C'

était comme vivre un rêve éveillée. A plus d'un titre, dernièrement, son existence ressemblait à tout ce qu'elle avait toujours désiré sans plus l'espérer, sans oser le faire, parce qu'elle considérait avoir tout gâché, parce qu'elle pensait qu'il était impossible de revenir en arrière. Et pourtant... Pourtant, Jacob était là, bien présent, de retour dans sa vie, il vivait à présent en Angleterre, il était revenu pour ne plus repartir, ils vivaient à nouveau ensemble, et il n'y avait rien de plus agréable pour Queenie que de constater combien les années d'absence et la distance n'avaient rien ôté à la sincérité totale de leurs sentiments, à leur complicité, à l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre. Queenie aimait Jacob comme au premier jour, sans doute même plus intensément qu'au premier jour, parce qu'elle avait eu tout le temps de le regretter et de constater qu'il était et serait à jamais l'homme de sa vie. Elle profitait de l'instant présent, et cet instant présent était magnifié par la présence de Jacob à ses côtés. Il n'y avait clairement et définitivement aucune ombre au tableau... ou presque. En vérité, il y avait toujours une ombre au tableau, il était bien évidemment impossible qu'il n'y en ait pas, et c'était une chose que la vie lui avait apprise depuis bien longtemps. Cette ombre, c'était aussi sa lumière : Adrian, elle savait qu'elle n'allait pas longtemps pouvoir retarder l'échéance et devrait bien lui avouer la vérité, toute la vérité. Elle avait l'intention de le faire au cours du prochain week-end qu'il passerait chez eux (sans savoir qu'il était dors et déjà au courant en vérité), et cette perspective l'angoissait assez... Pour cette raison, elle appréciait bien davantage de se concentrer sur le moment présent.

Et le moment présent, c'était elle et Jacob qui, au grand jour, se promenaient main dans la main dans les rues de Pré-au-Lard, un privilège qu'ils n'avaient jamais vraiment eu, de se promener ainsi au regard de tous, comme un vrai couple, car du temps où ils étaient ensemble avant leur séparation, ils devaient se cacher constamment, ce qui était passablement éprouvant, il faut bien le dire. Les raisons de leur présence ici n'étaient pas des moindres. Queenie avait récemment visité un local dans le village, qui était à vendre et qui serait parfait à ses yeux pour héberger la future boulangerie de Jacob, du moins si ce dernier le trouvait à son goût. Ils venaient d'achever leur visite, et maintenant, Queenie attendait avec appréhension le verdict de Jacob, cette décision pourrait bien déterminer de nombreuses choses dans leurs vies à tous les deux, mais bien sûr, c'était à lui de décider. Si Queenie n'était pas emballée, elle ne lui aurait pas montré l'endroit, mais le choix lui revenait malgré tout, très clairement.

-Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

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"G

énial", c'était très exactement l'adjectif qui était venu à l'esprit de Queenie quand elle avait découvert cet endroit et l'avait visité pour la première fois (chose qu'elle avait tenu à faire sans Jacob afin de ne pas lui donner de faux espoirs si l'endroit ne devait vraiment pas convenir). Elle n'avait aucun mal à imaginer l'apparence des lieux dès qu'ils l'auraient transformé de pied en cap, dès lors qu'ils y auraient mis leur touche personnelle. Elle était vraiment heureuse qu'ils aient si vite trouvé un local qui leur plaise à tous les deux, car à présent que ce projet de boulangerie était lancé, Queenie n'avait pas la moindre envie d'attendre, elle n'avait envie d'attendre pour rien, à vrai dire, elle n'avait fait que cela pendant beaucoup trop longtemps. Ce qu'ils faisaient maintenant, ils auraient dû l'accomplir des années auparavant, ils avaient tant de temps à rattraper, et ils n'avaient par conséquent pas de temps à perdre. On pourrait trouver cela trop précipité, sans doute, étant donné qu'ils avaient passé tant d'années éloignés l'un de l'autre, mais Queenie ne s'en faisait pas, ses sentiments pour Jacob étaient encore plus qu'évidents, et elle n'avait qu'à jeter un coup d'oeil dans sa direction pour savoir qu'il en était de même pour lui. Elle aimait lire dans ses pensées tant de sentiments à son égard, elle ne s'était jamais sentie tant aimée avant que son regard ne croise le sien, et ça, ça ne changerait jamais.

