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| Ah mais c'est dégueu ! [Julian] | |
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| #Sujet: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Sam 19 Mar - 19:19 | |
| Arthur n'avait pas fait son lit. Arthur détestait faire son lit. Il n'aimait pas les tâches ménagères comme probablement tous les enfants issus de familles un peu cossues. Alors qu'il s'apprêtait à profiter de son unique après-midi libre de la semaine, il se heurtait face à son lit défait. Les draps défaits, les couvertures retournées, l'idée de devoir tout ranger avant de pouvoir se blottir confortablement sur les oreillers pour vaquer à ses rêveries glorieuses le déprimait. Il soupira. Il fouilla dans ses affaires balancées en vrac au pied du sommier. Il allait plutôt se trouver un fauteuil dans la salle commune. Le problème de la salle commune était qu'il risquait d'y croiser, possibilité dont l'unique évocation le mettait hors de lui, Julian. Le frottement même de la porte de la salle sur les pavés sombres des cachots, lorsque c'était lui qui la poussait l'horripilait et le faisait frémir d'une rage qu'il ne contrôlait pas toujours. Se cacher derrière les rideaux de son lit à baldaquin lui plaisait beaucoup plus.
Consternant.
Sa mère aurait eu honte. C'était à lui, le fils légitime, l'héritier, d'en imposer à se battre, de l'humilier au point de le forcer à se tapir dans son lit. N'est ce pas ?
* Mouai. *
Arthur se dégoutait. Il restait face à son lit défait et tergiversait. Finalement, il allait peut être se diriger vers la bibliothèque. Peut-être y croiserait-il Lauraleen. Cette perspective l'apaisa. Il porta son sac à son épaule et balaya le dortoir d'un regard circulaire. Ses yeux s'arrêtèrent sur la couche de Julian et sa bouche se tordit en rictus amer. Une bonne douzaine d'idées, mauvaises et mesquines, traversèrent son esprit au sujet de tout ce qu'il était possible de faire de désagréable à quelqu'un lorsqu'on avait son lit en otage. Oh oui. Une bonne douzaine. Certes, elles étaient ô combien puériles. Mais quand même, quelle jouissance il y aurait eu à le voir se coucher dans des draps imbibés d'urine !
Arthur ricana et s'approcha du lit. Avec une lenteur tordue, il tâta le drap. Le lit était parfaitement fait, il n'y avait pas un pli. Arthur en pâlit de honte. Même dans les tâches ménagères, Julien le surpassait encore. Quoique. C'était normal, pour un roturier. Ses dents grincèrent et sa main se porta à son ceinturon. Son éducation le retint. Il venait de croiser le regard de sa mère, qui lui souriait froidement dans un petit cadre de poche. Qu'est ce qu'une photo de sa famille fichait sur la table de nuit de Julian ? Il la saisit pour la mieux voir. Cette photo, il la détestait.
Il se voyait, tout naïf et tout souriant entre ses parents qui ne s'aimaient déjà plus, se supportaient avec tout le politiquement correct dont ils étaient capables et dont Arthur ne voyait rien. Il y avait dans un coin, en retrait, ce cabot de Julian, bien heureusement seul, exclu. Arthur haïssait cette seule présence. Cette photo était la représentation même de leur famille détruire, hétérogène, brisée. Anormale. Asymétrique. Ils auraient pu être si heureux sans Julian... Arthur n'aurait su en vouloir à son géniteur. Il se contentait de détester le fils. Ses doigts se crispèrent autour du cadre. Il ne parvenait pas à en détacher les yeux. |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Dim 20 Mar - 19:21 | |
| Ce matin là - comme beaucoup d'autres matins - Julian s'était réveillé la faim au ventre; avec une irréprécible envie de manger quelque chose. Il s'était alors levé pour assouvir le plus rapidement possible ce besoin naturel. Le dortoir était encore plongé dans un sommeil profond et des ronflements se faisaient entendre à l'autre bout de la pièce. Il se regarda dans le miroir qui faisait face à son lit tout en enfilant un jean et un t-shirt. Il s'attarda quelques instants sur son reflet, posant ses mains sur son cou qu'il savait trop long et observant ses cheveux éternellement en bataille. Julian ne ressemblait pas à son père qui était moins grand que lui et avait des traits plus fins ni à la femme de ce dernier. N'ayant jamais eu en sa possession une photo de sa défunte mère, son père ne lui avait dressé qu'un portrait grossier de la femme qui l'avait mis au monde et avec laquelle il aurait certainement eu une vie plus heureuse. *Remarque l'amour qu'il ne me témoigne pas est largement compensé par ma supériorité sur Arthur et le nom que j'ai obtenu de mon père !* Bien qu'il ne s’attende pas à recevoir quoi que ce soit de la fortune de son père, étant son fils illégitime, le simple fait que le célèbre Charles Everard l’ait reconnu comme son fils lui laisse entrevoir de nombreuses opportunités. GRRRRRRRRR C’était le doux et délicat bruit de son ventre qui criait famine, rappelant à Julian pourquoi il avait décidé de se lever ce matin. Il alla rejoindre la Grande Salle et mangea à son aise…peut-être même plus que nécessaire. Lorsqu’il eu fini, les autres élèves de l’école commençaient à peine à descendre et il décida de remonter dans le dortoir afin de se préparer pour les cours de la journée. Une fois arrivée dans le dortoir des Serpentards, il se rendit compte que plus personne ne dormait. A vrai dire, il n’y avait plus personne dans le dortoir. Enfin c’est ce que Julian cru au premier abord, avant de trouver Arthur, debout devant son lit, bouche bée et en possession de la photo qu’il avait apparemment laissée traîner sur sa table de chevet. *C’est bien ma veine ça ! Remarque ce n’est qu’une occasion de plus d’humilier mon chère demi-frère…*
Arthur ne l’avait pas aperçu ni entendu puisqu’il ne bougeait pas et contemplait toujours la photo avec un mélange de surprise et de dégoût ; enfin c’est ce qu’en conclu Julian. Il s’approcha du jeune homme indiscret sans faire de bruit et arriva derrière lui à pas feutrés afin de mieux le prendre en flagrant délit. Une fois qu’il fut assez près d’Arthur, il s’assura que celui-ci n’avait pas sa baguette à la main et qu’il aurait ainsi le loisir d’agir librement.
Julian leva la main et mit une claque sur la tête de son frère, comme s’il eut été un enfant, puni par un de ses parents pour son indiscrétion. Julian aimait beaucoup faire ça, le but n’était pas de faire mal mais bien d’humilier son demi-frère en le faisant passer pour un enfant.
