Week-end familial... [pv Rhian & Dorea]

Week-end familial...

C

enlyn se sentait bête, vraiment bête, d'avoir baissé sa garde et d'avoir osé y croire. Elle n'avait pas sauté au plafond, au début, c'est sûr, en comprenant combien tout allait changer. Accepter de vivre avec Caelan (et donc avec Flynn, puisqu'ils allaient se marier), c'était reconnaître une bonne fois pour toutes que la vie continuait sans leur maman, et qu'elle ne reviendrait sans doute jamais... Cenlyn avait eu des difficultés à accepter ces changements, à apprécier la présence de ceux qu'elle n'avait toujours pas envie de considérer comme des parents de substitution mais y ressemblaient tout de même un peu trop. Elle avait pris le risque, baissé sa garde, et maintenant, tous ces efforts fournis n'avaient finalement aucune valeur, et n'auraient peut-être bientôt aucun sens. Et Cenlyn, pour la peine, en voulait au monde entier (exception faite de son frère) : elle en voulait à Caelan de leur avoir fait croire que tout irait bien, elle en voulait à leur mère d'être partie, elle en voulait à tous ceux qui avaient fait de leur vie ce qu'elle était aujourd'hui, à savoir un sacré merdier. Et bien évidemment, elle en voulait à Dorea et Charlus Potter.

Et pour cause ! Elle ne les connaissait même pas. Elle ne se souvenait même pas avoir entendu sa mère parler d'eux un jour, pas plus leur père à l'époque. Est-ce qu'ils les avaient déjà seulement rencontrés ? Peut-être il y a longtemps, alors, parce qu'elle ne s'en souvenait plus... Et ces gens-là osaient vraiment réclamer leur garde ? Sérieusement ? Cenlyn s'en fichait, que Caelan affirme qu'elle n'avait pas le choix, c'était à elle qu'elle en voulait le plus. Parce qu'elle avait menti sur leur avenir, sans le savoir, mais et alors ? Le résultat était le même... ils allaient passer le week-end avec ces... gens. Et ils pourraient bien être les personnes les plus adorables du monde, pour la jeune fille, ça n'y changerait absolument rien, elle comptait bien se montrer la plus exécrable possible... Surtout si ça pouvait les dissuader, au passage, de mener à terme ce projet stupide d'adoption...

Elle avait tiré la tronche tout le long du trajet durant lequel Caelan les avait conduits, elle et Rhian, jusqu'à la demeure du couple Potter. Non, en fait, elle tirait la tronche depuis qu'on lui avait annoncé qu'elle allait devoir passer tout son week-end ici... Elle avait envie de partir, d'attraper son frère par le bras et de l'exhorter de prendre la tangente fissa, mais Caelan les rattraperait sans doute... donc pas le choix... Caelan frappa à la porte, et Cenlyn attendit... A quoi est-ce qu'ils pouvaient bien ressembler, cet oncle et sa femme sortis de nulle part ? Là-dessus, elle pouvait admettre qu'elle était curieuse. Mais ça s'arrêtait là... Et elle n'était quand même pas pressée que la porte s'ouvre...

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Cela faisait des jours et des jours que Charlus lui en parlait tous les soirs. Il avait réussit à avoir la garde de son neveu et de sa nièce pour un week-end. La nouvelle le rendait vraiment heureux, ce qui surprenait un peu Dorea, dans le sens où il ne les connaissait même pas. Ces petits étaient peut-être horribles, et dans ce cas, il déchanterait vite. Dorea n’était ni heureuse, ni malheureuse de cette nouvelle, elle était simplement curieuse de les rencontrer, et de ce que cette première approche allait donner. Elle espérait que cela se passe bien mais sait-on jamais, Caelan leur avait peut-être raconté des choses horribles sur eux, qui sait. Quoiqu’il en soit, elle avait promis à Charlus de se montrer agréable de et d’y mettre de la bonne volonté. Et elle comptait s’y tenir, tant que les enfants y mettraient également du leur. Elle ne savait pas encore que ce serait loin de se passer comme prévu, mais tant pis. Elle ne savait pas ce qu’elle allait bien pouvoir leur dire, mais elle espérait que Charlus se chargerait de faire la conversation, qu’elle agrémenterait de temps en temps. Après tout, c’était lui qui voulait les adopter.

Mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était que Charlus lui annonce une heure avant l’arrivée des enfants, qu’il avait une course urgente à faire pour le travail mais qu’il serait retour dans l’après-midi. Super. Elle allait se retrouver toute seule avec les deux orphelins. Cela n’allait vraiment pas se passer comme prévu. Elle ne cessait de jeter des coups d’œil vers l’horloge, comptant les minutes avec appréhension. Elle n’était pas particulièrement à l’aise avec les enfants, encore moins quand elle ne les connaissait pas et qu’elle allait potentiellement les adopter. Elle ne manquerait pas d’en tenir rigueur à Charlus, oh ça non. Au moins, elle connaissait leurs âges et leurs noms. Mais qu’est-ce qu’on faisait avec des adolescents de cet âge ? Elle avait été proche de ses neveux et ses nièces, mais ce n’est pas pareil, elle les connaît depuis qu’ils sont bébés, ce ne sont pas du tout les mêmes rapports.

Bon, après tout, elle appréhendait peut-être un peu trop les choses. Ce ne serait pas si catastrophique… enfin, elle l’espérait. Elle attendit un peu après qu’elle entendit sonner à la porte. C’était sans doute eux. Elle ouvrit la porte et sourit de manière avenante aux enfants et à… Caelan. Inutile qu’elles montrent leur animosité maintenant. Elle jeta un coup d’œil aux deux enfants. Oh super, la fille tirait déjà une tête de six pieds de longs, quel merveilleux week-end en perspective. Bon, il fallait sans doute dire quelque chose parce qu’ils n’allaient pas se regarder dans le blanc des yeux pendant des heures. Elle aurait vraiment préféré que Charlus soit là. C’était sa famille bon sang, elle n’était liée à eux que par le mariage.

« Bonjour Rhian, Cenlyn… et Caelan. Je suis Dorea, je suis ravie de vous rencontrer. Entrez je vous en prie. »

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Sérieusement… ? Rhian n’en revenait pas de l’arrivée de cet oncle dont il ne connaissait rien, qui réclamait maintenant de les adopter. Pourquoi ? Ils ne se connaissaient pas du tout. Enfin, peut-être que ce Charlus Potter, visiblement le frère de leur père, les connaissait eux, parce qu’il avait pu les voir quand ils étaient tout petit, mais Rhian ne se souvenait pas du tout que son père avait un frère. Bon, en même temps, ils avaient perdu leur père assez jeune au final, mais leur mère n’en avait pas plus parlé dernièrement. Enfin, dernièrement, tout était relatif parce qu’on ne pouvait pas dire que les jumeaux Potter avaient parlé à leur mère dernièrement. Et donc, cet oncle sorti de nulle part avait envie de les adopter et maintenant ils devaient donc passer un week-end en leur compagnie.

Rhian n’était pas plus heureux que sa sœur de se rendre chez leur oncle et leur tante, pour passer ce fameux week-end avec eux. Caelan était en train de les conduire, après leur avoir dit qu’elle n’avait pas le choix. Le jeune garçon n’avait aucune envie de vivre avec une autre personne que le professeur de vol. Bon, il ne pouvait pas nier qu’il était un peu perturbé par le fait que sa mère n’était plus vraiment là (et bientôt, ça allait être concrètement le cas, elle n’allait plus être là du tout), mais à choisir il préférait largement vivre avec Caelan et son fiancé plutôt que chez un homme et une femme qu’ils ne connaissaient pas.

Quand ils arrivèrent sur place, donc, Rhian n’était pas le plus heureux du monde. La porte s’ouvrit, Rhian leva son regard vers la femme qui l’avait ouverte. Ça devait être Dorea Potter (donc, une femme qui portait le même nom que lui, sans qu’il ne la connaisse… il n’aimait pas ça) et le jeune garçon devait bien avouer qu’elle était jolie. Elle avait l’air sympa en plus, du moins elle prenait la peine de sourire et de se présenter en affirmant qu’elle était ravie de faire leur connaissance. D’accord… elle avait l’air gentille et elle était jolie, mais ça ne voulait pas dire que Rhian avait l’intention de se laisser faire non plus. Le jeune garçon tourna son regard vers Cenlyn, comme pour voir où ils en étaient. Dans tous les cas, il était évident que même si leur oncle et leur tante étaient sympa, Rhian n’avait pas envie de faire le moindre effort pour qu’ils n’aient aucune envie de vivre avec eux. C’était simple, si les Potter décidaient qu’ils n’avaient plus envie de les adopter finalement, alors ils allaient vivre avec Caelan. Sauf que les Potter avaient une tendance à être têtu justement…

« Salut. » Dit-il alors, juste. Il entra dans la maison, ne pouvant pas s’empêcher de regarder autour de lui. C’était plus « classe » que chez eux, quelque chose lui disait que son oncle avait plus de moyen que son père. « Il est pas là oncle Charlus ? »

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E

lle était là, Dorea Potter, cette "tata" que Cenlyn rencontrait pour la toute première fois et qu'elle se serait bien épargnée de rencontrer tout court. C'est vrai, objectivement, elle n'avait pas l'air méchante, mais à l'heure actuelle, Cenlyn s'en moquait royalement. Dorea pourrait être l'incarnation même de la douceur et de la générosité qu'elle la détesterait quand même sur le principe, pour tous les bouleversements qu'elle et son mari imposaient à leurs vies qui n'avaient clairement pas besoin de cela pour être chaotiques et mouvementées. Alors elle ne répondit rien et se contenta d'afficher un visage fermé qui en disait long sur ce qu'elle ressentait en cet instant. Il ne faudrait pas compter sur elle pour détendre l'atmosphère. Au contraire, plus elle serait susceptible de la plomber, mieux elle se porterait... Et si ça pouvait dégoûter à vie l'oncle et la tante de sa compagnie et de celle de son frère, alors ce serait clairement parfait. Mais ils n'en étaient pas encore là. Pour le moment, ils étaient totalement confrontés à l'inconnu, et ne pas savoir à quelle sauce ils allaient être mangés renforçait encore son sentiment ô combien désagréable.

