Un éclair vert explosa en crépitant au pied de Purdey. Rapide comme l'éclair, cette dernière dégaina sa baguette et répliqua. Le sort toucha le mage noir en pleine poitrine, il vola sur quelque mètres et tomba lourdement au sol. Au centre du champ de bataille, Dumbledore et Grindelwald s'affrontaient. D'un geste de la main, la Warden ordonna à ses Aurors de se déployer pour protéger Albus. D'un revers de la main, elle para un sort et répliqua par un stupefix, elle tourna la tête et vit sa sœur envoyer un Avada Kedavra en plein dans le ventre d'un ennemi.
Un loup -garou se jeta sur elle, Purdey évita l'attaque de peu mais sa baguette lui échappa des mains. Elle jura et dégaina son couteau, le loup-garou attaqua et Purdey lança son arme qui vint se planter dans le crâne du loup-garou. Elle courut vers sa baguette magique, sa sœur la rejoignit. Pendant quelques minutes les deux sœurs combattirent côte à côte en formant un tout, elles se complétaient et formaient un duo aussi implacable qu'imbattable. Un sort frappa le sol, provoquant une explosion qui sépara Purdey et Afanen. Purdey se releva péniblement et vit alors un homme qu'elle connaissait bien, Sergueï Kalievitch, un des plus fidèles lieutenant de Grindelwald. C'était lui qui avait tué Angus. Le sang de Purdey ne vit qu'un tour, le duel commença, violent et sans pitié. Des deux baguettes surgissait des éclairs verts et des flammes, deux personnes qui se ne haïssaient plus, c'était bien au-delà de ça. Et puis Purdey lança un Avada Kedavra qui prit au dépourvu Sergueï, le sort le toucha à l'épaule, il dévisagea Purdey d'un air surpris alors qu'il tombait au sol. La galloise poussa un soupir et sourit, son mari était vengée. Un cri la ramena brutalement à la réalité, elle vit volte-face et vit avec horreur un éclair vert lui arriver en pleine tête, pendant quelques secondes elle pensa à ses enfants qui allait être orphelins et demanda pardon. C'est alors qu'elle vit sa sœur plonger en avant, elle n'eut pas le temps de réagir, pas le temps de prononcer un mot. Le sort toucha Afanen de plein fouet, elle tomba lentement au sol et son regard vitreux croisa celui de sa sœur ainée. Purdey resta là, n'arrivant pas à croire la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux, pas un son ne sortit de sa bouche et elle était encore trop sous le choc pour réagir. Le mage profita de cette seconde d'inattention pour jeter un sort, Purdey le prit dans l'épaule, elle poussa un cri de douleur...

L'ex-auror se réveilla en poussant en criant. Elle était en nage et ses draps étaient humides, encore et toujours ce même cauchemar depuis des mois et cette douleur...qui continuait à persister. Purdey regarda alors l'hideuse cicatrice boursouflé qui ressemblait vaguement à une araignée sur son épaule, elle l'élançait et la brûlait, un léger rougeoiement s'en échappait encore. Elle effleura la cicatrice et réprima un cri de douleur quand celle-ci se propagea jusqu'à sa poitrine et son cou. La galloise se leva péniblement, elle tituba jusqu'à la commode ou il y avait son anti-douleur, elle but l'infâme mixture à même la bouteille. Elle marcha alors jusqu'à son lit mais le sol semblait dangereusement tanguer, elle commençait à avoir la tête qui tourne et cette douleur qui lui brûlait l'épaule. Elle tomba à genoux, tentant péniblement de reprendre son souffle et tomba dans les pommes...
C'est à ce moment qu'arriva son elfe de maison, il comprit tout de suite la situation et grâce à sa magie remit sa maîtresse dans son lit. Il la borda et ordonna à d'autres elfes de s'occuper d'elle en attendant son retour. Il se téléporta alors dans le petit appartement de l'infirmière de Poudlard, oh rassurez-vous il ne l'aurait jamais fait de son plein gré. Il suivait les directives de Purdey et réveilla donc Zelda avant de lui expliquer précipitamment la situation...

