Très bien, Callahan, pas enchantée de te rencontrer, sincèrement. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt comment tu comptes retrouver l’enfoiré qui t’a lancé à mes trousses.
Enchaînant les sorts de soin mineurs, Xena rendit à Callahan une figure presque humaine. Il restait du sang mais, hé, elle n’était pas sa mère non plus, elle allait pas lui faire sa toilette. S’installant sur le tabouret juste à côté du sien, elle l’écouta d’une oreille tout en essayant de soigner au moins ses mains. Il était bien plus compliqué de se soigner soi-même que les autres et, si Xena parvint à effacer suffisamment d’écorchure sur sa main gauche, elle n’obtint presque aucun résultat pour sa main droite. Elle était pas sortie d’affaire, décidément…
Elle reporta quelque peu son attention sur l’homme à ses côtés quand il la questionna sur ses aptitudes au combat. Xena était en train d’hausser les épaules lorsqu’il lâcha les derniers mots qui faillirent le condamner à une nouvelle raclée. La jeune femme se crispa, serrant les poings, et lança un regard noir sur Callahan.
- Pas l’habitude des coups ? Ferme la, Callahan, ou je sens que ça va repartir en vrille.
Elle se tut un instant, puis reprit la parole, se sentant comme obligée de se justifier.
- La rue est un bon ring, et si tu sais pas encaisser, tu meurs, alors je pense que je gère de ce côté-là, tu vois, même sans avoir fait de boxe. Pas besoin de ça pour te refaire le portrait, en tout cas, siffla-t-elle finalement, un sourire moqueur étirant bien malgré elle ses lèvres, disparaissant presque aussitôt.
Bon sang, il fallait qu’ils partent vite: elle avait prit un trop gros coup sur la tête, elle était en train de perdre la raison.
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Dim 20 Sep - 17:28
There will be blood
Xena & Finn
Pourquoi avoir suivi Xena jusqu’à chez elle, et lui proposer de l’aider ? Bonne question. On pourrait dire que l’irlandais a agi sur un coup de tête, et ce n’est pas tout à fait faux. Il pourrait se réfugier sous le prétexte de la logique et du fait qu’il est blessé et que de toute façon, c’est une mauvaise idée de repartir comme ça – il n’est d’ailleurs pas vraiment en état de le faire. Il pourrait aussi dire que c’est parce qu’il a un plan qui pourrait les arranger tous les deux et qui consiste à régler rapidement le compte de Frédéric Hart. Mais il ne lui doit rien. Elle non plus, d’ailleurs. Donc c’est un peu bizarre, comme situation, surtout si l’on compte qu’il se retrouve dans un environnement qu’il ne connait pas et qu’il maitrise encore moins – d’un autre côté, elle est toute seule, et au pire, Rafa est là. Définitivement, la bagarre qui a précédé n’a pas servi de leçon à Finn, alors même qu’il a le visage en sang et un peu de mal à tenir debout, ce qui tire une grimace à Rafa, qui ne sait même pas très bien par où commencer. Un peu vexé des critiques de Finn et Xena, il bougonne à mi-voix : « Je fais ce que je peux, moi, je suis pas infirmière personnelle, hein, faudrait voir à vous en souvenir… »
Cependant, ni l’un ni l’autre ne s’occupe vraiment de lui. La jeune femme pose une bonne question en retour à la proposition de Finn. Et en retour, il n’a encore que des prétextes à donner. Pourtant, le mafieux ne se démonte pas pour autant, se contentant de répondre avec un haussement d’épaules : « Je suppose que tu peux pas. » Il ne va pas mentir : ils ne se connaissent pas, et de toute façon, il n’a pas confiance en Xena non plus. C’est une réponse honnête, lancée avec indifférence : il faut dire que Callahan ne fait pas facilement confiance aux gens, surtout pas en ceux avec qui il a échangé des coups. Il n’en veut donc pas à la flic. C’est même pour ça qu’il regarde avec un peu d’appréhension la baguette qu’elle pointe soudainement sur lui, de son côté. « Eh, doucement, avec ça, ok ? » La remise en place de son nez lui tire malgré lui un cri de douleur : « Aie. Est-ce que t’essayes vraiment de me soigner ou est-ce que tu te venges encore ? » Finn ne sait pas trop si ça l’amuse ou pas, et il opte pour une attitude intermédiaire et un sourire un peu sarcastique. Néanmoins, avec prudence, il tâte son visage, comme pour vérifier que tout va bien, jetant un œil un peu inquiet à Rafa, qui se contente d’un geste vague de la main. Rassurant. Ou pas.