-J'ai du mal à y croire, moi aussi, avoua sincèrement Queenie, serrant plus fermement sa main dans la sienne. Parfois, je me demande quand je vais me réveiller. Mais ce n'était pas un rêve, tout ceci était plus que réel, quand bien même elle avait le sentiment que même ses rêves n'avaient jamais été aussi parfaits... encore que tout pourrait bien se gâter assez rapidement en fin de compte, pour peu qu'Adrian accueille d'un mauvais oeil la situation, et il aurait toutes les raisons de ne pas être très enthousiaste à l'idée de voir son père pour la toute première fois après avoir disparu si longtemps de sa vie. Un temps bien trop long, c'est certain. Mais elle ne voulait pas penser à cela pour l'heure, plutôt à tous les projets qu'ils allaient pouvoir réaliser ensemble, parce qu'ils étaient justement ensemble, enfin. J'ai tellement d'idées pour cet endroit, dit-elle alors, heureuse de pouvoir partager des projets si concrets avec Jacob, enfin. C'est d'accord alors, on installe la boulangerie ici ?

Ils ne devraient peut-être pas trop se précipiter, choisir d'autres endroits, être sûrs, mais Queenie n'avait pas envie d'attendre, elle se découvrait une impatience totale depuis qu'elle avait retrouvé Jacob, elle ne s'autorisait plus à attendre, jamais, pour quoi que ce soit.

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L'

enthousiasme de Jacob était tout ce que Queenie pouvait bien désirer, ça et rien de plus, et elle se demandait vraiment comment elle avait pu supporter toutes ces années sans lui et cette bonne humeur généralisée qui, la plupart du temps, le caractérisait si bien. Elle était d'un tempérament très positif, elle aussi, mais elle avait le sentiment qu'il lui manquait une certaine... lumière depuis qu'il ne faisait plus partie de sa vie. Là, tout de suite, elle ne voyait vraiment pas ce qui pourrait potentiellement gâcher son bonheur, tout était réellement parfait, et sentir que l'homme qu'elle aimait était finalement tout aussi heureux qu'elle pouvait l'être elle-même, c'était, pour ainsi dire, la cerise sur le gâteau. Elle sourit de plus belle quand Jacob assura que cet endroit était définitivement parfait et qu'il était décidé à installer la boulangerie ici. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Un rêve qui se concrétisait, voilà ce que c'était. Jacob allait bel et bien installer sa boulangerie en Grande-Bretagne, elle serait bel et bien là pour l'assister, ce serait bel et bien leur projet.

Cette pensée lui faisait un bien fou. Elle l'avait dit à l'instant, souvent, elle avait peur de se réveiller, mais certains événements, aussi concrets que pouvait l'être le chooix d'un local pour le commerce de Jacob, lui rappelait que tout ceci ne pouvait qu'être réel. Et dans la réalité, Queenie se promenait main dans la main dans la rue avec Jacob, il ne lui reprochait pas de lui avoir caché l'existence de son fils, et ils réfléchissaient ensemble à l'avenir. C'était beau, presque trop beau, mais c'était bel et bien ça. Ce fut alors que Jacob suggéra qu'ils lui trouvent un nom. Queenie n'y avait pas songé, mais oui, ça allait effectivement être indispensable. Mais quel nom choisir, alors ? Il fallait quelque chose qui les représente, quelque chose qui leur corresponde à tous les deux, qui soit à l'image de leur histoire... Queenie prit le temps de réfléchir en silence, c'était un choix important, elle ne voulait pas faire de suggestions en l'air qu'elle regretterait ensuite d'avoir faites. Le choix d'un nom, c'est toujours important, même si ça ne se faisait pas toujours à deux... Queenie regrettait terriblement, d'ailleurs, de n'avoir pu se concerter avec Jacob sur le nom d'Adrian.

-Eh bien, on pourrait lui donner nos deux noms, tout simplement, répondit-elle alors, dans un léger sourire. Après tout, Jacob avait appelé sa boulangerie d'après son nom, elle n'avait pas envie de bouleverser cela sans raison non plus, elle n'avait pas le sentiment qu'il soit nécessaire de changer le nom, d'ailleurs. Ou juste le tien, comme avant, suggéra-t-elle alors.

Pas seulement parce qu'elle ne voulait pas s'imposer... Mais parce que son nom, qui sait, peut-être qu'elle ne le porterait peut-être pas si longtemps que ça, ce nom, en fin de compte.