Cenlyn regarda son frère de travers quand ce dernier demanda où se trouvait "oncle Charlus". "Oncle Charlus" ? Sérieusement ? D'accord, c'était leur oncle, effectivement, mais la qualifier ainsi, c'était déjà trop admettre qu'il pouvait être un membre de leur famille. Elle s'en fichait qu'il ait techniquement sa place sur leur arbre généalogique, pour elle, il n'était rien, et cette femme non plus. S'il voulait qu'ils lui servent du "oncle Charlus", il fallait pointer le bout de son nez plus tôt, pas quand leur père était mort et leur mère dans le coma... Bon, cela dit, si l'appellation la dérangeait, elle devait quand même admettre qu'elle était curieuse de le rencontrer, le fameux Charlus.

-Eh bien... je suppose que vous êtes entre de bonnes mains. Cenlyn eut comme le sentiment qu'il y avait un fond de scepticisme dans le propos de Caelan. Alors je vais vous laisser... Caelan, les serra alternativement, elle et Rhian, dans ses bras. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous m'écrivez, d'accord ?

Le comportement de Caelan aurait agacé Cenlyn en d'autres circonstances, mais pour le coup, elle se contenta de hocher très sérieusement la tête... même si au fond, elle en voulait aussi à Caelan de les abandonner comme ça à ces gens qu'ils ne connaissaient pas. Elle s'en foutait que lejur demeure soit plus spacieuse et belle que celle de Flynn et Caelan, elle avait aucune envie d'être là. Mais alors que Caelan les laissait, Cenlyn comprit qu'ils étaient coincés.

-On a une chambre ? demanda-t-elle d'un ton indifférent.

Elle avait bien l'intention de s'y enfermer et d'attendre que le week-end passe.

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Ça faisait des jours et des jours que Charlus attendait avec impatience de pouvoir accueillir son neveu et sa nièce chez eux. Il avait dû batailler sec dans le but d’obtenir ce week-end, mais on ne leur avait pas refusé. En même temps, lui et Dorea avaient suffisamment d’influence pour qu’on ne leur refuse pas grand-chose. Charlus était donc impatient, quand bien même il avait conscience que ça n’allait pas forcément être facile. Parce que Rhian et Cenlyn ne les connaissaient pas, qu’ils allaient peut-être avoir des aprioris et qu’en plus, eh bien, Charlus et Dorea ne connaissaient pas plus que ça les jumeaux non plus. Mais en même temps, c’était le principe. C’était bien parce qu’ils ne se connaissaient pas que Charlus avait insisté à ce point pour qu’ils viennent passer un week-end chez eux. Ils devraient apprendre à se connaître, c’était quand même un bon début. Et Charlus espérait aussi que ça se passe bien pour donner envie aux jumeaux de vivre avec les Potter, de vivre avec leur famille. Même si Charlus n’entrait dans leur vie que si tardivement.

Malheureusement, malgré l’impatience que l’homme ressentait à l’idée d’accueillir son neveu et sa nièce, il reçu un courrier l’informant d’une course urgente à faire pour le travail. Ça tombait mal, mais Charlus n’avait pas le choix, alors il laissa le soin à Dorea d’accueillir Cenlyn et Rhian. Il s’en voulait un peu de la laisser seule dans une telle situation, surtout qu’elle n’avait rien demandé à personne et qu’elle faisait ça pour lui, mais il n’avait vraiment pas le choix. Heureusement, le jeune homme avait tout simplement la femme la plus merveilleuse du monde (en toute objectivité évidemment). Il se pressa tout de même, dans le but de tenter de rentrer avant l’arriver des jumeaux Potter. Mais ce ne fut pas suffisant, quand il rentra chez lui, ils étaient déjà là. Visiblement, ils venaient quand même à peine d’arriver. Charlus avait ouvert la porte et entendu Cenlyn demander s’ils avaient une chambre. Charlus se para d’un sourire avant de répondre en arrivant dans le dos des enfants.

« Bien sûr que vous avez une chambre. » Dit-il donc. « Nous avons installé une chambre pour vous deux, en nous disant que vous voudriez peut-être la partager. Mais si vous voulez chacun votre chambre, c’est tout à fait possible. » Parce qu’ils avaient largement la place pour accueillir les deux jumeaux sans qu’ils ne se marchent sur les pieds. Ils avaient même de la place pour accueillir plus que les jumeaux, mais Charlus allait garder cette pensée lui pour lui. « Cenlyn, Rhian. » Dit-il alors, toujours le même sourire sur le visage. « Je suis vraiment heureux de faire votre connaissance. »

Et il l’était, sincèrement. Ça lui faisait bizarre de poser ses yeux sur les enfants de Angus. Il reconnaissait les traits de son frère, il remarquait quelque similitude avec ses propres parents aussi. Ils étaient bel et bien de la même famille.

« Je veux la même chambre que ma sœur. » Décréta Rhian, visiblement sûr de sa décision.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Est-ce que les choses commençaient bien ? Dorea ne miserait pas dessus, surtout vu la tête que tirait les deux enfants. C’était comme si on les amenait à un enterrement, il y avait plus encourageant comme début non ? Bon. Autant ne pas se formaliser tout de suite, après tout, ils ne se connaissaient pas encore, et avec tout ce qui leur était arrivé, il est normal qu’ils ne respirent pas la joie de vivre. Mais Dorea espérait tout de même que les choses se passent bien. Et surtout que Charlus rentre vite. Très vite, sinon, cela irait mal pour lui. Même si elle savait que ce n’était pas de sa faute, qu’il avait des obligations professionnelles, il faudrait bien un coupable dans l’affaire.

« Salut. Il est pas là oncle Charlus ? »

Bon, au moins, le garçon avait l’air un peu plus loquace que sa sœur. C’était toujours ça de pris, et elle n’allait pas faire la fine bouche, pas maintenant en tout cas. Elle lui adressa un nouveau sourire, rassurant, amical… elle savait très bien faire, mais ils n’étaient pas des plus réceptifs, du moins pour le moment. Mais cela ne saurait changer, et elle y comptait bien, vraiment.

« Non, pas encore. Malheureusement, il a eu une urgence au Ministère, mais il sera là d’une minute à l’autre, il a vraiment hâte de vous rencontrer et était très déçu de ne pas pouvoir vous accueillir. »

Dorea n’exagérait rien, et n’inventait rien non plus. Elle avait vu la mine un peu déconfite de Charlus lorsqu’il avait reçu cette note du Magenmagot lui priant de se rendre immédiatement au Ministère pour un procès avancé. Il n’avait pas réussi à obtenir sa journée, et il y avait été en traînant les pieds. Elle le comprenait, il s’était battu bec et ongles pour avoir ses neveux pour le weekend, alors ne pas pouvoir être là quand ils franchiraient pour la première fois le seuil de leur nouvelle maison, parce qu’elle le deviendra sans aucun doute, avait quelque chose d’amer. Mais elle connaissait assez son époux pour savoir qu’il rentrerait le plus vite possible.

-Eh bien... je suppose que vous êtes entre de bonnes mains. Alors je vais vous laisser... Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous m'écrivez, d'accord ?

Ah oui… elle en aurait presque oublié Happlestrang. L’attitude qu’elle avait avec les enfants l’agaçait. Il fallait qu’elle arrête de se prendre pour leur mère, déjà parce qu’elle ne l’était pas, et ne le serait jamais, et ensuite… parce qu’elle faisait pitié. Elle allait mordre la poussière lors du procès, alors il fallait qu’elle arrête de s’attacher à eux, et de crier à tout le monde qu’elle les aimait et qu’on ne pouvait pas les lui enlever… Pathétique. Elle ne prit même pas la peine de lui dire quoique ce soit et referma la porte de la maison lorsqu’elle fut partie, ils n’allaient pas passer le weekend sur le seuil tout de même.

-On a une chambre ?
« Bien sûr que vous avez une chambre. Nous avons installé une chambre pour vous deux, en nous disant que vous voudriez peut-être la partager. Mais si vous voulez chacun votre chambre, c’est tout à fait possible. Cenlyn, Rhian. Je suis vraiment heureux de faire votre connaissance. »

Dorea n’eut pas le temps de répondre à sa nièce qu’elle fut soulagée en entendant la voix de son époux. Effectivement, il avait fait très vite, c’en était attendrissant. Mais Charlus avait toujours été dévoué envers ceux qu’il aimait, et elle le savait déterminé et tout excité à l’idée de prendre en charge Cenlyn et Rhian. Certes, ils avaient de la place pour les accueillir, et même avec eux en plus il leur en restait beaucoup. Dorea était dubitative à les laisser dormir dans la même chambre, après tout… ils étaient grands pour partager la même chambre… mais vu les circonstances, elle voulait bien ne rien dire et les laisser faire comme bon leur semblerait.

« Je veux la même chambre que ma sœur. »

Evidemment. Dorea n’était pas surprise, loin de là. Elle adressa un sourire aux enfants, encore une fois. En les regardant, elle observait bien des similitudes entre eux et Charlus. Ils étaient du même sang après tout, et le sang ne mentait jamais… En tout cas, elle devait bien avouer que c’était tout de même plaisant de les observer tous les trois ensemble… Il aura fallu du temps, mais c’était enfin le cas.

« Bien sûr, suivez-moi. »

Elle grimpa tranquillement le grand escalier et ouvrit une des premières portes sur la droite. Juste après la leur. Ils les avaient mis assez proches pour ne pas qu’ils se perdent… ou qu’ils tentent de s’enfuir, sait-on jamais. Mais fort heureusement, la magie aidait grandement dans ces cas-là. Elle ouvrit la porte et les laissa entrer. La chambre était de taille moyenne, équipée confortablement pour accueillir deux personnes. Ils n’avaient pas trop décoré pour laisser les enfants faire à leurs goûts.

