#Sujet: Solitude brisée [Pv Tom] Dim 30 Juin - 21:58
Difficile de parvenir à trouver un brin de solitude à Poudlard, en particulier lorsqu'on se nomme Phoebe C. Levy et que l'on dispose d'une certaine popularité. Toujours des gens à voir, des personnes qui souhaitent vous parler...Je mentirais en disant que toutes ces attentions m'agacent. En vérité, je les apprécie, d'autant plus que je n'ai pas vraiment eu l'occasion, durant mon enfance, de savourer ce type de contacts. Mais, à cet instant précis, je...j'aimerais être seule. J'ai reçu une lettre, ce matin. Une lettre de mes parents...Moi qui n'avait pas eu de nouvelles d'eux depuis nos retrouvailles "mouvementées", me voilà servie. Je tenais l'enveloppe contre moi, la serrant avec force, alors que je cherchais un endroit isolé pour la lire et pouvoir laisser éclater mes émotions, si nécessaire. J'avais peur de ce contenu...Mais, dans le même temps, j'étais emplie d'espoir. Peut-être allaient-ils m'annoncer qu'ils me pardonnaient et avaient finalement décidé de m'écouter et de me comprendre ? J'aimerais le croire...J'aimerais tellement que cela se produise. Ainsi, mon destin ne serait plus enchaîné à cet homme que je ne connaissais guère, bien plus âgé que moi, et à cette fichue parfumerie pour laquelle je n'éprouvais aucune affection, envers laquelle je ne me sentais certainement pas emplie d'une quelconque responsabilité. Mes espoirs reçurent une moquerie blessante de la part de la demoiselle qui ne quittait jamais mes côtés. Heather, mon amie imaginaire...Elle me fixait de ses grands yeux noirs, marchant devant moi, me précédant dans tout ce que je faisais. Elle parlait, mais j'étais seule à l'entendre. Seule à savoir qu'elle se fichait de moi et de ma naïveté... "Pourquoi voudraient-ils te revoir ?", disait-elle avec un sourire mauvais. "Tu ne dois rien à ces gens, hormis tes malheurs. Chercher leur approbation est une aberration et une preuve de ton idiotie.". Elle posa sa main sur la mienne, me poussant à froisser la lettre pour mieux la déchirer. Je secouais la tête et je me mis à accélérer le pas, me réfugiant dans une salle de classe vide. M'asseyant à un pupitre, j'ouvris l'enveloppe et je parcourus la lettre des yeux, fébrile et angoissée. Ma déception fut à la hauteur de mes espérances. Ils étaient prêts à me pardonner...si je quittais cette école de magie, qui m'avait remplie le crâne de bêtises, et d'épouser dans l'immédiat l'homme qu'ils avaient choisi pour moi. Leur amour...pour une vie au sein d'une prison dorée. Je ne pouvais pas accepter ce sacrifice... Je sortis ma baguette, la pointant sur cette fichue lettre qui avait bouleversé mon coeur fragile. Les larmes aux yeux, je prononçais alors un "Incendio", regardant d'un oeil attristé le papier se consumer sous ma magie. La main d'Heather se posa sur mon épaule et je fus parcourue de frissons. Elle déposa ses lèvres noires sur ma joue, avant de murmurer à mon oreille :
"Tu n'as besoin que de moi...Tu peux les oublier. Mieux, nous pourrons nous venger...
-TAIS-TOI ! m'écriai-je d'une voix perçante, en m'écartant d'un geste brusque."
