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#Sujet: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Lun 2 Nov - 22:06
Blood, Sweat And Tears [FB]
ft. Finn Callahan
Le soleil se couchait sur le petit quartier résidentiel mais Xena ne le voyait pas. Assise sur le rebord de la fenêtre, une cigarette se consument entre ses lèvres, elle fixait le portail de son petit jardin sans le voir. Son esprit était à milles lieues de l’instant présent. Depuis quelques temps, ça arrivait de plus en plus fréquemment. Depuis que Frédéric avait fait un retour explosif dans sa vie, pour être plus précise. Ses nuits – déjà très agitées en temps normales – étaient devenues des concentrés de son passé, comme si les fantômes qui n’avaient pas pu l’assaillir la journée patientaient gentiment jusqu’à ce que la nuit tombe pour la tourmenter. Xena était fatiguée, tendue, à bout de nerf. Elle se tuait au travail, dans ses missions pour l’Hydre, espérant que la fatigue l’emporterait dans un sommeil sans rêve. Ça ne fonctionnait de toute évidence pas.
Alors l’impatience remplaçait petit à petit ce combo explosif de colère, de peur et de fatigue. Combien de temps Callahan comptait-il encore la faire attendre ? Cela faisait plusieurs semaines qu’il avait disparu des radars, maintenant. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire pour que ça lui prenne autant de temps ? Xena avait envie de partir retourner le monde moldu pour mettre la main sur Frédéric. Mais elle se forçait à attendre. Elle ne connaissait plus le monde moldu, elle ne savait plus où habitait Frédéric et elle n’avait pas les moyens de se renseigner. Foncer dans le tas ne l’aiderait pas. Mieux valait laisser Finn s’en charger : s’il avait été capable de la retrouver elle, de l’autre côté de la barrière, mettre la main sur l’autre enfoiré serait un jeu d’enfant. Du moins l’espérait-elle.
Soufflant la fumée qui encombrait ses poumons, Xena écrasa sa cigarette dans le cendrier. Elle était déjà en train d’en tirer une nouvelle de son paquet quand un mouvement attira son attention dans le ciel. La jeune femme releva la tête et regarda le hibou voler jusqu’à elle et se poser sur le rebord de la fenêtre, la fixant de ses yeux jaunes. Elle lui rendit son regard un instant, perplexe. Xena ne connaissait pas cet oiseau… Se pouvait-il que… ?
Cigarette entre les lèvres, la jeune femme ouvrit la fenêtre et le volatile s’avança vers elle, tendant docilement la patte. Xena n’avait jamais aimé ces bestioles, aussi récupéra-t-elle le message du bout des doigts. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine, suivie du battement d’ailes de l’oiseau qui ne la lâchait pas d’une semelle. Elle ouvrit l’enveloppe d’un coup de couteau.
Son rythme cardiaque augmenta alors de façon fulgurante. Les mains tremblantes, elle alluma sa cigarette, lisant le message. Finn avait trouvé Frédéric. Finn lui donnait rendez-vous, ce soir même. Sur les docks, tard dans la nuit. Xena regarda l’heure qu’il était. Elle avait encore beaucoup trop de temps devant elle. Tant pis. Si elle avait fait preuve de patience jusqu’ici, elle pouvait bien attendre encore un peu. Ce n’était pas ce que lui disait sa respiration chaotique et les vagues d’adrénaline qui la traversaient, mais que pouvait-elle y faire, de toute façon ? Toute cette situation ne dépendait pas d’elle et, même si elle détestait ça de tout son être, elle ne pouvait rien y faire. Xena ne pouvait que compter sur Finn, et ça l’exaspérait.
La jeune femme ne prit pas la peine de faire venir à elle un nouveau parchemin. Elle recopia l’adresse, griffonna un « je serai là » sur la lettre de Finn et renvoya le hibou. Xena monta ensuite à l’étage : il lui fallait une tenue moldue. Une bonne vieille tenue moldue. Si elle n’avait jamais vraiment adopté le style des sorciers, Xena avait pourtant été obligée de s’adapter, au moins un peu. Dans son armoire, les robes de sorciers côtoyaient les jeans et autre pantalons, tee-shirt, pulls, tous des vestiges de son ancienne vie. Elle observa un temps le choix qu’elle avait. Puis elle arrêta son choix sur un tee-shirt, un pantalon et sa paire de Rangers. Elle allait refermer la porte quand son attention s’arrêta sur un éclat faible qui émanait du fond de son armoire. C’était une énorme veste en cuir, sûrement trois fois trop grande pour elle et usée jusqu’à la couenne, qui avait retenue son attention. Cette veste, elle l’avait volée à quelqu’un dont elle ne souvenait désormais plus le visage et, par Morgane, qu’est-ce qu’elle avait pu la porte… C’était toute son adolescence qui se trouvait dans cette veste.
Brusquement, Xena l’arracha de son ceintre et claqua la porte de l’armoire. Elle n’avait plus de temps à perdre.
***
La nuit était tombée depuis longtemps quand Xena arriva enfin sur les docks. Son humeur n’était pas au beau fixe. Foutus moldus, foutue ville, foutu Finn ! Elle n’y connaissait rien, elle ! Trouver ce fichu endroit avait été un parcours du combattant. La jeune femme n’avait cessé de faire demi-tour, de se tromper, de changer de direction. Par Viviane toute puissante, elle avait bien fait de partir en avance ! Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour être à l’heure, mais désormais, elle pensait avoir trouvé. Nouveau coup d’œil sur les indications, coup d’œil autour d’elle. Oui, ça devait être là.
Et en effet, alors qu’elle regardait autour d’elle, elle vit soudain une ombre se détacher des ténèbres. Un instant, Xena crut discerner Finn, mais non. C’était l’autre. Comment s’appelait-il déjà ? Raja ? Rafa ? Oui, Rafa. Elle s’avança vers lui.
- La prochaine fois, pensez à fournir un plan avec la lettre. Je suis pas d’ici, je vous rappelle, lâcha Xena en guise de bonjour. - Z’avez réussi à trouver, non ? répliqua-t-il avec un haussement d’épaule. Regardez, je viens même vous guider jusqu’au bon hangar. Le patron nous attend déjà avec notre invité.
Xena sentit un poids lui écraser les épaules mais elle n’en laissa rien paraître. Heureusement qu’il faisait nuit : elle s’était sentie pâlir. Alors voilà, c’était le moment. Est-ce qu’elle était prête ? Sûrement pas. Est-ce qu’elle le serait jamais ? Non plus. Alors elle emboîta le pas de Rafa et le suivit sans un mot. Il la guida à travers un bazar sans nom de caisses, bâches, morceaux de bateau et, bientôt, ils arrivèrent dans la pièce où se trouvait Finn.
Le hangar était immense et vide. Il y avait juste une table à gauche de l’entrée, quelques chaises et une grosse caisse dans un coin. La nuit régnait partout. Partout, sauf au centre. Un long câble pendait du plafond avec, au bout, une ampoule à nue. Il y avait deux autres semblables un peu plus loin, mais ils étaient éteints. La lumière projetée par ce câble formait un cercle très net de lumière crue à même le sol.
Ce que Xena vit en premier fut Finn, à contre-jour. Elle ouvrit la bouche pour le saluer, ou envoyer une pique, ou n’importe quoi d’autre qu’elle aurait pu dire, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Ses yeux venaient de se poser au centre du cercle de lumière.
Dernière édition par Xena Hart le Mar 5 Jan - 23:12, édité 2 fois
Finn Callahan
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Dim 8 Nov - 22:06
Blood, sweat & tears
Xena & Finn
Un regard à gauche, un regard à droite, et puis Finn traverse la rue, le col relevé. Sur les docks, il est à aussi à l’aise qu’au Simpson ou à une réception hollywoodienne. L’envers du décor, c’est son monde. Moche, humide, rouillé et surtout dur. Où il faut être capable de survivre, et donc de tuer le premier. Le mot représailles et le mot vendetta y signifient réellement quelque chose. Cela convient à Callahan, au fond. De son point de vue, alors qu’ils font la même chose que bien des révolutionnaires et des gouvernements, ils sont plus honnêtes, quand bien même la plupart des systèmes établis le classent dans l’illégalité : au moins eux sont honnêtes. Quand on lui cause un affront, il tue en représailles, pour se maintenir à sa place dans la chaine alimentaire et dans la hiérarchie de ce système illégal parallèle qu’est la mafia. Mais les gouvernements font la même chose, du point de vue de Callahan. Au moins lui ne se cache pas derrière de grands prétextes, il assume que ce soit son intérêt personnel.