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A

u fond, cela n'aurait pas dérangé Queenie qu'elle choisisse seul le nom de leur établissement. Elle avait beau vouloir s'investir à cent pour cent dans ce projet, elle avait beau avoir hâte de le mener à bien, être impatiente de pouvoir enfin mener cette entreprise avec l'homme qu'elle aimait, elle considérait quand même que cet endroit serait celui de Jacob. C'était lui qui avait tout quitté pour venir la rejoindre, il était donc normal, à ses yeux, que ce nouveau commerce lui fasse honneur d'une façon ou d'une autre. Et puis, ouvrir une boulangerie, ça avait été son rêve. Il était devenu le sien comme un autre aurait autant pu le devenir, parce qu'il concernait Jacob, parce qu'il leur garantissait d'être tous les deux ensemble. Ceci dit, elle aimait quand même l'idée qu'ils choisissent le nom ensemble, ce qui signifiait donc que c'était leur projet à tous les deux, le premier vrai projet qu'ils menaient ensemble, le premier d'une longue série, avait-elle envie de croire, parce que, après tout, ils avaient encore le reste de leur vie devant eux, et ce n'était pas rien. Elle aima entendre son interlocuteur affirmer qu'ils pourraient appeler la boulangerie comme autrefois, pas parce qu'elle avait forcément envie de voir son nom évincé de l'initiative, mais parce qu'elle ne pouvait s'empêcher d'y lire autre chose, une chose qui devait rejoindre les pensées de Jacob sitôt que ce dernier reprit la parole, affirmant que garder le nom de Kowalski pouvait être une excellente chose... pour peu que ce nom ne soit pas uniquement le sien. Queenie, à ce propos, sentit son coeur cogner si fort contre sa poitrine qu'elle eut le sentiment qu'il allait s'en échapper. Elle avait certes pensé cela elle aussi, mais elle ne s'était pas attendu à ce qu'il prononce ces mots malgré tout.

-Tu me demandes de t'épouser ? demanda-t-elle alors, le regard planté dans le sien, incapable de détacher de son visage l'immense sourire qui s'étalait d'une oreille à l'autre.

C'est ce qu'elle avait envie d'interpréter, en tout cas, et au fond, est-ce que ce n'était pas logique ? Si la vie avait été mieux faite, plus simple, ils seraient après tout mariés depuis bien longtemps, tous les deux. Il ne leur avait manqué que l'occasion et le temps... Mais maintenant, ils avaient l'un et l'autre, et à vrai dire, Queenie brûlait d'envie de devenir une Kowalski. Dès l'instant où son regard s'était posé sur Jacob, elle avait su qu'elle lui appartenait, qu'elle lui appartiendrait toujours. La suite lui avait clairement donné raison. Alors tant qu'à faire, autant concrétiser tout ça, non ? Même si... Même si c'était une décision que Queenie n'envisageait pas de prendre à deux en réalité.

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Q

ueenie était plus apte que quiconque à cerner les sous-entendus derrière le moindre des propos qu'on lui adressait, pour la simple et bonne raison qu'elle pouvait lire au-delà des mots, dans l'esprit direct de ses interlocuteurs. Elle avait toujours lu en Jacob comme dans un livre ouvert, parce qu'il était plaisant de lire en lui. Il était rare de le voir traverser du moindre sentiment négatif, il était gentil, juste, optimiste... forcément, difficile de ne pas tomber sous son charme, et c'est ce qu'elle avait fait, à cent pour cent. Et aujourd'hui, comme autrefois, elle ne s'épargnait pas de lire en lui, ceci dit, les propos de son interlocuteur, cette fois, avaient résonné en elle plus fort que ses pensées. Elle osait réellement croire que sa remarque sur le nom de leur future boulangerie n'était pas anodine ou ne concernait pas même un avenir plus ou moins lointain mais dissimulait une demande bien réelle. Une demande en mariage, oui, tout simplement. Queenie en eut la certitude quand Jacob le confirma alors.

Il ajouta qu'il le lui aurait déjà demandé quand ils se fréquentaient à New York s'ils l'avaient pu, et ça, Queenie le savait bel et bien, de même qu'elle aussi aurait adoré qu'il lui pose la question, et adoré encore lui répondre oui. Sauf que, bien sûr, à ce moment-là (et à cet endroit-là, surtout), c'était impossible, et c'était bien de cela que tout avait découlé. Et pourtant, se marier était quelque chose de logique et de naturel, pour eux. Après tout, ils s'aimaient, ils avaient envie d'être ensemble, ils savaient qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Queenie avait longtemps rêvé d'épouser Jacob, quand Tina s'était mariée, elle avait été heureuse pour elle mais n'avait pu s'empêcher de l'envier, parce que elle aussi rêvait à ce grand jour, mais pour elle-même. S'avancer devant l'autel en belle robe blanche, que pourrait-elle désirer de plus ? Mais seulement avec Jacob. Et maintenant, ça y était, plus rien ne les en empêchait, Queenie pouvait devenir Madame Kowalski si elle le désirait. Comment renoncer à cela ? Elle ne savait toujours pas s'empêcher de sourire, et répondit en toute sincérité.

-J'ai toujours rêvé d'être ta femme. Et c'était le cas, et elle n'attendait que cela. Elle avait envie de vivre une vraie vie de famille, être enfin l'épouse de Jacob, pouvoir vivre heureuse en compagnie de l'homme qui serait son mari et de leur fils. Leur fils, justement... Queenie déposa ses lèvres sur celles de Jacob. C'est oui, affirma-t-elle alors, comme si elle aurait pu être capable de répondre quoi que ce soit d'autre. Inconcevable. Mais je veux en parler à Adrian avant.