« Vous pouvez vous installez comme vous le souhaitez. La salle d’eau se trouve juste en face de votre chambre, et celle à côté est la notre avec Charlus. Je vous laisse quelques instants déposer vos affaires, nous vous attendons en bas les enfants. »

Elle leur sourit une nouvelle fois et sortit de la chambre pour rejoindre le rez-de-chaussée. Elle soupira légèrement, tentant de prendre du courage pour affronter le weekend qui s’annonçait. Et elle allait en avoir besoin vraiment besoin. Mais au moins, elle savait qu’elle n’était pas seule, Charlus était là, et sa présence était rassurante, vraiment. Elle lui adressa un sourire avant de s’installer dans un fauteuil pour attendre les enfants.

« Tu as fait vite, heureusement. »

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C

e fut Charlus qui répondit à sa question, le fameux oncle... Cenlyn tourna son regard vers lui et le détourna presque aussitôt. C'était bizarre, ça lui avait fait comme un choc. Cet homme, sans être son jumeau, était le portrait craché de leur papa... et ça faisait bizarre. L'homme leur apprit qu'ils avaient bel et bien une chambre qui les attendait, et qu'ils pouvaient même décider d'en avoir une chacune ou d'en partager une tous les deux. Dans des circonstances différentes, Cenlyn aurait sans doute voulu avoir sa propre chambre, mais dans ces circonstances, la jaune et noir avait clairement besoin de rester auprès de son frère. Ne serait-ce que parce qu'elle comptait s'isoler avec lui le plus possible les prochains temps. Question de principe, et parce que s'ils n'avaient pas leurs conciliabules, elle gageait que ce week-end allait être vraiment, très très long. Rhian prit les devants en affirmant qu'il voulait partager la même chambre, parfait. Elle n'avait pas douté qu'il pense comme elle, mais elle préférait malgré tout qu'il se range d'office à son avis. Elle n'a pas besoin de choisir du tout. Elle se contenta donc de hocher la tête.

Alors Dorea les mena à la pièce qui allait leur servir de chambre commune, qui avait été préparée spécialement pour eux. Bon, la chambre était pas si mal. Pas mal du tout, même, mais Cenlyn n'avait pas l'intention de faire le moindre commentaire. Dorea s'éclipsa le temps de les laisser s'installer. Cenlyn s'étala sur le premier lit venu en poussant un large soupir agacé. Après quelques secondes, elle tourna son regard vers son frère.

-"Oncle Charlus ? Oncle Charlus ?" T'étais pas sérieux, quand même ? dit-elle, pas qu'elle ait envie de se metre son frère à dos, mais elle voulait être sûre qu'ils soient sur la même longueur d'onde et que Rhian n'allait pas se laisser prendre au petit jeu des Potter. Je te préviens, faut qu'on leur pourrisse leur week-end. A partir du moment où on descend, on fait tout ce qu'il faut pour les dégoûter de nous. Elle marqua une légère pause, hésitante. T'es avec moi, pas vrai ?

Elle l'espérait, parce qu'elle avait envie qu'ils soient sur la même longueur d'ondes tous les deux et soient d'accord sur ce qu'ils voulaient. Sans quoi, l'affaire allait être très largement compliquée, et Cenlyn serait êut-être contrainte de se remettre en question, pour le bien de son frère... Elle pouvait bien sacrifier sa fierté et sa propre volonté si Rhian pouvait être heureux, mais elle n'avait pas envie d'imaginer qu'ils puissent être heureux auprès de cet oncle qui n'avait jamais pris la peine d'être là pour eux avant... Alors forcément, elle espérait que Rhian la suivrait et ne déciderait pas de se satisfaire de cette situation.

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C’était vraiment bizarre de se retrouver en face du fameux… oncle Charlus. On aurait dit son père. Enfin, plus jeune, enfin, il n’en savait rien. Bref les souvenirs de son père était un peu flou pour Rhian, mais il reconnaissait certaine chose. Des choses que Cenlyn avait aussi par exemple, des choses de… Eh bien, des choses de Potter. C’était quelque peu déroutant. Et clairement, bah pour le moment il était loin d’être méchant cet oncle. Finalement, il avait dû pouvoir rentrer plus rapidement que prévu, maintenant tout le monde était réuni et donc… bien, ils allaient découvrir leur chambre. En réalité, s’ils avaient de la place, Rhian n’avait rien contre l’idée d’avoir sa propre chambre, parce que mine de rien il grandissait et forcément il n’avait pas besoin de dormir constamment avec sa sœur. Ils ne le faisaient pas à Poudlard après tout. Mais là, ce n’était pas juste qu’une question de chambre, c’était surtout un moyen de pouvoir se retrouver tous les deux dans la même pièce et parler de ce qu’ils avaient à se dire.

D’ailleurs, Rhian s’était à peine allongé sur le lit sacrément moelleux de la chambre qu’on leur avait préparé quand Cenlyn reprit la parole, lui « reprochant » visiblement la manière dont il avait appelé Charlus. Bah quoi c’était leur oncle non ?

« Bien sûr que je suis avec toi. » Répondit-il en tournant son regard vers Cenlyn, pour qu’elle lise dans ses yeux qu’ils étaient bels et bien sur la même longueur d’onde tous les deux. Ça ne faisait pas doute, ils étaient forcément ensemble. « Je veux qu’on vive avec Caelan moi, j’ai pas l’intention de me laisser adopter. » Au cas où qu’elle ait des doutes. Cela dit, il devait quand même reconnaître que c’était un peu étrange pour lui de se retrouver là, de se dire que cet homme était le frère de leur père.

*

Et pendant ce temps, en bas, Charlus avait attendu tranquillement que son épouse conduise son neveu et sa nièce vers la chambre qu’ils avaient préparé pour le week-end (et il espérait pour beaucoup plus longtemps, quand ils allaient définitivement venir vivre chez eux). Il ne parvenait pas entièrement à savoir ce qu’il pensait de tout cela, il était heureux clairement d’accueillir Rhian et Cenlyn sous son toit, mais en même temps il ne pouvait pas nier qu’il se sentait aussi un peu angoissé. Non pas parce qu’il pouvait douter de leur capacité à accueillir les jumeaux, mais surtout sur le fait qu’ils allaient les accepter ou non. Mine de rien, ce n’était pas vraiment évident. Quand Dorea redescendu, il lui adressa un large sourire. Elle était tellement parfaite, sur tous les points, il avait tant de chance d’avoir épousé une femme comme elle.

« Oui, j’ai eu de la chance, le procès n’a pas pu avoir lieu finalement. » Comme quoi, on l’avait vraiment agacé pour rien. Alors qu’il avait cru pouvoir commencer ce week-end chez lui, tranquillement, on l’avait fait revenir d’urgence au Magenmagot. Et tout cela, pour rien en prime. Mais bon, au moins il était rentré. « Comment tu te sens ? » Demanda-t-il, incapable de ne pas se préoccuper de son épouse. « Ça a été leur arrivé ? »

Charlus avait conscience qu’il n’avait pas manqué grand-chose, mais dans le doute… on ne savait jamais ce qui pouvait arriver.

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Dorea ne savait pas trop quoi dire de la situation actuelle, mais elle sentait bien que les enfants n’étaient pas aux anges. Elle n’était pas étonnée, elle s’était un peu attendue à cela, parce qu’ils ne se connaissaient pas, et qu’il s’agissait de leur première rencontre. Ils étaient habitués, et probablement attachés à Caelan et son prétendu fiancé. Bien dommage à eux, ce n’était pas vraiment un critère qui ferait renoncer les Potter à quoique ce soit, ils l’apprendraient bien assez vite de toute manière. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas envie de se montrer ferme ou revêche envers eux. Et surtout, elle voulait leur faire une bonne impression. Elle n’arrivait pas encore bien à cerner ces enfants, mais cela viendrait probablement au fil du week end. Ils venaient d’arriver, elle savait qu’il fallait leur laisser le temps de s’adapter aux lieux, à eux, à la situation, ce n’était simple pour personne, mais si chacun y mettait un peu du sien, les choses iraient très bien. C’est ce qu’elle avait envie de penser dans tous les cas, il fallait être optimiste de temps en temps. Surtout que Dorea ne supportait pas quand les choses ne se passaient pas comme elle le voulait.

Pour le moment, mieux valait laisser les enfants s’installer tranquillement dans leur chambre et attendre de voir comment la suite allait se passer. Elle espérait qu’ils seraient plus détendus, et montreraient plus d’enthousiasme à être ici. Après tout, c’était la meilleure chose qui puisse leur arriver, ils finiraient bien par s’en rendre compte, tous les deux. Dorea voulait soutenir Charlus dans son choix, et c’est ce qu’elle allait faire, dans tous les cas.

Elle se retrouvait pour le moment seule avec Charlus, Une occasion pour eux peut-être, de faire un petit point, un bilan de ce premier contact entre eux et les jumeaux. Charlus devait être bouleversé de voir les enfants de son frère. En tout cas, si c’était le cas, elle le comprenait tout à fait, et elle le soutenait totalement.

« Oui, j’ai eu de la chance, le procès n’a pas pu avoir lieu finalement. Comment tu te sens ? Ça a été leur arrivé ? »

Elle était vraiment contente qu’il soit rentré plus tôt, cela lui faisait un point en moins. Elle n’avait pas la situation à gérer toute seule et c’était plutôt un soulagement, pour tout dire. Elle lui adressa un léger sourire. Les choses n’auraient définitivement pas été les mêmes si elle avait été seule.

« Tant mieux. Ça va, je me sens mieux depuis que tu es là. Oui, ça va, mais ils ne semblent pas ravis d’être là. Loin de là. Et toi, tu tiens le coup ? »

black pumpkin

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C

e n’était pas très juste de la part de Cenlyn que de remettre en question la volonté de son frère, d’autant qu’elle le connaissait par cœur et savait bien qu’il ne pouvait pas envisager une seule seconde de se laisser adopter par ceux qu’elle choisissait de nommer les « autres Potter ». Ou alors, elle le connaîtrait vraiment très mal. Elle préférait encore se faire adopter de Caelan et de Flynn, même si cela devait signifier qu’ils changeraient de nom tous les deux, plutôt que de garder le même nom pour l’associer à un oncle qu’ils connaissaient à peine… et qu’elle n’avait pas la moindre envie de connaître. Toute délicate la situation pouvait-elle bien être, il était tout à fait impensable que Rhian voit les choses d’une autre manière de son côté. Et donc, plutôt que de se faire des reproches inutiles, il était certain qu’ils devaient plutôt se serrer les coudes et faire tout ce qui pouvait bien être en leurs pouvoirs pour que cette situation n’empire pas. Pour le moment, cet épisode était le pire depuis le décès de leur mère (même si beaucoup argueraient qu’ils auraient clairement pu plus mal tomber, mais la mauvaise foi était de mise en la circonstance), et Cenlyn n’avait définitivement pas l’intention de faire le moindre cadeau au couple Potter quoi qu’il advienne.