Rafa surveille d’un œil sceptique un Frédéric Hart a l’air passablement défait lorsqu’il passe la porte du hangar. Ce dernier a vu bien des exécutions, ce ne sera pas la première ni la dernière, mais elle a tout de même une saveur particulière. Observant l’homme avec un dégout manifeste, l’acteur retire sa veste, l’abandonnant dans un coin, et allume une nouvelle cigarette avant de lancer à son second : « Trouve moi un hibou, on va lui écrire. Elle sera contente d’apprendre ça. » Elle, évidemment, c’est Xena Hart. Habitué aux obsessions de son patron et à ses sautes d’humeurs, Rafa, un peu blasé, n’a pas relevé l’acharnement anormal que Callahan mettait à retrouver Fred Hart, comme si cela avait pris le dessus sur tout. Il y a là plus qu’une histoire d’argent, même si Finn n’en dit rien et qu’il n’a manifestement pas l’attention de s’expliquer, sinon en l’assommant de détails sur Xena Hart, comme il l’assommait de détails et d’élucubrations sur Eve Talbot avant qu’il ne s’en désintéresse – ce qui ne va pas durer, et même dépasser la simple toquade, au grand désespoir de Rafa, qui heureusement ne possède pas de don d’ubiquité.
Au lieu de quoi ce dernier se contente de demander : « Et lui, on en fait quoi ? » Callahan laisse planer le doute un instant, pensif derrière sa cigarette, peut-être par pur sadisme envers Frédéric qui les écoute, attaché sur sa chaise, l’air de plus en plus inquiet. « Eh bien, on va lui demander où est mon argent. » Lance-t-il d’un ton guilleret, en homme qui n’a pas perdu le sens des affaires, et comme si toute cette histoire n’était qu’une partie du business. Puis, toujours aussi joyeusement. « Et puis on va organiser des retrouvailles familiales réjouissantes. Pas vrai, Fred ? » L’autre parait avoir du mal à comprendre, car il murmure : « S’il vous plait, s’il vous plait…Je suis désolé, je suis… » Finn, qui déballe le matériel qu’il a amené, suspend son geste au dessus d’un scalpel. Brutalement, il se retourne, et avec un rire sauvage, lance : « Non mais, Fred, tu penses vraiment que si tu t’excuses, tu vas sortir d’ici vivant ? Tu rêve, mon pote. Ce n’est pas une question d’argent… Voilà qu’il chiale. Allons bon. Mais tu t’attendais à quoi ? C’est le risque, quand on fait ça, mon gars ! Moi, tout ce que je peux te proposer, c’est d’éventuellement abréger tes souffrances. Sinon je peux plus rien pour toi. » Puis, il se ravise – un cran d’arrêt ira tout aussi bien.
Des heures plus tard, en bras de chemise, il sait au moins où est son argent et a envoyé Slim le chercher. Fred n’est plus très frais – c’est une chose qui peut arriver, lorsqu’on n’a plus d’ongles parce que quelqu’un vous les a arraché – mais Callahan doute que Xena s’intéresse à ce genre de détail lorsqu’elle arrive finalement, accompagnée de Rafa. En bras de chemise, celle-ci étant tâché de sang, le chef du clan Callahan a l’air d’un boucher, mais son sourire est sincère : « Ah, on va pouvoir commencer. Salut, Xena. » Il y a quelque chose de différent chez cette fille. Quoi ? Peut-être est-ce le fait qu’au fond, il comprend comme elle fonctionne et ce qu’elle a vécu. Au fond, en voyant Fred, Finn ne voit que Rory et ses propres malheurs. Il y a peut-être le fait aussi que le mafieux a le sens du défi et qu’il est incapable de résister à un défi, et que l’idée d’apprivoiser cette fille lui plait, sans plus s’interroger avant sur ses motivations profonde. C’est sans doute aussi ce qui lui tire un sourire : « T’as vu, j’ai tenu parole ! » Qu’elle l’ignore, fixée sur Fred, le vexe un peu, même s’il sait au fond qu’elle n’est pas venue pour lui. Mais d’un autre côté, il sait aussi ce qui taraude Xena, ce qui conduit Callahan à l’attraper par le bras : « Eh, eh. Écoute, regarde moi deux secondes. T’es avec moi, là ? Te laisse pas bouffer par lui. » Il sait à quoi elle pense, il penserait sans doute pareil à sa place. Callahan, ayant le choix entre être constamment actif et joyeux ou passivement inactif et triste pour gérer ses angoisses et son propre traumatisme, a choisi de ricocher jusqu’à la folie entre les deux. La fixation de la flic, il la comprend tout à fait et ça l’inquiète. « Je te le laisse, t’en fais ce que t’en veux. Il m’a déjà dit où était l’argent. Mais me le fous pas trop en bouillie, c’est pénible à nettoyer après. » Simplement pragmatisme. Se penchant vers elle, il s’inquiète un instant : « Ça va aller ? Je reste dans le coin de toute façon. » Puis il recule. Après tout ce n’est son problème. Dans son dos, Finn entend Fred paniquer : « Vous allez pas me laisser tout seul avec elle, si ? Elle va…elle va me faire du mal ! Faites pas ça, je vous en prie ! Xena… » Il hausse les épaules, impassible : « Oh, je crois bien que si, Fred. Moi j’ai mon fric, elle peut faire ce qu’elle veut. Après tout, les gens l’ont bien laissée toute seule avec toi. »
(C) CANTARELLA.
Xena Hart
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Mar 5 Jan - 23:07
Blood, Sweat And Tears [FB]
ft. Finn Callahan
Ce fut… comme un trou noir. Comme si ces yeux avaient aspiré son âme pour la ramener plusieurs années en arrière. Elle avait l’impression de réentendre les cris qui lui brûlaient autrefois les tympans, de sentir de nouveau chaque coup déchirer sa peau, broyer ses muscles, ses os, comme si elle n’était qu’une marionnette en bois entre les mains d’un titan. Un instant, elle se sentit rapetisser, se recroqueviller sur elle-même, redevenir l’enfant qu’elle avait été. Elle bascula dans le vide et son cœur cessa de battre. Plus rien n’existait, plus rien ne compter. Il n’y avait même plus de haine, juste un cauchemar éternel, un cauchemar qui n’avait jamais cessé, au fond, et qui se nourrissait d’elle, de ce qu’il avait fait d’elle…
Et puis il y eut cette main sur son bras, et tout cessa. Ce fut comme si, brusquement, Xena réintégrait son corps, et elle croisa le regard de Finn, s’y accrochant comme elle le pouvait. Elle ne comprit pas bien ce qu’il lui dit, mais elle saisit l’idée générale. Elle hocha vaguement la tête, le brasier se rallumant brusquement en elle. Elle était pitoyable…
- Ça va aller, souffla-t-elle en ôtant sa veste. Ça va aller…
Xena ne parlait plus à Finn, pas plus qu’à elle-même… Elle était dans une sorte d’état de fascination répugnante qui semblant augmenter de façon exponentielle quand son regard tomba de nouveau sur Fredéric Hart. Instinctivement, elle posa sa main sur le bras de Finn et serra, autant pour se contenir que pour trouver un soutien en lui – même si elle n’avouerait jamais une telle chose.
Une seconde après, elle enleva sa main.
- On verra bien ce que ça donnera, mais je te garantis rien, murmura-t-elle.
Elle lui lança un regard un peu voilé, puis ricana faiblement.
- On pourrait presque croire que tu t’inquiètes pour moi, Joli-Cœur.
Elle reporta ensuite son attention sur Frédéric. Immédiatement, tout en elle s’agita, comme si sa rancœur prenait forme et tentait de ressortir par tous les moyens. Sous son tee-shirt, tous ses muscles se tendirent, saillant sous sa peau ; ses nerfs étaient à vifs. Mais elle ne courut pas, ne se précipita pas comme elle l’avait pensé. Tant qu’elle était dans l’ombre, elle pouvait encore se cacher. Une fois dans la lumière….
Elle s’avança vers le centre de la pièce.
Frédéric n’avait pas tant changé que ça, mais ces onze dernières années avaient marqué son visage, c’était indéniable. Il semblait vieux, et faible. Et pourtant, ces yeux… Ces yeux noirs, et furieux, et…
Garce ! Tu vas voir c’que tu vas prendre !
Enfin, la haine la submergea. Xena sentit cette sensation si familière s’emparer d’elle, lui embrasant la poitrine, brouillant ses pensées. Oui, voilà, elle ne voulait plus penser, plus réfléchir. Elle voulait juste hurler et cogner.
Mais qui était ce type qui geignait et pleurait, prostré devant elle, au juste ? C’était ça, le montre de sa vie ? Celui qui l’avait réduite au néant ? Celui qui l’avait cogné si fort qu’elle avait souhaité mourir pour que ce calvaire cesse enfin ? Ce type était vraiment celui qui avait fait d’elle le pauvre pantin disloqué qu’elle était aujourd’hui ?
