Je me noie, littéralement, dans le travail. Je prétends que la période et la situation l'exige, que nous sommes surbookés et que je n'ai pas vraiment le choix. Ce n'est pas un mensonge, c'est la pure vérité... Mais je ne vais pas prétendre non plus que ce qui est urgent aujourd'hui ne l'était pas hier, que je ne me planque pas totalement derrière cette excuse pour fuir ce que mon esprit peine à digérer. J'ai l'impression de ne plus être tout à fait moi depuis des mois et des mois.

C'est un sentiment qui m'épuise, qui met mes nerfs en pelote, mais je ne peux pas faire comme si de rien n'était... Enfin, je ne peux pas. Visiblement si, parce que c'est un peu ce que je fais. Même si je ne pense pas être spécialement convaincant non plus dans mon rôle. Je ne veux pas qu'on m'interroge, qu'on me demande ce qui ne va pas chez moi, mais... bref, le plus simple, pour avoir une contenance, c'est de se noyer dans un océan de parchemins qui me donnent le sentiment d'être extrêmement occupé, accaparé d'une tâche de telle importance que le reste passe évidemment au second plan.

En même temps, mon travail, je ne l'invente pas non plus, et j'ai en effet de l'ouvrage à accomplir, c'est un fait, une certitude complète. Dans mon domine, l'ouvrage ne manque pas, et Mr Hoover est par trop impliqué et concerné pour que, à aucun moment, le travail puisse vraiment être considéré comme accessoire. Je me perds, je sais que beaucoup de mes collègues sont déjà partis. Il est possible que Mr Hoover aussi même si je ne l'ai pas vu partir. Et si c'est le cas, alors il doit en effet être définitivement très tard. Je ne veux pas regarder ma montre, tant que je n'en ai pas scruté le cadran, je peux prétendre que j'ai perdu la notion du temps. Et c'est ce que je fais. Je prétends, et je perds la notion du temps.

Plongé dans mon travail, je manque de sursauter quand j'entends frapper à la porte de mon bureau, je lève les yeux et ne dissimule pas vraiment ma surprise quand je découvre que c'est Daniel qui vient de décider de me tirer de mon labeur.

-Salut, dis-je en accrochant le sourire le plus franc possible à mes lèvres.

La visite de Daniel était inattendue, mais je crois bien qu'elle arrive à point nommé. Cela fait longtemps que Dan et moi n'avons pas eu le temps de discuter un peu. Quand on se croise, on échange quelques mots, mais on n'entre pas dans les détails. Pourtant, il fait partie des personnes à qui je n'ai pas envie de mentir, à qui j'ai envie de parler. Pourtant, je l'ai tenu à l'écart de mes problèmes. En fait, je me suis tenu à l'écart de toutes les personnes à qui je pourrais parler franchement, peut-être parce que c'est plus simple de me terrer dans mon coin que d'en parler.

Et puis, si je ne parle plus du tout à Abraxas, je sais que Dan et lui sont amis, et j'avait pas envie de les mettre en porte à faux, même si dans un premier temps, ça avait été tentant de monter tout le monde contre mon ancien meilleur ami. Bref, c'est bien qu'il soit venu me voir et qu'on puisse avoir une discussion tous les deux. Même si je ne sais pas si je vais réussir à aborder les choses et si oui comment. Je ne suis pas vraiment du genre à... affronter les situations de manière frontale, et c'est vraiment ce qui m'empêche d'avancer en ce moment. S'il est possible d'avancer. Oui, un verre, entre amis, voilà ce dont j'ai besoin. C'est sûr que ça ne va pas forcément apaiser les tensions chez moi, mais ça va au moins me faire du bien. Le plus grand bien, même.

-Oui, avec plaisir. J'allais bientôt y aller... et j'avais pas forcément envie de rentrer tout de suite, j'avoue histoire de donner le ton, comme ça au moins je ne vais pas complètement prétendre que tout va bien alors que ce n'est pas le cas.