Néanmoins, il a toujours une explication à donner à la jeune femme. Plantant son regard dans les yeux de Xena, Callahan ajoute avec détachement : « J’ai rien à gagner à ce que tu meures, vu que t’as pas mon fric. Pourquoi je te tendrai un piège ? Je massacre pas gratuitement les gens, je suis pas un putain de psycho. » Drôle de type que ce mafieux qui avoue franchement qu’il pourrait tuer quelqu’un s’il y avait intérêt et qui se prétend rationnel et logique. Pour lui, cependant, ces méthodes expéditives sont aussi normales et quotidiennes que sa paranoïa, ou le fait que personne, absolument personne n’est totalement digne de confiance, et qu’il ne sert donc à rien d’être sympathique, gentil, altruiste, ou de tendre la main aux gens. Ce qui dicte la dénégation qu’il fait ensuite : « Et je te propose pas d’aide. Si c’est pas toi qui le cane, ce sera moi, ça finira de la même manière. Moi, je m’en fous. Autant que ce soit utile à quelqu’un, c’est tout. » C’est plus pratique que de s’avouer que le parcours de Xena Hart le rend curieux. Plus facile que de dire qu’elle lui est sympathique. Moins difficile que d’avouer qu’il la comprend et qu’il compatit à propos de son père, parce qu’il a vécu des choses similaires. Il faut être Rafa pour comprendre qu’il est en train – comme d’habitude – de s’enticher d’elle et d’en faire comme tout le reste une obsession irrationnelle, et voir en quoi les mots que Finn prononce ensuite vont dans ce sens : « Hem…merci, je suppose ? » C’est plus un grommellement gêné qu’autre chose – un minimum de politesse qui lui arrache un peu la gueule, parce que c’est Xena qui lui cassé la figure, mais qu’elle n’était en rien obligée de l’aider.
Aussi, il est plus facile de dissimuler cette gêne par un sourire provocateur : « Enchanté aussi, Miss Hart. » Et de se réfugier derrière une attitude un peu détachée, lorsqu’elle lui demande d’expliquer son plan. « Il n’est pas si compliqué à trouver que ça. Je sais avec qui il traine, et il est pas réellement discret. Suffit de demander aux bonnes personnes, et il se trouve que je les connais. Ils me parleront, mais pas à toi. » Finn ne veut pas trop entrer dans les détails, parce que son business ne regarde personne, surtout pas une flic, même une flic disposée à écouter un plan permettant de tuer quelqu’un en dehors de toutes les bornes de la légalité – ou justement à cause de ça, qui c’est. De toute façon, comme il l’explique lui-même, il a largement les moyens de faire disparaitre les preuves : « Et c’est pas les hangars vides qui manquent sur les docks pour l’interroger. Ni le béton pour le foutre à la flotte et qu’on le retrouve jamais. » Conclut-il en haussant de nouveau les épaules avec détachement. C’est juste un plan comme un autre, pour le mafieux, pas quelque chose qui sort de l’ordinaire. Du moins, il le prétend, parce qu’au fond, il se dit que s’il a tout à y gagner, c’est peut-être aussi un moyen d’en apprendre plus sur cette fille un peu étrange, mais qui lui plait bien, au fond.
Cependant, sa stratégie est sans doute à revoir, mais c’est le risque lorsqu’on parle à tort et à travers sans bien connaitre les gens. Pourtant, Callahan n’est pas mauvais observateur, et il comprend rapidement qu’il a fait une erreur, comme le discours de Xena le lui confirme. Et il s’en veut un peu, aussi : parce qu’il sait bien ce qu’elle a traversé, puisqu’il l’a vécu lui-même. Et entre paria, et gamins de la rue, on ne s’attaque pas, il y a un code tacite. Bien sûr, elle n’en sait rien, mais Finn y tient. Alors il lui épargne toute forme de provocation sur le fait que pour la première fois, il la voit un peu sourire, et qu’elle est plutôt jolie, la petite Xena Hart, lorsqu’elle sourit, et toute remarque sur le fait qu’elle a l’air d’un peu mieux tolérer sa présence, ou sa simple existence.
Au lieu de ça, il décide de lui offrir la réciproque, observant les difficultés là à soigner sa main tout en allumant à son tour une cigarette : « M’est avis qu’il est cassé. Tu veux que je regarde ? » Il l’interrompt donc promptement, un peu blasé, avant qu’elle n’ait le temps de le contredire comme la première fois, sous les yeux d’un Rafa un peu inquiet : « Oui, je sais, j’ai pas le droit de te toucher. Mais tu peux pas rester comme ça, et t’y arriveras pas toute seule. Faut ravaler un peu ta fierté, de temps en temps. T’en mourras pas, tu verras, c’est pas du poison. » Callahan s’estime pragmatique et de bon sens : ce n’est pas une provocation en l’air. Les principes, la fierté, ça n’empêche pas de crever au fond d’un caniveau quand votre heure est venue, aussi, ils lui passent souvent au-dessus. Quand bien même il serait le dernier à demander de l’aide à la place de Xena, parce qu’au fond, il est aussi fier qu’elle : mais Finn n’est pas à une contradiction prêt. D’où le ton bourru qu’il emploie pour s’excuser et revenir sur l’incident qui a failli remettre le feu aux poudres : « Navré d’avoir dit ça. Faut pas le prendre mal, je raisonnais juste sur la technique. L’attaque comme mode de défense, ça a ses avantages comme ses inconvénients… » Fouillant dans la trousse de secours, ce qui lui permet d’éviter le regard de la jeune femme, il se laisse aller à une confession surprenante : « Je sais que la rue est dure, je suis bien placé pour ça… » Relevant enfin la tête, cigarette toujours aux lèvres, il demande, interrogateur : « Alors, tu décides quoi ? » C’est qu’il ne sait pas plus si elle voudra bien de son aide que de son plan.