Ma magie m'échappa un bref instant et le pupitre sur lequel j'avais ouvert cette lettre se renversa au sol. Des bruits de pas se firent entendre. Le souffle court, je tendis l'oreille, m'efforçant de me montrer silencieuse. Heather, d'une humeur vengeresse, prit mes deux mains entre les siennes et me força à les frapper l'une contre l'autre, produisant un bruit tonitruant. Mes yeux s'écarquillèrent alors que l'horreur s'emparait de moi, consciente que Heather était tout à fait capable de me contrôler, prenant une place de plus en plus importante dans mon être et dans mon âme. Son rire fut sa seule réponse, une réponse que le visiteur ne pouvait pas entendre...Visiteur dont l'identité fit immédiatement taire Heather et étreignit mon coeur d'une peur écrasante. Je voulus me cacher, mais je ne trouvai pas le temps de le faire. Il était là...Tom Jedusor...Je murmurais son nom d'une petite voix, avant de respirer profondément et de me ressaisir :
"B...Bonjour, Tom ! Belle journée, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui t'amènes par ici ?"
Heather me soufflait de fuir, mais j'étais paralysée. Prisonnière de cet homme qui en savait trop sur moi...
Tom Elvis Jedusor
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e mêler des affaires des autres n'était pas dans la nature de l'Héritier de Serpentard, il s'épargnait très bien, d'ailleurs, le récit des vies pathétiques (et forcément bien moins intéressantes que la sienne) de ses camarades. Mais s'il ne s'intéressait pas à la vie d'autrui, ou à autrui tout court, il arrivait toujours un moment où il était nécessaire d'en savoir un minimum sur la vie de l'autre, pour que la sienne propre ne rencontre que des obstacles qu'il pouvait surmonter, et parce que, également, tout individu dont il pouvait découvrir les faiblesses était un individu dont il pouvait exploiter les faiblesses en question. Et qui pouvait donc servir à sa propre existence. C'était pour cette exacte raison que le sort de Phoebe Levy, cette rouge et or qui n'aurait logiquement dû éveiller en lui aucun intérêt, avait fini dans sa ligne de mire. Et pour cause, cette demoiselle avait la plus exploitable des singularités une "amie imaginaire" qui, semble-t-il, révélait en elle la part la plus obscur de sa personne, la part la plus intéressante, donc.
Ainsi, Tom Jedusor ne s'intéressait-il au sort et à la vie de ses pairs que lorsque ceux-ci pouvaient lui être utile. Si la voix d'une autre (ou du moins de beaucoup d'autres) s'était élevée depuis cette salle la plupart du temps délaissée des élèves, le préfet des verts et argent s'en serait parfaitement désintéresé, mais voilà, cette voix appartenait à Phoebe Levy, et de ce qu'il entendait, il y avait de fortes chances pour qu'elle soit en train de s'adresser à la tristement anonyme Heather. Autant dire qu'il voyait là une occasion qu'il ne pouvait se permettre de manquer. Sans s'annoncer, il entra donc dans la salle de cours déserte. La réaction de Phoebe, lorsqu'elle le reconnut, était des plus plaisantes, pour lui du moins. Il aimait susciter ainsi autant ... d'angoisse ? Le terme était peut-être un peu fort, mais cela semblait y ressembler tout de même... et c'était tant mieux. Phoebe avait toutes les raisons du monde de le craindre. Au-delà de ce qu'elle pouvait bien imaginer, d'ailleurs.
Tom ignora la question posée par la demoiselle, ne cherchant pas même à y répondre. Le faire aurait été la moindre des politesses, et Tom passait pour quelqu'un de très poli, c'est vrai. Mais il était des personnes auprès desquelles il savait qu'il pouvait abandonner ce genre de formalités.
-J'ai cru entendre des éclats de voix, mais je constate que tu es seule... il marqua une légère pause, satisfait de cette supériorité que lui conférait le fait de savoir une chose que presque tous ignoraient. J'en déduis qu'elle est là. ajouta-t-il très calmement, évoquant l'amie imaginaire de Phoebe comme l'on évoque la pluie et le beau temps.
Tom, bien sûr, ne croyait pas en l'existence d'Heather, bien que ses propos pouvaient laisser entendre le contraire, il pensait tout simplement la rouge et or très perturbée et cela lui suffisait à saisir l'opportunité.