Adrian qui allait déjà devoir apprendre qui était son père et accepter son retour dans leur vie. Mais elle ne pouvait pas envisager d'épouser le père si cela revenait à perdre le fils.

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Q

ueenie se sentait totalement partagée. Elle avait envie, oui, de faire les choses bien, dans les règles, d'agir au mieux afin de ne pas trop perturber Adrian, qui le serait déjà bien assez avec toutes les informations qu'il allait devoir accumuler. Mais d'un autre côté, elle n'avait pas envie, non, d'attendre trop longtemps. C'est vrai, elle ne devrait pas se montrer si impatiente, après tout, rien ne pressait, à présent, elle n'était pas obliger de trop accélérer les choses... Oui... Sauf que justement, elle attendait depuis si longtemps de retrouver Jacob qu'elle avait envie de rattraper ces seize ans passés loin de lui le plus vite possible. Il lui demandait d'être sa femme, et maintenant que cette demande était formulée, elle se sentait bien incapable de patienter sagement, elle voulait porter le nom de Kowalski... Elle voulait tout en même temps, en réalité. Elle voulait être la femme de Jacob, elle voulait qu'il reconnaisse son fils, et elle voulait que son fils reconnaisse son père, elle voulait que ses rêves de famille se réalisent instantanément. Sauf que ce n'était pas si simple... Elle l'aurait peut-être, sa famille unie, mais pour ce faire, il fallait qu'elle accepte de ronger un peu son frein. Mais c'était difficile, si difficile...

-Oui, répondit-elle dans un sourire quand Jacob, pour la rassurer, affirma qu'ils feraient les choses dans l'ordre. Elle l'espérait, oui. Bon, en soi, ils n'avaient rien fait dans l'ordre pour commencer, non, puisque leur histoire chaotique n'avait absolument rien d'ordonnée, rien du tout, mais justement, c'était sûrement l'occasion de se rattraper... Je sais qu'on a du temps, et qu'il faut qu'on prenne du temps, mais... Elle marqua une légère pause. On a tellement attendu déjà...

Mais en même temps, c'était de sa faute. Toutes ces années qu'ils avaient perdues, elle en était responsable, et si, à présent, ils devaient prendre sur eux et s'armer de patience, c'était encore à cause d'elle, parce que ses silences et sa décision de partir avaient fait de Jacob un inconnu aux yeux de son fils et réciproquement. Elle ne pouvait pas se plaindre de devoir attendre, puisque c'était totalement de sa faute, mais c'était plus fort qu'elle, malgré tout.

-Si ça ne tenait qu'à moi, je trouverais un moyen pour qu'on puisse se marier dans la minute.

Mais bien sûr, c'était hors de question. La pilule allait déjà être suffisamment difficile à avaler pour son fils, qui allait découvrir en peu de temps qui était son père et la place qu'il avait repris en peu de temps dans la vie de sa mère. Forcément, elle se voyait mal lui annoncer dans la foulée qu'elle se serait mariée dans son dos... N'empêche, elle avait trop envie de lui dire oui officiellement, de se faire passer la bague au doigt.

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C'

est vrai que c’était tentant, l’idée d’envoyer balader la raison et tout le reste pour aller se marier aussi vite que possible et devenir madame Kowalski, mais il fallait qu’ils se montrent plus raisonnables que cela, aussi bien l’un que l’autre. Une attitude à ce point spontanée serait source de regret plus tard. Et puis, quitte à épouser Jacob, elle voulait faire les choses bien. Elle voulait porter une belle robe blanche, digne d’une princesse, elle voulait que tous ce qu’elle aimait soient présents, les Dragonneau au grand complet, bien sûr, mais Adrian, surtout. Elle voulait pouvoir s’avancer jusqu’à l’autel sous son regard bienveillant. Elle ne serait pas capable d’épouser Jacob si son fils ne devait pas apprécier cette union. Elle l’aimait beaucoup trop pour courir le risque de tout gâcher… Elle voulait que ce mariage soit un nouveau pas dans l’union de leur famille, une famille qui saurait réellement être heureuse et enterrer le passé une bonne fois pour toutes. Oui, il était indispensable qu’elle se marie en présence de leur fils. Leur fils… entendre Jacob parler d’Adrian comme de « notre fils », ça lui faisait chaud au cœur. Elle était si soulagée qu’il sache tout et qu’il le vive si bien, cela l’encourageait à penser qu’avec du temps et des efforts de la part de tous, ils pourraient former une vraie famille. Les deux hommes de sa vie, c’était tout ce qu’elle avait toujours espéré. Oui, il fallait qu’ils prennent leur temps, bien sûr, qu’ils fassent les choses bien, tout simplement. Quand Adrian serait au courant, et surtout, quand il aurait encaissé la situation, il lui ferait une demande un peu plus officielle (même si ce n’était pas forcément nécessaire), et ils pourraient vivre leur idylle le plus officiellement du monde, et avec grand bonheur. Elle adorait tant Jacob, si elle avait pu avoir le moindre doute, cette conversation le lui confirmerait, il était toujours le même, et en tant que lui-même, il était son idéal, elle était tout simplement folle de lui.

