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 La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa

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Eve Talbot
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Message#Sujet: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeDim 20 Fév - 21:06

❝ Finn, Rafa & Eve❞La fièvre du samedi soirEn général, le premier réflexe d’Eve, lorsqu’elle reçoit une invitation à dîner, est de se dérober. Ce refus n'est pas valable que pour Finn, aussi n’y-a-t-il rien de personnel dans cette histoire. Les repas en groupe, chez des amis, sont une exception, mais on peut s’accorder pour dire est plus à l’aise en groupe que face à l’intimité qu’offre un repas pour deux. C’est souvent l’idée d’être identifiée comme un couple qui l’ennuie sans compter qu’elle trouve quelque chose de malsaisant à l’idée de partager un moment qu’elle estime intime au milieu de tout un tas d'inconnus. Eve est une personne très privée et elle ne préfère rien tant que l’intimité de sa maison, en particulier pour partager ce genre de moment. Néanmoins, Finn n’est pas comme elle, elle le sait. C’est, pour le meilleur comme pour le pire, une créature sociale et de par son activité d’acteur il aime voir et être vu. Eve, observatrice et lucide sur son compagnon, dirait même qu’il en a besoin. Il y a, chez l’irlandais, une envie vicérale d’être reconnu et estimé. Des choses que son occupation principale, chef d’un clan, et son métier d’acteur lui apportent.

Puisqu’ils semblent décidé à construire quelque chose ensemble cette fois-ci plutôt que de passer leur temps à se battre, Eve tente de faire des efforts. Son premier instinct fut bien sûr de refuser d’aller au restaurant, mais elle s’est ravisée, sachant pertinnement que Finn aime bien l’avoir à son bras. Pour une fois, elle fera un effort s’est-elle dit. Après tout, ce n’est pas difficile de lui faire plaisir et lui-même, elle le sait, essaie de la rejoindre à mi-chemin, acceptant même de se séparer de ses horribles cravattes bariolées et costumes trop flamboyant pour le goût de la jeune femme. Une amélioration qu’elle, comme Rafa, n’ont cessé de saluer.

Malgré toutes ses bonnes résolutions, c’est tout de même chez Callahan qu’ils ont dînés ce soir. Particulièrement fatiguée par une journée passée dans l’allée des Embrumes à suivre la piste de Pomona, comme elle l’a promis à Henry, Eve n’a pas l’énergie de sortir et d’être en compagnie de quelqu’un d’autres que Finn. Elle s’est donc rendue au Cohan, sûre d’y trouver Finn. Rafa n’était pas dans les parages, sortit d’après Liam, mais elle a trouvé Finn dans son bureau, une cigarette et un verre à la main, heureux de la voir.

- Dis, je sais qu’on avait dit qu’on dînait dehors,
lui a-t-elle de l’air contrit qu’elle prend uniquement quand elle veut quelque chose, mais je suis fatiguée. Tu ne veux pas qu’on prenne quelque chose à emporter et qu’on mange tranquillement chez toi à la place ? On ira au restaurant la prochaine fois. Promis.

Il n’a pas fallu grand-chose pour faire céder Finn, si bien qu’ils se sont retrouvés à prendre un Fish and chip chez leur vendeur préféré pour le dévorer chez eux. La fin de septembre se faisant sentir, le temps est humide, un peu froid et pluvieux, l’occasion d’allumer le feu de la cheminée du salon. Eve n’aime rien tant que d’être chez Finn. L’appartement que l’on qualifie, au mieux, de joyeux bordel, est chaleureux et plein de vie. Elle s’y sent à son aise, comme dans un cocon confortable qu’elle ne quitte qu’à regret. Si elle prend bien soin de ne jamais y laisser ses affaires, elle y a tout de même ses habitudes. Une fois arrivé, elle suspend sa veste et ôte ses chaussures, secouant ses cheveux mouillés. Elle laisse Callahan se charger du dîner tandis qu’elle passe dans la salle d’eau pour prendre une serviette, le rejoignant dans la cuisine tandis qu’il déballe leur repas. Elle dépose un baiser sur ses lèvres, un geste rapide, automatique et inconscient, juste avant de se servir un verre d’eau et lui tendre sa serviette.

- Tiens, tes cheveux sont trempés aussi, lui dit-elle dans un sourire.

Elle ouvre le frigo et demande pour la forme :

- Tu veux une bière ?

La jeune femme s’attable, piochant dans sa nourriture avec gourmandise, réprimant un rire parce que Shane, un peu dépité d’être ignoré, lèche ses pieds nus.

- Ouste, il n’y a rien pour toi gourmand.

La discussion se fait sans difficulté et elle écoute Finn lui raconter son tournage à venir. De son côté, elle est toujours évasive quand elle parle de ses occupations, mais elle explique qu’elle s’est engagée à essayer de retrouver la nièce d’un ami, sans succès pour le moment, celle-ci ayant laissé peu de trace de son départ.

La soirée continue dans le salon, ils ne font pas grand chose si ce n’est discuter, Eve assise sur le tapis, le dos contre le fauteuil, un livre sur les genoux, Shane couché devant le feu, Finn non loin. Sans trop savoir pourquoi elle y pense, elle demande à Finn :

- Tiens, il était où Rafa ? Je pensais le croiser tout à l’heure. Liam m’a dit qu’il était sorti. Je ne l’ai pas vu depuis …

Elle s’interrompt un instant, repensant à la cuite mémorable qu’ils se sont prise ensemble, manquant de mettre une partie du quartier à feu et à sang.

- … la dernière fois, conclut elle d’une voix un peu assurée.

Elle peut presque voir le sourire dans le regard de Finn et se rebiffe un peu :


- Oh ça va, hein. Tu n’es pas mieux quand c’est toi qui boit trop.

Sauf qu’à la différence de Eve, Finn, lui, tient l’alcool ! Un détail, dirait la jeune femme que la mauvaise foi n’étouffe pas. Néanmoins ce n'est pas le sujet et elle demande avec une certaine sollicitude :

- Il va mieux ?
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Finn Callahan
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeMer 23 Fév - 0:37



La fièvre du samedi soir
Eve & Finn
Rafa parti vers d’autres horizons, Finn reste seul à ruminer de sombres pensées, encore secoué par leur conversation, fumant et buvant nerveusement dans son bureau. Il est content de s’être réconcilié avec son second, malgré tout, et paradoxalement, ça lui redonne confiance pour parler avec Eve, les paroles de O’Riordan. Dire qu'il n’appréhende pas serait faux, bien sûr, ca ca reste une sacrée discussion, ce qu’ils vont avoir. D'ailleurs Callahan en vient presque à regretter d’avoir promis à sa compagne qu’il lui donnerait une réponse, parce que maintenant, il est dos au mur. Ajoutez à cela la colère et les envies de meurtres qui l’ont pris depuis les révélations de Rafa, et cela donne un Finnegan Callahan des plus agités.

Il suffit pourtant que Eve entre dans son champ de vision pour que son humeur s’améliore soudainement et que l’acteur se calme. Sans même lutter, il accepte la proposition de la jeune femme. Au sortir du Cohan il passe un bras autour de sa taille, la scrutant avec une sollicitude qu'elle ne remarque (heureusement) pas, et qui n'est que partiellement une réponse à la fatigue qu'elle invoque : « Si tu veux, je n’avais rien prévu de particulier, moi. Tant que c’est avec toi, ça me va. » C'est vrai, s'il est toujours heureux et fier de l'avoir à ses côtés et que le monde entier sache qu'une fille comme Eve a pu le choisir lui, Finn s'en moque sincèrement. Elle lui manque trop pour qu'il fasse le difficile. Lui céder tous ses caprices, par contre, oui, ça, c'est lié aux confessions de Rafa, ce qu'elle n'a pas l'air de percevoir.  Il s'est juré de la traiter avec encore plus de douceur que d’habitude, si c’est possible, alors il n’a pas le cœur de la contrarier au vu de ce qu’il vient d’apprendre. Et puis Finn n’a pas à se forcer de toute façon. Au vu du déroulé de sa journée, il n’a pas envie de voir qui que ce soit à part Eve elle-même, et ça lui va tout aussi bien s’ils n’ont pas la conversation qu’il a prévu d’avoir en public. Ça n’est déjà pas facile seuls, alors avec du public en plus, ce serait mission impossible.

Il est d’ailleurs reconnaissant à son amante de ne pas lui forcer la main, comme si elle avait oublié, et faisait élégamment semblant que ce soit le cas, qu’il avait promis de lui parler. Peu à peu, Callahan oublie son appréhension, cependant. Au fur à mesure qu’il déballe le repas ou s’attire un rire amusé de sa compagne alors qu’il s’ébroue comme un chien pour chasser l’humidité de ses cheveux trempés, qu'ils dévorent leurs plats en discutant à bâtons rompus, il s'apaise sans plus trop y penser.

C’est un quotidien très différent de ce qu’ils avaient avant l’été, mais curieusement, alors qu’il parle comme si de rien n’était de combien les auditions qu’il a passé pour son Sherlock Holmes comptent pour lui, Finn se rend compte que si ça durait, ça ne le dérangerait pas, à part peut-être en ce qui concerne cette envie de la retrouver physiquement, au plus vite. La routine, il l’a toujours fui, mais celle-ci, avec Eve, il lui semble bien qu’il n’en aura jamais assez. Peu importe qu’il ne sache pas tout ou bien qu’il en soit encore à se demander ce qu’elle fait et s’il le saura un jour, même quand elle est partage certaines choses, comme là. Mais il lui semble qu’il ferait n’importe pour continuer à discuter avec elle comme ça.

Ils finissent d'ailleurs sans trop y penser au salon à discuter, lui lisant distraitement un scenario, relevant parfois les yeux pour la contempler, lisant paisiblement. C’est bien, songe-t-il, comme soirée. Hors du temps. Une bulle qu’il n’a pas envie de quitter. Callahan se prend à imaginer ce que ça donnerait, à trois, avec un môme qui jouerait avec Shane, qui les surveille d’un œil endormi. Eux qui vieilliraient ensemble, comme les autres – chacun son cube, où on vieillit, dans les tentacules de la solitude – mais ensemble. Peut-être qu’il leur faudrait une maison, aussi…Rangé, lui ? Alors qu’ils n’ont encore parlé de rien ? Non. Il réfléchit, c’est tout.

De toute façon, ils n’en sont pas encore là. Il faudrait discuter, avant, donc trouver comment aborder le sujet. Mais quand, c'est drôle de se dire qu’elle veut être mère, sa petite Ivy, qui ne tient pas l’alcool et joue son destin aux fléchettes. L’idée l’amuse, alors que Eve parle de Rafa, et de cette sacrée soirée, et Callahan proteste mine de rien, un brin provocateur : « Quoi ? Je n’ai rien dit. Je me disais juste que tu avais été mignonne, cette fois là. »

Il s’amuse à la voir rougir et grogner, mais prend la peine de réfléchir sérieusement à sa dernière question. Il est vrai que Rafa l’inquiète un peu, tout de même, lui aussi. « Je sais pas trop. Il était là tout à l’heure, tu l’as manqué de pas longtemps. Ca le travaille encore, mais je crois que c’est moins pire que la dernière fois. Je ne sais pas pourquoi il ne va pas la voir. Elle lui a écrit, mais je ne sais pas trop ce qui lui passe par la tête, quand ça touche à cette fille. Robin, je veux dire. » C’est peut-être l’occasion de lui raconter leur folle journée, aussi, et Finn continue mine de rien, se frottant le menton alors qu’un éclair de douleur le traverse : « En tout cas, il était assez en forme - ou il allait assez mal, je sais pas trop - pour me coller son poing dans la figure quand j’ai essayé de lui parler de nous et de lui dire que je voulais te parler…tiens, regarde, ça doit être bleu, maintenant. »

Il lève le menton pour lui montrer sa mâchoire, qui parait effectivement légèrement bleuâtre sous sa barbe, s’attirant un regard étonné de sa compagne. Face à cette interrogation muette, Callahan se résout finalement à lui expliquer toute l’histoire, plus ou moins dans l’ordre, du match de boxe qui a dérivé – « ma faute, pas la sienne, j’ai cru qu’il m’écouterait plus facilement, c’était con, en y réfléchissant » – à la conversation qui a suivi – « il trouve définitivement que c’est une mauvaise idée, tu vois. T’es sûre de ton coup, avec ton histoire de fléchettes, toi ? ».