Une vague de dégoût la submergea. Elle se détestait d’avoir été si faible face à cette vermine.
Finalement, elle entra dans le cercle de lumière, s’arrêta au bord et baissa les yeux sur sa silhouette voûtée. Elle ne l’avait jamais vu sous cet angle ; elle avait toujours observé cet homme d’en bas, depuis le sol sur lequel il la tabassait… Quel changement.
- Alors… comme ça, tu te souviens de moi… Onze ans plus tard…
Il leva les yeux vers elle et Xena eut envie de cogner. Elle lut la peur, la douleur dans ces yeux, mais aussi… Cette haine inébranlable, cette fureur noire qui était la seule chose qu’il lui avait transmise. Son corps se crispa encore davantage face à cette vision d’horreur.
- Xena… C’est pas ce que…
Le coup partit. Un instant, Fred, sembla suspendu dans les airs, avant de s’écrouler au sol. Avec une force quasi surhumaine, Xena agrippa son col et le souleva pour l’obliger à la regarder dans les yeux.
- J’espère que t’as eu mal, parce qu’on fait que commencer, siffla-t-elle.
Un filet de sang glissa alors le long de la lèvre de Frédéric tandis que ce dernier esquissait un sourire aigre et perfide. Une créature monstrueuse rua de rage dans la poitrine de Xena.
- Espèce de garce… Mon seul regret, c’est de pas t’avoir cogné un peu plus pour t’apprendre où est ta place…
Et soudain, ce fut rouge. Tout disparut et il ne resta plus que cet écran carmin sur ses yeux et la douleur dans ses mains. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Avait-elle mérité cette haine ? Elle n’était qu’une enfant, par Morgane ! Innocente, et vulnérable ! Pourquoi ?! Pourquoi avait-il fallu qu’il soit celui qu’elle avait appelé « papa » ?! Pourquoi avait-il fallu que sa mère soit si lâche ?! Pourquoi avait-il fallu qu’elle naisse dans un tel monde ?!
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Mar 12 Jan - 22:17
Blood, sweat & tears
Xena & Finn
« Moi ? Non, je crois pas. Fais juste gaffe à toi. » Finn a un gros rire en le disant, rassurant et joyeux, le genre qui ressemble à un aboiement. Mais ses sourcils froncés le contredisent, parce qu’il est vrai qu’au fond, il s’inquiète pour de bon pour Xena. La compassion est une faiblesse, un défaut, une perte de temps : le monde ne s’est jamais arrêté pour prêter attention à lui et les gens utilisent cela. Vulnérable. Parler et se soucier des gens rend vulnérable. Son indifférence face à la cruauté et au sort du monde est une armure ; mieux vaudrait continuer à feindre divers sentiments. Maitrisables, utilisables, logiques. Mieux vaudrait considérer Xena Hart comme une simple possibilité : il est toujours avantageux d’avoir dans sa poche une flic de la police magique qui vous doit un service, après tout.
Mais c’est trop tard, songe Finn de par lui-même. Ils se comprennent l’un et l’autre, même sans vraiment parler. Du moins lui comprend Xena. Sa colère face à la présence de Fred dans ce hangar le renvoie à la sienne. Quelque part, plus profondément enfouie se niche la douleur, dont il ne parle pas. Il connait les coups, la rue, la haine. Il sait à quel point tout est dévastateur. Car au fond lui aussi n’est que ça, une boule de colère. Elle prend bien des formes : souvent maitrisée et familière, polie par le temps, partie de lui en constant mouvement et qui ressort sous la forme d’une joie confinant à la folie furieuse ; aiguisée comme une lame prête à couper dans le vif tout obstacle ; parfois comme un genre d’étoile, irradiante de haine dans toutes les directions, le laissant vide et amorphe, incapable du moindre mouvement. Dire qu’il n’a pas de compréhension, pas d’empathie, pour Xena, serait mentir. Ce qu’il lui offre, c’est peut-être ce qu’il voudrait et ne peut pas avoir : sa vengeance envers Rory, parce que la terreur et l’angoisse sont trop grandes quoiqu’il dise et que alors même qu’il l’a eu devant lui, il n’a rien réussi à faire. Mais il le voudrait, pourtant. Il se demande si ça l’apaiserait. Cela apaise-t-il Xena, se demande d’ailleurs le mafieux avec curiosité, la regardant d’un œil distant alors que la pluie de coups s’amorce ? Est-ce qu’il est possible de rendre coup pour coup, dans un tel combat, si inégalitaire ? De faire payer la malveillance pure, celles des dingues comme Rory ou Frédéric ? Et est-ce que ça pourrait changer quelque chose ? Simplement les apaiser, ou leur faire savoir, prendre conscience, qu’on ne peut pas être un monstre sans qu’un jour les victimes ne se révoltent et ne vous fassent bouffer vos dents ?
Bien sûr que non, lui souffle une voix amère. Tu sais bien que non. Tu voudrais réussir, passer à autre chose, avoir une bonne vie. Mais c’est de la spéculation. Tu mourras dans ton sommeil ou d’un coup de couteau et tu laisseras tout inachevé. Mais c’est aussi de la spéculation. Pour le moment, Finn n’a pas trop d’espoir pour lui-même. Indifférent aux cris, absent, ses mains se crispent lentement sous l’effet d’une colère et d’une tristesse mal maitrisée. Il voudrait hurler, mais rien ne sort. Il faut la voix de Rafa pour le ramener à la réalité. « Vous allez vraiment la laisser le tuer ? Pas que ça me dérange, je sais qu'il faut qu'il paye et qu'on doit s'en débarrasser pour l'exemple, mais la bouillie, c'est un peu chiant à nettoyer... » Finn cligne des yeux lentement, essayant d’analyser la situation – il y a du sang, beaucoup de sang, et il connait cela, il y a des cris aussi, il l’a déjà vécu et… « Non parce que c’est vraiment moche, là, croyez pas qu’il faudrait l’arrêter ? » Il secoue la tête, moins en signe de dénégation que pour reprendre contact avec la réalité. Un cri plus fort que les autres lui fait relever la tête, sans plus, et c’est d’un ton pensif que Callahan lance : « L’arrêter ? Je suis pas sûr qu’on puisse, Rafa. Là où elle est, elle est difficile à atteindre… »
Pourtant, à bien y regarder, même lui est mal à l’aise. Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ? Est-ce que ça exorcise quoique ce soit ? Ou est-ce encore ce que le monstre avait prévu ? Est-ce qu’après cela elle fera confiance aux gens, qu’elle se calmera, sera plus ouverte ? Est-ce qu’après ça elle souffrira moins ? Est-ce que la colère disparaitra ? Non, ça ne change rien, et il s’en doute. Incapable de mener cette réflexion pour lui-même, Finn se rend bien compte qu’en faisant ça, Xena se fait plus de mal qu’autre chose, quand bien même Fred Hart a sans doute mérité son sort. Il y a quelque chose de malsain dans cet acharnement, et même lui finit par vouloir y mettre un terme : « Bon, on va arrêter ça. » Sautant de la caisse où il est assis, Callahan se dirige droit sur eux : « Xena, ça suffit maintenant. » Pas de réaction. La jeune femme ne semble même pas le remarquer, alors le mafieux l’attrape par le bras, essayant de la faire reculer : « Eh, t’entends ce que je dis ? » Le coup de poing qu’il prend dans la mâchoire le fait reculer d’un pas : « Eh ! Putain, mais… » Il vacille, se ressaisit, et avec force l’écarte de l’homme en sang à leurs pieds. Couverte de sang et hors d’haleine, la flic ne semble pas le reconnaitre : « Arrête, maintenant, arrête, lâche-le, il a son compte ! » Elle se débat un moment avant qu’il ne finisse par réussir à bloquer ses mouvements en l’attirant contre lui pour l’obliger à lui faire face : « Hey, hey…stop, regarde-moi, gamine, regarde-moi. » Il bataille encore un peu avec Xena finit par attraper son menton pour l’obliger à le regarder et déclarer fermement : « Il ne peut plus rien te faire, maintenant, c’est fini, tu m’entends ? » Essuyant un peu de sang sur son visage, il murmure : « C’est fini…c’est fini. Viens là. » Sans lui demander son avis, il la serre dans ses bras instinctivement, sans se demander pourquoi, espérant la calmer un peu, sous les yeux d’un Rafa proprement médusé : « Allez, viens, on sort, ça te fera du bien. »
L’une des portes du hangar donne sur les docks et l’un des bassins. Avec difficulté, Finn la fait coulisser dans un grand bruit de métal. Autour d’eux, personne, ce coin du port est désert. Quelques grues s’activent paresseusement à la reconstruction du port en partie détruit lors du Blitz, mais à part les mouettes qui volent en piaillant de loin en loin, ils sont tranquilles. La bassin renvoie une atmosphère d’abandon, qui apaise Finn. Effacés dans le smog, il devine la Tamise et les tours du pont. Il n’y a pas plus londonien que ce paysage, constate-t-il en s’asseyant sur le bord du bassin, avant de lui faire signe de le rejoindre. Allumant une nouvelle cigarette, il lui tend le paquet en silence, avant d’y ajouter un mouchoir en tissu : « T’as encore du sang sur le visage. Tiens. » Le silence s’installe ensuite peu à peu, et ils fument un moment en silence. C’est encore lui qui finit par rompre la glace, lançant prudemment : « C’était…quelque chose. Tu veux parler un peu ? »
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Xena Hart
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Mar 12 Jan - 23:53
Blood, Sweat And Tears [FB]
ft. Finn Callahan
Xena avait aimé le rire de Finn. Un rire puissant, violent, qui partait des tripes et remontait jusqu’à la gorge pour exploser en un million d’éclats dans les oreilles. Il lui avait donné le courage qu’il lui fallait pour s’avancer, entrer dans la lumière qui lui faisait si peur… Elle devrait le remercier, après, pour tout ce qu’il avait fait. Certes, ils avaient commencé dans le sang, et pourtant… Xena avait l’impression qu’il faisait beaucoup, beaucoup plus que tous les autres, comme si le reste était fade, dénué de toute vérité. Peut-être était-ce parce que le monde ne la comprenait pas. Comment imaginer autant de haine en une seule personne, comment imaginer ce qui se passait en elle chaque fois que la rage la prenait au ventre ? C’était comme une douce explosion, comme un débordement patient qui se répandait lentement avant de tout détruire. Xena connaissait si bien cette sensation que c’en était douloureux. Elle avait mal de souffrir autant, elle souffrait de se faire tant de mal.
