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 Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)

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HYDRE
Rose Ashford-Selwyn
Rose Ashford-Selwyn
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Message#Sujet: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeLun 21 Sep - 13:45

❝ Tibérius & Rose❞Our NightPour la première fois depuis longtemps, Rose ne sait pas quoi mettre. En sous-vêtement, devant sa garde robe, la jeune femme inspecte d’un oeil critique l’ensemble de ses possessions et rien ne semble convenir au regard critique de la jeune femme. L’ancienne Serpentard a hérité du goût sur de sa mère et sa soeur sans partager leur éclatante beauté. Néanmoins, elle a toujours su se mettre en valeur et cette hésitation qui ne lui ressemble pas témoigne d’une appréhension qu’elle n’a pas l’habitude de ressentir.

Il faut dire que si l'événement est banal : un dîner entre amis dans un des restaurant huppé de Londres sorcier, la personne qui l’accompagne l’est moins. Rose et Tibérius ont bien sûr l’habitude de dîner ensemble, mais ça se fait toujours en compagnie et généralement dans le cadre des différentes demeures de leur famille respective. S’ils s’apprécient vraiment, leurs goûts et caractères s’étant fait de plus en plus semblables au cours des dernières années, ils n’ont que rarement eu l’occasion de passer du temps seul.

En réalité, la soirée que la jeune femme a passé à l’Emerald’s en compagnie de l’aîné des Yaxley l’avait encouragé à ne pas reproduire l’évènement. Il faut dire que tout aussi agréable qu’ait été la soirée, celle-ci a fini par se transformer en quelque chose auquel la jeune femme ne s’attendait pas. Or, si Rose apprécie sans nul doute son cousin, il ne lui est jamais venu à l’esprit qu’ils puissent être autre chose qu’amis.

C’est probablement les accusations de Gaïa plus que les protestations de son frère qui ont finis par faire envisager les choses autrement à la jeune femme. Si de son côté, par modestie, mais également en étant parfaitement consciente du secret qu’elle porte, l’ancienne vert et argent ne s’est jamais estimé digne de quelqu’un comme son cousin, le fait de se le voir jeté à la figure par une de ses amies les plus proche ne lui fait pas le même effet.

La dispute qui l’a opposée à Gaïa, Rose le vit comme une trahison. Au cours des dix-huit années qu’elles ont passés ensemble - plus de la moitié de leur vie - elles ont toujours été solidaires envers et contre les autres.  Si la solidarité n’est pas nécessairement l'apanage de leur maison, elle est celle de leur classe sociale. Se voir désavouer par sa cousine sans autre forme de procès que les rumeurs de vieilles acariâtres n’ayant pas de scandales plus juteux à se mettre sous la dent a provoqué chez la jeune femme un ressentiment qu’elle n’est pas prête d’oublier. C’est d’ailleurs contraire au caractère de Rose. La jeune femme n’est pas connue pour ses accès de colère, ni même pour ses rancoeurs. Prompte à pardonner à ceux qu’elle aime, on l’a rarement vue tenir rigueur aux gens. Si sa cousine pense qu’elle sera la première à céder dans cette affaire, elle s’est donc trompée sur toute la ligne.

En attendant, voilà qu’elle fait exactement ce qu’elle avait prévu de ne pas faire, c’est à dire aller dîner avec Tibérius. La jeune femme est loin d’être une experte en nature humaine et si elle est parfois confuse quant aux intentions que l’on a envers elle, il lui semble que son cousin a été parfaitement clair quant aux siennes. En témoigne leur ton plus affectueux et détendus de leur correspondance. Rose ne peut donc plus vraiment dire que tout ceci n’engage à rien. Elle sait que derrière ce repas se cache d’autres enjeux et c’est peut-être ça qui plus que le contenu de sa garde-robe qui l’empêche de faire le premier pas.

Finalement, elle porte son choix sur une tenue élégante et sobre. Pas trop apprêtée, mais plus qu’à l’accoutumée , il n’en faut pas plus pour qu’elle se décide à transplaner. Ponctuelle, Rose est à l’heure lorsqu’elle arrive près du restaurant. Tibérius l’y attend déjà, une cigarette à la main, déjà un peu consumée qui témoigne qu’il était là avant elle. Lui tournant le dos, il ne la voit pas arriver aussi pose-t-elle une main sur son bras pour l’avertir de sa présence.

- Je ne suis pas en retard j’espère ?, lui demande-t-elle pour faire bonne figure.

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Tibérius Yaxley
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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeMar 22 Sep - 0:26



Our night
Rose & Tibérius
Certes, l’ambiance est de nouveau glaciale au Manoir Yaxley, du moins par moment. Cette fois, la colère de Tibérius, soigneusement maitrisée et bouclée à l’intérieur de lui-même, n’est dirigée que contre Gaia, et ils semblent pour l’instant décidés, têtus comme les ânes qu’ils sont, à simplement s’ignorer mais à laisser la famille en dehors de leur désaccord. Celui-ci est plus que profond, mais Yaxley est décidé à ne pas céder face à sa sœur. C’est son autorité de chef de famille qui est en jeu et, sa relation avec Rose. En parlant de cela, c’est pour retrouver son amie que le juge se prépare. Contrarier Gaia serait un prétexte suffisant pour continuer à fréquenter la jeune femme, mais par gout et par amitié, Tibérius a réellement envie de le faire. Sans compter que la dernière fois qu’ils se sont vus, leur entretien ne laissait que peu de place, tout occupé qu’il était par les insultes mortifiantes de sa sœur, à parler d’eux, et qu’il aimerait bien réparer et combler ces non-dits. Leur amitié l’incite à plus, c’est tout. Il ne saurait pas bien dire pourquoi, mais l’idée de proposer à Rose une relation plus sérieuse, au-delà des allusions parfaitement claires qu’il a lancées, mais qui n’étaient que des allusions, lui plait de plus en plus et ce diner lui semble une excellente occasion de parler plus avant.

C’est donc d’excellente humeur qu’il quitte le Ministère pour rejoindre le restaurant où ils ont rendez vous. Son emploi du temps est plus que chargé, en ce moment – il l’est toujours plus ou moins de toute façon – mais il a tout de même pris le temps, avec une patience plutôt inédite pour la mentalité de Tibérius Yaxley, de rechercher minutieusement un cadeau pour la blonde, qu’il guette à présent avec impatience, sifflotant un air enthousiaste. Consultant sa montre, le juge constate qu’il est un peu en avance, et s’offre une cigarette méritée. La première de la journée, à vrai dire, puisque Tibérius n’a même pas eu le temps de faire une pause. Pourtant, il a parfaitement conscience qu’il a attendu ce moment avec beaucoup d’impatience et il se surprend à guetter de tous les côtés pour voir Rose arriver. Peine perdue, elle réussit à le surprendre alors qu’il regardait de l’autre côté, ce qui fait sursauter le magistrat, avant que la surprise ne se mue très rapidement en rire : « Oh, Rose ! Tu m’a fait peur, dis. » Un sourire joyeux éclaire son visage avant qu’il ne se décide à la saluer dans les formes, ou ce qui lui semble être les formes, en gardant un instant ses mains dans les siennes et en déposant un baiser furtif sur sa joue. Il y a une part de stratégie indéniable chez Tibérius, visant à évaluer s’il a une chance et si Rose l’écouterait, mais aussi une part spontanée, simplement heureuse de profiter de la compagnie de la jeune femme. Il se recule d’un pas, secouant la tête : « Non, du tout, je viens d’arriver, ne t’en fais pas. »

A dire vrai, il a un peu attendu, se posant mille questions, se demandant si finalement elle ne renoncerait pas : et s’il avait été trop vite en besogne, alors qu’elle lui a dit que tout cela était inenvisageable ? Mais qu’importe, Rose est là, et Tibérius peut se permettre un compliment, agrémenté d’un sourire appréciateur : « J’ai failli ne pas te reconnaitre…avec cette robe. Ça te va très bien. » A bien y regarder, il est bien plus spontané qu’à l’ordinaire. Il faut dire que le contexte guindé du Ministère, ou les disputes et conflits familiaux ne l’aident guère à se montrer sous son meilleur jour, qui existe pourtant. Moins sévère et plus souriant, ce bon visage de Tibérius ressort pourtant au cours des soirées plus intimes avec des amis plus proches de lui en âge, lorsqu’il n’a pas besoin d’assumer son rôle de chef de famille et de se composer une façade rigide et autoritaire.  Avec Rose aussi, il peut se permettre de tomber le masque.  Lui proposant son bras, Yaxley lance d’ailleurs amicalement : « On y va ? »

Familier de l’endroit, qu’il fréquente pour des diners d’affaires, Tibérius n’y dénote pas plus ce soir, avec son costume sombre et bien coupé – la sobriété lui a toujours semblé être le mieux, en termes d’élégance.  On les installe donc sans faire d’histoire, et le serveur amène la carte dans la foulée. Tibérius choisit d’ignorer les regards, qu’il devine pourtant, des autres convives du restaurant. Il manque de dire à Rose de faire de même, mais s’abstient. En réalité, le regard sévère qu’il porte sur l’assemblée dissuaderait n’importe qui de venir les importuner de trop près, et tant que ce ne sont que des rumeurs à basse fréquence, qu’il imagine répandues par les amis de Gaïa pour lui faire prendre conscience de son erreur, ça ne le touche pas. Pour le reste, le juge Yaxley inquiète : on connait sa réputation terrible, et on ne s’avise donc pas de leur chercher des noises.

Rapidement, cependant, il oublie le reste du monde pour reporter son attention sur Rose. « Je suis content de pouvoir te voir avant que tu ne partes. Ces histoires ridicules me feraient presque oublier mes amis… » Se souvenant de quelque chose de plus agréable que l’enquête sur Octavia ou que l’ego de Gaia, Tibérius claque des doigts, saisi par une illumination : « Et, avant que j’oublie de nouveau, j’ai quelque chose pour toi. » Il fouille un instant dans la serviette en cuir qu’il transporte avec lui, plaisantant aimablement : « Promis, ce ne sont pas des dossiers. » Il pose devant elle un paquet soigneusement emballé, possédant la forme rectangulaire d’un livre – de fait, il s’agit d’une édition rare d’un manuel ancien consacré aux plantes vénéneuses. « Joyeux anniversaire en retard, Rosie. Ça me fait plaisir qu’on réussisse à le fêter tout de même. » Son sourire se ferait presque timide. « Ça te plait ? »
(C) CANTARELLA.
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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeMar 22 Sep - 12:15

❝ Tibérius & Rose❞Our NightCe n’est pas souvent que Rose se donne l’occasion de suivre ses envies. Dans le petit monde très codifié des sang pur, chacun a une place, un rôle et une ligne de conduite à suivre que l’on lui impose dès la naissance. En général, on ne s’y soustrait pas à moins de vouloir s’attirer les foudres de sa famille et l'opprobre de ses pairs. Le place de Rose, dans cet machine bien réglée à longtemps été floue, problématique même.  Sa position quelque peu particulière ne la faisait rentrer dans aucune case et elle a longtemps joui d’une liberté que peu de consoeurs ont eu. Liberté qu’elle n’aurait d’ailleurs probablement eue si elle avait continué à vivre avec ses parents. La noblesse moldue étant encore plus codifiée que la sorcière. Ce n’est que récemment, maintenant que sa fortune fait d’elle un parti sur lequel il faut compter, qu’elle a trouvé sa place dans le grand organigramme des familles. Ca inclut des contraintes qu’elle n’avait pas, comme celle de suivre les ordres de son chef de famille.