Le sommeil de Purdey fut peuplée de cauchemars. Dans ce dernier elle se voyait encerclée par toutes les personnes qui l'avait vu mourir, ces derniers se contentaient de se rapprocher en la fixant de leurs yeux vitreux. Ils restaient sourds à ses excuses et finissait par lui faire revivre leur mort jusqu'à la rendre folle de douleur. Zelda la réveilla quand elle revivait la découverte des cadavres horriblement mutilés de jeunes Aurors.
Purdey sourit faiblement et acquiesça d'une toute petite voix. Elle était en sueur, elle se rendit compte que la douleur de son rêve était celle-là même qui l'avait fait tomber dans les vapes. Malheureusement elle était bien réelle, heureusement Zelda était là et Purdey n'aurait voulu personne d'autre pour s'occuper d'elle. Il avait fallu 1 mois pour que Purdey se décide à aller voir Zelda pour cette blessure qui cicatrisait mal et encore 1 mois de plus que parano comme elle l'était, elle lui fasse confiance.

- Je crois que l'anti-douleur ne marche plus..., dit-elle d'une voix faible

Constatation pour le moins évidente, la douleur la cisaillait tellement qu'elle lui remontait jusque dans la mâchoire. Ah ça on pouvait dire que le mage noir l'avait pas loupé, un maléfice bien douloureux et bien vicieux qui allait sans doute la suivre pendant un bon moment. Bien spur il fallait rajouter que la blessure avait été mal soignée sur l'instant, elle ne payait sans doute le prix en ce moment même. Elle ne dit rien et se laissa faire le plus sagement du monde, souffrant bravement en silence. Il lui arriva néanmoins à plusieurs reprises de se mordre les lèvres et de réprimer un cri. Zelda connaissait son affaire et c'est pour cela que Purdey ne disait rien. Elle parvint toutefois à aligner une nouvelle des mots qui formèrent somme toute un phrase, pour peu que l'on tende un peu l'oreille à certains moments :

- Je suis désolé de vous déranger...

Elle aurait voulu dire que sa fille était la bienvenue ici, qu'elle aurait avec joie accueillit l'infirmière et sa fille pendant les vacances mais elle était trop fatiguée et hébétée par la douleur pour mettre en branle une pensée cohérente amenant à une longue phrase. Elle était toutefois suffisamment consciente pour penser que le maléfice seul n'expliquait pas tout, c'était après avoir pris l'anti-douleur qu'elle avait perdu connaissance. Enfin l'infirmière de Poudlard saurait ces choses mieux qu'elle, son sort (enfin celui de son épaule en tout cas) était entre ses mains, mais par pitié faite quelque chose pour la douleur...

(HJ: C'est vraiment nul désolé, je ferais mieux la prochaine fois)

Le professeur était mal en point. N'importe qui, même l'individu le moins attentif du monde, l'aurait remarqué, mais, si son état était alarmant, Zeld' se satisfaisait de penser que ç'aurait pu être pire. On peut toujours faire pire, d'un autre côté. Au moins, elle avait encore la force de parler, et de formuler des phrases cohérentes, elle n'avait pas perdu toute lucidité. Zeld' tira de son attirail médical la fiole de potion la plus efficace qui puisse exister contre la douleur. La couleur de cette mixture, qui oscillait entre le vert caca d'oie et le brun bouse de vache n'avait pas grand chose de bien ragoûtant (et son goût ne l'était pas davantage), mais elle avait le mérite d'être d'une grande efficacité. Zeld' n'en prescrivait cependant presque jamais, et toujours à très petite dose. Quelques gouttes de trop de cette potion pouvait vous endormir un éléphant. Mais à situation désespéré, méthode désespéré, si l'infirmière comptait bien jeter un œil plus attentif à l'épaule de l'ancienne auror, l'essentiel était pour le moment, et très clairement, de calmer la douleur de cette pauvre femme qui semblait souffrir le martyre... et qui parvenait malgré tout à articuler quelques mots pour s'excuser de l'avoir dérangé. Comme s'il y avait motif à s'excuser lorsqu'on se trouvait dans l'état où elle était !