Le premier coup partit en même temps que son esprit.
Xena savait qu’elle aurait pu être heureuse. Après tout, pourquoi pas ? Ça semblait si facile pour les autres : voir des amis, rentrer chez soi, aller au travail ; tous ces petits actes semblaient rendre les autres si heureux. Elle aurait pu être heureuse, oui, et elle avait essayé si fort, pourtant… Xena avait une maison, un travail, des amis… Mais le soir, elle rentrait entre quatre murs froids qui lui rappelaient son histoire, son passé, et elle sentait sa présence, toujours là, à l’angle de chaque mur, dans chaque recoin, dans chaque petite part d’ombre de son esprit. Il ne l’avait jamais quitté, au fond. Il ne l’avait jamais laissé partir… Xena était toujours cette gamine d’onze ans qu’on rouait de coups de pieds et de poings dans l’angle d’une pièce, de toute la force d’un adulte, de toute la violence de prétendu père.
Elle l’avait tant rêvé, sa vengeance. Quand la tempête se déchaînait au-dessus de sa tête, c’était son bouclier, son armure de fer blanc, le garde-fou qui l’empêchait de basculer dans l’inconscience, dans la perte d’elle-même. Sa vengeance, c’était ce qui l’avait maintenue en vie ; c’était devenu son identité, son être tout entier. Et alors qu’elle s’éloignait de ce monde noir où elle n’avait jamais rencontré la lumière, Xena avait emporté avec elle cette violence. Elle avait récupéré l’arme tombée à terre et s’en était servie pour avancer. Et aujourd’hui… Aujourd’hui, l’arme se retournait contre son créateur. C’était le moment. Enfin, elle pourrait mettre un terme à sa souffrance. Elle prendrait le dessus, serait suffisamment forte cette fois. C’était elle qui était au-dessus, c’était lui qui était au sol. Elle rendait coup pour coup.
Et alors ? Et maintenant ? Vas-y, hurle maintenant. Crie, pleure, supplie comme tu m’as fait supplier, aie peur comme j’ai eu peur de mourir, comme j’ai eu peur de disparaître. Ressens ce que j’ai ressenti, prends ma souffrance, prends tout ce que tu as laissé en moi, reprends tout ce poison que tu m’as craché au visage pendant tant d’année, reprends tout ça, laisse-moi en paix une bonne fois pour toute, fais que ça cesse, bon sang, fais que j'arrête d'avoir si mal !
Xena hurlait. A chaque coup, elle hurlait plus fort, renvoyant sa haine au responsable. Mais elle avait toujours aussi mal. Dans sa poitrine, elle le sentait, ce poids avec lequel elle vivait, cette plaie à vif qui n’avait jamais guéri et qui ne se refermait toujours pas, malgré les coups, malgré les cris. Elle avait tant rêvé de ce moment… Pourquoi ça ne mettait pas fin à son cauchemar ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à se réveiller ? Pourquoi cette voix, qui résonnait dans sa tête, parmi les cris ?
Et cette main, sur son bras, cette serre prête à la ramener au sol, prête à déchirer tout ce qu’il restait d’elle, tout ce qu’il restait de son esprit…
- LÂCHE-MOI ! hurla-t-elle.
Le coup partit. Et puis d’autres mains, des centaines de mains, partout, partout autour d’elle, qui la tiraient, la tiraient loin, l’entraînaient toujours plus loin, toujours plus bas, plus profond. Elle allait se noyer – les coups, les cris – elle ne voulait pas, non, pas au sol – des hurlements dans le silence, des pleurs – non, non !
- NON ! Arrête, arrête ! Laisse… ! Lâche-MOI ! hurla-t-elle, prise au piège.
Elle devait finir, elle devait terminer, mettre fin à tout ça ! Par pitié, que cela cesse enfin !
Les yeux de Finn s’imposèrent alors aux siens, deux pierres chaudes dans l’obscurité. Ce fut alors comme si le monde retrouvait ses couleurs. Le rouge reflua lentement, laissant l’ombre du hangar reprendre sa place, envelopper Xena de son invisibilité rassurante. La jeune femme tremblait. Ses mains étaient en sang ; ses bras aussi. Ses vêtements, son visage. Ses yeux, son cœur, son esprit aussi. Tout, tout était rouge sang.
Alors pourquoi avait-elle toujours aussi peur ?
- Tu mens… souffla-t-elle à Finn, la voix tremblante. Tu mens… C’est pas fini… C’est jamais fini. C’est jamais fini ! hurla-t-elle.
Son cri s’étouffa contre l’épaule de Finn et, par instinct, Xena referma ses bras autour de lui. Et alors elle sentit la première larme couler, la digue se briser, et elle s’effondra. Elle hurlait, encore, encore, étouffant sa peur et sa douleur dans la veste de Finn, se raccrochant à ce corps qu’elle sentait contre elle, à cette sensation si inconnue qui l’empêche de couler et de s’oublier, de s’éteindre, comme si elle n’avait jamais existé.
Finalement, ses cris se tarirent, s’éteignirent peu à peu. Ne restèrent plus que les pleurs, que les souvenirs, les fantômes du passé, méprisant, moqueurs, qui la narguaient. Perdue, elle se laissa faire, sortit sans faire d’histoire. Le froid lui mordit le visage et elle sentit ses larmes ; sur ses lèvres, le goût salé qu’elles avaient. Elle se laissa tomber à côté de Finn, toujours tremblante, des perles dévalant ses joues dans le plus grand silence, désormais.
Xena se sentait faible. Comme cette enfant qu’elle voyait toujours en rêve, elle se sentait fragile, vulnérable. Elle ramena ses jambes contre elle les entoura de ses bras, semblant alors plus petite encore qu’elle ne l’était déjà. Elle prit la cigarette sans dire un mot, la coinça entre ses lèvres. Ce fut alors qu’elle se rappela le sang, le carmin agressant ses yeux qui semblaient ne plus pouvoir le supporter. Elle prit aussi le mouchoir, mais n’eut pas la force de l’utiliser ; elle le serra juste dans sa main, fort, comme si ce simple bout de tissus pouvait encaisser tout ce qui restait encore en elle. C’était faux, bien sûr, mais ce n’était pas la première fois qu’elle donnait foi à un mensonge…
Le silence n’apaisa rien chez Xena. Au contraire : ses larmes continuèrent à couler, comme si des années de tristesse s’écoulait de ses yeux – ce qui était très sûrement le cas… De plus, elle sentait toujours cette gêne, ce poids sur la poitrine, cette chose dont elle n’avait pas réussi à se débarrasser. Ça la tuait. Alors, silencieusement, elle remercia Finn de reprendre la parole. Mais que répondre ? Que dire face à tout ça ? Y avait-il vraiment des mots pour dire à quel point elle se sentait vide, et seule, et perdue ?