- Alors Arthy, on ne t’as jamais appris à ne pas fouiller dans les affaires des autres ? |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Lun 21 Mar - 21:17 | |
| Arthur ne se rappelait plus des circonstances dans lesquelles cette photo avait été prise. Maintenant qu'il la revoyait, le désintérêt mutuel que se vouaient ses parents, l'importance avec laquelle ils affichaient leur couple malgré cet amour perdu que leur attitude hurlait -et d'ailleurs, quel amour ? N'avait-ce pas été un mariage d'intérêt ? - cette persévérance qu'ils mettaient tous les deux à préserver un couple qui n'existait plus aux yeux du monde, tout ceci criait aux yeux d'Arthur. Tout ceci, il ne s'en était jamais réellement rendu compte, prenant la frigidité de ses parents pour du politiquement correct et de la pudeur. Était-il donc si naïf ? Son sourire éperdument satisfaisait de ses nouveaux habits qu'il portait pour l'occasion, particulièrement fier de l'attention que lui montrait ouvertement sa mère par cette main possessive sur son épaule, lui sautait aux yeux comme le masque même de sa bêtise. Pourquoi avait-il fallu tant regarder une même photo, photo glorieusement affichée sur le mur près de l'escalier principal, à la suite de tant d'autres photos de famille toutes aussi feintes, pourquoi était-ce seulement maintenant, dans ce dortoir, près du lit de Julian qu'il abhorrait, qu'il s'apercevait enfin de cette vérité si dérangeante et si.. vraie !? Arthur se mordit nerveusement l'intérieur des joues pendants qu'un spasme nerveux agitait le cadre devant ses yeux. Il avait l'impression d'entendre les pensées de tous ses gens qu'il avait alors du mal à reconnaître : son père, sa mère, et même Julian ! Le seul qui ne pensait pas, c'était lui. Il était le seul à se laisser béatement couler le long de ce fleuve de sérénité et d'abondance dans lequel il était né et dans lequel il savait d'avance qu'il passerait toute sa vie. Est ce que l'eau salée collait les yeux ? Là encore, il ne parvenait plus à penser. Il était fixé, tétanisé et ignorait pourquoi ce que, dans le fond il avait toujours intimement su, lui faisait cet effet là, là, maintenant. Il était paralysé. Il n'entendait rien. Il se montait la tête pour une photographie vieille de neuf années. Affligeant.
Heureusement pour lui, sa rêverie qui tournait au cauchemar prit rapidement fin.
Et violemment.
CLAC.
Arthur, ramené ô combien brusquement dans la dure réalité du dortoir des Serpentards, à Poudlard, en Angleterre, la ressentit plus durement encore lorsque son nez s'écrasa contre l'une des colonnes du lit à baldaquin de Julian. Que faisait-il près du lit de son demi-frère ? Il émergea.
Des pas. Une gifle. Des paroles. Sa joue. Brûlure. Humiliation. Nouvelle brûlure. Humiliation récurrente.
Arthur sentit son cœur se contracter. Il eut un tremblement rageux due à la vue de l'insupportable visage de ce bâtard qu'il haïssait du plus profond de ses tripes, et ne réfléchit pas. La leçon était cinglante, et, plus que moqueuse, méchante. Elle était calculée, faire pour savoir où toucher, à savoir dans le lien particulièrement fort que Arthur entretenait avec sa mère. Il était très sensible à l'enfance et plus particulièrement à l'éducation sous toutes ses formes. Et Julian le savait. Oui, il le savait, et c'était insoutenable.
Les doigts d'Arthur se resserrèrent autour de sa paume, et, oubliant tout vestige de la bienséance que cette chère Mona Everard s'était acharnée à lui entrer dans le crâne dès qu'il avait affaire à Julian, il pivota et lui assena un coup dans l'épaule. Il grogna mécaniquement :
Me touche pas, bâtard...
Ses réflexes prenaient le dessus, toujours lorsqu'il se retrouvait face à Julian, et alors que celui déclarait ouvertement les hostilités par la violence physique, il n'allait pas se priver. En rhétorique, Arthur aurait eu très peu de chance. Il savait beaucoup de choses, mais ne pouvait rien face à la répartie acide que Julian devait à la vivacité de son intelligence, vivacité qu'Arthur n'avait, apparemment, pas. Mais physiquement, il y avait un détail qui ne devait pas être négligé. Arthur était le Capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard. Et il était Batteur.
Dernière édition par Arthur Everard le Mer 23 Mar - 18:46, édité 1 fois |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Mar 22 Mar - 19:27 | |
| Julian eu un rire nerveux. Ce « bâtard » que venait de lui lancer Arthur était toujours le même. Depuis qu’il était tout petit, cette insulte l’avait suivie, qu’elle vienne de Mona ou de son rejeton. En même temps Julian ne pouvait pas vraiment le leur reprocher, c’était tellement facile de lui faire remarquer chaque jour qu’ils n’étaient pas du même sang et né d’un unième adultère de Mr Everard. Celui qu’Arthur venait de lui jeter au visage était emplit de rage mais également de surprise, le petit Everard ne s’attendait certainement pas à ce que son frère le prenne en flagrant délit. Mais il y avait également autre chose, c’était cette fois plus profond, une sorte de gène et un mal être qui émanait de ce « bâtard ». Julian jeta un coup d’œil au cadre qu’Arthur tenait toujours dans la main. C’était peut-être ça le problème. Son demi-frère avait dû être surpris de trouver une représentation de cette famille qu’il détestait tant…et sur sa table de chevet en plus ! Julian leva les yeux au ciel à l’idée de l’explication qu’il allait devoir fournir à cet abruti qui se tenait devant lui.
*Bien joué mon pote, maintenant tu vas devoir te justifier…une fois de plus. Quelle idée de la laisser là aussi ?!*
Le coup que lui avait porté Arthur à l’épaule lui fit ressentir une vibration. Il avait mal, comme à chaque fois que son demi-frère en venait au x mains, cependant, il gardait perpétuellement sa contenance ; tout plutôt que d’afficher la moindre douleur, qu’elle soit physique ou mentale. Julian fit cependant un pas en arrière. Il avait vite compris qu’il n’était pas la peine d’essayer de se battre avec Arthur qui était un grand sportif doublé dune brute épaisse. Cependant le jeune homme avait toujours pensé que c’était une façon de faire une des seules choses dans laquelle il ne serait pas meilleur que lui. En effet, Julian n’était pas sportif le moins du monde. Pour lui c’était une perte de temps que de courir sans le moindre but ou de faire joujou avec une balle. Le fait qu’il n’ai jamais eu de problèmes de poids n’incitait d’ailleurs pas Julian à pratiquer.
-Je vois que tu renouvelles tes insultes Arthy ! Bon maintenant j’aimerais que tu m’expliques pourquoi tu fouilles dans mes affaires ?!
Julian savait pertinemment qu’appeler le parasite par son petit sobriquet allait l’énerver au plus haut point ; mais c’était justement le but. Le jeune homme avait vite compris qu’Arthur n’avait pas la moindre répartie et qu’il perdait ses moyens en sa présence. Ca promettait !