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Lun 21 Sep - 23:49
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Etrangement, et sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, Xena commençait à se détendre malgré la présence de ces deux hommes dans sa maison. Le comportement de Finn était si volatile, si changeant, qu’elle était trop occupée à le suivre pour penser à autre chose. C’était rare que la jeune femme se laisse dépasser ainsi, et il fallait bien au moins Finn pour réussir ce miracle. D’un côté, elle était attentive à ce qu’il disait au sujet de Frédéric, et, de l’autre, elle essayait de cerner ce drôle de personnage, de l’avoir à l’œil. Xena l’avait d’ailleurs tellement à l’œil qu’elle se permit de le détailler de la tête aux pieds. Cet homme l’intriguait par son caractère lunatique : ils venaient de se battre et il lui proposait déjà de s’allier à lui pour retrouver Fred ? Il s’excusait ? Qui était ce type, au juste ? Pour l’instant, tout ce qu’elle voyait, c’était un type assez grand, charmeur, très certainement, et, il fallait l’avouer, charmant. Mais cela n’aurait pas dû suffire pour endormir la méfiance de Xena.
A sa question sur « comment lui faire confiance ? », Finn répondit alors avec une étonnante honnêteté. Xena le fixa longuement, sans rien dire. Elle avait beau dire, elle était sensible à ce genre de franchise brusque, à la limite du suicidaire. Quand on savait se montrer franc dans des situations aussi instables, quitte à faire tout basculer du mauvais côté de la ligne, cela prouvait des choses, non ? Certes, une certaine tendance à des actions suicidaires, mais aussi un franc parlé à toutes épreuves et, de ce fait, pas de mensonges. Xena exécrait le mensonge. Alors, bien malgré elle, cette franchise brutale la rassura et, sûrement, la poussa à aider Finn d’un coup de baguette. Malgré elle, Xena laissa un sourire moqueur lui échapper face à la réaction de l’homme quand elle lui eut remis le nez en place. Bien fait.
- Va savoir, lui répondit-elle simplement, ensuite. Et t’inquiète pas, Callahan, si j’avais voulu te tuer, tu serais pas en train de te tâter le nez comme un idiot pour vérifier s’il est bien remis, ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel.
Elle se recula néanmoins, par mesure de précaution. Inutile que le mafieux se sente menacé et décide d’attaquer – ce que Xena ferait dans pareil condition. Mieux valait garder ses distances. Et puis, Xena commençait à se sentir bien trop à l’aise, et ça n’allait pas du tout. Raison de plus pour s’éloigner.
- Ok, ok. Mettons que je te crois, dans un premier temps, finit-elle par répondre à Finn, après l’avoir écouté. Que je veuille bien faire équipe avec toi pour régler le cas de cet enfoiré… Tu penses mettre combien de temps pour tout arranger ?
Dans les yeux de Xena brûlait quelque chose de perverti, quelque chose de dangereux qu’elle contrôlait mal et qui n’attendait qu’une petite goutte de sang pour se déchaîner. La gamine n’était pas folle, mais Frédéric avait pris grand soin de distiller en elle une soif de vengeance qui n’avait fait que grandir avec les années et qui était restée inassouvie. Aujourd’hui, Xena voyait enfin l’opportunité de reprendre le dessus, de rendre coup pour coup ce que Frédéric lui avait fait subir. Est-ce qu’elle comptait le tuer ? Elle n’en savait rien pour l’instant. Une chose était sûre, elle ne parviendrait pas à se raisonner sur cette affaire. Xena savait parfaitement qu’elle aurait dû chasser Finn de chez elle et refuser de l’écouter, mais elle n’en avait pas la moindre envie. Tout ce qu’elle voulait, à cet instant précis, c’était écouter ce charmant irlandais lui expliquer comment elle pourrait obtenir ce qu’elle voulait.
Accaparée comme elle l’était par son envie de vengeance, Xena fut doublement surprise quand elle entendit Finn la remercier. Elle resta un moment interdite, ne sachant que répondre, puis elle finit par hausser les épaules.
- Pas de quoi.
C’était laconique, concis, presque rien, et pourtant, Xena eut envie de se baffer. Mais qu’est-ce qu’elle fichait, à s’acoquiner avec ce type ?! Tout sympathique qu’il pouvait se montrer, ce n’était pas une raison pour jouer les… Les quoi au juste ? A quel jeu ils étaient en train de jouer, tous les deux ? Xena n’aimait vraiment pas ça. Mieux valait se concentrer sur la traque qui les attendait.
- Je t’accorde ça, Callahan : t’es le seul à pouvoir me le choper. Même si ça fait onze ans que j’ai pas mis les pieds du côté moldu, une dégaine comme la mienne, ça s’oublie pas, déclara-t-elle en désignant son crâne presque rasé. Ils seraient fichus de se rappeler de moi, ces enfoirés, et de vouloir protéger ce… ce…
Xena laissa tomber. Inutile de repartir sur cette pente, ça ne ferait pas avancer les choses. Il y avait plus important pour l’instant, comme cette discussion avec Callahan, ou encore ses mains toutes abîmées. Xena avait toujours eu l’habitude de tout faire seule et elle ne supportait pas d’être touchée, encore moins par des inconnus. Alors quand Finn lui proposa son aide, elle recula précipitamment ses mains hors de portée, dans un geste totalement instinctif qu’elle regretta immédiatement. Elle laissait voir trop de choses sur elle, c’était pas bon. Pas bon du tout. Et pourtant, la proposition était tentante : Xena n’avait clairement pas la foi d’aller se taper un nouveau savon en faisant un tour chez Reha, et si ce type pouvait lui apporter certains soins, ça lui éviterait bien des tracas.
- Mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité, dis moi. Enfin bon, ajouta-t-elle immédiatement, coupant court à toute réplique. Tu sais soigner ça, toi ?
Xena hésita encore un peu, puis finit par tendre les mains, un peu à contre-cœur tout de même, méfiante comme jamais, crispée. Elle ne savait clairement pas dans quoi elle s’engageait. Tour à tour moqueur et à la limite de la bienveillance, Finn soufflait le chaud et le froid et donnait le tournis à la jeune femme. Aussi se contenta-t-elle d’hausser les épaules quand il s’excusa.
- Ça a toujours suffisamment fait ses preuves, pour ma part, répondit-elle, d’une voix assez basse. Quand on est dos au mur, y’a toujours au moins cette solution.
Or, Xena vivait constamment acculée. Et les paroles de Finn firent écho en elle. Relevant la tête, elle chercha son regard des yeux mais ne le trouva pas. Tiens donc… Alors, finalement… Cet « inconnu » s’éclairait d’un nouveau jour pour la jeune femme. Beaucoup de choses s’expliquaient par cette simple déclaration. Et, bien malgré elle, Xena sentit la curiosité prendre toute la place dans ce qu’elle ressentait, comme un poison se répandant massivement.
Pendant un temps, elle réfléchit en silence, le regard planté dans celui de Finn qu’elle avait enfin réussi à trouver. Puis elle soupira.
- Je marche. Bien sûr que je marche. On trouve ce salaud, et on lui fait sa fête.
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Mer 23 Sep - 0:22
There will be blood
Xena & Finn
Il est encore un peu agacé, par moment Finn, de la manière dont Xena lui parle. Il ne l’impressionne pas et, lui, qui a de l’ego, n’aime pas vraiment ça. Enfin, il ne sait pas trop. D’un autre côté, il ne déteste pas cet air bravache, qu’il ne comprend pas et qui l’intrigue un peu. Elle a du caractère, et ça l’intéresse : on tire de bons personnages de films des gens qui ont du caractère, et dans sa vie qu’il fictionnalise un peu trop, il ne peut s’empêcher d’être un peu fasciné par le caractère de Xena. Mais il ne veut pas perdre la face, alors il râle, un peu, bougonnant dans son coin car démasqué dans toutes son inquiétude : « On sait jamais, avec vous autres…et je suis pas idiot, d’abord. » Rafa, à ce moment là, dirait précisément le contraire, parce que proposer tout ce plan à cette fille, c’est une mauvaise idée. Après tout, ils ne la connaissent pas et ne lui doivent rien ; selon le second, ils pourraient se contenter de l’abandonner là, de prendre leurs cliques et leur claques, et de se tirer. On ne peut pas faire confiance aux sorciers, songe-t-il. Sur ce point, Finn pense la même chose. Ainsi, si cela l’avait avantagé, Callahan n’aurait sans doute pas hésité à mentir à Xena.
Ici il n’y voit strictement aucune raison : rationnellement, ils ont simplement tous deux plus à gagner qu’à chercher à s’abattre mutuellement. De son point de vue, il tire simplement partie de la situation et ce n’est pas parce que les choses ne se sont pas tout à fait passées de la façon dont il l’avait prévu qu’elles se passent mal. Seulement, s’il était un peu honnête, il admettrait qu’il pourrait se passer de Xena pour retrouver Fred : le résultat serait le même. Pourquoi lui offrir une vengeance sur un plateau, alors ? Difficile à dire. Mais difficile pour lui de ne pas voir le parallèle entre sa propre histoire et celle de Xena. Il n’a pas trop de mal à deviner ce que Frédéric a pu lui faire subir, parce qu’il a vécu exactement la même chose : bien sûr, son père ne lui a opposé que de l’indifférence teintée de colère, mais Rory, c’était autre chose. Il en garde encore les cicatrices, et elles ne disparaitront jamais ; mais les plus profondes sont celles de l’âme. Bien enfouies sous une carapace d’indifférence, d’égoïsme et de sentiments contradictoires, elles existent, et la colère qui ressurgit un instant chez Xena, il la connait par cœur. C’était la sienne, gamin ; c’est une forme de désespoir et de solitude dont il ne parle jamais, mais qu’il reconnait chez elle et à laquelle il s’identifie. Il a un instant envie de le lui dire, de poser une main sur son épaule pour lui signifier qu’il comprend et qu’elle n’est pas seule. Au fond, c’est pour ça qu’il l’aide : Callahan déteste la violence gratuite. Ça parait paradoxal venant de lui, mais la sienne est pragmatique, organisée, nécessaire, de son point de vue. Cogner un gosse, ça n’est jamais nécessaire. C’est ce que Rory faisait, et c’est ce qui fait de lui un connard. Fred Hart n’est pas différent, et voilà pourquoi Finn offre à Xena une vengeance sur un plateau : il n’a jamais réussi à tuer Rory, alors quelqu’un d’autre paiera pour lui.
