Depuis ma dernière conversation avec Melody, je m’étais donnée comme objectif de sortir de cet état comateux. Depuis le départ de Sébastian, ma vie s’était résumée à attendre. Attendre quoi ? Attendre que le temps passe tout simplement. Je n’avais plus gout à rien, mais je devais sortir de ce cercle vicieux qui ne faisait que m’enfoncer un peu plus. Après tout Sebastian était parti sans même se retourner, sans donner la moindre explication. Plus que la perte de mon ami, j’étais empli d’une colère, d’un sentiment de trahison qui pour le moment ne se traduisait uniquement par cette léthargie surprenante. Jamais je n’aurais cru cela pour la fille active et rebelle que j’ai toujours été.

En revanche, si il y avait bien un trait de caractère qui n’avait pas disparu était le fait d’être têtu. Je ne comptais pas rester sans la moindre explication de la part de Sebastian. Il me devait des explications, j’en avais le droit. J’avais mis plusieurs heures à écrire cette lettre ne cessant de la recommencer encore et encore pour trouver le bon ton. Je voulais qu’il me sente en colère mais je voulais aussi qu’il me parle. L’équilibre était loin d’être aisé.

Je cachetais avec de la cire et j’enfilais ma cap et mon écharpe. Bien que nous étions en avril, je trouvais qu’il faisait encore froid et j’avais de porter cette écharpe au couleur de ma maison. Mes cheveux lâchent, je les laissais protéger mes oreilles. Direction la volière, je quittais la tour des Gryffondors d’un pas rapide. Je me dépêchais car je n’avais pas envie de m’attarder dehors et surtout je ne voulais pas être arrêter par qui que ce soit. J’essayais de redevenir ce que j’avais pu être avant, c’était vrai, pour autant, je n’avais toujours pas envie de parler.

Sans encombre, je me trouvais finalement en bas des marches de la volière que je montais à présent à pas rapide. Lorsque je fis mon entrée, j’eu un mouvement d’arrêt et je ne pu m’empêcher un regard noir. Je savais qui j’avais en face de moi. William Black, l’ami de la meurtrière de Morgan. Même si le procès avait innocenté cette folle de blonde, je la considérais toujours comme la responsable de sa mort. Face à ce brun, je réalisais que mon désir de vengeance était toujours présent. Méfiante, je fis plusieurs pas vers ma chouette. Nerveusement, je fixais la lettre. Sans doute trop fortement, elle me pinça le doigt ce qui me fit avoir un petit cri de douleur en reculant d’un pas. Mon regard noir était désormais vers ma chouette. Prenant une grande inspiration, je regardais William tout en me serrant le doigt. « Tu attends quelque chose ? » dis-je avec une légère voix colérique. J’étais du genre caractériel.

Je savais que j’avais un caractère de cochon. J’étais rancunière et impulsive et je reconnaissais volontiers que parfois que me gâchais un peu la vie. Mais j’étais aussi trop fière pour accepter de changer. Oui, j’ai un caractère de cochon. Je n’avais toujours pas vraiment fait le deuil de mon ami pour qui la blonde avait été accusée de meurtre. Cela expliquait mon agressivité envers ce garçon que je ne connaissais en réalité pas vraiment. Je n’avais jamais compris leur intégration dans l’école comme si de rien n’était. Je trouvais qu’il y avait quelque chose de louche mais je n’avais aucun moyen d’en savoir plus. Il fut un temps, je m’étais donnée comme objectif de découvrir les secrets en question. Mais les problèmes qu’avait connus la guilde m’avaient coupé dans mon élan.

Je n’arrivais pas bien à cerner le brin à la cicatrice bizarre. Alors que je me massais la main, je ne le quittais pas du regard. Il y avait quelque chose de très troublant de ne pas arriver à cerner une personne cependant, je ressentais une certaine tristesse mêlée à de la lassitude en l’observant. La similitude avec mon propre état d’esprit m’interpela. « Cela marche vraiment ? » demandais-je avec sincérité. Je me surprenais moi même à avoir adoucis ma voix. Je me demandais soudainement si il avait la solution. Je n’étais pas contre l’envie d’essayer d’avancer moi aussi. Il continua finalement en me demandant si cela allait mon doigt.

Je posais mon regard sur mon fameux doigt et fit une légère grimace. « Rien de grave, cela me lance juste et j’aurais sans doute un bleu. Mais j'ai connu pire. » J’eu un hochement d’épaule en continuant à masser mon doigt. J’eu un dernier regard noir à ma chouette à qui je finis par tirer la langue avant de regarder à nouveau William. « Excuse moi de ma question sans doute indiscrète mais d’où vient ta cicatrice au front ? » J’avais conscience que ma question était déplacée au vu de notre relation vraiment peu évoluée mais je n’étais pas du genre à m’embarrasser de ce genre de code.

