Marre ! Marre ! Marre !
Julian était d’une humeur massacrante ! Il avait passé une sale journée, il aurait d’ailleurs dû s’en douté puisque ça n’avait été que des catastrophes. Pour commencer il avait eu une altercation avec Arthur le matin, ce crétin ayant fouillé dans ses affaire ; et ensuite il avait marché dans une défection de chouette et avait fait un trou dans son sweet en cours de Potion. Bref, une journée chaotique qu’il avait envie d’oublier le plus vite possible !
Il se rendait à l’extérieur et, sans vraiment savoir pourquoi, avait décidé d’y parvenir en passant par la galerie aux armures. Cet endroit était quelque peu lugubre et il ne s’y plaisait pas particulièrement, cependant il avait très peu de chances de croiser quelqu’un dans un lieu pareil et c’était justement le but de ce détour. En effet, il jeune homme ne voulait voir personne tant il était de mauvais poil et susceptible d’être très agressif avec quiconque oserait lui adresser la parole.

*Fichue journée ! Il est grand temps que j’aille me calmer et prendre l’air ! Respires Julian…*

Cette auto-persuasion ne fonctionnait guère mais elle lui permettait de ne pas exploser en plein couloir, devant tout le monde, s’aurait été une terrible humiliation pour lui.
Il s’arrêta soudainement, prit une bonne inspiration et se força à sourire. Cette manœuvre le calma quelque peu. Il reprit un peu de sa contenance mais pas suffisamment pour ce qui allait suivre. En effet, alors qu’il pénètre dans la lugubre galerie, une masse lui fonça dedans. Il s’agissait d’une personne, une jeune fille même vu la corpulence, qui devait aller trop vite et ne pas regarder devant elle. Lorsqu’elle se recula, Julian perdit tout son calme.

- Tu ne peux pas faire attention un peu ?! Regarder où tu marches ça t’arrives ?!

Il prit la peine de regarder à qui il avait à faire. La jeune fille était brune et Julian reconnu Jo, une demoiselle de Serpentard à qui il avait déjà eu l’occasion de parler…Mais c’était trop tard, il avait déjà été agressif. Il se renfrogna, s’en voulant d’avoir affiché un tel comportement à l’égard d’une fille, de sa maison en plus !

- Désolé.

Il avait marmonné, mais c’était vraiment le mieux qu’il pouvait faire…

La jeune fille était gentille mais la théorie de son amie paraissait totalement stupide aux yeux de Julian qui n’avait pas faim du tout. Cependant, l’usage lui obligeait de se montrer poli et galant avec ma jeune demoiselle qui, après tout, était de bonne volonté et tâchait d’y mettre du sien, ne relevant même pas l’agressivité dont il avait fait preuve. Un sourire crispé s’étendit sur le visage de Julian. Il détestait les dragées surprises et toutes ces sucreries qui vous rendent totalement accro au sucre, mais il allait devoir en prendre une, de peur de la froisser et de passer pour le dernier des goujats.

-Merci beaucoup.

Il prit une unique dragée qu’il porta à sa bouche, espérant en son fort intérieur ne pas tomber sur un goût trop immonde qui, à coup sur, le mettrait encore plus de mauvaise humeur. Par chance, s’était une dragée à la pomme. Il émit un léger soupir de soulagement qu’il ne pensait pas être perçu par Jo.

Une fois cette épreuve passée, il contempla la jeune fille. Il avait dû lui parler une ou deux fois, tout au plus, et avait remarqué qu’elle fréquentait son demi-frère assidument, ce qui n’était pas vraiment pour arranger le jeune homme qui avait toujours su éviter de partager des amis avec Arthur pouvant les mettre dans une situation compromettante. Cependant il tâchait de rester souriant avec elle, qu’il aurait jurée avoir déjà croisée dans la maison familiale des Everards. Son visage de ne lui était pas inconnu et quelques année plus tôt, ou quelques mois, en réalité il ne savait plus très bien, il lui avait semblé qu’une jeune fille était passée chez eux, son père lui ordonnant de se trouver le plus loin possible de la demeure.

-Excuses moi si cette question te paraît indiscrète, n’es-tu jamais venu chez nous ?