-Tu es décidément parfait, dit-elle en le regardant dans le blanc des yeux, un sourire radieux aux lèvres. Il n’y avait pas à se demander pourquoi elle n’avait jamais trouvé d’autre homme, n’était jamais retombée amoureuse après lui. Il incarnait tout ce qu’elle aimait et désirait, jamais qui que ce soit d’autre n’aurait pu soutenir la comparaison avec lui tant il était… exceptionnel. Elle était chanceuse de l’avoir retrouvée, et plus encore qu’il tienne encore à elle comme au premier jour, en fin de compte. Elle déposa ses lèvres sur les siennes. C’était si agréable, de pouvoir l’embrasser sans plus se poser la moindre question. Je t’aime tellement.

Et ces mots venaient du cœur. Enfin, elle pouvait les dire tout son content, et pour le nombre d’années où elle n’avait pas pu les prononcer, elle était trop heureuse de ne plus avoir à s’abstenir. Grâce à lui, tout semblait beaucoup plus beau, bien plus radieux.

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Q

ueenie ne pensait pas que Jacob puisse l'aimer plus encore qu'elle l'aimait pour sa part tant ses sentiments à son adresse étaient forts et indéfectibles, mais elle aimait penser que, par contre, ils s'aimaient autant l'un que l'autre, et c'était en soi quelque chose de beau, et qu'elle adorait. Leurs sentiments avaient survécu au temps, à la distance, aux interdits et aux mensonges, et maintenant, ils pouvaient se faire les mêmes déclarations qu'il y a des années de cela, et le penser plus fort encore, et le mieux, dans tout ça, c'est que ces sentiments, ils pouvaient maintenant les exposer à la vue de tous sans craindre le regard ou le jugement des autres. La situation était tout bonnement parfaite. Elle se sentait heureuse, incroyablement heureuse, comme elle ne l'avait plus été depuis longtemps. Il y a quelques mois, elle était seule à New York, son fils lui manquait, elle ne pensait plus jamais revoir l'homme qu'elle aimait. Mais maintenant, elle était là, avec Jacob, et elle avait retrouvé Adrian. Ce n'était pas complètement un rêve devenu réalité, parce qu'il y avait encore beaucoup de problèmes non résolus dans l'histoire, mais difficile de ne pas se montrer considérablement optimiste en ce genre de circonstances.

-Si, je le sais, répondit-elle avec un grand sourire. Oui, elle le savait, parce qu'elle lisait dans ses pensées (elle devrait peut-être s'en abstenir, mais ses pensées étaient beaucoup trop agréables à lire - et puis, elle ne le contrôlait pas vraiment), et ses pensées traduisaient un sincère bonheur, vraiment, qui faisait totalement écho au sien. La vie n'avait jamais été aussi douce, n'avait jamais eu autant de saveur qu'en cet instant, et ça lui faisait du bien. Et j'adore ça, ajouta-t-elle, rayonnante.

Ce qui était on ne peut plus vrai, elle était complètement accro à son bonheur. C'était comme une drogue douce, une addiction, et elle ferait tout son possible pour ne jamais s'en défaire. Perdre ce sourire, ce bonheur, cette présence, ça lui ferait un mal fou, vraiment.

-Je ferai tout ce qu'il faut pour que tu sois toujours heureux, assura-t-elle en souriant. Ce qui était une vraie promesse, et une promesse égoïste en réalité, car elle avait besoin qu'il se sente bien pour se sentir bien. Mais dans tous les cas, elle lui devait bien ça, pour toute la peine qu'elle avait causé, pour tout le mal qu'elle avait fait, pour toutes les erreurs qu'elle avait commises. Je ne veux plus jamais te rendre malheureux.

Et ça, c'était une promesse qu'elle se faisait à elle-même. Elle était heureuse, mais aujourd'hui, elle songeait qu'ils auraient pu l'être depuis bien longtemps. Il était inutile de ressasser cela, mais c'était forcément plus fort qu'elle.