- … Je suis née avec presque deux mois d’avance, déclara-t-elle alors, le regard perdu au loin, la tête posée sur ses bras croisés. Il avait cogné si fort ma mère qu’il avait déclenché l’accouchement : je suis restée des mois entiers à l’hôpital pour survivre. C’était mon premier séjour là-bas, et je n’avais même pas encore neuf mois de réelle existence...
Elle sentit sa gorge se serrer et les larmes redoublèrent. Xena cacha alors son visage dans ses bras, la cigarette toujours flambante dans la nuit.
- J’ai rêvé de ce moment ! s’exclama-t-elle. J’ai rêvé de ce moment des millions de fois ! Je lui rendais toute la haine qu’il m’avait donné, je laissais tout, j’abandonnais tout avec lui ! Alors pourquoi… ? murmura-t-elle. Ça n’a rien enlevé du tout. Ça n’a rien apaisé !
Les sanglots secouaient ses épaules, les années passées s’entrechoquant entre ses larmes. Elle détestait le monde, ce qu’il en avait fait, ce qu’il avait fait d’elle. Elle détestait tout.
A bout de force, Xena relâcha ses bras, ses jambes et, lentement, sa tête vint s’échouer sur l’épaule de Finn ; elle ne dit rien, n’attendit rien de sa part. Elle fixa l’eau et pleura.
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Dim 17 Jan - 21:09
Blood, sweat & tears
Xena & Finn
Il y a une rage et une douleur immense dans les cris de Xena, et Finn sait qu’il ne peut rien y faire, sinon la porter à bout de bras, ou plutôt la serrer dans les siens, ou sinon elle s’effondrera. « Chut, chut… » Il la berce doucement, incapable de faire mieux. Il ne sait pas quoi dire pour être rassurant, mais c’est qu’il n’y a probablement rien à dire ou faire, sinon justement être là. « Je sais que ça fait mal, je sais… » Bien sûr qu’il sait et qu’il comprend. Sinon il n’aurait pas accepté d’aider Xena, au bout du compte.
Certains pourraient être choqués de ce débordement de violence, mais Finn ne l’est pas. Parce qu’il sait que la raclée qu’elle a collé à Frédéric, quelle qu’en soit l’issue, n’est qu’un centième, un millième de ce qu’il lui a fait. Il ne peut pas le plaindre parce qu’il le mérite. Assis à côté de la jeune femme, il la surveille anxieusement du coin de l’œil, fumant doucement sa cigarette, notant avec inquiétude sa quasi-catatonie. Elle est à bout, comprend le mafieux, les yeux fixés sur le mouchoir qu’elle tient et ses mains qui tremblent. Il n’est même pas sûr qu’elle puisse se relever toute seule – en état de choc, en somme. Les larmes coulent, et il ne voit plus qu’une enfant, la gamine qui s’est fait cogner et qui s’est retrouvée à fuir dehors, dans la rue, et à survivre toute seule. Il ne sait pas si les mots que prononce Xena l’aident vraiment, à voir la jeune flic se recroqueviller sur elle-même comme pour se protéger de coups qui pourraient encore venir, ou comme si elle ployait sous le poids de la tristesse et de la douleur, mais peut-être est-ce une étape nécessaire. Au moins elle parle. Le mafieux se demande d’ailleurs si elle l’a jamais fait. Vider son sac, expulser les choses loin, c’est peut-être une bonne chose. Il voudrait poser une main réconfortante sur son épaule, l’aider, mais ce sentiment se dispute à celui d’une profonde colère et à celle de son impuissance. Un instant, Callahan ferme les yeux en entendant les révélations de Xena. La rage noire qu’il ressent face à ce qu’elle décrit lui donne envie de retourner dans le hangar finir le travail, de coller une balle à Fred pour ce qu’il a fait, pour que quelqu’un paye, pour que lui au moins il paye et que ce soit fini.
Mais il ne fait rien, sinon rester avec elle. Et quand elle finit par poser la tête contre son épaule, semblant exsangue et épuisée, il ne sait toujours pas ce qui est le mieux à faire. Surpris même qu’elle lui fasse aussi confiance, il cligne des yeux. Il voudrait lui dire que ça s’arrangera, mais il sait que c’est faux. Il pourrait dire bien des choses du deuil et de la douleur, de la colère aussi, parce qu’il sait d’expérience qu’elle est foutue, comme lui, cassée, mais en tellement de morceaux que le terme exact serait plutôt fracassée, mais ça ne changerait rien, alors Callahan s’emmure dans le silence, refoule les mots au plus profond de lui, et les laisse lui faire du mal à lui. Puis en silence, il passe un bras autour des épaules de la jeune femme, l’attirant un peu plus contre lui, dans un mouvement chaleureux. Sans trop s’interroger et un peu par réflexe, il dépose un baiser sur son front avant de poser la tête contre la sienne.
Un moment, ils restent comme ça sans rien dire. Il y a quelque chose d’étrange dans cette scène, sans doute, et les gens qui les connaissent ne les reconnaitraient pas, mais pour le moment, cette pensée est très loin de l’esprit de Finn. Pour le moment, il lui semble que c’est la chose à faire : peut-être parce qu’il aurait voulu quelqu’un le fasse pour lui, dans ses pires moments. Peut-être parce qu’ils sont tous les deux seuls et qu’ils se comprennent.
Lorsqu’il reprend la parole, il regarde dans le vide, les yeux fixés sur une mouette nageant dans le bassin devant eux : « J’avais quatorze ans quand mon frère s’est mis en tête de me tuer. Mais ça durait depuis mes huit ans, quand ils ont compris que j’étais juste un cracmol. Il me cognait à coups de ceinturon – parce que je n’étais même pas assez bon pour les sorts, tu vois. » Le rire qu'il a est amer, blessé, et tremble d'une colère contenue. « Je voulais le tuer. Je n’ai pas réussi. J’avais trop peur. Alors je me suis juste tiré… » Le ton est détaché, en apparence, mais les mots sont difficiles, et le discours prudent, comme si Finn essayait de dire à Xena qu’il comprend et qu’il la soutient, tout en tentant de maintenir ses propres démons à distance. « Je ne sais pas si ça disparait un jour. D’une certaine manière, on est marqué à vie, toi et moi. Et au point où on en est, je crois qu’on a pas le choix de continuer. C’est marcher blessé, ou mourir, à ce stade. » Puis, plus hésitant, parce qu’il ne sait pas très bien comment formuler les choses, il ajoute doucement : « Mais je sais que… si tu veux, tu peux le laisser le là où il est. Il n’a plus aucun pouvoir, pas si tu le décides, plus maintenant. Il n’est plus rien, Xena. Juste une pourriture réduite en bouillie sanguinolente dans un hangar. Et il peut rester ça, si tu le décide. C’est ça ta vengeance. Quelque part, tu as déjà gagné. Il n’a plus de pouvoir. Tu n’as plus à le laisser définir ce que tu es. »
Penchant un peu la tête vers Xena, l’acteur réussit à capter son regard : « Tu as assez souffert comme ça, gamine. Il est temps que tu gagnes. » Murmure-t-il doucement . « Je peux pas effacer la souffrance, parce que ça continuera, et je ne suis pas sûr de pouvoir t’aider…mais ça n’a pas à être que ça. Il y a encore des milliers de choses que tu peux faire. Des milliers de trucs qu’il n’avait pas prévu. » Gentiment, il s’empare du mouchoir resté dans sa main pour essuyer délicatement le sang sur ses joues : « Dans tous les cas, tu n’as pas à être toute seule. Et moi…moi je suis avec toi jusqu’au bout. » Parce qu’ils sont tous les deux des enfants perdus après tout, méfiants et solitaires. Et qu’ils se comprennent. Et peut-être aussi parce que s’il est incapable de se sauver lui-même, Finn se dit que ça marchera peut-être pour Xena. Elle n’a jamais eu personne, de son avis, personne qui l’aient compris, ni qu’il l’ait vu autrement qu’à travers le prisme de victime de Fred, alors il peut bien être là. « Montre tes mains, tes jointures ont l'air dans un sale état. » Ajoute-t-il, avec un sourire, avant de lui tendre une petite flasque en métal. Le rire revient, peu à peu, et un éclair malicieux passe dans son regard : « Tu as la tête de quelqu’un qui a besoin d’un verre. Un autre jour, je t’inviterai, mais en attendant, j’ai ça, si tu veux. » Fred n’est personne, il n’existe plus. Tourne lui le dos, a-t-il envie de lui dire. Lui est incapable de rester trop longtemps coincé dans la dépression, sinon, il y resterait. Et ce n’est peut être qu’un moyen médiocre de gérer la colère et la tristesse, mais au moins, le rire le maintient relié à la vie réelle. Il permet de poser une chape de plomb sur la douleur. De la maitriser, aussi. Alors il rit, encore, face à la rencontre de Xena et du whisky, pas moqueur, mais joyeux, du moins en apparence : « Ça va ? Ne t’étouffe pas avec, dis...jamais bu d’alcool ou quoi ? » Il lui tape dans le dos avec un sourire, amusé. I’m with you all the way, a-t-il dit, et il le pense, I’m with you all the way.