L’alliance entre les Selwyn et les Yaxley ne datent pas d’hier. S’ils sont liés par des mariages et des liens financiers, le manque d’affinité de Caelum envers Tibérius et Thaddeus a fini par se faire ressentir et créer une tension qui était sous contrôle jusqu’à la mort du père de Tibérius. A présent, il semblerait que Caelum teste les limites de ses cousins et c’est ce qui a donné lieu à la scène déplorable à laquelle ils ont assistés en janvier. Depuis, on a bien fait sentir à Rose que si on ne lui interdisait pas expressément de voir ses cousins, on attendait d’elle qu’elle soutienne sa propre famille.

Rose imagine donc sans mal que aller dîner avec Tibérius ne fait pas partie de leur conception du soutien à la famille, mais elle n’en a cure. Voilà de plusieurs mois qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se voir comme ils en avaient l’habitude et c’est à cette occasion que la jeune femme s’est rendue compte à quel point les deux aînés des frères Yaxley avaient pris de la place dans son quotidien. La chose était évidente en ce qui concernait Thaddeus, ils ont toujours été proche, mais la jeune femme n’avait jamais mesuré à quel point elle avait pris l’habitude de cotoyer Tibérius jusqu’à maintenant. Bien entendu, jamais seul, mais en y repensant, elle s’est rendue compte qu’ils finissaient souvent à discuter de sujet plus sérieux, un peu à l’écart, autour d’une tasse de thé tandis que les autres bavardaient ensemble ou jouaient avec Pulchra.

Ce dîner, c’est donc un peu un pied de nez à sa famille, à Gaïa aussi et l’occasion de se faire plaisir. Alors, qu’elle rejoint son cousin devant le restaurant, elle ne peut pas s’empêcher de sentir son ventre se contracter. Stress, anticipation, plaisir, angoisse ? Probablement un peu tout ça à la fois. Il faut dire que s’ils ont l’occasion d’être ensemble, ils l’ont que très peu eue d’être juste eux deux. Leur dernière sortie était un parfait hasard, celle-ci est organisée, codifiée, un rendez-vous officiel en somme et Rose a une hésitation, se demandant si finalement, elle a bien fait d’accepter. Et si les choses se passaient mal ? Le sourire du juge efface ses doutes, mais pas cette sensation étrange qu’elle ressent en le voyant. Elle accepte l’embrassade de bonne grâce et rougit aux compliments qu’il lui fait. Elle murmure un merci embarrassé et glisse très naturellement son bras dans le sien tandis qu’ils entrent dans le restaurant.

Rose est loin d’être belle. Elle ne fait pas tourner les têtes à la manière de Gaïa ou Marciana, mais elle est loin d’être laide et à cette élégance et ce raffinement racé des gens qui ont le monde à leur pied et le savent. Ils font, il faut le dire, un couple élégant et les regards ne manquent pas de se tourner vers eux alors qu’ils se dirigent vers leur table. Naïvement, Rose se dit qu’ils sont destiné à son cousin. Il faut dire qu’elle l’a toujours trouvé bel homme et ce n’est pas pour rien qu’il a acquis une certaine réputation auprès de ces dames.

On les installe dans un coin discret, une table ronde ornée d’une banquette en demi arc de cercle leur permettant de s’installer côte à côte plutôt que face à face, leur accordant plus d’intimité dans leur discussion, mais les rendant aussi plus visible par la même occasion. Étrangement, Rose n’y prête attention toute absorbée qu’elle est par Tibérius.

- Je ne pars pas pour longtemps, commente-t-elle avec un sourire. Pour être honnête, les demandes du Ministère sont fantaisistes et je ne pense pas y rester plus que prévus, mais on ne sait jamais. De toute façon, c’est très bien que l’on ait précipité les choses. Si l’on devait attendre que les conditions soient favorables pour ce voir, je crois que l’on aurait jamais l’occasion de le faire.

Même s’il minimise ce qu’il appelle des histoires ridicules, Rose est bien placée pour savoir qu’elles sont loin de l’être, mais la jeune femme préfère ne pas ternir la note joyeuse sur laquelle cette soirée à commencé et décide ne pas renchérir la dessus. D’autant plus que Tibérius semble avoir un cadeau pour elle. L’anniversaire de Thaddeus, celui de Tibérius et le sien se chevauchant presque, ils ont l’habitude de les fêter pendant le mois de décembre, la froideur de leurs relations à ce moment-là ne permettaient pas de le faire.

- Salazar, tu n’aurais pas dû !, s’exclame-t-elle en prenant l’objet qu’il lui donne.

Rose, de plaisir cette fois-ci, elle ouvre délicatement l’emballage et pousse une discrètement exclamation de plaisir en découvrant le superbe ouvrage. L’ancienne serpentard, comme Thaddeus, a toujours aimé les beaux livres et elle est touchée que TIbérius s’en soit souvenu.

- Merci, vraiment, il est superbe, dit-elle en se penchant pour l’embrasser sur la joue.

Ils sont interrompus par le serveur qui vient leur demander s’ils désirent déjà prendre quelque chose à boire. Rose qui n’a absolument pas regardé la carte convient distraitement avec son compagnon qu’ils prendront bien des bulles pour commencer puisque la soirée est à la fête. Une fois le serveur écarté, elle continue leur discussion.

- Je t’avoue que je n’ai rien prévu pour toi. J’étais tellement vexée par notre dispute que je n’ai rien pris à ce moment-là. Elle est en réalité très gênée puisque c’était faire preuve d’une mesquinerie qui ne lui ressemble pas, preuve que sa dispute avec son ami l’a touchée bien plus que prévus. Mais comme je sais que tu me pardonneras ma mesquinerie sans peine, je te propose de me dire ce que tu veux et je ferais en sorte de te l’offrir, propose-t-elle avec une certaine candeur comme lorsqu’ils étaient enfants.

La bouteille arrive et une fois servis, Rose songe qu’elle devrait tout de même ouvrir la carte, mais puisque son cousin est un habitué de l’endroit, elle se contente d’un :

- Que me conseilles-tu ?

Dans le fond, ils ne sont pas réellement là pour manger.

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Tibérius Yaxley
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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeJeu 24 Sep - 0:20



Our night
Rose & Tibérius
En prétendant dissuader Tibérius de fréquenter Rose et en voulant remettre celle-ci à sa place, Gaia Yaxley a peut-être semé les graines de son propre malheur, en une forme de justice poétique paradoxale. Le juge lui-même ne le verrait pas réellement ainsi, du moins, il ne s’en rend certainement pas compte, mais quelque chose s’est frayé un chemin en lui, qui prend forme, peu à peu, comme si, à la fin des fins, devenait envisageable une choses qu’il n’avait pas envisagé jusqu’alors. Rose lui a manqué, et il a été bien malheureux lorsqu’il se l’est imaginée avec d’autres hommes, d’abord. Ensuite, maintenant que Tibérius s’est réconcilié avec elle, il a compris que l’amitié de la jeune femme lui était indispensable. Voire plus que l’amitié. Mais il faudrait réussir à définir ce que c’est. Gaia a lancé l’idée du mariage. Yaxley n’y avait pas pensé de lui-même, c’est là le paradoxe, mais curieusement la pensée ne lui déplait pas, même si à l’heure actuelle, elle apparait lointaine et un peu irréaliste. Avant qu’il y ait mariage, il faudrait un couple, une relation, quelque chose. Ce diner, c’est donc une occasion de sonder le terrain, et de préciser ses intentions,

D’aucun dirait que c’est peine perdue, puisque Rose lui a déjà dit non, mais c’était autre chose, alors : lui, Tibérius voulait juste s’amuser, comme il l’a fait d’autres fois et le refera peut-être encore. Mais maintenant, c’est différent : elle est différente des autres femmes qu’il peut fréquenter, parce que justement, il n’a pas si envie que ça de s’amuser avec elle. Non, ce que Yaxley veut, en réalité, c’est quelque chose de plus simple et de plus profond à la fois : c’est avoir Rose à ses côtés, peu importe les circonstances et l’avis des autres. Il n’y a qu’à voir comme il défie le regard des autre, alors qu’ils s’assoient, et combien il est fier lorsqu’il entend bruisser des avis qui de loin, semblent se rapporter à l’élégance indubitable du couple – bien assorti, force est de le reconnaitre – qu’ils forment ce soir. Et c’est cela dont il voudrait lui parler.

Bien entendu, ils ne pourront jamais échapper aux regards. Leur vie est une vitrine, celle de leur famille, et ils sont sous surveillance constante. Nul doute que ce qu’ils font va déplaire. Yaxley le sait, et s’en moque éperdument, ce qu’il remarque avec un sourire presque sarcastique, alors qu’ils viennent de s’installer. « Je crois que les seules circonstances favorables dont nous ayons besoin est notre propre accord, qu’est-ce que tu en dis ? » Dans son cas, c’est vrai : comme chef de famille, il peut bien envoyer promener les convenances qu’il veut. Personne ne lui dira rien. Pour Rose, la situation est plus délicate, et Tibérius le sait. Gaia en est un bon exemple, Caelum aussi. C’est là la difficulté.  Car il ne veut pas non plus mettre Rose en porte-à-faux face à sa famille : elle n’a pas à subir sa rivalité avec Caelum ni le froid qui en a découlé avec les Selwyn. Malgré tout, c’est déjà le cas, et le juge ne peut nier qu’il est extrêmement flatté que Rose ait accepté de mettre de côté les conventions pour lui. Rien ne l’y obligeait, pas plus qu’elle n’était obligée d’accepter ce rendez-vous avec lui, d’autant moins vu la tournure qu’a pris la dernière soirée qu’ils ont passé tous les deux.