A la fin, Eve a l’idée générale de la conversation. Finn n’a omis, par pudeur ou parce qu’il ne peut pas parler pour Rafael, que leurs angoisses respectives et peut-être, par galanterie envers elle – ou fierté – le passage où son second l’a quasiment accusé de l’avoir manipulé, et lui de s’être laissé faire. Le mafieux termine sur le fait qu’ils se sont malgré tout réconciliés et que O’Riordan a accepté de s’occuper d’une hypothétique famille s’il lui arrivait quelque chose – « et il a quasiment accepté d’être parrain ! ». L’acteur hausse finalement les épaules avec un sourire, comme pour se rassurer lui-même sur le fait qu’il n’y a pas de malaise avec son second et conclut : « Enfin, voilà, on s’est rabibochés en buvant un verre. On n’est pas d’accord, mais je crois qu’il finira par s’habituer à l’idée. Il ne m’a pas menacé de démissionner, cette fois, et ça lui est déjà arrivé. Ça ne doit pas lui sembler si catastrophique que ça, au fond. Ah oui, il va aller à LA chercher le gamin Montenza aussi. » Drôle d’amitié que celle où on se cogne quand il faut dire les choses, avant de se promettre sur veiller sur la famille de l'autre s'il crève, et où l'instant d'après, on cause de kidnapper l'enfant d'un mort, qui pourrait constituer une menace. Ça n'interroge pas le mafieux : ce qui compte, c'est qu'il sait que Rafa ne le lâchera jamais, et que la réciproque est vraie.

Cela dit, Eve ne l’écoute déjà plus et Finnegan comprend rapidement pourquoi en se repassant mentalement ce qu’il a dit. Evidemment, tout ce qu’elle a retenu de son discours, c’est ce qu’il a sous-entendu et ce pourquoi il s’est engueulé avec Rafa, même la partie sur Antony Mariotti a du lui passer au dessus. Sans vraiment bouder, Callahan grogne :  « Hmf, je ne savais pas comment commencer cette conversation. On dirait que maintenant, c’est fait. » En un sens, tant mieux. Il n’a jamais été très doué pour les discussions très solennelles, ou trop sérieuses. Pourquoi est-ce que tout ce qui est important devrait forcément être traité de façon grave, aussi ? Ça ne lui facilite pas la tâche...

Décidant de quitter le fauteuil qu’il occupait jusqu’à là, il s’installe à côté de Eve sur le tapis, et passe un bras autour de ses épaules, comme s’il avait besoin de cette proximité pour être capable de parler. Il y a encore un instant d’hésitation, puis il se lance : « Je suis d’accord… » Pensif, Finn s’interrompt, mécontent de la manière dont il tourne sa phrase. En le disant comme ça, c’est comme s’il ne faisait que céder à un caprice de Eve, ce qui n’est pas plus juste envers elle qu’honnête que ça ne traduit exactement le fond de sa pensée. « Non, je m’exprime mal.  Je crois que moi aussi, je voudrais avoir un enfant avec toi, un jour. » Voilà, c’est dit. Curieusement, Finn ne se sent plus tellement terrifié, maintenant que c’est dit. Alea jacta est, comme dirait César, et advienne que pourra, à présent. Le sourire qu’il adresse à sa compagne est un peu incertain. Mais l’émerveillement qui se peint sur son visage sans qu’il ne s’en rende compte, lorsqu’il voit à son tour le regard de la jeune femme s’illuminer compense tous les doutes du monde. Se penchant un peu vers elle, il l’embrasse tendrement, avant de se prendre d’un rire joyeux : « On est dingues, Eve. Tous les deux. » Mais non, songe-t-il, comme une illumination. C’est bien. On va être heureux. Il l’embrasse de nouveau, comme pour acter cette pensée.

Plus serein et sûr de lui maintenant que les choses sont dites, Callahan en oublierait presque la partie la plus sérieuse des choses qu’il a à dire à la rousse – ce serait si facile de céder à la joie et à l’ambiance de cette soirée, d’être égoïste, en somme – et il doit faire un effort pour se concentrer et terminer : « Mais par contre…j’ai des questions. Et puis des conditions, aussi. » Même s’il espère que ce ne sera pas une douche froide pour Eve.
(C) CANTARELLA.
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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeVen 25 Fév - 0:55

❝ Finn, Rafa & Eve❞La fièvre du samedi soir
A la grande satisfaction d’Eve, Finn accepte rapidement de changer ses plans et ils se dirigent ensemble vers son appartement accompagné d’un Fish & Chips fumant. C’est un peu d’un commun accord que l’appartement est devenu le quartier général de leurs retrouvailles. Le studio d’Eve sur l’Allée des Embrumes est exclus, quant au Poplard, la jeune femme n’aime pas vraiment que d’autres qu’elle y soit tant c’est plus un musée de ses souvenirs qu’une véritable habitation. Elle s’y réfugie quand elle a besoin de faire le point avec elle-même ou retrouver son ancrage, mais elle est loin d’y vivre. Du reste, elle aime Soho, ses théâtres, ses restaurants, le genre de quartier qui ne dort jamais tout à fait. Dans l’appartement de Finn, elle a trouvé ses marques et si elle prend bien entendu garde à ne pas y laisser sa trace, il n’empêche qu’elle y est à l’aise. Un peu comme chez elle, ce qui est plutôt étonnant quand on connaît l’animal. Evidemment, elle n’irait pas jusqu’à le dire. Il ne faudrait pas qu’elle donne l’impression d’être sensible à ce genre de chose si bien que Finn, qui la connaît bien, lorsqu’il en parle avec elle, prétend que comme ça ses hommes savent toujours où le trouver, lui permettant ainsi de ne pas perdre la face.

Une fois arrivée chez lui, elle prend possession de l’espace comme si elle était chez elle, parcourant les pièces d’un pas sûr et assuré, ouvrant directement les bonnes armoires pour trouver ce qu’elle cherche, n’ayant pas besoin de Finn pour s’y retrouver. Le mafieux, de son côté, ne semble pas y voir d’inconvénients et semble même heureux de voir qu’elle fait comme chez elle. Le repas est expédié sur fond de bière fraîche et de discussion légère. Certes, Callahan lui a promis qu’il lui donnerait sa décision la prochaine fois qu’ils se verraient, mais Eve n’est pas pressée. Elle est patiente et la jeune femme pensait vraiment ce qu’elle disait quand elle lui expliquait qu’il n’y avait pas d’ultimatum, lui demandant simplement d’y songer. C’est tout Finn de prendre les choses de façon aussi dramatique, a-t-elle songé, mais puisque ça partait d’un bon sentiment, elle n’a pas voulu le doucher et elle sait que la discussion viendra sur la table à un moment, nul besoin de tout précipiter.

En attendant, il se moque gentiment de son état lamentable au sortir du Red Lions où Rafa et elle ont failli provoquer une esclandre embarrassante. Le second, lui, peut vite regagner la face, après tout, qui oserait pointer du doigt O’Riordan, mais elle s’est plus compliquée. Elle n’était pas spécialement connue dans le quartier et aurait préféré que ça reste le cas. Se donner en spectacle comme ça ? D’habitude, très peu pour elle ! Le mal est fait et depuis, des gens qu’elle ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, retirent leur chapeau où la salue d’un M’dame ou Patronne dans la rue. Ca fait ricaner Rafa comme jamais, elle le sait tandis qu’elle désespère de voir que l’habitude s’est prise même en dehors du Cohan.

- Tellement mignonne que j’ai failli provoquer une bagarre d’ivrogne, tu parles, grogne-t-elle d’un air embarrassé.

Néanmoins, c’est Finn et il a le droit de faire des commentaires qui ne passeraient pas si c’était un autre. De toute façon, elle n’était pas seule dans cette histoire et elle finit par s’enquérir de l’état de son compère qu’elle n’a pas vu depuis un moment. Elle écoute avec intérêt les explications de Finn et finit par hausser les épaules. C’est vrai que pour n’importe qui d’autres, ça semblerait étrange, mais Eve comprend. Elle aussi, quand elle a pris une décision, à tendance à s’y tenir peu importe à quel point ça semble ridicule à tout ceux autour.

- Je ne sais pas. Peut-être parce qu’il ne veut pas s’engager dans quelque chose qui pourrait mal finir. Je le comprends, je pense.

Une manière de rappeler, et Finn n’aura certainement pas oublié, qu'elle aussi à freiner des quatre fers avant de vraiment s’engager dans une relation avec Finn. Sachant tous les risques que ça comporte et à quel point une issue malheureuse était plus probable qu’une issue heureuse, c’est quelque chose auquel il faut réfléchir à deux fois. Ce qui s’est passé exactement entre Rafa et la dénomée Robin ? Eve n’en sait rien, mais elle connaît assez son ancien camarade de classe pour voir qu’il n’a probablement pas pris sa décision sans raison. On ne se fait pas souffrir uniquement par plaisir.

Se relevant, elle examine délicatement la mâchoire de Finn et examine la mâchoire de son compagnon, repérant en effet le début d’un bleu. Elle l’embrasse gentiment et commente :

- Tu aurais dû masser pour activer la circulation du sang, tu ne vas pas t’en débarrasser avant une semaine et demi de celui-là. Heureusement que tu as la barbe.

Du reste, l’opinion du second ne l’étonne pas. Il lui en a fait part de façon très tranchée et Eve doit admettre que si on est entièrement rationnel, il n’a pas tort. Pourtant, si on devait être rationnel, on aurait jamais d’enfants. Or, Eve en veut et elle a décidé que la rationalité n’avait absolument pas d’impact à avoir sur sa décision. Ils y arriveront. Comment, elle ne sait pas encore, mais elle est sûre d’elle. Tellement qu’elle sourit amusée, quand Finn lui annonce qu’il veut bien être parrain, mais sans le provoquer outre mesure.

- Parrain ? Eh bien dans l’hypothèse ou tu ne refuserais pas, je vois que tu ne m’as même pas consulté sur le choix. Ça commence bien !

Finn ne tombe pas dans le panneau, il sait bien que comme lui, elle n’a pas énormément d’amis. Elle choisit avec soin à qui elle fait confiance et Rafael fait partie des heureux élus si bien qu’elle aurait probablement proposé le second si on lui avait demandé son avis. En réalité, dans les propos de Finn, elle voit une semi acceptation qui la met de bonne humeur. Se blottissant contre lui, elle lui fait remarquer qu’elle devrait peut-être accompagner Rafa à LA, mais ce n’est pas le sujet et rapidement, Finn entame LA conversation.

Etrangement, son rythme cardiaque s’accélère. Pourtant, Eve est certaine qu’il va accepter, tous les signes sont là, mais ça ne l’empêche pas de stresser, s’inquiéter et elle ressent un étrange soulagement quand il lui dit qu’il est d’accord. Elle l’embrasse à son tour, un peu moins tendrement, un peu plus passionnément, entre le rire et le soulagement. Les mots restent bloqués au fond de sa gorge, elle n’a jamais été douée pour s’exprimer et encore moins dans ce genre de moment de grande émotion. Pourtant, son compagnon ne s’y trompe pas et il est impossible de penser qu’elle ressent autre chose que de la joie en cet instant. Tant qu’elle ne comprend pas vraiment tout de suite où Finn veut en venir et dans son euphorie, répond :

- Ce que tu veux. Je t’ai dis qu’on y réfléchirait ensemble. On rendra ça possible.

En réalité, pour une fois, elle parle peut-être un peu trop vite et rapidement, parler l’intéresse assez peu, désormais sur ses genoux, elle l’embrasse avec un enthousiasme qui tient plus de la passion que de l’envie de débattre sur l’aspect pratique des choses.