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Jeu 28 Jan - 18:54
Blood, Sweat And Tears [FB]
ft. Finn Callahan
Xena n’avait jamais connu la tendresse d’une étreinte, la douceur de bras protecteurs l’entourant comme un cocon. Frédéric n’avait su donner que des coups ; sa mère, elle, ne lui avait jamais rien donné, trop effrayée que la moindre tendresse ne se transforme en tempête de rage et ne s'abatte sur elle. Ce n’était pas avec Tobias que Xena avait pu compenser ce manque, et la jeune femme n’avait jamais connu l’amour et la douceur d’un homme ou d’une femme. Il était étrange, et presque ironique, que Finn se trouve être le premier à la prendre dans ses bras, à lui offrir ce réconfort qu’elle avait cherché toute sa vie durant. Serrée dans cette étreinte nouvelle, Xena hurlait, laissait échapper la haine qu’il y avait en elle comme on se purge d’un poison. Pourtant, elle sentait bien que ce n’était que temporaire : déjà, la douleur reprenait ses droits et elle serrait les dents et les poings et rêvait de nouveau de vengeance, de violence. Rien n’était fini. Rien n’était parti. Il y avait toujours ce trop-plein, ce débordement qui menaçait.
Dehors, l’air froid assécha son cœur, humidifia ses yeux. L’eau à ses pieds renvoyait son image et elle ne s’y reconnaissait pas – après tout, elle ne s’était jamais reconnue dans le miroir. Était-ce elle, cette adulte-enfant au visage si dur, aux yeux si froids et, pourtant, brillant d’une flamme haineuse ? Xena aurait voulu être quelqu’un d’autre. Elle avait toujours voulu être quelqu’un d’autre. C’était peut-être pour ça qu’elle laissait la responsabilité de son destin à d’autres, pour ça qu’elle ne parlait pas d’avenir. Sa vie n’était pas sienne, ne l’avait jamais été et ne le serait jamais. Elle n’était qu’une vieille marionnette aux fils emmêlés qui tentait encore de danser sur la scène, imitant, mimant, créant l’illusion.
Alors pourquoi ? Pourquoi, à cet instant, se sentait-elle presque vivante ? Les larmes qui dévalaient ses joues lui rappelaient les espoirs qu’elle avait eu, ses rêves depuis longtemps calcinés, les attentes d’une enfant encore innocente. Elle ressentait, pour la première fois depuis longtemps, autre chose que de la colère et, la tête contre l’épaule de Finn, goûtait à un peu d’humanité, du bout des lèvres, du bout du cœur. Un bras autour de ses épaules, un baiser sur le front. Ça devait être comme ça, la vie. Pas vrai ?
Puis peu à peu, tout reflua. Il ne resta rien. Plus de tristesse, plus de colère. Plus qu’un long silence et deux formes au bord de l’eau, un vague sentiment entre eux. Pouvait-on appeler ça de la paix ? Non. Ils étaient tellement conscients de leur brisure, des rouages qui se grippaient en eux, de cette symphonie discordante qu’ils jouaient ; comment appeler ça de la paix ? Non. Pour la première fois, Xena goûtait à l’empathie, à la compréhension de l’autre et à la douceur d’avoir trouver un écho, une réponse à des cris désespérés. Si Xena avait cru au destin, elle aurait pu se dire que Finn et elle n’étaient pas tombés l’un sur l’autre par hasard.
En silence, elle écouta sa confession, triste réponse à la sienne. Xena ne savait pas quoi répondre. Un instant, elle considéra ses mains, considéra les siennes. C’était comme ça que les gens faisaient, non ? Quand Nobby pensait qu’elle n’allait pas bien, il lui posait la main sur l’épaule, établissait un contact. Alors, hésitante, Xena attrapa la main de Finn et la serra dans la sienne, considérant cet étrange lien avec beaucoup d’attention, comme un nouveau-né découvrant un nouvel objet, un nouveau concept.
- Blessé… finit-elle par murmurer. Si seulement c’était si simple, hein ?
Elle releva enfin les yeux, les planta dans les siens, l’écouta. Oui, Frédéric n’était plus. Le monstre qu’elle avait tant craint n’existait plus. Il ne subsistait que dans ses pensées, que dans ses souvenirs, en elle-même, où il avait pris racines depuis longtemps. Finn essayait de l’aider, mais il savait bien, au fond, que l’homme qui gisait dans le hangar n’était pas le véritable problème. Le véritable problème, c’était elle, c’était Xena, et rien d’autre.
De nouveau, ses yeux croisant les siens.
- Je ne suis pas une gamine, répliqua-t-elle instinctivement à son discours, comme déconnectée d’une certaine réalité, bien au chaud dans une autre qu’elle découvrait doucement.
Il attrapa pourtant le mouchoir, essuyant ses joues, les traces de larmes, les traces de sang. Elle le regarda faire. Avait-elle l’air si faible ? Avait-elle l’air si petite que tous pensaient qu’elle n’était encore qu’une enfant ? Que leur fallait-il pour qu’ils comprennent ? Elle n’était pas une enfant. Plus depuis longtemps. A se demander si elle en avait jamais été une, au fond.
En silence, elle le laissa observer ses mains et une légère grimace étira ses lèvres.
- Je connais une Médicomage qui va me faire passer un sale quart d’heure… soupira-t-elle en pensant à Reha.
Et puis soudain, elle se retrouva avec une flasque dans les mains. Un instant, Xena resta interdite devant l’objet, ne sachant pas vraiment quoi en faire. De l’alcool ? La jeune femme n’en avait jamais bu. Elle aurait pu tomber dedans à de multiples reprises dans les rues de Londres, mais elle avait toujours eu peur de cette boisson. Elle en avait bien vu les effets, et de très près, quand Frédéric était sous l’emprise de cette boisson…
Pourtant, après avoir porté le goulot à son nez pour sentir l’odeur du breuvage, elle le porta à sa bouche et, sans réfléchir, avala plusieurs gorgées. Très mauvaise idée. Le liquide lui brûla la gorge, un goût puissant et indescriptible mettant tous ses sens en alerte. Elle recula brusquement la flasque et toussa bruyamment, manquant s’étouffer de surprise tant elle n’avait pas l’habitude de la chose.
- Mais… Mais c’est quoi ce truc ?! s’exclama-t-elle, les larmes aux yeux à force de tousser.
Elle secoua vivement la tête et remit d’office la flasque entre les mains de Finn qui riait.
- Comment est-ce que tu peux boire ça ? C’est infect, on dirait de l’eau de javel ! Même l’eau de ce bassin a l’air moins toxique que cette chose, ajouta-t-elle en désignant l’eau croupie à leurs pieds.
Elle toussa encore une fois.
- Te fous pas de ma gueule, répliqua-t-elle avec, bien malgré elle, un timide début de sourire au coin des lèvres, mais non, jamais. Et j’ai eu bien raison, c’est dégueulasse, ajouta-t-elle en tirant la langue.
Sa cigarette consumée, elle la jeta dans l’eau, tira un paquet d’une des poches de son pantalon et le tendit à Finn avant de se servir elle-même. De nouveau, le silence, le clapotis de l’eau, le ciel noir au-dessus de Londres.
Le bout de sa cigarette prit des nuances incandescentes puis elle soupira.
- Merci, Finn… murmura-t-elle. Pour… être resté, tu sais…
Elle tourna la tête vers lui, le regardant bien en face.
- Tu sais… T’as pas à être tout seul non plus. Plus maintenant.
C’est peut-être bête, Finn Callahan. On dit aux enfants de ne pas faire confiance aux inconnus. Pourtant, je vais te donner toute ma confiance, tout ce qu’il en reste, ces quelques petits débris qui se perdaient quelque part en moi-même. On est cassé, c’est vrai. Mais, à ce qu’il paraît, on peut faire de l’art avec des pots cassés.
Et si on décidait d’avancer ? T’en dirais quoi, toi ?
