Rencontre au milieu des piafs (pv Yuû)

La volière. Y aller, ça ne servait à rien à Ginny, et elle trouvait ça déprimant. Quand elle se trouvait à son époque, la seule, la vraie, l’unique, elle se plaignait sans arrêts quand elle devait se traîner au milieu des hiboux pour envoyer des nouvelles à sa mère (et ce qu’elle pouvait insister, Molly, si elle n’envoyait pas un courrier toutes les semaines, elle craignait la beuglante), maintenant, elle rêverait de pouvoir râler à ce sujet, ça voudrait dire qu’elle avait encore un moyen d’être en contact avec sa famille. Elle et Ron évitaient d’en parler, mais elle supposait que c’était pareil pour lui, l’absence de sa famille commençait à lui peser. C’est vrai, Molly était trop protectrice, Arthur était trop naïf, Percy était un crétin, les jumeaux pouvaient être fatigants, Bill l’agaçait avec fleur, et Charlie avec ses dragons… mais c’était sa famille, ils formaient une petite tribu, et leur absence ne l’aidait franchement pas à aller mieux, déjà qu’elle était d’une humeur massacrante (des fois que vous ne l’auriez pas remarqué).

Plus les jours passaient, plus ça empirait, le fait que beaucoup de gens commençaient à lui manquer ne devait pas aider. Sa famille, ses amis, Dean… Merde quoi, ils commençaient à peine à sortir ensemble, c’était vraiment naze, comme situation. Et puis bon, il faut dire que leur situation actuelle était plutôt merdique, outre le voyage temporel, qui était vraiment une grosse emmerde en soi, il y avait maintenant ce fichu journal, le fantôme de son passé qui n’arrêtait pas de la harceler. Elle avait peur, depuis qu’elle était ici, depuis qu’Harry avait chouravé le journal de Jedusor, c’était pire, elle était terrifiée. Harry pouvait dire ce qu’il voulait, Gin’ était sûre et certaine que futur face de serpent allait découvrir le pot-aux-roses, et que tout allait empirer. Elle n’arrivait pas à évacuer toute cette angoisse, qu’elle ressentait. Alors bon, faute de mieux, elle avait choisi de faire un tour.

Elle s’était décidée pour la volière parce que personne n’y restait jamais longtemps, à cause de l’odeur de fiente, surtout. Gin’ n’était pas contre la compagnie de quelques volatiles. C’était à peu près la seule chose qui ne lui faisait pas peur dans cette époque de fous. Elle n’accorda qu’un minimum d’attention aux piafs, ceci dit, préférant s’attarder sur le paysage. Elle essayait de se détendre et de se calmer un peu. Toute cette tension allait finir par la rendre folle. Si elle l’était pas déjà, et ça, c’était pas dit, ces derniers temps, elle psychotait tellement qu’elle pensait vraiment pouvoir faire concurrence à Luna. Elle regarda un hibou grand-duc qui voletait autour de la volière. Elle songea à tous ceux à qui elle écrirait si elle le pouvait. Même si elle faisait toujours mine d’être convaincue qu’ils repartiraient un jour, parfois, elle doutait, de plus en plus en ce moment. Perdre autant de gens sans avoir l’occasion de leur dire aurevoir, c’était pire que tout… Une fois de plus, elle essaya de chasser ces mauvaises pensées de son esprit, quand elle entendit des pas monter jusqu’à la volière. Pitié, pas un serpentard.

Invité

Maudit hibou. Franchement parfois Yuûki se disait qu’elle aurait mieux fait de l’étrangler dès le moment où elle l’avait acheté. Ou mieux encore, ne pas l’acheter du tout. Parce que ce satané Holly était vraiment, mais vraiment soûlante. Toujours à piailler pour un rien, à manger tout ce qui lui tombait sous le bec (dont les pauvres doigts maintenant meurtries de Yuû). En fait, elle aurait du le nommer Pince ou Mordant, parce que c’était ce qui la qualifiait le mieux. Holly était un hibou grand-duc particulièrement capricieux qui avait un goût prononcé pour la chair humaine ! Peut-être qu’il était comme ça car il portait un nom de fille alors que c’était un mâle ? Quoi qu’il en soit, Yuûki était vraiment énervée à cause de ce maudit piaf qui n’en avait encore fait qu’à sa tête.

Ce matin elle avait décidé d’envoyer une lettre à sa famille. Elle les avaient revus brièvement pour noël, mais n’avait pu rester que deux jours en leur compagnie, le temps de remettre ses cadeaux et de passer un peu de temps avec eux. Son père avait été très distant, car Yuû savait qu’il avait, malgré toutes ses années, encore du mal à rester en sa compagnie sans repenser à la tromperie de sa femme. Mais quoi qu’il en soit, Yuû avait vraiment été heureuse de les revoirs, surtout qu’elle ne le pourrais pu avant au moins un an, alors autant en profiter un maximum. En passant, elle adorait le nécessaire de peinture que lui avait offert sa sœur aînée, Atsumi. Très pratique.
Mais ce qui était embêtant, était qu’après avoir écrit une lettre pour sa famille et l’avoir emballée dans une enveloppe, Yuûki s’était approchée de Holly qui se trouvait à ce moment là sur le rebord de la fenêtre de son dortoir, en train de se nettoyer les plumes. Et alors que la jeune japonaise s’apprêtait à lui attacher le courrier à la patte, le hibou avait eu l’idée tordue de lui donner un coup de bec avant de s’envoler à tire d’ailes vers la volière. Bon sang. Qu’est-ce que ça faisait mal ! Yuûki s’était retenue de lui jeter un sortilège à distance en se disant qu’il pouvait encore lui être utile (comment pourrait-elle écrire sinon ?), et s’était mis à courir en direction de la volière, pour attraper ce maudit piaf.

Le truc, c’était que courir dans les escaliers, surtout dans d’interminables escaliers comme ceux que Yuûki grimpait en ce moment, ce n’était jamais pratique. Ni facile. Et même si la jeune Poufsouffle était plutôt sportive et s’entraînait souvent pour garder une bonne forme physique (oui, ça se voit pas, et alors ?!), c’était très fatiguant, et lorsqu’elle arriva enfin tout en haut, Yuû était à bout de souffle et fut obligée de s’arrêter un instant le temps de reprendre une respiration normale. Bien. Relevant les yeux, la jeune fille remarqua immédiatement deux choses : la première, Holly était tranquillement en train de voleter pas très loin d’elle, comme pour la narguer ; la deuxième, qui lui fit sur le coup oublier la première, s’était qu’une belle jeune fille à la chevelure flamboyante se trouvait aussi ici, et était en train d’observer le paysage. Qui était c’est bien vrai, magnifique.

Un sourire apparut sur le visage aux traits fins de Yuûki, et ses yeux noirs en amande s’illuminèrent un instant lorsqu’elle vit son amie. C’est donc avec le sourire au lèvre qu’elle vint se poser à côté d’elle.

« Salut Meredith, comment vas-tu ? »

Pour le moment, Yuûki avait complètement oublié la lettre recouverte de caractères japonais qu’elle tenait encore dans la main, et le très énervant Holly qui semblait prendre un malin plaisir à tourner autour d’elle sans être asser proche pour qu’elle puisse l’attraper. Il n’y avait qu’elle et Meredith, l’une de ses meilleures amies d’après Yuû, qui ne semblait pas vraiment dans son assiette. Même si ça, ça ne changait pas de d'habitude...

Bon, fausse alerte. Mais au passage, soulagement, aussi. Ce n’était pas un serpentard. En fait, c’était même une des présences les plus agréables qu’elle pouvait espérer étant donnée les circonstances. Cétait Yuû, une jeune fille très sympathique dont elle avait fait la connaissance alors qu’elle réglait son compte à un serpentard (ce qui lui arrivait franchement souvent depuis quelques mois). En fait, elle devait être la personne la moins indésirable du château, en bonne position après les autres voyageurs, Dumbledore et Hagrid. Notons que sur cette liste, elle était la seule que Gin’ ne connaissait pas avant (enfin, même si Hagrid ne comprendrait certainement pas qu’elle allait boire le thé avec sa version âgée), autant dire que la pouffy pouvait se sentir honorée. Bon, on en était encore à la période des grandes effusions, et des déclarations d’amitié surdimensionnées, mais chaque chose en son temps. Gin’ ne se sentait pas prête à faire confiance, c’était trop compliqué. Elle savait que c’était sûrement absurde, mais pour elle, ils avaient tous l’air d’ennemis potentiel. Cette paranoïa constante la fatiguait vraiment, mais elle ne pouvait pas baisser sa garde, c’était trop dangereux, et tant pis si elle devait avoir l’air froide et distante. Au fond, cette barrière qu’elle dressait entre elle et les autres était sûrement bénéfique. Elle ne devait pas s’attacher à ces gens qu’elle finirait par quitter un jour (sisi, ils partiraient, n’est-ce pas qu’ils partiraient?), la séparation serait trop douloureuse.

"Salut. Oh je vais… bien."

Gin’ tenta d’esquisser un sourire à l’adresse de Yuû, mais le sourire se transforma en grimace déplaisante. C’est fou ce qu’elle n’était pas convaincante, aucune chance pour que la jeune fille tombe dans le panneau.

"Enfin bon, j’ai un peu le cafard."

"un peu le cafard", c’était vraiment minimiser la situation, ça allait mal, tout simplement, mais elle n’avait pas l’intention de s’épancher sur ses problèmes, même si Yuû lui était sympathique, elle devrait sûrement attendre un long moment avant de lui faire confiance.

"Le mal du pays." se justifia-t-elle.

Le mal de l’époque, surtout. Mais pourquoi était-ce aussi long de trouver une solution à leur problème? Elle avait d’abord pensé que Dumbledore règlerait leur problème en moins de deux, pour elle, Dumbledore pouvait absolument tout faire. Mais elle avait quand même fichtrement l’impression qu’il n’en glandait pas une pour les aider, parfois, elle se demandait même s’il ne le faisait pas exprès, juste pour les emmerder… Enfin bon, pour en revenir à la version officielle, on va dire que Salem et l’Amérique manquaient à Ginny, elle qui n’y avait jamais eu les pieds et n’en avait foncièrement rien à fiche. C’était s’aventurer sur un terrain glissant, de tout de suite orienter le sujet là-dessus, mais si Yuû avait un brin de jugeote, elle ne poserait pas trop de questions. Elle avait dû finir par comprendre que tenter d’en apprendre plus sur elle était une idée particulièrement mauvaise.

"Et toi, ça va?"