- Chutt, chuchote-t-elle en posant un doigt sur ses lèvres quand il essaie de parler. Laisse moi profiter de toi.

Comment résister à un tel appel ?

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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeMer 2 Mar - 1:07



La fièvre du samedi soir
Eve & Finn
S’il abandonne, par égard pour sa compagne, l’idée de se moquer d’elle à propos de cette fameuse soirée au Red Lion, Finn peut s’empêcher de froncer les sourcils lorsque Eve dit qu’elle comprend un peu Rafa. Plus interrogateur qu’autre chose, il répond avec curiosité, tirant sur sa cigarette : « Pour ne pas être malheureux, tu veux dire ? Ça aurait du sens s’il ne l’était pas déjà maintenant. Ça ne peut pas être pire que ça ne l’est déjà. » Il voit bien où Eve veut en venir, pourtant, d'après leur expérience à eux. Sur ce plan (et c’est loin d’être le seul) elle et Rafa se ressemblent. Le mafieux ne peut pas vraiment leur jeter la pierre. Combien de fois n’est-il pas parti quand les choses devenaient trop dures, combien de fois s’est-il donné le rôle du salaud pour éviter d’être abandonné ? Reste qu’il est un éternel optimiste, contrairement à ces deux là. Ce sont deux pessimistes par nature. Pour Eve, il se demande si ce n’est pas parce qu’elle n’avait jamais rien voulu pour elle avant de le rencontrer lui. Lui, il a toujours fonctionné comme ça. Je veux, je prends. Pas d’impossibilité, pas de loi qui ne s’appliquent à son cas, la volonté seule suffit, il en est convaincu. Mais encore faut-il vouloir et avoir des envies et ensuite savoir les gérer. Il lui semble que Eve le découvre – avec une sacré ténacité dès qu’il s’agit de cet enfant – alors peut-être que pour Rafa, qui n’a jamais été amoureux avant, c’est un peu pareil. Ou l’angoisse de perdre la petite.

Ça, il comprend. Ça fait des jour que son cerveau turbine à plein régime à propos de cette histoire d’enfant, justement, avec l’angoisse de perdre Eve, ou le bébé, ou les deux, de ne pas savoir comment faire…et étrangement, s’il ne sait pas comment s’y prendre, Finn, maintenant que sa décision est prise, se sent justement plus serein. Il sait ce qu’il veut. Il a Eve avec lui. Ça va aller. Comment en douter quand elle l’embrasse gentiment comme ça, baiser aussi réparateur qu’un pansement. « Bah, je m’en remettrai. » Fanfaronne-t-il. Ils ne sont pas fâchés, avec Rafa. Callahan reste même persuadé qu’un jour il finira par adhérer à l’idée. De toute façon, il a dit oui pour s’occuper de l’enfant, alors c’est presque acté. Ne reste plus qu’à en parler à Eve. Il faut juste trouver comment lui dire, mais il va le faire. Tout dans son sourire et leur conversation l’annonce, il est résolu, comme le fait qu’il mentionne aussi impudemment cette histoire de parrain. Sans nier ou confirmer ce qu’elle dit à propos de l’enfant lui-même, Callahan réplique avec bonne humeur : « Mais oui, ça commence bien, on est d’accord. C’est toi qui m’a dit que tu voulais Rafa comme parrain la première, je te signale, tu ne t’en souviens pas, au bar ? Tu ne vas pas râler, maintenant ! »

Mais il ne faut pas être sorcier pour voir qu’ils sont d’accord pour le reste aussi, comme Finn ne tarde pas à l’annoncer, oubliant provisoirement un potentiel sujet de querelle lorsque Eve suggère qu’elle aille à Los Angeles avec Rafa. Avec un hochement de tête qui peut passer pour un « oui », l’acteur lance imprudemment un « on verra » trop rapide, pouvant donner l’impression qu’il est d’accord, et en revient à un sujet qui lui tient bien plus à cœur.

Evidemment, c’est oui. Sans doute était-ce prévisible venant de Finn, en plus d’être facilement compréhensible sans même qu’il ne se donne la peine de le confirmer explicitement à sa compagne. Mais c’est mieux ainsi. Il avait besoin de le dire. Pas seulement parce qu’il l’avait promis, quoique l’acteur a toujours compté tenir ce serment – preuve, s’il en est encore besoin de l’amour qu’il porte à Eve, elle le fait agir à rebours de lui-même, tant il est rare qu’il donne sa parole, jugeant lui-même qu’elle ne vaut pas grand-chose et détestant s’embarrasser de ce genre de considération – parce qu’il est indispensable qu’ils parlent. C’est aussi et surtout que verbaliser cette décision lui permettait de la rendre réelle, tangible : une fois dit, il s’est dit qu’il ne pourrait plus faire autrement, et tant pis pour l’appréhension et les interrogations qu’il a pu avoir. Mais l’impression qu’il va se noyer un gouffre sans fond ne se manifeste pas. Toute forme de terreur a disparu de son esprit, comme si la sérénité insubmersible de Eve l’avait gagné à son tour. Ne reste que le bonheur et la certitude d’avoir pris la bonne décision, qu’ils y parviendront un jour ou l’autre, à avoir cet enfant.

Callahan voudrait dire quelque chose, mais les mots lui manquent, sur le moment. Pardon d’avoir pris autant de temps pour me décider, peut-être, c’est toi qui avait raison. Mais personne ne s’y tromperait à la manière dont il la regarde, bizarrement ému, presque aux larmes, autant qu’il est heureux, et il n’a pas besoin de le formuler. Encore moins à elle, qui le connait par cœur et qui s’en doute déjà. De toute façon, le temps n’est ni aux reproches, pas plus qu’aux excuses, juste à être heureux, alors qu’il serre Eve dans ses bras avec un rire, qui s’il est un peu hésitant au début se fait finalement joyeux et contagieux, à l’unisson avec celui de la jeune femme. Lui demander si elle est heureuse ? Ça n'aurait aucun sens non plus. L’acteur le sait, ayant appris à la lire par la force des choses. Il n’a pas besoin de mots qu’elle n’arrivera pas à prononcer de toute façon – ce qui est le meilleur indice de l’émotion qu’elle ressent.

Ca lui tire un nouveau rire attendri et il enfouit son visage dans son cou un instant alors qu’elle se presse contre lui, y déposant un baiser : « C’est bien, hein ? Je crois que je nous aime bien comme ça. » Ça n’appelle pas spécialement de réponse. Finn se fait simplement la réflexion qu’il l’a rarement vu aussi joyeuse et qu’ils ont rarement été aussi à l’unisson, tout en traduisant peut-être pour Eve ce qu’elle ne sait pas dire. N’est-ce pas le signe que tout ça était finalement la bonne décision ? Il se surprend même à avoir hâte de voir ce que ça donnerait, cet enfant dont ils parlent, un mélange d’eux deux. A vouloir le découvrir impatiemment, aussi. Rafa dirait probablement que ce serait un genre d’antéchrist, mais à les voir ainsi, aussi unis, comme s’ils avaient finalement trouvé leur équilibre, mais Callahan lui, ne parvient maintenant qu’à imaginer un adorable bébé – « un antéchrist qui vous rendrait nunuche, patron, si vous voulez que je sois précis », qu’il entend déjà dans son dos.

Hélas pour eux et malgré son impatience, rien n’est possible maintenant. Finn doit se faire violence pour parler, mais il se dit qu’il vaut mieux être clair de bout en bout. Pour une fois lucide, il sait que ses inquiétudes pratiques avaient un fondement réel et qu’elles ne sont pas liées qu’à son angoisse existentielle ou à son rapport à la paternité. Alors il essaie d’insister et de se lancer.  « Tout, vraiment ? » S’amuse Callahan, sans voir qu’elle ne voit peut-être pas où il veut en venir. « Alors dans ce cas, je voudrais qu’on parle…euh, dis qu’est-ce que tu fa…» Sa voix se perd alors que la jeune femme l’embrasse. Bloqué contre le fauteuil contre lequel il est assis, l’acteur s’amuse, sans voir qu’il est acculé. « Arrête, arrête, j’essaie de me concentrer moi…» Sa voix se perd dans un éclat de rire alors que les cheveux de la rousse caressent son visage et qu’il s’enivre de son parfum.

Pourtant, il ne tarde pas à rouler des yeux affolés, oubliant le salon, Shane qui dort à proximité, et le reste, ne sachant plus où poser ses mains, son regard, ses lèvres, à l’avoir ainsi juchée sur lui. « Eve, je… » Il voudrait dire tant de choses. Après ce qu’il a appris auprès de Rafa, qu’il fera ce qu’elle veut, vraiment, mais que peu import à quel point il a envie d’elle et qu’il la désire, que jamais il ne lui fera pas de mal. Même si à la voir ainsi, n’importe qui dirait qu’elle est parfaitement au courant et que c’est peut-être lui qui devrait s’inquiéter de ce qu’elle pourrait lui faire, car elle en veut manifestement à son corps, à moins que ce ne soit sa frustration qui fasse imaginer des choses à l’acteur. Il voudrait l’interroger, aussi, sur le nom du type qui lui a fait ça. Surtout, il voudrait parler et lui dire qu’ils doivent être raisonnables et faire attention, qu’ils doivent trouver une solution pour s’organiser, justement, que cet enfant arrive sans panique et au bon moment, donc pas à reproduisant ce qu’ils ont fait avant.

Or Finn a beau être de bonne volonté, la chair est faible, et l’invitation de Eve lui parait être sans équivoque. Il craint d’être incapable de ne pas céder à la tentation et de ne plus être capable de réfléchir. Le désir et l’envie qu’il a d’elle sont presque douloureux. Elle lui manque bien trop, depuis des mois, maintenant, et il meurt d’envie de la retrouver. A présent, Callahan a l’impression que son cerveau fond entre ses oreilles, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus articuler une seule pensée cohérente sinon celle-ci : « Et toi, laisse-moi t’embrasser, d’abord ! Je voulais juste te demander si tu restais. Je crois que ce serait bien. T’as un peu trop bu pour ça, et puis moi…moi aussi je veux profiter de toi aussi. Et tu me manquerais. » Prétextes et vérités se mélangent, parce que l’irlandais craque peu à peu.

Il l’embrasse à son tour, avec une avidité et une passion farouche. Ça dérive, lentement mais sûrement, alors qu’il enlace Eve par la taille, ou qu’elle caresse son torse. Son cœur bat comme une horloge mal réglée et le sang lui tambourine aux tempes et il se demande si Eve ressent la même chose. Pour essayer de se calmer, Finn pose sa tête contre sa poitrine – mauvaise idée en termes de désir, mais qui lui semble un instant apaisante. Lentement, il murmure, rappelant les évidences d’un ton pensif : « Il faut qu’on fasse attention, hein. Ce n’est pas vraiment juste, on ne peut pas faire ce qu’on veut… » Ils restent relativement peu de temps ainsi, car Finn ne tarde pas à relever la tête pour regarder Eve, comme s’il voulait dire quelque chose, tout en caressant sa joue avec douceur. Avec une détermination et une gravité inédite, son regard se noyant dans le sien, alors qu’il l’enlace toujours fermement, Callahan finit par affirmer : « Un jour je te ferai cet enfant, promis. Tous ceux que tu voudras. » Pourquoi a-t-il besoin de le dire à cet instant là ? Mystère. Peut-être simplement parce que la pensée de la conception de cet enfant, désiré et voulu, lui parait séduisante en elle-même. Mais peut-être l’est-elle précisément parce que Finn ne peut l’imaginer que comme lointaine – ce en quoi il se trompe lourdement.
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeMar 8 Mar - 22:05

❝ Finn, Rafa & Eve❞La fièvre du samedi soirDans ce qui lui paraît être une autre vie, Eve était une personne sociale. Sans être une jeune fille expansive, elle avait tout de même un cercle d’amis et comme tout un chacun, connaissait et appliquait avec brio les différents codes sociaux permettant d’être appréciée en société. Le changement s’est opéré pendant la guerre. Trop jeune, elle s’est engagée, pleine d’idéalisme, la rage au ventre, persuadée que venger la mort de ses parents et défendre son pays contre l’Allemagne nazie était sa seule option. Sa naïveté ? Elle l’a vite perdue. La guerre ne fait pas de cadeaux et ce sont les innocents qui parlent les premiers. Or si Eve ne savait pas du tout à quoi s’attendre, elle avait en tout cas l’envie de rester en vie tant que sa tâche ne serait pas finie. La perte de son innocence fut compensée par l'acquisition d’un certain cynisme et, plus tard, d’un détachement extrême face aux situations les plus cruelles. Dans le fond, personne ne devrait voir ce qu’ils ont vu et pour se protéger, on finit par se détacher.