"Pensez-vous ! Vous – ou votre elfe – avez bien fait de m'appeler."

En fait, c'est vrai que ça ne la dérangeait pas outre mesure, d'être là. D'accord, elle n'aurait pas été contre le fait de dormir, mais en même temps, un peu d'action ne lui faisait pas de mal. Dans des moments comme celui-là, elle se rappelait qu'elle adorait son métier. Elle était faite pour ça. Et si elle s'en plaignait souvent, elle appréciait de se rendre VRAIMENT utile (ce qui n'était pas toujours le cas avec ces crétins d'élèves qui s'inventaient des maladies).

"Buvez ça !" Ajouta-t-elle en tendant la fiole de potion anti-douleur à Purdey. Ne le videz qu'à un tiers. À un imbécile d'élève, elle n'aurait pas prit le risque de tendre la fiole entière à son patient, mais Purdey Potter, même au plus mal, avait suffisamment de jugeote pour suivre ses instructions. "Vous faisiez quelque chose de particulier, lorsque la douleur a commencé à vous élancer ?" L'interrogea-t-elle tout en procédant à un examen minutieux de son épaule.

Celle-ci était vraiment dans un état pitoyable. Quel gâchis qu'elle n'ait pu être guérie à temps. Il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'elle soit remise, et Purdey n'aurait pas eu à souffrir de soirées comme celle-ci.

Purdey but exactement un tiers de la fiole sans hésiter. Elle chercha même pas à savoir ce que c'était ou quel effet cela allait lui faire, Zelda lui disait de boire alors elle buvait, certaine que c'était pour son bien. Et elle eut raison, presque aussitôt elle sentit la douleur disparaitre. Ce fut comme une puissante vague d'eau qu'on aurait jeté sur un brasier, une onde de bien-être et presque de félicité. L'effet fut visible sur le visage de Purdey qui se décrispa lentement, un sourire se forma avant qu'elle ne retrouve un air à peu près normal.
La disparition de la douleur lui permit de former des pensées un peu plus normal, elle avait toujours très chaud et suait encore à grosses gouttes mais le pire lui semblait passé. La question, pourtant anodine, de l'infirmière mit une fin prématuré à cette simili-félicité. Purdey tourna la tête pour ne plus croiser le regard de Zelda, elle fixa du regard le photo de famille sur sa table de chevet. Sa soeur et son mari lui faisait des grand signes joyeux de la main, elle répondit d'une voix voilée par le chagrin :
- Je révais...non je ne révais pas en fait, je revoyais la bataille...et sa mort...p...

Elle aurait voulu dire "par ma faute" mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Il était évident que Purdey parlait de la bataille de Berlin où sa sœur avait trouvé la mort et d'où elle tenait sa blessure. Les yeux de l'ex-auror s'embuèrent, elle cacha maladroitement son trouble en se mettant la main sur les yeux puis continua :
- Je revois tout Zelda, tout est gravé dans ma mémoire comme au fer rouge, même le plus petit détail. J'entends son cri, je revois ses yeux vides...C'est comme ça toutes les nuits depuis mon retour. Je ne dors presque plus parce qu'à chaque fois que je dors je fais des cauchemars...

