Noël et la nouvelle année se sont passés sans anicroches. 1948 est sur les rails et si une bonne partie du Ministère de la Magie est en congé en cette période estivale, ce n’est pas le cas de tous ses employés. Une fois n’est pas coutume, Rose s’est portée volontaire pour faire des parties des personnes en stand-by dans le département pendant que d’autres sont en congés. Ca ne gêne pas la jeune femme. Elle apprécie particulièrement cette période où le Ministère se vide. Le calme des couloirs et surtout de son laboratoire sont salutaires et c’est généralement en cette période de calme qu’elle avance le plus facilement dans ses travaux. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, Noël ne veut pas nécessairement dire qu’il n’y a pas de travail, au contraire.

Cette année pourtant, ses plans ont changés et elle est assignée - encore une fois - à une collaboration. Son directeur sait qu’elle apprécie collaborer avec d’autres chercheurs et on la sait douée. C’est d’ailleurs toute l’ironie de la situation. Dans une institution particulièrement misogyne, on reconnaît ses compétences. Au final, le problème n’est pas qu’elle soit compétente, mais bien qu’elle soit une femme et surtout qu’elle soit plus compétente qu’un homme qui aurait pu avoir sa place. N’est-elle pas en train d’outrepasser ses droits et n’a-t-elle pas honte d’ôter le pain de la bouche d’une famille en prenant une place qu’un honnête sorcier aurait pu avoir ? Il lui suffirait d’être mariée pourtant et d’accomplir ce pour quoi elle est née pour avoir tout ce dont elle a besoin.

Un discours aussi laid qu’il est ancien, mais qui à la vie dure. Amusant également comme pour ce projet c’est à une femme qu’on l’a associée cette fois-ci. Le nom ne lui est pas inconnu. Cassiopeia de la très illustre famille Black. Autant dire que l’information n’était pas de nature à faire plaisir à Rose qui se passe généralement bien de ses rencontres avec les membres de ladite famille. Dorea Potter, la soeur de Cassiopeia et elle ont fait leur classe ensemble et leur amour fut loin d’être inconditionnel. Elle travaille maintenant avec Cygnus et tout le bien qu’il pense d’elle, doubler d’une bonne dose d’arrogance est généralement visible sur son visage. Elle connaît moins l’aînée des soeurs Black, mais elle imagine sans peine que leur relation ne va pas être différente.

Pleine d'appréhension, Rose n’en décide pas moins d’être aimable. Et c’est dans l’Atrium qu’elle attend la jeune femme pour la mener dans son laboratoire aux Départements des Mystères. Avec un sourire, elle lui tend la main pour la saluer.

- Je suppose que l’on peut s’appeler par nos prénoms ?

Elle l’espère en tout cas, sans quoi les semaines qu’elles vont passer ensemble risque d’être longues à coup de “Miss Black” et “Miss Ashford”, elle imagine que le Selwyn sera un effort de trop. Rose se dirige vers l’ascenseur échangeant les banalités d’usage avec sa compagne. Arrivée niveau 9, elle se dirige vers la porte noire, lisse et sans poignée qui fait office d’entrée au département. Sans un mot, elle se contente d’agiter sa baguette et la porte s’ouvre sur une salle éclairée par des torches bleues. Douze portes les entourent et rapidement, les murs se mettent à tourner jusqu’à ce que les deux sorcières ne puissent presque plus distinguer les portes. Enfin, tout redevient stable et Rose s’avance sans hésiter vers une des portes qu’elle ouvre de nouveau pour faire entrer Cassiopeia. Elles empruntent plusieurs couloirs, tout vide avant d’arriver dans un grand laboratoire.

- Bienvenue aux Département des Mystères donc. Par quoi commence-t-on ?

Pas réellement à l’aise, Rose est tout de même soulagée après avoir passé quelques minutes en compagnie de l’aîné des soeurs Black. D’apparence calme et peu incline à la familiarité, elle ne voit pas traîner sur son visage l’air arrogant caractéristique aux membres de sa famille. La collaboration sera peut-être plus simple que prévue. Rose l’espère. Elles ont beaucoup à faire et peu de temps pour le faire. Puisque le Ministère est vide, ou presque, il ne leur faut pas longtemps pour accéder au laboratoire. Une ou deux politesse plus tard, les voilà devant leur espace de travail. Rose se rend compte qu’elle va devoir prendre la main pour un moment en tout cas.