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Mar 22 Mar - 22:08 | |
| S'il n'avait pas été autant surpris, ni autant en colère, et si sa joue n'avait pas rosi d'elle même sous l'unique coup de Julian, Arthur aurait probablement un peu rougit. Gêné de s'être bêtement laissé prendre la main dans le sac, il se retrouvait en situation de faiblesse. C'était lui qui avait fauté en offrant à Julian une occasion, non seulement de s'en prendre à lui, mais juste de lui parler. Lui parler ! Mais qu'allait-il faire dans cette galère ? aurait-il pensé en citant ce cher Molière si ses idées avaient été un peu plus claires. Il n'avait pas eu trop mal, mais son cœur avait souffert. Il avait beau s'éloigner au maximum de toutes les pierres psychologiques qu'on pourrait lui assener, et il y en avait surement plus que ce que les apparences laissaient apercevoir, mais certains détails et certaines personnes restaient, à son grand désarroi, des sujets sensibles. Très sensibles. Et, dommage pour lui, Julian semblait en faire irrémédiablement partie. Peut être parce qu'ils se côtoyaient depuis trop longtemps pour ne pas dire depuis toujours, il y avait entre eux un lien qu'aucun d'eux n'auraient pu nier de bonne foi, et cette corde qui les unissait, dès qu'elle vibrait, semblait arracher son cœur à Arthur. Il se révoltait de toute son âme, de toute sa volonté contre cette puissance liée, indéniablement, au sang et à la famille, mais rien n'y faisait. Julian, et tout ce qui se rapportait à lui, restait un sujet pénible, si ce n'était douloureux. Il en aurait vomi, pleuré, s'il n'avait su prendre, heureusement pour lui et sa santé mentale, une certaine distance. Il était difficile de ne pas y penser, mais après six années de vie commune, dans les mêmes cours, et pire, le même dortoir (!), Arthur avait réussi à s'en détacher, suffisamment pour survivre et garder sa décence.
Mais aller chercher de lui même la bête et son contact, c'était un comportement d'abruti. Il s'en était rendu compte à l'instant où les doigts de Julian entraient en contact avec sa joue et où la surprise avait déformé ses traits. Un abruti. Oui. Il méritait presque l'immonde sobriquet d'Arthy que Julian se plaisait à lui assener. C'en était pas moins un surnom idiot et laid.
*Meurs... * songea Arthur.
Un pli déformait ses lèvres.
*Souris. *
Il ferma les yeux, relâcha la tension et restant sur ses gardes, et replaça son masque sur son visage. Un sourire mécanique, sans pédanterie, ni cynisme ni acidité, un sourire terriblement neutre, s'étira entre ses joues, l'une blanche et l'une un peu moins. Sur son flan droit, son poing tremblait encore. Julian, d'une certaine façon, agit de même. Il recula. Le contact s'évanouit. Il était surprenant de voir deux personnes se haïssant autant ne pas hésiter à se toucher lorsqu'il s'agissait d'extérioriser l'agressivité mutuelle qu'elles ressentaient l'une à l'égard de l'autre, et vice versa. Arthur croisa ses bras sur son torse. Défense. Il avait toujours le portrait dans la main. Il l'en avait presque oublié. Il y eut une seconde durant laquelle les deux protagonistes reprirent leurs esprits, puis aprés la pique de Julian, Arthur s'insurgea :
Tes affaires ?! Lança-t-il.
Il n'était même pas moqueur. Son étonnement était réel, autant que son incompréhension.
Depuis quand une photo de ma famille serait à toi ?
Il appuya sur le possessif. C'était une question honnête, qu'Arthur se jugeait avoir tout à fait le droit de se poser. Il se sentait presque violé, d'une certaine façon, dans son intimité. Qui Julian contemplait lorsqu'il regardait cette photo ? Lui, Arthur ? Surement pas. Sa mère ? C'était étrange. Quant à son père, s'il était aussi le sien, Arthur s'était toujours jalousement jugé comme son unique véritable fils, et à ce titre, il avait été décidé que Julian n'aurait aucun droit sur lui. Le droit à l'image non plus. C'était donc pour sa propre pose que Julian gardait cette image ? Bizarre. Très bizarre. Et humiliant, pour sur. |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Mer 23 Mar - 19:36 | |
| Et encore une fois la question de ce qui lui appartenait ou pas se posait. C’était encore et toujours la même chose et Julian commençait à être terriblement fatigué par le comportement puérile et ô combien rancunier de son imbécile de demi-frère ; comme si avoir en partie le même sang n’était pas déjà une punition suffisante ! Un rictus s’afficha bien malgré lui sur le visage de Julian. Cette réflexion l’agaçait au plus haut point mais il ne savait pas vraiment pourquoi.
*Elle n’est pas pire que les autres pourtant !*
Du plus loin qu’il s’en souvenait, Julian n’avait jamais reçu un mot gentil de son frère. Lorsqu’ils avaient cinq ans, ce dernier crachait dans son verre dès qu’il tournait le dos, pensant qu’il ne s’en rendrait pas compte et collait parfois ses crottes de nez sous la grande table de la salle à manger, prétextant après que c’était ce « bâtard de Julian » qui en était l’auteur. Evidemment, faute de preuve, c’était toujours le même qui essuyait les claques et se faisait hurler dessus pendant que Monsieur Arthur ricanait dans son coin. Cependant Julian s’était rapidement endurcit et avait fini par devenir bien meilleur que celui qui avait cherché en vain à l’humilier. Arthur avait subit le revers de la médaille à peine un an après, lorsque des phénomènes inexplicables pour les moldus avaient commencés. En effet, Julian avait développé ses aptitudes magiques avant son frère et ne s’était pas privé pour lui faire payer tous ses affronts passés, lui montrant par la même occasion qu’il était le plus fort en ces lieux et que, fils légitime ou non, il ne pouvait rien y changer. C’est d’ailleurs à ce moment là que Julian a découvert le plaisir que pouvait procurer la vengeance. Si Mona avait put se rendre compte que sa froideur envers lui avait poussée Julian à donner le meilleur de lui-même au lieu de le détruire, elle aurait certainement agit autrement.
*Sorcière ! Et pourtant…*
Julian se crispa. Il ne devait pas penser à Mona et se concentrer sur sa progéniture qu’il allait massacrer dans la minute à venir si elle ne consentait pas à lui rendre la photo ! D’ailleurs Arthur la tenait toujours, comme si soudainement, sa famille était devenue la chose la plus importante à ses yeux.
- Arthur, tu as le comportement d’un enfant de quatre ans. C’est très révélateur. Avant de te rendre compte que j’avais cette photo tu n’en voulais pas et à vrai dire tu aurais même craché dessus si tu en avais eu la possibilité.
Il marqua une pose, le temps que toutes les informations montent jusqu’à la petite cervelle de ce demeuré.
- Maintenant si tu éviter un incident diplomatique, je te conseil de me remettre cette photo sans plus tarder.
Julian afficha son plus beau sourire car bien qu’il ne refusait jamais une occasion de donner une bonne correction à Arthur, il n’avait pas envie de jouer.
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Ven 25 Mar - 17:55 | |
| Les doigts d'Arthur tremblait doucement sur le cadre. Il ne savait pas quoi en faire, et il se sentait coincé. Il ne voulait plus entendre parler de cette photo, dorénavant, ni même la voir. L'immensité de sa naïveté, pour ne pas dire de sa bêtise, au risque de ravir Julian, lui apparaissait comme une couleur vive dont il n'avait alors jamais connu le nom, et alors qu'il était maintenant capable de la contempler dans toute sa dimension, il s'apercevait de son caractère criard, outrageant, et cela lui blessait les yeux.