A la fin de la guerre, perdue, seule, désœuvrée, elle n’a pas su revenir à la vie civile. Les compétences sociales acquises pendant son enfance et son adolescence ne lui semblaient pas plus naturelles que les robes de sorcières qu’elle portait du temps de Poudlard, si bien qu’elle choisit de rester dans l’ombre. Finalement, ce n’est pas tant par goût de l’aventure que Eve est devenue espionne, mais bien parce que c’était la seule vie qu’elle connaissait. Elle peut feindre, se glisser dans un costume, un rôle, se mouvoir dans les ombres, mais dès qu’il s’agit d’être elle-même et de porter l’attention sur elle, la jeune femme se sent exposée et mal à l’aise.

De cette difficulté à être finalement elle-même, Eve est consciente. Elle se traduit par une incapacité à exprimer ses besoins les plus élémentaires et par une impression, renforcée par son métier, de ne jamais vraiment être à sa place. Si Finn ne l’a pas compris tout de suite, il n’a pas tardé à le faire. Parfois trop tapageur, il tente tout de même de la décoder et comprendre ses envies alors même qu’elle est incapable de les exprimer. Ça fait partie des choses qui font, selon elle, le charme de Finn. Une des raison, même si elle est bien incapable de le verbaliser, qui font qu’elle l’aime.

A ses côtés, elle ne se sent ni étrange, ni inadaptée. Elle n’a pas besoin de jouer un rôle puisqu’il l’accepte telle qu’elle est avec ses - nombreux - défauts et ses qualités. Finn et de manière plus générale, les gens du Cohan, lui ressemble. Ils vivent un peu en marge, leurs valeurs ne sont pas celles des autres, mais ensemble, ils forment une espèce de norme qui convient très bien à la jeune femme.

L’idée de fonder une famille ? Elle n’y aurait jamais songé avant de tomber enceinte. En réalité, elle aurait jugé l’idée impossible et se serait volontiers rangée aux côtés de Rafael, arguant que c’était particulièrement irresponsable. Sans qu’elle puisse se l’expliquer clairement, les choses ont changé. Toutes les décisions ne peuvent pas se prendre de façon rationnelle et celle-ci en particulier. Ça ne veut pas dire fuir ses responsabilités, jamais Eve ne le ferait. C’est d’ailleurs tout l’inverse, consciente du challenge que ça représente, c’est la première fois depuis longtemps où elle tient assez à quelque chose que pour exprimer ses besoins et met en place ce qu’il faut pour y accéder.

L’accord de Finn veut dire beaucoup pour elle. A la fois certaine de son accord et angoissée à l’idée de se tromper ou que celui-ci soit donné à contre-cœur, elle se rend compte du soulagement que ça provoque en elle. Tellement qu’elle cède à une douce euphorie qui lui ressemble peu, un sourire sincère illuminant son visage. Ils sont généralement réservés à Callahan. Eve n’a pas, quand elle ne joue pas, le sourire facile. Le plus souvent, elle se contente d’un rictus amusé, d’un sourire sarcastique, mais rien en commun avec celui qu’elle affiche en cet instant. Heureuse, elle dirait oui à tout, pour peu que Finn lui demande. Une inversion des rôles dont il pourrait presque profiter si elle n’était pas si déterminée à le faire taire, ayant d’autres plans en tête.

Quoique son compagnon ait voulu lui demander, il est certain qu’il en a oublié la moitié. Il faut dire qu’ils ont été particulièrement sages depuis qu’ils se sont remis ensemble, ne s’autorisant aucun dérapage par peur des conséquences. De son côté, Eve n’a pas voulu tenter le diable et leurs échanges ont été ceux d’adolescents qui n’osent pas passer le pas. Libéré de cette contrainte, Eve profite avec un plaisir à peine dissimulé de Finn, laissant libre cours à une faim qui l’agite depuis un moment. Elle se redresse, interrompant l’activité si plaisante qu’elle avait entrepris pour écouter Finn d’un air amusé.

- Depuis quand est-ce que j’ai trop bu pour transplaner ?, s’amuse-t-elle. Je n’avais pas l’intention de partir ce soir de toute façon. Je n’ai pas envie d’être toute seule.

Rentrer chez elle pour contempler les fantômes qui peuplent sa maison dans le Poplar ? Très peu pour elle. En cet instant, elle se sent bien et à sa place dans l’appartement de Finn. Il y a quelque chose de réconfortant dans la présence de l’acteur. Quelque chose qu’elle n’aurait pas envie de quitter si jamais elle s’autorisait vraiment à rester.

- Toi aussi, tu me manquerais, murmure-t-elle à son oreille avant de l’embrasser de plus belle.

Difficile de rester sage après tant d’abstinence, en particulier quand Callahan semble avoir autant envie d’elle qu’elle a envie de lui. Ils s’arrêtent un instant, le cœur battant et Eve doit réfréner la tentation d’aller plus loin. Evidemment, il a raison, ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. Même s’il a accepté, Eve l’a bien dit à Rafa, ce n’est pas le moment, c’est un projet à long terme qui se mûrit et se réfléchit. De son côté, elle rougit presque de l’intensité de son compagnon quand il lui assure qu’il tiendra sa promesse. Presque gênée, elle enfouit son visage dans son cou. Elle y dépose un baisé, d’abord chaste mais l’envie se rappelle à leur bon souvenir et rapidement, les choses dégénèrent de nouveau.

Presque sans y penser, elle commence à défaire les boutons de la chemise de Finn. Le souffle court, l’anticipation des plaisirs à venir étant presque douloureuse, elle murmure :

- Ca ne serait qu’une fois, juste en attendant de … Il ne peut rien arriver en une fois de toute façon.

Un vœu pieu, mais Eve pas plus que Finn n’a vraiment de connaissance sur le sujet. De son point de vue, les choses ne peuvent pas se faire si facilement. Il n’y aurait donc pas de mal. Difficile à dire son amant finit par se ranger à son argument, toujours est-il que la discussion n’en est plus. Tout n’est plus que gémissements, râles et envie. C’est le minimum de vêtement qui est enlevé tant l’envie de se retrouver est urgente. Les voisins ? Qu’importe ! Ils sont dans leur monde et plus rien n’existe à part eux et l’urgence du moment. Le temps passe, les heures défilent et de fils en aiguilles, c’est dans la chambre qu’ils ont fini, semant leurs vêtements au grès de l’appartement tels Hansel et Gretel. Fourbis et repus comme après un bon repas, le sommeil finit par gagner Eve alors qu’elle est lovée contre l’irlandais. C’est presque dans un demi-sommeil qu’elle murmure un discret : Je t’aime, avant de céder aux bras de Morphée.
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeDim 27 Mar - 1:42



La fièvre du samedi soir
Eve & Finn
Il y a des centaines de questions qui tournent dans la tête de Finn Callahan et sur le moment, il n’est capable d’en formuler aucune. Ce sont des choses importantes, pourtant. Il y a pêle-mêle : ce qu’ils sont eux et qu’il est peut-être temps de s’avouer ce qu’ils sont, c’est-à-dire un couple ; le fait qu’il se dit qu’il faudrait qu’ils continuent à communiquer ainsi s’ils ne veulent pas éternellement retomber dans leurs éternels travers consistant à se battre pour tout et rien, même si le chemin est encore long de ce point de vue ; sans compter qu’il voudrait bien comprendre ce qu’elle fait quand elle disparait chez les sorciers, parce que l’acteur se fait un sang d’encre à ne rien savoir de tout ça et ne pas pouvoir l’aider si son amante était en danger ; et d’ailleurs, il voudrait bien parler aussi du fait qu’il voudrait la voir plus souvent, et savoir quand, justement. Ça, Finn sait bien que ça restera un problème complexe, autant parce qu’il sait que l’idée même de fixer les choses et de les dire tétanise Eve – ce serait s’avouer qu’elle a des émotions, quoique cette réticence à s’avouer en couple ou amoureuse lui semble incompréhensible quand ils sont d’accord sur un projet de vie aussi important que d’avoir un enfant - que parce que le secret fait partie du statut de Eve comme espionne. Et en parlant de ça, il faudrait aussi qu’ils se mettent d’accord sur le fait qu’ils ne peuvent rien faire tant qu’elle l’est, sinon lui finira en taule donc qu’elle doit démissionner. La liste est encore longue et Callahan perd peu à peu le compte, parce qu’elle va jusqu’aux prénoms potentiels qu’ils pourraient donner à ce bébé. C’est peut-être l’interrogation la plus hallucinante qu’il ait, d’ailleurs, parce qu’il l’aurait vraiment jugé inimaginable quelques mois avant.  

Au moins sont-ils d’accord pour dire que cet enfant ne peut arriver maintenant. Reste à savoir quand, donc, et à éviter que ça n’advienne. Mais l’heure n’est plus aux questions, à peine aux déclarations. Pour le reste, l’idée des retrouvailles est trop tentante pour qu’ils y résistent, pas alors, pour le mafieux, que les baisers de la jeune femme lui font autant d’effet. Finn en vient même à faire taire la minuscule part de lui-même qui aurait envie de froncer les sourcils et de dire « je ne sais pas trop si ça fonctionne comme ça » quand Eve lance qu’il ne peut rien arriver en une fois. L’envie de la retrouver est trop forte et au diable les questions. De toute façon, elle a raison, ce serait quand même assez improbable, non ? A peine trouve-t-il donc la force de lancer, le souffle court et de façon légèrement incohérente : « Lundi…demain…on s’occupe de ça. Matthews doit bien pouvoir nous arranger ça…ou le pharmacien, il est à nous aussi…ou…cette semaine… »

La fin de la phrase alors que leurs lèvres se rencontrent de nouveau et qu’il entreprend de déshabiller la jeune femme à son tour tandis qu’elle lui ôte sa chemise, dévoilant les nouvelles cicatrices qu’il a, dernières traces des blessures causées par Ludovico. Callahan, lui, appréhendait un peu l’idée que la jeune femme prenne peur, même pour ces retrouvailles, ou de voir de son agression. Mais il n’y en a aucune et passion et excitation mêlées prennent le dessus.

Ainsi, les paroles sont bien vite remplacées par les gémissements et autres exclamations de plaisir. Face à l’urgence de leur désir, leurs premières étreintes sont aussi effrénées que passionnées alors qu'ils profitent de ces retrouvailles si longtemps attendues. Ce serait mentir que de dire que Finn sait ce qu’il fait ou qu’ils font attention. De son côté, il n’en a plus la moindre idée, tant les frustration était immense. Seuls comptent l’idée de la peau d’Eve contre la sienne, son corps pressé contre le sien, lui en elle, et leurs ondulations de plaisir, alors qu’ils atteignent ensemble l’extase plusieurs fois de suite, passant du salon à la chambre sans même s’en rendre compte.

Les étreintes qui suivent se font plus tendres, à la fois complice et rieuses. Son « chut, Santina va nous entendre, on va réveiller les voisins » hilare, après un gémissement un peu trop bruyant, ne tire qu’un rire amusé à sa compagne alors qu'il essaie de la faire taire d'un baiser, preuve qu'il s'en moque tout autant. Tout repart de plus belle, de fait, jusqu’à ce que le calme retombe, une fois leurs désirs assouvis et leur faim de l’autre rassasiée, sans vraiment mesurer les conséquences de leurs actes.