Alors même si elle ne devait pas en douter une seule seconde, parce que ça avait été le cas depuis toujours, ça rassurait la jaune et noire que de constater que son frère était bel et bien avec elle. Quand il l’affirmait, elle savait qu’elle pouvait le croire sur parole, qu’elle n’avait aucun besoin de douter, et qu’il le pensait complètement. Le fait qu’il plante son regard dans le sien afin qu’elle puisse y lire toute sa sincérité ne rendait ce constat que plus fort encore, et de toute évidence, Cenlyn ne pouvait que lui apporter le crédit qu’il méritait. Ils étaient comme les dix doigts de la main, ils se devaient de s’épauler et de se soutenir, comme ils l’avaient toujours fait jusqu’alors, et c’était bel et bien ce qu’ils feraient, quoi qu’il advienne et quoi qu’on leur dise. Alors oui, Cenlyn, définitivement rassurée, avait hâte maintenant de passer à l’offensive. Même si pour le moment, elle n’avait que des projets relativement… flous en tête. Mais elle n’oublierait pas des les peaufiner à l’avenir, elle s’en faisait la promesse en son fort intérieur.

-Bon, alors il faut qu’on les dégoûte de nous, et on a pas beaucoup de temps devant nous. Elle marqua une légère pause. Donc on oublie les « oncle Charlus » et les formules de politesse. En fait, on oublie tout. Elle venait d’avoir une idée, de son âge donc pas spécialement incroyable, mais c’était la seule chose qui lui semblait viable pour le moment. On ne va pas dire un mot de tout le week-end quand ils seront dans la même pièce que nous. On leur adresse pas la parole, on fait comme s’ils n’existaient pas, et s’ils insistent, on hurle.

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Week-end familial...

Charlus se doutait bien que la situation n’était pas évidente pour son épouse et il était vraiment soulagé d’avoir pu rentrer plus tôt. Déjà qu’il lui imposait quand même beaucoup, l’homme s’en était voulu de ne pas être présent à l’arriver de son neveu et de sa nièce, de laisser Dorea s’occuper seule de leur arrivée. Ce n’était pas à elle de tout supporter, c’était son fardeau avant d’être le sien, quand bien même en tant que mari et femme, ils partageaient forcément tout. Et Charlus ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il avait énormément de chance d’avoir une épouse si compréhensible comme Dorea, mais en même temps dès qu’il était question de sa femme, l’homme ne manquait pas d’être très peu objectif.

Le jeune homme adressa un sourire à son épouse quand elle affirma qu’elle se sentait mieux maintenant qu’il était là. Bon, il savait que c’était parce qu’elle ne se retrouvait plus seule à devoir gérer l’arrivée des jumeaux – qui ne donnaient pas forcément l’air d’être ravi d’être ici apparemment –, mais ça lui faisait quand même vraiment plaisir d’entendre ces mots. Au moins, ils allaient être deux pour affronter la tornade des jumeaux et Charlus espérait vraiment que ce week-end allait bien se terminer, qu’ils allaient parvenir à… dompter les adolescents. Qu’ils allaient comprendre qu’ils voulaient simplement être bien tous ensemble.

« Ça va, ça me fait bizarre de les avoir ici. » Il n’allait pas le cacher, ce n’était pas rien d’accueillir les enfants de son frère, qu’il n’avait même pas eu l’occasion de rencontrer avant. Mais au moins, il y avait un début à tout. Cela dit, ça faisait quand même remonter pas mal de chose. Charlus aurait aimé être bien plus présent pour son frère, ainsi que pour Rhian et Cenlyn. Il aurait dû prendre d’autres décisions que celles qu’il avait prise, mais il ne pouvait dans tous les cas pas revenir en arrière. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était tenter de réparer un peu ses erreurs et être présent pour Rhian et Cenlyn, au contraire de son absence auprès de Angus. « J’espère que tout se passera bien. » Ajouta-t-il alors, en tentant de se montrer le plus confiant possible. Même s’il ne l’était pas tant que cela.

Mais ils étaient tous les deux dans cette situation, au moins, Charlus savait qu’il pouvait copter sur son épouse et il ne la remercierait jamais assez pour ça. En tout cas, ils allaient rapidement découvrir comment ça allait se passer, puisque Charlus entendu un bruit venant d’en haut, peut-être que Rhian et Cenlyn descendait.

*****

Rhian appréciait quand même que sa sœur lui fasse confiance et qu’elle ne s’imagine pas qu’il soit capable de ne pas être avec elle. D’accord, il avait été peut-être un peu trop poli en arrivant, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait envie de se faire adopter par un oncle sorti d’il ne savait où. Non, il n’avait aucune envie de vivre avec Charlus Potter, il voulait continuer de vivre avec Caelan et Flynn, même si on ne leur donnait pas réellement le choix dans l’histoire. Cenlyn n’avait aucune raison de douter donc, ils étaient bel et bien ensemble et ils allaient prouver pendant ce week-end, qu’ils n’avaient aucune envie de vivre avec leur oncle. Et cela passait par le fait de dégouter vraiment cet oncle et cette tante de les avoir chez eux.

Le jeune garçon ne répondit rien quand sa sœur affirma qu’ils devaient oublier les « oncles Charlus » et toute forme de politesse, c’était bon, il avait compris. Il n’allait plus rien dire… Et ce fut d’ailleurs l’idée de sa jumelle, de ne plus rien dire. C’était simple, mais basique. Clairement, Rhian approuvait l’idée. C’était une manière comme une autre de faire tourner les adultes en bourriques et ils en connaissaient quand même un rayon. Après tout, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient été spécialement tendre avec Caelan au début non plus, pas plus qu’ils ne l’étaient avec leur mère d’ailleurs. C’était donc une sacré idée, ne rien dire du tout quand ils se trouvaient dans la même pièce et hurler si jamais ils insistaient de trop. Parfait. Mais ils n’avaient quand même pas beaucoup de temps.

« C’est génial ! » Répondit Rhian alors, avant de reprendre. « Mais comme on n’a pas beaucoup de temps, si on reste trop longtemps loin d’eux, ils ne vont pas subir suffisamment notre silence. » Globalement, ils n’allaient tout simplement pas souffrir assez donc. Ils allaient se contenter de subir les conséquences quand ils allaient être ensemble et ils allaient souffler quand les jumeaux seront dans leurs chambres. « On ne doit pas les laisser souffler une seule minute. »

Ils allaient faire des efforts pour tenter de se faire accepter d’eux et eux, ils allaient simplement balayer ces efforts d’un revers de la main. C’était aussi simple que ça, il n’y avait pas besoin d’aller chercher plus loin.

« Viens, on descend. » Affirma-t-il alors, avant d’attraper le bras de sa sœur et de l’entraîner avec lui.

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Week-end familial...

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Très clairement, Dorea n’avait pas envie d’imaginer comment les choses se seraient passées si elle avait été seule avec les jumeaux. Elle n’avait pas peur d’eux, ni de ce qu’ils pouvaient faire pour montrer qu’ils n’avaient pas envie d’être là, ce qui semblait être le cas bien qu’ils étaient peut-être naturellement inexpressifs et déprimés, mais elle n’aurait pas été aussi confiante et sereine sans Charlus. Là… eh bien ça allait. Elle espérait que les choses se passeraient bien, et qu’ils arriveraient à s’entendre tous les quatre, mais si ce n’était pas le cas, elle se sentait tout à fait apte à agir en conséquences. Ce n’était certainement pas des adolescents qui allaient faire la loi, ou alors c’était très mal la connaître. Mais pour le moment, elle n’avait aucune idée de comment les choses allaient se passer. Le contact avec Cenlyn avait été très froid, un peu moins avec Rhian, mais les choses n’avaient pas donné une bonne impression à la jeune femme. Elle espérait toutefois se tromper. Ils étaient peut-être simplement timides, ils avaient peut-être besoin de temps pour s’acclimater. C’était une première rencontre après tout. Dorea allait faire en sorte d’être le plus accessible, tendre et affectueuse possible, mais cela dépendrait aussi de l’attitude des deux enfants. C’était donnant donnant, si on montrait les crocs, elle sortait les griffes, il n’y avait aucun problème.

Même si ce ne serait pas productif de mener une guerre contre les enfants, mais elle n’était pas du genre à se laisser faire. Les choses dépendront de leur comportement, et Charlus serait probablement là pour tempérer les choses. Certes, elle savait prendre sur elle, elle le faisait souvent en compagnie des gens qu’elle n’aimait pas, mais il ne fallait pas trop pousser non plus. Mais bon, pour le moment, rien n’était avéré, alors elle verrait bien par la suite, comment les choses se dérouleront. Peut-être que tout se passerait bien, elle ne demandait que cela. Au moins, Charlus était avec elle, et c’était le meilleur scénario possible pour le moment.

« Ça va, ça me fait bizarre de les avoir ici. J’espère que tout se passera bien. »

Elle hocha la tête, partageant son idée. Oui, cela faisait bizarre d’avoir deux adolescents chez eux, et de se dire qu’ils allaient les adopter. Mais cela devait l’être encore plus pour Charlus, étant donné qu’ils étaient de son sang, les enfants de son frère. Mais bon, effectivement, il valait mieux se dire que tout se passerait bien. Il n’y avait pas de raison. Du bruit se fit entendre dans l’escalier et les enfants redescendirent, pas vraiment plus joyeux qu’auparavant. Mais Dorea leur offrit tout de même un gentil sourire.

« Vous êtes bien installés ? N’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

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Week-end familial...