Ça, évidemment, il ne le dit pas. Trop se livrer, c’est donner à une prise à l’autre pour le manipuler, et puis il faudrait qu’il ait conscience de ce trauma qui dort en lui et qu’il croit maitriser. Au lieu de ça, Finn répond donc avec pragmatisme : « Je sais pas. Trois semaines, un mois, je dirais. Peut-être plus. Ça dépend où il est. » Il hausse les épaules, pensif, songeant aux hypothèses que Frédéric peut avoir. Disparaitre ? Mais il faudrait de faux papiers, et c’est lui contrôle ça. Il saura immédiatement si Hart le fait. Rester sur place et se planquer ? Mais personne ne tient jamais longtemps, même en cavale. « Je suppose qu’il va essayer de se barrer et que c’était juste un moyen de gagner du temps. Si j’étais lui, c’est ce que je ferais. Il doit bien se douter que ses conneries finiront par être découvertes. » Ou alors il est vraiment con au point de pas avoir bougé. Auquel cas ce sera facile. Pour lui, du moins.
Xena semble peu à peu se rallier à l’idée qu’il est le seul à pouvoir l’aider. La direction de la conversation plait à Finn, qui lève un regard amusé vers la jeune femme, au grand dam de son second, qui le voit encore s’enticher obsessionnellement d’une inconnue pour rien. Qu’importe, ce le fait sourire, presque narquois : « Ça, pour sûr, je t’accorde que je vais pas t’oublier de sitôt. »
Bon, en même temps, peu de chance que Xena l’oublie non plus, avec son caractère lunatique. Mais maintenant qu’il est en confiance, Finn fait un peu moins d’erreurs, ou du moins il tente de les corriger. Plus sérieux, il laisse donc de côté la provocation pour ne pas faire naitre une dispute qu’il a évité de justesse : « Plus ou moins. Plutôt oui, si tu vas voir un médecin après, je dirais. » Un moment, ils se regardent en chien de faïence, avant que la flic ne se décide à lui tendre la main. Ils progressent, peu à peu, sans s’en rendre compte, tous les deux. Pour Finn, Xena ressemble à un oiseau blessé, à apprivoiser lentement. Peu à peu, alors qu’il s’excuse lui-même, il prend conscience des pas qu’ils font – elle a fini par accepter ses remerciements, et elle se livre un peu.
Patient, il ne commente pas, tentant de faire du mieux qu’il peut un bandage, se contente de murmurer : « Je vois. » Il continue en silence son office, attendant que Xena lui donne une réponse, qui ne garde pas à venir. Voilà qu’elle mord à l’hameçon, maintenant. Lentement, il acquiesce : « Right. Je suppose qu’on a un deal. Je te tiens au courant. » Un moment, il la regarde sans rien dire : c’est que même à Finn, cette équipée funèbre, ça lui mettrait le bourdon. Et puis, mine de rien, il reste fasciné par la détermination de la jeune femme, alors il ne dit rien, un instant, laissant sa cigarette se consumer...
Puis, se demandant ce qui lui prend et cherchant à se ressaisir, Callahan se racle la gorge, avant d’annoncer : « Terminé. » Un peu mal à l’aise de devoir s’expliquer ainsi, parce qu’il n’a guère envie de parler de lui, il ajoute : « On m’a foutu sur un ring clandestin à quatorze piges, donc je me soignais moi-même. J’ai un peu perdu la main, et c’est un peu barbare, mais l’attelle devrait tenir le temps que tu réussisses à trouver un pro. Bouge un peu la main, pour voir ? » Tirant une bouffée de tabac de sa clope, l’acteur ajoute, désignant l’arcade de la jeune femme : « Ça, il faut le recoudre, ça va être vraiment moche, sinon. Tu veux que je le fasse ? » Suivi d'un très bourru : « Y a pas de raison que tu restes comme ça alors que tu m'as aidé. »
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Jeu 29 Oct - 0:29
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Xena avait toujours l’impression de marcher sur un fil aussi fin qu’une lame de rasoir, avec cette sensation étouffante de savoir qu’à tout moment, elle pouvait basculer d’un côté ou de l’autre. De ce fait, Xena était rarement à l’aise ou détendue. Même en dormant, une partie d’elle restait sur le qui-vive, prête à dégainer à n’importe quel moment. L’instinct de survie. La peur, encore, toujours, tapie au fond d’elle… Alors, quand elle baissait un peu sa garde, c’étaient tous ses voyants internes qui viraient au rouge, avec sirène d’alarme à l’appui. Et avec Callahan chez elle, elle sentait chacune de ces petites loupiotes se mettre à s’agiter chacune leur tour. Quelque chose ne filait pas droit dans son petit quotidien parfaitement millimétré et Xena sentait le trouble monter en elle.