Bien qu’il n’avait pas l’habitude de dire « nous » pour parler des membres de ce que la plupart des gens avaient coutume d’appeler « la famille », Julian avait trouvé le terme approprié à la situation, étant donné que c’était lui qui conversait avec la jeune fille.
Peut-être c’était-il trompé, peut-être pas. De toute façon, Julian n’était pas d’un naturel très curieux, ce qui arrivait aux autres ne lui importait nullement. Cependant il s’agissait là de son avorton de demi-frère et toute information était la bienvenue, puisque sa chère et tendre famille ne lui disait jamais rien !

Julian ne s’était donc pas trompé, la jeune fille était passée chez les Everard avec les siens. Le pourquoi du comment ne concernait nullement Julian, cependant il avait une petite idée du but de cette visite « cordiale ». Personne ne venait chez eux sans une idée derrière la tête et le jeune homme était le mieux placé pour le savoir. La fortune que Charles Everard avait amassée durant de nombreuses années attisait les convoitises et attirait beaucoup d’ « amis ». La jeune fille devait avoir des vues sur la fortune familiale et le nom d’Everard, ou c’était peut-être son père comme elle tentait de le justifier. Mais en réalité peu importait pour Julian qui, étant donné sa naissance hors mariage, ne s’attendait guère à hériter du patriarche.

*Même s’il avait consentit à me laisser quelque chose, Mona s’arrangerait pour que je ne touche rien…*

Julian considéra la jeune fille avec un sourire charmant. Il s’amusait de cette situation, imaginant son frère marié…et père de famille ! Lui qui ne savait pas se défendre sans sa mère, s’occuper et faire vivre une famille entière avait quelque chose d’assez singulier. L’idée d’un mariage ne l’étonnait pas de la part de sa mère qui voulait toujours « le meilleur » pour son fiston. Cependant, connaissant quelque peu le caractère d’Arthur, Julian doutait de son épanouissement dans un mariage sans amour avec une potiche qui l’attend tous les soirs gentiment à la maison. Mona espérait-elle peut-être donner à son fils la même vie de couple que celle qu’elle avait eu en épousant le célèbre Everard.

*Quand on voit ce que ça a donné ! Ah ah ça promet tout ça !*

Bien que les choses puissent encore changer, Julian était intimement persuadé que si ce mariage devait avoir lieu dans les cinq prochaines années, son demi-frère n’aurait jamais le cran de s’y opposer et finirait probablement comme son père qu’il ne parvenait pas à détester malgré le mal qu’il avait pu faire à sa famille.
Julian se trouvait toujours devant Jo qui n’avait rien dit depuis lors. Cette fâcheuse tendance à rester plonger dans ses pensées agaçait quelque peu Julian, il allait finir par passer pour un homme distrait et un imbécile irrespectueux auprès des gens avec qui il conversait.

-D’accord. Au fait, que fais tu dans la galerie aux armures ? Ce n’est pas le lieu le plus accueillant du château !

La conversation tournait court. Les deux jeunes gens ne se connaissaient pas et, à vrai dire, Julian n’avait pas vraiment envie de faire le moindre effort, ce n’était pas sa journée ! Cependant il fallait rester très poli, surtout si la jeune fille devait se représenter dans la maison familiale un de ces jours avec son paternel qui voulait bénéficier de la renommer et de l’argent de cette « si parfaite » famille Everard.
Julian était d’ailleurs étonné que les parents d’Arthur acceptent que le fiston se marie avec une jeune fille sans lui demander aucunement son avis… Ou plutôt s’étonnait-il de n’avoir jamais entendu le petit Arty s’en plaindre ! Remarque il était possible que cette situation lui convienne, lui qui n’avait jamais tenu tête à sa mère de sa vie (à vrai dire, personne ne tenait tête à Mona dans la maison !).
La jeune fille lui retournait sa question, certainement pour faire la conversation. Décidemment cette gène était réciproque et les deux jeunes personnes ne devaient pas être faites pour être de grands amis dans un futur proche !

-Et bien je souhaitais faire un tour et éviter au maximum de croiser du monde.