C

enlyn n'était pas du genre à se la fermer, et elle savait d'avance qu'il ne serait pas simple du tout pour elle de s'en tenir à sa résolution de ne rien dire, mais en même temps, elle se disait que cette méthode pourrait bien porter ses fruits... il ne fallait pas leur céder le moindre pouce de terrain. Certes, la jaune et noir pourrait bien remplacer le silence par des remarques cyniques et désagréables à n'en plus finir, mais elle n'était pas sûre que Rhian serait capable de la suivre sur cette lancée. Elle ne lui en voulait pas, il avait juste le coeur trop tendre. Mais elle ne voulait pas donner ne serait-ce que le bénéfice du doute aux Potter. Même si l'oncle et la tante semblaient agréables et bienveillants, ce n'était pas pour autant qu'elle accepterait de leur dérouler le tapis rouge ou de tout à coup vivre sous leur toit, et elle s'en fichait bien qu'ils vivent dans un véritable palace et soient sans doute capable de leur offrir tout ce qu'elle désirait.

Ce fut donc en tirant royalement la tronche qu'elle rejoignit Charlus et Dorea. Quand cette dernière demanda si la chambre était à leur goût, s'ils étaient bien installés, elle fut tentée de faire preuve de toute la mauvaise foi du monde en prétendant qu'elle trouvait la chambre horrible et en lui trouvant tous les défauts du monde. Elle s'en serait donné à coeur joie. Certes, ça n'aurait pas été franchement honnête de sa part, mais elle l'aurait bien vécu. Elle n'avait pas besoin de grand-chose pour avoir certaines personnes dans le pif. Et elle considérait que le cas de Charlus et Dorea Potter lui donnait une bonne raison de leur en foutre plein la tronche, pour des raisons assez manifestes, en tout cas pour elle.

Ce qui était tentant, aussi, c'était de prendre la remarque de Dorea pour argent comptant et de commencer à exiger tout et n'importe quoi, de devenir absolument impossible sous prétexte qu'elle le pouvait. Elle gardait cette possibilité pour plus tard. Elle ne garantissait pas de la mettre en application, mais cela pourrait toujours servir si leur première offensive devait faire chou blanc. Mais pour l'instant, c'était la loi du silence qu'elle comptait bien faire appliquer, et elle était capable de tenir des heures et des jours si ça pouvait être la solution, ou en tout cas un début de solution.

En guise de réponse, donc, elle poussa un profond soupir en levant les yeux au ciel avant d'afficher une grimace peu convaincue là pour retranscrire tout le mal qu'elle pensait de la situation. Ce qui n'était, somme toute, pas peu dire. Elle s'en fichait de les vexer, voire de les blesser, ils allaient devoir faire avec, ne leur en déplaise. Elle ne changerait pas de ligne directrice.

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C’était la loi du silence, ils allaient faire tourner en bourrique cet oncle et cette tante qu’ils ne connaissaient pas et qu’ils n’avaient surtout pas envie de connaître. Rhian était plus motivé que jamais, il avait bien l’intention de montrer à Charlus et Dorea qu’ils n’étaient pas contents de se trouver là, même si pour cela ils devaient les blesser. En un sens – pour le moment –, ils n’avaient rien contre eux. Mais Rhian n’appréciait vraiment pas le fait que le frère de son père qu’ils n’avaient pas vu jusqu’à présent, puisse finalement décider qu’il avait l’intention de les adopter. Pour cela, il aurait peut-être mieux fait de les connaître quand leurs parents étaient encore en vie. Après tout, même si leur père était mort depuis quelques années, ils n’avaient jamais entendu parler de cet oncle de malheur.

Bref, ils descendirent donc et ce fut Dorea qui prit la parole pour leur demander s’ils étaient bien installés et de préciser qu’ils ne devaient pas hésiter à leur demander s’ils avaient besoin de quoi que ce soit. Si Rhian et Cenlyn ne s’étaient pas décidé à les ignorer de but en blanc et de ne pas leur parler, il était évident qu’il n’aurait pas manqué de demander un tas de truc dans le seul but de les ennuyer. Ce n’était pas nouveau après tout que Rhian pouvait quand même être quelque peu capricieux, même s’il était facile de le recadrer. Mais ils ne devaient pas parler à ces personnes, ils ne devaient pas leur adresser le moindre mot.

Rhian ne dit donc rien, il ne regarda même pas son oncle et sa tante et se contenta de regarder autour de lui. Cenlyn s’était chargée de faire un soupir histoire de bien montrer qu’ils étaient quand même agacés par la situation. Pendant un temps, il n’y eu aucun son, jusqu’à ce que Charlus reprenne la parole.

« La chambre ne vous convient pas ? » Demanda-t-il alors, ce qui demandait quand même à Rhian un effort assez incroyable pour ne pas répondre. Ce n’était pas tant qu’il avait envie de répondre… que le fait qu’il savait exactement comment il répondrait si jamais ils n’avaient pas décidé de mettre en place la loi du silence. « Vous pouvez nous dire s’il y a un souci. » Reprit cet oncle.

Rhian se contenta de croiser des bras et de fixer un point sur le mur. Il y avait peu de chance pour que Dorea et Charlus ne comprennent pas qu’ils avaient décidé de ne pas leur adresser la moindre parole. Ce qui était quand même le but de la manœuvre, alors autant qu’ils le découvrent assez vite pour qu’ils puissent en être rapidement agacé. Ils ne se rendait pas compte que les jumeaux étaient têtus et que quand ils avaient quelque chose en tête, ils n’étaient pas du genre à en démordre. Cela dit, Rhian ne se rendait pas compte que son oncle était pareil et donc qu’ils n’étaient clairement pas sorti de l’auberge.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Dorea fut tout d’abord quelque peu… surprise de n’obtenir aucune réponse de la part des deux adolescents. Pourtant, elle était certaine qu’ils aient entendu. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, ils agissaient en âme et conscience, et étaient dans de la pure provocation. Et cela n’énervait absolument pas Dorea. En fait, elle trouvait même cela totalement pathétique. Elle s’y connaissait en matière de provocation, et très clairement, ils n’étaient pas de taille. Bon ils étaient encore jeunes tous les deux, mais cela changeait peu de choses au fait qu’ils n’étaient pas de taille à lutter contre elle. S’ils pensaient que leur petit manège allait changer quoi que ce soit… ils étaient bien naïfs. En tout cas, Dorea était prête à jouer leur jeu, il n’y avait aucun souci à ce niveau-là, il n’y avait pas à s’inquiéter. Ce n’est pas deux gamins qui allaient faire la loi, et encore moins dans sa maison. Le sang des Black coulait dans ses veines, et ils allaient apprendre que ce n’était pas pour rien, à leur dépens, puisqu’ils l’avaient décidé ainsi.

Non en fait, plus que le silence des deux enfants, c’était surtout la réaction de Cenlyn qu’elle trouvait ridicule. Soupirer et lever les yeux au ciel, elle pensait sincèrement que cela allait l’atteindre ? Elle ne jouait pas avec ses petites camarades de Poudlard, Dorea était une adulte, et une adulte bien rôdée, mais s’il fallait s’abaisser à leur niveau, aucun souci. En tout cas, elle se doutait bien qu’elle entraînait son frère dans ses fraques. Il ne fallait qu’un coup d’œil pour voir que Rhian était plus que soumis et qu’il faisait tout comme sa sœur. Décidément, plus elle découvrait ces enfants, plus elle les trouvait déplorables. Leur éducation était à refaire, et elle s’en chargerait après l’adoption, parce que leur petit théâtre n’aurait aucun impact là-dessus.

« La chambre ne vous convient pas ? Vous pouvez nous dire s’il y a un souci. »

Charlus voulait tenter le dialogue, libre à lui. Mais il se rendrait vite compte que son neveu et sa nièce étaient deux teignes. Enfin, elle en était une, lui était juste un mouton. Comme, cela allait presque devenir une ménagerie ici. Quoiqu’il en soit, il n’y eut aucune réponse, comme elle s’y attendait. Elle observa les deux enfants d’un œil inquisiteur, elle avait presque envie de rire, mais elle n’avait pas envie de jouer ce tableau-ci, elle comptait bien être plus maline qu’eux. A la place, elle leur offrit un sourire attendri et compréhensif. Ils ne feraient en aucun cas la loi chez elle.

« Je crois simplement que nos invités sont un peu chamboulés. C’est normal, cela en fait du changement. Ils sont probablement un peu timides, mais ce n’est pas un problème, il n’y a rien de plus agréable que le silence. »

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Week-end familial...

L'

inconvénient du plan qu'ils avaient élaboré (ou que Cenlyn avait imposé à son frère jumeau, c'est vrai), c'est qu'il fallait se garder d'adresser au couple toutes les piques qui pouvaient leur venir à l'esprit. Il y en avait plus d'une pour venir titiller l'imagination de la jaune et noir, et elle se doutait qu'il en était de même pour Rhian, mais aucune importance, pour le moment, ils s'en tiendraient à ça, et si ça ne devait pas suffire à agacer cet oncle et cette tante venus de nulle part, il serait toujours temps de changer leur fusil d'épaule.

Mais oui, en attendant, il fallait mettre de côté la frustration. Parce que des critiques absurdes concernant la chambre qui leur avait été laissée, il était facile d'en inventer - toutes de mauvaise foi bien sûr, mais et alors ? Pareil quand il était question de ne pas hésiter à le dire s'il y avait un souci. Des soucis, entre ceux qui existaient et ceux qu'elle n'aurait aucun mal à inventer, elle serait capable d'en déblatérer une liste interminable, de quoi leur faire vriller les tympans... mais la parole facile était une méthode qui ne ferait peut-être ses preuves qu'à court terme, alors que le silence radio, s'il n'incomoderait peut-être pas tout de suite le couple Potter, pourrait bien les blesser sur le long terme. Il fallait essayer de voir le plus loin possible.

La réaction de Dorea l'agaça profondément. Parce qu'évidemment, ce n'était pas le comportement qu'elle espérait. Logique, Dorea était une adulte, et plus intelligente qu'elle, qui plus est, mais ce n'est pas grave, elle résisterait à la tentation de répliquer malgré tout. Il n'y a rien de plus agréable que le silence, disait-elle. Ben tiens... Voilà qui donnait vachement envie de vivre sous son toit, dis donc. Cenlyn avait le sentiment que Dorea ne voulait pas plus d'eux que l'inverse, et dans le fond, ça l'arrangeait.