Son sourire se fit plus grand, et ses pupilles plus rondes. Ses nerfs étaient douloureusement tendu dans son visage, mais ses traits semblaient s'être figés. Qu'y avait il d'autre à faire ? Il n'allait pas montrer sa déception, et encore moins la honte qu'il ressentait face aux mensonges de ses parents que tout le monde semblait connaître mis à part lui, il n'allait pas admettre son échec et la fragilité d'une des bases sur lesquelles il avait construit sa supériorité par rapport à son demi frère : ses parents s'aimaient, son père avait choisi sa mère à lui, Arthur, au dépend de la sienne, à lui Julian, en faisant ainsi du fils qu'il aimait le moins un bâtard, catalogué alors comme inférieur. Même pas de famille. Que construire sans fondations ? Arthur se concevait comme légitimement supérieur à Julian. Évidemment, avec son bagage intellectuel et culturel, Julian, laissé à l'abandon par son seul géniteur qui n'était jamais là, ne faisait pas le poids. Loin d'être un bon prince, Arthur en avait profité. Qu'y risquait-il ? Il était soutenu par sa mère, son père n'osait pas dire et de toute manière était absent, seul Julian pouvait râler et qu'est ce que cela pouvait valoir dans une demeure où il n'était rien parce qu'il n'y avait pas sa place ? Ils auraient été tellement heureux, sans lui...
Arthur en doutait presque maintenant. Il restait néanmoins certain d'un fait : la présence de Julian avait forcément tout empiré. Arthur se découvrait une nouvelle raison de le haïr. C'était sa présence qui avait irrévocablement empêché ses parents de se réconcilier, l'avait rendue impossible.
Mais à la base, ce mépris pour Julian ne lui avait pas été naturel. Sa mère lui avait expliqué en quoi Julian n'avait pas sa place dans la demeure des Everard. Arthur l'avait exprimé à sa façon à Julian. Et celui-ci n'avait pas compris. Arthur se rappelait des crasses que Julian avait pu lui faire, se permettant d'agir de la pire des façons sur un territoire qui ne lui appartenait pas. Il se souvenait avoir passé des heures à ranger sa chambre, particulièrement grande, parce que sa mère imposait qu'elle soit irréprochable, et il fallait toujours que Julian, immanquablement, la saccage juste avant l'inspection maternelle. Certes, Arthur n'avait jamais pu le prendre dans son méfait même. Mais qui d'autre ? Ce désordre était tellement parfait, et méthodique, ce ne pouvait être que lui. Il revoyait sa sale face, hilare, plaquée sur la vitre de la baie vitrée du salon, l'épiant alors qu'il prenait, toujours avec sa mère, des leçons de maintien et de courtoisie, et se gaussant de sa maladresse et de son hilarité. Et puis, il était arrivé des événements inexplicables : ses pantalons se fendaient soudainement lors des promenades dominicales ; il trébuchait, bafouillait, sa langue s'épaissit lorsqu'il devait réciter ses poèmes, et sa mère le réprimandait. Sévèrement, bien souvent. Inexplicables. Mais dont la cause crevait les yeux.
Sans cesser de sourire, les zygomatiques d'Arthur ne se rendaient même plus compte qu'elles travaillaient, il baissa les yeux. Il avait l'air d'admettre le sermon, mais il regardait la photo. Il entendant les mots crisser à ses oreilles. Mais pour qui se prenait-il à lui parler sur ce ton ? Arthur imaginait son poing entrer en contact avec sa chaire, arrachant la peau et lui déformant ses traits qu'il avait trop fins. De toute manière, il était déjà hideux.
* Par pitié, meurs. *
Julian parlait trop vite, et Arthur n'avait pas appris à interrompre. Mais quand il eut fini, il leva les yeux. Il ne souriait plus. Son regard plongea dans celui de Julian.
Il y eut un temps.
Puis, Arthur détacha mécaniquement :
Avec joie.
Et il lâcha le cadre. Il se brisa au contact du sol, et des éclats de verre volèrent sur la pierre.
Avec lenteur et insolence, Arthur posa rudement sa grosse chaussure sur la photo.
Oups, sourit-il.
Mauvais, il se pencha vers Julian.
J'espère que des particules de verres se sont glissées jusqu'entre tes draps... Et qu'elles te tueront.
Bien qu'exprimée dans une langue parfaite, c'était probablement la menace la moins effrayante qu'un Serpentard eut jamais balancé entre ses murs. Mais Arthur y croyait, et si les mots étaient simples, la menace n'en était pas moins réelle.
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Sam 26 Mar - 18:13 | |
| A l’instant même où le cadre se brisa sur le sol, Julian eu un flash back.
Il se revoyait le jour où la phot o avait été prise. C’était en été et Mona avait emmené son fils chéri faire les magasins afin de lui trouver une tenue appropriée à la photo de famille qui allait être prise, laissant pendant ce temps Julian seul à la maison avec pour consigne de ne toucher à rien et de ne pas parler avec les elfes de maison. En effet, le jeune garçon, alors âgé de sept ans discutait beaucoup avec ces affreuses créatures, faute d’avoir la possibilité de jouer avec les enfants du quartier, qui lui en apprenait beaucoup sur ce qui se passait dans la maison et surtout entre les deux membres du couple Everard. Mais ce jour là, Julian était vraiment tout seul dans sa petite chambre uniquement munie d’un lit et d’un commode que Mr Everard avait récupéré du grenier et réussi à faire accepter par sa femme. « Une commode ? Et pourquoi un bureau tant qu’on y est ?! Tu ne veux pas non plus que ce bâtard s’installe dans la chambre d’Arthur ?! » avait elle dit ce jour là. Et tout était comme ça ; d’ailleurs Mona n’appelait jamais Julian par son prénom lorsqu’elle parlait de lui avec quelqu’un d’autre et lorsqu’elle s’adressait à lui…à vrai dire elle ne s’adressait à lui qu’en cas d’extrême nécessité donc pas la peine de le nommer !
Bref, lorsque la mère et son si merveilleux rejetons étaient rentrés, Arthur avait tout de suite voulu mettre ses nouveaux habits, très certainement dans l’espoir de narguer Julian et de provoquer chez lui une vive jalousie. Mr Everard était rentré peu de temps après et toute la petite famille se prépara pour aller faire cette photo qui leur semblait si importante. Cependant Julian n’avait pas été convié, sa belle-mère, dans une énième humiliation, avait décrété qu’aucun bâtard ne figurerait sur sa photo de famille et que la discussion était clause « un point c’est tout Charles ! » Mais le père des deux enfants s’y était opposé, pour la première et dernière fois de sa vie, si bien que Mona avait cédée devant ce semblant d’autorité masculine. Ils s’étaient alors tous rendus chez le photographe, bien que Julian ne soit pas habillé pour l’occasion, il avait pu apparaitre sur la photo, un peu à l’écart sur un petit tabouret. Personne n’avait été très enthousiaste à la vue de cette photo, cependant elle avait été faite et c’était certainement une des seules sur laquelle Julian était !
Mais ce n’était pas pour cela qu’il l’affectionnait. Julian avait conservé cette photo parce qu’elle était très révélatrice de ce qu’était sa famille : deux parents qui ne s’aimaient plus, en admettant bien entendu que ce fut le cas un jour, le fruit de l’infidélité du mari envers sa femme et l’enfant prodigue, celui qu’il était bon de montrer et qui faisait la fierté de sa maman. Seul Arthur avait un visage Candide sur cette photo et c’était également ce qui amusait Julian. Peut-être sa venue au monde avait elle brisée la famille de Charles Everard, cependant lui n’avait jamais rien demandé à personne et sa famille d’adoption le lui avait tellement bien rendu qu’il trouvait finalement une jouissance dans la destruction de la vie de cette famille à laquelle il aurait tant voulu appartenir, pour de vrai.