Et pourtant, malgré cette sensation désagréable de ne rien contrôler, elle ne pouvait faire autrement que de se laisser aller. Après tout, avec une personnalité comme Finn, difficile de se préparer et de préparer ses réponses. On ne le prévoyait pas, ce type, on le subissait. Mais ça n’impressionnait pas Xena. Ses timbrés, elle en avait connu un paquet, en côtoyait encore certains. Ce n’était qu’un de plus sur une longue liste, au fond.
Un nouveau sourire étira ses lèvres et elle manqua de rire devant la réplique de Finn. Xena se découvrit soudain une brusque envie d’asticoter Finn, parce qu’il râlait comme un enfant, parce qu’il boudait, purement et simplement, et qu’au lieu de lui taper sur les nerfs, ça la faisait ricaner. Quel gosse. Et ça se disait mafieux.
- Si tu le dis, se contenta-t-elle de répondre, reprenant ses distances.
Et dire que c’était avec ce type qu’elle était en train de passer un marché… Car c’était bien ça qui se profilait : Finn lui proposait un plan. Il n’y avait pas véritablement de contrepartie, mais, après tout, n’était-elle pas en train de le soigner ? Elle leur avait offert un abri temporaire… Xena avait fait sa part, en un sens. Maintenant, elle voulait trouver Frédéric. Le retrouver et le faire payer. Et ça, Finn semblait le comprendre. Peut-être un peu trop, d’ailleurs, mais qu’importe : Xena se laissait déjà bien trop avoir par cette gueule d’ange, pas la peine de s’enfoncer là-dedans en essayant de comprendre ce qu’il avait dans la tête.
Tout ce que Xena entrevoyait, maintenant, c’était une chance d’obtenir enfin ce qui hantait ses jours et ses nuits. Elle avait rêvé de vengeance depuis sa plus tendre enfance, depuis qu’elle avait vu son sang couler sur le carrelage blanc de cet appartement maudit pour la première fois, depuis ce jour où sa mère avait tenté de s’interposer, en vain, et que Xena avait dû rester immobilisée pendant plus d’une semaine. Les bleus, les fractures, les points de sutures… Tout cela, elle le ferait payer. Et pour les souvenirs, pour les cauchemars, pour tout ce qui ne partirait jamais vraiment, elle le tuerait. Oui, elle le tuerait enfin.
Mais avant, il fallait mettre la main sur lui, et, en écoutant Callahan, une pensée naquit dans l’esprit de Xena et son visage s’assombrit.
- Je sais pas s’il partira. Tu saurais pas si… Est-ce que… des choses le retiennent, ici ? demanda-t-elle, hésitante.
Onze ans qu’elle avait quitté le monde moldu. Onze ans sans prendre de nouvelles, sans essayer de revenir. Elle se fichait bien de Frédéric et elle n’avait jamais eu d’amis là-bas. Mais… Et sa mère ? Etait-elle toujours vivante ? Frédéric avait-il fini par la tuer sous les coups ? Avait-elle fui ? Xena nourrissait une grande rancœur à l’égard de sa mère, mais rien qui n’égalait la haine qu’elle vouait à Fred. Non, à vrai dire… S’il y avait bien une personne pour qui elle avait un peu d’amour, c’était bien Evelyn. Mais elle la détestait tellement, d’un autre côté… Méritait-on vraiment d’être aimé quand on ne faisait rien pour protéger sa vie et celle de son enfant ?
Les yeux pleins de fantômes, Xena détourna le regard.
- Enfin, peu importe. Retrouve-le et on verra bien.
Elle balaya de son esprit ces réflexions trop encombrantes et retrouva un certain aplomb. Devant Callahan, elle ne pouvait pas se permettre de flancher. Xena laisserait les ténèbres l’envahir une fois qu’ils seraient partis.
- Ah ça… Gueule d’Ange oubliera pas de si tôt celle qui lui a refait le portrait, c’est mignon, répliqua-t-elle, moqueuse.
Ça suffit, qu’est-ce que tu fiches ? Reprends-toi, par Morgane.
Et pourtant, Xena finit par baisser de nouveau sa garde, tendant ses mains à Finn pour qu’il les observe. Elle est tendue. La seule personne dont elle accepte le contact, c’est Reha. Même Nobby a du mal à approcher la bête de trop près. Si seulement elle n’avait pas si mal… Et pourquoi le laissait-elle approcher, au juste ? Qu’est-ce que ce type était en train de lui faire ? Un lavage de cerveau ? La voilà qui se confie, qui parle. Et soudain, elle a peur, peur d’où ça pourrait la mener, de ce que ça pourrait faire naître, toute cette affaire.
Xena dut se faire violence pour ne pas retirer brutalement ses mains. Elle avait un deal, maintenant. Autant instaurer un climat de confiance avec Callahan, histoire qu’il ne la liquide pas avec Fred. Mais, à moins qu’elle ne se trompât totalement, cela ne semblait pas être son intention. Au contraire, voilà que lui aussi se confiait. Décidément… Il formait un beau duo de bras cassés.
- Ça devrait aller. Un peu de magie et je pourrai reprendre le taff à la première heure demain… répondit-elle en bougeant doucement son poignet. Merci.
Il désigna alors son arcade sourcilière et Xena hésita un instant. Et puis, au fond…
- Allez, vas-y, on est plus à ça prêt, soupira-t-elle.