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Yuû ne connaissait pas Meredith depuis longtemps, seulement le début de l’année, mais la considérait déjà comme l’une de ses amies les plus proches. Yuûki l’avait rencontré alors qu’elle défendait un élève qui était en train de se faire « agresser » par un Serpentard, Meredith était venue l’aider. C’était à ce moment qu’elles s’étaient rendues compte qu’elle et Meredtih avaient plusieurs points communs, comme leur sens de la répartie et leur sarcasme naturel. Même si Meredtih était beaucoup plus agressive que Yuûki, et ne se faisait pas si facilement des amis. Ainsi, la Poufsouffle savait qu’elle était, d’une certaine manière, « privilégiée ». Meredith n’avait qu’un nombre limité d’amis, et Yuû était fière d’en faire partie.

"Salut. Oh je vais… bien."

Meredtith n’était vraiment pas une bonne menteuse. Yuû, qui n’était pourtant pas très douée pour analyser les autres, n’avait aucunes difficultés à voir que Meredith n’allait pas bien. Encore. Enfin, quand on voyait le rictus qu’elle affichait, ce n’était pas très dur.

Les phrases qui suivirent étaient toutes aussi peu convaincantes. Meredith ne lui racontait pas toute l’étendue de son trouble, mais cela ne dérangeait pas trop Yuû. Elle se serait sentie égoïste d’en vouloir à son amie parce qu’elle ne lui disait pas tout alors qu’elle-même ne lui avait pas encore raconté pourquoi elle ne vivait pas, comme toute personne normale, avec sa famille à Tokyo. C’était un sujet sur lequel elle ne préférait pas s’attarder. Elle comprenait donc bien que Meredith ne souhaite pas partager avec elle ses véritables problèmes.
Et de toute manière, Yuû avait appris qu’il ne fallait pas poser trop de questions à Meredith. En effet, à chaque fois, la belle rousse se braquait, et devenait agressive. Plutôt flippante aussi… Mais l’important était que Yuû préférait ne pas lui demander certaines choses –même si elle aurait bien aimé parfois que Meredith lui parle de l’Amérique- pour éviter de la mettre en colère, car elle détestait quand son amie était comme cela. Elle la préférait quand elle était plus ou moins calme (plus ou moins…), et qu’elles pouvaient toutes deux parler comme deux personnes civilisées. Bon, ce n’était pas toujours facile d’être l’amie de Meredith, c’était bien vrai, mais Yuû se sentait capable de supporter toutes ses sautes d’humeur tant qu’elle restait son amie.
Ainsi, Yuûki ne préféra pas demander plus de détails sur ce qui attristait Meredith, et préférait plutôt répondre à la question que la Gryffondor lui avait posé. Se rapprochant d’elle, et par la même occasion du bord, elle lui montra ses doigts ensanglantés :

« Oh, tout va bien, je viens juste de me battre avec mon hibou ! Malheureusement, je crois que c’est lui qui a gagné… ! »

Yuûki ne pouvait s’empêcher de blaguer en toute circonstance. Etais-ce une maladie ? Allez savoir… Mais ce qui était bien, avec ces blagues qui, avons-le, ne faisait rire qu’elle, cela décrispait ceux qui se trouvaient près d’elle. La petite japonaise espérait ainsi que Meredith pourrait arrêter pendant quelques minutes de penser à ce qui la mettait dans un telle humeur tout le temps. Bon, c’était un but très dur à atteindre, mais qui ne tente rien n'a rien! Et puis personnellement, Yuû trouvait qu’elle était tout à fait marrante…

En parlant d’hibou, Yuûki repensa qu’elle était venue ici pour normalement, attraper son maudit Holly. Il fallait comme même qu’elle envoie la lettre qu’elle tenait toujours dans sa main qui n’avait pas été blessée par son oiseau. Jetant un bref regard autour d’elle, Yuû lança un regard noir au hibou grand duc qui continuait de la narguer. Il voulait vraiment mourir…

« Satané piaf… C’est lui, là, qui prend un malin plaisir à nous tourner autour depuis tout à l’heure. Un jour, il va finir empaillé sur le mur de ma chambre, lui… »

Offrant son plus grand sourire à Meredith (s’il était possible de sourire plus qu’elle ne le faisait déjà), Yuûki fourra sa lettre dans sa poche et remonta ses manches.

« La mission « Attrapons Holly » est lancée. Tu m’aides ? »

lui demanda Yuû en tournant à demi vers elle, un œil toujours fixé vers sont tourmenteur.

Ginny se sentait soulagée, ravie, même de constater que Yûu ne cherchait pas à en savoir davantage. C’était ce qu’elle aimait le plus chez la poufsouffle, elle avait l’air d’avoir compris que Ginny ne supportait pas les questions, l’insistance, les regards interrogateurs. Elle rendait les choses plus simple. Gin’ avait l’impression, avec elle, de retrouver ces moments de joie qui lui semblaient vraiment rares depuis qu’elle avait changé d’époque, c’était comme si de rien n’était. Alors que tout avait l’air grave, difficile et effrayant, elle donnait l’impression que tout était simple. Et que finalement, ça ne faisait pas si peur que ça. Son hibou lui faisait des misères. Ben tiens, les hiboux comme cas désespérés, c’était son rayon, à Gin’. Errol, le hibou de la famille, était véritablement le pire hibou qui puisse exister dans tout l’univers. Puis Coquecigrue, le hibou de Ron, n’était pas mal non plus dans son genre. Enfin bref, dans une conversation normale, à la bonne époque, elle aurait eu matière à discuter, mais là, elle préférait tout garder pour elle, même si c’était insignifiant. Ne SURTOUT pas parler de son passée, c’était une règle d’or, et cette règle d’or était assez compliqué à respecter, parce qu’il est difficile d’entretenir une longue discussion avec quelqu’un sans parler un minimum de son passé. C’était plutôt mission impossible. Gin’ n’était pas certaine d’avoir eu de vraie conversation avec qui que ce soit depuis qu’elle était là, même avec les autres voyageurs. Chaque fois qu’ils parlaient entre eux, ils lui rappelaient à quel point la situation était gravissime, et il n’y avait rien de pire pour faire sombrer Ginny de nouveau. Elles n’étaient pas nombreuses, les fois où elle pouvait sortir la tête de l’eau. C’est pour ça qu’elle était reconnaissante envers Yuû, elle lui permettait de prendre un peu d’air.
La poufsouffle l’invita à un jeu presque enfantin, mais que Gin’ ne trouva pas puéril. Courir après le hibou de Yuû. Un exercice qui ne demandait pas de mentir ou de psychoter à longueur de temps.

"C’est parti!" dit-elle en souriant (waw un sourire sur le visage de Ginny! Profitez, c’est rare!)

Ses yeux se levèrent. Effectivement, elle le repérait. La suite n’était pas forcément très belle à voir ni vraiment digne d’une fille de seize ans, mais peu importe. Pendant qu’elle courait et sautillait dans tous les sens, tentant d’attraper la bestiole entre ses bras, elle avait l’impression que son esprit s’envolait, comme les plumes que le poids de ses pieds contre le sol faisaient voltiger tout autour des deux jeunes filles. Finalement, après plusieurs minutes de lutte acharnée, elle parvint à attraper cette fameuse Holly qui, en guise de remerciement, lui pinça l’index.

"Ouille."

La douleur ne lui avait pas fait lâcher prise, encore heureux, elle tendit le piaf malfaisant à Yuû afin de pouvoir examiner son doigt blessé.

"Merde, je saigne." constata-t-elle en voyant un peu de liquide rouge glisser le long de son index. Par réflexe, elle suça son doigt (n’imaginez rien, bande de pervers). "Coriace, ta bestiole!"

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Yuûki avait de plus en plus envie de liquider son maudit hibou/bestiole/chose. Monstre plutôt. Ouais, c’était exactement ce qui qualifiait Holly, une bête assoiffée de sang dont le passe temps favoris était de la faire tourner en bourrique. Sale em********. Mais bon, il fallait faire avec, c’était le seul moyen qu’elle avait pour garder contact avec sa famille. Et même si elle devait se battre avec Holly à chaque fois, elle ne pouvait renoncer à l’utiliser.
Finalement, Meredith ne sembla pas trouver sa proposition trop enfantine. Parce que il était vrai que demandé comme ça « La mission Attrapons Holly est lancé », ça portait un peu à confusion… Mais Mery n’était pas à ça près, elle devait être habituée depuis le temps, à toutes les étranges idées que Yuûki lui proposait. Et oh miracle, la belle rousse se mis à sourire. Oui, même si Yuû n’en croyait pas ses yeux, son amie souriait. Ouah, il allait neiger aujourd’hui ! Enfin non, vu qu’on était en hiver, c’était trop plausible ; plutôt quelque chose dans le genre : qu’il se mettre à tomber des moutons rose vêtus de tutus de cette même couleur et chantant « Qu’il est beau mon chaudron » des Blues Wizard. Ca, ça serait vachement comique, en plus.
Il faut comprendre qu’il était tout à fait normal que Yuû soit étonnée. Parce que Meredith ne souriait jamais, JAMAIS. Elle était plutôt du genre « tu m’parles, j’te bouffes ». Effrayant… Enfin bon, Yuûki était très contente d’elle : elle avait comme même réussi un exploit ! Elle était juste heureuse d’avoir réussi à rendre le sourire, même pendant seulement quelques instants, à son amie. Cool.

La scène qui suivit fut d’une violence rare. Attention, si des mineures lisent ses lignes, qu’ils partent tout de suite. C’est plutôt… Sanglant.

Avec un grand rire joyeux, Yuûki s’élança vers Holly. Cela faisait une eternité qu’elle attendait ce moment. Sautillant, bondissant, courant en tous sens, la jolie petite japonaise s’amusait comme une folle. Enfin oui c’est vrai, elle s’amusait souvent, et pour un rien, mais là c’était différent : elle s’amusait vraiment. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il n’y avait rien d’autre qui comptait, sauf Holly et la tornade rouge qu’était Meredith, pas très loin d’elle. Cet épisode fut mémorable, digne d’entrer dans les annales de la plus belle « chasse au hibou » du monde. Yuû se dit même que ce serait une excellente idée de remplacer le vif d’or par un Holly luttant pour sa survie. Ce serait un peu plus marrant, et presque aussi difficile.
Finalement, malgré sa vivacité et ses réflexes d’attrapeuse, Yuû ne réussit pas à attraper Holly, mais Meredith, si (Encore une preuve de l’imbécillité de l’oiseau : il n’avait pas pensé à s’envoler dehors). Et la rousse avait même perdu un doigt pendant l'attaque. Ah bah nan en fait, Holly n’avait fait que l’écorcher. Ouf. Enfin, elle aurait peut-être du penser à prévenir Meredith qu’Holly, malgré sa taille, était bien plus féroce qu’il n’y paraissait.

Avec un éclat de rire, la jeune fille aux cheveux noirs attrapa l’oiseau enragé que Ginny lui tendait. Oiseau qui se débattait dans tous les sens pour retrouver sa liberté, au point d’en perdre ses plumes. Stupide volatile.
La blessure de Meredith ne semblait pas trop grave, mais elle saignait comme même pas mal.