A l’absence de réponse de la part de ce cher William, je compris que cette réflexion ne devait pas être suffisamment satisfaisante. Cela ne m’étonnait pas vraiment. Je savais qu’il n’était pas facile de trouve un endroit pour correctement réfléchir. « Moi pour réfléchir, je préfère aller près du lac. Le calme qui y règne est vraiment apaisant et propice à la réflexion. » Réflexion qui m’obsédait d’ailleurs à propos du départ de Sébastian. Je savais que son départ n’était pas normal. Et je comptais bien connaître la raison de ce départ. Et mon intuition me disait que c’était en lien avec cette bande d’inconnu arrivé au cours des années précédentes. Mais pour confirmer mon intuition je devais me montrer plus amicale avec eux. Je devais cependant faire également attention à ne pas trop me montrer amicale d’un coup. Je ne voulais pas qu’il trouve cela louche ce qui serait le cas si je me montrais trop mielleuse.

A la question sur sa cicatrice, il me répondit que c’était le résultat d’un sort quand il était petit. « Sérieusement ? » Ne pu-je m’empêcher de répondre avec un léger rire moqueur. « Cela devait quand même être assez violent pour que cela te laisse une telle cicatrice. » Et cette fois-ci j’étais plus sérieuse car c’était clairement ce que je pensais. Cela ne devais pas être anodin un sort laissant un cicatrice qui était sans aucun doute aussi profonde. « Mais tu viens d’où en faite ? Enfin, vous venez d’où ? Car je me suis toujours posée la question. » Et je n’avais jamais été convaincue par l’excuse officielle. Je croisais les bras en ne le quittant pas du regard. Je ne savais pas vers quoi j’allais mais il allait découvrir un trait de mon caractère qui était une curiosité maladive.

Je sentais qu’il n’avait pas spécialement envie d’en parler et c’était propre à une personne ayant un secret. Je ne pouvais pas lui en vouloir. « Désolé de te poser ces questions. » dis-je avec un léger soupire avant de reprendre. « C’est juste que votre arrivée à coïncider avec beaucoup de chamboulement dans ma vie. La mort d’un ami à moi comme tu le sais, la disparition de mon meilleur ami. » Je fins une pause en baissant le regard. « Tu es pas sans savoir que j’ai tendance à vous avoir rendu responsable de tout cela, notamment cette folle de serdaigle. » Fallait pas non plus demander à ce que je sois trop gentille non plus. « On m’a conseillé d’essayer de mieux vous connaître afin de faire disparaître cette rancune qui a tendance à me bouffe. » D’une certaine manière, je me montrais avec une grande surprise sincère, mais je me disais que la meilleure des approches était d’être sincère sur les fondations de ce que je disais. Je ne savais pas comment il allait réagir mais je reposais mon regard sur lui pour l’observer.

Un trait connu chez moi était l’obstination. Je n’étais pas du genre à abandonner surtout lorsque je suis persuadée de quelque chose. Mes questions étaient rapprochés et une part de moi s’en voulait d’être aussi pressente. Je me devais d’être un peu moins invasive si je voulais obtenir quelque chose de William. Même si bon, je savais plus ou moins que c’était une chose impossible. Après tout, ces nouveaux avaient toujours fait bande à part. Ce considéraient-ils mieux que nous ? Peut être, j’en avais pas la preuve. Mais si je laissais mon imagination s’emballer, je considérais que c’était pour mieux cacher un secret. J’avais donc finalement laissé place à l’honnêteté pour lui faire comprendre que ma curiosité n’était pas totalement malsaine mais résulter d’inquiétude. Et c’était vrai car derrière mon désir de vengeance se cachait une peur de tout ce qu’il se passait depuis que ces derniers étaient arrivés ici.

Il m’assura n’avoir rien avoir avec ce qu’il se passait, les morts, les disparitions. Je faisais au mieux de cacher une moue une contrariété car pour moi c’était absolument faux. Il n’y avait pas de hasard que ces évènements concordent avec l’arrivée à Poudlard de ces derniers. « Je vois. » dis-je simplement en haussant les épaules et en reposant mon regard sur ma chouette. Cependant, se fut plus fort que moi et je me tournais à nouveau vers lui. « Mais j’avoue ne pas te croire. Tu es trop… trop anglais pour venir de Salem. » J’eu un mouvement négatif de la tête en le désignant du doigt. « Aucun de vous n’avez le moindre accent. » J’eu un soupire avant de m’approcher de William. « Vous mentez et ce que je trouve pire en somme, c’est que l’école vous a couvert. C’est irresponsable de la part de l’école. »

Je m’éloignais à nouveau en m’approchant d’une chouette que je me mis à caresser doucement. « Heureusement que vous partez à la fin de l’année. Pour moi, l’école a fait entrer le loup dans la bergerie. Vous avez changé beaucoup de chose. Votre secret semble gros. Mais désolé, je ne gomme plus l'explication officielle. » Tout était une question de conséquence. « Rappelle toi, un battement de papillon en Chine créé un ouragan au USA. » J’eu un petit rire en coin en pensant à Salem. « Alors vous n’êtes peut être pas directement responsable mais vous l’êtes tout de même. » J’eu un haussement d’épaule. Bien que je sais que ce que je venais de dire n’importait rien de particulier à nos vies, je me sentais mieux d’avoir pu exprimer ce que je pensais.