Pourtant, les choses ont effectivement changé depuis : cela se voit à des petits riens, qui montrent que les paroles de Tibérius sont loin d’être de belles paroles, tenant d’un simple miroir aux alouettes. D’habitude, il n’a pas tant d’égards, ni de patience, ni d’attention, pour les gens. Au contraire, son tempérament sévère et impatient s’accommode mal de toute concession ou d’attention portée aux autres. Rose est différente à ce titre : d’ordinaire, Tibérius est bien trop occupé pour prendre le temps avec les femmes, ce qui explique aussi sa réputation de coureur. Il est sans doute attaché à certaines d’entre elles, comme Eurydice, mais des invitations au restaurant ? des cadeaux d’anniversaires ? Non, il n’a pas le temps. Et voilà ce qui fait toute la différence : le sourire qu’il a en voyant ouvrir le cadeau tire au juge un sourire ravi, presque ingénu, extrêmement rare chez lui. Et lorsqu’elle dépose un baiser sur sa joue, c’est presque lui qui deviendrait timide. Pour se redonner une certaine contenance, il resserre sa cravate, maladroitement : « De rien, voyons. Je regrette vraiment qu’on n’ait rien pu faire cette année. »

Et c’est vrai. Dans un sens, cette soirée est l’occasion de repartir à zéro, vers quelque chose de mieux. D’ailleurs, la proposition de Rose ragaillardit un peu Tibérius. Aussi rare que discret, un nouveau sourire, malicieux cette fois, apparait sur ses lèvres, et il murmure : « Absolument tout ce que je veux ? » Il a un peu de mal à voir ce que la jeune femme met derrière ces mots. Seul, il aurait tendance à surinterpréter et leur donner un sens tout à fait plaisant, voire même osé.  Et il faut donc que Tibérius se force à être raisonnable : est-ce une possibilité de jouer un peu cartes sur tables et de faire une vraie proposition à Rose ? Peut-être, s’il s’y prend bien. « Eh bien, j’avais bien une idée… » Commence-t-il donc, mais il n’a pas le temps de finir que le serveur les interrompt. « Champagne ? Une bouteille, Martin, merci. » Au moins, cela lui laisse le temps de murir un peu son discours. C’est donc un peu distrait qu’il glisse à Rose, jetant tout de même un coup d’œil à la carte par acquis de conscience : « Les Saint-Jacques sont divines. »


Comme toujours, avec Tibérius, évoquer ce qu’il ressent le rend…nerveux. Il sort de sa zone de confort lorsqu’il s’agit de parler de sentiments, surtout ceux-ci. Cela est lié à son éducation et aux exemples de couples qu’il a reçus. Imaginer ses parents dans une attitude romantique, de couple se cherchant lui est ainsi impossible. Autant dire qu’il n’a pas de modèle précis auquel se référer. Alors Tibérius opte pour l’attitude qu’il connait le mieux : un peu sévère parce que gêné, un peu trop honnête pour cette heure de la soirée, et surtout pragmatique, ce qui lui évite de penser à un échec éventuel. « Pour en revenir à ce qu’on disait, j’avais bien une idée. » Voilà, il ne peut pas reculer maintenant, et au moins il saura. Alors, prenant un instant la main de son amie dans la sienne, Tibérius abat ses cartes : « Je voudrais bien te revoir après ce diner. » Anticipant la réaction de Rose, qu’il sait plus réservée que lui, et qu’il veut pourtant pas gêner, il ajoute en essayant de dédramatiser et de faire un peu d’humour : « Non, non, je sais ce que tu vas dire, nous allons nous revoir de toute façon. Je ne parle pas de ça, mais de nous revoir comme ça. » Yaxley désigne d’un geste vague le restaurant, et précise, comme s’il n’était pas clair : « Nous deux. » Son regard bleu se plante enfin dans celui de son amie pour déclarer un peu solennellement : « Tu te souviens de ce que je t’ai dit, la dernière fois ? Que tu étais digne des propositions les plus sérieuses, quoique Gaia puisse en penser ? Eh bien, je suis très sérieux. »

Si Tibérius était très honnête, il dirait à Rose qu’il a failli lui demander de l’embrasser et soudainement, la pensée qu’il pourrait le faire lui vient. Mais il préfère servir deux verres de la bouteille qu’on leur a apporté, tout en ajoutant toujours avec la même sincérité désarmante, pour montrer justement ce sérieux là : « Il faut me croire. Il y a des tas de choses plus frivoles que j’aurais pu te demander, comme tu as dit que je pouvais avoir ce que je voulais. Mais je suis raisonnable. Enfin, j’essaie… On trinque ? » Il lui sourit, mais Tibérius a l’impression de jouer quitte ou double – soudainement, ce diner est devenu un réel enjeu, bien qu’il ne l’imaginait. Mais est-ce qu'il ne s'est pas un trop précité en abordant le sujet si tôt ?
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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeJeu 24 Sep - 14:32

❝ Tibérius & Rose❞Our NightParfois, il semble à Rose que son cousin oublie qu’en tant que femme, elle n’a pas la même liberté de choix que lui. Bien évidemment, ça ne vient pas uniquement de son sexe. Il y a également le fait d’être, comme la plupart des femmes et des sangs purs en général, sous la direction de leur chef de famille respectif. Bien entendu, sa fortune, lui donne une certaine indépendance et si elle pourrait, à l’instar de Cedrella Black, suivre son propre chemin quitte à froisser les principaux membres de sa famille et créer un scandale, ce n’est pas la façon dont Rose a été élevée. Dire que tout ce dont ils ont besoin est de leur propre accord montre à quel point Tibérius oublie parfois qu’elle n’est pas son égale.

En un sens, c’est particulièrement flatteur puisque ça démontre qu’il la tient en haute estime. Elle pourrait souligner que c’est aussi en contradiction avec ce qu’il reproche à sa propre soeur. Rose, en un sens, ne peut pas être plus libre que ne l’est Gaïa même si c’est à la demande de Tibérius. néanmoins, en cette occasion, la jeune femme apprécie faire une entorse aux règles et le lui fait remarquer.

- Tu oublies parfois que je n’ai pas ta liberté de mouvement. Si personne ne peut se permettre de critiquer tes décisions parce qu’elles ont force de loi au sein de ta famille, ce n’est pas mon cas, mais je serais contente de prend le blâme au besoin, j’avais envie que l’on puisse passer un moment ensemble.

Un aveu sur le manque qu’à provoquer l’absence de son cousin dans son quotidien. Il faut dire qu’entre les scandales, le travail, le temps, les derniers mois n’ont pas été propice à l’amusement, ni même à la légereté et Rose malgré toute sa maturité et son sérieux n’a que vingt-huit ans, un âge où on apprécie encore majoritairement s’amuser et se distraire sans toujours penser aux conséquences. C’est donc avec une certaine indulgence avec elle-même qu’elle s’accorde cette soirée qui, elle le sait, aurait des répercutions plus tard. Néanmoins, dans son esprit, ses plans sont loin d’être au stade de ceux de Tibérius et elle ne voit que la contrariété que Gaïa épprouvera et les récriminations de Caelum. Il ne lui semble pas que un simple repas entre très bons amis puissent avoir d’autres conséquences.

Heureusement, les conséquences ne sont pas ce à quoi elle songe lorsqu’elle ouvre le cadeau que Tibérius lui a pris. Si elle n’avait pas peur d’interpreter mal les signes, elle jugerait qu’elle le perçoit presque gêné devant ses remerciements. Au final, elle aussi juge bien triste que leurs anniversaires aient été gâchés par des disputes internes, mais Rose est loin d’être une femme rancunière et elle préfère se concentrer sur le futur plutôt que le passé aussi écarte-t-elle les regrets du juge d’un geste de la main.

- Qu’importe, on se fera quelque chose cette année. Et puis, le plus important, c’est que les choses se soient arrangés. J’aurais été désolé qu’on soit toujours fâché les uns contre les autres. En particulier à un moment aussi critique où on a besoin les uns des autres.

Les uns des autres, mais peut-être aussi dans le cas de Rose, besoin de Tibérius. Elle ne peut pas nier qu’en toute occasion, il a été dépuis leur dispute d’un grand soutient, même si les relations entre leurs familles sont tendues. Alors qu’elle s’est souvent sentie isolée au sein des Selwyn, elle a toujours été reconnaissante à l’aîné des Yaxley pour l’attitude souvent protectrice qu’il a envers elle. Non pas qu’elle ne sâche pas faire face seule, mais il lui semble qu’il est toujours préférable d’être à deux que solitaire.

Prise d’un élan d’affection, mais aussi de façon très candide, elle lui propose de lui offrir ce qu’il veut sans vraiment y songer. Il faut dire que dans la tête de la jeune femme, la proposition n’avait rien de suggestive, mais le commentaire à peine audible de son cousin lui met soudain un doute et quoique son expression ne s’altère pas, la rougeur sur ses joues n’est plus vraiment due au plaisir du cadeau, mais bien à la gêne de tout ce qu’elle sent que sa proposition peut impliquer. Ils sont, heureusement pour elle, interrompus par le serveur qui la tire de sa position un peu embarrassante. La conversation plus consensuelle le temps qu’ils fassent mine de décider ce qu’ils vont boire et manger. Distraitement, elle suit ses propositions :

- Je prendrais la même chose que toi, je suis sure que ça sera parfait.

Evidemment, la discussion finit par revenir à son point de départ et Rose n’est pas vraiment surprise. Dans le fond, elle savait que le sujet reviendrait sur le tapis, peut-être même l’espérait-elle. Elle ne s’y attendait simplement pas à ce que ça soit aussii frontalement. Mais elle connaît Tibérius et sait qu’il n’est pas du genre à abandonner facilement lorsqu’il a une idée en tête quand bien même son premier refus fut relativement catégorique. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et certaines choses ont changés dans leur relation. L’équilibre qui sous-tendait celle-ci n’est plus le même.

Preuve en est, la main de Rose se glisse naturellement dans celle de son ami, un geste qui est devenu presque familier en quelques mois et qu’elle n’aurait jamais osé faire avant, encore moins en public. Le contact est agréable et le jeu des mains se fait naturellement tandis que les regards s’évitent un peu. C’est que cette fois-ci Rose est réellement gênée, mais également flattée. Dans le fond, il faut que l’idée ne soit pas juste une passage pour qu’après autant de tracas, il revienne encore dessus. A mesure qu’il parle, elle sent son rythme cardiaque s’emballer et elle est finalement assez loin de l’indifférence qu’elle affichait il y a plusieurs mois. Finalement, il retire sa main pour leur servir à boire et Rose prend sa coupe pour tringuer avec lui. Elle boit une gorgée avant de reposer son verre, songeuse. C’est qu’elle n’a toujours pas répondu à sa question. Ne sachant pas vraiment quoi dire, elle hésite sur la marche à suivre. Il faut dire que le moment ne lui donne pas vraiment l’occasion d’analyser ses propres sentiments, mais au moins, elle est toujours et n’a pas l’intention de fuir comme elle l’a fait la dernière fois.