"Coriace, ta bestiole!"

Etrangement, Yuûki pris cette affirmation comme un compliment, même si elle s’adressait à l’oiseau et non à elle. Mais enfin, Mer’ avait utilisé « ta » alors elle avait tous les droits… C’était SON oiseau qui était coriace, SON oiseau qui était digne du plus vif des vif d’or (jeu de mot pourrIt). Enfin quoi c’est vrai, ça voulait dire qu’elle n’avait pas si mauvais goût que ça en matière d’animal de compagnie !

« Attends deux secondes que j’attache ma lettre, et je regarde ta blessure. »

dit Yuûki tout en tentant de sortir la lettre de sa poche sans lâcher l’affreuse créature. Tache plus que complexe, il fallait le préciser. Essayez d’attacher une lettre à la patte d’un oiseau qui bouge dans tous les sens, le tout sans le lâcher et avec une seule main ; Si vous y arrivez, chapeau bas. Vraiment.
Mais finalement, Yuûki réussit, et en plus, sans écoper de la moindre morsure. Ouah !

« Coriace, c’est encore peu dire ! »

s’exclama la jeune Poufsouffle tout en relâchant la bête qui alla se poser un peu plus loin en continuant de la narguer, même après son humiliation (c'est qu'elle était têtue, la chose!) et en s’approchant de son ami. Attrapant sa main, Yuû grimaça :

« Il t’a pas raté, dit donc ! Bon, réglons ça… »

Attrapant un mouchoir (blanc et en soie, et propre, précisons) dans sa poche, Yuû se mit à enrubanner la blessure du bout de tissus. Ca faisait un peu comme dans les films, sauf que là c’était plus « main momie ». Mais bon, c’était mieux que rien…
Avec un regard espiègle, Yuû sourit à Meredith.

« C’est pour éviter une hémorragie. Ca serait bête de mourir pour si peu, comme même ! »

« Merci pour le coup de main, Mer’, sans toi je ne sais pas si j’aurais pu attraper cet infâme bestiole… T’es douée ! »

dit-elle avec un grand sourire. Yuûki contempla ensuite son hibou, et la lettre attachée à sa patte. Pfiou, elle avait enfin réussi. Et en plus, Meredith était devenus plus forte. En effet, la tante de Yuû lui avait toujours dit, lorsqu'elle se blessait, que chaque blessure rendait plus fort que le jour d'avant. Et la Poufsouffle croyait dur comme fer aux dires de sa tante, alors d'une certaine manière, cette "Chasse à Holly" avait été profitable à Meredith. D'une certaine manière.

Tout en approuvant Gin’ quant à la coriacité de sa bestiole, Yuû, appliqua un mouchoir autour de la blessure de la rouquine. Si ça c’est pas mignon, franchement! Gin’ répondit avec son adorable geste par un rapide « merci » Bon voilà, la bête avait été immobilisée, ils étaient hors de danger (quoi j’exagère? Ça fait mal de se faire pincer le doigt, j’vous l’jure!), et Yuû félicita même Ginny pour son geste héroïque. C’est vrai que Gin’ avait de bons réflexes, le Quidditch avait dû aider. Gin’ avait d’ailleurs bien eu envie de justifier son geste comme ça, mais elle s’était retenu. Non, non, on ne parle pas de son passé, surtout pas. Même pas du Quidditch. Ah le Quidditch! Franchement, ça la rendait mélancolique, le fait de plus en faire, elle adorait ce sport. Et d’après ce qu’on disait, elle était plutôt douée. Elle savait bien qu’elle aurait peut-être pu postuler pour l’équipe de Gryffondor, mais elle voulait le moins possible avoir d’attaches avec cette époque (de toute façon, ils n’y étaient plus pour très longtemps… Hein qu’ils n’y étaient plus pour très longtemps?), entrer dans l’équipe, ça aurait été une grosse erreur. D’ailleurs, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait fait la morale à Luna après qu’elle lui ait dit qu’elle allait commenter les matchs. Tsss… très très mauvaise idée. Définitivement, elles n’appréhendaient pas ce voyage de la même façon.

"Merci, merci." répliqua-t-elle avec une fausse modestie volontairement appuyée.

Par curiosité, elle déroula le mouchoir qui enroulait son doigt, juste pour examiner l’état de sa blessure. Bon, ça n’avait pas l’air gravissime, mais c’était surtout impressionnant, tout ce sang.

"J’irais quand même montrer cette blessure de guerre à l’infirmière… plus tard."

Ouais, plus tard, parce que pour l’instant, elle ne voulait pas quitter Yuû., la jolie japonaise devait avoir un don, parce que pour apaiser Ginny et la rende un minimum heureuse, il fallait se lever tôt… et encore, pas dit que ce soit suffisant. Donc oui, Gin’ voulait profiter de la présence de Yuûki si elle le pouvait et tant qu’elle le pouvait. Maintenant, comme je l’ai déjà dit, c’était difficile de faire la conversation quand on veut rien raconter sur soi, mais Gin’ se sentait obligé d’introduire le nouveau sujet de conversation. Quitte à sauter du coq à l’âne, elle aborda le premier sujet qui lui vint à l’esprit, et logique qu’il avait une bonne place dans son esprit, vu qu’elle y avait pensé y’a pas quelques secondes.

"Tu es dans l’équipe de Quidditch, nan? Vous jouez quand?"

Puisqu’elle ne pourrait pas faire partie de l’équipe, enfin, surtout parce qu’elle ne le voulait pas, elle aurait au moins plaisir à voir Yuû jouer et à l’encourager depuis les gradins. Un match de Quidditch, voilà qui lui viderait la tête. En fait, maintenant qu’elle y pensait, elle devrait p’têt s’accorder plus de temps pour elle, un temps où elle se contenterait de voler sur son balai, ça lui ferait sûrement du bien.

Invité

Yuûki était bien contente, maintenant. Elle était débarrassée d’Holly pour un bon bout de temps (l’aller retours Japon/Angleterre ça s’faisait pas en deux heures comme même !), et elle était en compagnie de Meredith. La vie était (presque !) toute rose. Presque, hein. Parce que Yuû n’avait toujours pas atteint tous les buts qu’elle s’était donnée. L’un d’entre eux étant de rendre le sourire et sa bonne humeur à Meredih, tache plus qu’ardue, précisons. Mais la japonaise aimait les défis, et les défis complexes, encore plus !! Et lorsque c’était pour aider une de ses amies, c’était encore, encore, encore mieux !!!
Ca pouvait paraître bizarre, que Yuû se soit attachée à Meredith si rapidement. C’est vrai qu’elle ne la connaissait que depuis moins d’un an, ne savait rien de son passé à part le fait qu’elle vienne de Salem mais… Mais voilà, c’était plus fort que Yuû, elle choisissait parfois ses amis bizarrement (y’a cas regarder son amitié avec Elizabeth). En plus, on pouvait pas dire que Meredith était très… causante. C’est vrai, elle ne semblait jamais vouloir s’attarder sur elle-même. Mais bon, ça ne dérangeait pas Yuû plus que ça, elle était asser douée pour se faire la conversation à elle-même.

Le « merci » faussement modeste de Meredith arracha un grand sourire à Yuû. Aah, on ne la changerait pas… ! Mais c’était vrai que la blessure que lui avait fait Holly était plutôt impressionnante. Tout le sang… Ouah ! Yuûki ne l’avouerai jamais, mais elle avait toujours été un peu effrayée par le sang. Pas au point que ça soit une phobie, non, c’était juste qu’elle n’aimait pas ça. C’était trop… rouge, trop… C’était trop du sang, quoi !

"Tu es dans l’équipe de Quidditch, nan? Vous jouez quand?"

Aah, le quidditch… Yuûki adorait ce sport, même si elle était censée être une artiste. Eh bien, c’était une artiste sportive ! Avec une moue pensive, Yuû se mis à compter sur ses doigts pour répondre à Meredith… Euh, un mois ? Deux ? Elle ne se rappelait absolument pas quand avait lieu leur prochain match. Attrapeuse très impliquée dans la vie de l’équipe, me diriez-vous. Mais bon, Yuû n’était pas dotée d’une super mémoire d’éléphant, et elle et les chiffres, ça ne collait pas. Et puis de toute façon, elle n’était même pas sure que les dates des matchs aient déjà étés donnés !

« Et oui, je suis l’attrapeuse ! La magnifique, l’incroyable, la talentueuse attrapeuse des Poufsouffle ! »

Eclatant de rire, Yuû secoua la tête, et se rectifia :

« T’inquiète je rigole, je n’ai pas encore perdue ma très grande modestie… Mais oui, j’suis l’attrapeuse. Par contre pour le match, on ne sait pas encore quand il aura lieu. Tu viendras me supporter, j’espère ? »

Souriant, Yuûki se rapprocha du bord, se délectant de la magnifique vue. Incroyable. Mais ce n’était rien par rapport à ce qu’on ressentait lorsqu’on était sur un balai. C’était ça, qui lui avait donné envie de s’engager dans l’équipe. Le sentiment incomparable de liberté, voler librement, observer les sublimes paysages d’en dessous, se moquer dans sa tête des autres élèves qui ressemblaient à des tâches d’encres sur l’étendue… C’était juste ouah !
Se retournant vers son amie rousse, Yuûki lui demanda à son tour :

« Par contre tu n’es pas dans l’équipe, toi. Tu es déjà montée sur un balai ? Ca vaut vraiment le coup, si tu veux on pourra un peu s’entraîner… Enfin voler ensemble, un de ses quatre. Le terrain n’est pas souvent réservé, en ce moment, je suis sure qu’on peut se trouver un moment pour ça… »

Yuûki repoussa ses cheveux noirs qui menaçaient encore de lui tomber devant les yeux (bon sang, elle les avaient pourtant bien asser coupés !).

« … Si t’es d’accord, bien sur, et que tu n’as pas le vertige !!! »

ajouta la jeune Poufsouffle en riant. C’est vrai qu’elle n’avait pas encore pensé à lui demander, mais si Meredith aimait le quidditch, elle pourrait toujours voler un peu avec elle. Yuû trouvait toujours du temps pour ses amis, et pour le quidditch, alors autant mettre les deux ensembles !

Ginny s’amusa de la fausse vantardise qu’afficha Yuûki quand elle parla de son poste d’attrapeuse au sein de l’équipe de Quidditch. Enfin bon, on va dire qu’elle s’en amusait, parce qu’elle trouvait ça plutôt drôle, c’était totalement le genre de réflexion qu’elle aurait pu faire si elle avait été dans son état normal, mais en même temps, comme elle ne souriait pas et riait encore moins, Yuû aurait du mal à deviner ce qu’elle venait de penser de sa réflexion. Dommage pour la jolie japonaise. Gin’ se demandait vraiment comment la poufsouffle faisait pour la supporter, parce qu’elle n’était franchement pas de la meilleure des compagnies du monde. Elle avait de la chance de l’avoir, elle illuminait un peu la morosité de ses journées, et elle lui en voulait de ne même pas lui rendre le huitième de la bonne humeur qu’elle manifestait, et de lui mentir à longueur de temps.