Parce qu'avec un peu de chance, elle réussirait à convaincre Charlus, Charlus qui lui, de son côté, serait peut-être plus affecté que sa femme par le comportement des jumeaux. C'est ce qu'il fallait espérer, parce qu'après tout, au bout du compte, c'était surtout de l'oncle que dépendrait la possibilité qu'ils auraient ou non de se reléguer cette expérience à un lointain souvenir pour rester vivre auprès de Flynn et Caelan, sans personne pour venir y mettre songrain de sel ou réclamer leur garde.

Cenlyn se contenta de croiser les bras en claquant la langue, adressant à Rhian un regard profondément blasé. Non, ils n'étaient pas timides (enfin, elle en tout cas elle ne l'était pas), non ils n'étaient pas chamboulés, ils étaient simplement en colère contre les circonstances, indignés par une situation qu'ils n'avaient pas décidée.

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Charlus devait bien avouer qu’il ne savait pas exactement comment s’y prendre avec son neveu et sa nièce. Il avait envie de faire les choses bien et peut-être que donc, il avait envie de trop les faires bien. Dans tous les cas, il ne pouvait pas s’empêcher d’être quelque perplexe devant le silence des jumeaux. Ils ne leur disaient rien et quand Charlus leur demanda s’il y avait un souci avec la chambre – c’était possible quand même, ils avaient pensé à tous, mais ils s’étaient peut-être trompés quelque part –, ils n’eurent aucune réponse pour autant. Charlus espérait en tout cas que les enfants de son frère allaient leur parler s’ils avaient un souci, en dehors du fait qu’ils pouvaient potentiellement ne pas avoir envie d’être ici. Charlus le comprenait, ce n’était pas facile, ce n’était pas une situation évidente pour eux, mais il espérait vraiment pouvoir… il ne savait pas trop, les aider à mieux appréhender les choses. Il avait conscience qu’ils allaient tous avoir besoin de temps, forcément, mais il espérait bien qu’ils allaient y parvenir dans tous les cas. À moins que Cenlyn et Rhian décident de ne pas leur parler du tout.

Ce fut Dorea qui brisa le silence en affirmant que les enfants devaient être chamboulés. Qu’il était possible qu’ils soient un peu timides et donc qu’ils allaient avoir besoin de temps. Charlus appréciait les paroles de son épouse, même si forcément il espérait quand même que la situation allait se décoincer à un moment ou à un autre. De son côté, il n’appréciait quand même pas réellement le silence qu’il y avait dans la pièce par conséquence, il n’était pas entièrement à l’aise. Il préfèrerait que les choses se passent autrement, mais il en demandait surement trop à tout le monde. Il était sûr de son choix, il était la personne la mieux placée pour offrir une vie digne de ce nom aux enfants de son frère, mais il espérait quand même qu’il ne s’y prenait pas mal.

Cenlyn, pour toute réponse, se contenta de claquer de la langue, en croisant les bras. Bon. Elle ne semblait quand même pas vraiment apprécier la situation.

« Je comprends que vous soyez chamboulés, c’est… » Commença-t-il, dans le but d’il ne savait quoi, peut-être calmer les choses un peu. Mais alors qu’il parlait, ce fut Rhian qui lui coupa violement la parole. « On n’est pas chamboulé ! » Lui lança-t-il vivement, ce qui coupa clairement l’élan de Charlus.

Rhian tourna immédiatement son regard vers sa sœur, lui lançant un regard désolé. Il n’avait certainement pas eu envie de parler, mais il avait été incapable de se retenir. Ce que Charlus ne percutait pas forcément, il se retrouvait simplement sans voix tout d’un coup parce qu’il était un peu prix de court. Il ne savait pas forcément s’y prendre avec les enfants, il avait envie de bien faire les choses, mais clairement il ne devait pas s’y prendre bien.

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Dorea n’en avait vraiment strictement rien à faire que ni l’un ni l’autre ne veuille parler. En fait, c’était même, pas plus mal. Elle ne les entendait pas piailler, c’était comme s’ils n’étaient pas là. C’était bien, très bien. Elle n’allait pas entrer dans leur jeu, elle avait été une teigne avant eux, et elle savait très bien comment faire. Pour tout ce qui était éducation et autorité, ils seraient envoyés chez Pollux, et là, ils auraient des raisons de se taire. Elle savait qu’il ne serait pas tendre avec eux, et ce serait une excellente chose. Leurs parents avaient fait un travail lamentable, cela se voyait, et Caelan ferait bien pire encore. Il fallait définitivement qu’ils relèvent l’honneur des Potter.

Elle n’allait pas mentir, les deux avaient de vraies têtes à claques. Surtout Cenlyn. Rhian avait encore quelque chose de mignon, mais Cenlyn, elle ne demandait qu’à s’en prendre une. Mais Dorea n’allait pas lui faire ce plaisir, elle allait continuer de se montrer douce et aimante, bien qu’elle ne ressente rien de tout cela pour eux. Elle avait plutôt envie qu’ils s’enferment dans leur chambre et qu’elle puisse oublier leur existence. Elle détestait le manque de respect, encore plus sous son toit, mais elle allait se contenir. Les jumeaux n’auraient absolument rien à leur reprocher. Elle s’en faisait la promesse.

Et la bonne nouvelle, c’était qu’elle connaissait son époux par cœur. Elle savait que Charlus pouvait avoir son petit caractère de temps en temps, ce qui ne lui déplaisait pas, au contraire. Mais elle savait que dans ce cas précis, il ne sortirait pas de ses gonds. Il tenait bien trop à adopter ces deux orphelins qu’il ne s’énerverait pas. Tant mieux. Les enfants ne voulaient pas rester ici ? Très bien, ils allaient jouer au couple et parents modèles. Ces deux garnements verraient bien qu’il ne fallait pas se frotter à elle, Dorea obtenait toujours ce qu’elle voulait depuis sa naissance, et ils deviendraient leurs enfants puisqu’elle l’avait décidé.

« Je comprends que vous soyez chamboulés, c’est… »
« On n’est pas chamboulé ! »

Dorea se retint de tiquer devant l’insolence de Rhian. Cela serait corrigé en son temps. A la place, elle sourit avec douceur et bienveillance. Oh non, ils n’étaient pas chamboulés, ils étaient juste deux sales gosses en plein caprice parce qu’ils voulaient rester vivre avec des bouseux et des ratés. Voilà ce qu’ils étaient. Mais ce n’était pas bien grave, ils allaient vite changer de comportement. Le « roi du silence » n’avait pas duré bien longtemps en tout cas.

Et elle avait la confirmation de ce qu’elle pensait. Rhian serait bien plus facile à briser, et à façonner que sa sœur. C’était donc sur lui qu’il faudrait se concentrer. Elle s’approcha doucement de lui et se baissa légèrement pour être à sa hauteur. Elle continua de porter sur lui un regard doux et tendre, souriant avec bienveillance, comme le ferait une maman. Elle caressa sa joue du bout des doigts, comme si elle craignait de l’effrayer.

« Voyons, il n’y a aucune raison de s’énerver. Nous voulons simplement apprendre à vous connaître, et à avoir une place dans vos vies. Réparer les erreurs du passé. Je suis certaine que nous pouvons réussir à nous entendre. Je le souhaite sincèrement. »

black pumpkin

Week-end familial...

C

e petit air de tonton bien sous tout rapport, qui ne voulait que leur bonheur et qui cherchait à faire preuve de douceur et de compassion agaçait plus la jaune et noir que si Charlus s'était montré hautain et méprisant. Peut-être qu'il était sincère, mais elle préférait prendre son discours pour de l'hypocrisie. Dans tous les cas, elle n'avait pas la moindre envie de donner ne serait-ce qu'un semblant d'intérêt à son discours, un semblant de valeur. S'il avait eu envie d'être un tonton bien sous tout rapport, alors il fallait l'être avant la mort de leurs parents. Même après la mort de leur père, qui était décédé bien avant Purdey, Charlus n'avait pas jugé bon de lever le petit doigt ou d'entrer en contact avec eux, alors pour Cenlyn, il ne méritait pas le bénéfice du doute ni le moindre mot.

Et elle ne put s'empêcher d'en vouloir profondément à son frère de rompre si rapidement leur accord en s'adressant directement à Charlus alors qu'ils s'étaient promis de ne rien dire du tout. Surtout pour rien... Ils auraient clairement pu tenir plus longtemps. Ceci dit, elle était à même de comprendre que Rhian ne supporte pas ce qu'elle-même considérait être de la pure condescendance. Alors oui, elle pouvait reconnaître qu'elle était chamboulée de son côté (même si elle ne le dirait définitivement pas à voix haute), mais ce qu'elle n'admettrait pas en revanche, c'était que son interlocuteur s'en serve d'excuse pour justifier cette attitude. Et par ailleurs, s'ils étaient chamboulés, c'était purement et uniquement de sa faute, et il devrait savoir quoi faire pour qu'ils aillent mieux, c'est à dire leur foutre la paix.

-Eh ben moi j'en ai rien à battre de ce que vous voulez, répliqua Cenlyn. Pas la peine de jouer les muettes encore si Rhian ne suivait pas. et surtout, elle ne le laisserait pas être le seul à parler. Elle sentait qu'il apprécierait d'avoir du renfort. On n'a pas besoin de vous dans nos vies et on a aucune envie de vous connaître. Si vous vouliez vraiment réparer vos erreurs, fallait vous y prendre plus tôt, maintenant c'est trop tard.

Ce n'était pas très juste envers eux, mais en même temps, elle savait très bien où tout ça pouvait les mener. Elle n'avait pas envie de baisser sa garde, elle n'avait pas envie de prendre le risque de les apprécier. Parce que si c'était le cas, ce ne serait pas seulement Flynn et Caelan qu'elle trahirait, mais aussi sa mère, qui si elle avait voulu que l'oncle et la tante rejoigne le portrait de famille, l'aurait demandé explicitement, et ce n'était manifestement pas le cas. Ils pourraient argumenter autant qu'ils voudraient, Cenlyn ne changerait pas son fusil d'épaule, un point c'est tout.