- Tib, commence-t-elle en glissant sa main sous la table pour prendre la sienne qu’elle carresse discrètement. Je ne sais pas quoi te dire, je pensais qu’on s’était mis d’accord.

En réalité, elle sait très bien que ce n’est pas le cas et qu’elle s’est surtout mise d’accord toute seule. L’insistance de son cousin rend les choses différentes et mérite donc une discussion honnête et Rose tente de sortir de sa zone de confort pour exprimer les choses comme elle les ressent.

- Je suis flattée, vraiment et je mentirais si je disais que je ne te trouve pas attirant, continue-t-elle le regardant dans les yeux, on s’entend bien et j’apprécie chaque moment que je passe en ta compagnie, mais en dehors de l’opposition que ça ne manquerait pas de soulever de ton côté comme du mien et si ça ne marchait pas ? Si en essayant on finissait par gâcher ce qu’on a déjà ? Je tiens trop à toi pour avoir envie de tout risquer simplement pour satisfaire un désir égoïste de ma part.

Parce qu’au final, c’est en parlant qu’elle s’en rend compte. Elle voudrait dire oui, elle a envie de céder à l’impulsion du moment, à son envie et d’envoyer valser les contraintes que lui impose sa position. Prise entre deux feux, elle se retrouve incapable de trouver la bonne solution puisque accepter comme refuser comporte des risques. Or, il n’y a pas d’entre deux et peut-être que pour une fois, elle devrait se laisser aller à la spontanéité. Il faut dire que depuis la fin de sa relation avec Seth, elle a drastiquement réduit les situations où elle était suceptible de se retrouver intimement avec un homme. A la fois par soucis pour sa réputation, mais aussi parce que sa dernière expérience fut perturbante à bien des égards. A côté de ça, elle se rend compte que son cousin, lui, elle le connaît et qu’il la met en confiance, ce qui lui donne envie de peut-être passer le pas tout en sachant que c’est une mauvaise idée.

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeVen 25 Sep - 0:47



Our night
Rose & Tibérius
C’est vrai, Tibérius oublie souvent que les conventions sociales dont il s’extraie volontiers par ennui, ou tout simplement parce qu’il n’a pas besoin de s’en soucier du fait de son statut, ne s’appliquent pas toujours aux autres. La réponse de Rose le ramène donc un peu sur terre et le fait tiquer. Il ne saurait pas bien expliquer pourquoi il l’exclut du cercle des gens qui doivent se plier au coutume. Peut-être anticipe-t-il sur ses propres projets. Peut-être la connait-il depuis si longtemps, à la fois comme amie et membre de la famille, qu’elle occupe une place à part. Les arguments se rejoignent dans tous les cas et finalement, traduisent l’estime que Tibérius a pour Rose. Et indubitablement, il est plus que flatté d’avoir la sienne, et qu’elle soit prête à s’attirer des ennuis pour lui, ce qu’il ne souhaite absolument pas, mais qui compte, réellement : quelle femme, au fond, a jamais été prête à avoir des ennuis pour lui ? Au fond, Yaxley est un peu coincé entre sa volonté d’avoir ce qu’il veut et la considération qu’il a pour la jeune femme, et qui le rend précautionneux, prudent, serviable, et bien plus empathique qu’il n’est d’habitude. Si bien qu’il finit par secouer la tête en réponse : « Non, hors de question. Rien de tout ça n’est ta faute, et quelque part, c’est sans doute à cause de moi que ça se passe comme ça et que tu ne peux pas faire ce que tu veux. » Ce n’est certainement pas la seule raison, bien sûr : le monde sorcier est des plus conservateurs. Les femmes et les enfants illégitimes ne sont pas bien vus. Mais en l’occurrence, les choses auraient été plus faciles si les relations entre les Yaxley et les Selwyn étaient meilleures en ce moment. Gaia n’a rien arrangé en y mettant son grain de sel, d’ailleurs, et Tibérius sait bien qu’entre ça et l’attitude de Thaddeus, les torts sont du côté de sa famille, et il ne veut pas que Rose en supporte les conséquences – quand bien même il connait un cousin qui a trainé un œil au beurre noir bien mérité quelques semaines.  Alors, très chevalier blanc, et dans une attitude qu’il juge galante, digne des standards dans lesquels on l’a élevé, Tibérius décide de se sacrifier, et fait une contre-proposition d’un ton aimable : « Laisse-moi prendre les coups, d’accord ? Ils glisseront plus facilement sur moi que sur toi, et puis je leur fais un peu peur, je crois. » Glisse-t-il, comme toujours amusé de l’impression qu’il donne. Non que Rose ne puisse supporter les coups, il la sait solide et patiente – ce qui ne laisse pas d’impressionner le juge – mais s’il le peut, il voudrait le lui épargner : les moqueries et l’attitudes de Gaia étaient déjà de trop. Haussant doucement les épaules, il ajoute, cette fois de manière plus sincère : « Je finissais par désespérer de te voir. Si le prix à payer, c’est la mauvaise humeur de quelques uns, ça ne me changera pas outre mesure. » Le sourire qu’il lui adresse est doux, et le sacrifice réfléchit. Il ne coute même pas vraiment à Tibérius : il est habitué à ce qu’on ne l’apprécie guère et il peut se permettre de l’ignorer. Au contraire, il trouve rassurant que les idiots l’envient, le craignent, ou le déteste : c’est autant de médailles qu’il arbore comme un étendard.

C’est qu’ils sont rares, les gens qu’il considère et qui ne lui semblent pas complètement vides et inintéressants. Rose est de ceux là, et oui, indubitablement, elle a raison : ils sont trop seuls et trop attaqués de toute part pour ne pas se reposer les uns sur les autres. « Oui, c’est vrai. Dommage qu’il faille attendre qu’une crise survienne pour qu’on s’en rappelle. » Réplique-t-il, un peu mélancolique. Comme il s’est senti mal, au moment où il était en froid avec elle et Thaddeus ! C’est qu’il n’a pas tant d’alliés et de personnes qui le comprennent que ça, Yaxley : c’est le prix à payer, quand on refuse toute concession et qu’on n’a jamais cherché à être autre chose, où à montrer un autre visage que l’intransigeance, la radicalité et la sévérité. Pourtant, maintenant qu’il voit la jeune femme ouvrir son cadeau, évoquer des évènements presque anodins, il se dit qu’il est plus facile de se laisser aller à un sourire, et il ressent une joie sincère : « J’ai hâte d’être l’année prochaine, tu n’imagines pas. » Tout sera meilleur, à ce moment là, et ils iront mieux.

Voilà peut-être ce qui différencie aussi Rose des autres femmes : sans doute Tibérius en a-t-il aimé d’autres sans jamais le dire non plus (parler de ce qu’il ressent est un éternel problème), mais jamais il ne s’est véritablement senti assez confiance pour abandonner le rôle de prêcheur et/ou d’éternel séducteur qu’il tient alternativement. Les traits les plus nuancés de sa personnalité, ses doutes et désespoirs, son caractère protecteur, l’amitié et la fidélité, n’apparaissent que peu en dehors de sa famille. Mais avec Rose ? Ça pourrait être différent. Et c’est ce qui pousse Yaxley à faire encore une fois une proposition.

Il est un peu anxieux, et il fumerait bien une cigarette, ce qui n’est pas possible, alors qu’ils attendent les plats. Alors il se contente d’éviter le regard de Rose, tout en étant suspendu à ses lèvres, restant dans l’expectative. Il est inquiet, malgré tout, de la voir refuser et de la voir partir : c’est que l’issue de cette conversation lui tient à cœur, bien plus qu’il ne se l’était imaginé au départ. La main de Rose sur la sienne rassure un peu Yaxley, et il se fend d’un sourire, la regardant enfin :  « Je sais. Mais je n’ai pas pu m’empêcher d’y réfléchir et d’y repenser. Et ça me plait, comme idée. » Un discours serait tout à fait honnête serait « tu me plais », mais c’est peut-être encore un peu tôt. Alors Tibérius se contente d’une remarque pensive : « Les choses ont changé, non ? »  

En quoi, précisément et à quel moment, Tibérius ne saurait le dire. Mais ce n’est plus la même logique. Il ne ment pas lorsqu’il dit qu’il pense à elle différemment, et qu’il est sérieux. Et d’un autre côté, le discours de Rose le scie. Elle est toujours là, avec lui. A mots couverts, elle dit qu’elle voudrait la même chose – à mots couverts, elle dit qu’il lui plait. C’est sans doute ce qui enhardit Yaxley, qui se hasarde à lancer, plein d’espoir : « Oui, mais si ça fonctionne, Rosie ? Pourquoi est-ce qu’il faudrait toujours que les choses se passent mal ? » Il a envie d’y croire, et d’espérer un peu, de se lancer et de voir, peu importe ce qu’en pensent les autres et ce qu’il adviendra. Qui vivra verra, se dit-il, et il faut qu’il soit plus attaché qu’il ne le pense pour finir par raisonner ainsi, car Tibérius Yaxley n’est définitivement pas du genre à se lancer à l’aveuglette dans un projet à l’issue incertaine. C’est pourtant ce qu’il fait maintenant, se justifiant avec une honnêteté de plus en plus évidente : « Je sais que je suis plus heureux quand je t’ai à mes côtés. Et je sais que nos manières de raisonner sont proches. » C’est qu’en réalité, il a du même du mal à voir pourquoi cela se passerait mal : « Qu’est-ce qui pourrait nous arriver de mal, si on était ensemble, toi et moi ? »

Sentant qu’il va peut-être trop vite, et que la proximité qu’ils créent lui tourne un peu la tête – entre temps, il a pris sans s’en rendre compte les deux mains de Rose dans les siennes, et il n’aurait qu’à baisser un peu la tête pour l’embrasser s’il le voulait – Tibérius recule un peu. Il se demande quoi faire, et il ne sait pas vraiment : mais au fond, c’est parce que la balle n’est plus dans son camp, mais dans celui de Rose. Alors, galant, il se décide à lui offrir une porte de sortie, qui est en même temps un ultimatum qui ne dit pas vraiment son nom : « Tu n’es pas obligée de répondre maintenant, si tu ne veux pas, je ne t’oblige à rien. Oublie cette histoire d’anniversaire, même : un nouveau nécessaire à tabac m’ira très bien, je n’en ai plus. » Le serveur arrive leur donner les premiers plats, et il faut essayer de reprendre contenance, pour ne pas se donner en spectacle. Tib’ n’a que le temps de murmurer, serrant la main de Rose dans la sienne une fraction de seconde, de nouveau :  « Mais est-ce que tu veux bien y penser, au moins ? » Et le regard qu’il lui lance est presque douloureux d’inquiétude et d’espoir mélangés.