Je finis rapidement ce que je suis en train de faire. Je suis trop consciencieux pour laisser un travail complètement en suspens, c'est vraiment impossible. Mais j'avais presque fini de toute manière, donc je ne mets pas longtemps à attraper mes affaires et à y aller.

-On y va ? je demande une fois que j'ai enfilé ma veste.

Autant se mettre en route. Je ne serais pas contre un verre de whisky pur-feu. Ou deux.

Je suis Daniel jusque dans un bar où je comprends qu'il a ses habitudes. Je n'ai pas ce genre d'habitudes, personnellement, mais c'est normal, Caleb est célibataire (enfin aux dernières nouvelles), il a eu le temps de prendre des habitudes de célibataires.

En tout cas, l'endroit est plutôt sympathique : la musique n'est pas trop forte, on s'entend parler, et il nous trouve même une table à l'écart, on pourra y parler tranquillement sans être dérangés, ce qui me convient très bien. Je ne sais pas vraiment ce que sera la teneur de notre conversation, mais dans tous les cas, j'ai toujours eu du mal avec la promiscuité dans ce genre de lieux un peu trop bondés.

Daniel lance directement les "hostilités". En soi, c'est sympathique de sa part. Après tout, il me demande comment je vais, évidemment, j'apprécie qu'il s'en soucie, et c'est le lancement de n'importe quelle conversation. Malgré tout, il ne s'arrête pas là. Il ajoute qu'il a cru comprendre que ce n'est pas la grande joie, chez moi...

Alors... je sais que j'ai laissé entendre que je n'étais pas pressé de rentrer, mais je me demande si cette situation n'implique pas autre chose, dans le fond. Je connais Daniel, à force, et j'ai le sentiment qu'il en sait plus sur la situation, sur ma situation, qu'il ne le dit encore. Mais si je lui en dis davantage. Et je me surprends à le vouloir. J'ai besoin d'en parler, de parler de tout ce qui m'arrive. Avant, je l'aurais fait avec Abraxas, mais Abraxas fait partie du problème...

-T'as cru le comprendre ? je répète alors en lui adressant un regard qui en disait long sur les déductions que je tirais de la situation. C'est Abraxas qui t'en a parlé ?

Je mets les pieds dans le plat. C'est possible que j'ai complètement tort, mais au pire, eh bien, j'aurais tort mais j'en aurais le coeur net au moins. Je n'ai pas l'intention de cacher la situation quoi qu'il en soit. J'ai vraiment besoin de me confier sur la situation, et je sais que Daniel saura m'écouter. J'espère juste qu'il ne sera pas de parti pris, ce qui est un risque, vu que Daniel est aussi ami avec Abraxas qu'il ne l'est avec moi. Pas de bol, en gros.

Je fais mine de ne rien entendre quand Daniel me fait remarquer qu'Abraxas est super mal par rapport à toutes ces histoires. J'ai envie de dire que c'est la moindre des choses, et qu'il ne manquerait plus qu'il n'en ait absolument rien à foutre de son côté. Je veux bien croire qu'il est mal, et honnêtement, il a effectivement de quoi se sentir mal.

Ce n'est pas pour autant que je vais pardonner, ce n'est pas pour autant que je vais tourner la page et faire comme si ça ne m'affectait pas même une seule seconde. Il a trahi ma confiance, et cette confiance trahie ne sera pas restauré. Si Daniel est juste là pour jouer les entremetteurs et nous réconcilier, il perd son temps, ça n'arrivera pas. Je ne peux juste pas tourner la page.

Je fais un vague geste qui devrait vouloir dire "ce n'est rien" quand Daniel me dit qu'il est désolé pour tout ce qui m'arrive. Je suis sûr qu'il l'est. Mais en revanche, ce n'est pas rien. Pas rien du tout. Mais il n'y a pas franchement grand chose de plus à en dire que tout ce que nous avons déjà dit chacun de notre côté, alors bon.

-J'avais pas l'impression d'avoir besoin de répondre, je dis en parvenant à esquisser un fin sourire.

