La bonne réputation est un collier de perles. (Wilhelmina)

La bonne réputation est un collier de perles.

Eh bien… on pouvait dire que la vie suivait son cours, c’était le cas de le dire. Les événements se passaient dans l’ordre et ils se passaient comme ils devaient se passer. Charis était enceinte… et c’était, une bonne nouvelle ? Évidemment que s’en était une, parce que c’était dans l’ordre des choses que le couple Croupton ait enfin un héritier. Cela faisait quand même un peu de temps maintenant qu’ils étaient mariés – même si ce n’était pas non plus une histoire de décennie – et il était normal qu’ils aient un enfant tous les deux, même si Caspar n’avait peut-être pas été si sérieux dans sa conception peut-être. Enfin, pas au point de ne jamais toucher sa femme évidemment, mais il ne la passait clairement pas avant le reste. Bref, elle était enceinte et en soit, c’était une très bonne nouvelle et ça allait l’être d’autant plus si c’était un garçon, parce que le jeune homme cherchait quand même à ce que son nom se perpétue dans l’avenir.

Normalement, Caspar devrait peut-être accorder un peu plus de temps à Charis, profiter de son épouse, puisqu’elle portait quand même son héritier. Il devrait, oui, parce qu’ils devaient être un couple heureux, ce genre de chose. Mais non, même depuis que Caspar avait appris qu’elle était enceinte, il ne faisait pas plus d’effort pour être présent. La preuve, le jeune homme avait un diner d’affaire ce soir-même et donc qu’il n’allait pas diner avec Charis, il y avait peu de chance qu’il rentre avant qu’elle ne soit couchée. Le seul truc, c’était qu’il avait pris la peine de la prévenir le matin même, afin qu’elle ne l’attende pas, ce n’était pas rien donc. Et ce diner, ce n’était pas avec n’importe qui, bien au contraire. Caspar avait quand même un diner avec la ministre de la magie. Ça n’avait rien de personnelle, en soit, parce qu’ils avaient un diner professionnel. Une manière d’allier un moment un peu détendu, mais avec le travail (en même temps, Caspar n’arrêtait jamais réellement de penser à son travail, que ça soit en compagnie de sa famille, ou non).

Caspar ne voyait pas cela comme un moyen de parler des dossiers en court avec la ministre de la magie en personne, évidemment, puisque s’ils avaient besoin de le faire, ils pouvaient le faire dans le bureau de cette dernière. C’était aussi un moyen, pour lui, d’avoir des bonnes relations. Ce n’était quand même pas rien de pouvoir diner avec la ministre, même si elle devait passer son temps en diner et déjeuner d’affaire. Il savait bien qu’il n’était pas un privilégier, mais cela ne l’empêchait pas de profiter de cet instant. Surtout qu’il avait quand même une bonne relation avec la ministre. Elle était le genre de femme pour qui Caspar avait énormément de respect. En un sens, ils se ressemblaient pas mal, elle savait se donner du mal pour obtenir ce qu’elle voulait. Notamment, une élection à la tête du gouvernement sorcier.

Le jeune homme l’attendait donc, à une table d’un restaurant du chemin de traverse, il était en avance, comme bien souvent quand il n’était pas question de Charis.

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Quand on passait d'un poste certes important à un poste d'autorité quasi-suprême, assurer au mieux la transition était une nécessité, pour savoir se positionner dans la hiérarchie et rétablir la relation entre elle est certains qui avaient été ses anciens collègues. Sans vouloir être l'incarnation du mépris et de la sévérité, elle pensait important de rappeler sans cesse sa place sur l'organigramme, c'était une affaire de respect, en somme.

Dernièrement, elle prenait sur elle de consacrer du temps aux hauts responsables au sein du ministère afin d'être totalement au point sur les affaires en cours et d'entretenir les relations professionnelles qui avaient nécessité de l'être.

Parfois, ces rendez-vous étaient contraignants, on ne pouvait pas dire qu'elle s'entende avec tous et débattre avec certains de ses propres intentions de réforme en accusant leur opposition à la gouvernance était un exercice épuisant. D'autres fois, la formalité pouvait finir par être plaisante. C'était le cas à l'heure actuelle, alors que la ministre avait rendez-vous avec le directeur du département de contrôle de l'équipement magique.

Caspar Croupton était un homme tel que Wilhelmina les appréciait. Ambitieux, sérieux, sûr de ses opinions (des opinions qui différaient pour certaines des siennes, mais qui ne faisaient pas ombrage à sa politique). Parler avec lui, même si leur conversation serait d'ordre professionnel, lui ferait le plus grand bien.

Elle était un peu en retard sur l'heure de leur rendez-vous, elle avait été happée par son travail, et même si elle mettait un point d'honneur à être aussi ponctuelle que possible, elle avait quelque peu failli à ses principes. Certes, elle n'avait que quelques minutes de retard, mais ces quelques minutes étaient déjà de trop pour elle.

Ils avaient rendez-vous dans un restaurant chic et cosy de la ville. Wilhelmina commençait à être habituée aux déjeuners et dîners d'affaires, même, elle les privilégiait car ils lui donnaient l'opportunité de joindre l'utile à agréable, de ne pas s'obliger à manger sur le pouce par devoir de se consacrer à son travail.

Elle retrouva finalement Caspar et lui adressa un sourire tout
en lui saluant chaleureusement la main. Même si leur rencontre était professionnelle et qu'elle ferait toujours grand cas du protocole, il n'était pas nécessaire à ses yeux de jouer la carte d'une distance qui serait prétendument appropriée.

"Bonsoir Caspar, je ne vous ai pas trop fait attendre, j'espère ?"

La bonne réputation est un collier de perles.

Caspar avait l’habitude d’attendre, parce qu’il arrivait quand même bien souvent en avance à ses rendez-vous. C’était un point d’honneur qu’il se fixait, afin de ne jamais être en retard. C’était quelque chose qu’il ne supportait pas, il était ponctuel ça faisait partie des choses qui faisait de lui un homme droit et digne de son rang. En même temps on l’avait élevé dans l’idée qu’être en retard était une très mauvaise chose. Alors oui, il avait l’habitude d’attendre et il attendit un peu plus que prévu. Quand bien même Caspar ne supportait pas d’être en retard, il n’avait pas l’intention de reprocher ces quelques minutes de retard à la ministre de la magie. Il se doutait que ce n’était pas de son fait, que si elle était en retard c’était simplement parce qu’une chose ou une autre dans son travail avait pris plus de temps… ce qu’il ne pouvait que comprendre. Lui aussi avait quand même un certain nombre de responsabilités, et par moment il ne pouvait pas nier que son travail prenait le dessus sur autre chose (quand bien même cet instant précis n’était autre qu’un travail de plus). Notamment quand il était question de rentrer chez lui le soir. Bizarrement il se montrait moins à cheval sur la ponctualité quand il était question de rentrer chez lui afin de retrouver son épouse qui l’attendait avec un dîner préparé.

La ministre de la magie arriva donc, Caspar lui adressa un sourire en réponse au sien, la saluant comme il se devait. Même si le jeune homme se retrouvait en présence de son grand patron, il appréciait que la situation ne soit pas aussi formelle que quand ils se trouvaient au ministère de la magie. Quand bien même, il était évident qu’ils allaient rester tous les deux parfaitement professionnel.