Purdey fondit soudainement en larmes, terrassé par le trop plein de souvenirs. Pourquoi elle plus que les autres ? Pourquoi était-elle là alors que tant d'autres aurait mérité de vivre ? Elle se rappelait chacun des visages avec la plus extrême précision, elle se rappelait encore du rire cristallin de sa sœur, de la voix chaude et grave de son mari. Dire que tout le monde lui enviait sa mémoire, elle n'y voyait qu'une malédiction qui lui faisait se souvenir avec exactitude des moments les plus douloureux. Devant n'importe quel autre personne (à l'exception sans doute de Dumbledore) Purdey aurait eu honte mais là elle avait confiance en Zelda. De toute manière tout cela était resté enfoui dans sa mémoire bien trop longtemps, même à Dumbledore elle n'avait pas tout dit. Il ne pouvait pas entièrement comprendre la détresse de Purdey, lui qui était arrivé à la fin...quand déjà tant de vies avaient été brisé. Purdey préférait le dire à Zelda, compréhensive et discrète, plutôt qu'à quelqu'un d'autre...

Purdey but sans rechigner et sans se plaindre ou poser de question le médicament que lui administrait l'infirmière, en prenant juste la quantité qui lui avait été demandé, ni plus ni moins. Ah! Si tous les patients de Zeld pouvaient être comme le professeurs, et faire preuve du même calme et de la même docilité dans ce genre de situation d'urgence! Enfin... il ne fallait pas rêver. La potion fit visiblement rapidement effet, et pendant un temps, le professeur sembla plus détendue. La mixture qu'avait administré Zelda à son interlocutrice était, il faut dire, l'une des plus fortes qu'elle avait en magasin (mais il fallait ce qu'il fallait, face à une telle douleur).

Mais bien qu'elle ait semblé détendue plus tôt, son attitude changea vite après que Zelda lui ait posé une question qu'elle n'avait pas pensé sujette à une telle réaction. Pourtant, ce n'était pas illogique. L'infirmière ne connaissait pas en détail les circonstances dans lesquelles la jeune femme faisait cette blessure, mais elle en savait suffisamment pour comprendre l'attitude de Purdey. Cette cicatrice était un souvenir de ce qui devait être l'un des pires moments de la vie de la jeune femme, qui avait perdu sa sœur en plein combat. Purdey avait beau être jeune, la vie ne l'avait pas épargné. À son jeune âge, elle ne connaissait déjà que trop bien le deuil et la souffrance, elle avait perdu son mari, sa sœur, avait vu bon nombre de personnes mourir sous ses yeux... C'était en partie ce qui forçait l'admiration de Zeld' à l'égard de Purdey : elle avait réussi à garder la tête haute en dépit des épreuves que la vie lui avait infligé.

Qu'à cet instant précis, elle craque et fonde en larme ne la faisait pas baisser dans l'estime de Zelda, bien au contraire. Il était normal qu'elle ait des instants de faiblesse. Cela arrivait à Zelda aussi. Je sais, de l'extérieur, on ne pourrait pas penser une seule seconde que l'infirmière ait pu un jour être sujette aux crises de larmes, mais la mort de son mari lui faisait le même effet que cette cicatrice à Purdey. C'était là, ça ne disparaîtrait jamais, et ça faisait un mal de chien. Oui, Zeld était clairement bien placé pour comprendre Purdey, même si elle s'estimait chanceuse de n'avoir pas assisté à la mort de ces êtres chers, et de ne pas avoir à vivre avec la culpabilité de se dire qu'elle aurait peut-être pu y changer quelque chose. Bien sûr, elle n'allait pas se jeter dans les bras de son interlocutrice pour la consoler, ç'aurait été contraire à tout ce qu'était Zelda, mais à sa manière, elle chercha à rassurer la jeune femme.