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A

u fond, Queenie n'avait jamais voulu que le bonheur des personnes qu'elle aimait, elle s'y était souvent mal prise, mais son intention avait toujours été la même. Quand elle avait quitté Jacob, ça lui avait brisé le coeur, et elle avait senti le sien se briser tout en même temps, elle avait eu conscience de le faire souffrir, parce que ses pensées le trahissaient très largement, mais elle avait cru malgré tout que c'était pour son bien, qu'il s'en remettrait, qu'il trouverait une autre femme, avec qui il pourrait construire une vraie histoire, sans crainte ni interdits, auprès d'une femme qui ne devrait pas le cacher aux yeux des autres, avec qui il pourrait fonder une famille... elle avait pensé que c'était le mieux pour lui, tout comme elle avait pensé au bonheur d'Adrian, cet enfant qui vivrait dans l'illégalité la plus totale si l'on devait découvrir qu'il était le père de son fils. Elle avait agi en son âme et conscience avec, en ligne de mire, ce bonheur qu'elle leur avait ôté au moment de penser leur donner. A présent, elle devait bien assumer ses erreurs. Elle faisait tout pour rendre à ses proches leur bonheur dérobé, mais elle n'était pas certaine qu'ils soient tous compatibles. Ceci dit, elle était fière d'avoir su rendre le bonheur à Jacob, il rayonnait, et elle aussi, juste parce qu'ils étaient ensemble, c'était la plus belle chose qu'elle pouvait considérer, mais elle savait qu'il n'en serait pas de même avec Adrian. Jaco, quand il affirmait qu'il ne serait plus jamais malheureux tant qu'il serait à ses côtés, était de toute évidence d'une sincérité confondante, et Queenie savait qu'elle avait une responsabilité : celle de lui donner raison, elle devait être digne de la confiance qu'il plaçait dans leurs sentiments. Car si elle était convaincue de ne pouvoir qu'être heureuse aux côtés de son fiancé, elle savait aussi qu'elle pouvait avoir une vraie propension à rendre les gens malheureux, même si c'était accidentellement.

-Alors tant mieux, ça durera toute ta vie, assura-t-elle en toute confiance, parce que c'était vrai. Elle avait commis par deux fois l'erreur de le laisser lui échapper, jamais elle ne la commettrais à nouveau. Elle lui consacrait sa vie entière sans l'ombre d'une hésitation, et elle espérait qu'Adrian, lui aussi, approuverait et comprendrait. Je t'emmène boire un verre ? proposa-t-elle ensuite alors qu'ils approchaient des Trois-Balais, on pourra discuter des détails de notre futur mariage, comme ça.

Ce n'est pas parce qu'ils devaient attendre de faire les choses dans les règles avant d'officialiser tout ça qu'ils ne pouvaient pas rêver un peu tous les deux, au contraire, c'était l'occasion ou jamais, tant que rien n'était concret.

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A

C’était si agréable que de pouvoir partager n’importe quel moment du quotidien avec Jacob, Queenie ne s’en lassait définitivement pas. La dynamique dans laquelle ils étaient engagés était particulière, elle ne pouvait pas le nier, mais elle lui plaisait à plus d’un titre, au-delà même de ce qu’elle pourrait bien montrer à son interlocuteur. Ils ne faisaient rien dans l’ordre, c’est une certitude, mais cet avalanche d’informations et d’expériences différentes n’avait au final rien de déplaisant, c’était même tout l’inverse. Ils apprenaient à se redécouvrir, à se séduire encore et encore, comme s’ils se rencontraient pour la toute première fois, et en même temps, étaient parents d’un même enfant (qui n’était plus vraiment un enfant, vu son âge), parlaient de se marier, allaient monter leur commerce ensemble, c’était sans doute beaucoup trop pour deux anciens amants qui se retrouvaient à peine, mais à quoi bon réfléchir plus avant ? Dans leur histoire, tout avait toujours été on ne peut plus évident faute d’être simple. Leurs sentiments n’avaient pas attendu un nombre considérable d’années pour mûrir, il leur avait fallu une fraction de seconde pour tomber sous le charme l’un de l’autre, à peine plus pour s’apprivoiser… et c’était un sentiment constant, ses sentiments allaient toujours grandissants, quoi qu’il puisse arriver, et lire dans l’esprit de Jacob, c’était comme inspirer un grand bol de gentillesse, d’infinie humanité, l’avoir avec lui était un don.. Alors oui, bref, elle s’égarait sans doute, mais elle n’allait clairement pas s’épargner la moindre occasion de passer du temps avec Jacob à présent, surtout qu’ils en avaient énormément à rattraper tous les deux. Sans hésitation, ils prirent donc place aux Trois-Balais, où Jacob lui demanda ce qu’elle lui recommandait. Queenie sourit, elle savait que Jacob ne voulait jamais manquer la moindre occasion de s’imprégner de la culture magique, et loin d’elle l’intention de l’en priver.

-Eh bien… Elle adressa un regard attentif à la carte, par habitude, elle prenait toujours la même chose, elle ne faisait plus forcément attention. Si tu n’en a jamais goûté, je te conseille la bièraubeurre. C’est plus ou moins la spécialité locale. Et ça fait pas de mal, par ce temps.