Je baissais les yeux quand Tom commença à s'adresser à moi, perdant la belle assurance dont je pouvais faire preuve habituellement, lorsque j'étais dans mon élément, mes faiblesses dissimulées derrière mes sourires, mes dires, mon chant... La main d'Heather serra la mienne et ce geste me réconforta un peu. Je n'étais pas seule contre lui, contre cet homme qui dégageait tant de malignité et de charisme à la fois. Elle était là...Elle avait toujours été là...Même si elle ne faisait pas toujours preuve de la gentillesse la plus flagrante, bien au contraire, Heather était présente pour me soutenir dans les moments de difficulté. Elle me donnait force et courage, ce courage qui faisait de moi une Gryffondor, une rouge et or. Quand Tom s'interrogea sur sa présence, Heather me murmura de ne rien lui dire, mais je ne pouvais pas rester silencieuse. Il me faisait peur et je craignais que le fait de rester muette ne puisse le contrarier. Triturant nerveusement mes mains moites, lâchant celle d'Heather pour ce faire, je soufflais d'une voix tremblante, n'osant pas croiser le regard de Tom :
"Je...Quelle importance, hein ? Tu ne peux pas lui parler...et elle n'a pas envie de te répondre, de toute manière."
Et c'était bien vrai. Tom était la seule personne qu'Heather craignait réellement. Celle-ci, partagée entre vexation et frayeur, entreprit de me tordre le bras. Je m'efforçais de cacher ce geste qui, d'un point de vue extérieur, devait paraître franchement bizarre, avant de reprendre, dissimulant difficilement une grimace douloureuse :
"Ca ne t'arrive jamais de parler seul, Tom ? Ca...Ca m'aide à organiser mes pensées..."
Je murmurais aussi doucement que possible à Heather de me lâcher, espérant qu'il n'entendrait rien de ces propos. Avec regret, elle finit par abdiquer et je pus masser mon pauvre bras, consciente que je me blessais seule, sans être en mesure de parer à cela. Pitoyable, n'est-ce pas ? Une fois la douleur atténuée, je repris, portant un regard méfiant et craintif sur Tom :
"Qu'est-ce que tu me veux, hein ? Nos rencontres ne sont jamais gratuites...Il y a toujours un prix. Un fichu prix..."
Tom était un Maître chanteur, doué et redoutable, face auquel j'aurais préféré ne jamais me retrouver. Contre lui, je n'étais que faiblesse exploitable et exploitée. Je posais une main sur ma baguette, que j'avais rangé au préalable, avant de déclarer :
"Dis-moi clairement ce que tu veux, j'ai horreur des détours. Au moins, je saurais à quoi il me faudra me confronter..."
Je poussais un soupir, recueillant avec un certain soulagement la caresse d'Heather sur mes cheveux. Son contact avait quelque chose de profondément rassurant...2 contre 1...Il ne pouvait pas me briser.
Tom Elvis Jedusor
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l aimait lire la crainte qui se laissait lire sans trop de mal sur le visage de la rouge et or, il aimait cette influence qu'il pouvait avoir sur autrui, influence dont il usait et abusait non sans une certaine délectation. Dans l'attitude pour le moins étrange (bien que contrôlée au possible) de Phoebe, il ne cherchait pas à déceler ce qu'imposait l'imaginaire à la demoiselle, il ne voulait voir en elle que l'objet qu'il pouvait utiliser à sa convenance, une demoiselle perturbée, qui tenait pour vraie une simple hallucination à laquelle il refusait pertinemment (et à ses yeux des plus logiquement) de croire.
En dépit de la froideur des propos de la demoiselle, l'Héritier de serpentard ne perdit rien de son attitude doucereuse. Qu'attendait-il d'elle ? En l'occurrence, il n'y avait même pas réfléchi. Oh, il trouvait toujours pour peu qu'il s'en donne la peine, mais en l'occurrence, c'était davantage pour le plaisir d'observer son influence sur elle qu'il avait ouvert la porte de cette salle que pour obtenir de son interlocutrice l'un de ces "services" qu'elle était bien obligée de lui rendre si elle ne voulait pas que son secret soit divulgué et connu de tous en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
-Les rencontres peuvent être parfois le fruit du hasard, c'est ce qu'elles sont la plupart du temps, Phoebe. Tu ne crois pas ?