Un sourire tendre, qu’on ne lui voit pas souvent, flottant sur son visage, Finn affermit doucement son étreinte autour de la jeune femme, lovée dans ses bras, lorsqu’il entend trois petits mots qui le font fondre. Qui comptent plus que tout au monde. « Moi aussi, Eve. » Et jamais il n’a été aussi heureux que de pouvoir être celui qui répondrait ça. Il l’embrasse doucement, constatant avec un sourire qu’elle dort déjà. Puis laisse la chambre dans le silence, restant un moment à la contempler sans rien dire, ravi de la vision qu’il a. Elle est si belle, toute nue dans son lit, qu'il pourrait en pleurer. Un jour, il aura un enfant avec cette fille qu’il aime et qu’il aime aussi, songe-t-il dans un nouveau sourire. « Bon Dieu, j’adore ma vie. » Murmure-t-il, avant de fermer les yeux à son tour.

Le réveil est plus brutal. Callahan croit d’abord avoir rêvé. Niant le bruit qu’il entend, il enfouit sa tête un peu plus contre le dos de Eve, endormie en cuiller contre lui et qu’il enlace encore. Malgré tout, le bruit persiste, ce qui tire à Finn un grognement agacé et fort peu gracieux. Il faut aller voir, mais il n’en a pas la moindre envie. « Qu’est-ce qu’ils peuvent bien vouloir…font chier, on est dimanche… » C’est forcément un des gars, évidemment, et pour une fois, il peste. Il y a sans doute une bonne raison, mais il est tôt – du moins dans son esprit encore engourdi par le manque de sommeil de cette nuit agitée – et quitter le confort du lit et la chaleur de Eve l’ennuie. La sentant bouger contre lui, il dépose un baiser sur la peau pale de son dos et déclare gentiment : « Te lève pas, c'est pas la peine, je vais voir et je reviens, dors. »

A regret, Callahan se met en quête d’un caleçon – tant pis pour la chemise – passant une main dans ses cheveux ébouriffés par le sommeil. C’est pas humain de venir toper les gens avant un café, songe-t-il en traversant l’appartement, encore ensommeillé, enjambant les vêtements qu’ils ont éparpillés dans le couloir et qui dessinent un chemin, comme celui du Petit-Poucet, jusqu’à la chambre. Il rangera cela, et le reste du repas, plus tard. Essayant de se donner un air éveillé, Finn étouffe un baillement et ouvre la porte, espérant que c’est au moins important et qu’on ne vient pas l’emmerder pour un truc ridicule. « Qu’est-ce que c’est ? » Il n’a fait qu’entrebâiller la porte, méfiant malgré ce réveil précoce.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est servi chaud. « Rafa ? » Si le ton du mafieux est aussi incrédule, c’est parce que son second a l’une de plus sales mines qu’il lui ait jamais été donné de voir. Quelqu’un lui a cassé le nez et il s’est manifestement battu, semblant KO debout.  D’un coup bien plus réveillé, Finnegan ouvre la porte en grand : « Bordel, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il attrape O’Riordan par les épaules et l’entraine au salon, la mine inquiète. « Viens, entre, assieds-toi. Tu t’es battu ? On a essayé de te casser la gueule ? Qui c’est ? Les ritals ? Les flics ? Les russes ? » Sur qui il faut cogner ? Comme à chaque fois qu’il est mal à l’aise ou qu’il a peur, et Rafa l’inquiète vraiment, Callahan enchaine les questions. « Comment tu te sens ? Tu veux un truc à boire ? On va t’appeler Matthews, mais dis-moi ce qu’il s’est passé, d’abord. » Les hypothèses fusent dans son cerveau face à ce retour brutal à la réalité, au point qu’il en oublie qu’il n’a même pas de chemise, qu’il a dit à Eve de ne pas se lever et que Shane furète sans but autour d’eux. Il a besoin de comprendre, maintenant, parce que ça ne peut pas rester comme ça.

(C) CANTARELLA.


Dernière édition par Finn Callahan le Sam 9 Avr - 1:09, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:28

La fièvre du samedi soirEve, Finn & Rafa

Ça n’a duré que quelques secondes, mais quelques secondes atroces, les plus terribles, sans doute, de la vie de Rafa. A la joie mauvaise de voir Avery baignant dans son sang a rapidement succédé une douleur inimaginable, qui a laissé O’Riordan pantelant, le corps agité de tremblements, incapable de se relever. C’est la fin, se souvient-il avoir pensé. Je vais crever là, le nez dans la poussière de cet escalier dégueulasse. Les bras repliés sur sa tête dans un effort dérisoire pour se protéger, il a entendu son adversaire venir lentement vers lui, et a attendu le coup de grâce. Dans sa tête, Finn Callahan se tait. Il reste immobile, la mine sombre derrière les cordes du ring, bien conscient que son poulain est foutu et qu’il ne se relèvera pas, cette fois. Vas-y, Avery, mais proprement. C’est la seule chose que Rafa voudrait dire, mais il est pris d’une nausée si violente qu’il n’ose pas ouvrir la bouche.

Et puis l’autre le secoue, lui ordonne de se barrer, et lui interdit de revenir dans le secteur. Apparemment, c’est pas pour cette fois - ou alors il joue, comme un chat avec la souris qu’il laisse fuir deux secondes pour mieux la rattraper entre ses pattes. Dans tous les cas, ça se tente. Péniblement, Rafa se relève. Tout son corps tremble, mais il parvient à se raccrocher à la rambarde pour commencer à descendre les marches, à reculons, fermement cramponné à la rampe. Pas question de tourner le dos à Avery. Mais le sorcier ne se soucie plus de lui. Il a entrepris, de son côté, de remonter chez lui, en laissant une traînée de sang sur son passage. Lentement, Rafa franchit les quelques marches qui le séparent de la porte de l’immeuble, enquille le petit couloir sombre, et le voilà dans la rue. Pas client pour traîner une seconde de plus dans ce bled de cons, il repousse l’idée, pourtant séduisante, d’aller s’affaler dans l’entrée de l’immeuble voisin, et se force à reprendre la direction du Chaudron Baveur. Plus jamais, se jure-t-il tandis qu’il marche courbé, plus jamais je fous les pieds chez ces cons de sorciers.

Passer l’arcade pour sortir du Chemin de Traverse, traverser le pub, ressortir côté moldu - Rafa avance au radar, comme un robot. D’un côté comme de l’autre, on le regarde, mais l’attention des badauds est bien plus dangereuse côté moldu. Il va bien y avoir une andouille pour appeler les flics, pour rendre service, parce que le pauvre monsieur est blessé et… Je le sais, que j’ai la gueule en sang, bande de connards. Le goût s’est insinué dans la bouche de Rafa, et ça n’arrange pas son envie de vomir. Et ces abrutis qui le regardent comme une bête curieuse… Impossible de prendre le métro ou un taxi pour rentrer à Kilburn. Sans même y penser, il prend la direction de Soho, en se forçant à courir malgré la douleur, malgré l’épuisement, malgré son envie de se foutre en boule dans un coin, parce que si les poulets le cueillent dans cet état, il est bon pour des emmerdes format géant. Faut croire que le patron lui a refilé un peu de cet instinct de survie qui est, selon lui, la condition numéro un pour espérer s’attarder un peu sur cette planète à la con.

Hors d’haleine, il finit par se faufiler dans l’immeuble de Callahan. Par chance, personne ne se trouve ni dans le hall, ni dans l’escalier ; on dirait bien qu’il est tiré d’affaire, se dit-il en se mettant à tambouriner à la porte du patron. Ça ne répond pas, et Rafa, furax, finit par coller un coup de pied dans la porte qui n’y peut pourtant rien. Fallait s’en douter, Eve est absente, Callahan doit l’être aussi ; sûr que ces deux-là sont partis passer un week-end romantique quelque part, sans penser que…

Et puis finalement, ça bouge. Finn Callahan, hirsute, vêtu d’un caleçon et la marque des draps encore imprimée sur la joue, ouvre la porte, et ce qui semblait être de la méfiance laisse immédiatement la place à de l’inquiétude. Rafa en chialerait, tellement il est soulagé d’être là, avec le patron, en sûreté. Callahan le guide jusqu’à un fauteuil, le fait asseoir, en le pressant de questions. Rafa lance en toisant Finn qui s’est accroupi devant lui sans se soucier de s’habiller :


-Eh ben, je vois que je tombe à pic. Si j’avais su, j’aurais ramené les pancakes. Bref. On a pas essayé de me casser la gueule, patron, je crois qu’on peut dire qu’on a réussi.

La douleur, maintenant qu’il est en sécurité, s’exprime dans toute sa splendeur. Le moindre mouvement lui tire une grimace, la moindre parole aussi, et même rester assis, sans bouger, est difficile. Machinalement, il se prend la tête dans les mains, un geste qu’il regrette aussitôt puisqu’aucun point de son visage, semble-t-il, n’a été épargné par les coups.

-Rien de tout ça, poursuit-il d’une voix faible. Hawthorn Avery. Un putain de sorcier. Je voulais voir Eve, rapport à tout ce dont on a parlé hier soir, vous savez, patron. Me suis pointé chez elle. Et il était là, ce connard. Il tourne autour de Robin…

Et apparemment, il ne fait pas que tourner. Des larmes, de rage, d’épuisement, de douleur, brûlent les yeux de Rafa tandis qu’il réalise ce que ça signifie. Robin, dans les bras de ce type. De ce mage noir - parce qu’il se rappelle, à présent, le sort qu’il a entendu, et il sait ce que c’est. Un Impardonnable. Furieux, il aboie à l’adresse d’Eve qui arrive à son tour dans le salon, pieds nus, seulement vêtue d’une chemise d’homme :

-D’ailleurs, toi, tu vas me faire le plaisir de déménager illico, on a pas idée d’avoir un connard pareil comme voisin !

Les deux autres le regardent, comme hallucinés. Il devrait leur être reconnaissant de s’inquiéter pour lui, mais poursuit sur sa lancée, encore plus carne que d’habitude :

-Et puis, sans blague, allez vous fringuer, tous les deux, putain. C’est gênant, vous vous rendez pas compte. Je vais faire du café, pendant ce temps.

Il va pour se lever de son fauteuil, mais son corps refuse de lui obéir. J’en ai déjà assez fait, semble dire le bougre qui, il faut lui reconnaître ça, s’est comporté avec vaillance. Il parvient juste à se redresser quelques secondes, et puis il retombe contre le dossier. Au diable le café. Les yeux fermés, il combat la nausée qui revient, et puis, les yeux fixés sur Eve, il ajoute à mi-voix :

-Il m’a pas seulement pété la gueule. Il m’a lancé un sortilège. Un Impardonnable.

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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeLun 28 Mar - 23:33

❝ Finn, Rafa & Eve❞La fièvre du samedi soirAu moment où les vêtements commencent à tomber et que les baisers se font plus passionnés, plus rien ne compte pour Eve si ce n’est cette faim qui la dévore. Matthew ? Qui ? Elle en a presque oublié le nom du médecin et elle se contente de ce qui ressemble à un grognement d’approbation pour faire plaisir à son amant. Ses mains détachent avec une frénésie inquiétante les boutons de la chemise de Finn et la seule chose que son cerveau veut bien enregistrer est la présence de nouvelles cicatrices sur ce corps qu’elle connaît maintenant par cœur.

Les heures défilent et pourtant le temps semble suspendu. Pour la première fois depuis longtemps, ils sont seuls, heureux et pleinement contents. Toute frustration à disparu et Eve se coule avec délice le lit, Finn près d’elle. Le sommeil ne met pas longtemps à la prendre et rapidement, sa respiration se fait lente, apaisée, elle a à peine le temps d’entendre la déclaration de l’Irlandais qu’elle sombre dans un sommeil sans cauchemar.