Le pied d’Arthur brisant le verre sortit Julian de sa torpeur. Ce cloporte en rajoutait une couche, cherchant certainement à faire sortir Julian de ses gonds. Mais cela n’arriverait pas, le jeune homme ne le pouvait pas. En effet, il n’aurait su expliquer pourquoi s’énerver alors que cette photo représentait ceux qui le détestaient et ceux qu’il détestait ! S’émouvoir aurait été un signe de faiblesse et Julian c’était fait la promesse que jamais son demi-frère ne gagnerait à ce jeu là.
*Je me suis bien défendu jusqu’à présent, il ne faudrait pas perdre en si bon chemin !*
Julian hésita à sortir sa baguette, utiliser la magie n’était pas la première chose qui lui venait à l’esprit lorsqu’il avait une altercation avec lui, ce qui était plutôt étrange. Lui briser les os à la main lui paraissait beaucoup plus distrayant et lui affliger une souffrance psychologique jusqu’à ce qu’il se mette à pleurer était tout aussi amusant. Lorsqu’il s’agissait de son demeuré de demi-frère, Julian devenait le plus grand des sadiques, lui faisant en partie payer le désintérêt total que lui portaient son père et sa belle-mère. Ce n’était pas juste, mais la vie n’est pas juste !
-Oh mais que dirait cette chère Mona si elle te voyait ! Arthur enfin un peu de décence, tiens toi droit et lève le menton, comportes toi donc comme un Everard !
C’était mot pour mot ce qu’avait répété Mona à son fils lors de ses cours de maintien et de savoir vivre. Arthur n’était pas le meilleur dans son domaine et sa mère avait jugé bon de tout lui enseigner, comme si le charme et le talent pouvaient s’apprendre ! Julian, qui ne participait pas à ces cours, les observait tous les deux et s’abreuvait de ce savoir contre la volonté de sa belle-mère. C’était sa manière à lui de se venger et il avait ainsi pu briller en société depuis son arrivée à Poudlard et se faire de nombreux amis…
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Dim 27 Mar - 9:40 | |
| De toute façon, il le faisait exprès. Arthur le savait. Tout ce que faisait Julian, il le faisait exprès. C'était pour l'énerver. Il y prenait plaisir. C'était évident. Ça crevait les yeux même. Il le faisait exprès parce qu'ici, à Poudlard, personne ne pouvait lui dire d'arrêter. Durant toute son enfance, il avait été frustré de ne pas pouvoir exprimer la haine qu'il ressentait face à lui, Arthur, enfant de l'amour, choyé, entouré, aimé ! Il était certain, selon Arthur, que tant de mécontentement s'était accumulé au fond de lui qu'il ne pouvait que réagir de cette manière, en étant désagréable à outrance, et il était dorénavant légitime que son demi-frère lui veuille du mal. Dans le fond, il n'y était pour rien. Arthur voulait bien admettre que Julian manquait de tout, c'était d'ailleurs pour cela qu'il lui était infiniment supérieur de fait, mais de là à en avoir pitié, c'était autre chose. Toute la souffrance que Julian devait tirer de cette exclusion, de cet abandon, il le méritait. Il le cherchait même. Il était un parasite qui s'était incrusté, pourriture qui avait moisi dans leur famille, recouvrant peu à peu d'une couche putride tout ce qu'Arthur avait établi comme son univers. Cette photo en était la preuve ! Qu'est ce que sa présence inutile et laide venait se planter, comme un furoncle, dans une photo de famille ? De famille ! Il n'en faisait pas partie ! On avait une famille quand on avait un père ET une mère, et lui n'en avait pas ! Il n'avait donc aucun droit sur le leur, Arthur était là le premier. Il n'avait pas été fichu de se trouver des parents, il n'avait pas à lui voler les siens.
* Un point, c'est tout. *songeait Arthur en reprenant une expression chère à sa mère.
Et c'était tout ce qu'il y avait à savoir. Pourquoi Julian ne l'admettait il pas ? Leur vie, à tous les deux, en auraient été beaucoup plus simples. Et heureuses, sans aucun doute. Arthur n'avait pas besoin d'imaginer un môme de six ans partir avec son baluchon. Il lui suffisait de rêver sa vie sans lui, sans cet organe mutant, ce troisième bras, apparu dans le corps familial. Une horreur. Arthur en avait la nausée, quand il y songeait, et quant à le voir ! Arthur regardait ce visage dont il ne pouvait plus, et il l'imaginait mort. Mort.
* Meurs... * soupirait son inconscient.
Et ces mots ! Ces mots terribles qu'il connaissait par cœur aussi bien que Julian ! Ces mots qui lui tordaient l'esprit toute la journée, dont il ne parvenait pas à se débarrasser de la mélodie entêtante ! Arthur, non seulement connaissait sa leçon, mais se la rabâchait à longueur de journée. Il ne pouvait pas agir sans entendre, quelque part au fond de lui, probablement du côté de sa mémoire incrustée, la voix de sa mère qui lui soufflait ses mille et une leçons de vie et de courtoisie. « Tes coudes, Arthur. » quand il déjeunait, « Tiens toi droit » dès qu'il traversait un couloir, « Mais concentre toi, bon sang ! » lorsqu'il était en cours et qu'il se surprenait à regarder par la fenêtre, « Écris droit, sur les lignes, je te l'ai dit cent fois... » s'il rédigeait un devoir... Tout le temps, tout le temps, elle était partout. Partout. Et elle s'incarnait même en Julian ! Non, c'était l'offenser que de la confondre. Il frémit. Julian l'insultait, il insultait sa mère. Il n'en avait aucun droit, mais il en abusait. Encore une fois, il sentit ses doigts se refermaient dans sa peau et tous les nerfs de son bras se tendre. Qu'il aurait été jouissif d'écrabouiller une fois de plus ce petite visage qui se croyait si malin, si pertinent ! Quels délicieux fourmillements dans les phalanges si elles rencontraient cette joue tendre ou ce nez droit ! Ou bien, il pourrait tordre son cou trop long. Facile. Mais l'évocation de sa mère, et l'imitation, il fallait l'admettre, quasiment parfaite qu'en faisait Julian, avaient un effet inhibiteur sur Arthur. Il se sentait observé, maintenant, et il était coincé. La gaine d'éducation se referma sur lui, lui assurant un maintien de sa rage extraordinaire pour l'occasion. Du la brute rageuse, il redevint Arthur Joy Everard, gentleman émérite et reconnu dans la société bourgeoise de la sorcellerie de l'époque. Il se redressa, inspirant profondément, ses épaules se détendirent, obéissant sagement, il redressa le menton, et les sourcils. Un sourire neutre se peignit à nouveau sur son visage. Il fit craquer ses doigts, puis son cou.
Tu n'es pas ma mère, ordure.