Sa question à savoir comment je vais. Il y a répondu de lui-même. Avec tout ça, et même si les révélations de Lena commencent à remonter, non, ce n'est pas la grande joie. Et j'ai beau y faire, je n'arrive pas à faire comme si de rien n'était, parce que je ne peux pas effacer le passé. Et le fait que Lena déprime de son côté aussi n'arrange rien. C'est un cercle vicieux, duquel je ne réussis juste pas à sortir.

-Non, ça va pas. J'arrive pas à... avancer. Et quand je rentre chez moi, c'est encore pire.

Je ne sais vraiment pas quoi dire de plus. Je voudrais aller bien, je le jure, mais je ne peux par forcer les choses. C'est comme ça. Comme un... blocage. Un obstacle constant à la moindre perspective de... soulagement. Je peux prendre conseil auprès des amis qu'il me reste, mais ça ne changera pas grand chose au final.

S'il y a bien une chose que je ne pourrais jamais reprocher à Daniel, c'est son manque de franchise. Que ça plaise ou que ça plaise pas, dans tous les cas, il dit ce qu'il pense, il ne passe pas par quatre chemins et il n'a aucune hésitation à le faire. Honnêtement, c'est une des choses que j'apprécie le plus chez lui. Je sais que y a plein de gens qui ne supportent pas ça, parce qu'il n'y met pas forcément les formes et que ça ne le dérange pas de mettre les pieds dans le plat... personnellement, je suis l'antithèse même de ce genre de comportement. J'ai tendance à calculer, mesurer, le moindre de mes propos et le moindre de mes actes, je ne veux pas heurter, je fais tout en fonction de l'étiquette, de la bienséance. Daniel ne fonctionne pas comme ça. Il me dit les choses de façon directe, ainsi qu'il les pense.

Personnellement, c'est une attitude que j'apprécie vraiment, de sa part et surtout maintenant. Je ne dis pas que c'est agréable d'être poussé si brutalement et sans détours à la remise en question, mais c'est quelque chose qu'il me faut en ce moment. Je ne dois pas m'appesantir sur mon sort, il faut parfois se laisser... bousculer un peu. Beaucoup, dans mon cas. C'est que ça fait longtemps que cette situation dure, et il faut vraiment que je reprenne du poil de la bête, que j'apprenne à prendre sur moi, à changer, à évoluer. Je crois même que c'est essentiel. Je pousse un soupir avant de dire quoi que ce soit. Il m'en coûte de répondre honnêtement à cette question, mais en même temps, je ne peux pas mentir non plus. Je suis capable de malhonnêteté, mais en présence de Daniel, il serait bien injuste de me comporter de cette façon-là. Alors je consens, je hoche la tête.

-Ouais, j'avoue au bout du compte. J'y ai pensé... Mais je peux pas.

Je n'y arrive pas, je ne peux pas. Ce n'est pas juste la notion de divorce, l'aveu d'échec de mon mariage qui ne me sont pas tolérables à cette perspective, c'est encore autre chose. C'est elle. Je n'ai pas envie de me séparer d'elle, même si parfois je me dis que j'en aurais pourtant besoin.

Je pousse en écoutant les paroles, évidemment trop vraies, de mon interlocuteur. Oui, toute cette histoire me bouffe. Par contre, je n'ai pas envie de croire que je me bouffe pour rien. Au contraire, c'était important, c'était vraiment beaucoup trop important. Je sais que ça doit épuiser mon entourage de me voir dans cet état, mais le soucis, c'est que je ne vois aucune manière de sortir de là... à part la solution la plus extrême... que je ne me permets pas d'envisager le moins du monde. Je sais que la suite ne va pas être facile à entendre non plus, mais je préfère être entouré de personnes honnêtes, même si je dois me laisser secouer un peu.

