Augusta est née chanceuse, au sens où elle est née avec une cuillère en argent dans la bouche. Issue d'une famille de sangs purs riche et respectée, elle n'était même pas née que son avenir était déjà tout tracé. On ferait d'elle une parfaite petite aristocrate, plus tard une parfaite petite épouse, puis une parfaite mère de famille, qui mettrait un point d'honneur à perpétrer les valeurs des sorciers dignes de l'être selon a mentalité familiale. C'est sûr que ça peut sembler absurde d'un point de vue extérieur. Mais quand on est né dans ce contexte, quand on a toujours été éduqué de cette façon, il n'est pas si simple,en fin de compte, de se raisonner, de se rendre compte que quelque chose cloche.

Augusta est née dans un foyer sans amour. Oh, elle suppose que ses parents l'aiment, à leur manière bien à eux, mais entre un père abandonniste et une mère trop stricte, ce n'est pas quelque chose qui saute aux yeux. Et même si l'on doit admettre que ses parents l'aimaient à leur manière, ils ne s'aimaient pas l'un et l'autre, et sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, c'était un point important, qui allait conditionner son caractère. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, ses parents se sont toujours méprisés. Mais dans l'innocence de l'enfance, elle ne s'en rendait pas compte. Elle portait sur ses parents un regard très différent par rapport à ce qu'il en est à ce jour. Elle admirait sa mère. Pour elle, elle était la plus belle, la plus forte, la plus intelligente, la plus digne. Dans son enfance, rien ne l'aurait rendu plus heureuse que de lui ressembler. Quant à son père, il n'a jamais été très présent, mais à l'origine, elle ne lui en voulait pas pour ça. Il était occupé, ce n'était pas son rôle de prendre soin d'elle... alors elle cherchait à attirer son attention, et s'en contenter. Elle ne se rendait pas compte de tout ce qu'il y avait de dysfonctionnel dans sa famille. Elle, elle écoutait religieusement les leçons de ses précepteurs, elle était l'enfant la plus fière du monde au moment de prendre conscience de ses pouvoirs. Et... voilà.

Les choses auraient très bien pu continuer de cette manière. Mais quelque chose changea lors de son entrée à Poudlard. Déjà, le choixpeau magique, et sans hésiter, l'a envoyée à Gryffondor. Augusta vécut sa répartition comme une punition, quelque chose de violent et d'injuste. Tout le monde, dans sa famille, allait à Serpentard, et elle, elle n'allait pas seulement dans une autre maison, mais la maison ennemie par excellence. Honteuse tout d'abord, encore plus au moment d'annoncer la nouvelle à ses parents, ce sentiment est bien loin derrière elle maintenant.

Car à Gryffondor, elle s'est fait de nombreux amis, tous exceptionnels. Réticente d'abord, elle a fini par oublier de l'être tant elle s'est vite senti acceptée et elle-même auprès des rouge et or. Elle ressentait son intégration à Poudlard comme une sorte de second souffle. Délivré du carcan familial, elle prenait conscience des nombreux préconçus ridicules qui avait été les siens. Eloignée de ses parents, et l'adolescence aidant, elle fit aussi tomber Harfang et Callidora de leur piédestal. Les défauts de ses parents leur sautaient au visage, et sa relation avec elle ne fit alors que s'étioler d'année en année. Elle aime toujours ses parents, mais elle ne les supporte plus, et les prises de tête entre eux sont devenues chose récurrente. Et ce n'est certainement pas l'arrivée prochaine d'un petit frère ou d'une petite soeur qui va améliorer la situation.

Tant qu'elle est à Poudlard, tout va bien pour Augusta. Elle n'est pas une élève exceptionnelle, d'ailleurs, elle a complètement foiré ses BUSE en sortilèges, mais elle s'en sort à peu près, et surtout, elle se sent bien entourée. Maintenant, elle n'attend plus que de voler de ses propres ailes, le plus loin possible de sa famille de cinglés.