Ce n’était pas très fin, mais c’était la réalité. En effet, si Julian état passé par la galerie aux armures, c’était pour être seul et laisser sa rage exploser. Croiser quelqu’un ici ne faisait pas partie de ses plans, mais au moins il avait quelque peu oublié sa colère et ressentait maintenant un certain ennui, ne sachant que faire, ni comment abréger la conversation avec Jo.

*Elle n’est pas méchante mais bon…*

Julian n’était pas vraiment borné mais le contact qu’il pouvait avoir avec quelqu’un était relativement décisif, si le courant ne passait pas, il y avait vraiment peu de chance que ça marche une autre fois, aussi s’arrangeait-il pour ne pas retomber sur des gens qui le mettait relativement mal à l’aise. La plupart du temps, ce sentiment était réciproque et il n’avait pas beaucoup d’effort à faire pour éviter les gens avec lesquels il n’avait pas eu un bon feeling au départ.

-Bon…Je crois qu’on a tous les deux des choses à faire…

Le jeune homme était hésitant, il ne savait comment reprendre sa route sans paraitre mal élevé ni blesser la jeune fille qui lui avait l’air d’être tout à fait charmante…

La question de Jo surprit le jeune homme qui s’apprêtait à s’en aller et continuer sa marche solitaire. La pièce était-elle étrange ? Cette question n’avait pas lieu d’être : évidemment qu’elle l’était ! Rien de plus bizarre qu’une salle entière réservée aux armures ! C’était lugubre et tout à fait glauque selon lui ; personne n’avait envie de s’y retrouver enfermer la nuit, à moins d’être un peu fêlé ou totalement dépressif et attiré par la mort et les rituels satanistes. Ce n’était pas le cas de Julian qui avait une sainte horreur des armures ; ces dernières lui faisant penser à des masques portés pour masquer l’immonde visage de ceux qui les portent. C’était un peu comme dans sa famille ; les Everard portaient le sourire comme masque mais derrière étaient des êtres assez répugnants à son goût.

-C’est vrai que ce n’est pas la salle la plus accueillante de château !

C’était même loin d’être le cas ; Julian se sentait observé lorsqu’il y passait, aussi brève fut sa visite. Ici, l’expression « les murs ont des oreilles » prenait tout son sens et rien que d’y penser, un frisson lui parcourut l’échine. Il n’aimait décidemment pas cet endroit !
D’ailleurs il ne comprenait pas pourquoi Jo le rattrapait par cette question. En effet, elle ne devait pas être très rassurée, la réaction normale aurait donc été de s’en aller le plus rapidement qu’elle le pouvait ; cependant c’était le contraire qui était en train de se passer ! Julian aurait été ravi de lui faire la conversation, mais ce n’était ni le lieu ni le moment pour se réunir. Il avait passé une journée exécrable et était donc passé par la salle aux armures pour ne croiser personne. Un autre jour et en un autre lieu, les choses auraient été bien différentes et il aurait été tout à fait enclin à discuter avec elle, surtout qu’il lui semblait que quelque chose se tramait entre elle et Arthur.

-D’ailleurs, pourquoi t’y trouves-tu ?

Le ton qu’il avait employé n’était pas des plus sympathiques, il s’en était rendu compte après coup. Trop tard…Peut-être allait elle se vexer, peut-être pas…

[désolé pour l’attente et mon manque d’inspiration…]

Julian n'était pas mécontent que Jo prenne l'initiative de s'en aller, comme ça il ne passait pas pour un grossier personnage. Il avait d'ailleurs bien remarqué qu'elle était mal à l'aise en sa compagnie, cependant il ne savait pas si c'était entièrement sa faute ou si l'endroit où ils se trouvaient avait également son rôle à jouer là-dedans.
Au moment où il se croyait tiré d'affaire, retrouvant sa liberté et prêt à vaquer à ses occupation, la jeune fille lui fit remarquer qu'elle ne parvenait à ouvrir la lourde porte de la salle aux armures. Comment cela était-il possible ? Le jeune homme ne se souvenait pas l'avoir fermée à son arrivée dans cette pièce lugubre et il semblait qu'elle était restée ouverte durant leur bref entretien. Et pourtant...