« Ne vous en faites pas. » Lui répondit-il dans un nouveau sourire, en l’invitant à s’installer à table pour qu’ils puissent simplement partager ce diner (en plus de discuter travail bien évidemment, mais ils joignaient l’utile à l’agréable). Non, ce n’était pas un souci ces quelques minutes de retard et quand bien même ça l’avait été, le jeune homme ne prendrait quand même pas la peine de le reprocher à son interlocutrice. Pour la simple et bonne raison qu’elle était quand même le ministre de la magie. « Comment allez-vous ? »

Demanda-t-il alors, se permettant de lui demander ça avant que la conversation ne prenne plus d’allure de travail. Ils étaient là pour ça après tout, pour le travail, mais ça ne voulait pas dire que le sorcier ne pouvait pas se questionner sur l’état de Madame la Ministre. C’était quand même la moindre des choses. Même s’ils n’étaient pas du tout proche, et qu’ils ne le seraient sans doute jamais, ça n’enlevait pas le fait qu’ils avaient quand même une entente cordiale. Et c’était la moindre des choses quand on avait un poste comme celui de Caspar Croupton, d’avoir les bonnes grâces de la haute direction.

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« Ne vous en faites pas. »

Wilhelmina répondit à son interlocuteur par un sourire. Elle était convaincue qu'il ne lui reprochait pas son retard, d'autant qu'elle s'en était excusée, mais dans tous les cas, elle savait que Caspar n'aurait pas l'impolitesse de lui faire le moindre reproche, au nom du rapport hiérarchique qui les liait infailliblement l'un à l'autre et qui promettait de faire d'elle, pour un bon moment du moins, sa supérieure.

Alors sans s'en justifier davantage, elle acheva de prendre place, et ce faisant, son interlocuteur lui demanda comment elle allait.

« Comment allez-vous ? »

Cette question était simple, même banale, pourrait-on dire, mais malgré tout appréciable, hautement appréciable, même. Cela permettait de placer leur discussion sous le jour d'une certaine civilité qui forcément ne pouvait pas être déplaisante, et rendrait ce moment protocolaire un peu moins déplaisant.

"Très bien et vous-même ?"

Très bien, c'est ce qu'elle répondait toujours à cette question, quel que soit son interlocuteur et quel que soit son état d'esprit. Les apparences étaient importantes, fondamentales, la ministre était extrêmement bien placée pour le savoir, et ce ne serait pas Caspar qui la contredirait à ce sujet. En l'occurrence, ce n'était pas vraiment un mensonge, cela dit.

Elle se doutait d'ailleurs que Caspar lui rendrait sans doute une réponse équivalente. Ils n'étaient de toute façon pas là tous les deux pour discuter de tout et de rien ou de déverser ses états d'âme sur la table. Ils étaient là malgré tout pour d'autres raisons, et même si elle appréciait la compagnie de son interlocuteur, elle n'avait pas l'intention de perdre du regard les raisons de leur entrevue.

"Comment se passent les affaires ?"

Autant entrer dans le vif du sujet, et c'était bel et bien pour cette raison qu'ils étaient là, pour s'intéresser aux affaires de Caspar, pour avoir une vision très précise de la situation dans tous les départements du ministère.

Elle avait posé une question volontairement très vaste, et qui autorisait d'y répondre de très nombreuses manières différentes. Caspar saurait certainement mieux quels étaient les points qu'il était important de mettre en valeur, et ceux qui pouvaient être ignorés. Il était sérieux et méthodique, et elle comptait sur lui pour lui faire un bilan complet et intéressant de la situation de son département.

La bonne réputation est un collier de perles.

Caspar se contenta d’adresser un sourire de circonstance quand la ministre affirma qu’elle allait très bien. Il ne pensait pas qu’elle aurait pu répondre autre chose à cette question, même si elle allait particulièrement mal. Parce que même s’ils avaient une relation cordiale et que Caspar ne pouvait pas nier apprécier la compagnie de Wilhelmina Tuft, ils n’étaient au final que des connaissances professionnelles. Et plus encore, au vu de la situation, la ministre était la supérieure de Caspar. Il n’y avait donc aucune raison qu’elle se penche sur ses éventuels problèmes en sa compagnie et pour tout dire, ça arrangeait grandement les affaires de l’homme. Ce n’était pas contre elle encore une fois, mais en fait… ils faisaient parti d’un monde où les apparences avaient une grande importance. Autant dire que même si la ministre n’allait pas bien du tout, elle ne pouvait pas se permettre de le montrer. Encore moins au vu de la position qu’elle avait dans le gouvernement. Mine de rien, le ministère tout entier reposait sur les épaules de la sorcière. Si elle flanchait, tout pouvait flancher avec elle. Mais avant que ça n’arrive, en réalité, quelqu’un s’arrangerait pour prendre sa place. Ce n’était pas l’envie de Caspar – mais avouons-le, le poste de ministre de la magie était quand même intéressant –, pas directement, mais il savait qu’il y avait de nombreux vautour.

« Je vais très bien aussi. » Répondit-il d’ailleurs de son côté. Ce qui n’était pas entièrement faux, mais les soucis familiaux pouvaient quand même interférer un peu avec son état. Mais encore une fois, ce n’était pas quelque chose qu’il dirait.

D’ailleurs, la ministre ne manqua pas d’entrer directement dans le vif du sujet et c’était très bien comme cela. Elle lui demanda donc directement comment se passait les affaires. Forcément, au vu de leur rendez-vous planifié, le sorcier avait prévu ce qu’il devrait dire à sa supérieure.

« Ça se passe bien. » Dit-il alors pour commencer, sur une note forcément positive. Toujours dans l’apparence. « Nous avons de très bon résultat, dans tous les domaines du département. » Parce que mine de rien, le contrôle des objets magiques, ça touchait beaucoup de chose. « Les choses seraient bien plus simple s’il n’y avait pas autant de sorciers qui cherchaient à frauder, mais ce n’est rien d’étonnant. Et sans eux, nous n’aurions pas de travail. » Se permit-il d’ajouter dans un fin sourire. Oui, ces imbéciles lui cassaient souvent les pieds, mais sans eux il ne serait pas directement de ce département et il n’avait pas la jolie paie qu’il avait. « Nous avons un souci avec des baguettes frauduleuses cependant dernièrement. » Pour le petit point négatif. « Il semblerait que le trafic prend de l’ampleur. Mais le bureau des Aurors est sur l’enquête. »

Puisque tout ne venait pas de lui forcément. Lui, il contrôlait, mais il ne pouvait rien faire contre ceux qui avaient des commerces d’objet frauduleux.

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« Je vais très bien aussi. »

Tout comme Wilhelmina avait tout à fait pu ne pas se montrer sincère en parlant de comment elle allait, la réponse de Caspar était en droit d’être équivalente. Ils n’étaient de toute évidence pas ici pour échanger des civilités sans saveur.