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Lun 8 Fév - 23:21
Blood, sweat & tears
Xena & Finn
La colère de Finn retombe un peu lorsqu’il sent la main de Xena se poser sur la sienne. Ce n’est qu’un petit geste, mais il ne s’attendait pas à de l’empathie, parce que la jeune femme aurait tous les droits de se concentrer sur elle-même en ce moment précis, mais il compte et il le retient. C’est peu, bien peu, mais au fond, ce qui compte, c’est de ne pas être seul. C’est le peu de gens qui restent, et qui comme ici, coupent la spirale de la colère et de la douleur. Interviennent.
Il n’y pas grand-chose à dire ni à faire ; rien qui ne puisse vraiment apaiser leur douleur. Finn le sait et il comprend l’interrogation de Xena, comme s’il ne l’avait pas convaincu. Non, rien n’est simple, et comme il l’a dit, la douleur les accompagnera toujours. Il n’y a pas d’autre choix que le marche ou crève qu’il décrit, mais ce n’est pas un choix : ils n’ont pas de bonnes options, tous les deux. D’où qu’ils regardent, la violence les entoure. Soit pour les briser, et dieu sait que Xena et lui sont constamment au bord du précipice, soit pour les clouer au sol une bonne fois pour toute. « Je sais. J'aimerais pouvoir te dire mieux, mais je n'ai rien d'autre à proposer. » Lance donc doucement le mafieux en réponse à Xena. Il n’a pas mieux à offrir qu’un peu de contact et de chaleur humaine. Parfois, être compris, ça aide, et pour le moment, peut-être n’ont-ils rien besoin de plus que de ce contact. Est-ce que ça permet de tenir à distance la douleur, de se sentir moins seul ? Callahan ne sait pas trop. Mais il faut essayer. Ils n’ont que ça de toute façon.
Lui n’est pas parfait et il n’est pas sûr de savoir comment aider Xena, parce qu’il ne sait déjà que moyennement s’occuper de lui-même. Mais son sort préoccupe l’acteur, alors il est tout simplement heureux de la voir répondre, reprendre du poil de la bête, en somme. La paix revient un peu. La chamaillerie aussi. Au fond, Finn aussi est un gamin – un gamin d’un mètre quatre-vingt, armé d’un revolver, d’une colère jamais apaisé, et d’un rire joyeux à faire trembler les vitres. « Si, tu l’es, parce que c’est moi l’ainé, et que t’es qu’une brindille à côté de moi, en plus. » Réplique-t-il d’un ton sans concession. Un peu paternaliste, Callahan ? Assurément, c’est l’époque qui veut ça, et puis il aime agacer et provoquer, alors ça n’aide pas. A deux doigts de se prendre un retour de baton qu’il aurait mérité, il attrape les mains de Xena, riant toujours : « Eh, eh, eh, arrête moi ça. C’est affectueux. C’est mignon, les brindilles. » Il pose une main sur sa joue, la regardant plus gentiment : « Laisse-toi faire, hm ? J’essaie juste de t’aider. » Pas facile de faire confiance, il le sait, il a le même problème ; apprivoiser Xena sera long, quand bien même l’irlandais gagne progressivement du terrain. Il se fait d’ailleurs étonnement patient avec elle, chose assez rare pour être notée chez lui. « Une quoi ? » Lance-t-il avec curiosité en prenant ses mains pour examiner à son tour les jointures, ignorant totalement ce que désigne ce vocabulaire sorcier. « Ça n’est pas encore trop grave, parole de boxeur, mais je peux te trouver un vrai médecin, si tu veux… »
Même si de son point de vue le whisky est l’un des meilleurs remèdes, que ce soit aux blessures ou aux chocs. Ça n’a pas l’air d’être l’avis de Xena, et Finn ne peut s’empêcher de se remettre à rire, déclarant joyeusement : « Question d’habitude, voyons. C’est le meilleur whisky du monde, il est irlandais, qu’est-ce que tu me chantes là ! » C’est qu’il ne peut s’empêcher de la trouver attachante, sa petite flic, aussi farouche qu’un animal blessée, et sans doute aussi dangereuse, et à la fois naive et un peu perdue. Comme lui, ensemble. Ils se sont bien trouvés, c’est tout, et même si tout autour d’eux est un peu étrange, voire bancal ou brisé, il n’arrive pas à le regretter.
Il accepte la cigarette qu’elle lui offre, mais ne reprend pas immédiatement la parole lorsqu’elle le remercie. Si Xena est gêné, lui non plus ne sait pas quoi dire : il n’est pas habitué aux remerciements. « C’est rien. » Balaie-t-il d’un ton un peu bourru. Il tire une bouffée de tabac, puis deux, soupire, avant d’essayer maladroitement : « J’aurais bien voulu que quelqu’un soit là quand…bref, tu vois ce que je veux dire. C’est pour ça. Tu ne mérites pas ça non plus, alors si je peux être là… » Pour une fois, une fois seulement, s’il pouvait être l’adulte dont il aurait eu besoin quand il était gamin, Finn serait heureux que ce soit cette fois-ci, pour venir en aide à Xena Hart.
Mais elle le souffle, sans le vouloir peut-être, en lui disant à son tour qu’il n’a pas être seule. Un instant muet, Callahan ne sait tout simplement pas quoi dire. Il a toujours été seul – parfois seul avec d’autres, ce qui est peut-être le pire – et il n’a appris à compter que sur lui-même. Au fur et à mesure du temps qui passait, il s’est convaincu que c’était une force, et qu’il savait mieux que tout le monde les choses. Que les gens partaient, alors qu’il valait mieux ne même pas les voir comm des gens. Mais au fond, personne n’aime vraiment être seul. Comment est-ce qu’on pourrait aimer ça ? Alors malgré lui et malgré ce qu’il dit, il s’est recréé une famille à sa manière. De bric et de broc. Brisée et imparfaite, violente et composée intégralement de chats perdus – comme lui. «On dirait qu’on va se revoir, alors, toi et moi, Xena. » Dit-il finalement d’une voix sourde, plus ému qu’il ne veut le montrer. Une voix qui dit « merci » sans en avoir l’air, parce qu’il a du mal, et que lui aussi apprends. Welcome to the losers’ club, eh, you know.
Il termine sa cigarette, puis lui tend la main pour l’aider à se relever :« Allez, viens, je te raccompagne. Tu as l’air épuisé. » Il la voit retourner vers le hangar, mais l’arrête à temps, l’entrainant par la main : « Oh, non, pas par là. On peut repartir directement. » Il n’a aucune envie de la remettre en contact avec Fred, dont il ne sait toujours pas s’il est mort ou vivant. Du point de vue de Finn, ce n’est clairement pas une bonne idée, et Rafa peut s’en occuper. Dans tous les cas, les preuves disparaitront, et quant à Fred, s’il n’est pas déjà mort, il finira dans un cercueil qui partira pour l’Amérique, en rapatriement par bateau dans un joli contener fermé. S’il n’a pas déjà crevé, ce sera le cas à son arrivée de l’autre côté de l’Atlantique. Et il n’emmerdera plus jamais Xena, qui n’entendra plus jamais parler de lui, songe férocement le mafieux de par lui-même.
Ils marchent un moment en silence dans les rues vides de Londres, dans une atmosphère paisible. La nuit est familière et rassurante pour Callahan, et il y trouve même une certaine même. C’est là que la ville lui semble le moins hostile, paradoxalement. Ou c’est peut-être parce que pour le moment, il ne sent plus si seul que ça, justement. Alors, quand il finit par rompre le silence, c’est pour dire :« Si tu as besoin d’aide, ou si tu veux parler, ou prendre un verre, je suis là. Je ne comprends rien à votre système de hiboux, mais tu peux écrire à Rafa, il me fera passer le mot. » Il lui adresse un sourire, alors qu’ils continuent à marcher : « La prochaine fois, ce sera mieux, tu peux compter sur moi. On a du temps, après tout. » Du temps, et quoi espérer, et pas toujours des gens à tuer. Alors qui sait, ça peut marcher, on ne sait jamais.