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Week-end familial...

Rhian s’en voulait à mort d’avoir craqué et d’avoir pris la parole alors qu’ils s’étaient jurés avec Cenlyn de ne pas piper le moindre mot. Mais bon, maintenant c’était fait. Et au fond, la réaction de la tante Dorea était pire que tout. Elle les regardait avec douceur, comme s’ils pouvaient réellement se prendre dans leur jeu. Rhian était certain qu’elle n’en avait rien à faire d’eux, qu’elle se contentait simplement de… il ne savait même pas, mais clairement il trouvait quelle les prenait de haut. Et quand elle s’approcha de lui, Rhian serra encore plus ses dents. Il ne supportait pas la manière qu’elle avait de le regarder et il se retint vraiment de juste donner un coup dans sa main quand elle caressa sa joue.

Il n’avait pas envie d’entrer dans ce jeu où serait forcément l’enfant désobéissant, le petit impoli mal élevé qu’il fallait recadrer. Et en même temps, c’était vraiment tentant quand il entendait l’hypocrisie de la jeune femme. Ils voulaient simplement apprendre à les connaitre ? Vraiment ? Bah c’était trop tard.

Par chance, Cenlyn le suivit. Rhian s’en voulait d’avoir pris la parole en premier, d’avoir trahi leur plan, mais au moins sa sœur le suivait à présent et on pouvait clairement affirmer qu’elle n’y allait pas de main morte. Parce qu’elle affirma tout bonnement qu’elle n’en avait rien à battre de ce que ces adultes voulaient. Elle n’y allait pas de main morte, mais elle exprimait tout simplement ce qu’ils avaient sur le cœur tous les deux. Ils n’en avaient rien à faire de ce qu’ils voulaient, surtout si en prime ces adultes ne se préoccupait pas de ce qu’eux ils voulaient de leur côté. Rhian était donc parfaitement en accord avec les propos de sa sœur jumelle, il toisa Dorea du regard durement, croisant les bras. Il était droit dans ses chaussures, ils n’en avaient que faire de ce qu’ils voulaient, ils ne voulaient pas être ici eux.

En tout cas visiblement, les propos de Cenlyn eurent des réactions. Rhian se doutait qu’ils n’allaient pas pouvoir agir indéfiniment comme des enfants casses pieds, qu’à un moment où à un autre les adultes allaient jouer un peu leur rôle d’adulte. Quand bien même ça n’allait pas les arrêter.

« Ça suffit maintenant. » Répliqua durement Charlus. Ce n’était pas quelque chose qui allait entièrement impressionner Rhian non plus, ce ne serait pas la première fois qu’ils se feraient engueuler. « Je pense que vous avez bien besoin d’aller vous calmer un peu dans votre chambre. Et vous allez redescendre quand vous serez calmés. »

Rhian ne bougea pas, il avait décidé de rester droit comme un piquet. Même s’il avait bien remarqué que Charlus ne plaisantait plus du tout.

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Week-end familial...

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Les choses ne se passaient pas bien, loin de là. Dorea n’était pas particulièrement surprise, mais cela commençait sérieusement à l’agacer. Cependant, elle continuerait de ne rien en montrer du tout, et de jouer la femme parfaite. Elle savait très bien que c’était ce que voulaient les enfants. Montrer comme ils étaient horribles pour qu’ils renoncent à les adopter, mais les choses ne se passaient pas ainsi dans la vie. Dorea n’en avait strictement rien à faire de ces deux morveux, et il conviendrait de les dresser convenablement une fois qu’ils auraient leur garde (oui, à ce stade c’était de dressage dont ils avaient besoin, pas d’éducation), elle voulait juste gagner. Mais dommage pour ces deux petits, elle était bien plus forte qu’eux, sur tous les points, et ils ne gagneraient pas à ce petit jeu tous les deux.

Le moyen le plus simple pour les mâter sera de les séparer. Rhian semblait être une petite lopette qui suivait sa sœur comme un chien sans penser par lui-même. Oui, elle était dure, mais ils l’ennuyaient, alors il fallait bien qu’elle s’abaisse à leur niveau. Mais qu’en pensées, évidemment, elle n’était pas stupide.

-Eh ben moi j'en ai rien à battre de ce que vous voulez. On n'a pas besoin de vous dans nos vies et on a aucune envie de vous connaître. Si vous vouliez vraiment réparer vos erreurs, fallait vous y prendre plus tôt, maintenant c'est trop tard.

Merlin, si Dorea avait un jour parlé ainsi à ses parents, ou toute autre personne, elle se serait faite corrigée dans la seconde, et Dorea avait très, très envie de le faire. De se défouler en lui filant des roustes à cette sale petite peste prétentieuse. Mais elle resta de marbre, elle prit plutôt une mine quelque peu triste, comme si elle était touchée par les propos de Cenlyn, alors qu’elle n’en avait strictement rien à faire. Dorea n’avait commis aucune erreur en ne voulant pas connaître ces traitres à leur sang. Sang de Pollux ou pas.

« Ça suffit maintenant. Je pense que vous avez bien besoin d’aller vous calmer un peu dans votre chambre. Et vous allez redescendre quand vous serez calmés. »

Voilà qu’ils arrivaient à énerver Pollux. Son époux pouvait se montrer impulsif, elle le savait, et ce n’était pas déplaisant, mais elle aurait pensé que dans cette situation, il se serait montré plus laxiste. Cependant, si elle avait très envie de voir déguerpir ces deux sales morveux, les laisser conspirer dans leur coin n’était probablement pas la meilleure des idées. Ils ne voulaient pas d’eux ? Eh bien en fait, personne ne leur demandait leur avis. Ils n’étaient que des adolescents perturbés et orphelins, qui allait s’enquérir de ce qu’ils voulaient ? Oh oui Caelan… mais elle non plus, personne ne lui demandait son avis.

« Voyons chéri, ne sois pas trop dur avec eux. C’est normal qu’ils aient du mal à accepter la situation. » Elle porta à nouveau son regard sur les deux adolescents, à tour de rôle et leur parla avec la voix la plus douce et la plus tendre possible. « Ce n’est pas qu’une question de réparation. C’est aussi une volonté, votre père était le frère de Charlus, et les liens du sang de se brisent pas. Il y a eu des querelles entre eux, c’est vrai, mais ils s’aimaient tout de même sincèrement. Ils avaient même prévu de faire la paix et de se laisser une seconde chance, avant… le drame. Votre père se faisait une joie de vous présenter à nous. » Ce n’était pas du tout vrai, mais personne ne pouvait le vérifier, et le but était de semer le doute dans leurs esprits étriqués et rebelles. Et elle espérait que Charlus ne viendrait pas la contredire, mais il y avait peu de chances. « Nous essayons de vous accueillir chez nous de la manière la plus chaleureuse chez nous, nous ne vous demandons pas une totale acceptation, ou une joie trop prononcée, mais un minimum de politesse et de cordialité seraient tout de même les bienvenues. »

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Week-end familial...

C

enlyn grinça des dents en entendant la réaction de Charlus, qui se permettait de les réprimander comme s'il pouvait avoir en toute légitimité la moindre autorité sur eux. Elle refusait d'accepter que ce puisse être le cas. Mais elle se doutait que c'était ce qui allait immanquablement se passer s'ils devaient exprimer plus directement le fond de leur pensée. Ils allaient passer pour des gamins plaintifs et insolents (qu'ils étaient effectivement), et perdre l'avantage, tant ce genre de comportements étaient facilement mis sur le compte de l'adolescence... comme s'il fallait attendre d'avoir un certain âge pour que sa parole propre gagne la moindre légitimité. De toute évidence oui.

La jaune et noir avait bien envie, dans le fond, de se terrer dans cette fichue chambre si ça lui épargnait la compagnie du couple Potter, Rhian et elle pourraient en profiter pour élaborer un nouveau plan, puisque jouer aux rois du silence ne devait manifestement pas fonctionner. Mais elle sentait que son frère, là encore, n'avait pas l'intention de donner satisfaction à Charlus, et elle ne pouvait que le comprendre. Aller se réfugier dans ses chambres (qui au passage n'étaient pas les leurs, c'étaient juste des chambres qui s'avéraient se trouver sous ce toit, mais les jumeaux avaient déjà des chambres rien qu'à eux), c'était obéir à un ordre direct de leur oncle, et donc se plier à ses règles, quelque part. Quoi qu'il advienne, il semblait qu'ils ne puissent pas être gagnants dans l'affaire. Et pour cause : une fois n'est pas coutume, personne ne leur demandait leur avis.

Dorea prit leur défense avec douceur. Cenlyn pourrait bien lui en être reconnaissante, mais elle refusait de lui céder le moindre pouce de terrain, pas si facilement. Elle sentit son sang bouillir aux propos qu'elle ajouta, se permettant de parler à la place de leur père. Peut-être qu'elle disait vrai, et une part d'elle ne pouvait s'empêcher de douter, mais elle ne supportait pas que l'on réveille de cette manière le souvenir d'Angus Potter. Et quoi alors ? Ce serait de la faute de leur mère qui aurait tenu leur oncle à l'écart tout ce temps après la mort de leur père ? Non, elle refusait de croire en cette version des faits.

-Si vraiment t'avais hâte de nous rencontrer, t'avais largement le temps de le faire depuis la mort de papa. Mais j'ai pas souvenir de t'avoir vu te précipiter à notre porte quand il a disparu, et papa n'a jamais parlé de toi avec nous, alors faut arrêter de nous prendre pour des cons, dit-elle en tournant un regard froid vers Charlus. C'est pas à nous de te donner bonne conscience. Et je peux être polie, mais faut l'avoir mérité.

Et pour elle, ce n'était pas en "salissant" (selon sa propre interprétation des choses) la mémoire de leurs parents qu'ils y arriveraient.

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Week-end familial...