Et voilà qu'il me jette le discours auquel que je m'attendais : que la décision ne dépend définitivement que de moi, qu'elle ne me mérite pas, et que je dois pas faire les choses selon ce qui pourra me rendre plus fort et plus heureux. Mais il n'est pas dans ma tête, il ne peut pas comprendre. Oui, il est franc et j'apprécie, en effet. Mais il n'a jamais aimé Elena, il n'a jamais pu la supporter, alors c'est facile de la descendre plus bas que terre... J'encaisse, mais tous ses arguments glissent sur moi comme de la pluie. Non, vraiment, ça ne sert à rien, à rien du tout. La seule solution qu'il me propose est une solution que je n'envisagerai jamais. Enfin, c'est mentir, je l'ai envisagé. Mais je ne le ferai pas. C'est comme ça. Je n'ai pas envie de l'expliquer, ni de m'en justifier. C'est ainsi, c'est comme tout.

-Ecoute, c'est comme ça, je ne changerai pas d'avis, je réponds, un peu fermement.

Je n'ai pas envie de m'emporter contre lui, je n'ai pas envie de m'emporter contre l'un des rares amis qui me reste. Je n'ai pas envie qu'on se prenne la tête, mais je ne veux plus qu'il insiste non plus. J'ai l'esprit clair, je ne reviendrai pas sur mon choix. D'accord, je sais pourquoi il fait ça, et je sais que c'est pour mon bien. Maintenant, j'aimerais bien me détendre, profiter de mon verre, de la présence de Daniel, et ne penser à rien d'autre. Ce n'est pas gagné encore.

Est-ce que j'ai pris la mouche ? Oui, c'est possible. Je suis toujours sur la défensive quand il est question d'Elena, pas tant dans le but de me défendre moi, que pour défendre mon épouse, même si je sais bien que je lui dois l'état où je me trouve. Je me découvre une susceptibilité que j'étais loin de me soupçonner avant tout ça, et je n'ai pas envie que Daniel se sente agressé par ce qu'il me dit, je veux juste qu'il comprenne que son insistance ne sert à rien, je sais ce que je compte faire.

La question n'est pas de quitter Elena ou non, la question est de faire en sorte de me retrouver malgré les circonstances. Je pense que j'ai besoin d'être égoïste au maximum. Rester l'époux de Lena, mais être avant tout et surtout Caleb, voilà tout. Je fais ce que je veux, je sais bien que Daniel veut surtout que je ne me torture pas pour tout ça et que je me sente bien. Il y a encore du boulot à faire, on est d'accord, mais c'est pas un mal quand même que je me fasse un peu remonter les bretelles quand même. J'en ai clairement besoin, de toute évidence.

-Oui, je sais, je réponds avec un sourire.

C'est déjà suffisamment le bordel dans ma vie, je ne veux en aucun cas perdre l'un des rares amis qu'il me reste. Alors si je commence à m'isoler de tous mes amis, on ne sera pas sortis de l'auberge. Je ne pense pas que Daniel m'en veuille, c'est le genre rancunier parfois, mais pas à ce point-là non plus.

-J'aimerais juste mieux qu'on change de sujet, je réponds seulement, catégorique.

Passer du temps avec Daniel, ça doit être l'occasion de me détendre, pas de ressasser encore et encore les mêmes choses. Je n'ai pas besoin de ça pour me questionner et me remettre en question constamment. J'ai envie de penser à totalement autre chose, et je me dis que c'est une chose que Daniel ne devrait pas avoir trop de mal à comprendre, pas vrai ?

-Quoi de neuf, toi ?

Parce que bon, on parle de moi, c'est bien, mais Daniel a peut-être des choses à dire, lui aussi, et puisque ça fait un moment qu'on a pas parlé ensemble, ça ne me fera pas de mal de me mettre à jour.

Assez parlé de ma vie, je veux impérativement changer de sujet. Je pense qu'on a dit tout ce qu'il y avait à dire, et même si j'ai peut-être déçu Daniel, c'est comme ça, je ne changerai pas d'avis. Son insistance aura juste le don de la mettre en rogne, autant dire que ça ne nous mènera absolument nulle part. Ni lui ni moi ne pouvons réellement vouloir ça, c'est l'évidence. Donc voilà, je préfère savoir ce qu'il y a eu de neuf dans la vie de mon ami. L'air de rien, ça fait un moment qu'on ne s'est pas parlés tous les deux, je veux bien croire que même si sa vie n'a pas forcément été mouvementée, il peut avoir de nouvelles choses à me dire.