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeVen 25 Sep - 12:20

❝ Tibérius & Rose❞Our NightQui connaît Tibérius serait sans nul doute interloqué par son attitude ce soir. Aimable, plein d’attentions, galant et patient, il se montre sous son meilleur jour et peu de personne -même au sein de sa famille - on l’occasion de le voir sous cette lumière flatteuse. Pour Rose, il n’y a rien d’ihabituel dans l’attitude de son cousin. Dans le fond, c’est comme ça qu’elle l’a toujours connu et même lorsqu’elle n’était qu’une enfant entrant doucement dans l’adolescence et lui un adulte presque fait, il a toujours été d’une grande patience et indulgence à son égard. Si bien que son éclat de colère lorsqu’il l’a surprise avec Thaddeus l’a interloquée et blessée bien plus que prévus. Si elle sait qu’il a mauvais caractère - les mauvaises langues aiment le souligner - elle n’en a jamais été victime. Amusant d’ailleurs comme son indignation venait à la fois du fait qu’il interprète sans savoir, mais aussi de la perte de cette immunité qu’elle n’avait pas eu conscience d’avoir jusque là. Dans ses relations avec les Yaxley et Tibérius en particulier, elle a toujours eu un statut un peu particulier et l’idée de le perdre et de venir “ comme tout le monde”, lui déplait souverainement. Dans le fond, elle veut continuer d’être un peu à part à ses yeux comme il l’est aux siens.

Si la jeune femme trouve son cousin particulièrement agréable, on ne peut pas dire que ça soit le cas de tout le monde. Il lui tire un rire lorsqu’il évoque le fait qu’il fait probablement peur à certains membres de sa propre famille. Ce n’est pas tout à fait faux, pas tout à fait vrai non plus. Son cousin, par son incapacité à être conciliant avec les autres et faire des concessions est loin de rencontrer tout les suffrages. Trop sec, trop dur, même pour un sang pur. Néanmoins, ce sont des traits de caractère qui forcent aussi l’admiration et dans le fond, Rose soupçonne qu’on l’envie autant qu’on le déteste.

- Si tu veux partager l’ire des Selwyn avec moi, je ne m’en plaindrais pas, répond-elle avec un sourire. La jeune femme n’a jamais refusé un accès de galanterie et opportuniste comme toute bonne Serpentard, elle laisse volontier Tibérius prendre quelques coups. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu leur fais peur, mais je crois qu’ils marchent en effet toujours un peu sur des oeufs quand tu es là. Maintenant, ça n’a rien de nouveau. C’était déjà le cas avec ton père, il était intransigeant sur les questions qui lui tenaient à coeur et nos traditions. En ça, tu es son digne successeur.

Si les gens sont parfois sévère avec le juge, c’est qu’ils oublient aussi le poids de ses responsabilités. Même en mettant de côté sa carrière montante au sein du Ministère, il faut tout de même se rappeler qu’il n’était pas destiné à devenir chef de famille si jeune. Pour un sorcier, voir son père mourir aussi tôt, n’a rien d’une généralité. En plus de devoir gérer un deuil et de toutes nouvelles responsabilités, il a du endoser un rôle à la fois de frère et père pour une fratrie nombreuses ayant parfois peu d’année d’écart avec lui. L’équilibre est dur à gérer en particulier lorsque l’on a dans la famille des personnalités aussi fortes que celle de Gaïa. De son côté, Rose reste admirative de la façon dont celui-ci s’en sort. Il lui semble donc incompréhensible qu’on le mette au piloris quand il fait tant d’effort, oubliant par là la solidarité que les familles sang pur devraient afficher en toute occasion.

Le cadeau de Tibérius lui fait plaisir a plus d’un titre. Il montre encore une fois que celui que l’on trouve souvent désagréable peut être particulièrement attentionné. Après tout, il ne lui a pas simplement offert une babiole, mais s’est enquis de ses goûts et préfèrence et à choisi en conséquence. Plus que le livre en lui-même, c’est ça qui touche Rose. Dans le fond, elle reste assez secrète et discrète. Une habitude prise lorsqu’elle a compris la nécessité d’oublier et cacher qui elle était. Il faut donc parfois chercher un peu pour bien la connaître ce que son cousin a eu la délicatesse de faire.

- On est pas obligé d’attendre l’an prochain, tu sais, lui répond-elle distraitement en admirant l’ouvrage. On a pas toujours besoin d’un prétexte pour faire quelque chose.

En réalité, ils n’en ont jamais eu besoin, mais pour une raison que la jeune femme ne s’explique pas, c’est comme si c’était désormais le cas. Soudainement, elle a l’impression qu’il leur faut un justificatif bien particulier lorsqu’ils doivent se voir. Comme si ce n’était pas permis et qu’il fallait désormais prouver que leurs rencontres poursuivent un but légitime.

Tibérius dirait, sans avoir tort, qu’ils sont les seuls à pouvoir dire si le but qu’ils poursuivent est légitime. Dans le fond, ils ne font rien de mal, quand bien même le discours de son cousin déplairait souverainement à certains membres de leur famille Caelum et Gaïa en tête. De son côté, Rose en rougit certes, mais ne fuit par pour autant. C’est que contrairement à il y a quelques mois, la proposition du juge sonne autrement à ses oreilles. Lui-même souligne que les choses ont changés et elle ne peut qu’abonder dans son sens.

- Oui, elles ont changés, je ne sais pas trop pourquoi, ni comment d’ailleurs. Ce n’est plus le même équilibre. C’est très certaine de ta faute de toute façon, conclut-elle avec un sourire taquin.

Si elle le dit pour rire, elle n’a pas tord pour autant. De son côté, elle n’aurait jamais osé ne serait-ce que songer à son cousin autrement que comme tel. C’est finalement une soirée anodine qui a tout changé et les mois passant, leur relation à évoluer au fil des évènements, la jalousie et le manque se sont crées pour finalement les mener là où ils en sont aujourd’hui. Dans le discours de Tibérius, il n’y a que de l’optimisme et dans le fond, il a raison, pourquoi les choses se passeraient-elle automatiquement mal ? Elle n’en sait rien, mais elle ne peut pas s’empêcher de se poser la question. Signe, si elle avait besoin d’un autre, qu’elle tient peut-être trop à la personne à ses côtés pour risquer que quelque chose change.

Ca la rend muette, non pas parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut - ça Rose commence à le percevoir - mais bien parce qu’elle a peur de dire oui. Une partie d’elle se demande s’il ne vaudrait pas mieux renoncer à ce projet bien peu raisonnable même si son compagnon se fait de plus en plus persuasif. De plus en plus proche, personne dans la salle ne pourrait nier qu’ils n’ont plus l’air d’être simplement amis et Rose elle-même se sent troublée tant le moment se fait intime, ce qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’elle l’embrasse ou l’inverse. Néanmoins, la suite est comme une douche froide. Elle devrait se sentir soulagée de la porte de sortie qu’il lui offre et pourtant, la jeune femme se sent vexée qu’il puisse le suggérer.

- Un nécessaire à tabac … , murmure-t-elle incrédule tant l’idée lui semble ridicule après la discussion qu’ils viennent d’avoir. Elle fini finalement par lâcher plus sèchement qu’elle ne le voudrait : Je ne suis pas du genre à revenir sur ma parole, Tibérius.

Le serveur les dispense de continuer la conversation et Rose n’étant pas vindicative, son aigreur redescend aussi vite qu’elle est venue et hoche amicalement de la tête quand il lui demande si elle y songera. Y penser, c’est ce qu’elle fait tout le dîner tandis que la conversation se fait. Finalement, alors qu’on les débarrasse du plat, Rose ressent l’envie de lâcher la pression et se lève, entrainant Tibérius sur son passage.

- Allons fumer en attendant le dessert.


On leur indique un petit boudoir où les fumeurs peuvent se poser agréablement avec un digestif. La pièce est vide et Rose s’installe dans un grand divan qui laisse assez de place pour deux personne et sort un étuit à cigarette qu’elle tend à son ami pour qu’il en prenne une. Une fois la sienne allumée, elle tire une bouffée et regarde songeusement la fumée avant de demander, sans regarder Tibérius :

- En imaginant que j’accepte … Comment,
sa voix se fait timide, comment est-ce qu’on gérerait ça ?

Parce qu’il peut bien dire ce qu’il veut, cette histoire ne concerne pas qu’eux.

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeSam 26 Sep - 23:45



Our night
Rose & Tibérius
La conversation prend soudainement un tour un peu plus triste lorsque Rose évoque son père. Ça touche aussi plus Tibérius plus qu’il ne le pensait, qu’elle ait cette opinion de lui. Il faut dire qu’il est toujours un peu incertain lorsqu’on en vient à parler de son rôle de chef de famille : c’est facile de faire peur aux autres, facile de ne jamais faire de compromis, et il n’a pas à se forcer. Tout renoncement à leurs idées et à ce qu’ils peuvent prétendre du fait de leur nom et de leur rang lui semble un déshonneur et une trahison. Il a beaucoup d’assurance lorsqu’il songe ainsi, mais ça ne dure jamais. Dans le conflit, Yaxley est bon, mais une fois seul avec lui-même, il finit toujours par se remettre en question et à douter. Et s’il se trompait, justement ? Il suffit de voir le nombre de conflits qu’il a du affronter ces derniers temps. Du temps de son père, ça ne serait jamais arrivé. Mais lui, en un an à peine – en fait, en quelques mois – voilà qu’il a failli perdre Thaddeus et Rose, et puis maintenant Gaia. Bien sûr, il se dit qu’il avait raison pour sa sœur, et Tibérius ne bougera pas de cette ligne, vexé qu’il est qu’elle s’en soit prise à Rose et qu’elle ne comprenne pas qu’ils devraient être solidaires entre eux, et que c’est justement en donnant du crédit à ces rumeurs qu’elles leur font du mal.  Les supprimer, c’est bon pour donner le change à la face du monde, justement parce qu’ils savent qu’elles sont fausses.