D’accord, ils s’entendaient raisonnablement, mais leurs relations, tout comme cet entretien, avaient tout de professionnel et ne devaient en rien quitter cette sphère précise. Donc elle se contenta d’un hochement de tête satisfait, sans chercher à creuser davantage, quand il lui assura qu’il se portait bien. Elle allait partir du principe que c’était vrai, voilà tout. Et dans tous les cas, son humeur n’avait aucun droit d’interférer avec son travail, c’était la moindre des choses.

Aussi rentrèrent-ils rapidement dans le vif du sujet, comme ils le souhaitaient sans doute tous les deux, et c’était très bien de la sorte.

« Ça se passe bien. Nous avons de très bon résultat, dans tous les domaines du département. »

La ministre hocha la tête en signe de satisfaction. Elle aurait besoin de plus de détails, de chiffres et de données, pour corroborer le discours de son interlocuteur, mais elle avait tout de même conscience de son sérieux, et elle doutait fort qu’il lui servirait un tissu de mensonge.

Elle prendrait bien sûr soin malgré tout d’obtenir toutes les informations qu’elle nécessitait, toutes les précisions d’usage, simple question de principe, et parce qu’elle ne pouvait rien laisser au hasard dans de la position où elle se trouvait, mais elle le laissa tout de même poursuivre.

« Les choses seraient bien plus simple s’il n’y avait pas autant de sorciers qui cherchaient à frauder, mais ce n’est rien d’étonnant. Et sans eux, nous n’aurions pas de travail. »

C’est sûr, c’était même une des grandes contradictions de leurs métiers. Certains emplois pour le moment nécessaires ne le deviendraient plus si certains crimes étaient définitivement écartés. Gagner en sécurité, c’était perdre de l’emploi. Mais Caspar n’avait pas réellement de souci à se faire : des humains malveillants, il y en aurait toujours, alors il était à mille lieues de perdre son job un jour.

« Nous avons un souci avec des baguettes frauduleuses cependant dernièrement. Il semblerait que le trafic prend de l’ampleur. Mais le bureau des Aurors est sur l’enquête. »

"J’ai entendu parler de cette affaire, en effet", répondit la ministre, qui prenait toujours soin de se tenir au courant de tout ce qu’elle pouvait. "Je déplore qu’elle n’avance pas plus rapidement… même si nos Aurors ont d’autres priorités à gérer également." Elle marqua une légère pause. "Et concernant les employés de votre département, quel jugement portez-vous sur la qualité globale de leur travail ?"

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Caspar ne fut pas spécialement étonné d’entendre la Ministre de la Magie affirmer qu’elle avait eu vent de l’affaire du trafic de baguette. L’homme savait que Wilhelmina n’était pas le genre de faire à atteindre un poste comme le sien sans se donner du mal, sans avoir un œil sur les situations. Il était évident que le ministre de la magie ne pouvait pas avoir un œil sur tout non plus, au vu de tout ce qui se passait. Ce n’était pas pour rien qu’il y avait les divers directeurs dans les départements du ministère pour gérer les situations en interne. Mais justement, ces directeurs devaient forcément faire des rapports au ministre, ce que Caspar ne manquait pas de faire en cet instant précis. Il n’était donc pas surpris que la femme soit au courant de cette affaire, puisqu’elle devait sans aucun doute se tenir aux courants de beaucoup de chose et Caspar se doutait qu’elle avait quand même forcément cherché à se renseigner avant leur repas, afin de pouvoir voir avec lui tout ce qu’ils devaient voir.

La ministre déplora donc le fait que les Aurors ne parvenaient pas à résoudre ce mystère plus rapidement, mais elle ne manqua pas de souligner le fait qu’ils avaient forcément du pain sur la planche. Caspar ne pouvait pas nier qu’il aimerait bien quand même que cette affaire soit réglée, parce que ça ne manquait pas de poser souci à son département. Mais il ne pouvait pas vraiment reprocher aux Aurors de se concentrer sur la chasse à la magie noire, sur les protections magiques. Bien au contraire, il était logique que le bureau des Aurors ait quelques priorités. En attendant, cette affaire avançait à son rythme et Caspar savait bien qu’à un moment donné, elle allait trouver son point final.

« Je n’ai pas grand-chose à dire sur mes employés, nous avons un pourcentage de 98% d’efficacité. » Parce que l’homme tenait évidemment à ce qu’ils fassent correctement leur travail. Caspar n’était pas le pire des directeurs, avait-il envie de penser, mais il réclamait quand même à avoir une efficacité de la part des personnes qui travaillait pour lui. Alors, évidemment, il y avait toujours des brebis galeuses, mais l’homme considérait qu’il gérait quand même suffisamment bien la situation. « Il y a même de très bons éléments, dont je n’ai que des bonnes appréciations à donner. » C’était la vérité, même s’ils n’étaient pas non plus si nombreux que cela. Il ne fallait pas exagérer, mais Caspar était capable de reconnaître quand une personne travaillait bien. Même s’il ne passait pas son temps à distribuer des compliments non plus. « Les quelques problèmes dont j’ai pu faire face ces derniers temps ne viennent pas d’employé de mon département. » Ajouta-t-il, presque innocemment.

Mais en réalité, l’homme ne pouvait pas nier qu’il avait quand même une idée en tête et cela avait un rapport avec l’affaire dont ils venaient d’aborder.

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« Je n’ai pas grand-chose à dire sur mes employés, nous avons un pourcentage de 98% d’efficacité. »

Caspar ne mentait pas. La ministre savait qu'elle pouvait se fier totalement à ses propos et qu'il n'en rajoutait pas uniquement pour se faire mousser. Son honnêteté et son intégrité professionnelle étaient ces deux qualités principales qui faisaient que Wilhelmina l'appréciait beaucoup et savait qu'elle pouvait totalement se fier à lui.

Alors ses propos étaient particulièrement rassurants. 98 % d'efficacité... elle pourrait peut-être déplorer les 2 % manquants, mais il était toujours une bonne chose d'avoir une marge d'amélioration, en réalité. Ainsi, on ne se reposait pas sur ses acquis.

« Il y a même de très bons éléments, dont je n’ai que des bonnes appréciations à donner. »

Pour 98 % d'efficacité (ce n'était pas commun, un pourcentage à ce point excellent), Wilhelmina voulait le croire sans mal. En même temps, elle ne voyait pas Caspar s'embarrasser d'éléments inefficaces ou de tire-au-flanc. Pour ce qui était de trancher dans le vif quand et si nécessaire, elle se doutait qu'elle pouvait compter sur lui.

Professionnellement parlant... et même dans d'autres aspects de sa vie d'ailleurs, elle l'imaginait très mal faire dans le sentimentalisme ou la demi-mesure. Elle lui en demanderait sans doute davantage sur ces très bons éléments en question mais puisqu'il avait de lui-même glissé vers un autre sujet, cette possibilité lui échappa dans un premier temps car Caspar embraya assez rapidement sur un nouveau sujet.

« Les quelques problèmes dont j’ai pu faire face ces derniers temps ne viennent pas d’employé de mon département. »

La ministre fronça légèrement les sourcils... Ce n'était pas là le genre de discours qu'elle appréciait d'entendre. Mais en même temps, ce genre de rendez-vous étaient aussi là pour cela. C'était plaisant que de souligner les bons aspects de son ministère, mais elle ne devait pas négliger ses zones d'ombre. Au contraire, il fallait qu'elle y soit le plus attentive possible. Si Caspar avait le sentiment que certains département du ministère avaient du plomb dans l'aile, alors il était de son devoir de s'y montrer attentive et d'agir en conséquence.