Ce n’est pas le bruit de la porte qui la réveille, mais bien celui de Finn qui se réveille. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent reposée et détendue. Quitter le lit ? C’est la dernière chose qu’elle veut faire. Pendant un bref instant, l’idée de suivre le conseil de son compagnon la tente, elle ferme les yeux, replonge la tête dans l’oreiller, mais rien à faire, le sommeil lui échappe. C’est plus fort qu’elle. Quoiqu’il arrive, on ne vient pas sonner chez les gens aussi tôt un dimanche si quelque chose ne va pas. N’importe qui aurait sûrement réussi à se rendormir, mais son instinct de survie est plus fort que le reste.

Tant pis, elle repousse les couvertures et frissonne au contact de l’air frais. Le feu s’est éteint pendant la nuit et les matins d’octobre sont désormais frisquet. Elle regarde autour d’elle et ses habits ne sont nuls par en vue. Elle enfile la chemise de Finn en vitesse et saisit sa baguette au passage - on ne sait jamais - avant de se diriger vers l’origine du bruit. Rapidement, elle reconnaît la voix de Rafa au salon et son ventre se serre, si tôt le matin, ça ne peut vouloir dire qu’une chose : ils ont des ennuis.

Elle a à peine le temps de franchir le pas de la porte qu’elle se voit reprendre de volée par un O’Riordan en verve mais pas en forme pour autant. Elle regarde Finn avec stupéfaction, ne comprenant même pas où il veut en venir et se dirige à son tour vers son ami, ne prenant même pas la peine de râler devant son attitude. Elle pose sa baguette sur la table basse, examinant le visage de Rafa sans même oser le toucher.

- Bordel, il t’a pas loupé. C’est qui le connard qui t’a fait ça ?


Peine perdue, il ne l’écoute pas et continue sur sa lancée, laissant - chose improbable - Finn comme Eve muet devant sa hargne. Elle se relève, échangeant un regard inquiet avec son amant. N’ayant pas entendu le début de la conversation, elle ne comprend pas vraiment ce qui se passe, mais une chose est sûre. Il faut d’abord soigner Rafa et puis ils s’occuperont de l’enfoiré qui l’a mis dans un état pareil.

- Tu vas rien faire du tout, assure Eve. Reste ton cul dans ce fauteuil. Je vais enfiler un pantalon, ajoute-t-elle comme pour faire des concessions, et puis on va s’occuper de toi.

C’est que sans s’en rendre compte, elle se considère directement comme partie prenante de cette affaire, prête à aller faire payer celui qui a eu la mauvaise idée de s’attaquer à ses proches. Elle se tourne vers Finn :

- Va prendre de l’eau chaude et des serviettes puis appelle votre médecin. T’as le nez cassé au minimum,
explique-t-elle a Rafa. Je peux soigner les trucs mineurs, mais ça, je ne saurais pas faire. Je ne suis pas assez douée.

Pourtant, elle ne bouge pas, la tête de Rafa ne la rassure pas et elle se demande s’il ne va pas faire un malaise en plein milieu du salon. Même Shane qui n’est pas le dernier à emmerder le second se contente de venir lui lécher les doigts avec un gémissement qui en dit long sur l’état de son ancien camarade. Il faut un moment pour que le franc tombe quand il mentionne l’Impardonnable. Encore un peu ensommeillée, elle n’est pas sûre d’avoir bien compris, puis les choses se mettent en place et elle pâlit se contentant, dans un premier temps, de répéter :

- Comment ça un Impardonnable ?

Pas besoin de demander lequel. Elle le sait, c'est leur marque de fabrique. Il y a un moment de silence suivit d’un :

- Qui ?

Une question à laquelle elle répond presque toute seule :

- Avery ? Merde, merde. On soupçonne quelques personnes de son entourage de faire partie de la clique des mangemorts mais lui …

S’ensuit un tas de questions désordonnées :

- Mais qu’est-ce que tu foutais là ? Pourquoi il t’a attaqué ?

Pas un moment elle ne pense à Robin. Comment pourrait-elle ? Rafa en a peu parlé devant elle et le sujet est presque devenu tabou. Dans la tête de la jeune femme, tout est en ébullition et elle cherche désespérément ce qui aurait bien pu mener un potentiel mangemort à attaquer un de ses proches. Sa couverture est-elle compromise, d’autres gens sont-ils en danger ? Rien que d’y penser, elle a des sueurs froides. Quand ça n’engageait qu’elle, ce n’était pas pareil. Désormais, elle a tout à perdre.

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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeSam 9 Avr - 1:14



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Scénario imaginé par Finn : un problème grave, mais forcément simple, qu’il pourrait régler d’une consigne un peu militaire pour retourner profiter de son lit et de la compagnie de Eve. Tous ses espoirs sont cependant balayés dès l’ouverture de sa porte d’entrée. Pour être honnête avec le mafieux, il les a d’ailleurs tous déjà oublié. On s’en pris à Rafa et il ne faut pas longtemps pour que l’information se fraye un chemin dans son esprit. Oublié le café qu’il jugeait nécessaire pour se remettre d’aplomb avant d’affronter la journée. Parfaitement réveillé désormais, Callahan cherche avant tout à jauger l’ampleur des blessures de son second. KO debout, juge-t-il à vue de nez, et justement nez cassé, mais pas d’hosto en vue. La preuve, il a encore assez de hargne pour l’engueuler, signe rassurant selon le mafieux. Le monde si instable dans lequel ils vivent connait quelques lois générales qui lui donnent toutes sa cohérence et le principe selon lequel tant que Rafael O’Riordan râle c’est qu’il est vivant en est une.

Loin de se formaliser de l’insolence de son second qui râle face à sa mine ensommeillée, l’acteur retient donc quelque chose qui ressemblerait presque à un rire soulagé, le laissant gueuler tout son saoul si ça lui fait du bien parce que ça signifie qu’on a pas réussi à amocher le petit au point qu’il ne soit plus lui-même. Reste à savoir qui, par contre, parce que l’enfant de salaud qui a fait ça va déguster en retour. Le rire de Finn meurt d’ailleurs aussi vite qu’il lui est venu lorsque les premières explications de Rafa viennent. « Ah ouais. Bon, très bien. » Pour un type encore hirsute de son réveil et qui ne porte rien d’autre qu’un caleçon, la mine de Callahan est étrangement aussi crédible que menaçante. C’est qu’en entendant son second, le mot clef qui imprime n’est pas tout à fait « sorcier » mais plutôt « connard ». S’en prendre à Rafa, c’est faire du mal à son meilleur pote et s’en prendre à lui et il n’y a aucune question à se poser, il faut répliquer. « On va le fumer, ce connard. On va le fumer. » Visage fermé et sombre, il se relève, les poings serrés. Sur le moment, c’est à la fois un moyen d’assurer O’Riordan de son soutien et de sa compassion qu’une idée que Finnegan pense tout à fait à réalisable. Ils vont trouver un moyen. Lequel ? Peu importe comment. On avisera après, telle est la devise du clan, et le clan mérite vengeance. Qu’à cela ne tienne, sorcier ou pas, Avery va obtenir ce qu’il cherche. Callahan en oublierait presqu’il n’a pas de pouvoir et qu’il se réveille à peine. L’instinct de survie n’est pas son fort au réveil, même si finalement c’est ce qui l’a toujours gardé en vie et inciter à faire preuve de prudence avec le monde magique.


Seule l’arrivée de sa compagne l’empêche de demander plus de détails et distrait un instant le mafieux de son envie d’en découdre. En d’autres circonstances, ce serait vraiment particulièrement gênant de jeter ainsi à la figure de Rafa leur vie de couple au beau fixe et le bonheur qu’ils affichent de façon si ostensible. C’est même un euphémisme pour tout le reste. Quoiqu’il ait toujours tout partagé avec son second – une pensée émue pour ces filles qu’ils ont pu draguer ensemble à Venice Beach - et que celui-ci soit naturellement au courant de beaucoup de choses, l’acteur n’a guère envie d’exposer ses exploits de la veille de façon si naturelle. Il y a là quelque chose de grossier et qui l’ennuie au moins pour Eve. Ce n’est pas un coup d’un soir et elle mérite mieux que d’être traitée ou affichée comme telle. Penaud, Callahan réalise donc enfin qu’il est de toute façon difficile de l’ignorer et qu’il est temps de s’habiller.

Pourtant, il ne tourne pas plus les talons que sa compagne et hoche la tête à la proposition de celle-ci, scrutant son second d’un œil inquiet : « Eve a raison, pour le moment, tu vas surtout rester tranquille. On va commencer par t’arranger ça et après on verra pour le reste. Tu veux t’allonger dans le canapé ? M’est avis que t’es pas en état de rester assis. Ça va aller ? Tu veux une bassine ? » C’est qu’il connait l’estomac fragile de son second. D’ordinaire, c’est un véritable running-gag, mais ici, il y a vraiment de quoi être retourné. Eve semble d’ailleurs partager son inquiétude, comprend Finn alors que leurs regards se croisent brièvement. Sans même avoir besoin de parler, ils se comprennent encore une fois, surtout sur le fait qu’il vaudrait mieux que Rafa ne tourne pas de l’œil, ce qui serait un motif d'inquiétude supplémentaire.

Comme l’hypothèse ne lui semble pas à exclure, Callahan il ne peut s’empêcher de le surveiller sans rien faire de productif, tentant de comprendre et d’analyser les informations qu’il reçoit au fur et à mesure. Il faut de nouveau la voix de Eve pour le réveiller. « J’y vais, oui. L’eau risque de prendre un peu de temps, sauf si tu peux la chauffer avec un sort. Je m’habille aussi et j’appelle Matthews. Je vais juste essayer de sortir des serviettes… » Le métier de la jeune femme a beaucoup d’inconvénients, mais d’expérience, l’acteur sait qu’il a un avantage : il sait pouvoir compter sur elle et que Rafa est entre de bonnes mains. Evidemment, quoiqu’il en dise, le mafieux a une confiance aveugle en Eve en toute circonstance. Mais ici cela va au-delà. Comme ils maitrisent tous les deux quelques rudiments de médecine, ils se comprennent véritablement, comme lorsqu’on parle de meurtre ou de représailles, parce que la survie nécessitent un savoir faire technique qu’ils partagent. Aussi ne se prive-t-il pas de lui demander brièvement son avis : « Il y a de la morphine dans la commode. En seringue. Ce serait peut-être bien que Rafa en prenne un peu, qu’est-ce que t’en penses ? Juste un peu, si t’as mal, histoire de tenir le choc, c’est pas bon de rester KO debout comme ça. » Complète-t-il pour son second, qui s’apprête déjà à râler.

Heureusement, d’autres explications arrivent. Ou malheureusement, à voir, car Finn se sent progressivement perdre pied. Ce connard est un voisin de Eve, Rafa l’a dit et ça lui déplait souverainement. Il en est encore à l’analyse de cette nouvelle inquiétude que de nouvelles informations lui parviennent sans que personne ne se soucie vraiment de lui expliquer ce qui se passe. Un Impardonnable ? Ça se mange ? Ça a l’air particulièrement grave, à voir les mines que ses deux compères tirent, mais Callahan ne comprend pas pourquoi. Soudainement, cracmol parmi les sorciers, ou du moins personnes instruites comme les sorciers, il se sent perdu et inutile.  Voilà cependant un mot qu’il connait : « Un mangemort ? Comme Rory, tu veux dire ? Et c’est ton voisin, donc… » Le ton est pensif et concerné. « Vous pensez qu’il pourrait l’être ? C’est qui d’ailleurs, ce type, exactement ? » Hawthorn Avery. Il n’avait jamais entendu ce nom là auparavant, et le voilà lourds de danger. En écoutant Eve, Finn se demande s’il en aperçoit toutes les potentialités, tant elle a l’air paniqué. L’acteur n’a même pas le cœur à demander à son amante qui est ce « on » dont elle parle et qui pourrait lui valoir une pique un poil acrimonieuse du style « lesquels de tes amis, ceux des renseignements, ou ceux de la résistance ? ». Ce n’est pas le moment, alors il se contente de poser gentiment une main sur son bras pour la rassurer : « Je ne crois pas que ce soit à cause de toi, de ce que je comprends. Enfin, je laisse Rafa te raconter, je vais appeler Matthews. »

Il a besoin de calme, un moment, pour réfléchir. Mécaniquement, il remplit une cocotte-minute d’eau. Remet une buche dans la cuisinière et rallume le feu. Laisse l’eau à chauffer. Suivi par Shane, il se dirige ensuite vers la chambre, tout à ses pensées. Avery pourrait être un mangemort, comme son frère. Et faire du mal à Eve puisqu’il a un accès privilégié à elle, qui vit au quotidien sur son palier, en plus de Rafa. Ce type est donc une menace pour tous les gens qu’il aime, et une dangereuse, de ce qu’il comprend. En y réfléchissant, Finn n’est plus tellement sûr de son idée d’expédition punitive. Les sorciers, il faut s’en tenir loin et Avery le prouve. Mais laisser les choses comme ça…non, impossible. Mais si jamais il recommençait ?