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#Sujet: Re: [FB] Blood, Sweat and Tears || Finn Callahan Mar 16 Fév - 17:23
Blood, Sweat And Tears [FB]
ft. Finn Callahan
Xena se sentait plus calme, plus apaisée, et, ça, c’était nouveau. Particulièrement neuf. Assise au bord de l’eau, elle sentait refluer tout ce qui l’avait submergé un peu plus tôt, comme les vagues se retirant du sable. Bien sûr, elle savait que, comme ces mêmes vagues, ces mauvais démons reviendraient à la charge, tôt ou tard. Xena ne s’en débarrasserait jamais vraiment, elle le comprenait mieux, maintenant. Se venger lui avait permis de passer un nouveau cap, mais cela n’avait pas tué ses idées noires. Parce qu’elle n’avait pas encore commencé à guérir, et que c’était ça, et uniquement ça, qui pourrait lui permettre d’aller de l’avant…
Mais à cet instant, sans vraiment l’envisager, Xena l’entrevoyait, cette possibilité. Certes, c’était peut-être une illusion, parce qu’après tout, elle se trouvait sur les docks, à côté du hangar où pourrissait déjà le fantôme de son passé, assise et en train de discuter avec un mafieux qu’elle avait rencontrer quelques mois plus tôt, du sang plein les gencives… Certes. Mais quand même. Ne disait-on pas que c’était quand on avait touché le fond qu’on avait les meilleures chances de remonter ? Ou un truc comme ça… Alors oui, tout avait explosé ce soir. Mais voilà qu’elle tendait déjà la main et sentir cette chaleur qu’elle ne connaissait pas sous sa paume, sentir qu’elle aussi elle pouvait aider quelqu’un à chasser ses démons, au moins pour un temps quelques heures, quelques minutes peut-être… Eh bien, c’était déjà ça. Car, comme le précisait très justement Finn, on n’avait de toute façon rien d’autre à proposer.
- Bah. On s’en fiche au fond, on a fait sans jusqu’ici, plus besoin de belles paroles à ce stade, répondit la jeune femme en s’essuyant les yeux des restes de larmes.
Non, à ce stade, c’était les actes qui comptaient et, ce soir, c’était une sorte de rattrapage. Xena avait l’impression d’être une droguée en manque de chaleur humaine et elle se laissait aller contre Finn avec une confiance qu’elle ne se connaissait pas. Et le chagrin se mit à s’éloigner, au moins pour un temps, laissant place à une taquinerie plus légère, à un échange plus enfantin, peut-être, car, après tout, ils n’étaient que deux grands enfants… Des enfants prêts à tuer, mais des enfants quand même, dans des corps d’adulte – et ça, Xena comptait bien le faire rentrer dans le crâne de Callahan.
- Une brindille ?! s’exclama-t-elle, offusquée. C’est parce que j’suis petite, c’est ça ? Monsieur l’Asperge se sent pousser des ailes à ce que je vois ! ajouta la jeune femme, un début de sourire carnassier aux lèvres.
Xena détestait qu’on lui rappelle sa taille. Et pourtant, ça ne l’énervait pas tant que ça, venant de Finn. Enfin, pas autant que ça l’énervait d’habitude. Elle avait l’impression que ce n’était pas une tare, au fond. Pour une fois, Xena avait l’impression… que ça importait peu. Au fond, quoi ? Elle était petite, oui, résultat – sûrement – de sa naissance prématurée et d’une mauvaise croissance. Résultat physique de son passé. Et alors ? Franchement… Et alors ?
Décidée à tout de même laver son honneur, elle tendit les mains vers Finn pour le pousser mais fut stopper dans son geste. Elle se débattit un instant avant d’abandonner l’idée – pas l’énergie, pas l’envie. Elle fit la moue.
- Je suis pas mignonne.
Et ça, c’était vrai, en revanche. Xena n’était pas mignonne – et qui aurait jamais eu l’idée d’associer ce mot à la jeune femme, en dehors de Finn, de toute façon ? Non, vraiment, ce mafieux de pacotille la cherchait, il la prenait pour une fillette, une véritable enfant ! Elle n’était plus une gamine, bon sang… !
Et soudain, il y eut un contact chaud sur sa joue. Xena s’arrêta net, l’air profondément surprise et choquée. Qu’est-ce qu’il faisait ? Pourquoi ? Pourquoi ce geste, pourquoi… ? Qu’est-ce qu’il cherchait ? Il lui voulait quoi ? Xena fit un bond en arrière, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Perdue dans son anxiété, elle le laissa reprendre ses mains et sentit une sorte de vertige la prendre. Dans sa tête, tout s’enchaînait, se bousculait. Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ? La jeune femme lui lança un regard encore particulièrement circonspect, complètement chamboulée par ce contact beaucoup trop direct et intime…
- C’est… un médecin sorcier, bredouilla-t-elle sans vraiment y faire attention. Elle me soignera, t’en fais pas…
Mieux valait noyer son trouble dans l’alcool. Ou peut-être pas, finalement : ce truc était infect. Xena savait bien que la très grande majorité des adultes buvaient assez régulièrement cette chose, et elle avait un peu honte, quand on lui proposait, de décliner pour demander un café noir ou autre chose qui ne contenait pas d’alcool… Et pourtant, par Morgane, cette chose avait un goût de vitriole ! Est-ce que c’était au moins sûr qu’on pouvait en boire ?! Sa réaction eut le don de faire rire Finn et Xena leva les yeux au ciel.
- Espèce de maso… Tu t’es tellement infligé ça que t’as fini par apprécier, avoue. Ouai ouai, irlandais ou pas, c’est dégueu, reprends ton truc !
La jeune femme tira une cigarette sur ses mots et partagea son paquet avec le mafieux. Le silence fit son grand retour l’espace de quelques secondes. Xena se sentait… bien. Et c’était un peu grâce au mafieux, n’est-ce pas ? Rien de tout ça n’aurait jamais pu arriver sans lui. D’ailleurs, qu’est-ce qui avait bien pu le pousser à faire tout ça, au fond ? Certes, son argent, les aléas du métier, pouvait-on dire… Mais là ? Maintenant, tout de suite, qu’est-ce qui l’obligeait à faire tout ça ? Rien, au fond. C’était sans doute ce qu’on appelait de la compassion, ou de l’empathie, Xena ne savait pas bien. En tout cas… ça faisait du bien. Alors elle le remercia et, l’écoutant, comprit le trouble qui l’agitait. Ni l’un ni l’autre n’avait l’habitude de tendre la main, encore moins d’attraper celle qu’on pouvait leur tendre… C’était étrange d’essayer de se tirer vers le haut quand on se trouver chacun au plus bas, mais bon… S’ils ne le faisaient pas eux, qui le ferait pour eux ? Comme le disait si justement Finn, personne n’avait jamais tendu la main vers eux, avant. Au fond, ils étaient les mieux placer pour s’aider.
Alors Xena tendit la main. Pour la première fois, peut-être, ce fut elle qui fit le premier pas vers quelqu’un, sortant de sa coquille férocement bâtie. Elle détourna les yeux, bien sûr, gênée de sa propre empathie, gênée de se mettre à nu ainsi, peut-être un peu terrifiée de sortir de sa coquille ainsi. Elle attendit ensuite en silence, attendant de voir si Finn saisirait sa main tendue. Il finit par le faire, bien sûr, parce que c’était si rare, ce genre de moment, et il n’avait aucune raison de la craindre. Un sourire étira alors ses lèvres.
- De toute évidence, Finn, répondit-elle, appuyant bien sur son prénom.
Elle jeta ensuite la fin de sa cigarette dans l’eau et regarda la fumée s’élever du petit mégot. C’était un deal, alors, n’est-ce pas ? Ils étaient là l’un pour l’autre, de toute évidence. Et ça comptait bien plus pour Xena que ce qu’elle n’en laissait voir. Car Finn, au fond, c’était un peu son premier ami, non ? Rien à voir avec les autres, pas vrai ?
Finalement, il se releva, lui tendant la main pour l’entraîner avec elle. Tiens donc… ça lui rappelait drôlement quelque chose. La première fois qu’il lui avait tendu la main comme ça, elle l’avait repoussé méchamment, feulant et griffant.
Xena attrapa la main de Finn et se releva. Elle n’avait pas envie de retourner dans ce hangar, mais il fallait bien y passer… Non ? Alors, de nouveau tendue, elle fit quelques pas vers cet endroit maudit où devait encore se trouver le corps endoloris de Frédéric Hart… puis Xena dévia de sa trajectoire sous la poigne de Finn. Il l’entraîna derrière lui et, finalement, ils déambulèrent en silence dans les rues de Londres, direction la passerelle entre les deux mondes.
- Très bien, répondit Xena avec un léger sourire. Je note ça dans un coin de ma tête. Et tu sais, j’ai encore de bons souvenirs du Londres Moldu : si tu me donnes un endroit où te contacter, je saurais me débrouiller. Je suis une grande fille, ajouta-t-elle avec un air de défi.
Ils s’arrêtèrent alors non loin de la passerelle. Xena avait encore un merci au bord des lèvres, mais elle refusa de s’y laisser aller. Trop de confessions pour ce soir, on allait s’arrêter là. Au lieu de quoi elle regarda Finn, lui promit qu’ils se reverraient et elle s’en alla. Il lui semblait pourtant qu’il manquait quelque chose, qu’elle aurait pu faire plus. Mais, pour ce soir, c’était déjà bien.