Apparemment, Yuû n’était pas au courant de quand aurait lieu le prochain match. Il faudrait peut-être qu’elle pose la question à Luna. Quoique… En même temps, si Yuû n’était pas au courant, Luna ne le serait sûrement pas plus, même si cette folle (et là, c’était le cas de le dire) avait décidé de carrément commenter les matchs de Quidditch. Tu parles d’une idée grandiose! Yuû demanda à Gin’ si elle viendrait l’encourager pendant le match. Ça coulait un peu de source. S’il y avait match de Quidditch, Gin’ serait là, ce serait un bon moyen de se changer les idées. Et puis là, au moins, tous les serpentards seraient concentrés dans leur gradin, elle pourrait plus facilement ignorer leur présence.

"Bien sûr que je viendrais." finit-elle par dire sur le ton de l’évidence.

Les questions que posa Yuû ensuite provoquèrent des réactions contrastées chez Ginny. Un peu d’amusement (mais toujours modéré, l’amusement, hein!), parce que si Yuû avait su qui elle était avant de débarquer dans ce monde de dégénérés mentaux, elle n’aurait pas pensé ça une seule seconde, mais aussi un peu d’agacement. Elle se sentait un peu piqué dans son amour propre (et mine de rien, elle en avait pas mal). Elle aurait bien aimé pouvoir montrer à Yuû qu’en matière de vol sur balai, elle gérait la fougère. Bon, si elles finissaient par voler ensemble, elle s’en rendrait sûrement compte. En attendant, autant rester modeste, surtout que vu le nombre de mois depuis lequel elle n’était pas montée sur un balai, elle devait sûrement être très rouillée. Enfin bon, si elle devait remonter sur un balai, et plus elles en parlaient, plus elle en avait l’envie, ce serait une bonne chose si elle pouvait le faire en compagnie de Yuûki, en plus, elle aussi était plutôt curieuse de voir comment la poufsouffle se débrouillait à balai. Si elle était attrapeuse, elle devait avoir de sacrés réflexes… Gin’ se sentait beaucoup mieux en poursuiveuse, le vif d’or, ce n’était pas vraiment son rayon.

"Disons que ça va, je me débrouille, à balai. Ça me plairait bien de voler avec toi, ça fait un moment."

Elle préféra ignorer la remarque de Yuû sur le vertige, ses mots auraient pu dépasser sa pensée. J’vous l’ai dit, elle a son amour propre.

Invité

A la réponse de Meredith (qui c’est vrai, était quasi’ évidente) ; un sourire lumineux pris place sur le visage de Yuûki. « Ouaiiiiiiiiiiiiiih ! » était le mot qui qualifiait mieux son état d’esprit, sur l’instant. C’était vraiment cool tout ça, Meredith l’encouragerait au lieu de supporter les intello de Serdaigle. Ouiiiiiiiiii ! Pour une fois, ce n’était pas les aigles qui étaient avantagés, car habituellement, c’étaient toujours eux qui avaient le plus de supporter dans les autres maisons. Yuûki ne comprenait pas du tout pourquoi eux : peut-être car ils étaient réputés intelligents ? Oui mais comme même, ils étaient bien trop coincés ! Les Poufsouffle au moins étaient un peu plus... Un peu plus quoi déjà ? Ah oui, travailleurs (euh... Choixpeau, t’es sur que t’as mis Yuû dans le bonne Maison ?), loyaux (ça c’est mieux déjà) et après, la jeune japonaise ne savait plus... Et puis de toute façon, le jaune c’était bien plus beau que le bleu : le jaune, c’est la couleur du soleil, chaud et brillant de mille feux ; alors que le bleu... Ben c’est bleu quoi ! Bon, il était bien vrai qu’il y avait des milliers de teintes de bleu, plus que de jaune c’était vrai, mais... Oh et puis zut, les Poufsouffle étaient les meilleurs, elle n’avait pas besoin de se justifier !

En voyant la tête qui tirait Mery à ses paroles, Yuû se dit qu’elle aurait peut-être pu être plus... délicate. Bon, elle n’était pas réputée pour être diplomate¸mais elle aurait pu éviter la remarque sur le vertige, et aussi celle sur « si tu sais voler ». C’était un peu comme si elle disait déjà à Meredith qu’elle était nulle alors qu’elle ne l’avait jamais vu voler, et que si ça ce peu, elle était très douée. Mais il ne fallait pas en vouloir à la pauvre japonaise, elle avait parfois (souvent !) du mal à parler avec douceur à ses amis. Elle était peut-être un peu trop directe mais c’était comme ça qu’on l’aimait ! Mais bon, la mine de Meredith la fit se sentir un peu al, sur le coup. Surtout qu’elle ne répliqua avec aucune remarque mordante pour se défendre, vu qu’elles étaient amies... *Ah la la Yuû, t’es vraiment un boulet !*

"Disons que ça va, je me débrouille, à balai. Ça me plairait bien de voler avec toi, ça fait un moment."

Avec un grand sourire, Yuûki oublia momentanément les quelques remords qui occupaient son esprit un instant plus tôt, un peu trop omnibulée par la nouvelle : elle allait pouvoir voler avec Meredith ! Et puis de toute façon, si elle n’avait pas voulu, la jeune fille aux cheveux noirs avaient prévue un plan de secours : elle attachait Meredith, l’emmenait sur son dos jusqu’au terrain (avec de la magie, ça aurait été plus simple et censé, mais comme Yuû n’est ni simple ni censée...), l’attachait sur un balais, et la lâchait dans les airs... Bon c’est vrai, maintenant qu’elle y réfléchissait un peu, c’était complètement idiot ! Comment Meredith pourrait vole si elle était attachée ?!

« Super ! J’ai hâte, et je suis contente que tu saches déjà voler, ce sera plus amusant ! »

Euh... Elle avait recommencé à faire une remarque spéciale « je te détruis l’amour propre en deux secondes » ? Bah mince, elle était vraiment pas douée, là. Avec un sourire confus, Yuû s’excusa, ou du moins tenta de s’excuser :

« Euh... Enfin, comment dire... C’est pas ce que je voulais dire en fait, c’est juste que... Ben c’est plus agréable de voler avec quelqu’un qui sait déjà monter sur un balai ! ‘Fin, tu me comprends ! »

Yuûki se sentait quelque peu ridicule de tenter de se justifier pour si peu (étrange vous dis-je !), mais maintenant, c’était trop tard. Et puis elle n’arrivait pas à bien formuler sa phrase, étonnement, elle qui trouvait toujours quoi dire, d’habitude. Ca devait être à cause d’Holly, il avait été de trop pour son pauvre petit cerveau surchauffé ! Mais bon, pas besoin de s’expliquer, Meredith avait du comprendre que Yuû n’essayait pas de se moquer d’elle ou quoi que soit d’autre de ce genre là. Ce n’était pas son genre (enfin si, mais pas avec ses amis).

« S’cuse Mery –je peux t’appeler Mery au moins ?- je ne voulais pas te... Vexer ? Enfin, cette idée de voler ensemble est vraiment super, comme ça tu pourrais te remettre dedans. »

Yuû n’était définitivement pas quelqu’un de délicat. Bon, techniquement, Gin’ ne devrait pas juger, parce qu’elle-même avait la délicatesse d’un botruc atrophié du cerveau, et encore plus depuis son petit voyage, mais ça ne l’empêchait pas de juger. C’était tellement simple! Enfin bon, ce n’est pas pour autant que l’improbable (improbable parce qu’il était miraculeux qu’elle ait sociabilisé avec quelqu’un de cette époque) affection qu’elle ressentait pour la poufsouffle s’était envolée. Disons juste que ses remarques involontaires avaient tendance à l’émousser un peu. Mais bon, Yuû faisait tellement d’efforts pour ne pas s’enfoncer encore un peu plus (même si ce n’était pas forcément bien concluant) qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir bien longtemps non plus, c’était même plutôt amusant, quand on arrivait à prendre un peu de distance sur les choses, de voir la jeune fille se démener pour retrouver un peu de délicatesse après en avoir cruellement manqué, sans l’avoir voulu. Finalement, ce qui aurait pu le plus l’agacer, ce n’était pas tant son indélicatesse que l’insistance dont elle faisait preuve. Mais Gin’ était décidée à rester stoïque (mais si mais si), elle n’était pas sympathique avec grand monde, elle devrait tout de même faire un effort avec Yuû, si elle commençait à l’agresser elle aussi, elle n’aurait plus personne. Enfin bon, ça… à la limite, p’têt que ça aurait été mieux. Il ne fallait pas s’attacher, c’était sa règle. Mais toute cette hostilité commençait à l’isoler, même des autres voyageurs. Et Gin’, à la base, n’était pas quelqu’un de solitaire. Au contraire, même si on aurait du mal à le croire, dans le contexte, elle était quelqu’un de très sociable, à la base. Alors avoir un peu de compagnie lui plaisait bien. Puisque Gin’ ne voyait pas comment répondre aux premières réflexions de Yuû sans se montrer méchante ou méprisante, elle préféra ne tenir compte que des derniers mots qu’elle avait prononcé.

"Oui, ça me plairait bien. Le vol me manque pas mal."

Hum. Vite, se taire avant de laisser suggérer qu’elle avait pu appartenir à une ancienne équipe de Quidditch. Déjà qu’ils étaient tombés de haut en apprenant que Chaser avait sondé Salem pour constater qu’ils n’y étaient pas scolarisés, inventer qu’elle faisait partie de l’équipe de Quidditch de Salem aurait été une idée particulièrement mauvaise. Yuû n’avait absolument pas l’air du genre à chercher à tous prix à savoir ce qu’il y avait de louche à son sujet, mais c’était sûrement parce qu’elle n’avait l’air de rien qu’elle était dangereuse. Si Yuû devait la manipuler, ce serait comme un coup de couteau dans le dos pour Gin’. Sans compter que sa fierté en prendrait un sacré coup. Elle avait déjà bien fait comprendre à Luna qu’elle avait merdé dans les grandes largeurs avec Chaser, si elle finissait par faire pareil, elle n’aurait pas franchement l’air maline.

"Mais promet de ne pas te foutre de moi si je ne m’en sors pas trop bien."

Gin’ était quelqu’un de sûr d’elle, elle savait qu’elle assurait, sur un balai, mais il fallait éviter de trop se vanter, même si une fois sur son balai, elle aurait sûrement du mal à faire semblant de ne pas être bien douée.