J'espère qu'il a de nouvelles choses à me dire. Pas juste parce que je fuis littéralement les sujets qui fâchent, mais parce que je m'intéresse très honnêtement à sa situation. Et je ne voudrais pas qu'on quitte cette discussion, lui déçu de me voir campé sur mes position et moi n'ayant rien appris de neuf à son sujet. Nous sommes amis avant tout, après tout, alors ma priorité reste quand même de l'écouter quoi qu'il en soit.

Et visiblement, je fais bien de lui demander, parce qu'il a bel et bien des choses à me dire. Même s'il commence en m'affirmant que ce n'est jamais que la routine, je comprends bien vite que non. Il est de nouveau avec Ines. Je le connais, je sais que s'il ne se retenait pas, il sauterait de joie en m'annonçant ça. J'ai toujours pensé que les deux étaient faits l'un pour l'autre. C'était un truc qui crevait les yeux du temps de Poudlard. Je pensais que leur histoire était morte et enterrée, mais certainement pas les sentiments de Daniel. Alors, forcément, je suis sincèrement heureux pour lui. Dan, les gens lui en mettent plein la tronche, mais il mérite, vraiment, le meilleur, et je suis content que l'un de nous s'en sorte bien sentimentalement parlant. Je lui adresse un sourire sincère.

-Oh ? C'est génial ! ça fait longtemps ?

Forcément, je veux les détails. Et oui, le fait qu'on ne se focalise plus sur moi m'arrange bien, je ne vais pas le nier non plus.

L'air de rien, ça fait vraiment du bien de voir quelqu'un, dans mon entourage, dans mon entourage proche, sourire. Tout à coup, ça change toutes mes perspectives. C'est que le malheur attire le malheur, et la joie la joie, du moins je le pense. Et en ce qui me concerne, je suis entré dans un cercle vicieux. Je ne peux pas réussir à aller mieux parce que Lena ne va pas bien, elle non plus, et si elle ne va pas bien, c'est parce que je ne vais pas mieux. Le fameux serpent qui se mord la queue, en gros.

Je ne dis pas que voir Daniel sourire jusqu'aux oreilles va me faire oublier le moindre de mes problèmes, mais pendant un temps, un temps, au moins, je peux les mettre de côté et me concentrer sur sa vie. Et non, je ne suis pas jaloux de son bonheur. Je suis, au contraire, vraiment très content pour lui. Il fait partie de ces personnes trop dévaluées qui sont pourtant bien plus méritantes que beaucoup d'autres. Il mérite d'obtenir ce qu'il souhaite, la réussite, et je sais qu'il a toujours voulu Ines. C'était, du temps de Poudlard, un peu le couple inévitable. Et j'aime bien leur exemple, même si leur histoire a été tourmentée et continue toujours de l'être. La preuve que la flamme ne s'éteint pas, même si elle doit se réduire finalement à des braises réticentes, à peine visibles à l'oeil nu.

-Je te fais confiance pour ça, je réponds avec le sourire.

C'est également quelque chose qui le caractérise, il est persévérant. Parfois, j'envie son caractère. Je me dis que bien des choses, dans ma vie de tous les jours, seraient beaucoup plus simples et évidentes si je me contentais de suivre son exemple. Déjà, pour commencer, peut-être que je devrais suivre ses conseils, me rétorquera-t-on. Ce qui n'arrivera pas.

-En tout cas, je suis content pour toi.

C'est vraiment le cas, très honnêtement. J'apprécie de savoir que dans certains cas, la situation ne devient pas pire qu'elle ne l'est déjà, qu'elle est susceptible de s'améliorer. Nos vies ne dépandent pas de nos déconvenues sentimentales mais nos déconvenues sentimentales ont, forcément, un impact sur nos vies. Alors ça me rassure, des cas de figure comme celui-là. Même si pour ma propre vie, ça n'aura qu'un faible impact.

-Je suis désolé, je vais devoir te laisser. Il faut quand même que je rentre chez moi... Merci de m'avoir écouté, ça m'a fait du bien.