Par la force des choses, le département dont son interlocuteur avait la charge traitait avec beaucoup d'autres... Si certains étaient défaillants, alors il fallait qu'elle s'y intéresse au plus près.

"D'où proviennent-ils, alors ?" demanda-t-elle, intéressée.

D'où. Ou de qui.

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Caspar n’allait pas mentir, il n’était pas peu fier des résultats de son département. Il n’y avait aucune raison qu’il n’en soit pas fier, puisqu’ils avaient effectivement de très bon résultat. Et il ne permettait pas que ça soit autrement qu’ainsi, en même temps, puisqu’il était hors de question que quelque chose ne soit pas parfait dans sa vie. Bon, ça ne l’était pas tout le temps, tout de même, mais il faisait en sorte que ça le soit le plus possible. Et Caspar n’autorisait pas l’erreur. Il ne pensait pas pour autant être un directeur de département trop dur. Il était clair qu’il était exigeant et qu’il n’avait pas l’intention de l’être moins, ça n’aurait aucun sens. Il était obligatoire à ses yeux d’arriver à des résultats, donc il faisait en sorte d’y arriver tout simplement. Il ne pensait donc pas que ça soit une très mauvaise chose de travailler pour lui, quand bien même il avait conscience qu’il était quand même un peu dur.

Et pour ce qui était des autres départements, Caspar ne pouvait pas réellement avoir son mot à dire, quand bien même il ne se retenait pas de dire son mot quand même. En cet instant précis, le jeune homme ne se retenait pas en tout cas de dire ce qu’il avait à dire. Oh, il devrait peut-être laisser le soin aux autres départements de gérer leurs ennuis éventuels, mais… non. Il n’avait rien contre Christian Walsh et au contraire, il avait même eu l’intention de se rapprocher de lui afin de s’arranger pour… nettoyer un peu le ministère. Sauf que finalement, l’opportunité se présentait autrement. Est-ce que la ministre allait l’écouter et prendre en compte ses propos ? Ce n’était pas dit non mais au moins, il allait dire ce qu’il avait à dire.

« Nous avons l’occasion de traiter avec beaucoup de département. » Ce que la ministre savait parfaitement, bien évidemment. Il ne disait pas ça dans le but de lui apprendre quelque chose, c’était un fait et l’homme aimait les faits. « Et je me suis rendu compte que finalement, nous avons toujours plus de difficulté quand il est question du comité d’invention d’excuse à l’usage des moldus. » Il n’avait pas du tout envie de mettre Christian dans une position délicate, mais là encore il se contentait d’affirmer un fait. Un fait quelque peu exagéré cela dit, mais Caspar s’en défendrait bec et ongle si jamais on devait le lui faire remarquer, en affirmant que ça n’avait rien de personnel du tout. Alors que ça avait tout un rapport avec sa vie personnel bien évidemment. Mais il n’entra pas dans les détails, il ne mentionna pas de noms, alors qu’au final il y avait bel et bien un de ces noms qui brûlait ses lèvres. « Je pense qu’il est temps de… faire en sorte que les membres soient tous à leur place. »

Encore une fois, il n’avait logiquement pas son mot à dire, mais il ne se retenait pas de le dire quand même.

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« Nous avons l’occasion de traiter avec beaucoup de département. »

A cela, la ministre de la Magie ne répondit rien. Elle n’estimait pas que ce soit nécessaire. Ils savaient l’un comme l’autre que c’était le cas, et elle devrait bien être ignorante de la vie de son ministère pour ne pas savoir ce genre de choses. Les départements du ministère, tous autant qu’ils étaient, étaient correllés les uns aux autres et dialoguaient entre eux, de l’intérêt de tous les concentrer au même endroit. Ce qu’elle voulait savoir, surtout, c’était lequel de ces départements était réellement à remettre en cause.

Elle ne reprochait cependant pas à son interlocuteur d’avoir énoncé ce fait qui n’était jamais qu’un fait, en effet, et qu’il ne fallait pas prendre pour autre chose. Sur ce point, Caspar et Wilhelmina se ressemblaient beaucoup : ils aimaient quand les choses étaient droites, carrées, certaines… et donc, exposer les faits pour contextualiser une information n’était jamais une mauvaise chose de ce point de vue.

« Et je me suis rendu compte que finalement, nous avons toujours plus de difficulté quand il est question du comité d’invention d’excuse à l’usage des moldus. »

Wilhelmina écoutait attentivement son interlocuteur, s’il devait y avoir quelque défaillance que ce soit dans le système du ministère, il était d’une importance capitale d’en tenir compte, quoi qu’il en soit.

L’homme faisait donc référence, en l’occurrence, au comitié d’invention d’excuses à l’usage des moldus. Elle devait bien reconnaître être surprise d’entendre cela, car c’était bien la première fois que l’on venait se plaindre auprès d’elle de ce département. Ceci dit, elle ne devait jamais prendre aucune doléance à la légère, surtout dans ces temps de crise où le moindre détail pouvait se révéler d’une importance capitale.

Alors elle avait bien l’intention d’écouter tout ce que son interlocuteur pouvait avoir à lui dire sur la question. Si elle pouvait en retirer matière à s’inquiéter réellement, elle n’oublierait pas de le faire comme il se doit. Elle ne prenait absolument pas cela à la légère.

« Je pense qu’il est temps de… faire en sorte que les membres soient tous à leur place. »

"Et qu’entendez-vous par là, exactement ?" demanda-t-elle en soutenant le regard de son interlocuteur.

Caspar Croupton tenait aux faits, eh bien c’était également le cas de la ministre, et elle avait besoin de davantage de détails pour se faire sa propre opinion sur la situation et mener une enquête en interne au besoin.

En ces temps de crise, il était essentiel que tout un chacun fasse son travail le plus efficacement possible, aucune exception ne pouvait être tolérée à ce titre.

La bonne réputation est un collier de perles.

Caspar ne pouvait pas vraiment aller de front dans ses propos non plus, forcément, il devait emmener doucement la situation parce qu’il n’avait aucune envie qu’on lui dise qu’il prenait cette histoire trop personnellement. Alors que c’était le cas au fond, le sorcier ne pouvait pas complètement le nier. Caspar ne pouvait pas nier le fait que s’il mentionnait le comité d’invention d’excuse à l’usage des moldus, c’était parce qu’il y avait Weasley dans le lot. Si Weasley travaillait dans un autre département, le jeune homme aurait mentionné un autre département. Caspar n’avait pas spécialement envie qu’on lui reproche de prendre ça à cœur, de faire passer ses sentiments personnels dans son travail. Ce qu’il faisait clairement, forcément, outre le fait qu’il pensait réellement que le fiancé de son ex fiancée n’était pas à la hauteur de son travail, le sorcier savait bien qu’il prenait tout cela personnellement et que s’il ne s’agissait pas de Septimus Weasley, il ne s’en préoccuperait pas autant que cela. Mais bon… il s’était lancé, il n’avait pas l’intention de reculer. S’il ne pouvait pas compter sur Walsh, il n’avait pas d’autre choix que de viser plus haut.