Invité

Bon ok, elle était vraiment ridicule. En plus maintenant Yuûki se sentait rougir à cause de ‎sa tentative désastreuse pour se rattraper auprès de Meredith. Elle n’était vraiment pas ‎douée pour ce genre de choses, s’excuser, être délicate... Nan, ce n’était définitivement ‎pas pour elle. Quoi qu’il en soit, sa tentative d’excuses avait l’effet inverse, Yuû avait ‎l’impression que ce qu’elle disait ne faisait que vexer Ginny un peu plus. Par les bas ‎rayés de Merlin ! Elle se sentait vraiment nulle !‎
En plus, déjà qu’elle n’avait pas un nombre illimité d’amis, elle devait faire attention à ‎ne pas les vexer à chaque fois qu’elle leur parlait ! Yuûki avait déjà bien asser ‎d’ennemis, pas besoin d’en rajouter à cause de sa nullité. Elle avait déjà quasiment tous ‎les Serpentard sur le dos ! Et c’était bien asser fatiguant comme ça. Elle faisait pourtant ‎des efforts pour rester en bons termes avec ses quelques amis ; Meredith, Pomona, ‎Melody, Linus, Louisa, Piper... ; mais Yuû avait l’impression qu’elle était dotée d’un don ‎qui faisait qu’elle vexait tous ses interlocuteurs. Ou plutôt, une malédiction. Lorsque ‎c’était pour les Serpentard, ça ne lui posait pas de problèmes (bien que les regards ‎meurtriers qu’elle recevait en retour n’étaient pas toujours agréables), mais quand à ses ‎amis, c’était beaucoup plus problématique.‎
La seule solution qu’il lui restait pour éviter de s’enfoncer plus qu’elle ne le faisait déjà ‎était de changer de sujet. Et pour ça, elle avait l’idée idéale : quoi de mieux qu’un ‎cadeau pour récupérer les faveurs de Ginny ?‎

‎"Mais promet de ne pas te foutre de moi si je ne m’en sors pas trop bien."

Lui demanda ‎la Gryffondor. Souriante, et secouant la tête, Yuû répondit, la main sur le coeur et l’air ‎faussement choqué :‎

‎« Meredith, comment peux-tu croire que je pourrais me moquer de toi. Ce n’est pas ‎du tout mon genre ! »

riant un peu à sa phrase (il lui arrivait de plus en plus souvent de ‎rire toute seule, étais-ce le début de la folie ?), Yuûki repris son sérieux. « Je te le ‎promets, je ne rirais pas. Et je suis sûre que tu vas réussir. »‎

Bon, elle devait maintenant éviter de retomber sur le sujet qui risquait d fâcher. C’était ‎le moment ou jamais de changer de sujet, plus ou moins discrètement. Mais de toute ‎façon Yuûki aurait du en parler à un moment ou un autre, vu qu’elle tenait beaucoup à ‎offrir ce présent à Meredith. Noêl était bien un moment où on offrait des cadeaux, hein ? ‎Et bien pendant ses vacances, Yuûki avait pris le temps de s’occuper de ce qu’elle voulait ‎offrir à ses quelques amis, Pomme, Meredith, Melody etc... Mais bon, elle n’était ‎vraiment pas douée pour les cadeaux, alors la seule chose qu’elle avait trouvée pour ‎éviter qu’il ne soit oublié trop facilement ou qu’ils ne passent pour des babioles banales ‎trouvées en magasin, Yuûki avait décidé de se remettre à l’art ancestrale de sa famille : la ‎peinture sur éventail. Beaucoup plus difficile qu’il n’y paraissait, Yuûki avait du passer ‎une bonne partie des vacances à prendre des cours auprès de sa mère et de sa soeur ‎aînée. Heureusement qu’elle était déjà douée pour le dessein, sinon elle n’aurait jamais ‎réussi. ‎
Heureusement, Yuûki avait pensé à emmener son sac. Sinon, elle aurait été bonne pour ‎retourner au dortoir, et elle n’en avait vraiment pas envie. Fouillant quelques instants, ‎la japonaise finit par mettre la main sur ce qu’elle recherchait : un long bâtonnet. Le ‎tendant à Meredith, Yuûki sourit.‎

‎« Bon... euh voilà, j’ai fait ça pendant mes vacances, je me disais que ça pourrait être ‎intéressant comme cadeau pour noël. Et... Ben j’espère que ça te fait plaisir. »‎

Rougissant légèrement (Yuûki était gênée car elle espérait que ce cadeau ne paraissait ‎pas ridicule), Yuûki ouvrit l’éventail, dévoilant le dessein qui représentait des fleurs de ‎cerisiers. Yuûki avait toujours trouvé que les fleurs de cerisier étaient les plus belles ‎fleurs, et elle avait ainsi eue l’idée de les représenter sur l’éventail. Au dos, on pouvait ‎voir un gryffon. La Poufsouffle avait choisi cet animal car elle trouvait qu’il représentait ‎bien les valeurs de Gryffondor, et que le gryffon avait beaucoup plus la classe que le lion. De toute façon Yuûki avait toujours été fascinée par les personnages datant de la mythologie.

‎« L’éventail est en papier, et les baguettes sont en vrai bambou. Les deux dessins, ‎c’est moi qui les ait fait, c’est à l’encre de chine : un gryffon et des fleurs de ‎cerisier.»

Gin’ préférait ne pas revenir sur le sujet « quidditch », même si c’était un sujet qu’elle aimait et maîtrisait au possible. Elles auraient bien l’occasion de voir ce qu’il en était quand elle iraient toutes les deux sur le terrain. Il faut dire que plus la rouquine y pensait, plus cette pensée lui plaisait. S’il y avait bien une activité au monde qui était capable de changer les idées de Ginny Weasley, c’était bien le Quidditch. Mais bon, plus tard, plus tard… Pour l’instant, et pour une raison qui échappait encore à la rouge et or, Yuûki s’était mise à fouiller dans son sac. Gin’ fronça les sourcils. Bah? Pour quoi faire? Elle l’avait envoyé, sa lettre, non? Elle ne comprit pas plus quand Yuû sortit de son sac ce qu’elle avait cherché plus tôt, tout simplement parce que dans un premier temps, elle n’avait pas compris ce que c’était. En fait, elle ne s’était pas imaginé une seule seconde que qui que ce soit dans tout ce poudlard d’un autre temps ait ne serait-ce qu’envisagé de lui offrir quelque chose pour Noël. En fait cette année, jusqu’ici, elle n’avait reçu qu’un seul cadeau. Cadeau de la part de Luna, et bon… elle avait beau l’avoir regardé sous tout les angles, et Luny avait beau lui avoir dit comment ça s’appelait, Gin’ ne savait toujours pas ce que c’était exactement. Oui, ce Noël n’avait pas franchement été très joyeux. Bon, elle avait pu respirer un peu, vacances de Noël signifiait moins de serpentards à l’horizon, mais en même temps, Lui, était resté, et il était bien plus difficile d’échapper à son regard au cours des dîners dans une grande salle à moitié vide. Enfin bon, elle y avait survécu, elle avait survécu à ces vacances de Noël sans la traditionnelle dinde aux marrons de sa mère, elle était parvenue à supporter l’idée que c’était le premier Noël qu’elle passait loin de sa famille (exit Ron) et que Bill, Charlie, Fred, Georges, même ce crétin de Percy… n’étaient même pas nés à l’heure qu’il était. Elle avait réussi à ne presque pas y penser, même si forcément, c’était un peu douloureux. Le fait de ne presque pas avoir eu de cadeaux ne l’avait pas dérangé, du coup. Elle s’y était attendu.

C’est pour ça que constater que Yuû lui avait offert quelque chose la mit terriblement mal à l’aise. Elle, elle n’avait rien prévu pour elle. Elle devait même honteusement admettre qu’elle n’avait pas une seule seconde pensé à offrir quoi que ce soit à la poufsouffle. Se trouvant soudain très égoïste, elle ressentait une énorme culpabilité pendant qu’elle admirait le cadeau que lui avait fait Yuû. En plus de ça, l’éventail que Yuûki avait fait était vraiment sublime. Et le dessin, le dessin! Elle était douée. C’était un cadeau génial, Yuû ne pouvait même pas imaginer à quel point Gin’ était touchée. Elle avait dû y passer du temps, en plus.

"Waouw, Yuû… il est magnifique." Merde. Ce qu’elle n’aurait pas donné pour trouver un cadeau génial à lui offrir en retour là, maintenant, tout de suite. "Tu dessines vraiment bien."

Elle regarda un moment son interlocutrice. Franchement, elle ne méritait pas tout ça, elle passait la majeure partie de son temps à être… froide, méfiante et hystérique, elle ne le méritait vraiment pas.

"Je suis désolée, je n’ai rien pour toi." Nulle, nulle, nulle. "Tu accepterais que je te payes une bierraubeurre à pré-au-lard pour te remercier?"

Comme si ça pouvait suffir. Nulle. N-U-L-L-E.

Invité

Yuûki ressentait un étrange pincement au coeur en se disant que peut-être, son cadeau ne ‎plaisait pas à Meredith. Son air complètement à la ramasse lui insinua la peur que, peut-être, ‎Meredith trouvait ça totalement ridicule et enfantin, et qu’elle n’aimait pas du tout l’éventail. ‎Le stresse tenaillait Yuûki, qui encore une fois avait une réaction exagérée, mais tout de même ‎un peu justifiée : elle en avait passé du temps sur cet éventail, et des nuits à se demander quel ‎serait le cadeau idéal, quelque chose qui plairait et qui ne serait pas tout de suite relégué au ‎rang de « babiole futile et sans intérêt » et enfermée au placard. Alors Yuyu avait vraiment ‎peur, même si cela devait paraître ridicule. Pour faire bonne mesure, la jeune Poufsouffle ‎gardait un petit sourire hésitant, se demandant quelle serait la réaction de Mery. Elle n’avait ‎jamais été très douée pour jauger les gens, et pour une fois elle aurait aimé en être capable ‎pour pouvoir s’épargner tous ces tracas qui, si ça ce peut, était inutiles. Aaaaaaaaah ! Réagit ‎Mery, s’il-te plait !‎

‎"Waouw, Yuû… il est magnifique."

A ces mots, le sourire crispé de Yuû se transforma ‎en un sourire sincère et soulagé, et un interlocuteur attentif aurait remarqué les muscles de son ‎visage et de ses épaules qui se détendaient imperceptiblement. L’étonnement qu’elle voyait sur ‎Ginny venait sûrement du fait qu’elle ne s’attendait pas du tout à un cadeau ! La jeune ‎japonaise était soulagée, et heureuse de voir que cela plaisait vraiment à Meredith. Toutes ces ‎heures de travail n’avaient pas étés vaines (encore une fois, elle exagérait) ! ‎Woooooooooooh !!! C’était magnifique ! M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E !!! C’était du moins le mot ‎qu’avait employé Meredith, mot qui à lui seul redonnait sourire et optimisme à Yuûki.