Le fait d'être bloqué dans une salle aussi peu accueillante n'augurait rien de bon au jeune Serpentard. De plus, Jo ne parvenait pas à l'ouvrir, malgré les nombreux sortilèges qu'elle employa.
Julian pensa immédiatement à une mauvaise blague, mais qui pouvait être derrière une chose aussi immature et stupide ?
Ses pensées se tournèrent en premier lieu vers la seule personne qui lui voulait du mal en ce lieu : Arthur Everard. Cependant il doutait que ce dernier soit assez stupide pour l'enfermer avec Jo, qui était une de ses amies...intimes selon le jeune homme !

*Génial, nous voilà enfermés...si je retrouve le crétin qui a fait ça, je lui fait manger sa baguette !*

Julian bouillonnait intérieurement, il ne supportait pas d'être enfermé où que ce soit, et encore moins dans une telle pièce. Le fait que ça soit l’œuvre d'un sorcier -enfin, il le supposait- le mettait encore plus hors de lui. Crocheter une serrure de moldu, même sans l'aide de la magie était une chose aisée, mais lorsqu'il s'agissait du fruit d'un sortilège, les choses se corçaient.

Le jeune homme regarda la Serpentarde qui se trouvait face à lui. Elle était carrément mal à l'aise, peut-être un peu effrayée par ce qui venait de se passer. Mais c'était parfaitement compréhensible car personne n'aime être enfermé...

-Je crois que c'est inutile de continuer...Peut-être l'autre porte de la salle sera-t-elle ouverte.

Julian partit dans l'autre sens, afin de vérifier si la porte par laquelle il était arrivé avait elle aussi été fermée. Malheureusement pour eux, elle l'était également et aucun des sorts qu'il connaissait n'y put rien. Ils étaient faits comme des rats...

[désolé pour le retard --"]

Julian s'avança vers elle et essaya à son tour d'ouvrir la porte, mais n'y parvint pas plus qu'elle. Jo était partagé entre le soulagement, de voir que lui non plus n'y arriver, et la panique de se retrouver dans cette pièce, trop lugubre pour être normal. Elle soupira et mit son sac devant elle, en croisant les bras dessus, comme pour faire un bouclier pour la protéger, de quoi? Elle n'en savait fichtre rien.
-Je crois que c'est inutile de continuer...Peut-être l'autre porte de la salle sera-t-elle ouverte. fit Julian. Jo hocha la tête, et le regarda se diriger vers la porte, elle soupira en faisant quelques pas dans cette direction pour prendre la porte, car elle allait surement s'ouvrir. Mais en voyant le jeune home sortir sa baguette et essayait quelques sorts et voir que la porte restée toujours aussi fermée. Jo serra son sac davantage sur sa poitrine, et se demandait qui pouvait leur faire une blague aussi stupide. Et combien de temps, il allait rester... Elle recula un peu, et sentit l'armure lui touchait le dos, elle sursauta et se retourna vivement. Mais elle n'avait pas bougé, pas le moindre plaque de métal, n'avait émis le moindre petit mouvement.
"Euh... Que fait-on?" demanda-t-elle un peu bêtement, sans doute devenait-elle un peu bête dans ses moments, mais elle regardait la pièce, à part un alignement d'armures, et de statues, il n'y avait pas grand chose à voir, ni même pour les aider, il y avait bien des fenêtres vers le haut, mais les vitraux ne s'ouvraient pas. Il ne restait plus qu'à appeler de l'aide, pour que quelqu'un ouvre la porte de l'extérieur, ou alors ils pouvaient faire exploser la porte, mais bon ce n'était peut-être pas une bonne solution.
"Qui a bien pu fermer les portes? interrogea Jo en essayant une nouvelle fois d'ouvrir la porte qui se trouvait non loin d'elle, mais elle restait toujours fermer. On devrait peut-être crier?" proposa la jeune fille en regardant Julian, d'un air tout de même trés inquiète... L'atmosphère de cette pièce devenait de plus en plus étrange, et Jo se sentait vraiment mal à l'aise, finalement elle était contente de ne pas être toute seule, sinon elle se serait sans doute fourré dans un trou de souris, attendant que quelqu'un ouvre la porte... ou elle serait peut-être morte de faim^!

[Pas de souci, pour le retard!]