Sans grande surprise en tout cas, la ministre de la magie lui demandait ce qu’il entendait exactement par là. L’homme savait que Wilhelmina était le genre de femme à aimer les faits, ils se ressemblaient quand même énormément sur ce point. Caspar savait donc qu’il ne devait pas tourner autour du pot et ce n’était clairement pas ce qu’il avait l’intention de faire.

« Je pense que Monsieur Walsh devrait faire du ménage dans son département. J’ai déjà eu l’occasion de lui en parler d’ailleurs. » Même si pour le coup, ça n’avait rien eu de réellement concluant non plus pour le moment. Il aurait aimé que ça le soit, de pouvoir compter un peu plus sur le directeur de ce département, mais il devait prendre les Hippogriffe par les ailes. « Dernièrement, il a été difficile pour mon département de traiter avec une personne en particulier dans le comité. » Pour le département, ou tout simplement pour lui, mais il n’allait pas entrer dans les détails non plus. « Comme vous devez le savoir. » Parce qu’au final, c’était le genre de chose qui ne manquait pas de se savoir dans le monde magique. « Mon épouse à quelques déconvenues avec l’une de ses sœurs. Et il semblerait que son fiancé ne parvienne pas à séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle. »

D’accord, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité, mais Caspar avait l’intention d’obtenir quelque chose et il se donnait les moyens de l’obtenir, comme dans chaque aspect de son existence. Il avait l’intention de faire tomber Weasley, il avait envie de lui pourrir l’existence que sa soit au ministère ou ailleurs (d’ailleurs il n’était pas à son premier coup d’essai), alors il faisait en sorte que ça arrive. Et il se donnait les moyens, comme d’habitude.

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« Je pense que Monsieur Walsh devrait faire du ménage dans son département. J’ai déjà eu l’occasion de lui en parler d’ailleurs. »

Cela, Wilhelmina avait cru le comprendre au regard de ce qu'il lui avait dit précédemment. Mais pour elle, ce n'était que des mots, qui ne voulaient pas dire grand-chose. Elle savait combien les rivalités au sein des différents départements du ministère pouvaient être importants. Alors, si elle devait écouter les opinions de chacun, elle ne comptait pas se faire d'opinion tranchée dans l'immédiat.

Quoi qu'il en soit, le sujet méritait tout de même qu'elle s'y attarde, et la ministre avait la ferme intention de parler avec Christian Walsh pour entendre on son de cloche et savoir de quoi il retournait.

Si Mr Croupton avait parlé à son "collègue" et que ce dernier n'avait pas pris de mesures satisfaisantes aux yeux de son interlocuteur, c'était peut-être qu'il n'avait pas jugé ces mesures nécessaires, et elle ne devait pas le négliger.

« Dernièrement, il a été difficile pour mon département de traiter avec une personne en particulier dans le comité. »

Donc, il s'agissait bien de cibler une personne en particulier. Ce qui pouvait être et une mauvaise chose en soi. S'il n'y avait qu'un seul tire-au-flanc dans le lot, ce serait plus simple de corriger la situation. Mais ça suggérait aussi, potentiellement, qu'il s'agissait en réalité d'une affaire personnelle, et donc, il fallait y voir plus clair.

C'était d'autant plus intriguant, au passage, que ce département avait toujours été très efficace (et il le fallait) et que la grande majorité de ses membres en faisaient partie depuis de nombreuses années de bons et loyaux services.

« Comme vous devez le savoir. Mon épouse à quelques déconvenues avec l’une de ses sœurs. Et il semblerait que son fiancé ne parvienne pas à séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle. »

Ah. Donc c'était de Septimus Weasley, qu'il était question. Et donc, c'était bel et bien une affaire personnelle. L'histoire était donc moins cousue de fil blanc qu'il n'y paraissait.

Et Wilhelmina s'en rendait bien compte, il fallait prendre cette situation avec des pincettes. Car rien ne lui garantissait que Caspar n'était pas celui qui ne parvenait pas à distinguer vie personnelle et vie professionnelle. Après tout, lui aussi avait des intérêts à voir Mr Weasley couler...

"Concrètement, qu'a-t-il fait qui à vos yeux soit à ce point insatisfaisant ?"

Elle avait besoin de faits, de connaître les manquements professionnels concrets dont il aurait fait preuve aux yeux de Caspar, car leurs histoires personnelles en revanche ne l'intéressaient pas.

La bonne réputation est un collier de perles.

Caspar avait conscience qu’il jouait à un jeu dangereux en s’adressant directement à la ministre de la magie, pour ces affaires personnelles. Parce que bien sûr, tout cela était personnel, même si Caspar allait être le premier à s’en défendre. Il n’avait aucune envie qu’on pense qu’il laissait ces affaires personnelles prendre le dessus sur sa vie professionnelle, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de faire quelque chose dans le but de faire tomber Weasley. C’était la moindre des choses après tout, c’était tout ce que le jeune homme méritait. Si Weasley perdait son travail, Caspar osait croire que Cedrella pourrait revenir sur sa décision et son épouse retrouverait sa sœur. Et bien sûr, le jeune homme ne faisait cela que pour le bien être de la famille Black. Il se défendrait si on affirmait qu’il y voyait un attrait plus personnel que celui de sa famille.

Mais il jouait gros, clairement, il n’avait pas envie que l’image que la ministre de la magie avait de lui puisse être ternie. Cela pourrait bien arriver avec d’autres personnes du ministère, ça l’embêterait moins. Pour ce qui était de Wilhelmina Tuft, c’était quand même plus problématique si elle commençait à avoir des doutes sur son intégrité. Mais il n’avait pas le choix, il fallait frapper fort. D’un point de vu professionnel, pour le reste… il laissait son épouse et surtout sa belle-sœur s’en occuper.

« Plusieurs choses. » Affirma-t-il, en forçant un peu sur le soupir, afin de faire passer ces propos comme contrariant pour lui. « Je regrette d’en avoir à arriver là, j’ai toujours mis à cœur de séparer les problèmes personnels du travail, mais ça ne semble pas être le cas de Monsieur Weasley. » Ce qu’il avait donc déjà dit, il se contentait de se répéter, mais dans le but de bien faire peser la situation de son côté de la balance. Il sorti alors un dossier, qu’il posa sur la table. « J’ai ici tous les éléments prouvant que Mr Weasley cherche à saboter le travail de mon département. »

Et globalement, la casi totalité de ce dossier était complètement faux bien sûr, mais il n’y avait pas forcément de moyen de le prouver. Concernant Walsh, Caspar considérait qu’il pouvait faire suffisamment pression sur cet homme afin qu’il abonde dans son sens. Dans tous les cas, si la ministre en personne pouvait considérer que Weasley était un mauvais élément, alors il était évident que ça irait dans le sens de Caspar. Même si pour cela il était obligé de mentir et de triché, mais parfois il était bon de changer quelque peu la réalité afin que tout aille dans l’ordre, afin d’obtenir ce qu’on souhaitait. Dans tous les cas, Caspar n’avait aucuns scrupules. C’était rare qu’il en ait, de toute façon, mais concernant Weasley il avait encore moins de raison d’en avoir. Et au fond, c’était un moindre mal comparé à tout ce qu’il allait subir dans le temps.