Mais tout de même, qu’elle ne comprenne pas, qu’elle n’écoute pas, le vexe. Avoir été contraint d’en venir à employer de tels mots, et avoir fait preuve d’autorité, d’avoir été si froid avec sa sœur, le désole autant. Tibérius est persuadé qu’il a bien fait de défendre Rose – comme quoi, il pourrait lui dire que de fait, il prend déjà les coups pour elle - mais voir sa famille dans cet état est un crève cœur. C’est là que reviennent ses doutes : son père, lui, il en est persuadé, aurait résolu les choses en un clin d’œil, sans colère et sans conflit. Alors, si le ton de la conversation était jusqu’à là amusé, et qu’il était volontiers plein d’assurance, la voix de Tibérius se fait incertaine : « Tu crois ? » Il a toujours peur de ne pas être à la hauteur. Au fond, il n’est guère qu’un jeune homme inquiet et soucieux, voulant protéger sa famille et portant à bout de bras un rôle sans doute un peu trop grand pour lui. Dans le même temps, il voudrait encore vivre un peu, s’autoriser à s’amuser, mais le temps passe et les exigences liées à son rôle de chef de famille le rattrape : il faut une femme, et la famille, et puis des enfants, et tout va vite. Et personne n’est là pour le rassurer, la plupart du temps : c’est un exercice solitaire que d’être patriarche d’une famille. Personne ne lui a jamais de ne pas s’en vouloir, et qu’il n’est pas grave de ne pas avoir toutes les réponses. Ou de ne pas bien savoir qui il est. De ne pas avoir de plan, ou de savoir vers quoi on se dirige.  Et que cela ne fait pas de lui quelqu’un en situation d’échec. Alors oui, ce que dit Rose compte, énormément, parce qu’il est avide de ces miettes d’affection et de reconnaissance qu’il n’a jamais eu. C’est peut-être aussi pour cela que Yaxley se laisse aller à montrer une fragilité qu’il dissimule d’ordinaire soigneusement : avec la jeune femme, il se sent en confiance, et il sait pouvoir compter sur elle et sa discrétion.


Peut-être est-ce cela, entre autres, qui fait qu’ils se comprennent et qu’il a envie de la revoir, sans prétexte, comme elle le dit, d’un anniversaire ou d’une autre excuse. Personne n’a jamais appris non plus à Tibérius Yaxley que savoir ce qu’il voulait faire l’instant d’après pouvait être suffisant, et c’est peut-être pour cela qu’il a imaginé tout un plan, rationnel et complexe, organisant à l’avance et de façon sans doute rigide et péremptoire leur relation. C’est le défaut de l’éducation sang pure : personne ne leur apprend à faire les choses simplement. Ni à simplement céder à leur envies, et à prendre les choses comme elles viennent. Là, par exemple, alors qu’il appréhende un peu la réponse de Rose et qu’elle finit par être bien plus nuancée, voire positive, Tibérius sent son propre cœur bondir de joie, et il l’embrasserait bien ; mais c’est trop tôt, trop en public, alors même qu’ils ne trompent personne, alors il se contente d’un sourire amusé pour démentir vigoureusement :  « Moi ? Mais qu’est-ce que j’ai fait, moi, ce n’est pas juste ! » Son indignation n’est que de façade : en fait, il serait plutôt très content de lui. Alors il continue joyeusement sur sa lancée, maintenant qu’il a toute l’attention de Rose : « Et puis c’est un peu trop facile de m’accuser, miss Ashford-Selwyn, comment suis-je censé être autre chose que démuni face à ce sourire ? » Rieur, et finalement sous le charme, il porte délicatement la main de la jeune femme à ses lèvres pour y déposer un baiser, furtivement.

Il n’y a pas beaucoup d’observateurs extérieurs qui se tromperaient sur la signification de l’éclat de bonheur qui s’est niché dans le regard de Tibérius à ce moment là, alors qu’il songe et qu’il explique à Rose qu’il n’y a aucune raison que leur relation se passe mal, au contraire. Lui-même ne s’y trompe guère, c’est simplement la décence et son éducation qui l’empêchent de parler.

Alors évidemment, l’attitude un peu froide de Rose, soudainement, le déstabilise. Tibérius bégaye un : « Mais… » Hésitant, il s’apprête à continuer, mais le serveur les interrompt. Là, il ne comprend plus. Qu’a-t-il dit de mal ? Il voulait juste dire à la jeune femme qu’elle n’était pas obligée de céder si elle ne le voulait pas. Heureusement, le passage du serveur coupe court à la discussion et c’est avec soulagement qu’il voit Rose lui adresser un sourire amical et hocher la tête à sa question, signe qu’il progresse. La conversation reprend alors sur un ton plus léger, et ce n’est qu’à la fin du repas que le sujet revient sur la table.

Tibérius se laisse entrainer au fumoir avec bonne grâce : c’est que la pièce lui semble plus intime et plus adaptée pour discuter. Acceptant volontiers la cigarette que lui offre Rose, il l’allume d’une étincelle qu’il fait apparaitre au bout de sa baguette, restant debout à côté d’elle, cherchant comment répondre. Pensif, il tire une bouffée de tabac, déclarant lentement : « Je pense que pour l’instant, il n’y a pas forcément besoin de leur dire. » Réalisant l’effet que donne sa réponse, il reprend pour se corriger : « Je ne dis pas de ne jamais en parler à quiconque. Mais je pense que…une chose à la fois, ce n’est peut-être pas plus mal. D’abord nous, puis ensuite eux. » Un instant, sa main effleure l’épaule de Rose, avant que le juge ne s’assoit à ses côtés. Un peu soucieux de nouveau, il ajoute : « Je voudrais pouvoir me réconcilier avec ton oncle, avant. Je me vois mal lui annoncer quoique ce soit à propos de nous deux avant qu’il ne nous ait pardonné.... » C’est que le monde se ligue contre ce qu’il veut lui, et l’attitude qu’il devrait avoir comme chef de famille le rattrape, malgré ses rêves de liberté. « Je sais que Thaddeus n’aimera pas ça, et je ne peux pas lui donner tort vu l’attitude de Caelum, mais je pense qu’il comprendra. Mieux que Gaïa, en tout cas…» Un instant, son visage s’assombrit considérablement, alors qu’il fume en regardant dans le vague. Ça devait être une réponse rationnelle, mais au final, elle laisse un gout amer à Tibérius. Tellement qu’il manque d’en oublier le principal, qui le frappe soudainement avec netteté et lui redonne le sourire. Un peu hésitant, mais souriant de nouveau, il se tourne vers Rose pour se pencher vers elle et poser une main sur son genou : « Est-ce que ça veut dire que ça pourrait être oui ? »

Sur le moment, de nouveau, ils sont assez proches pour qu’il l’embrasse. Et il y a un moment de flottement où Tibérius s’apprête à le faire. Malheureusement pour lui, il est grossièrement interrompu par des voix joyeuses et un peu alcoolisées qui se dirigent vers eux. Relevant la tête, Tibérius grommelle, agacé : « Allons donc, qu’est-ce que c’est que ça encore… » De fait, une bande d’employés du Ministère vient d’entrer dans le fumoir. L’un d’entre temps, élégant jeune homme à l’air un peu éméché, se dirige d’ailleurs vers eux : « Oh, Rose, hello ! Comment vas-tu ?  Pas trop de travail en ce moment ? Linden m’a dit que tu partais la semaine prochaine , je t’aurais bien accompagné…» Yaxley doit se faire violence pour ne rien dire, voyant que Rose semble le connaitre, mais il finit par bondir, parce qu’il est agacé : « Dites voir, mon brave. Ça ne vous viendrait pas à l’idée que vous dérangez ? » L’homme, qui doit être des Mystères, recule, un peu échaudé par ce type au regard bleu et passablement agressif : « Mais, enfin, mais pour qui vous vous prenez ? C’est une collègue, essayez d’être poli…» Il n’en faut pas plus à Tibérius pour se saisir de ce prétexte et hausser le ton :  « Poli ? Vous interrompez les gens en pleine conversation, et vous me dites d’être poli ? Vous savez à qui vous vous adressez ? Est-ce que vous le savez ? Je ne vous ai jamais vu nulle part, avec votre moustache ridicule et votre costume ridicule, et je ne vais certainement pas tolérer la vue d’un petit sang mêlé, parvenu, imbu de lui-même, au possible, plus longtemps. » Du ton de celui qui ne s’en laisse pas compter, il siffle un ordre qui ne souffre pas de réponse : « Débarrassez-moi le plancher, et apprenez à tenir vos distances, ou je vous jure que je vais vous apprendre à les tenir moi-même. » Déstabilisé, son interlocuteur jette un coup d’œil effaré à Rose : « Mais enfin…je…Rose… » Un camarade moins éméché vient l’entrainer hors de la vue du couple que forment Rose et Tibérius : « Gilbert, viens, on s’en va…viens, je te dis, oublie ça. » Comme ils sont venus, le groupe bat en retraite, Gilbert murmurant des protestations à voix basse.


Tibérius, de son côté, se rassoit. La colère retombe lentement, et il réalise l’effet qu’il a pu faire. Soudainement, il s’inquiète : il ne voudrait pas que Rose le prenne pour un mufle. Se passant une main dans les cheveux, il allume une autre cigarette : « Hem…bon. Navré. Tu m’as trouvé grossier ? Je ne voulais pas faire d’esclandre, mais son comportement m’agaçait. Comme s’il était notre égal et qu’il pouvait venir nous déranger comme ça…» Le ton monte de nouveau : il faut dire que les sang mêlés qui ne tiennent pas leur place ne méritent réellement aucune pitié, selon Tibérius. D’autant moins lorsqu’il y a quelque chose d’aussi personnel en jeu. Avec un contraste saisissant, il lance ensuite presque timidement, passant de façon un peu gauche un bras autour des épaules de la jeune femme : « Et je n’ai pas très envie de te partager ce soir, même si ce sont tes collègues. »  

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeLun 28 Sep - 21:30

❝ Tibérius & Rose❞Our NightAmusant de constater comme ceux qui paraîssent être des rocs pour leurs familles ont, eux aussi, besoin d’être rassuré. Quand on ne le connaît pas, et même quand on le connaît, on a tendance à voir Tibérius Yaxley comme un homme fort. Bien entendu, il l’est, mais ça n’empêche pas que dans le fond, comme tous le monde, il ait ses moments de doutes, ses faiblesses et que, lui aussi, ne soit pas toujours sur d’avoir pris la bonne décision. La différence entre les gens comme son cousin et les autres, c’est qu’il le cache. Probablement à la fois par pudeur, mais aussi parce que c’est la façon dont ils ont été éduqué. Quand la mode de la fin de cette décénie est à l’étalage des sentiments, eux gardent cette pudeur que Rose trouve très victorienne même si le mot n’est pas approprié pour leur monde.