Et pour la peine, elle en prendrait bien une, elle aussi, ça faisait une bonne éternité qu’elle n’en avait plus bu pour sa part, ça ne lui ferait pas de mal de se rappeler le goût de cette boisson si particulière.

-Tu auras l’occasion de goûter à toute la carte quand on sera installés, ajouta-t-elle en souriant.

Ce ne serait d’ailleurs pas forcément une mauvaise idée d’envisager un partenariat avec les commerces voisins, songeait-elle en même temps qu’elle parlait. Son esprit fourmillait d’idée, mais elle ne voulait pas mettre la charrue avant les hyppogriffes, elle voulait pour l’instant profiter du moment présent, même si se projeter dans le moment présent ne manquait pas d’être diablement plaisant également, surtout quand ce futur comprenait son futur mari et leur fils… et dire qu’elle avait longtemps renoncé à de si belles perspectives ! La preuve que renoncer est une erreur.

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C'

est sûr, une fois que leur commerce sur les rails, ils n'auraient sans doute que peu de temps pour aller boire un verre au pub du coin, et Queenie en avait bien conscience. Elle se souvenait bien des heures que Jacob accumulait dans sa boulangerie, à l'époque où ils étaient ensemble. Il n'était pas rare qu'il rentre très tard et reparte bien trop tôt. Il s'investissait à cent pour cent dans son négoce, pas seulement parce qu'il avait du succès mais parce qu'il était passionné... et c'était bien parce que Queenie ressentait cette passion qu'il ne lui était jamais venu à l'esprit de le lui reprocher (et qu'elle n'avait osé lui demander de renoncer à quelque chose qui comptait à ce point pour lui pour elle ou pour leur futur enfant). Par ailleurs, elle aurait encore moins de raison de le faire, à présent, puisqu'ils travailleraient ensemble, ils seraient constamment ensemble. Et ça, franchement, ça lui plaisait plus qu'il n'est concevable de le dire. Ceci dit, elle ne pensait pas que ça les empêcherait de savourer une bonne bièraubeurre de temps à autre, juste tous les deux, juste pour le plaisir de se détendre un peu. Oh, comme elle avait hâte que s'installe entre eux ce genre de routine ô combien plaisante ! Elle touchait du doigt son bonheur. Et elle était impatiente de pouvoir le vivre pleinement. Sans limites et sans contraintes. Bientôt. En attendant, le moment présent était bien loin d'être désagréable pour sa part, et Queenie n'avait aucun mal à en profiter pleinement, ravie de pouvoir tout simplement passer du temps avec l'homme qu'elle aimait et qu'elle avait si longtemps perdu, à lui faire découvrir ce qu'il ne connaissait pas encore du monde magique, la tête pleine de projets. Elle sourit quand Jacob commenta sa boisson. Elle retenait mentalement tout ce qu'il aimait, chaque occasion de lui faire plaisir était précieuse à ses yeux.

-J'étais sûre que tu aimerais, affirma-t-elle avec un sourire. On pourrait peut-être réserver un espace salon de thé, dans la boulangerie, qu'est-ce que tu en dis ? Ce serait pas pour faire concurrence, mais on pourrait proposer de la bièraubeurre... et je suis sûre que les No-Majs ont plein de boissons qu'on n'a pas l'habitude de boire. Ou pas, en fait, mais qui sait. En plus, le service, je connais ça comme ma poche, maintenant.

Et en soi, ça ne lui déplaisait pas. Bon, le local qui allait être le leur n'était pas non plus très grand, ils n'auraient l'occasion que d'y mettre quelques tables, mais ça donnerait peut-être aux lieux un aspect convivial. Et ça permettrait à Queenie de se rendre d'autant plus utile, ce qui à ses yeux ne serait pas du tout du luxe.

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ueenie se sentait heureuse comme jamais, parce que pour la première fois depuis longtemps, elle avait de vrais projets, de vraies perspectives d'avenir. C'était triste à dire, sans doute, mais toutes ces années, Queenie n'avait eu que faire de son avenir. Elle n'avait pas de perspective, qu'elles soient sentimentales ou professionnelles, tout ce qui l'intéressait, c'était l'avenir qu'elle pourrait offrir à son fils, rien d'autre n'avait compté. Aujourd'hui, bien sûr, Adrian continuait de passer avant tout le reste, mais elle se rappelait ce que cela faisait de vivre pour elle-même, d'avoir des rêves et des projets. Et c'était terriblement agréable. Elle n'avait qu'à fermer les yeux pour avoir une vision très claire de ce à quoi ressemblerait leur boulangerie, qui petit à petit prenait des allures de salon de thé. Un endroit à leur image, convivial, donc, et gourmet. Est-ce que ce n'était pas franchement prometteur ? Si, à ses yeux, ça l'était totalement. Et tout devenait si concret à l'instant où ils en parlaient tous les deux. Et comme bien souvent, ils étaient sur la même longueur d'ondes tous les deux, ils avaient la même vision des choses. Queenie était bien placée pour savoir que son interlocuteur ne cautionnait pas ses idées pour lui faire plaisir, son enthousiasme était réel, et il n'avait pas son pareil pour rebondir sur ses idées avec le plus grand naturel. C'était une effusion d'idées, et ils n'en étaient qu'à la genèse de leur projet. Dès lors qu'il prendrait totalement forme, cet endroit serait parfait. A l'image des sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, en fin de compte, et qui étaient le moteur de ce grand projet.