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« Plusieurs choses. »

Il ne fallait manifestement pas être un fin observateur de la personnalité humaine pour constater que Caspar Croupton en avait gros sur le coeur et était vraiment exaspéré par la situation.

Etait-ce parce qu'il avait des griefs personnels à l'encontre de Weasley ? Ou était-ce effectivement au niveau du travail que cela péchait. Dans tous les cas, Wilhelmina comptait bien en apprendre davantage. Elle estimait qu'il était de son devoir de s'assurer que tous les membres du ministère s'acquittaient efficacement de leur tâche. Le moindre maillon faible pouvait complètement briser l'entièreté d'une chaîne que l'on espérait solide. Et qui avait nécessité d'être solide dans les circonstances actuelles, qui n'avaient définitivement rien de glorieuses, tout au contraire.

« Je regrette d’en avoir à arriver là, j’ai toujours mis à cœur de séparer les problèmes personnels du travail, mais ça ne semble pas être le cas de Monsieur Weasley. »

Cela restait à prouver, car en s'exprimant de la sorte, Wilhelmina n'était pas convaincu que Croupton ait totalement mis l'affect de côté et qu'il n'ait pas laissé des problèmes personnels influencer son jugement également. Cet argument pouvait bien se révéler ad hominem, et il falait qu'elle y prête garde, par principe, ne serait-ce que cela.

Caspar était un homme intelligent et efficace, elle n'avait jamais rien eu à lui reprocher, il avait toujours fait des choix judicieux et avait su se montrer particulièrement efficace en absolument n'importe quelle circonstance, alors elle avait envie de se fier à son jugement. Mais elle ne voulait pas non plus se laisser abuser par la confiance qu'elle plaçait en lui. Elle savait bien que ce serait une erreur. Erreur qu'elle n'avait nulle envie de commettre.

« J’ai ici tous les éléments prouvant que Mr Weasley cherche à saboter le travail de mon département. »

Voilà qui était déjà beaucoup plus concret, et la ministre préférait largement un dossier détaillé à quelques propos qui pouvaient avoir été prononcé sous le seul coup de la colère. Elle y jeta un coup d'oeil rapide. Elle prêterait une plus grande attention à ces documents plus tard, il fallait qu'elle le détaille à tête reposée, quand elle saurait s'accorder le temps de le faire.

"Avez-vous transmis ce dossier à monsieur Walsh ?" demanda-t-elle en relevant les yeux vers Caspar.

Après tout, c'était une affaire qui le concernait plus encore qu'elle, et si quelqu'un finissait pas renvoyer Weasley, ce ne serait pas elle mais lui.

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Caspar avait beau affirmer le contraire, il savait parfaitement qu’il ne séparait pas suffisamment l’aspect professionnel que l’aspect personnel, mais il n’en avait que faire. Il fallait bien faire quelque chose alors il faisait quelque chose tout simplement, même s’il prenait un peu de risque. Cela dit, il ne mentait pas en soit sur la situation, il considérait vraiment – mais il manquait peut-être un peu d’objectivité pour ne pas dire beaucoup – que Weasley n’était pas capable d’assurer dans son travail. Sans doute qu’il pouvait s’en sortir quelque part, mais si ça pouvait être loin de lui ça serait bien mieux. Enfin… en réalité, dans l’idéal, Caspar n’allait pas nier qu’il avait clairement envie de lui faire perdre son travail, ce n’était pas pour rien qu’il prenait la peine de parler de tout cela avec la ministre de la magie.

Le dossier était transmis en tout cas, Wilhelmina allait pouvoir réfléchir à tout cela à tête reposée et Caspar allait voir comment les choses allaient se passer. Le jeune homme espérait tout de même que prochainement, le rouquin allait tout simplement perdre son travail, parce qu’il ne faisait pas tout ça pour rien tout de même. Il ne s’était pas donné du mal à approcher Christian Walsh pour rien… et en parlant de lui d’ailleurs.

« Oui, j’ai pu lui transmettre tout cela. » Dit-il en toute sincérité. Il avait fait en sorte de lui transmettre ces affirmations bien sûr, mais en même temps Caspar ne savait pas vraiment s’il pouvait compter sur l’homme. Il s’était donné du mal pour l’approcher, en passant par Lindsay, en mettant à contribution son épouse, mais quand on devait compter sur les autres ce n’était pas toujours évident. Ce n’était pas pour rien qu’il décidait de prendre la peine d’en parler directement avec la ministre de la magie, même s’il ne pouvait pas être certain que ça allait porter ses fruits. Mais au moins, il mettait toutes les chances de son côté. « Je suis certain que Monsieur Walsh saura faire ses propres conclusions. » Ajouta-t-il alors, finalement, un peu pour conclure cette discussion.

Même s’il jouait clairement les hypocrites. En soit, le jeune homme n’avait rien contre Walsh, il ne le connaissait pas assez et il devait bien reconnaître qu’il s’en sortait plutôt bien à son poste, mais si l’homme ne décidait pas de renvoyer Weasley, il était évident que Caspar aurait bien du mal à le supporter. Et quand on n’était pas avec lui… Croupton avait tendance à considérer qu’on était contre lui. Ce qui n’était jamais une bonne chose d’ailleurs, parce que l’homme avait tendance à avoir la rancune tenace.

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« Oui, j’ai pu lui transmettre tout cela. »

Wilhelmina hocha la tête. Très bien, même si elle supervisait l'entièreté des départements du ministère, elle ne pouvait se permettre de s'intéresser à toutes ces imbrications internes trop longuement, elle avait suffisamment à faire avec ses propres fonctions. Alors elle appréciait de savoir que quand quelque chose ne filait pas droit, des personnes compétentes veillaient à résoudre la situation sans la contraindre d'intervenir à chaque fois.

Si le dossier qu'évoquait son interlocuteur était solide et contenait ce qu'il fallait d'éléments tangibles, alors, elle laissait à Christian Walsh la décision de ce qu'il convenait de faire au sujet de Septimus Weasley. Tout comme elle avait confiance en Caspar, elle avait confiance en Christian. L'un comme l'autre n'étaient pas arrivés à leur poste sans raison, après tout. Même si elle ne se trouvait pas encore à la tête du ministère quand ils avaient tous deux reçu leurs promotions respectives.

« Je suis certain que Monsieur Walsh saura faire ses propres conclusions. »

Elle était du même avis. Elle n'avait pas le temps de regarder tout cela en détails, mais elle estimait que Mr Walsh saurait faire la part des choses. Et tant mieux. Dans ces temps troublés, il fallait s'assurer que l'entièreté des personnes qui composaient le ministère faisaient un travail irréprochable, et l'air de rien, le département dont Mr Walsh avait la charge, et qui était parfois moqué à tort par ses détracteurs, était d'une importance capitale, quand les tensions entre mondes magique et non magique étaient telles que l'on appréhendait le chaos le plus total au moindre instant.