Elle n’aime pas les situations de domination. Elle estime qu’un travail en équipe se déroule toujours mieux quand il se fait dans une collaboration saine et efficace. Elle est ici en terrain presque aussi inconnu que Cassiopea puisque ce n’est pas réellement son laboratoire. Elle lui fait savoir :

- Hmm, il n’y a pas de procédure spécifique. On ne travaille jamais en collaboration entre nous. Chacun à son propre laboratoire et travaille en solitaire. On est parfois plusieurs sur un même projet en parallèle et on compare nos résultats, mais la collaboration s’arrête là.

Elle se dirige vers une table sur laquelle est disposée des parchemins, de l’encre et des plumes, elle en saisit une et s’assied par habitude. Ce n’est plus l’heure de faire des manières.

- J’imagine qu’on n’a transmis aucune informations sur le projet en lui-même ? Elle sourit et commente : Un classique des Mystères.

Elle lui désigne une chaise et l’invite à s’installer si elle le désire.

- Voici les instructions qu’on m’a donné de mon côté. Nous avons jusqu’à la fin de la période estivale pour tenter de commencer à créer la base d’une potion de … hmm, comment est-ce qu’ils ont appelé ça ? Destruction massive !

Elle poursuit, une grimace de dégoût se formant.

- Ils ont apparemment été très inspiré par les inventions des moldus pendant leur guerre et se demande s’il serait également possible pour les sorciers de créer une potion dont les effluves ou l’effet en tout cas, blesserait le plus de personne possible sur une zone étendue. Si nos recherches sont prometteuses, on profiterait des différentes périodes plus vides au sein du Ministère pour continuer les recherches.

On pouvait facilement croire que si Rose avait un air plus que désapprobateur à la mention des moldus, c’était à cause de son désamour pour eux. En tant sur sang-pur même bâtarde, on attendait d’elle qu’elle ne fréquente pas des gens en dessous de son rang. Rose s’était toujours tenue éloignée de tout scandale et si on ne l’aimait pas pour sa naissance, on savait que ses fréquentations, elle, remplissait tous les standards requis. Si elle fronçait du nez, c’était et bien parce qu’elle ne comprenait pas qu’on puisse s’inspirer des moldus. Elle avait vu tant de mort et tant de blessés qu’elle se demandait si le Ministère prenait réellement bien la mesure de ce qu’ils leur demandaient.

- Je propose qu’on commence par voir réduire le champs de possibilité et peut-être faire une liste des potions similaires et des ingrédients qui pourraient nous sembler amplifier les effets désirés. De là, on peut peut-être se lancer dans quelques essais. On a des salles dédiés aux tests de ce genre de potion et voir dans quelle direction on veut aller par la suite. Qu’en penses-tu ?

Finalement, peut-être que cette collaboration sera plus fructueuse que prévus. C’est ce que pense Rose alors qu’elle commence à rentrer dans le vif du sujet avec Cassiopeia. Pour le moment, sa compagne semble bien plus intéressée par son travail que par l’alimentation des querelles familiales. L’ancienne Serpentard lui en est reconnaissante, elle ne désire rien d’autre que du professionnalisme et elle est heureuse de rencontrer les qualités requises chez sa partenaire. Le Ministère a beau être un vivier à décision hasardeuse, elle ne peut pas nier qu’il y a du talent chez ses collègues et qu’ils savent aller chercher des collaborateurs qui apportent une réelle plus value à leur projet. Dans le fond, ce qui dérange la jeune femme, ce ne sont pas les gens, mais bien le choix des projets. Cela dit, elles ne sont pas là pour discuter de la politique du Ministère en terme de recherche, mais bien pour l’appliquer peu importe leurs sentiments personnels sur le sujet.

Évidemment, puisqu’il n ‘y a pas de protocole bien établis pour le travail qu’elles vont entreprendre, les deux jeunes femmes vont devoir perdre du temps à déterminer la façon dont elles vont travailler. Ca pourrait exaspérer Rose si elle ne trouvait pas que c’est une bonne opportunité pour apprendre un peu à connaître la façon de penser de son interlocutrice. Elle est d’ailleurs positivement surprise par sa proposition et y voit là une bonne idée de départ. Elle prend note tandis qu’elles échangent, bien décidée à garder des archives de leur travail.