"Le physique et le psychologique sont très liés, je peux calmer temporairement la douleur, mais elle ne disparaîtra jamais totalement tant que vous n'aurez pas fait votre deuil. Mais je suppose que je ne vous apprend rien." Le ton de Zelda était si dénué d'émotion qu'on aurait presque pu la trouver incroyablement non compatissante étant données les circonstances. La vérité, c'était qu'il était toujours plus facile à Zelda de parler en rationnalisant les choses que de s'exprimer avec son cœur. "C'est plus facile à dire qu'à faire, je sais bien." Elle marqua une légère pause. "Parfois... Parfois, au réveil, je m'attend à voir mon mari allongé à côté de moi. Il y a des maux qu'on ne guérit jamais vraiment..."

Parler de son mari... Zeld' ne le faisait jamais ou presque, mais auprès d'une des seules personnes susceptibles de la comprendre, les choses étaient plus simples. Ces mots n'étaient pas vraiment rassurants ou faits pour consoler, Zeld' se contentait de faire preuve de son éternelle franchise qui n'était pas toujours du goût de tout le monde.

Purdey renifla et darda ses yeux sur Zelda d'un air mi-surprise mi-affectée. Elle n'avait jamais su que l'infirmière de Poudlard avait perdu son mari, elle repensait alors qu'elle ne l'avait effectivement jamais vu. L'espace de quelques secondes elle s'en voulut de ne pas avoir deviner plus tôt puis se demanda si elle aurait pu le deviner. A terme oui, peu de choses échappant indéfiniment au regard acéré de l'ex-auror mais pour le moment elle se sentait juste proche de l'infirmière. Elle connaissait très bien cette sensation, ce sentiment de vide que rien ne peut remplir. La mort de son mari l'avait ébranlée et elle réalisa qu'elle s'était alors reposé sur sa sœur, à sa mort elle s'était retrouvé seule et désemparée avec pour seule compagnon ses regrets. Certes elle avait ses enfants, son seul moteur, la seule chose qui l'empêchait de craquer et de faire une connerie mais ses enfants ne remplissait pas toute sa vie. Alors peu à peu elle avait appris à vivre avec ce vide, à élever seule ses enfants, à prendre des décisions seule.
C'était en partie cela qui avait motivé son départ du bureau des Aurors. Elle devait rester pour s'occuper de ses enfants et le poste de professeur lui permettrait de transmettre son savoir aux jeunes générations. Elle n'était plus capable de protéger quiconque ni de se battre, mais transmettre son savoir ça elle pouvait encore le faire.

-Je sais ce que vous ressentez, c'est comme un vide que rien ne peut combler, Angus était ma lumière dans les ténèbres puis c'était Afanen, leur sourire me redonnait confiance en moi maintenant...je ne sais pas...je ne sais plus...

D'un geste elle indiqua une des poches arrière de son pantalon. Elle laissa alors Zelda découvrir la not écrit quelques années auparavant, personne ne l'avait jamais vu avant, personne n'en connaissait l'existence. Les mots n'étaient rien en eux-même, une tentative d'écrire ce qu'elle ressentait en espérant que cela ferait moins mal. Bien sûr cela n'avait servi à rien, la douleur était toujours là bien qu'un peu moins forte. Toutefois, les jours ou la peine était trop forte, quand personne ne regardait elle lisait ce mot et l'espace de quelques minutes elle se sentait mieux. La suite du rituel consitait souvent à regarder une photo de ses enfants ou ces derniers en train de jouer...

Purdey sourit et acquiesça en silence. Oui, oui effectivement il y avait les enfants. Elle revoyait le visage souriant de sa fille et de son fils, leur énergie et leur joie de vivre. Eux aussi avait été affectés par la mort de leur père mais pourtant ils semblaient mieux s'en sortir que leur mère. Lorsqu'elle les regardait, particulièrement Rhian d'ailleurs, elle voyait son mari et sa réaction allait de la douleur à la joie. Elle pensait alors qu'Angus n'était pas tout à fait mort, une part de lui vivait encore dans ses enfants.