Sans trouver la réponse, Callahan s’habille et attrape quelques serviettes dans la salle de bain, avant de décrocher le téléphone de la chambre pour appeler le médecin. Ces tâches étant effectuées, il revient enfin dans le salon et annonce enfin : « L’eau chauffe et Matthews sera là dans vingt minutes. J’ai ramené des serviettes, des compresses et de quoi désinfecter tes plaies. Ça va toujours à peu près ? On va essayer de te désinfecter ça, au moins, en attendant le doc’. Pas trop de mal à respirer ? Faudrait pas que tu te sois cassé une côte… »A la vérité, le mafieux ne fait pas grand chose, pour le moment, trop agité et préoccupé pour cela. Il s’assoit sur le sol aux côtés de son second avant de lancer à Eve, qui parait avoir eu plus d’explications de Rafa, d’un ton rassurant : « Va t’habiller, si tu veux, je gère. L’eau sera bientôt chaude, je pense.  »

Mais rien n’y fait. Reviennent la frustration, le besoin de comprendre. Parce qu’il se sent largué de bout en bout, Finn. Ce n’est pas une vendetta qu’il peut maitriser et mener lui-même. Il veut comprendre, au moins, peut-être que ça le fera se sentir un peu moins inutile. C’est qu’il a oublié que son père maitrisait les Impardonnables, comme Rory, qu’il en a peut-être même déjà vu exécuté, voire subis. Mais ce sont de très vieux souvenirs et il ne saurait pas leur donner un nom. « Au fait, c’est peut-être con, mais va falloir éclairer ma lanterne…qu’est-ce vous voulez dire par un Impardonnable ? qu’est-ce qu’il t’a fait, exactement ? Je comprends que ça a l’air grave, mais je sais pas à quel point il faut que je m’inquiète, là…c’est de la magie noire ? » Le ton est penaud, comme s’il dérangeait, alors qu’il cherche encore une fois à se rassurer en essayant de comprendre. Qui que soit Avery, il va payer. Mais si c'est un mage noir, il faudrait un plan solide, parce que c'est tout de même une autre sauce...
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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeDim 10 Avr - 22:11

La fièvre du samedi soirEve, Finn & Rafa

L’adrénaline retombe, et c’est comme si le corps de Rafa procédait à un inventaire. Eh, tu avais remarqué, cette douleur dans les côtes ? Et derrière la tête, aussi. Et puis cette nausée qui te fait tourner le bide, c’est nouveau, non ? Très joli feu d’artifice, en tout cas. Lorsqu’il se hasarde à fermer les yeux, c’est une explosion de points rouges derrière ses paupières, alors il se dépêche de les rouvrir, pour retrouver les mines effarées de Callahan et d’Eve. C’est bon, pas la peine de me regarder comme ça, j’suis pas mort, a-t-il envie de leur dire, mais rien ne vient. Le danger passé, tous les muscles de son corps le lâchent, sans ménagement. Tu devrais être reconnaissant, on t’a tiré de là, on t’a ramené jusqu’à Soho alors que ça fait un moment qu’on est au bout du rouleau. Instinct de survie, priez pour nous. Rafa voudrait dire quelque chose, plaisanter, prouver aux deux autres qu’il n’y a pas besoin de s’affoler, mais il se sent soudain terriblement vaseux. D’un signe de tête, il accepte l’idée d’un transfert sur le canapé, et le patron se retrouve littéralement à le porter, en dépit de ses efforts pour tenir sur ses jambes.

Une fois allongé, ça va un peu mieux. L’estomac tourne un peu moins vite, et Rafa peut s’offrir le luxe de refuser la bassine si aimablement proposée :


-Non, c’est bon, patron, merci. Normalement je devrais pas avoir de problème, ce serait déjà fait.

C’est qu’il se connaît, à force. Si son bide a tenu jusque-là, il y a de bonnes chances que ça continue. D’ailleurs les points noirs derrière les paupières, eux aussi, se font moins denses. Par contre, l’envie de dormir, elle, devient presque irrésistible. Ferme pas les yeux, se répète Rafa, tu vas pas t’endormir, tu vas tourner de l’oeil. Il se force à essayer de suivre la conversation, avec difficulté. Eve semble affolée d’entendre que son voisin de palier est capable d’utiliser la magie noire, et Callahan, comme il fallait s’en douter, a l’air plus perdu qu’autre chose. Il essaie de se raccrocher à du concret, parle d’appeler le toubib, propose de la morphine, ce qui fait tiquer Rafa.

-J’en veux pas, de la morphine, ça va m’assommer. Je veux pas dormir.

Parce que j’ai peur de ne pas me réveiller, s’il faut être honnête. Et que j’ai peur tout court, en fait. Il a presque envie de rappeler le patron, lorsque celui-ci quitte le salon pour aller s’habiller. Faut pas me laisser. Il reste Eve, pourtant, mais dans l’esprit embrumé du blessé, c’est mauvais signe que Callahan disparaisse de son champ de vision. Il va aller appeler une ambulance, si ça se trouve, m’envoyer à l’hosto. Ou dire à Matthews, en douce, de me foutre une dose de cheval de morphine. Je veux pas que ça parle dans mon dos. La voix d’Eve le tire de ses élucubrations, et il se retrouve un peu déconcerté par sa question. C’est qu’il avait oublié toute notion de conversation normale, à force.

-Je voulais te parler. Suis allé dans le Poplar, t’y étais pas. J’ai pas pensé que t’étais ici, alors je suis allé de l’autre côté. Avery a cru que je cherchais à voir Robin. Il tourne autour. Ça lui a pas plu de me voir.

C’est un peu décousu, mais l’essentiel y est. La voix du patron s’élève à nouveau, hors du champ de vision de Rafa, pour annoncer que Matthews est en route. Il vient déposer une pile de serviettes à côté de son second et, armé d’une compresse humide, entreprend de tamponner tout doucement le sang figé sur son visage. Une vraie mère poule, se marre, quelque part dans la tête de Rafa, une petite voix narquoise. Mais il n’a même pas le tonus de proférer la vacherie à voix haute. De toute façon, il vaut mieux économiser son souffle pour des trucs plus importants. Après avoir assuré au patron qu’il n’avait pas trop de mal à respirer, il marque une pause, réfléchissant à la meilleure réponse à apporter aux questions de Callahan. C’est que ses souvenirs d’école sont loin. Cherchant du coin de l’oeil l’approbation d’Eve, il se lance :

-Les Impardonnables, c’est les trois sorts les plus graves. Des sorts interdits, passibles de peines très lourdes. De la magie noire, ouais. Y a un sort de mort. Celui qu’Avery a utilisé, c’est… euh…

Il regarde un instant Callahan, toujours occupé à lui nettoyer le visage, et juge inhumain de prononcer les mots “un sort de torture”. Surtout vu ce qu’il s’apprête à dire.

-Endoloris. La douleur. Et puis le troisième je sais plus trop ce que c’est mais on s'en fout. Franchement, patron, avec ce que vous m’avez raconté des tarés qui vous servaient de famille, vous connaissez forcément, au moins Endoloris.

Son regard croise celui d’Eve, et il sait qu’elle pense la même chose que lui : Rory, adolescent, devait trouver tordant d’utiliser ce sort sur son Cracmol de frère. La révélation déconcentre un instant Callahan, probablement, puisqu’il appuie un peu plus fort sa compresse sur le visage de son second, s’attirant un “aïe” étouffé et une grimace de douleur.

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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeMar 12 Avr - 10:36

❝ Finn, Rafa & Eve❞La fièvre du samedi soir
Pas exactement le réveil dont Eve rêvait en ce dimanche matin. Elle a passé une bonne nuit, une soirée plus qu’agréable et pour une fois, elle n’était pas pressée de fuir une situation qui la mettait mal à l’aise parce qu’elle est incapable de gérer ses propres contradictions. Tout semblait donc aller pour un mieux jusqu’à ce qu’on tambourine à la porte et que Finn, comme Eve, soit définitivement réveillé. Le crime n’attend pas et la tête de Rafa suffit à enlever les dernières traces de sommeil chez l’espionne. Il y a un problème et pas un petit.

Rafa fait la tronche, râle, est acide. Rien d’étonnant vu le mal de chien qu’il doit avoir. D’un côté, c’est rassurant, ça veut dire que malgré tout le sang, il n’est pas encore assez mal que pour ne plus être lui-même. Cela dit, il a été passé à tabac et mille questions se bousculent dans l’esprit de la jeune femme. Ça ne peut pas être les Russes. Chouvalov n’aurait pas fait ça, ils sont parvenus à un accord. Les italiens ont été définitivement calmés, du moins, il lui semble, mais rien n'exclut un type solitaire qui n’aurait pas digéré la mort de son patron.

Ses questions, elle les garde principalement pour elle. Le plus important : évaluer les dégâts et s’assurer que Rafa ne fasse pas un malaise en attendant l’arrivée du médecin. Elle donne quelques instructions à Finn et lui suggère de la morphine, ce qu'Eve approuve malgré les protestations du second.

- Prend-là toujours.

Se tournant vers Rafa, désormais allongé et argumente doucement :

- Pas beaucoup. Promis. Juste un peu pour calmer la douleur, mais je ne te mettrais pas une dose de cheval. Fais-moi confiance, j’ai l’habitude.

A la fois d’en administrer, mais aussi d’en prendre. Comme Finn, elle n’est pas exempte de cicatrices. Aussi sait-elle ce qu’elle fait, néanmoins, elle voit bien que Rafa est réfractaire aussi n'insiste-t-elle pas, pour le moment.

Ses inquiétudes initiales ayant rapidement disparu, c’est à toute vitesse que Eve réfléchit. Que l’entourage d’Avery fasse partie de la clique du Seigneur des Ténèbres, ça ne l’aurait pas étonné, mais que lui soit éventuellement un de leur partisan, c’est une surprise. Si elle doit être honnête, la jeune femme n’aurait jamais pensé qu’il puisse avoir les épaules pour. Évidemment, il n’y a pas que les mangemorts qui savent lancer des impardonnables, mais les utiliser, en pleine rue, dans ce qui devait probablement être un combat de coq, ça lui semble bien trop audacieux pour que ça soit un hasard.

- Me parler ?, demande-t-elle interloquée.

Qu’est-ce qui pouvait bien être si urgent que ça ne pouvait pas attendre qu’elle passe au Cohan ? Et puis, il aurait pu lui envoyer un hibou, il sait qu’il peut la trouver partout. La voilà donc curieuse en plus du reste, mais peu encline à presser le sujet. Il y a plus urgent pour le moment.

- Juste parce que ça ne lui a pas plu ?


C’est dire la haine qu’il doit ressentir à l’égard du second. D’ailleurs, il faut une bonne dose de haine pour pouvoir produire un impardonnable. Quelque chose que les serviteurs des ténèbres ont en quantité non négligeable. Néanmoins, elle se doute bien que Rafa n’est pas le seul amoché et que Avery n’est pas le seul à avoir provoqué l’autre.

