Le miracle de la vie

Dorea ne s’était jamais sentie dans un tel état de fatigue. C’était… comme si on l’avait dépossédée de toute son énergie. Heureusement, cela allait mieux, depuis quelques jours, elle avait réussi à reprendre un peu du poil de la bête. Elle n’était pas en pleine forme, mais c’était tout de même un peu mieux que juste après l’accouchement. En même temps, mettre deux enfants au monde, ce n’était pas rien. Et en toute honnêteté, elle avait bien cru qu’elle ne s’en sortirait pas.

Cela avait été bien pire que ce qu’on avait pu lui dire. Et probablement pour la rassurer. Mais cela avait sans aucun doute été le moment le plus douloureux, et le plus dur de toute sa vie. Mais, cela en valait la peine. Au final, elle avait été heureuse de pouvoir rencontrer ses deux enfants. Elle avait eu beaucoup de doute, avant l’accouchement, durant toute sa grossesse, incapable de savoir si elle saurait aimer ses enfants. Ce n’était pas un amour inconditionnel, et fusionnel comme pouvaient ressentir certaines femmes, mais elle aimait ses enfants. Sincèrement.

Elle était restée plusieurs jours à l’hôpital, le temps de se remettre. Elle ne s’était pas spécialement reposée, même si Charlus avait été présent pour s’occuper des enfants pour qu’elle puisse dormir, les pleurs de nourrisson étaient particulièrement percutants, probablement davantage puisque c’était les siens. Elle avait eu aussi la visite de sa famille, et elle avait été heureuse de les voir, mais elle avait peu dormi avec tout ça. Non seulement puisqu’elle avait toujours des douleurs, mais aussi parce que c’était difficile que les jumeaux soient bien en même temps. Lorsque l’un était calmé, l’autre se mettait à pleurer, et vice versa. C’était tout un chamboulement mais… ils y arriveraient sûrement. Elle avait toute confiance en Charlus en tout cas, plus qu’en elle-même.

Elle avait enfin eu l’autorisation de pouvoir rentrer, avec tout un tas de consignes à appliquer. Mais elle avait simplement de retrouver sa maison, retrouver son lit surtout, même si elle savait qu’elle n’aurait probablement pas de nuits complètes durant un long moment. Une fois arrivés chez eux, elle monta tranquillement Angus –oui elle avait cédé à Pollux, pour une fois que c’était dans ce sens- dans la chambre et réussit à le déposer dans son berceau sans le réveiller, laissant Pollux s’occuper d’Irma. Elle sortit ensuite de la nurserie pour aller s’allonger, heureuse de retrouver son lit, sans pour autant avoir spécialement envie de dormir pour le moment, mais la position assise lui était encore quelque peu inconfortable même si cela allait beaucoup mieux.

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