Propos que l'on pouvait presque trouver comique (pour peu que Tom se voue à une telle vocation, ce qui était bien évidemment tout sauf le cas) de la part de celui qui, peut-être le plus au monde, contrôlait chacun de ses faits et gestes et abhorrait l'idée même de laisser quoi que ce soit au hasard, considérant, bien sûr, que c'est dans les incertitudes que les pires erreurs sont commises.
-Néanmoins...
Car oui, la rouge et or avait raison malgré tout. Il n'y avait pas de situations qu'il ne voulait pas voir tourner à son avantage. Même une rencontre fortuite (ou semi-fortuite) se devait de lui servir, par principe et car l'on assoit pas son autorité sur du vide. Il ne devait lui laisser aucun répit, à aucune de leurs rencontres. Sinon cette pauvre idiote pourrait se mettre en tête l'idée qu'elle était susceptible de lui échapper. Ce serait une évidente erreur, bien sûr, mais le doute n'avait pas sa place entre eux. Il la faisait chanter, elle se pliait à ce chantage. Ni plus ni moins. Ainsi, les choses allaient pour le mieux. Pour lui bien plus que pour elle, évidemment.
-Je suppose que tu n'y verrais pas d'inconvénients si je te demandais de faire certaines recherches pour moi.
C'était davantage un ordre de forme que de nécessité. Néanmoins, cette idée qui venait de germer dans son esprit, l'utilité nouvelle qu'il avait à l'instant trouvé à Phoebe lui semblait loin d'être vaine (de toute manière, il n'admettrait jamais que le moindre de ses actes puisse être vain).
Je me laissais aller à un rire sans joie à sa première déclaration. Le fruit du hasard ? Il n'y avait pas de place pour le hasard dans l'existence de Tom Jedusor, auquel son nom seyait si peu...Les actions de Tom n'étaient pas le fruit d'un obscur "Jeu du sort", j'en étais certaine. Elles étaient calculées, de sorte à l'avantager et à enfoncer plus profondément encore ses victimes. Comme moi, pauvre proie qui s'était laissée prendre à ses filets...A cet instant, j'aurais aimé que Heather daigne prendre place et lui fasse face comme elle l'avait fait pour mes parents. Mais Tom l'effrayait autant que moi et elle préférait me laisser être celle qui subirait tous les dommages. Tellement généreux de sa part... Déglutissant, je me décidais cependant à répondre à sa remarque, d'une voix parcourue de tremblements incontrôlables :
"Je ne crois pas au hasard, Tom. Pas plus que toi, j'en suis sûre..."
Un frisson me traversa lorsqu'il reprit la parole et prononça un seul mot : "Néanmoins". Je détestais ce terme, qu'on avait employé bien trop souvent à mon égard : cela signifiait des conditions bien peu agréables et une nécessité pour moi de m'y plier. Comme mes parents me l'imposaient, autrefois..."Oh, ma chérie, il est si beau d'avoir un rêve. Néanmoins, il faut se rendre à l'évidence : une femme ne peut vivre confortablement que d'un mariage réussi...". Ce mot me donnait la nausée et la plupart des propos qui le suivait également... Toutefois, lorsque Tom termina sa phrase, j'eus la surprise de ne pas avoir à subir un châtiment terrible ou une humiliation insurmontable. Des informations...Il fallait dire que j'étais plutôt douée pour les obtenir. Populaire, je n'étais pas la dernière des confidentes auprès de mes camarades et l'on venait souvent se recueillir auprès de moi, comme si j'étais une espèce de nonne qui offrirait le pardon ou des conseils divins. Etrange chose que la notoriété...