Finn revient, elle tend la main pour prendre les serviettes, mais il semble vouloir s’en occuper lui-même aussi le laisse-t-elle faire et prend un onguent pour désinfecter les blessures superficielles. Il est magique, c’est un de ceux qu’elle a donnés à Finn après qu’il ait été poignardé, mais elle ne ressent pas le besoin de le dire à Rafa. Elle sait à quel point il déteste la magie et en cet instant probablement plus que d’habitude. De toute façon, il est tellement mal qu’elle n’est pas certaine qu’il sente la différence.

Matthew n’arrivant pas de suite, elle se lève et laisse les deux hommes seul instant. Juste le temps de ramasser les vêtements qu’ils avaient semé dans l’appartement et d’enfiler un pantalon et des sous-vêtements. Ses cheveux sommairement tressés, elle revient dans le salon avec du café. Elle tend une tasse à Finn et demande :

- Tu veux essayer de boire quelque chose ? Un peu d’eau ?

Ça n'a pas l’air, mais par contre Cahallan, lui, voudrait des explications sur le sort qui a valu cette tête à O’Riordan. C’est Rafa qui donne les premiers détails et Eve approuve, ajoutant quelques précisions tout en passant une main compatissante dans le dos de Finn. Comme Rafa, elle ne doute pas que Finn, dans son enfance, ait dû faire les frais du même sort.

- Il y a Impérium. Le plus facile, celui qui permet de forcer quelqu’un à tenir une ligne de conduite ou agir contre sa volonté. Endoloris, pour la douleur et enfin Avada Kedevra pour la mort instantanée. Ils sont rares ceux qui arrivent à utiliser les deux derniers. Il faut pouvoir éprouver une haine profonde pour y arriver.


Ce n’est pas une question de mauvais fond. C’est peut-être ça le pire. Néanmoins, ce n’est pas le sujet et Eve retire la main de Finn ainsi que la compresse alors que Rafa tente d’étouffer un petit cri de douleur.

- Tu lui fais mal. Donne moi plutôt de l'eau.

Il y a quelques minutes de silence et puis on sonne à la porte. Matthew très probablement. Il ne faut que quelques secondes pour qu’il revienne accompagné du médecin. Un petit sifflement l’accompagne à la vue du visage tuméfié du second. Eve s’écarte et le praticien pose son sac au sol s’accroupissant à hauteur du blessé.

- Eh ben on t’a pas raté mon petit.

Du haut de ses soixante ans, il fait office de doyen dans la pièce, mais ça fait tout de même sourire Eve. C’est dans un silence presque religieux qu’on attend le verdict du médecin. Il désigne la seringue de morphine :

- Il en a pris ?
- Non, il a refusé, il a peur que ça l'assomme, mais à mon avis, ça ne lui ferait pas de mal vu son état.

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En couple avec : Une rousse au sale caractère, et c'est bien parti pour durer, cette fois !

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Message#Sujet: Re: La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa   La fièvre du samedi soir - Finn & Rafa Icon_minitimeDim 1 Mai - 23:04



La fièvre du samedi soir
Eve,Rafa & Finn
Le fait d’être largué et d’avoir affaire à une agression qu’il ne peut pas contrer parce qu’il n’en maitrise pas totalement les tenants et aboutissants, frustre Callahan comme rarement. Ca le mettrait presque en colère, tant il est prompt à s’imaginer, se sentant comme toujours en insécurité dès qu’il s’agit du monde sorcier, qu’on le met volontairement à l’écart. C’est bon, a-t-il envie de lâcher, je ne suis pas plus bête qu’un autre, je devrais comprendre même si je ne peux pas réagir, je ne suis pas handicapé, pas la peine de m’épargner. La sensation passe ceci dit assez vite, car il réalise promptement en le portant jusqu’au canapé que Rafa n’est guère en état de lui répondre et que Eve est peut être encore plus perdue que lui tant elle semble tomber des nues par rapport à Hawthorn Avery, au point qu’il se demande si elle n’en oublie pas simplement de lui répondre parce qu’elle essaye elle-même de comprendre ce qu’il passe.

Alors qu’ils s’attellent à désinfecter les plaies de Rafa, la négociation sur la morphine étant remise à l’arrivée de Matthews, les premiers éléments d’informations tombent alors que le mafieux avale machinalement le café que lui a servi sa compagne. Le visage de Finn s’assombrit encore plus alors qu’il comprend quel sort a subi Rafa et ce qu’est ce mystérieux endoloris qu’on lui a infligé. Son regard se perd brièvement, assailli par des bribes de souvenirs. Un éclair rouge lui revient, suivi de hurlements désincarnés, les siens. Puis les pleurs d’un môme, toujours lui, accompagné d’un gros rire, qu’il reconnaitrait entre mille, celui de Rory. Ce n’était pas les sévices les plus nombreux, en général son frère se contentait de frapper, mais l’acteur se souvient parfaitement de la douleur, atroce, pire qu’une décharge électrique, qui envahissait tout, sans aucune commune mesure avec tout le reste.

Revenu à sa condition d’enfant battu pour quelques secondes, ses épaules s’affaissent et il faut la main de Eve dans son dos, réconfortante et douce, pour qu’il revienne à la réalité. « Je ne savais pas que ça s’appelait comme ça. » Se contente de confirmer sobrement le mafieux, avant de revenir à sa tâche. Déstabilisé, il est aussi de plus en plus inquiet. Alors même qu’il est plein de compassion pour Rafa, parce qu’il sait ce que son second a vécu, littéralement, l’esprit de Callahan s’égare entre terreur et réflexions sur la conduite à tenir, et il ne s’aperçoit pas qu’il lui fait mal sans le vouloir : « De quoi ? » Encore une fois, c’est Eve qui le fait revenir à la réalité et Finn ne peut que s’excuser : « Oh, pardon, mon vieux. D’accord. Je reviens. »

Laissant ensuite son amante s’occuper de son second jusqu’à ce que le médecin arrive, le mafieux s’installe dans un fauteuil, Shane à ses pieds, et se contente de boire songeusement son café. Si ce type est comme Rory, mieux vaudrait le fuir, parce qu’il recommencera et qu’ils ne pourront pas lutter, surtout s’ils sont ligués, du moins pas sans plan. Il faut absolument qu’il parle à Eve, d’ailleurs, parce qu’à présent, il est réellement inquiet à l’idée de la voir retourner dans le monde sorcier, même pour se venger. Lui jetant alternativement de petits coups d’œil aussi inquiets que ceux qu’il a pour Rafa, Finn se contente de se mordre la moustache en silence, comme à chaque fois qu’il est inquiet.

L’arrivée de Matthews coupe court à ces réflexions. Alors que le médecin se met en devoir d’examiner Rafa pour le plâtrer, il réclame encore de l’eau, ce qui donne à Finn l’occasion d’entrainer Eve avec lui dans la cuisine. « Viens voir par là, dis. » Lance-t-il sourdement alors qu’il s’attelle à remplir une nouvelle casserole d’eau chaude. « Tu ne m’as répondu quand je t’ai demandé si c’était ton voisin…tu ne crois pas qu’il faut qu’on s’organise mieux si ce type peut faire ce genre de choses ? Est-ce que c’est vraiment une bonne idée que t’y retournes ? » Le ton est concerné et ses sourcils froncés avec l’air le plus sérieux du monde, mais cette fois, il ne rencontre pas le succès escompté. Manifestement, la rousse en est encore à l’idée qu’il avait initialement aussi, se venger, et évidemment, elle prend mal les choses et son intervention. La voilà déjà repartie, d’ailleurs, sans même le laisser finir. « Eve, putain ! … » Siffle Finn à voix basse, resté seul. Pourquoi est-ce qu’elle ne peut pas au moins l’écouter ? Une certaine frustration monte, proche de l’agacement, et vient se mêler à l’inquiétude.

Conscient cependant qu’il ne peut rien dire devant le médecin, Callahan ronge son frein tant que Matthews est là, et se contente de croiser les bras avec inquiétude, fusillant Eve du regard, ce qu’elle lui rend bien – alors que le médecin badine en finissant son plâtre : « Bon voilà, c’est plâtré, je reviendrai l’enlever dans une dizaine de jours. Je garantis pas que ça se remette droit, par contre, mais dans trois semaines ça devrait aller mieux. Je te laisse des anti-douleurs et de la morphine. Tatatata, je ne veux pas savoir, je t’en ai mis et tu t'en es même pas rendu compte, alors tu vois, c'est pas la mort, petit. » Matthews réussit à faire rire Finn dans sa barbe, alors qu'il désinfecte les dernières plaies, avec son putain d’accent de Limerick, qui lui rappelle le pays.

Rassurant, il lève son pouce vers Rafa, toujours étendu dans son canapé, pour lui dire que ça va aller, alors que le médecin commente en rangeant son matériel : « Il vaudrait mieux le garder ici aujourd’hui, histoire de le surveiller. Ça devrait aller, mais téléphonez moi s’il se passe quelque chose. Allez, au revoir, patron. Miss. » Le médecin s’en va, après les avoir salué d’un coup de chapeau, les laissant tous les trois avec leurs questions à régler. Encore amical, Callahan s’assoit sur le sol, à côté du canapé : « Ça va, t’as moins mal ? Fais voir ta gueule ? Ça va, c’est pas trop horrible. On te recrute pas pour Frankenstein, pour le moment. »

Evidemment, ça ne peut pas durer. Ils ne peuvent pas remettre à plus tard ce genre de conversation. Nerveusement, Finn se frotte les paupières, puis il lance le pavé dans la mare sans plus de fioritures : « Je… je ne veux pas qu’on se lance dans une vendetta avec ce type, d’accord ? Pas pour l’instant en tout cas. On n’a aucun plan et on ne sait rien de lui. On va lui faire sa fête, hein, Rafa, mais Il faut qu’on réfléchisse. Et toi… je ne veux pas que tu y retournes ou que tu te lances à enquêter toute seule sur lui. » C’est une inquiétude féroce qui parle, irrationnelle et liée à son traumatisme. L’angoisse sourde qu’on puisse faire du mal à Eve ou de nouveau à Rafa qui dicte ses paroles et le mafieux ne parvient pas à se raisonner. Tout mais pas ça. Si bien que le voilà de nouveau à élever la voix : « Eve, écoute-moi, bon sang, même si pour l’instant ce n’était pas en lien avec toi, imagine s’il fait la connexion ou s’il recommence ! S’il te plait, je dis juste qu’il faut qu’on s’organise…c’est dingue, ça ! » La frustration le fait bondir sur ses pieds. Pourquoi faut-il qu’il ne soit pas écouté, alors que pour une fois il lui semble être raisonnable ? « Pardon, Rafa…tu veux qu’on te laisse dormir ? »

Eve le fusille de nouveau du regard comme si elle brulait d’envie d’en découdre, ce qui conduit son amant à l’arrêter d’un index légèrement menaçant :  « Je ne vais pas changer d’avis pour autant et ce n’est pas la peine de me regarder comme ça. Je ne veux pas m’engueuler avec toi non plus, bon sang ! Mais est-ce que tu veux bien entendre que je suis inquiet pour vous deux, au moins ? » Il y a une certaine détresse dans les mots qu’il emploie, parce qu’il ne veut vraiment pas d’une nouvelle engueulade. Pas alors qu’il craint juste qu’il lui arrive malheur. Encore moins alors qu’il y a une heure encore, tout allait pour le mieux entre eux et que la seule conversation sérieuse qu’ils devaient avoir – que Finn n’a pas oublié et à laquelle il tient absolument, même si leur nuit et leurs retrouvailles l’avaient déjà reporté à plus tard, têtu qu’il est…d’ailleurs il a oublié de poser à Matthews quelques questions, dommage  – devait concerner l’enfant qu’ils sont finalement d’accord pour avoir…enfin, tout ça, c’est la faute de Hawthorn Avery, ce qui va sans doute devenir une rengaine récurrente dans les prochains jours.
(C) CANTARELLA.
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