- Destruction massive est en effet un terme vague, acquiesce-t-elle à la suite de sa compagne. D’après les informations que mon département a obtenu à ce sujet, il semblerait que les armes moldus aient une portée importante. Il semblerait qu’elles puissent impacter plus de 100 000 personnes en une fois.

Bien entendu, Rose en savait un peu plus que ça. La bombe atomique avait beaucoup fait parler d’elle dans le monde moldu, mais elle ne devait pas avoir l’air d’en savoir trop. En attendant, elle se demandait si les sorciers mesuraient réellement ce qu’ils essayaient de faire en tentant de répliquer une des armes les plus mortelles désormais connues.

Cassiopeia réfléchit vite et c’est appréciable. Son idée est bonne, très bonne même songe Rose et il lui semble en effet plus que avantageux d’avoir un antidote déjà disponible. En cas de conflit, ça donne en effet au Ministère un avantage non négligeable. Son idée à elle est un peu plus complexe.

- Ca me semble une idée enthousiasmante, on partirait sur une base déjà connue ce qui nous permettrait peut-être d’aller un peu plus vite, commente-t-elle avec un sourire tout en griffonnant sur son parchemin. De mon côté, je pensais à quelque chose de plus expérimental. Elle pose sa plume et prend la peine de regarder la jeune femme en face d’elle pour lui exposer son idée. Dernièrement je me suis beaucoup intéressée aux non-êtres et en particulier aux détraqueurs. Tout le monde n’est pas encore d’accord sur le sujet, mais Lyall Lupin qui est apparemment expert sur la question les classes dans la catégories de créatures magiques. Je me dis qu’il doit être possible d’étudier la façon dont leurs capacités magiques fonctionnent pour reproduire l’effet du baiser du détraqueur, mais à plus grande échelle.

L’idée de Rose est également dévastatrice, mais son approche est différente. Destruction massive, oui, mais sans effusion de sang. Dans le fond, Rose en a vu assez pour toute une vie. Sans compter qu’ici, on s’attaquerait non pas à l’enveloppe physique des gens, mais bien à l’esprit et sans retour en arrière possible.

Qu’est-ce que Cassiopeia devait bien penser de tout ça ? Pas grand chose de bien à en juger par la tête qu’elle fait alors que Rose évoque le nombre de personnes impactées par la bombe atomique. Difficile de ne pas être d’accord avec elle. Oh bien évidemment, on ne dénigre pas ouvertement le Ministère de la Magie et les décision prise en son sein, mais il fallait admettre que la question méritait d’être posée. Est-ce vraiment bien nécessaire ? Les sorciers n’ont jamais eu besoin des moldus pour trouver de nouvelles manières de faire le mal, loin de là. La magie noire - mais pas qu’elle - couvre déjà une bonne partie de ce qui peut se faire en terme de sorts et potions destinés à blesser plutôt que guérir.

Heureusement ou malheureusement pour elles, les deux jeunes femmes ne sont pas là pour refaire l’histoire, mais simplement pour suivre les instructions qu’elles ont reçues aussi délirantes soient-elles. Heureusement, Cassiopeia et Rose ont de la ressource et les idées ne tardent pas à faire leur apparition. A la fois terrifiantes et enthousiasmantes parce qu’après tout, elles ne font pas de la recherche pour rien. Peu importe à quel point ce qu’elles faisaient était dangereux ou immoral, il y avait quelque chose d’excitant dans l’idée d’être les premières à trouver quelque chose de nouveau dans le domaine magique.

L’idée de Rose ne semblait pas déplaire à sa nouvelle compagne de travail. La jeune femme se réjouit de voir qu’elle envisage les choses de la même manière. Cela dit, elle est consciente des désavantages que sa proposition contient. L’avantage de la proposition de l’aîné des soeurs Black c’est qu’elles partent sur une base déjà connue et qu’elles seront donc susceptibles d’arriver à un résultat plus rapidement. Cela dit, rien n’empêche de partir sur la proposition de sa nouvelle collègue et de retenir l’idée du détraqueur si leur recherche ne sont pas concluantes. Elle décide donc de faire part de ses observations à la jeune femme.

- Pour être honnête, je ne sais pas quel est le but exact du Ministère derrière cette demande. Disons que je ne serais pas aussi optimiste quant à l’idée que ce n’est qu’une arme de dissuasion. Elle fait une pause et ajoute avec un sourire. Les temps sont … disons qu’ils sont incertains.

