Je le dis tout net, je suis extrêmement fier de mon sang et de ma naissance. Qui, en même temps, ne le serait pas à ma place ? Je suis issue de la célébrissime et noble lignée des Black, et c'est quelque chose dont je suis fière et que je porte sur moi avec orgueil. Mes parents ont mis au monde trois filles, je suis la première née d'entre elles, et à ce titre, j'ai toujours considéré que mes cadettes, Charis et Cedrella, me devaient le respect. Je vous l'avoue, je les ai bien souvent menées par le bout du nez, à jouer les petits chefs, tout simplement parce que je le pouvais... alors pourquoi m'en empêcher ? J'ai mené auprès d'elles une enfance raisonnablement heureuse. Nous avons toutes trois été instruites de la même manière, par un précepteur particulier qui nous a appris toutes les règles de la bienséance, ô combien fondamentales pour quiconque escompterait faire son nid dans la haute société. Et c'était mon cas. Assidue, j'ai rapidement fait mes preuves, même si, imbue de moi-même, je n'appréciais pas que l'on me corrige.

Quand j'eus dépassé l'âge de onze ans, on me scolarisa à l'école de sorcellerie Poudlard où, comme tous mes ancêtres avant moi, je fus envoyée à Serpentard. J'ai aimé cette école, même si j'ai trouvé certains de nos professeurs trop laxistes, j'étais une élève disciplinée et intelligente, et une vraie meneuse de groupe au sein du cercle d'amis que je m'étais constitué. Malgré tout, j'avais hâte de quitter l'école et de mener enfin ma vie d'adulte, de me mêler à la haute société des sangs purs. Trois ans après la fin de mes études, on me maria à Harfang Londubat. J'ai beaucoup de respect pour mon mari, mais je le trouve... mou... Je n'ai de cesse de penser que si les affaires familiales se portent au mieux, ce n'est pas grâce à lui mais grâce à moi, parce que je les contrôle d'une main de maître. Notre mariage est un mariage sans amour, mais cela nous va ma foi très bien. Peu après nos noces, j'ai donné naissance à notre première et unique enfant : Augusta, notre fille, que je cherche à éduquer selon nos principes, mais qui se révèle être une insupportable forte tête. Au-delà d'insupportable, même. Mais je ne désespère pas de la conduire sur le droit chemin.

Moi, en attendant, je sais quoi faire pour le bien de la famille et pour le bien des sorciers de façon générale. Ce n'est pas pour rien que j'ai rejoint, en même temps que ma soeur Charis (pourquoi est-ce que je ne parle plus de Cedrella ? C'est bien simple, elle n'existe plus pour moi, rien ne pourrait excuser sa fugue et ses fiançailles avec Septimus Weasley), le cercle des mangemorts. Et je compte y faire mes preuves en bonne et due forme, avec toute la détermination et la volonté que ce titre exige.