"Des informations ? A quel sujet ?"
Heather se colla tout contre moi et me souffla à l'oreille dans un murmure à peine perceptible :
"Il va te piéger...Tu crois t'en sortir aisément, mais...il voudra de toi des choses que tu ne désires pas. Impose tes conditions avant qu'il ne le fasse..."
Elle n'avait pas tort. Reprenant un peu d'assurance, je lâchais d'une voix plus forte, fixant Tom d'un regard déterminé :
"Je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit de déshonorant pour obtenir ces informations, sache-le. Je ne dépasserais pas mes limites pour toi...Tom."
J'avais tenté de glisser en cet unique mot toute la haine et le mépris que je ressentais pour lui. Mais en lieu et place de cette tonalité, de la peur et un soupçon d'une fascination inavouable se laissèrent deviner. Moi-même, j'avais du mal à croire en mes propos...Que pouvais-je contre lui, au juste ? Heather n'était pas en mesure de l'atteindre...et moi non plus...Cependant, je ne devais pas lui laisser entrevoir une quelconque marque de soumission. Ce n'était qu'ainsi que je pourrais reprendre un minimum le dessus dans cette situation...
"Alors, qu'attends-tu de moi, Tom ? Ne traîne pas, j'ai des choses bien plus intéressantes à faire de ma journée que t'écouter..."
La dernière phrase était d'Heather, je n'avais guère l'habitude de m'exprimer de la sorte. Troublée qu'elle ait pu prendre possession de mes lèvres aussi aisément, je baissais les yeux avant de tourner mon regard vers elle. Elle haussa les épaules, affichant une moue faussement innocente, avant de me tourner le dos. Parfait. J'étais donc seule face à Tom...La situation ne pouvait pas être plus désagréable...
Tom Elvis Jedusor
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ce stade, il semblait encore à Phoebe qu'elle pouvait imposer ses conditions, qu'elle pouvait s'exempter d'un contrôle total de la part de son interlocuteur. Elle pensait pouvoir encore s'épargner le fait d'être sa marionnette, elle croyait disposer d'encore un peu de cette indépendance à laquelle elle était pourtant forcée de renoncer à présent qu'il savait. Elle avait tort. Il était naïf de croire encore qu'elle pouvait disconvenir à ses ordres, se rebeller, ou se trouver un espace de liberté. À partir du moment où elle se trouvait sous sa coupe, elle n'avait aucune chance de s'en extirper. Tout ce qu'elle penserait obtenir de compromis avec lui serait forcément illusoire, et c'était une chose, si elle ne s'en rendait pas encore complètement compte maintenant, qu'elle devrait réaliser assez vite. Elle ne le connaissait pas encore, même si, aux vues du chantage qu'il exerçait sur elle, elle devait avoir une meilleure idée de sa nature que beaucoup de ses camarades, qui ne voyaient en lui que l'élève sage, poli et discipliné pour lequel il aimait à se faire passer, histoire de brouiller les pistes. C'était d'ailleurs avec ce ton poli, et cet air de ne pas y toucher quand bien même il n'hésitait pas, en vérité, à mettre les pieds dans le plat. Toujours avec subtilité, néanmoins.
-Voyons, Phoebe, qui te parle de faire quoi que ce soit de déshonorant ? Sa voix était doucereuse, innocente, mais imprégnée d'un venin qui ne tarderait pas à lui paralyser le sang. Je t'ai parlé de faire quelques recherches pour moi, je ne t'ai pas demandé de te compromettre.
Et une sincérité feinte se laissait entendre dans le ton de sa voix. Feinte, car à quoi bon se montrer sincère avec qui que ce soit ? Il n'était auprès de tous ces gens qu'un masque qu'il était impatient de pouvoir abandonner enfin... Mais pas tout de suite.
-Si tu dois te compromettre un jour, tu ne pourra t'en prendre qu'à toi-même. Il ne tient qu'à toi de garder ton petit secret... secret, après tout.