"J'en suis également convaincue." Elle marqua une légère pause avant de reprendre. "Dites-moi, sinon, êtes-vous satisfait du poste que vous occupez actuellement ? N'avez-vous pas envisagé de briguer d'autres fonctions."

Souvent, l'on évoluait d'un poste à l'autre d'un département jusqu'à finir par le diriger. Ce pouvait suffire en termes de consécration, mais Wilhelmina reconnaissait en Caspar un homme ambition (sans doute parce qu'elle ne manquait pas d'ambition elle-même), elle se demandait s'il savait se satisfaire de sa seule position ou si son implication dans le travail fourni par d'autres départements (quand bien même ils étaient corrolés au sien) ne dissimulait pas une certaine frustration professionnelle. Qui après tout serait compréhensible. Il n'était jamais agréable d'avoir le sentiment de stagner.

La bonne réputation est un collier de perles.

Caspar se contenta de hocher de la tête quand la femme sous ses yeux affirma qu’elle était également convaincue par le fait que Walsh allait pouvoir faire ses propres conclusions. Caspar allait tout faire, évidemment, pour que l’homme se range de son côté. Ce n’était pas pour rien que Caspar faisait très attention à ses relations, parce qu’il avait conscience que par moment, ça pouvait quand même grandement l’aider. En ce cas précis, en tout cas, il comptait bien faire en sorte que l’homme qui dirigeait le département en question se range de son côté. Et il osait croire que ça n’allait pas être bien difficile en vérité.

Il n’y avait pas grand-chose de plus à dire à ce sujet, en tout cas Caspar avait conscience qu’il ne devait pas insister davantage. Cela ne servait à rien, Caspar avait mentionné le sujet en question, il n’était pas de bon ton d’insister d’avantage, au risque qu’on s’imagine qu’il prenait ça trop personnellement. Ce qui était le cas en réalité, donc justement il devait faire très attention à ce qu’il dégageait. L’homme ne sut pas exactement pourquoi Wilhelmina, en reprenant la parole, décida de se rendre sur ce sujet-là… il dut bien reconnaître qu’il n’était peut-être pas si préparé que cela. Mais en même temps, il était de bon ton de toujours prendre les opportunités quand elles arrivaient à nous.

« Je suis très satisfait de mon poste. » Répondit-il, honnêtement. C’était le cas, Caspar s’était donné du mal pour monter les échelons, pour arriver au poste qu’il occupait présentement. Il était parfaitement satisfait de ce qu’il avait présentement, même s’il ne pouvait pas forcément s’empêcher de désirer plus à chaque instant quand même. Il ne manquait pas d’ambition, ce que la femme sous ses yeux ne pouvait que comprendre parce qu’elle avait de l’ambition aussi de son côté. « Je m’y plais réellement, mais il est vrai que par moment… j’ai peut-être un peu le sentiment de toujours voir la même chose, de ne plus rien à avoir à apprendre. » Encore une fois, il était sincère. Le jeune homme se plaisait dans son post, mais ça ne voulait pas dire qu’il n’avait pas d’autres choses à apprendre et surtout qu’il n’avait pas d’autre chose à voir. Il y avait d’autres postes qui intéressait Caspar, il n’allait pas le nier. Cela dit, il n’avait pas encore vraiment réfléchi à quels départements pouvaient bien l’intéresser un peu plus. La réponse lui viendrait bien vite cela dit, mais pour l’heure ce n’était pas le cas. « Mais mon évolution est loin d’être terminée. »

Changer de département et monter encore plus les échelons. Caspar avait de l’estime pour la femme sous ses yeux, il trouvait qu’elle avait sa place sur le siège du ministre de la magie. Mais un jour, pourquoi ne serait-il pas son tour au final ?

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« Je suis très satisfait de mon poste. »

Très bien, dans ce cas. C'était une chose que la ministre préférait entendre. Des propos qu'elle devait prendre avec des pincettes évidemment, car c'étaient des propos que son interlocuteur pourrait juste tenir dans le but de garder la tête haute et ne pas afficher un mal-être quelconque, mais elle pensait pouvoir croire Caspar Croupton sur parole. Elle le tenait pour un homme franc et droit.

Elle était donc satisfaite de savoir qu'il était satisfait de son poste, car dans les circonstances présentes, elle préférait savoir à la tête de chacun des départements du ministère des directeurs qui prenaient leur travail très à coeur et ne le négligeaient surtout pas. C'était d'une grande importance pour elle, car chaque élément comptait plus que jamais à l'heure actuelle, et si un seul était défaillant, c'était l'entièreté de la structure qui risquait d'en pâtir.

« Je m’y plais réellement, mais il est vrai que par moment… j’ai peut-être un peu le sentiment de toujours voir la même chose, de ne plus rien à avoir à apprendre. »

C'était compréhensible. Certes, Wilhelmina estimait que peu importe le travail que l'on faisait, l'on n'avait jamais terminé d'apprendre, et que le simple fait de l'envisager pouvait conduire à l'oisiveté, au fait de se reposer sur ses lauriers... Mais elle savait aussi ce que pouvait être la lassitude à un emploi qui ne semblait pas nous permettre d'exploiter l'entièreté de son potentiel.

Elle prenait en tout cas bonne note mentalement de ce qu'il lui disait. Puisqu'il avait toujours fait son travail à la perfection, elle pouvait tout à fait suggérer de le placer à la tête d'un autre département qui lui donnerait peut-être davantage le sentiment de pouvoir exploiter son plein potentiel. Encore fallait-il que cette occasion se présente.

« Mais mon évolution est loin d’être terminée. »

"Je n'en doute pas", répondit simplement la ministre, certaine que l'homme était de ces individus qui ne réussissaient jamais à s'arrêter peu importe les circonstances. Elle comprenait cela. Même dans la position où elle se trouvait elle-même, Wilhelmina était loin de considérer avoir atteint les sommets, alors elle comprenait. "Y a-t-il un secteur qui vous intéresse plus qu'un autre ?"

Un poste sur lequel il lorgnerait, donc ? Le sien, elle s'en doutait, mais elle ne lui en tenait pas rigueur. Tout le monde souhaitait se retrouver à sa place. Pourtant, pour s'y trouver, Wilhelmina ne le souhaiterait à personne, elle. Même si elle ne cèderait sa place pour rien au monde non plus.

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Caspar n’avait rien à redire à son poste actuel, mais forcément ses ambitions pouvaient clairement évoluer au fil du temps, et il avait conscience qu’une place différente au sein du ministère de la magie pouvait lui ouvrir d’autres portes, travailler avec d’autres collaborateurs et avoir d’autres possibilités tout simplement. C’était comme ça, Caspar n’avait pas l’intention de se laisser dépérir au même endroit pendant des années, c’était aussi une façon de prouver sa valeur. Jusqu’au moment, bien évidemment, où il parviendra au sommet de la chaine.