Quoiqu'ait pu en dire ou en penser Julian, avec toute sa mauvaise foi et son amertume, son éducation n'avait pas été un échec. S'il s'en rendait parfois malade, il avait intériorisé tout ce qu'il avait appris. Tout. Et il savait y mêler le naturel. Il avait l'air bien mis, il avait l'air bien élevé, il avait l'air poli et distingué. Il avait l'air. Et dans le fond, il l'était. Il n'était pas aussi inconsistant que ce que Julian pouvait en penser. Il avait appris à assumer, toute la fausseté du moindre de ses mouvements, jusqu'à les rendre vrais et siens. Tout son comportement était dorénavant normal. D'ailleurs, il n'avait jamais su faire autre chose.
Mais elle a raison, continua-t-il. Tu n'en vaux pas la peine.
Son regard se troubla de mépris. Oui, Julian était certainement plus dégourdi que lui dans bien des domaines. Plus éveillé, aussi, c'était évident. Mais son comportement montrait toute la rage et la haine qu'il s'efforçait de contenir, et en cela, il ne pouvait se dire supérieur à lui, Arthur. |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Sam 2 Avr - 21:56 | |
| La réaction d’Arthur ne s’était pas faite attendre ; cependant elle n’était pas vraiment celle que Julian attendait de son abruti de demi-frère. Il avait montré un signe d’impatience, même de haine à l’encontre de Julian, mais il avait réussi très vite à se contenir, « comme un Everard est sensé savoir le faire ». S’il n’était pas considéré comme tel, le jeune homme s’était longtemps demandé pourquoi lui avoir attribué ce nom de famille si prestigieux ? Il le rattachait directement à cette famille qui ne voulait pas de lui et le méprisait largement. Que diable était-il passé par la tête de son père lorsqu’il avait décidé qu’il porterait son nom à lui et pas celui de sa vraie mère ?! Etait-il stupide ? Inconscient ? Peut-être était-ce les deux en même temps ! Le petit garçon qu’il était à l’époque en avait souffert, ne connaissant d’ailleurs ni le nom de famille ni le visage de sa mère biologique, l’unique amour de son père selon ses dires.
Toujours était-il qu’Arthur se trouvait en face de lui, dans le dortoir, sans véritable autre intension que celle de le provoquer et de lui rappeler, une fois de plus, qu’il était parfaitement indésirable à sa famille, et même au monde entier ! Longtemps Julian avait cru ses paroles vraies. Lorsqu’on est un petit garçon, on a besoin de s’entendre dire qu’on est le meilleur, le plus beau et le plus fort de tous ; mais ce n’était pas vraiment le discours auquel le petit Julian Everard avait eu droit. Cependant, au lieu de se morfondre et de devenir la larve qu’ils auraient voulus, le jeune homme avait décidé de faire mieux. Mieux que tout le monde et surtout mieux qu’Arthur. Il avait d’ailleurs réussi, il leur avait montré à tous qu’il était bien plus fort que le fils légitime, pensant naïvement qu’il pourrait ainsi gagner l’amour de Mona. Mais tout ceci n’était qu’illusions et bêtises car cette femme qui le fascinait n’avait d’yeux que pour sa progéniture, aussi inutile à l’existence humaine fut-elle !
*A quoi bon faire des efforts pour des gens qui ne nous regardent pas ?*
Julian n’avait jamais dit à personne ce qu’il avait pu ressentir pour Mona. De toute façon c’était bel et bien fini depuis longtemps et il n’en était pas mécontent ! Il avait, de plus, décidé d’en faire baver encore plus à son fils pour le manque de discernement dont sa génitrice faisait preuve. Et ça avait eu quelque chose de jouissif au début. Puis les années avaient passé, Arthur avait gagné en force et Julian avait commencé à se lasser de ces jeux d’enfants. Cependant il sentait qu’il n’en était pas de même pour son demi-frère, qui trouvait enfin le moyen de se venger de toutes les choses que Julian avaient pu lui faire !
-Eh bien, je trouve que tu m’accordes beaucoup d’attention pourtant ! Suis-je si fascinant à tes yeux ? Ou est-ce simplement que tu te sens faible face à moi ?
Julian n’était pas narcissique, loin de là, cependant il avait coutume de se mettre en avant à outrance devant Arthur, afin de l’écraser par son charisme et son aisance face à ce monde si cruel. Malgré le changement de ses tournures de phrases, elles se ressemblaient et Julian avait vite compris que leurs conversations tournaient en rond et avait, de ce fait, toujours le dernier mot face à Arthur. S’en était presque lassant !
[Désolé pour l’attente et le contenu qui est semblable à ma journée : horrible !]
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Dim 3 Avr - 10:27 | |
| [ Dur...(Allez, on se voit bientôt !) Bon, si la fin t'inspire pas, j'en ai une autre en réserve (j'ai beaucoup hésité) ]
Garder sa contenance, rester impassible. Son poing le démangeait, mais son sourire ne cillait pas. Le sourire d'Arthur était parfait. Immuable. Toujours le même. Parfait. Il avait l'air honnête mais puait la condescendance et l'habitude. Ça n'avait aucune importance. Dans le monde dans lequel Arthur avait grandi, on ne déchiffrait pas le comportement ; on se contentait de cocher sur un petit carnet : Arthur Everard m'a souri. Peu importait le sourire, et Arthur le savait.
Arthur savait aussi que Julian ne venait pas de ce monde là. Julian, lui, décryptait les sourires. Julian connaissait toutes les ficelles de la fabrication de masque d'Arthur, il avait été le témoin de sa métamorphose progressive, de petit garçon lambda au pantin bien dressé et souriant qu'il était devenu. Mais là encore, quoiqu'il fût lucide de l'inutilité de son charme réfléchi sur Julian, l'important n'était pas là. L'important dans ce sourire, c'était de montrer à Julian qu'il n'était rien. Rien ! Il avait beau cracher toute sa haine, par de belles tournures de phrases, il n'était rien. Arthur s'en rendait compte : les évidences que lui assénaient rudement Julian en pleine face, les mots les plus pertinents ne lui venaient pas pour les contourner et les lui renvoyer dans sa sale tronche de bâtard. Arthur n'aimait pas les insultes, et une fois encore, Julian avait raison : ce n'était pas très digne de lui de donner des coups de poing. Non. « Allons Arthur, qu'est ce que c'est que ces manières ? »
*Merci Maman, j'avais saisi. *
Les commissures de ses lèvres tremblèrent imperceptiblement. Les muscles de ses joues étaient soumis à rude épreuve. Mais bon. De toute façon, cela faisait des années qu'il ne les sentait plus. Il le savait, ce sourire, ce masque, c'était son arme. Plus que toute la culture générale qu'il ingurgitait depuis sa tendre enfance, c'était toutes ces leçons de maintien qui le sauvait. Mona, sa mère, avait bien raison : les gens bien éduqués étaient intouchables. La bienséance et le politiquement correct étaient la meilleure des protections. Tant qu'on avait agressé personne, tant qu'on s'était montré distingué et courtois, on ne pouvait vous adresser aucun reproche. Tant qu'il souriait, Arthur n'agressait pas Julian, c'était alors lui qui était coupable de malaise.