Elle se tourna vers lui, fit venir à elle tout le nécessaire, le stérilisa et le laissa faire. Elle réalisa alors, une fois qu’il commença le travail, que Finn était beaucoup trop proche. Et elle ne pouvait rien faire d’autre que le regarder, droit dans les yeux.
Le temps lui parut infiniment long. Mais… D’un autre côté… A bien y penser…
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Dim 1 Nov - 18:22
There will be blood
Xena & Finn
Il y aurait de quoi rire, sans doute, vu de l’extérieur. Callahan est à présent dans un état un peu meilleur que celui de Xena, mais pas de beaucoup. Ils forment en fait un drôle de duo, tentant manifestement de dialoguer alors même qu’ils ne se comprennent que mal et qu’il ne faudrait pas beaucoup pour qu’ils se remettent à se battre. Pourtant, pourtant, une fois les armes déposées, ils semblent se comprendre, au moins un peu. A minima, cette fille intrigue Finn. Dans ce qu’il comprend de sa relation avec son père, il retrouve une part de ce qu’il a vécu avec le sien, et surtout avec Rory. Sans doute le vit-il avec plus de détachement, du moins le croit-il : en vérité, son enfance traumatisante a façonné toute sa personnalité, de son désintérêt pour les autres à sa volonté de se construire un clan, une bande, dont il serait le chef et qui le respecterait. Les deux idées sont peut-être contradictoires et paradoxales, mais elles survivent en lui sans problème. Ses intérêts, son fric, la fascination qu’il peut avoir pour les gens, voilà ce qui compte : la vie des autres, ce qu’ils font, non. Ainsi le marché lui semble compatible : lui, il récupère son argent, et Xena aura ce qu’elle veut. Qu’elle massacre Fred Hart ? Bah, pas son problème, il ne voit pas pourquoi il aurait de l’empathie pour ce type, qui a essayé de le blouser, et qui a été capable de cogner une gosse. Au fond, c’est peut-être ça qui l’emporte, malgré ce qu’il dit ; la souffrance de la jeune flic, il la connait bien. Il a la même haine envers Rory, alors s’il peut aider quelqu’un à faire de même…Quand bien même il n’a pas beaucoup d’information sur Frédéric et que la question de Xena le laisse perplexe. Il faut dire que Finn ne s’est jamais intéressé au père de la jeune femme et qu’il n’a jamais vu en lui qu’un foutu mauvais payeur et un lâche. « Non, du tout. Je peux chercher, cela dit. Tu penses à quelqu’un en particulier ? » La réaction de la jeune femme, qui semble vouloir éviter le sujet, l’intrigue un peu, mais il n’insiste pas, ayant l’impression d’être tombé sur un sujet douloureux sans comprendre pourquoi, et le mafieux ne veut pas relancer le conflit pour rien. Il note cependant mentalement de se renseigner lorsqu’il cherchera à retrouver Fred, ça ne devrait pas être compliqué, et se contente d’approuver à son tour.
Le deal conclut, la discussion s’engage, plus ou moins bon enfant. Il faut dire que si Finn est calme il n’est jamais capable de renoncer à la provocation et qu’il s’amuse bien, tout compte fait, de la situation. Si bien qu’au final, ce qui se voudrait être une pique devient dans son esprit un compliment et qu’il rétorque avec un sourire : « Je suppose que c’est flatteur. Je te retourne le compliment. T’es plutôt mignonne quand t’es pas occupée à me montrer les crocs. » Est-il conscient de l’effet qu’il pourrait avoir sur Xena ? Peut-être. En joue-t-il ? Sûrement un peu. C’est dans sa nature, après tout, de plaire, de séduire, peut-être aussi de profiter des gens. Pour autant, il ne propose pas – à vrai dire jamais – aux gens de s’occuper d’eux ; cela, c’est sans doute plus inédit.
C’est que Xena l’intrigue, encore, peut-être, et puis elle l’a aidé. Alors il se sent obligé de lui rendre la pareil. Il y a peut être la conscience diffuse qu’ils se ressemblent plus qu’ils ne le croient ou ne veulent bien le dire, aussi, et qu’ils sont dans le même camp face à Frédéric. Peut-être est-ce pour ça qu’il lui force un peu la main en offrant son aide. Un moment, il songe à lui demander ce qui lui prend lorsqu’elle manque de retirer ses mains, mais comme elle le laisse achever, l’acteur n’en dit trop rien. Il n’a jamais été patient, mais il a eu l’occasion de tester le caractère de Xena lorsqu’on la braquait ou qu’on la brusquait, et l’acteur n’a guère envie de récolter de nouvelles blessures. Poursuivant son travail patiemment, il attend qu’elle acquiesce en préparant le fil, avant d’avertir : « Ça va te faire mal, je pense. » De son point de vue, ce n’est pas trop mal, quand bien même il préférait une proximité induite par autre chose que cet acte pseudo-chirurgical et qui tient plus de la boucherie artisanal. Un instant, sa main s’attarde sur sa joue alors qu’il inspecte son œuvre, murmurant avec un brin de compassion : « Chut, ça va, c’est fini, ne me mords pas. Tu devrais essayer un sort ou une potion pour la douleur. Et aller voir un médecin. »
Pourquoi persiste-t-il à donner ce conseil ? Bonne question. Après tout, c’est une grande fille : Xena saura bien se débrouiller toute seule. Alors, reprenant son attitude détachée, il s’éloigne, avec un geste impérieux pour Rafa :« Bon, on décanille, je suppose qu’on a assez trainé dans tes pattes. Je te tiendrais au courant. » Une question lui vient soudainement, alors qu’il s’apprête à ouvrir la porte, Rafa sur les talons. « Comment je te contacte, d’ailleurs ? » Ce dernier, muet jusqu’à là, mais semblant résigné, lance d’un ton blasé : « Je peux envoyer un hibou. » Jetant un regard interrogateur à la jeune femme, Finn la consulte de quelques mots : « T’es d’accord ? Bon. Va pour ça. » Au moment de franchir la porte, il se retourne avec un sourire : « Ciao, Xena. A bientôt. » Finn n’est pas mécontent de lui, alors qu’ils regagnent la sortie du Chemin de Traverse. Ça n’a pas tant tourné au vinaigre que ça et s’il ne se trompe pas, il reverra bientôt son argent, tout en s’étant trouvé une potentielle alliée – reste simplement à en convaincre Xena.