Charlus savait bien qu’il ne devait pas perdre patience comme il le faisait, mais c’était difficile. Pourtant, il avait quand même l’habitude de garder un certain calme, il n’était pas complètement impulsif, même si ça pouvait lui arriver. Mais là, la situation était plus que pesante, et il sentait sa patience atteindre une certaine limite. Sans doute parce qu’il s’était fait trop d’espoir, qu’il avait cru que tout se passerait bien, qu’il serait accepté par son neveu et sa nièce. Ce serait forcément plus facile s’ils acceptaient leur présence, mais c’était surement trop demandé.

Heureusement, le jeune homme pouvait compter sur Dorea pour se montrer douce et plus calme. Elle prit la défense des jumeaux, affirmant que c’était normal qu’ils aient du mal à accepter la situation. Évidemment, Charlus savait bien que c’était normal, mais il avait quand même du mal à accepter le manque de respect total qu’ils recevaient. Cela dit, Cenlyn et Rhian n’étaient que des adolescents, et on savait parfaitement que cette jeunesse était par moment explosive. Alors que Charlus prenait sur lui donc, son épouse reprit la parole et… eh bien, il fut quand même quelque peu surpris par ce qu’elle dit. Elle était en train d’inventer complètement une histoire fausse et elle se montrait plutôt convaincante. Elle affirmait que lui et Angus s’étaient rabibochés avant son décès, qu’ils devaient se rencontrer, sans sourciller, sans hésiter une seule seconde. Elle était douée, une très bonne menteuse donc et franchement, Charlus ne savait pas trop quoi penser de ce qu’il était en train de voir. Mais bon, il se pencherait sur ça plus tard pour le moment, il espérait surtout pouvoir apaiser un peu les tensions entre lui et les enfants de son frère.

Parce que Cenlyn n’eut pas tort en affirmant que s’il avait eu envie de les rencontrer, il aurait pu le faire avant et qu’il n’avait pas été présent à la disparition de son frère. Qu’ils n’étaient pas là pour lui donner bonnes consciences. Charlus aimerait contredire la jeune fille, droit dans les yeux, mais il fallait quand même reconnaître qu’elle avait raison. Et de son côté, Charlus n’était clairement pas un aussi bon manipulateur que pour l’être Dorea.

« J’ai parfaitement conscience de mes erreurs et que ce n’est évidemment pas avec vous que je vais pouvoir les réparer. Je ne peux pas revenir en arrière. » Et il avait conscience du chemin très long sur lequel il était engagé. Peut-être qu’il devrait simplement laisser Rhian et Cenlyn vivre la vie qu’ils voulaient sans interférer ? Peut-être, mais ce n’était pas ce qu’il ferait. « J’aurais dû être présent pour vous, pour votre père. Et vous savez quoi ? Je vous envie énormément tout les deux, pour la relation que vous avez, le fait que vous vous entendiez si bien. Peut-être que tu as raison Cenlyn, et que je tente de me donner bonne conscience, mais ce que je veux surtout c’est pouvoir prendre soin de vous en mémoire de votre père, parce que je lui dois bien ça. » Il ne disait pas ça juste pour les prendre par les sentiments, même s’il l’espérait quand même un peu, il était entièrement sincère. « Donnez-nous juste une chance. »

Son regard passait de Cenlyn à Rhian, tentant de voir une faille quelque part, de voir l’un des deux accepter de se montrer moins dur.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Dorea se fichait totalement de mentir effrontément aux jumeaux. En fait, ce petit jeu l’amusait beaucoup, cela changeait du quotidien. La jeune femme n’était pas d’une patience hors norme, mais elle était capable de beaucoup quand elle en avait envie. Et ce n’était pas deux petits adolescents en colère qui allait tout chambouler chez elle. Sincèrement, ils ne lui faisaient pas peur. Peut-être que Cenlyn se croyait maline et plus forte que tout le monde, mais Dorea ne voyait en elle qu’une gamine désireuse d’emmerder son monde et qui pensait avoir le droit de tout faire, tout dire, parce qu’elle avait perdu ses parents. Comme si elle était la seule gosse dans ce cas-là.

Mais bon, Dorea tenait son rôle. Elle était une bonne actrice. C’était quelque chose qu’elle avait appris il y a des années. Dans leur milieu, quand on était une femme, il était une très bonne arme que de savoir mentir et jouer un rôle. Et si cela pouvait marcher avec les jumeaux, c’était une bonne chose. D’autant que cela les protégeait elle aussi, Dorea se retenait de leur rentrer dedans, et elle savait comment faire pour piquer où cela faisait mal. C’était même sa spécialité, alors les choses étaient bien ainsi, vraiment.

-Si vraiment t'avais hâte de nous rencontrer, t'avais largement le temps de le faire depuis la mort de papa. Mais j'ai pas souvenir de t'avoir vu te précipiter à notre porte quand il a disparu, et papa n'a jamais parlé de toi avec nous, alors faut arrêter de nous prendre pour des cons. C'est pas à nous de te donner bonne conscience. Et je peux être polie, mais faut l'avoir mérité.

Merlin, quelle horrible gamine. Dorea espérait sincèrement que quand ils auraient des enfants, aucun ne serait ainsi, avec un tel comportement et un tel langage. Cenlyn n’en avait pas pris assez durant son éducation, c’était flagrant. C’était peut-être un peu tard pour rattraper les choses, mais Dorea ne tolèrerait pas cela sous son toit. Quand les esprits seraient un peu moins echauffés, il y aurait plusieurs choses à mettre à plat, et au clair.

« J’ai parfaitement conscience de mes erreurs et que ce n’est évidemment pas avec vous que je vais pouvoir les réparer. Je ne peux pas revenir en arrière. J’aurais dû être présent pour vous, pour votre père. Et vous savez quoi ? Je vous envie énormément tout les deux, pour la relation que vous avez, le fait que vous vous entendiez si bien. Peut-être que tu as raison Cenlyn, et que je tente de me donner bonne conscience, mais ce que je veux surtout c’est pouvoir prendre soin de vous en mémoire de votre père, parce que je lui dois bien ça. Donnez-nous juste une chance. »

Dorea laissa Charlus s’exprimer, tout en se disant que ce n’était pas forcément la bonne méthode que de répondre positivement à leurs reproches, mais bon. Elle ne voulait pas le contredire non plus. Et puis, elle avait l’idée que n’importe quelle stratégie ne fonctionnerait pas avec eux, tellement ils étaient décidés à leur mener la vie dure, et à être dans la provocation et la contradiction.

« Tu sais Cenlyn, personne n’est parfait. Parent comme enfant, tout le monde fait des erreurs, et parfois, cela peut avoir des conséquences dramatiques. Tous ici, nous avons perdu quelqu’un qui nous était cher, notre sang. Nous savons à quel point c’est douloureux. Vous êtes peut-être encore trop jeunes pour avoir ce regard, mais quand on perd quelqu’un qu’on aime, et qu’on se rend compte que le temps a été gâché, et qu’il ne serait pas rendu, il est habituel pour les adultes de vouloir se rapprocher des membres restants, pour resserer les liens familiaux, rattraper le temps perdu et ne pas nourrir les mêmes regrets. Mais pour certaines raisons, il n’est pas toujours facile de faire le premier pas, et il peut arriver que le second coûte encore plus, mais je pense que cela en vaut la peine. »

black pumpkin

HJ : Désolé pour le délai j'avais pas vu la réponse ! Week-end familial... [pv Rhian & Dorea] 38557

Week-end familial...

C'

était bien beau de dire qu'il n'avait pas conscience de ses erreurs, mais ce serait autre chose que de laisser couler, parce que s'il admettait vraiment qu'il ne pouvait plus rien faire pour se rattraper, que c'était trop tard, alors pourquoi les évertuer à les garder sous leur toit, elle et Rhian alors que les principaux concernés n'étaient absolument pas d'accord avec ça ? Cenlyn n'avait pas la patience de débattre... ça l'agaçait d'ores et déjà que de ne plus pouvoir appliquer sa politique du silence qui, à ses yeux, aurait été le meilleur moyen d'obtenir gain de cause.

-Mais on n'a pas besoin que tu prennes soin de nous en fait, on est très bien comme on est ! protesta Cenlyn d'un ton agacé.

Elle commençait vraiment à en avoir marre de ces adultes qui avaient l'air de s'imaginer savoir mieux qu'eux ce qui pourrait potentiellement être le mieux pour eux et qui se plantaient les trois quarts du temps. Auprès de Caelan puis de Flynn, ils avaient réussi à trouver un semblant d'équilibre... ça n'avait pas rendu la perte de leur mère moins pénible, mais ça la rendait plus supportable, en tout cas, et on les avait privés de ça. Honnêtement, la jaune et noir ne voyait pas en Charlus un mauvais gars, mais quand même un type qui refusait d'admettre que la meilleure solution puisse être une solution qui ne soit pas la leur. Faire preuve d'un tel orgueil, ça l'agaçait considérablement... rien que pour ça, elle avait hâte qu'ils atteignent leur majorité et volent de leurs propres ailes... parce que ça suffisait comme ça, très clairement, et Cenlyn était agacée, blasée, à un point franchement insupportable.

-Merci de m'apprendre que personne n'est parfait, railla Cenlyn à l'intention de la blonde... J'avais aucun doute vous concernant, grimaça-t-elle. Non, leurs interlocuteurs n'était pas parfaits, Rhian et elle ne l'étaient pas non plus... leur mère ne l'étaient pas davantage. Et Caelan et Flynn ne l'était pas non plus. Le souci, c'était pas de vouloir rattraper ces erreurs, mais c'était de leur imposer des décisions dont ils ne voulaient pas pour se donner ni plus ni moins que bonne conscience. Le souci, c'est pas que vous vouliez nous connaître mille ans plus tard, le soucis c'est ce que vous voulez qu'on devienne pour vous sans nous demander notre avis. Et ça, j'accepte pas.

Elle tourna son regard vers son frère jumeau en espérant que ce dernier la soutiendrait. Cenlyn en avait le plus grand besoin, véritablement. Elle avait besoin de le sentir complètement de son côté, même si ça jne changerait rien. Elle n'avait pas envie qu'on lui fasse la morale sur ce qu'on ressentait quand on perdait quelqu'un de proche, parce qu'elle l'avait déjà vécu deux fois, et que c'était trop. Elle voulait juste qu'on leur foute la paix.

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