Parce que forcément, le jeune homme pourrait tout simplement répondre que ce qu’il voulait, c’était la place de la femme sous ses yeux. C’était le cas, il ne pensait pas qu’il serait choquant de l’entendre le dire. Nombreux étaient les sorciers qui rêvaient au final de se retrouver à la place de Wilhelmina, beaucoup regrettait d’ailleurs qu’elle s’y trouve présentement et de ne pas avoir pu s’installer sur son siège. Caspar reconnaissait que Wilhelmina Tuft avait pleinement sa place actuelle au sommet de la chaine du ministère, mais cela ne l’empêchait pas de se dire qu’un jour, il s’y trouvera aussi. Il était peut-être encore un peu jeune au final, il avait encore des preuves à fournir et c’était ce qu’il avait l’intention de faire.

Caspar en tout cas n’était pas intéressé par un secteur en particulier, même s’il y avait effectivement des postes plus prestigieux. Celui de directeur du département de la justice magique par exemple, cela dit ce n’était pas une place pour lui. Il n’avait rien de réellement précis en tête, il avait juste conscience que voir d’autres horizons pourrait lui ouvrir d’autres portes.

« Pourquoi pas le comité d’excuse à l’usage des moldus justement. » Affirma-t-il, sans aucune honte, pour répondre à la ministre. Il disait ça comme ça, ce n’était pas un désir certain de vouloir travailler dans ce département, mais forcément l’idée germait doucement dans son esprit. Avoir cette place lui offrait d’autres opportunités. Il n’était pas vraiment intéressé en soit par tout ce qui touchait les moldus, mais en même temps il savait qu’il pourrait y trouver un intérêt. Mais pour le moment, Walsh était à sa place et parfaitement bien à sa place. Pour le moment… « Mais je n’ai rien de précis en tête. » Ajouta-t-il tout de même. « Cela dépend grandement d’où je peux apporter mon aide au mieux. »

On n’était pas forcément dupe, les intérêts personnelles et professionnelles passaient souvent avant le simple fait d’avoir envie de se rendre utile. Quand bien même, Caspar ne lambinait jamais quand il se trouvait quelque part, il travaillait toujours avec énormément de professionnalisme. Parce qu’il était aussi dur avec lui-même qu’il pouvait l’être avec les autres, il ne supportait pas les approximations. Quand il se trouvait à un poste, il se devait de travailler parfaitement, tout simplement. C’était une question d’honneur en grande partie, tout devait être parfaitement parfait, jusqu’au plus petit détail.

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« Pourquoi pas le comité d’excuse à l’usage des moldus justement. »

La ministre hocha la tête, quoi qu'un peu surprise de cette réponse. Ce département du ministère était d'une importance capitale, puisqu'il encourageait en premier lieu la préservation du secret magique international, ce qui n'était pas une chose à prendre à la légère, mais il s'agissait d'un poste rarement prisé, sans doute parce qu'il touchait de très près aux Moldus, fallait-il croire que c'était une chose qui en révulsait plus d'un.

Wilhelmina n'était pas entièrement dupe, elle savait qu'elle gouvernait un nid de vipère. Beaucoup des postes d'importance du ministère étaient occupés, et avant même son investiture, par le prototype même du sorcier de sang pur moyen. Des hommes blancs issus de grandes lignées sorcières. En obtenant son poste, elle qui était une femme de sang mêlé, elle avait mis un pied dans la fourmilière, mais elle n'avait rien changé à l'ordre établi. En même temps, le travail restait fait et bien fait, alors que pouvait-elle bien en dire.

Mais je n’ai rien de précis en tête. Cela dépend grandement d’où je peux apporter mon aide au mieux. »

"J'en prends bonne note", répondit Wilhelmina.

Elle n'était pas de nature à freiner qui que ce soit dans ces ambitions si tant est qu'il était prouvé que les compétences adéquates allaient de paire avec les ambitions en questions. Et en l'occurrence, Caspar était un homme à la fois ambitieux et compétent. Alors forcément, Wilhelmina retenait le discours de Caspar, et si un poste intéressant devait se libérer au sein du ministère, elle n'hésiterait sans doute pas à encourager sa promotion.

"Le travail de Christian Walsh est amplement satisfaisant, mais qui sait si lui-même ne voudra pas évoluer au sein du ministère un jour. Dans tous les cas, je retiens vos propos."

Et elle les aurait bien en tête au moment où la tragédie frapperait Christian Walsh. Pour l'heure, la ministre était loin d'imaginer quel drame frapperait cet homme, ils ne faisaient que deviser d'éventualités qui allaient se concrétiser d'une façon bien funeste. Mais à ce moment-là, en effet, Wilhelmina saurait se souvenir de Caspar Croupton et lui proposerait le poste qu'il convoitait tant. En attendant, cela semblait ne faire aucun mal que de discuter des ambitions de son interlocuteur.

La bonne réputation est un collier de perles.

Parler de ses ambitions directement avec la ministre de la magie, ce n’était pas rien. Caspar avait bien conscience qu’il ne changera sans doute pas de poste tout de suite, et ce n’était pas forcément ce qu’il avait envie non plus, mais en même temps le jeune homme avait quand même des ambitions alors… autant les dire, autant les affirmer. C’était toujours une bonne chose que les personnes au-dessous, n’oublient pas de penser à nous quand il y avait des opportunités qui allaient se faire. Évidemment, Caspar était loin de se dire que Walsh allait lui faciliter grandement la vie en mourant, laissant donc son poste vacant. Il n’était pas arrivé au point de souhaiter la mort de son homologue, surtout que leurs relations étaient cordiales. C’était d’ailleurs sur lui que Caspar comptait pour bien pourrir la vie de Weasley, ce qu’il n’allait malheureusement pas avoir le temps de faire.

Wilhelmina Tuft n’avait donc pas de reproche à faire à Walsh, mais comme elle ne manqua pas de l’affirmer, il était tout à fait possible que l’homme ait aussi envie d’évoluer. C’était souvent comme ça, les choses bougeaient au ministère, certain quittait leur poste, d’autre voulait voir autre chose, des retraites avaient lieu, des licenciements. Il était donc toujours possible d’évoluer quand on le voulait vraiment et quand on savait justement prendre le taureau par les cornes, sans se laisser trop guider par le mouvement. Par moment, il fallait savoir aller un peu à contre-courant. En tout cas, la ministre de la magie affirma qu’elle retenait ses propos, ce qui était forcément ce qu’attendait l’homme.

« Je vous remercie. » Répondit-il simplement.

Il savait qu’il avait semé la graine où il le fallait, maintenant il n’avait plus qu’à attendre une opportunité. Il était en tout cas évident qu’au moment où l’une de ces opportunités allaient s’ouvrir, il n’allait pas se retenir de sauter dessus. Ça pouvait donner le sentiment qu’il était trop ambitieux sans doute, mais il avait bien conscience que dans ce monde, on ne pouvait rien obtenir sans rien faire.

« Je vous remercie pour ce diner Wilhelmina, c’était un plaisir de le partager avec vous et de pouvoir faire le point sur tout cela. »

La compagnie de la ministre de la magie était un vrai délice bien sûr, mais les bons moments avaient toujours une fin. Caspar n’était pas forcément pressé de rentrer chez lui, même si au vu de l’heure tardive puisqu’ils avaient quand même eu le temps de bien diner et de bien discuter, Charis serait surement déjà couché. Ce qui lui convenait très bien, il n’avait pas forcément envie de supporter la présence de son épouse après une telle soirée.

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