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e lieu était aussi impressionnant et dangereux quel que soit le moment de la journée que l'on choisisse pour s'y aventurer. D'ailleurs étaient rares ceux qui osaient s'y rendre sans en avoir la plus excellente des raisons. Ici les mines que l'on croisaient n'étaient jamais souriante et certaines avaient la peau crasseuse. Les regards étaient soit étrangement absents soit, et c'était là bien plus inquiétant encore, bien inquisiteurs. Ils glissaient sur elle, semblant la dévisager, la détailler, elle qui ne ressemblait à personne en ces lieux. Audrey était légèrement perdue, avançant la tête baissée, les yeux vitreux et le pas hésitant. La jeune femme de si bonne famille ignorait même comment elle était arrivée jusqu'à ce lieu que, jamais, elle n'aurait même songé à arpenter quelques temps plus tôt. L'Allée des Embrumes, seule et paumée ? Autant se promener avec uen pancarte la désignant comme victime accrochée autour de son joli petit cou ! Et les regards emplis de crasse concupiscence ou de violente convoitise ne laissaient que trop bien deviner les mauvais sorts qu'ils lui réservaient. Audrey, elle, s'en fichait, n'en ayant pas même réellement conscience. Et, quand bien même aurait-elle réalisé qu'elle s'en serait quand même fichu. Que lui importait bien de crever ici et ce matin ! Une partie d'elle, la plus pure, était morte au moment où Johanna lui avait été enlevée. Depuis, elle n'était plus qu'une ombre.

Alors qu'elle sortait d'une fumerie illégale -évidemment- d'opium, la demoiselle Chaser sentit la tête  lui tourner. Quand avait-elle commencé à enfumer ses pensées avec cette substance illicite ? Honnêtement elle ne le savait plus. Sans doutes lors de l'une de ces pérégrinations où sa souffrance se faisait telle qu'elle en devenait tout simplement insupportable ! L'un de ces moments où Audrey aurait souhaité que ce soit elle qui repose maintenant sous terre et non sa sœur adorée. L'un de ces moments où, comme aujourd'hui, elle voulait ne plus penser, ne plus être capable de seulement aligner deux mots. En oubliant qu'elle peinerait tout autant à aligner deux pas ! Cherchant à s'adosser à un mur qu'elle ne trouva pas elle chancela et chut lamentablement au sol. Sa tête heurta le chemin de terre meuble et poussiéreux et elle sentit une mince filet de sang s'écouler de son front jusque sur ses lèvres blanches et tremblantes. Le goût du sang... Le goût de son propre sang... Etait-ce cela que Johanna avait éprouvé avant de mourir ? Avait-elle senti la vie la quitter en même temps que son sang ? Audrey frissonna. Soudain l'opium ne faisait plus d'effet et le sordide de ces lieux qu'elle découvraient comme pour la première fois lui apparut. Effrayante, menaçante aussi. Elle se recroquevilla contre le mur et, enfouissant son visage dans ses mains elle pleura. A un moment l'idée d'envoyer son Patronus chercher son frère l'effleura mais elle renonça. Jamais Daniel ne pourrait la comprendre ni même lui pardonner sa faiblesse ! Il était si différent d'elle... Amy alors ? Non, lire la déception et l'inquiétude dans le regard de sa sœur, de sa meilleure amie, la jeune femme ne le supporterait pas non plus. Qui ? Qui pouvait-elle appeler au secours ? Abraxas ou Ezekiel ? Elle les adorait, l'un plus que l'autre d'ailleurs, mais cela serait sans doutes empirer les choses les trois compères étant plutôt adeptes de l'adage selon lequel il fallait toujours soigner le mal par le mal ! Finalement la réponse lui parut évidente. Angel. Il n'y avait que lui en qui elle puisse avoir suffisamment confiance en ce moment même. Elle lui envoya son Patronus et, ceci fait, s'abandonna à l'inconscience. Audrey était inconsciente, son corps sans défense reposant contre le mur crasseux de l'Allée des Embrumes.

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a scène lui paraissait complètement irréelle... Les formes dansaient devant ses prunelles complètement hagardes, les êtres devenaient spectres menaçants dont elle se protégeait en geignant et en levant les mains devant elle comme pour mieux les repousser. Les voix de ces êtres qui tentaient de lui parler, certains pour mieux lui proposer leur aide, d'autres pour lui proposer des choses bien moins sages, toutes leurs voix n'étaient que des murmures confus qui l'effrayaient plus encore. Audrey peinait à demeurer éveillée, l'opium courant dans ses veines à une vitesse telle qu'elle en avait mal. Le cœur lui remontait en son sein haletant, sa respiration était précipitée et des perles de sueur venaient se mêler à ce filet de sang qui semblait ne pas vouloir en finir de couler. Angel... Mais que faisait-il ? Angel... Jamais elle n'avait eu autant besoin de lui qu'en ce moment précis. Puis ce fut en prononçant, encore et encore, qu'elle perdit conscience.

Quand elle se réveilla la jeune femme frissonna, se redressant en sursauts et en sueurs, complètement paniquée. Ses prunelles dilatées erraient, sans jamais se poser, sur ce mobilier qu'elle connaissait sans autant parvenir à savoir où elle se trouvait. La voix du jeune homme à ses côtés la fit sursauter avant qu'elle n'ait un brusque mouvement de recul. Son regard se posa enfin sur le jeune homme et, un long soupir s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se jette au cou du sorcier et ne se laisse enfin aller à pleurer. Audrey était fatiguée, épuisée, lasse d'enchaîner les bêtises pour mieux oublier qu'elle ne parvenait pas à vivre, peinant même à survivre. Elle se glissa dans les bras de son ami, murmurant des propos incompréhensibles avant que de se reculer, quelque peu et de murmurer de façon plus intelligible cette fois-ci

Angel ! Je... Je suis désolée ! Je ne voulais pas te déranger, je te le promets... Mais j'ai personne à appeler ! Ma famille ne me supporte ni ne me comprends plus... Mes amis ? Je suis tous en train de les perdre... Et mes amours... là la jeune fille marqua une pause et se mordilla la lèvre tout en baissant les yeux Là je crois que je délire et que je me dépasse dans les sommets de la bêtise... puis soupirant tout en se laissant de nouveau glisser dans ses bras elle s'y pelotonna tout en soupirant Dis... tu veux bien que je reste Angel ? S'il-te-plaît... Je prendrais pas de place, je te gênerais pas... Tu ne me verras même pas... Mais j'ai besoin d'un endroit où rester... Je... Je peux pas rester chez mes parents et... Tu veux bien ?

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