"Tu ‎dessines vraiment bien."

Souriant encore plus si c’était possible, Yuûki haussa ‎légèrement les épaules, l’air de dire « Oh mais tu sais, c’est rien du tout comparé au plaisir de ‎te voir, ou du moins de sentir que ce cadeau te plaît. C’est la meilleur des récompenses. » Sauf ‎que Yuûki ne le dit pas car ça rentrait vraiment dans le « neuneu », et qu’elle était tout sauf ‎neuneu. Tout ce qui était niais, rose, tout gentil et tout ça, elle évitait, même maintenant. Elle ‎restait comme même Yuûki, la parano sur les bords (ce qui n’était rien comparé à Mery), la ‎fille au sens du sarcasme et de la moquerie si élevé qu’elle ne pouvait s’empêcher de se foutre ‎de tout le monde, tout le temps. Ce qui ne se voyait absolument pas, sur le moment. Non, un ‎observateur extérieur aurait cru que ces deux jeunes filles venaient l’une comme l’autre de ‎galaxies différents, la rousse qui avait l’air de ne pas en revenir, et la japonaise qui avait des ‎joues roses et l’air de parler à Brad Pitt. Mince, Brad Pitt n’est pas une bonne comparaison, il ‎n’est pas encore né à cette époque là. Johny Depp ? Non, lui non plus. M*****.‎
Quoi qu’il en soit, Yuûki était sur un « petit nuage », comme disaient les moldus. Cette ‎expression ne lui avait jamais paru aussi vraie que maintenant.‎

Meredith la fixait fixement, sans un mot. A un moment, Yuûki lui lança un regard interrogatif. ‎Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Elle avait une tâche sur les nez ou quoi ? * ‎

‎"Je suis désolée, je n’ai rien pour toi. Tu accepterais que je te payes une ‎bierraubeurre à pré-au-lard pour te remercier?"‎

Aaaah, c’était pour ça que Ginny semblait un peu mal à l’aise. Yuûki sourit, et secoua la tête. ‎Franchement, elle se fichait bien de ne pas avoir de cadeaux, tant que Meredith était contente, ‎ça lui allait. Et puis au Japon, Noêl n’était pas une fête d’une grande importance, ce n’était ‎quasiment pas fêté en fait, c’était plutôt une opération commerciale qui permettaient aux ‎japonais qui vendaient le poulet fris (au japon ce n’est pas de la dinde qu’on mange, mais du ‎poulet) de se faire de l’argent. Les parents de Yuûki ne l’avaient jamais fêté, ce n’était donc ‎pas vraiment un manque si on ne lui faisait pas de cadeaux. Le 24 décembre était en réalité la ‎fête des amoureux, ou les amoureux se déclaraient l’un à l’autre. Ce jour avait toujours détruit ‎le moral de Yuûki qui n’aimait personne pour l’instant, et qui s’en désespérait. ‎
Elle ne voulait pas que Ginny se sente mal à cause de cette histoire, aussi se dépêcha-t-elle de ‎la rassurer :‎

‎" Ne t’inquiète pas pour ça Mery ! Ca ne me dérange pas de ne pas avoir ‎de cadeau, alors ne t’en fait pas. Au Japon ce n’est même pas important. ‎Non, ce qui compte c’est que tu sois contente, toi. Je sais que c’est très ‎important dans la culture anglaise. Je t’aurais même bien proposé de ‎m’accompagner au Japon mais bon, mes parents n’étaient pas trop ‎d’accord, et tu n’aurais pas compris un traître mot des habitants donc... "‎

Souriante, toujours, Yuûki ne pu s’empêcher d’ajouter, avec un petit clin d'oeil :‎

‎" Mais ça ne me dérange absolument pas que tu m’offres une ‎bierreaubeurre!!! On pourra aller à Pré-au-Lard pour la prochaine sortie, ‎alors reste cool, c’est pas grave si tu n’as pas pensé à noël ! "‎

‎* Clin d’oeil à Ron et Hermione dans Harry Potter à l’école des sorciers, dans le Poudlard ‎Express. Ca m’a échappé ! ;D‎

Yuû était quelqu’un de particulièrement compréhensif, et il fallait bien ça pour appréhender le caractère explosif et plus-volcanique-tu-meurs de Gin’. Elle n’avait pas l’air de faire semblant de s’en moquer, elle s’en moquait bel et bien. C’était rare, les gens comme elle. Même Gin’ devait avouer que pour elle, Noël et les anniversaires, c’était avant tout synonyme de cadeaux, avant toute autre chose. Elle ne se serait jamais contenté de dîners familiaux, même s’ils étaient agréables. Enfin, avant… Là elle aurait tout donné pour un dîner en famille, cuisiné par Molly, ça aurait été son cadeau. Mais elle ne le recevrait visiblement pas avant un bout de temps. Gin’ tomba plus encore des nues que lorsqu’elle avait reçu son cadeau quand elle entendit que Yuû n’aurait pas été contre le fait qu’elle aille au Japon avec elle. C’est fou, elles se connaissaient depuis vraiment peu de temps, et pourtant, Yuûki semblait avoir vraiment confiance en Gin’, et l’apprécier comme une personne, pas comme le phénomène débarqué en retard à Poudlard. Gin’ culpabilisait un peu de rester si méfiante à son égard après toutes les manifestations de gentillesses que lui adressait la japonaise, mais elle ne pouvait pas baisser sa garde, même pas avec quelqu’un avec qui, autrement, elle aurait pu devenir une excellente amie, elle craignait trop les risques et les conséquences. Gin’ ne put tout de même pas s’empêcher de s’imaginer au japon, en compagnie de Yuûki et de sa famille, un changement total de paysage et d’atmosphère. Loin, si loin de lui. Mais ça aussi c’était impossible, si la poufsouffle le lui avait proposé, elle auraitdû refuser. Mais ça aurait sans doutes été à contrecoeur.

Yuû accepta quand même sa proposition d’aller boire une Bierraubeurre payée par ses soins. Au moins, elle sentait un peu de sa culpabilité disparaître, même si ce n’était vraiment pas grand-chose.

"ça marche, alors!"

Continuant quand même de se sentir un peu mal à l’aise, elle préféra ne pas s’éterniser sur le sujet et saisir la perche que Yuû lui avait tendu.

"Tu es rentrée au Japon, du coup, alors? C’était comment? Tu y retournes souvent?"

Puisqu’elle-même ne pouvait pas vraiment se permettre de parler d’elle, elle aimait avoir un prétexte pour détourner le sujet sur son interlocutrice. Généralement, les gens aiment parler d’eux-mêmes plus que d’entendre parler des autres. À cet instant précis, et seulement à cause des circonstances, Gin possédait une philosophie totalement opposée. Et puis, elle posait la question avec quand même un peu de curiosité. Elle n’était jamais allée au Japon, et ne savait fichtrement rien de la culture japonaise, si Yuû lui en parlait, ce serait comme un moyen de voyager un peu en l’écoutant, et elle avait tellement envie d’être n’importe où sauf ici, à cet endroit, en présence de ces personnes… sauf la poufsouffle, bien sûr. Yuû devait sans doute comprendre ce que Gin’ ressentait souvent. Toutes les deux venait d’ailleurs, Gin’ d’une autre époque, Yuû d’un autre lieu, l’un dans l’autre, elles étaient faites pour se comprendre, et c’était sûrement ce qui avait contribué à leur rapprochement.

Invité

Yuûki sourit de plus belle en voyant que ces paroles semblaient avoir apaisé ‎la culpabilité de Meredith. Oui, car elle devait sûrement se sentir coupable ‎de ne pas avoir acheté de cadeau pour Yuû même si cela n’était pas très ‎important pour elle. Et Yuûki savait bien que les cadeaux étaient très ‎importants pour les anglais, aussi se sentit-elle rassurée en voyant que ‎Meredith se décrispait un peu. Un peu seulement, car son amie à la ‎chevelure flamboyante n’était jamais complètement à l’aise ou tout à fait ‎apaisée, pas besoin d’être extralucide pour le remarquer. Meredith semblait ‎toujours sur les nerfs, et Yuû n’avait aucune idée de ce qui pouvait la ‎mettre dans cet état. Ça aurait pu être son caractère naturel, mais c’était ‎comme même bizarre d’être si naturellement méfiant et sur les nerfs. Non, ‎il devait y avoir quelque chose, même si la jeune japonaise préférait et ‎n’osait pas le demander, de peur de vexer son amie ou de la mettre en ‎colère. Elle ne lui posait jamais de question car elle voyait bien que Mery ne ‎supportais pas qu’on s’intéresse à sa vie, ce que comprenait très bien Yuû : ‎elle même n’aimait pas qu’on la questionne trop sur ses rapports avec sa ‎famille et la raison qui faisait qu’elle était venue vivre au Japon car, ‎malheureusement, cela lui faisait toujours repenser à la raison qui avait ‎poussé son père à l’exiler du Japon et ne plus vouloir avoir de rapports avec ‎elle. Et cela la blessait beaucoup plus qu’elle ne voulait se l’avouer ou le ‎laisser paraître, donc la jeune fille préférait tout garder au fond d’elle, ‎enfermer derrière le plus profond des verrous, pour ne pas se faire de mal, ‎et se remettra à être dépressive comme ses premiers mois en Angleterre. ‎Après tout, si sa tatie Lee n’avait pas été là, elle ne savait pas ce qu’elle ‎serait devenue aujourd’hui, si elle serait tout de même si sociale et ouverte ‎qu’elle l’était maintenant.‎
Mais bon, ce n’était pas le moment de penser à ça ! Toute guillerette, Yuûki ‎se mis inconsciemment à se balancer d’un pied à l’autre. Elle n’aimait pas ‎rester aussi longtemps sans bouger, c’était trop difficile pour elle !‎

‎"Tu es rentrée au Japon, du coup, alors? C’était comment? Tu y retournes ‎souvent?"‎

‎ *Tu y retournes souvent* Cette phrase résonna un instant dans l’esprit de ‎Yuûki qui s’était momentanément arrêtée dans son balancement pour ‎réaliser les paroles de Meredith. Aaaah... C’était justement l’une des choses ‎auxquelles elle ne préférait pas penser, de peur de ne plus être si optimiste ‎et de devenir un poids pour ses quelques amis. Ce sujet était délicat car on ‎ne pouvait pas dire que Yuûki pouvait souvent aller voir sa famille, ‎non,c’était seulement lorsque son père décidait qu’elle pouvait passer ‎parler avec ses frères, soeurs, et surtout sa mère. Rarement, donc. Ce noël ‎avait été attendu avec particulièrement de joie par Yuûki puisque cela ‎faisait un peu plus d’un an qu’elle n’avait pas revu sa famille, plus ‎exactement depuis les vacances d’été de sa troisième année. Elle avait été ‎si heureuse de tous les revoir...‎
Essayant de faire comme si de rien était, Yuûki reprit son sourire qui s’était ‎quelque peu figé aux paroles de Meredith, repoussant une nouvelle fois la ‎mèche rebelle qui n’arrêtait pas de lui tomber sur l’oeuil droit.‎