Et ainsi, il la rappelait à ses obligations auprès de lui. Il la tenait par le chantage. Et il comptait exploiter cette faille qu'il avait trouvé chez elle jusqu'au bout, et sans rien lâcher.
-Je ne doute pas que tu aies des choses plus intéressantes à faire, mais vois-tu, dans ton intérêt personnel, tout ce qui me concerne, et tout ce que je te demande de faire doit être ta priorité. Quoi que tu aies à faire... ou quoi qu'elle t'invite à faire (il ne croyait toujours pas en l'existence de cette amie imaginaire, mais il comptait bien faire mine, malgré tout, d'abonder dans le sens de la rouge et or sur ce point, ne serait-ce que pour garder le contrôle sur elle). Je ne te demande rien qui soit susceptible d'atteindre à ton intégrité. Juste d'obtenir quelques renseignements... et je te rassure, ils ne seront pas si compliqués à obtenir. Il marqua une pause. Alors ? Tu acceptes, oui ou non ?
Elle n'avait à vrai dire pas le choix, mais il voulait entendre de sa part une approbation claire et définitive.
[HRP = Sorry pour l'attente, j'ai été pas mal occupée ^^']
Le regard que je posais sur lui était des plus sceptiques, teintée d'une certaine peur, alors qu'il me débitait les phrases toutes faites qu'il devait sans doute réserver à bien d'autres que moi. Le reste de ses propos m'indiqua d'ailleurs très clairement ses sentiments et ses intentions à mon sujet. Bien sûr qu'il me faudrait me compromettre, si cela était nécessaire. Au fond, j'espérais qu'il restait en lui quelque chose de "gentleman", d'honorable, qui lui permettrait de m'accorder un peu de pitié. Mais ce n'était pas le cas. C'était loin d'être le cas. Il fallait être naïve pour croire une chose pareille...et je l'étais. Dieu, que je pouvais être naïve...Ma nervosité commença à transparaître sérieusement alors que, inconsciemment, je rongeais mes ongles parfaitement manucurés. Heather me murmura un reproche à ce sujet, mais j'étais incapable de m'arrêter. Si je le faisais, j'allais fondre en larmes...et je refusais d'accorder cela à Tom. C'était une chose qu'il ne pourrait pas voir chez moi : de la faiblesse, de la sensiblerie. Heather recula lorsque Tom parla d'elle, comme s'il pouvait réellement la blesser. Quelle bêtise...Pour elle, tout se passait bien, elle n'avait aucune consistance physique, Tom ne pouvait pas lui faire du mal. Mais moi...c'était différent. Le Serpentard me posa ensuite une question, une question dont il connaissait pertinemment la réponse. Comment aurais-je pu seulement refuser sa proposition ? Le faire, ce serait perdre la face. Pire, ce serait sans doute un aller simple pour Sainte-Mangouste...Et ça, je ne pouvais pas l'accepter. J'avais un rêve à accomplir, un rêve que personne ne m'enlèverait.
"J'accepte, Tom. Explique-moi donc tes attentes."
Je retins difficilement l'insulte que je voulais lui lancer, par crainte de représailles. Mal à l'aise, scrutant la porte comme si j'espérais y trouver une échappatoire, j'attendis sa réponse. Heather me serra dans ses bras et me murmura des mots rassurants à l'oreille, un peu désemparée. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'agir de la sorte...Mais j'étais au plus mal et j'avais besoin de son aide, de son soutien...de sa présence. Même si cette dernière était la cause de tous mes soucis...
"Ca concerne un professeur ? Un élève ? Autre chose ?"