-Tu as toujours le même sens du commerce, répondit-elle dans un sourire. Ce qui était vrai. Jacob était un vendeur-né, à cause de son naturel avenant et profondément sympathique, mais pas que, son esprit fourmillait toujours d'idées originales et judicieuses. En l'occurrence, elle trouvait vraiment que son idée de partenariat était parfaite. D'accord, elle n'était pas forcément objective, mais elle pensait l'être assez pour ne pas minimiser les vraies atouts de son fiancé (son fiancé... elle adorait vraiment pouvoir le considérer ainsi). C'est une très bonne idée, assura-t-elle dans un sourire. Oui, c'était une bonne idée. Dans tous les cas, pour mieux s'intégrer, surtout que Jacob était un moldu, et l'air de rien, même si c'était malheureux, ça pouvait un peu compliquer les choses. Même si on finira forcément par faire concurrence à tous les commerçants du village, on n'y peut rien.

C'était de la fausse prétention, bien sûr, elle savait bien que ce n'était pas si simple (et encore, elle n'avait pas la moindre idée des difficultés qu'ils rencontreraient), mais mieux valait être optimistes.

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ueenie ne put s'empêcher de sourire, aux anges, quand Jacob affirma qu'il aimait sa façon de penser. Il n'avait pas forcément besoin de le lui dire, elle le savait, parce qu'elle avait accès, quoi qu'il en soit, à la moindre de ses pensées. Et après tout, c'était ça qui les avait réunis en premier lieu. S'ils s'étaient si bien entendus d'office, c'était que leurs manières de voir la vie n'était que par trop compatibles : ils possédaient le même optimisme, la même gentillesse naturelle, la même foi en la nature humaine. D'accord, ça n'avait pas suffi, à l'époque, à ce qu'elle reste auprès de lui. Mais elle était là, à présent, et lui aussi. Ils revoyaient l'avenir ensemble, ils regardaient dans la même direction, et quand ils parlaient de leur projet commun, rien semblait ne pouvoir les arrêter. Queenie aimait vraiment se redécouvrir une telle complicité avec son interlocuteur. Non pas qu'elle ait pu l'oublier, mais elle avait le sentiment que le lien fort et puissant qui les avait d'office attachés l'un à l'autre, loin d'avoir diminué, n'avait fait qu'augmenter au fil du temps. Elle était aux anges et folle amoureuse de lui, et elle savait que c'était réciproque. L'amour qu'il savait lui porter encore, même après tout ce temps, était le plus beau cadeau qu'il pouvait lui faire. Le deuxième plus beau cadeau, après Adrian, cela va sans dire.

Quand il lui déclara l'aimer, l'aimer tellement, elle se sentit d'autant plus heureuse... Elle le savait bien sûr, mais elle adorait l'entendre. Et elle espérait bien qu'il ne se priverait jamais de le lui dire, car c'était très clairement les plus beaux mots qu'elle pouvait entendre. Avant de lui répondre quoi que ce soit, la jeune femme approcha son visage de celui de son fiancé et déposa tendrement ses lèvres sur les siennes... Pour des moments d'intense bonheur comme celui-là, elle ne changerait rien à sa situation. C'est sûr, elle n'était pas complètement idéale, par certains aspects, mais dans des instants comme celui-ci, elle avait simplement le sentiment d'être à sa place.

-Moi aussi, répondit-elle une fois ses lèvres détachées des siennes, le regard pétillant. Elle se sentait vraiment aux anges en cet instant. Je crois que j'ai jamais été aussi heureuse.

Même dans les premiers temps de leur histoire. Pourtant, ils s'exposaient sans doute à moins d'ennuis directs à l'époque, mais ses perspectives étaient beaucoup plus limitées. Là, elle avait le sentiment que rien ne lui était impossible, absolument rien. Leur boulangerie serait un succès, Adrian finirait par accepter son père, ils reprendraient où ils seraient arrêtées. Et tout serait vraiment parfait. Oui, Jacob avait raison, elle était une indécrottable optimiste.

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