‎" Oui je suis rentrée au Japon pour noël c’était fantastique ! Si seulement ‎tu avais pu voir ça : mes soeurs et ma mère avaient passées plusieurs mois ‎à faire des centaines d’origamis qui étaient accrochés au plafond de la ‎salle à manger. Ca à pris si longtemps car la tradition familiale veut qu’on ‎les fasses sans magie, à la main. Et mes frères et mon père ont construis ‎une nouvelle aile pour le manoir, pour que les serviteurs aient plus de ‎place ! "

dit la japonaise d’une voix enjouée aux souvenirs qu’elle avait de ‎cette fantastique fête. Oui, c’était vraiment merveilleux, du moins si on ‎oubliait la distance que son père avait tenu à mettre entre elle et lui. Mais ‎ça, ce n’était pas nouveau...Refoulant une grimace, Yuûki continua sur sa ‎foulée :‎

‎" Et pour ce qui est de savoir si oui ou non j’y retourne souvent et bien... ‎‎"

Yuûki hésita entre dire la vérité à Mery, qu’elle ne les voyait parfois pas ‎pendant plus de deux ans, mais cela aurait vraiment plombé l’ambiance. Pas ‎que Yuû n’avait pas confiance en Ginny, non, malgré le peu qu’elle savait ‎sur elle, elle savait qu’elle pouvait lui confier ce qu’elle voulait, mais ce ‎serait vraiment mal placé de dire ça alors qu’elle ne connaissait rien de ce ‎que son amie vivait. En effet, elle commençait à se demander si sa famille ‎n’était pas décédée, car elle n’en parlait jamais...

" On peut dire ça comme ‎ça, oui. "‎

C’était un horrible mensonge, et Yuûki détestait mentir, surtout qu’elle ‎n’était vraiment pas forte pour ça. Mais bon, elle ne voulait pas, alors ‎qu’elle passerait un super moment avec Meredith, l’embêter avec ces petits ‎malheurs de rien du tout. Non, surtout que celle qui avait le plus besoin de ‎réconfort c’était Mery, c’était elle qui avait été seule à noël.‎

‎" Sinon comment ça c’est passé pour toi à noël ? "

demanda Yuûki pour ‎changer de sujet et aussi parce que ça l’intéressait vraiment.

" J’espère que ‎tu ne t’es pas trop ennuyée toute seule, il n’y avait pas grand monde je ‎crois... Ça devait être plutôt froid ici ! "

finit la jeune fille dans un petit rire, ‎espérant que son mensonge par omission était passé inaperçu, ainsi que son ‎changement de sujet pas vraiment... discret.‎

La famille de Yuû semblait particulièrement respectueuse des traditions, même si Gin’ n’y connaissait pas grand-chose, en matière de tradition japonaise, elle se sentait touchée par tout ce que lui disait la poufsouffle. Sûrement parce que sa famille à elle aussi était franchement traditionnelle, malgré le peu de moyens dont-ils disposaient. Une dinde rôtie à point pour Thanksgiving, un festin délicieux au pied du sapin, des pétards surprises et une délicieuse bûche glacée à Noël, de succulents œufs en chocolats à Pâques… La famille Weasley respectait toutes ces traditions, et avait aussi les siennes, qui lui étaient propres : le fameux pull annuel tricoté par Molly, par exemple. Gin’ s’en plaignait tous les ans, n’empêche que cette année, elle aurait tout donné pour porter une de ces horreurs qui la grattaient horriblement. Gin et Yuû avaient décidément beaucoup de points communs. Gin’ comprenait qu’elle venait aussi d’une famille nombreuse (mais au moins, elle, avait la chance d’avoir des sœurs… ce que Ginny aurait aimé avoir au moins une sœur!), par exemple. Et apparemment, elle souffrait aussi de l’absence de sa famille… Gin’ en était presque sûre, à force de mentir constamment, elle repérait plus facilement les gens qui mentaient, et visiblement, Yuû mentait quand elle disait voir assez souvent sa famille. Ginny se sentait soudain idiote de se plaindre (intérieurement, c’est vrai, mais quand même) sans arrêts. La situation qu’elle vivait était exceptionnelle, elle rentrerait bientôt (oui, bientôt, j’ai dit! Avec ou sans l’aide du vieux barbu, elle se tirerait d’ici), et sa famille très protectrice serait là pour elle, Yuû ne pouvait pas en dire autant. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais se retint. Quand la rouquine mentait, elle voulait qu’on lui foute la paix, pour Yuû, c’était sûrement la même chose. Et de toute manière, elle avait déjà changé de sujet.

Elle lui demandait comme s’était passé son Noël. Ou la question qui tue. Son Noël avait évidemment été hyper déprimant. Mais elle allait éviter de se plaindre. Enfin pas trop. Mince, quand elle y réfléchissait un peu, elle était drôlement gavante, quand même! Comment Yuû faisait-elle pour la supporter?

"Oh bah… c’était pas mal. C’est vrai que j’aurais préféré passer Noël en famille, mais bon, au moins, j’avais mon frère."

Bon, pour ça, il aurait sûrement fallu qu’elle soit un peu plus loquace et moins bornée, avoir Ron avec elle n’avait pas aidé, au contraire, l’un était toujours là pour rappeler à l’autre que tous les autres membres de la famille n’était pas là.

"Et puis bon, le froid, on s’habitue."

C’est vrai que l’hiver avait été franchement froid, ça devait être pour aller avec son humeur et son caractère du moment : elle était glacial, à fleur de peau. Le froid ne l’avait pas vraiment dérangé, il faut dire qu’elle n’était pas beaucoup sortie. Sortir de sa salle commune, c’était risquer de croiser Jedusor, et puis, dans la salle commune, au moins, il y avait du feu, donc il faisait chaud.

Invité

Yuûki s’en voulut rapidement de s’être laisser miner par une petite question de rient du tout. Vivre loin de sa famille était dur, elle n’aurait pu dire le contraire sans mentir, mais elle y était habituée depuis le temps. Et puis elle avait sa tante qu’elle considérait maintenant comme une seconde mère, et elle aimait l’Angleterre. Oui, c’était un magnifique pays avec des paysages fantastiques, et il y faisait beaucoup moins chaud qu’au Japon. Etrangement, Yuûki préférait le climat humide et froid de l’Angleterre à la chaleur étouffante de son pays natal : mais cela prouvait qu’elle s’était bien adaptée à son pays d’adoption, s’y était fait des amis et sa propre vie. Quoi qu’il en soit, Yuûki se remis à sourire sincèrement en repensant à tous ces bons points, et en se disant que de toute manière, ce n’était pas en regrettant son passé qu’elle avancerait enfin, mais en vivant le moment présent et en profitant de la vie, aussi sombre puisse t’elle être. Oui, c’était ce que se répétait inlassablement Yuûki, cette phrase en laquelle elle croyait dur comme fer et qui lui avait permis d’arriver jusqu’ici. Et puis, la jeune fille ne voulait pas perdre don moral pour ça, surtout alors qu’elle était en compagnie de Meredith (elle en avait depuis longtemps conclu qu’il fallait tout faire pour la rendre joyeuse et lui faire oublier ses problèmes). Aussi, Yuûki retrouva son optimiste à (presque) toute épreuve avec plaisir.

"Oh bah… c’était pas mal. C’est vrai que j’aurais préféré passer Noël en famille, mais bon, au moins, j’avais mon frère."

Oh mer**. La question qui tue. C’était peut-être pas une super idée de demander ça à Meredith alors que Yuû savait qu’elle avait du passer un noël hyper déprimant et ennuyeux à l’école, à se morfondre dans la solitude et… Bon là c’était peut-être exagéré, mais le résultat était le même : Yuûki venait de faire remonter des souvenirs pas forcément très agréable à la mémoire de son amie. C’était définitif, elle n’était pas douée, et méritait la Palme de la plus maladroite en relations humaines… Quoique Pomona était aussi pas mal du tout dans le genre… Bon d’accord, elle se faisait piquer la Palme par Pomme qui était sans hésiter celle qui avait le plus de difficultés à être sociale. Yuû l’était déjà naturellement au moins, même si elle était la plus grande gaffeuse du siècle. Voilà, elle l’avait trouvé sa Palme : celle de la plus grande gaffeuse du millénaire. La classe.
Secouant énergiquement la tête, Yuûki rit nerveusement pendant un instant, avant de s’arrêter en se rappelant que c’était pas vraiment le moment là. Pourquoi riait-elle ? Parce que ces pensées étaient vraiment ridicules, et qu’elle se demandait comment elle avait pu passer des baffes intérieures pour se punir d’avoir encore fait une connerie, et la question existentielle qui était « Qui à la Palme de Quoi ». Ridicule. Yuûki faisait même du sarcasme dans son esprit, c’est que ça devenait grave. Mais contrairement aux apparences, non elle n’était pas en train de basculer dans la folie (même si rire toute seule pouvait porter à confusion), elle se moquait juste d’elle-même et de son intense idiotie. Rien de grave, docteur.

"Et puis bon, le froid, on s’habitue."

Termina Meredith d’une voix qui ne laissait pas trop passer ses émotions. Elle avait l’air blasé, mais ne l’était pas. Et Yuûki commençait franchement à en avoir marre d voir son amie tout garder pour elle et se détruire à petit feu. Sa paranoïa, sa méfiance, était sûrement fondée, mais en attendant ça allait la rendre complètement folle de ne rien dire du tout. C’était énervant, surtout que Yuû ne voulait pas lui poser trop de questions, car sinon Meredith se braquait tout de suite, ni essayer d’en savoir plus sur elle, puisque ça finissait de la même manière. En y réfléchissant, elle ne connaissait pas grand-chose de son amie flamboyante, rien de sa famille, de son enfance, de son ancienne école… Rien de rien. Franchement, que Meredith ne veuille pas se confier à elle ne la dérangeait pas outre mesure (c’était pareil avec Pomme et Miyria qui lui cachaient pleins de trucs plus ou moins grave mais dont elle ne savait rien), mais elle s’inquiétait sincèrement pour Mery, qui n’irait jamais mieux si elle gardait tous ses sentiments en elle. Non, ça allait s’aggraver. Et peut-être qu’à nouveau Yuûki exagérait la chose, mais elle avait peur. Peur pour Meredith. Ah, en cet instant ces pensées devaient vraiment paraître ridicules, n’est-ce pas ?