Dans la situation présente, c'était faux. Arthur avait commencé, son honnêteté envers lui même le forçait à l'admettre. Mais quel empoté... Il s'était laissé distraire deux malheureuses minutes, quelques dizaines de secondes durant lesquelles sa rage avait pris le dessus, l'avait submergé et avait guidé ses pas vers le lit de Julian, l'esprit envoûté à l'idée d'une plaisanterie très drôle qui lui était venue en quelques microsecondes. Tout ça pour se retrouver face à Julian qui lui demandait des explications. Et plutôt que de s'excuser platement, ce qui aurait été un comportement de faiblesse inadmissible autant qu'inacceptable, d'autant plus face à Julian qui de toute façon était supposé s'écraser devant lui, Arthur l'avait délibérément provoqué. Ce n'était pas dramatique. Mais maintenant, il devait parvenir à tirer son épingle du jeu sans avoir l'air d'un abruti, ni d'un sauvage.
Pas facile.
Il aurait été, encore une fois, préférable que Julian eut admis son infériorité et l'eut laissé en paix. Parce qu'en plus, il avait raison ! Pourquoi lui accorder une telle attention ? Ce n'était QUE Julian. Et s'il se sentait faible ?! Faible ! Lui, faible ! Allons, on parlait d'Arthur, quand même ! 75 kilos de muscles, dont 40% dans le bras droit ! C'était tellement gros qu'Arthur se demanda un instant s'il s'agissait d'un effet de rhétorique ou bien si Julian était en pleine régression. Non, le mot important de la phrase, ce n'était pas « faible », c'était « face à lui ».
Arthur ouvrit la bouche comme un poisson mort, cherchant l'illumination de la pertinence.
Elle ne vint pas. Alors il ricana :
Moi, faible ?
Il rit plus fort. Ces mots sonnaient si faux qu'il valait justement mieux en rire qu'en pleurer. Il se redressa brusquement, et son regard se durcit. Un rictus rageux lui déforma la bouche :
Non.
Et il n'y tint plus, son poing vola dans la mâchoire de Julian. C'était presque par réflexe. Crac. |
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| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Dim 3 Avr - 20:52 | |
| Aïe ! Tout c’était passé en une fraction de secondes. Le poing d’Arthur c’était avancé, comme s’il avait une volonté propre, totalement détachée du reste de son corps et était venue heurter la mâchoire de Julian…violemment. La douleur ne se fit d’ailleurs pas attendre ; elle fut brutale et aigue, si bien que son visage tout entier se tordit dans un mouvement de douleur. Le choc le fit d’ailleurs reculer de plusieurs pas et sa tête manqua de se heurter contre l’armoire en bois massif qui se trouvait derrière lui. La scène avait duré environ 3 secondes, cependant elle parut infinie à Julian qui avait vu le poing de son demi-frère s’avancer vers son visage, sans pour autant avoir le loisir de bouger. C’était comme s’il était à l’extérieur de son corps et qu’il assistait à la violence qui venait de lui être faite par ce moins que rien.
Passé le premier choc, Julian sentit une douleur lui chatouiller l’ensemble de la mâchoire, comme une sorte d’onde de choc laissée par une explosion nucléaire. Malgré l’étonnement et la douleur occasionnée, le jeune homme n’avait pas bronché. A vrai dire, il était sonné, comme si des morceaux de contons avaient été placés dans ses oreilles et un voile déposé devant ses yeux. Cette sensation à la fois berçante et désagréable dura quelques secondes ; c’était comme si, durant une parcelle de temps, Julian s’était laissé porté. Ce lâché prise était extraordinaire tant il était rare et Julian avait le sentiment de vivre un moment extrasensoriel. Cependant la douleur le rappela vite à la réalité de ce qui venait de se passer.
Arthur se tenait toujours face à lui, cependant le jeune Serpentard n’arrivait pas à décrypter les sentiments de son demi-frère. Que s’était-il passé dans son petit esprit formaté ? Comment vivait-il cette perte manifeste de sang-froid ? Avait-il peur des représailles ? Regrettait-il ?
*Mmm…ça m’étonnerait !*
Julian porta la main sur sa mâchoire endolorie. Il retint un cri de douleur. Un liquide âcre et épais se répandait dans sa bouche, imprégnant son palais et sa langue…le sang. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas saigné aussi abondamment. Il essuya le sang s’échappant de sa bouche par les commissures de ses lèvres d’un revers de manche.
En réalité, le jeune homme ne savait comment réagir car c’était la première fois qu’Arthur levait la main sur lui. Il se sentait pitoyable, tel un petit animal battu par son maître, une femme violée, un gamin requêté…
*Comme un bâtard remis à sa place.*
Cette pensée fit un mal fou à Julian, c’était comme si son demi-frère avait gagné…pour la première fois ! Julian ne connaissait pas l’échec et bien que la compétition n’ai jamais fait partie des choses qu’il appréciait, se faire battre par le fils légitime avait une connotation tellement profonde qu’elle en était simplement insupportable ! Cependant le jeune homme devait garder sa contenance face à Arthur, coûte que coûte ! Se faire écraser maintenant n’était pas chose possible, jamais Julian ne se laisserait traiter ainsi et jamais Arthur n’aurait le dernier mot, il en allait de sa fierté personnelle et de l’estime qu’il pouvait avoir de lui-même. Il s’approcha d’Arthur ; tellement près que leurs visages se touchaient presque.
-Ca se paiera Arthy…très cher !
Des postillons pleins de sang vinrent se coller sur le visage d’Arthur, pendant que son demi-frère lui adressait la parole. Même s’il n’avait rien fait, Julian avait gardé tout son aplomb et allait mettre sa menace à exécution dès que possible.
*Prends garde Arthur Everard, prends garde…*
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| | | Invité
| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Dim 3 Avr - 22:14 | |
| Le temps s'étirait.
Arthur jubilait.
Ses phalanges sur cette peau qu'il exécrait, ce bruit immonde et mat qui parût résonner durant une fraction de seconde, ce brillant éclair de surprise qui traversa le regard de Julian, Arthur n'en pouvait plus. Arthur aurait pu en jouir si cela n'avait été si court, si soudain, et si peu préparé. Il avait l'impression de faire un rêve délicieux dans lequel, détaché de son corps, il se voyait agir. Et pourtant non ! C'était bien sa propre main qui s'écrasait sur la propre face de son propre demi-frère, toujours victime de sa propre haine ! Tout ceci lui appartenait ! Dans ce rêve, il agissait librement, réduisait à néant toutes les barrières sociales derrière lesquelles il savait vivre sans étouffer dans une parfaite frustration, il balayait toute son éducation, tous les efforts de sa mère pour l'extirper de ses pulsions masculines, de compétition et de recherche de puissance. Toujours plus de puissance. Toujours plus de force. Sois le meilleur, et avec le sourire !
Arthur avait choisi : ce serait le sauvage. Pendant que son coude se dépliait avec force, il était une brute. Pas besoin de connaître des pages et des pages sur la guerre de Sécession et des bûchers de Salem, inutile de pouvoir réciter des vers entiers d'Homère, il lui suffisait d'être puissant et de soumettre par la force.
Une brute.
Faire tant d'efforts toute la journée pour en arriver là ! Mais que te reste-t-il Arthur ? Ton corps ? Tu crois pouvoir te satisfaire de cela ?
« Décidément, tu anticipes toujours aussi peu mon cher.» Cinglante, cassante, glaciale, la voix de sa mère détruisit toute sa jouissance, d'un simple souvenir. Son regard écrasa la nuque d'Arthur et accompagna le mouvement de son bras, déjà lancée par la force du coup. Son sourire se brisa. Il grimaça douloureusement. Il eut soudainement envie que ses bras tombent au sol pour qu'il n'eut pu rien faire. Il n'aurait du rien faire !