J'espérais qu'il ne s'agirait pas de la première hypothèse...Je ne voulais pas avoir de problèmes avec les autorités de l'école, moi qui était loin d'être une bonne élève... J'ignorais si j'étais capable de mener à bien ces recherches. Si celles-ci concernaient une branche de la magie ou quelque chose dans le genre, je ne pourrais sans doute guère y parvenir. L'intelligence n'était pas mon point fort...Plutôt mon éloquence, une pincée de charisme et mon enthousiasme énergique. De toute manière, je n'avais pas le choix. Tom n'accepterait pas l'échec et cela signifierait la fin pour moi. La fin de tout ce que j'avais réussi à construire et, pire encore, le retour à cette époque où j'étais pire qu'un paria aux yeux de mes congénères. Un frisson me prit à cette pensée, mais Heather me souffla qu'elle ferait tout pour que ce temps ne revienne jamais. Quitte à employer les grands moyens...
Tom Elvis Jedusor
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om obtint de Phoebe la réponse exacte qu'il attendait d'elle. Comment aurait-il pu en être autrement ? Outre le fait que l'Héritier ne soit guère habituée à ne pas obtenir tout ce qu'il désirait, et qu'il ne doutait jamais du pouvoir qu'il pouvait avoir sur autrui, leur marché était fixé depuis un moment déjà. La rouge et or pouvait bien faire mine de se rebeller, les faits étaient là, elle était l'objet de son chantage, et il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour y changer quoi que ce soit. Les circonstances, pour elle, si quelqu'un venait à apprendre ce "secret" que Tom tenait clairement pour de la déficience mentale à un degré des plus prononcés, seraient bien trop graves pour qu'elle puisse se permettre d'aller au-delà des mots. Ses vaines protestations demeuraient des paroles en l'air que le préfet en chef des verts et argent se permettait de balayer d'un revers de manche, avec cet infini sentiment de supériorité qui ne le caractérisait que trop bien, quand bien même il s'appliquait à le dissimuler au regard des plus soupçonneux (effort qu'il ne faisait plus vraiment auprès de son interlocutrice, étant donné que l'ascendant qu'il avait su obtenir sur elle l'avait bien contraint de, ne serait-ce qu'un peu, lever ce masque d'élève si parfait qu'il plaquait à longueur de journée sur son visage - chose qu'il avait hâte de ne plus avoir à faire). Alors oui, évidemment, elle acceptait, elle aurait dû accepter d'avance et par principe, sans parler même de sa crainte de se compromettre puisque la compromission était au coeur même de leur marché, mais qu'importe qu'elle ait imposé un peu de résistance, puisque le résultat était là. ll était même plus amusant de la voir ainsi se résigner, faute de pouvoir envisager aucune autre possibilité. En l'occurrence, le "service" qu'il comptait demander à Phoebe n'avait effectivement rien de dégradant. Il aurait pu en être autrement, certes, mais il ne savait pas encore quel degré de fiabilité accorder à la gryffondor, et tant qu'il ne le savait pas, mieux valait lui confier ces tâches certes ingrates, mais qui ne laisseraient pas peser sur lui de trop importants soupçons, quelles que soient les circonstances. En laissant passer un peu de temps, il avait la certitude qu'il pourrait obtenir d'elle, sans crainte de la moindre répercussion, bien plus que de la simple recherche d'informations. Mais chaque chose en son temps. Il fallait savoir faire preuve de patience. Et de patience, l'Héritier n'en manquait certainement pas.
-Rassure-toi, il s'agit de quelque chose d'autre, en effet. Son ton était toujours aussi poli et aimable. Qu'il ait à la place parlé de la pluie et du beau temps n'aurait rien changé à l'intonation de sa voix. Je voudrais que tu te renseignes sur les fondateurs de Poudlard, et plus précisément sur les reliques qui leur sont associées. Sans négliger aucun détail. Une tâche qu'il pouvait très bien effectuer lui-même (et ferait même en partie) mais tout gain de temps, aux vues de la situation actuelle, n'était pas négligeable. Tu vois, rien de bien sorcier. Et pour cause, un tâche telle que celle-ci ne nécessitait rien de plus que le faible niveau intellectuel que Tom accordait que ces inutiles de moldus puissent posséder.