Ils lui donnaient la force de continuer car sans elle il n'y aurait plus personne pour veiller sur Rhian et Cenlyn. Ses enfants vivaient déjà avec la blessure de ne plus avoir de père, ni de tante ni de grands-parents...plus de famille et Merlin ce qu ca pouvait être dur parfois. Quand les enfants parlaient des cadeaux de leur grand-parents ou de leur visite chez un oncle et une tante eux n'avait rien, rien d'autre que leur mère, les amis de cette dernière et un elfe de maison.
Les deux femmes étaient bien plus proche qu'elles ne le pensaient. Pour la première fois depuis son retour Purdey trouvait quelqu'un qui la comprenait vraiment, qui avait ressenti et ressentait la même chose qu'elle. Elle regarda alors l’infirmière et lui demanda :

- Pourquoi ne viendriez-vous pas passer l'été ici ? Ce n'est pas la place qui manque, vous seriez sur place en cas de nouveau malaise ou pour soigner ma blessure et votre fille pourrait faire la connaissance de mes enfants

Une nouvelle présence ferait du bien au château, malgré tous les efforts de Purdey force était de constater que la demeure devenait de plus en plus lugubre. Ils n'étaient que trois personnes à vivre dans une infime partie de l'immense bâtisse, et Merlin seul savait comment des bâtisses de ce genre peuvent devenir triste quand elles sont quasi-vides. Sans compter le bonheur pour Rhian et Cenlyn d'avoir quelqu'un pour s'amuser...

La galloise dévisagea l'infirmière avec son regard si expressif. Présentement les yeux de Purdey disait très clairement « Votre appartement peut tenir dans la première salle à manger du château donc bon 2 personnes en plus... ». Non franchement Purdey ne voyait absolument pas comment les Sparkley pouvait déranger de quelques manière que ce soit. Les Potter se sentirait moins seuls dans leur gigantesque château et sans doute que l'infirmière et sa fille se sentirait moins à l'étroit.
La galloise tenait vraiment à ce que Zelda reste chez elle, certes elle travaillait beaucoup sur les deux affaires criminelles qui la troublait en ce moment. Toutefois force était de reconnaître que quand elle voulait faire une pause la seule personne adulte avec qui elle pouvait discuter était son elfe de maison à la discussion somme toute limitée. Elle se retrouvait donc seule avec ses pensées et il n'y avait rien de pire pour le moral.
La même chose pouvait s'appliquer aux jumeaux, certes ils étaient deux mais une autre compagnie ne leur ferait pas de mal surtout quelqu'un qui était déjà à Poudlard et pourrait donc les rassurer. Après tout, coquetterie mise à part, la scolarité de Purdey commençait à remonter nul doute que certaines choses avait changé à l'école de sorcellerie.
Elle sourit alors et pour la première fois depuis l'arrivée de Zelda eut l'air amusée :
- Vous avez vu la taille de la bâtisse ? Je ne crois pas que vous dérangerez, tout le monde y compris les elfes de maison seront ravis d'avoir un peu de monde. Vous savez un grand château peut être très morose quand on est une petite famille.

En plus des points communs douloureux avec Zelda, Purdey se sentait à l'aise avec elle. Il s'agissait au début de respect pour la discrétion et l'excellence du travail fait par cette dernière. Durant la conversation s'était rajoutée la sensation d'avoir affaire à quelqu'un qui sait enfin de quoi elle parle, mais la professeure devait reconnaître qu'elle commençait à apprécier l'infirmière pour ce qu'elle était.