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Xena Hart
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#Sujet: Re: There will be blood + Xena Dim 1 Nov - 20:43
There Will Be Blood
ft. Finn Callahan
Le jour où Tobias était venu annoncer la vérité à Xena, cette dernière n'avait que seize ans. La décision fut pourtant rapidement prise : elle ne remettrait jamais les pieds dans cet appartement maudit où vivait Frédéric. Aux vacances qui avaient suivies, elle avait fait ses valises et avait passé les deux semaines suivantes dans un petit studio que possédait Tobias. Elle n'était jamais revenue dans le monde moldu depuis ce jour. Pourtant, elle avait souvent regardé en arrière. Car il y avait bien une chose qu'elle avait laissé derrière elle : sa mère. Evelyn n'avait pas été exemplaire et sa fille lui en voulait de tout son coeur. Seulement... s'il y avaient des souvenirs un peu heureux que Xena conservait de son enfance, c'étaient ceux qui concernaient sa mère.
Alors elle posa la question, mine de rien. Puis elle balaya ces considérations d'un vague geste de la main.
- Non, personne.
Il y avait des limites à ne pas dépasser, et elles étaient là.
La conversation s'allégea ensuite considérablement, créant le plus grand trouble chez Xena. Pas qu'elle n'aimait pas piquer Finn - c'était même plutôt le contraire - mais elle n'avait pas l'habitude d'être aussi familière avec quelqu'un. Ou, du moins, pas aussi vite. Combien de temps lui avait-il fallu avant de se sentir à l'aise avec Nobby, ou encore Reha ?
Les choses ne s'arrangèrent pas quand Finn répliqua, de façon inattendue. Xena avait cherché à l'irrité et voilà qu'il prenait sa remarque comme un compliment. Au mot "mignonne", une sorte d'explosion électrique traversa brusquement la jeune femme et elle piqua un fard, sans même s'en rendre compte - ce n'était pas souvent que ses joues se coloraient de cette façon.
- B-Boucle-la, Callahan ! s'exclama-t-elle.
Non mais qu'est-ce qui lui prenait à ce type ?! Il prenait beaucoup trop ses aises, ça devenait du grand n'importe quoi. Il l'aidait à se remettre sur pieds, puis elle le fichait dehors à grands coups de savates ! Voilà, oui. Mieux valait se concentrer sur les soins. Alors elle lui tendit ses mains, réticente, puis elle le laissa faire. Elle le laissa faire aussi pour les points de sutures, respirant plus lourdement sous la douleur provoquée par l'aiguille. Voilà juste ce qu'il lui fallait pour reprendre ses esprits...
Et puis, une main sur sa joue, une douceur chaude. Xena, qui avait fermé les yeux sous l'élancement que lui provoquait son arcades, les rouvrit brusquement. Elle ouvrit la bouche, prête à feuler contre celui qui grignotait peu à peu son espace vital, mais Finn lui coupa l'herbe sous le pied. Interloquée, elle se tut un instant.
- Tu me prends pour une gamine ? finit-elle par répliquer, s'éjectant presque de son siège pour mettre de la distance entre eux. Contrairement à toi, Callahan, j'ai l'habitude de la magie.
Elle tremblait. Mais cela n'avait plus rien à voir avec la douleur - plus vraiment.
Et puis, en un tourbillon, les voilà sur le départ. Xena les regarda se lever, parler de hiboux, prendre leurs clics et leurs clacs. Elle hocha vaguement la tête, bras croisés, tentant de maintenir une certaine attitude. Qu'ils s'en aillent, par Morgane !
- Oui, c'est ça. Ciao, Callahan !
Et elle claqua la porte. S'y adossa. Un, deux trois. Un coup de baguette fendit l'air et la trousse de soin alla se ranger tandis que Xena montait quatre à quatre les escaliers jusqu'à l'étage.
Elle avait besoin d'une douche. Une bonne grosse douche. Pour enlever toutes traces du passage de Callahan ; les traces qu'elle portait encore à même la peau.