" Au moins il y avait ton frère, c’est bien, tu n’étais pas complètement seule. "

Ou dans le genre phrase inutile, y a pas mieux. Ebouriffant légèrement ses courts cheveux, avec une petite grimace gênée, Yuûki attrapa son courage à deux mains, et décida de lui dire ce qui l’inquiétait.

" Tu sais j’ai entendu un proverbe –enfin je sais pas du tout d’où il vient hein-, qui dit quelque chose du genre : Les joies du monde sont notre seule nourriture. La dernière petite goutte nous fait encore vivre. "

Rougissante comme jamais, la japonaise se pinça la lèvre en se disant qu’elle était définitivement trop ridicule, et qu’elle s’y prenait comme un manche à balais. Mal, donc.

" Ce que je veux dire tu vois c’est que même si tu vis des choses difficiles, que tu vas mal et que tu as l’impression qui tout s’écroule autours de toi, du toi continuer à vivre, à profiter des choses les plus simples, même, mais profiter comme même… "

La fin de la phrase était devenue presque un murmure, Yuûki se demandant si elle n’avait pas été trop loin et qu’elle serait la réaction de Meredith. Mais il n’était pas temps de se tracasser, elle n’avait pas fini. Rouge comme une pivoine, la jeune fille continua :

" Il y a aussi un autre proverbe, qui est arabe je crois, qui dit ceci : Si tu as la volonté, ta force sera à la mesure de ton désir. Et je sais que tu es une fille très courageuse, qui à énormément de volonté, alors quels que soit tes problèmes, tu doit continuer à croire que tout s’arrangera, et je suis sûre que ça ira mieux. "

Bon, elle était ridicule, se sentait idiote, et avait les joues qui la chauffait comme jamais auparavant. En plus elle se sentait niaise, comme dans l’un de ces romans débiles ou le vieux sages sort ses phrases pleines de sagesses et de sentiments pour réconforter le héro qui est au bord du désespoir. En plus elle se sentait mièvre. « Beurk, faut te ressaisir ma vieille, tu n’es pas censée être gentille. » En plus de ça, Yuûki avait un peu peur de la réaction de Meredith, elle avait l’impression d’avoir été un peu trop loin et de s’être mêlée de choses qui ne la regardait pas. Seulement ça faisait un moment que ça lui trottait dans la tête, et elle préférait être sincère maintenant, même si elle risquait de mettre son amie dans une colère pas possible. Elle était tellement imprévisible que Yuû ne savait pas quoi faire, quoi dire. Enfin dans la famille Imprévisible, on pouvait aussi la ranger dedans : elle passait de noël à la leçon de moral du jour. Pfff. Incompréhensible. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait sorti ça si soudainement, elle aurait pu attendre une autre fois mais non, elle n’en faisait encore qu’à sa tête.

" Euh… Je suis vraiment désolé, j’aurais pas du dire ça. C’était… déplacé, ridicule, et franchement pas le moment. Je me sens bête. Désolée, ce ne sont même pas mes affaires. "

"Les joies du monde sont notre seule nourriture. La dernière petite goutte nous fait encore vivre. " C’est amusant, Gin’ imaginait très bien Luna lui sortir une réplique du même genre. Le type de réflexion qui vous invitaient à réfléchir sans même que vous vous en rendiez compte. Gin’ essaya d’analyser cette citation, voir ce qu’elle pouvait en tirer, mais Yuû la devança et lui expliqua le fond de sa pensée. C’est vrai, il fallait profiter des choses simples. Oui. Mais bon. Elles étaient où, ces choses simples? Tout était compliqué, ici, TOUT, elle vivait dans un cauchemar qui ne s’arrêtait jamais, et elle aurait tellement voulu se réveiller! D’accord, Yuû était là, et c’était elle, la dernière petite goutte qui parvenait à la rendre un peu heureuse, mais même le plaisir qu’elle mettait à être avec elle, elle ne pouvait pas l’apprécier pleinement, elle craignait toujours la trahison, toujours… même avec quelqu’un d’aussi peu susceptible de la trahir que la jolie japonaise, c’était une question de principe. N’empêche qu’elle se sentait quand même coupable de la mener en bâteau. Apparemment, Yuû remarquait son petit jeu à des kilomètres. Elle voyait qu’elle allait mal. Et ses paroles rassurantes, son optimiste incommensurable ne suffisaient pas à la faire aller mieux, Yuû n’imaginait pas l’enfer dans lequel on avait plongé la rouquine , elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait, et elle, elle ne pouvait rien lui dire du tout. Ça ne tarderait certainement pas, un jour, la poufsouffle en aurait marre et la délaisserait. Et elle ne pouvait rien faire pour arranger ça, rien. Yuû s’excusa de ce qu’elle avait dit, certainement parce que Gin’ avait franchement manqué de réaction pendant son discours. C’était pas parce qu’il ne la touchait pas ou qu’elle n’en tenait pas compte, c’était tout simplement parce qu’elle ne savait pas comment montrer sa reconnaissance à Yuû. Elle l’aimait beaucoup, c’était clair et net, mais comme elle ne pouvait rien lui dire, ça compliquait beaucoup les choses.

Au final, elle ne trouva rien à dire, alors elle préféra agir. Sans prévenir, elle serra Yuûki dans ses bras. Elle ne méritait pas une amie comme elle, c’était clair et net. Elle aurait vraiment voulu être plus présente, ou se confier. C’est sûr, ça lui ferait du bien de se confier. Mais ça ne marchait pas comme ça, même de Yuûki, elle avait peur. Elle avait tout simplement peur de tout et de tout le monde. Ça la fatiguait, ça la détruisait. Les joies simples, oui, elle aurait voulu en profiter, mais elle n’avait pas le droit de le faire. Quand elle se défit de cette étreinte, elle se sentit tout à coup gênée. Hum. Elle s’était laissée emporter.

"T’es pas ridicule. Merci d’être là." Maintenant, c’était elle qui versait dans la mièvrerie. Chouette. "Heu je crois que je vais te laisser. "Se rapprocher de Yuû, c’était mal, très mal. « On ira voler ensemble un de ces quatre, d’accord?"

(Je te laisse conclure. J’aime notre rp mais j’essaye de clôturer mes rps, en ce moment Razz

On en refera un vite? Very Happy

)

Invité

Yuûki se sentait bête, ce qui n’était pas nouveau. Elle agissait de manière tout à fait… inconvenante. Oh, et depuis quand elle faisait attention à ce qui était inconvenant ou ne l’était pas ?! Pff, les règles étaient faites pour êtres contournées, tout le monde le savait. Et puis elle n’allait pas garder pour elle ses doutes et ses inquiétudes alors que Meredith était juste là pour l’entendre. Et puis si elle se mettait en colère, ce n’était pas la fin de monde, il lui suffirait juste de trouver un moyen de se faire pardonner : une blague pourrie dont elle avait le secret, une part de pudding… Ou juste un plan foireux pour se faire pardonner qui aurait l’effet inverse mais qui finalement ferait rire Meredith juste parce que c’était ridicule, ironiquement ridicule. Ouais, ça finirait par s’arranger. Yuû trouvait toujours le moyen pour que tout s’arrange. Presque, du moins.
Autant la jeune japonaise s’attendait à ce que son amie flamboyante se mette en colère, ou devienne tout d’un coup fermée, ce genre de chose ; qu’elle n’avait pas prévu ce qui arriva après : la belle rousse la pris soudainement dans ses bras, dans un geste qui était particulièrement étonnant. Au début Yuûki resta immobile, se demandant si elle n’était pas en pleine hallucination (ce qui ne serait pas si étonnant que cela puisqu’elle s’était fait mordre par son maudit piaf, qui avait pu la contaminer d’une bactérie très rare qu’il avait récupéré pendant l’un de ses voyages… Ok, c’était vraiment tiré par les cheveux). Mais non, Meredith la serrait bien dans ses bras, dans un geste étrangement naturel et réconfortant. La Poufsouffle aux cheveux sombres décida finalement de rendre son étreinte à son amie, profitant de ce moment unique et totalement incongru lorsqu’on savait qui était Meredith : pas le genre de personne à se laisser aller dans de grands moments de sentimentalisme présentant embrassades et grandes étreintes amicales. Mais franchement, Yuûki se fichait bien de ce qui pouvait passer par la tête de Mery en ce moment, qu’elle devienne folle ou quoi que ce quoi d’autre : elle était vraiment heureuse que son amie ait eu cette réaction (qui était de toute manière bien plus agréable que ce qu’elle avait anticipé).

"T’es pas ridicule. Merci d’être là. Heu je crois que je vais te laisser. On ira voler ensemble un de ces quatre, d’accord? "

Avec un large sourire qui représentait bien l’état dans lequel cette étreinte inattendue l’avait mise, Yuû se décola de son amie, toute guillerette. Ouah. Ca faisait plutôt bizarre de se dire qu’elle avait une relation si privilégiée avec Meredith, mais cela lui faisait plaisir. Elle n’était pas persuadée que la Gryffondor lui accordait toute sa confiance (ce qui était son droit), mais au moins il semblait qu’elle tenait vraiment à elle. Bonne nouvelle.
Il semblait qu’il était temps de mettre fin à la « minute mièvre » de l’année. Oui car Yuû n’avait pas vraiment l’intention de recommencer à avoir ce genre de réactions, surtout qu’elle n’était pas réputée pour être aussi neuneu que cela, et que ça risquait de mettre un sérieux coup à sa réputation de mangeuse de Serpentards qi ça s’apprenait. Cool les amis, c’était de l’humour. Yuûki se fichait royalement de sa soie disant « réputation ». Il était juste temps de redevenir normale, parce que là ça commençait vraimentà être grave.

"Pas de problèmes, je suis dispo quand tu veux pour un p’tit tours sur le terrain. Et faut pas non plus que t’oublie que tu me dois une bierraubeurre ! "

Avec un petit clin d’œil et un sourire amusé, la japonaise continua

"Et nous sommes amies après tout, c’est normal que je sois là pour toi. "

Ah ba mince, elle retombait dans la mièvrerie.

"Aller à plus Mery, viens me voir si t’as besoin de quelque chose. "

Serrant brièvement la main de son amie dans un geste affectif, qui voulait dire à la fois « merci » et à bientôt, Yuûki se détourna sans un mot de plus et se mis à dévaler les marches de la volière, en direction du parc. Et oui, elle venait juste de se souvenir qu’elle avait promis d’aider Brittany en Soins en Créatures Magiques, matière dans laquelle elle avait quelques facilités, ce qui lui venait sûrement de son éleveuse de tante.
Cette discussion lui avait vraiment fait du bien, Yuû était beaucoup plus sereine qu’à son arrivée dans la volière, surtout que le problème de don maudit hiboux était résolu, grâce à Meredith. Et qu’elle avait pu lui donner son présent de noël. Tout allait bien dans le meilleur des mondes…
Enfin presque !

FIN

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