Même un peu plus que ça. Quelque chose couve pour le moment. Il y a comme un malaise sur lequel personne ne peut tout à fait mettre le doigts, mais qui se ressent. Pourtant, peu en parle et la vie continue comme si de rien n’était. Rose ne dit rien de plus, elles ne sont pas là pour discuter politique et son interlocutrice semble aussi réservée qu’elle peut l’être. Alors elle enchaîne sur ce qui les intéresse vraiment.

- Je pense qu’on pourrait partir sur l’idée du dérivé du philtre du mort-vivant et voir où ça nous mène. En attendant, je pourrais demander à mon département de rentrer en contact avec ce fameux Lyall Lupin qui pourra peut-être nous éclairer sur la façon dont il fait ses recherches sur les détraqueurs. Ca pourrait être une solution de secour si nos recherches sur le philtre ne vont pas comme on l’espère. Qu’en penses-tu ?

Rose ne dirait pas qu’il y a aujourd’hui un miracle de Noël, mais presque. Pour la première fois depuis longtemps, elle a l’occasion de discuter avec quelqu’un de la famille Black sans que ça se passe mal. Elle peut dire qu’elle apprécie l’expérience. Il y a quelque chose d’un peu froid chez Cassiopeia, on voit qu’elle n’est pas là pour faire du copinage, mais ça ne gêne pas Rose. Après tout, ce n’est pas ce qu’elle veut. Par contre, elle perçoit sous cette réserve et cette froideur un esprit vif et surtout une grande curiosité intellectuelle. C’est quelque chose qui parle instantanément à la jeune femme et qu’elle retrouve parfois peu chez ses collègues. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas parce qu’on est aux Mystères qu’on est toujours associé à de la recherche et ce n’est pas parce qu’on fait de la recherche qu’on a pas un esprit étriqué. C’est parfois tout l’inverse en réalité. La jeune femme a beaucoup de mépris pour ses petits esprits qui se retrouvent effrayé par ses théories qu’ils estiment trop dangereuses pour être expérimentées.

Elle approuve sans réserve l’idée de travailler sur plusieurs projets à la fois. Ca arrache à Rose un sourire sincère. Elle a toujours eu une personnalité assez solaire, mais travailler l’a toujours rendue épanouie et c’est quelqu’un de passionné. Un peu fébrile à l’idée de passer à l’action, elle se lève et déambule distraitement pendant qu’elle écoute son interlocutrice et réfléchit en même temps.

La jeune femme ne connaît pas bien Lyall Lupin. En réalité, elle ne le connaît pas du tout si ce n’est de nom. Elle a entendu parlé de la famille, mais ne l’a jamais fréquentée. Elle le sait jeune, peut-être à peine sortis de Poudlard, mais tout le monde s’accorde à dire que c’est un petit génie. Rose sait qu’elle ne s’intéresse pas assez aux créatures magiques, une branche de la magie jugée probablement aussi peu sexy que la Botanique et se dit qu’elle profiterait bien de l’occasion pour parfaire ses connaissances. Pas vraiment suspicieuse, elle ne relève pas le fait que sa consoeur semble connaître Norbert Dragonneau. Les grandes familles sorcières se connaissent toutes entre elles et elle n’y voit rien d’inhabituel.

- Parfait, je vais prendre contact avec le jeune Lupin dès que possible. Je suis impatiente de voir ce qu’il peut nous dire sur la question. Je te tiendrais au courant par hibou dès que j’ai une réponse. J’imagine que tu as d’autres projets en cours ? Pour ma part, je suis toujours au Ministère, mais tu n’es pas obligée de venir tous les jours s’il y a des choses que tu dois faire de ton côté.

Pour le moment, elles sont dans la phase préliminaire, il y a des choses qu’elles peuvent faire chacune de leur côté. Rose est quelqu’un de plutôt conciliant. Elle estime qu’on obtient rien par la contrainte et qu’un 8h-17h n’est pas toujours productif à la recherche. L’idée que Cassiopeia puisse leur avoir un accès à Azkaban intrigue particulièrement Rose. Elle s'assied face à sa compagne toute ouïe.

- Ca serait parfait. Elle a un sourire d’excuse face à son enthousiasme qui peut paraître déplacé. Je n’ai jamais été à Azkaban, mais je ne doute pas que ça soit instructif à défaut d’agréable.