Bien entendu, il est beaucoup plus difficile de tout intérioriser. Ca mène parfois à des frustrations ou des incompréhensions. Néanmoins, c’est un sacrifice nécessaire, le prix de leur dignité. C’est peu de chose selon certains, mais ceux-là sont hélas ignonrant des voies du monde. C’est leur dignitié qui leur donnent leur pouvoir, leur aura, les met au dessus des autres. Parce qu’ils sont différents - et surtout parce qu’ils entendent le rester - ils ne peuvent pas se permettre d’être comme le commun des mortels. S’abaisser à ressembler à la plèbe serait le premier pas vers leur chute et merlin sait qu’ils n’ont pas besoin de ça. Il y en a déjà bien assez qui fomentent leur chute sans qu’ils ne se sabotent eux-mêmes.

Le rôle des chefs de famille, celui que Tibérius assume, est un rôle qu’elle ne lui envie pas vraiment. Certes, il donne du pouvoir - et Rose n’a jamais en être déposédée - mais il vient également avec son lot de dilemnes moraux et d’ennuis. Un peu tel les romains qui avaient un droit de vie ou de mort sur les membres de leur famille. Si chez les sang pur, on ne tue que les cracmols - quand on ne se contente pas de les abandonner - on peut néanmoins facilement rayer un membre de l’arbre familial pour garder la lignée pure ou punir le moindre écart. C’est une réponsabilité qu’il convient donc de ne pas laisser entre les mains de n’importe quel quidam.

C’est donc naturelement que Rose lui assure une nouvelle fois à quel point elle a confiance en ses capacités lorsqu’il lui demande. Sujet délicat, il est rarement abordé puisqu’il est difficile pour celui qui n’endosse pas le poids de la responsabilité de juger. Cependant, aux yeux de la jeune femme, il est parfois bien nécessaire de faire l’éloge de qui le mérite et à ses yeux, son ami l’est particulièrement.

Bien évidemment, c’est une discussion privée et nul doute que Rose n’en parlerait à personne. C’est un moment entre eux qui ne demande pas de spectateur et c’est ce qui lui permet de badinner avec Tibérius, quelque chose qu’elle ne se permettrait pas si le reste de sa fratrie était présente. Bien entendu, elle se doute qu’ils sont observé, mais naïvement, elle pense aussi que les gens ont autre chose à se mettre sous la dent qu’un dîner entre amis.

Peut-on encore parler d’amitié ? Il n’y a bien qu’elle pous s’obstiner pense-t- elle pendant qu’il lui embrasse la main. Dans le fond, c’est à se demander pourquoi elle argumente encore avec lui puisqu’elle est presque sur le point de céder. Est-ce que accepter ce dîner n’était pas déjà une façon implicite de dire oui. Peut-être font-ils juste ça pour le principe tout en sachant, qu’à la fin, il aura certainement gain de cause. S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Tibérius, c’est de ne pas être persuasif.

Le dîner passe et c’est à la fin de celui-ci que la jeune femme prend l’initiative de chercher un peu d’intimité loin des regards inquisiteurs qui ne les ont pas quitté du repas. Une fois dans le fumoir, elle prend le temps d’apprécier le calme, même si elle redoute quelque peu la discussion qu’ils s’appretent à avoir. La jeune femme ne peut pas nier que celle-ci manque quelque peu de spontanéité et de romantisme, mais elle reste quelqu’un de pragmatique et ce genre de détail doit être pris en compte. Son cousin semble penser comme elle puisqu’il réfléchit également.

- Non, tu as raison, lui répond-elle sans mal interprêter son commentaire. Je crois qu’un peu de tranquilité ne serait pas du luxe. Salazar sait que ta soeur n’est probablement pas le pire obstacle que l’on rencontrera dans cette histoire.

Amusant comme dans sa bouche, tout autant que dans celle de son cousin, le “nous” est venu instinctivement comme s’il avait toujours été là. En un sens, ce n’est pas faux puisqu’ils ont toujours été alliés en toutes circonstances, mais cette fois-ci, il prend un tour différent. Tout comme les gestes qu’ils ont l’un envers l’autre. Loin de la déranger, la main du juge sur son genoux semble naturelle. Alors qu’il semble prendre conscience de son accord, elle baisse les yeux, laissant le rouge lui monter aux joues et murmure, presque timide :

- Je suppose, oui.

Elle voudrait en dire plus, mais ils sont hélas intérrompus par une groupe d’employés du Ministère. Parmi eux, Rose reconnaît un collègue des Mystères qu’elle salue d’un signe de tête poli, mais distant, espérant qu’ils vaqueront à leurs affaires en les laissant aux leurs. Ce n’est hélas pas le cas, et celui-ci ne comprennant pas la situation s’installe dans la conversation sans même prendre la peine de se présenter.

- Gilbert, je ne m’attendais pas à te voir ici …, commence-t-elle hésitante sans savoir comment se débarrasser de l’importun.

Elle même n’a pas le temps de finir ce qu’elle voulait dire que Tibérius interrompt la conversation, ne sachant pas cacher son agacement. Il faut dire qu’elle ressent la même chose et que rien ne l’intéresse moins que de discuter avec son collègue de son prochain voyage. Néanmoins, la force de la colère de son cousin la surprend. Bien sûr, elle a toujours entendu dire qu’il était dur et intransigeant, peu aimable, peut-être même méprisant envers ses inférieurs, mais jamais elle n’a eu l’occasion de le constater d’elle-même.

Si elle garde une expression très neutre pendant qu’elle le laisse pointer du doigt la sortie à son collègue et ses amis, il n’en est pas de même une fois que la porte se ferme et les laisse à leur solitude. Alors que son cousin allume une cigratte, elle fait de même, pour finalement éclater d’un rire discret quand il lui demande si elle ne l’a pas trouvé grossier.

- Merlin, je sais maintenant pour quoi les gens te trouvent désgréable, rit-elle tout en sachant qu’elle ne le vexera pas. Ne t’inquiète pas pour moi, je n’avais aucune envie de les voir rester, il s’en remettra et si ce n’est pas le cas tant pis pour lui. Son comportement était déplacé, conclut-elle avec un sourire amusé, parfaitement statisfaite de la façon dont la chose s’est passée.

C’est un côté qu’elle laisse voir à peu de gens. Ce n’est pas tant qu’elle veut plaire. Non, Rose se contente simplement de ne pas faire de vague, mais ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas consciente de sa supériorité pour autant. Si la jeune femme sait qu’elle n’a pas le même statut que ses consoeurs sangs purs, elle n’a en revanche aucune intention de se laisser importuné grossièrement par des sangs mêlés ou des nés-moldus qui ne connaissaient pas leur place. Alors que son bras entoure ses épaules, elle laisse sa tête se poser sur son épaule et finalement relève celle-ci pour faire quelque chose qu’elle a très envie de faire depuis un moment : l’embrasser. Au diable Gaïa, au diable les conséquences, pour ce soir Tibérius a gagné et ça ne dérange pas Rose le moins du monde.

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeJeu 1 Oct - 23:52



Our night
Rose & Tibérius
Un instant, le pragmatique efface le sentimental : il faut dire que Tibérius est plus doué pour décider que pour exprimer ses sentiments. L’impression de froideur et de distance qu’il renvoie y est en grande partie liée, quand bien même n’importe qui le connaissant un peu ne manquerait pas de remarquer qu’il a en grande partie laissé tomber le masque depuis le début de ce diner avec Rose. C’est qu’il se sent plus en confiance avec la jeune femme qu’avec les autres amantes qu’il a pu avoir. De certaines, il a sans doute été amoureux, bien qu’il n’ait jamais pris la peine de le dire ou de promettre mariage, ou même fidélité, à aucune d’entre elles. Mais il faut dire que contrairement à Rose, il n’en a jamais connu ni fréquenté aucune depuis si longtemps. Avant de se mettre à penser à elle comme une compagne possible, Tibérius a eu le temps de voir grandir l’amie de ses frères et sœurs, de comprendre une cousine finalement devenue une proche, et de travailler avec une collègue avisée et diplomate. Finalement, passé le stade de l’amusement et du défi, si typique des jeunes de sa classe sociale et d’un tempérament un peu séducteur, cette relation lui semble relever de l’évidence, ce qui l’arrange : l’évidence saute aux yeux, et il n’a pas besoin de la verbaliser. Tout à l’aise qu’il soit, c’est donc mieux ainsi : il est évident qu’il tient à Rose, mais le verbaliser ? Pourquoi faire ? Seuls les idiots portent leur cœur en bandoulière, et font un drame de tout. D’autant qu’elle le comprend, non ? A vrai dire, c’est simplement typique de Tibérius Yaxley : plutôt que d’avouer qu’il est mal à l’aise avec certaines choses, comme évoquer ses propres sentiments, tout positifs et heureux qu’ils soient, il fait d’une faiblesse une force. Du moins, il le croit : car il lui semble plus intelligent d’être parfaitement pragmatique plutôt que romantique en cette occasion. Comme le dit Rose, leur chemin risque fort d’être semé d’embuches, et il ne peut que l’approuver lorsqu’elle le remarque. « En effet. Mais c’est rassurant de ne pas être seul pour les affronter, tu ne crois pas ? »

Cependant, malgré lui, ce sont bien ses sentiments qui ressortent lorsqu’il dit cela. Parce que c’est déjà quelque chose, de pouvoir dire « nous », sans qu’il ne soit aussi général que « notre clan », « notre famille », ou « nous autres, les sang purs ». Il y a une intimité nouvelle dans cette manière de le dire, et curieusement, la perspective de devoir aller de querelles familiales en querelles familiales ne parait plus si désespérante et insurmontable à Tibérius si c’est pour Rose et si c’est avec elle à ses côtés. Dans ce qu’il dit, il y a donc moins de volonté de la convaincre qu’un espoir qui se dissimule et se travestit sous une apparente de logique et de rationalité, si bien jouée et intégrée à sa personnalité qu’elle manque de lui faire oublier le principal, à savoir que Rose lui a finalement dit oui.

Il n’a pas le temps de réagir qu’ils sont grossièrement interrompu. Pourtant, Tibérius aurait eu des choses à dire, sans doute, bien plus qu’il ne saurait exactement les formuler. L’arrivée de Gilbert le contrarie donc au plus haut point, et c’est sans doute autant parce qu’il a coupé un instant d’intimité qui promettait de devenir plus sincère et plus profond que parce qu’il ne tient pas son rang que la réaction du juge est si vive.