Purdey sourit puis haussa les épaules pour signifier que la chose n'avait pas d'importance. En fait elle en avait, bien plus que Purdey elle-même ne le soupçonnait. Longtemps elle avait vu la château comme un refuge, sa maison natal, celle qui l'avait vu grandir était resté durant des années un havre de paix et de souvenirs heureux. Mais ça n'était quasiment plus le cas aujourd'hui, les fantômes que l'on craint ne sont forcément ceux que l'on croit. Ici ca n'était pas le fantôme de Sir Ebenezer Camron IV ou celui de Frère Bedaine voire même le terrifiant Clinquechaines (croyez-moi quand vous l'entendez hurler dans les couloirs et avancer en faisant clinquer ses chaines vous en menez pas large) qui faisait peur. Non les fantômes qui terrifiait Purdey était ceux qui n'était pas là mais dont le souvenir était présent partout. Ici le souvenir de sa mère tentant desespérement de la coiffer, là le souvenir de son père lui racontant l'histoire des trois frères ou cette chambre devant laquelle Purdey passait tout le temps est sur laquelle était marqué "Afanen Potter".

Un rayon de soleil vint lui réchauffer le visage, elle regarda par la fenêtre et lâcha un sourire mélancolique. Les premiers oiseaux se firent entendre, Purdey ferma les yeux en prenant une grande inspiration et dit d'un air absent :
- Le jour se lève...

La douleur s'était peu à peu estompée même si Purdey se sentait toujours un peu faible. La blessure était maintenant supportable et avait repris sa teinte vaguement marron habituelle. Elle se sentait bien, infiniment mieux que la plupart des matins précédents, comme si un poids avait commencé à s'alléger. Son regard se reposa sur Zelda qui s'affairaient sur la cicatrice :
- Je ne vous ai pas perturbé dans votre travail j'espère...

Oui, le matin était déjà là. Zeld' n'avait pas réalisé qu'il était déjà tard... ou tôt. En même temps, elle était partie de chez elle assez tard aussi... elle n'avait pas regardé l'heure, étant partie dans l'urgence, mais ceci devait expliquer cela. ça, et le fait que leur conversation ait sûrement su lui faire oublier le temps qui passait. Il fallait se mettre plus consciencieusement au travail. Néanmoins, l'infirmière avait bientôt fini. Enfin, dans la limite de ses capacités. Il n'y avait rien de plus frustrant pour Zeld' que de se retrouver face à un mal qu'elle était incapable de complètement guérir. Elle découvrait alors ses limites. Et elle était ce genre de personnes qui ne supportait pas d'avoir de limites, que quelque chose ne cède pas à sa volonté... Mais on ne pouvait pas avoir le contrôle sur tout, malheureusement.

Purdey demanda à Zelda si elle ne l'avait pas perturbé dans son travail. Zeld' haussa les épaules. C'est vrai, elle aurait sûrement été plus rapide dans l'exécution de ses soins si les deux femmes n'étaient pas revenues sur leurs passés douloureux à toutes les deux, mais l'infirmière ne regrettait pas une seule seconde cette digression. Et en fait, elle pensait qu'elle avait sûrement été plus salutaire à Purdey que de simples soins donnés dans le plus grand des silences. Ainsi que Zeld' l'avait déjà dit à sa nouvelle amie, la douleur qu'elle ressentait était autant physique que psychologique, en parlant de ses déboires à quelqu'un qui avait vécu une chose similaire et était capable de la comprendre, elle se guérissait d'une autre manière, en quelque sorte. C'est ce qu'on appelait la psychothérapie... Bizarrement, celle-ci avait l'air de mieux fonctionner sur son interlocutrice qu'elle n'avait marché avec Yseult.

"Ne vous en faites pas." déclara-t-elle afin de faire comprendre à Purdey qu'elle n'avait en rien perturbé son travail.

à ce sujet, d'ailleurs, son travail touchait à sa fin, ou en tous cas ce qu'elle était capable de faire.

"Il faut que vous vous reposiez, maintenant."

La pauvre femme avait passé une nuit blanche, dans son état, il était à présent impératif qu'elle rattrape son sommeil. Zelda aussi en aurait bien besoin, d'ailleurs. A présent qu'elle relâchait l'attention, elle réalisait qu'elle fatiguait, elle aussi, et que dormir un peu serait loin de lui faire du mal, bien au contraire.