Bien entendu, elle connaît la prison de réputation et même si elles n’iront pas en tant que victimes, il faut s’attendre à ce qu’elles soient affectées par le pouvoir des détraqueurs. Si Rose n’en a jamais croisé, elle en connaît les effets. La question suivante est plus dans ses cordes et c’est presque joyeusement que Rose y répond.

- Oh il ne faut pas s’inquiéter pour ça. Avoir des cobayes n’est jamais un problème.

Même en connaissant Rose, on s’étonne du détachement avec lequel elle peut énoncer ce genre de chose. Elle est d’apparence très douce, mais la mort ne l’émeut plus depuis longtemps. Elle en a tellement vu pendant la guerre qu’elle est comme insensible à ce qui peut se faire. Aux Mystères, on retrouve parfois les branches les moins recommandables du Ministère en terme d’expérience. Les choses qui s’y font sont souvent des choses qui ne sont pas destinées à être expliquée au public. La provenance des cobayes en est une. L’avancée de la magie a un prix et certains individus paient pour leurs péchés autrement que par le baiser du détraqueur.

L’heure à tourné et ça fait maintenant un bon moment que les deux femmes échanges des théories et réfléchissent à leur projet. Rose n’a pas vu le temps passer, elle fait partie de ces personnes qui, une fois passionnée par un sujet, ne peuvent plus le lâcher avant d’avoir examiné toutes les possibilités qui s’offrent à eux. Le projet du Ministère est cruel, probablement un peu fou et surtout dangereux, mais si on enlève toutes les implications morales qu’il soulève, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de le trouver ambitieux et par extension passionnant.

Travailler avec Cassiopeia est également une belle opportunité. Si Rose n’a pas une bonne expérience avec les membres de la famille Black, elle sait que celle-ci est remplie d’esprit brillant tel Pollux ou Cassiopeia justement. Il y aussi quelque chose d’inédit dans le fait que ça soit deux femmes à la tête du projet. Il n’y a, aujourd’hui, aucun homme pour leur dire comment faire ou pour s’approprier leurs idées et c’est quelque chose qui rend l’ancienne Serpentard particulièrement heureuse.

Elle hoche la tête avec compréhension lorsque sa nouvelle collègue lui dit qu’elle n’a jamais eu de cobaye si ce n’est elle-même. Ca ne l’étonne pas. En dehors du Ministère, il est difficile d’avoir des cobayes humains. Bien entendu, on peut s’entraîner sur certaines créatures magiques, mais les possibilités sont limitées et il n’est pas rare que les protecteurs des dites créatures crient au scandale. Cette fois-ci, autant dire qu’elles ne seront restreintes. Rose dirait même qu’elles ont carte blanche. Comment est-ce que ça se passe en temps normal ? De façon simple, probablement trop simple puisqu’on en vient vite à oublier que les personnes testant les sorts ou potions sont des sorciers comme eux.

- Je ne m’occupe pas personnellement de l’approvisionnement, mais disons que ça se fait généralement sans accroc. Je fais une liste du nombre de patient que je veux, leur sexe et éventuellement leur tranche d’âge et on m’apporter les sujets. Ce sont les mêmes personnes qui s’occupent de les évacuer une fois qu’on a finis.

Ou plutôt de faire disparaître les corps, mais nul besoin d’être aussi explicite.

- On aura principalement accès à des nés-moldus, parfois des sangs-mêlés, mais jamais de sang pur.

Dans la vie comme dans la mort, tout ne sont pas égaux et peu importe le crime commis, un sang pur ne sera jamais utilisé pour de telle expérience. Il y a des choses qui restent sacrée.

Elles n’ont plus grand chose à faire pour aujourd’hui. Par contre, le travail ne manque pas pour la suite. Rose sait qu’elle écrira directement à Lyall Lupin en sortant d’ici pour en savoir plus sur les non-êtres et elle ne doute pas que Cassiopeia de son côté prendra aussi les contacts nécessaires au bon avance des opérations.

- Je crois qu’on ne saura pas faire beaucoup plus pour aujourd’hui. Je propose qu’on se contacte dès qu’il y a du neuf. Je dois avouer que j’attends beaucoup d’une éventuelle visite à Azkaban.

Ce sera loin d’être agréable, Rose n’a pas de toute, par contre, quel amas d’informations elles pourront probablement récolter si elles réussissent à y entrer.