C’est que, comme il l’avoue (et cela suffirait comme preuve, s’il en fallait une, de son attachement) Yaxley est assez jaloux de la compagnie et de l’attention de Rose. Qu’un vulgaire sang mêlé puisse les interrompre ne peut donc manquer de lui être insupportable. Il n’a donc aucun scrupule à le chasser ; après tout, il en a le droit, donc pourquoi ne pas le faire ? La seule chose qui l’ennuie est éventuellement l’opinion de Rose elle-même, mais il est ravi de constater qu’elle a eu l’air d’être aussi dérangée que lui de cette intrusion. Alors il sourit de bonne grâce, ne pouvant nier la vérité qu’elle lance sur le ton de l’humour, et hausse les épaules : « Peut-être. Pour ce que ça fait. » Ce n’est pas comme si l’opinion du monde, même celle de ses pairs, troublait ou inquiétait Tibérius. Au contraire, il aime assez être détesté et mis à part de la foule, ce qui le conforte dans l’impression de se distinguer de la masse et d’avoir raison. Le commun des mortels lui parait étrange et indigne, et il ne veut pas leur ressembler. S’il peut les exclure, tant mieux. Et il est heureux de voir que Rose pense comme lui, quoique impressionné par son calme : « Tu as l’art de le formuler de façon élégante, très chère. Je ne sais définitivement pas comment tu fais pour être aussi patiente. Je t’avoue que je ne suis pas capable de ça. » Comme toujours, ils sont sur la même longueur d’onde et ils se comprennent : peut-être est-ce pour cela que les choses sont si naturelles entre eux et que le courant passe si bien. Si Tibérius n’irait pas jusqu’à dire que Rose est son miroir exact, n’en reste pas moins qu’ils pensent de la même manière et que leur manière d’agir est complémentaire. C’est autant une bonne raison de faire alliance qu’un motif qui conduit fatalement à leur rapprochement.


Ainsi, ils reprennent comme si rien n’était, oubliant vite ceux qui se sont fait humiliés, une manie pratique et classique chez eux. Si Rose ne le voit probablement pas, un sourire doux se fait jour sur ses lèvres alors qu’elle pose sa tête contre son épaule, et il penche un peu la tête pour déposer tendrement un baiser sur sa tempe. Assez curieusement, il ne voit pas ce qui arrive lorsque Rose redresse la tête, et le ton du juge se fait interrogateur : « Oui ? » C’était pourtant prévisible, vu le nombre de fois, au cours de la soirée, où ils ont été proches au point de manquer de s’embrasser. Curieusement, cependant, Tibérius ne pensait pas que ça viendrait de Rose. Mais la surprise laisse place rapidement à la joie, et la passion qu’il met pour répondre au baiser de la jeune femme est sincère. Il passe un bras autour de la taille de Rose, sentant celles de la jeune femme sur sa poitrine, à travers sa veste, et cette proximité, un instant, lui fait oublier le reste. Lorsqu’il reprend la parole, ils sont encore si proches que leurs visages se touchent : « Je crois que le stade de la supposition est dépassé, qu’en dis-tu ? » Il l’embrasse de nouveau, plus brièvement, levant une main pour caresser sa joue, et il ne sait plus tellement quoi dire. Comme s’il avait atteint un objectif et qu’il ne savait pas trop quoi faire et quel but poursuivre à présent, Tibérius est un peu perdu. C’est qu’on ne lui a jamais appris à gouter aux joies simple et à la grâce du moment présent. A ne pas penser rationnellement, à juste faire les choses. Il est donc presque intimidé, mais heureusement pour lui, le serveur arrive pour leur signaler que les desserts les attendent. Dans le mouvement, Yaxley est plus à l’aise. Revient la stratégie, les possibilités d’actions. Pourtant, alors qu’ils franchissent la porte, il la retient brièvement – mal maitrisée, c’est l’émotion qui prend le pas – l’attirant près de lui en passant un bras autour de sa taille : « Attends. Laisse-moi t’embrasser avant de retourner affronter les envieux. » Et sans attendre son accord, Tibérius se penche vers Rose pour déposer de nouveau un baiser sur ses lèvres.

Voudrait-il plus ? Peut-être. Mais ce n’est pas possible, et puis on ne traite pas quelqu’un à qui on a promis du sérieux et de l’engagement comme la première fille venue, avec qui on couche un soir de fête, après une partie de cartes dans une boite de jazz. D’autant que Tibérius sait que cet aspect des choses est important pour Rose.  De toute façon, les regards sur eux le dissuadent vite de reproduire l’intimité dont ils avaient le bénéfice au fumoir. Alors il laisse la conversation se nouer, même s’il ne faut pas être grand clair pour surprendre la signification des regards qu’ils échangent, ni ce que sous-entend la dernière proposition qu’il fait : « Est-ce que tu veux que je te raccompagne ? Ou on reprend un verre ? Ou les deux ? »

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Message#Sujet: Re: Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars)   Our Night - Tibérius (Flash-Back : Mi-Mars) Icon_minitimeSam 3 Oct - 21:34

❝ Tibérius & Rose❞Our NightSi l’on avait dit à Rose il y a quelques mois qu’elle serait heureuse de la tournure que prend cette soirée, elle n’y aurait pas cru. Il faut dire que lorsqu’ils ont été, fin novembre, prendre un verre à l’Emerald’s après une journée de travail laborieuse, la jeune femme était loin d’imaginer ce qui se passerait dans la tête de son cousin. Au cours des derniers mois, elle s’est parfois demandée si ce n’était pas son départ précipité et son refus catégorique qui avait tout changé. Dans le fond, si elle l’avait laissé faire, s’ils avaient juste gentiment badiné ensemble, les choses n’en seraient-elles pas restée là ? Impossible de le dire avec certitude, mais il lui semble que oui. Il faut dire que Tibérius est comme beaucoup de sa race, un homme à qui on a jamais opposé le moindre refus. Pourquoi le ferait-on d’ailleurs ? Le monde est à ses pieds et ceux qui le dédaignent ceux sont qui n’ont ni influence, ni pouvoir. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant qu’il fasse partie de ces gens qui désirent absolument avoir ce qu’ils ne peuvent pas toucher.

Au final, et probablement à son grand mécontentement, Gaïa est celle qu’ils doivent remercier pour l’issue de ce dîner. Sans elle et ses insultes, Rose n’aurait peut-être pas eu le courage de sortir de sa réserve. C’est que contrairement à ce que sa cousine pense, elle sait parfaitement où est sa place. Or, si elle ne pense pas valoir moins que ses cousines, elle sait aussi quels obstacles ils ne vont pas tarder à rencontrer et en bonne Serpentard, elle se serait probablement épargner ce moment désagréable si elle avait pu.

Pourtant, nul regret ne subsistent alors qu’ils sont enfin seul. Comme le dit Tibérius, il y a quelque chose de particulièrement réconfortant dans le fait de savoir qu’ils ne sont plus seuls. On pourrait bien entendu arguer qu’ils ne l’ont jamais été, mais ça serait mentir. Certes, ils font partie d’une grande famille et ils savent qu’ils auront toujours le soutien de celle-ci malgré leur différent, mais ce n’est pas la même chose que d’avoir quelqu’un, une personne qui connaît nos failles, nos faiblesses et à qui on peut tout confier. Somme toute, il y a un réel confort dans le fait de savoir qu’ils peuvent laisser tomber le masque en toute sécurité.

Rose ne sait pas vraiment quand le changement s’est opérée en elle, mais d’amis, elle a finit à penser à lui autrement. La jeune femme ne peut pas nier avoir été flatée par son insistance et maintenant qu’ils ont enfin l’occasion d’avoir un peu d’intimitée, elle est étonnée de voir comme les choses se font naturellement. C’est un peu comme s’ils avaient toujours eu l’habitude d’être ensemble et le changement s’opère sans qu’ils ne s’en rendent vraiment compte eux-mêmes. Un instant, ils sont deux individus séparés et quelques secondes plus tard, un couple, sans même le réaliser.

L’ancienne Serpentard ne le dirait pas tout haut, mais elle est contente de la réaction de Tibérius. Si elle s’estime être une femme moderne avec tout ce que ça comprend, elle a également un côté très traditionnaliste. Or, il lui aurait semblé malvenu que son compagnon laisse des gens être aussi familier avec elle sans rien dire.

- Je ne pense pas être spécialement patiente, tu sais. Je crois que les gens m’exaspèrent aussi vite que toi en réalité, mais ça serait incroyablement vulgaire pour une femme de s’abaisser à passer mes nerfs sur des gens comme eux. Et puis tu es là, ajoute-t-elle avec un petit sourire indiquant qu’elle lui laisse bien volontier la main concernant ce genre de problème.

Là où Gaïa envie probablement la place que l’homme occupe au sein de la société sorcière, Rose trouve son contentement. Elle ne s’est jamais vue comme discriminée ou réduite à cause de son rôle de femme. Non, la jeune femme considère simplement qu’ils n’ont pas les mêmes contraintes, mais pas les mêmes avantages et responsabilités non plus. Dans le fond, elle est toujours arrivée à avoir la vie qu’elle désirait avoir et a bien l’intention de voir les choses continuer ainsi.

C’est probablement pour ça qu’elle cède à son impulsion et embrasse Tibérius la première. Peut-être aurait-il fallu attendre qu’il fasse le premier pas, pourtant, elle est sûre qu’il le veut autant qu’elle et sa réaction confirme ce qu’elle pensait. Le moment est agréable et s’est à se demander pourquoi ils ont tant tardé. Les doutes que Rose pouvaient entretenir sur leur compatibilité s’effacent au profit d’une sensation qu’elle ne saurait pas vraiment nommé, mais qui lui fait oublier le monde qui les entoure.

Il lui tire un rire gêné quand il lui dit qu’ils n’en sont plus aux suppositions. Désormais, nul besoin de se tourner autour, c’est en toute liberté qu’ils peuvent exprimer ce qu’ils ressentent ou commencent à ressentir l’un envers l’autre et cette découverte la rend quelque peu euphorique alors qu’il l’embrasse de nouveau.

A son bras, elle rejoint leur table et les desserts qui n’attendent qu’eux. La nourriture n’a plus vraiment d’intérêt, pour peu qu’elle en ait eu ce soir. Le moment de terminer la soirée arrive et Rose n’en a pas réellement envie, mais décide d’être la plus raisonnable de deux.

- Raccompagne-moi, je pars tôt demain, mais je peux t’envoyer un message pour t’indiquer le jour où je reviens, on aura qu’à aller chez moi si tu veux.

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