Arthur se souvenait du jour où sa mère l'avait emmené dans une pâtisserie. Il avait eu le droit à un gâteau. Et il avait choisi le plus gros, le plus énorme, le plus beau, le plus coloré, celui dont le glaçage brillait. Il n'avait découvert qu'après qu'il s'agissait d'un soufflet aux amandes : double déception. Non seulement il avait dégonflé et c'était ratatiné au moment ou ses quenottes mordaient la chaire du chou, mais en plus, Arthur n'avait jamais aimé les amandes. Sa mère avait beaucoup rit. Elle, elle savait parfaitement ce qu'Arthur était en train de faire, elle avait vu venir la chute. Elle avait laissé faire. Visiblement, cette leçon n'avait porté aucun fruit. Épiméthée* moderne, Arthur réfléchissait toujours aussi peu. De tels exemples, il en avait des dizaines d'autres.
Ce plaisir, comme tous les autres, serait éphémère. Certes, Arthur ressentit vivement un dernier éclat de chaleur et de victoire devant le regard haineux que lui lança aigrement Julian, et que ses mots, mots adorables s'il en était, vinrent appuyés.
Mais il était trop tard, Arthur ne pouvait plus reculer. Maintenant, il s'agissait d'assumer son geste jusqu'au bout : c'était, s'il y en avait une, l'unique manière d'échapper au ridicule. Il fallait soumettre Julian à sa défaite.
Aveuglés par sa propre violence dont il ne se savait pas capable, ainsi que par les fourmillements surexcités de sa paume, Arthur savoura le venin de Julian. Il n'avait cure des menaces, parce que socialement, physiquement, instantanément, il était le plus fort. Il essuya d'un revers de main les gouttes de sang -son sang!- sur sa joue et eût une grimace de dégoût qui déforma ses traits, habitués à la beauté de la joie et du bonheur, même faussés.
Arthur s'avança rudement vers son demi-frère. Il tremblait et ne s'en cachait plus. Il ne souriait pas non plus, il s'en sentait incapable, ce qui ne lui était encore jamais arrivé. Sans rideau ni scène, pourquoi se retenir ? Démaquillé, il n'avait plus rien à cacher. Il saisit Julian au col, et ne ressentit même pas la brûlure que ses quelques centimètres de plus lui affligeaient habituellement.
Ah ouai ?
Encore une fois, les mots n'avaient pas d'importance, uniquement l'intention rageuse dont ils étaient chargés. Autrement, Arthur se serait découvert incapable de communiquer avec son demi-frère tant ses répliques devenaient pauvres en sa présence.
J'aimerais bien voir ça.
Épiméthée. Inutile, ô futile ! Arthur s'enfonçait. C'était lui-même qu'il aurait du frapper. Deux heures ne se seraient pas écoulées qu'il s'en mordrait les doigts. La rage le rendait inconscient. Bien sur, la victoire de Julian ne serait pas sociale et encore moins physique. Mais elle serait insidieuse et ne manquerait pas de piquants. Prends gardes, Arthur, prends garde !
Arthur voyait rouge, il n'était plus lui même. La gangue de son éducation, une fois arrachée, révélait sa fureur dans lequel son cœur baignait depuis le jour où Julian était apparue dans sa vie, c'est à dire durant sa totalité. Il était une brute. Il était stupide. Et il ne tarderait pas à s'en rendre compte et à s'en vouloir. Et ce serait terrible. Arthur lâcha nonchalamment Julian en le poussant sur le côté. Son regard le recouvrit d'un mépris immense.
Il se sentait fort. Bravo, Arthur.
[ Va voir l'étymologie d'Epiméthée !] |
| | | Invité
| #Sujet: Re: Ah mais c'est dégueu ! [Julian] Mar 19 Avr - 13:01 | |
| La scène qui venait de se passer était singulière et…totalement inattendue, il faut bien le reconnaitre. Pour la première fois de sa vie, Julian s’était rendu compte que le petit Arthur, le petit chouchou avait grandi et était devenu un homme tout en muscle, une espèce de monstre sans retenu, aussi mal élevé que le plus puant des gueux ! Telle était donc sa vraie nature. Son demi-frère l’avait attrapé par le cou, il lui touchait presque la peau ! Ceci n’arrivait jamais, sauf lorsqu’ils se battaient étant petits et Julian en resta bouche bée tant la surprise était grande. Depuis quand Arthur en était-il capable ? Que c’était-il passé durant les dernières minutes dans sa trop petite tête qui ait bien pu l’inciter à se montrer si familier avec son pire ennemi ? Le monde ne tournait plus du tout rond ! D’abord il usait la force contre son demi-frère et ensuite il se permettait de l’attraper par le col alors qu’il se trouvait plus petit. En tous cas, Julian sentit que ses menaces n’avaient plus le même impact sur Arthur, il parlait et son demi-frère ne l’écoutait pas et s’amusait même de ce qu’il disait, se montrant hautain quoique peu éloquent comme à son habitude. S’en était trop pour Julian. Cet avorton s’imaginait qu’il pouvait l’humilier de la sorte et s’en sortir indemne en plus de cela ? Foutaises ! Le jeune Serpentard avait seize années de fourberie, de blagues d’un genre douteux et de haine accumulées en lui et il comptait bien le faire comprendre au fils Everard. Sa découverte sur la vraie nature de son demi-frère allait fortement lui être utile à l’avenir. Il avait conscience que dès qu’il le pousserait à bout, Arthur utiliserait la force, c’était maintenant quasiment une garantie. Maintenant ne restait plus qu’à espérer qu’il puisse démontrer à Mona toute l’incompétence et la vilenie de son fils chéri ! Non pas qu’il s’attende à recevoir un peu d’amour de cet éclaircissement ; mais lire la honte et la déception dans le regard de celle dont il aurait aimé être aimé serait d’une infinie jouissance. -Voilà donc ton vrai visage Arty. Je me régale d’avance de ce que sera la suite. Préciser qu’il avait envie de serrer ses mains autour du cou d’Arthur ne lui paraissait pas nécessaire tant cela semblait évident. La haine que ressentait Julian pour cet être qui avait en partie le même sang que lui venait de monter d’un cran. Etrangement ce n’était pas forcément une mauvaise nouvelle car plus il haïssait Arthur, plus il était calme et sociale le reste du temps. C’était un peu paradoxal mais Julian n’était pas quelqu’un de nerveux, contrairement à son demi-frère, et savait très bien prendre sur lui, ne s’énervant quasiment jamais. Plus son altercation avec cette crapule était vive, plus il était calme le reste de la semaine, mijotant ses plans et cherchant à se changer les idées en la compagnie des gens qui le méprisaient aussi. Julian aperçut, posée sur son lit, sa cravate verte et argent qu'il était initialement venu chercher. D'un geste rapide il la saisit et lança un dernier regard à Arthur avant de quitter le dortoir des garçons. Tout ce bruit pour une simple cravate oubliée ! Parfois le jeune homme aurait voulu qu'on lui greffa une meilleure mémoire... Fin |
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