Une, deux, trois, quatre, cinq...

Julian s'était mis à compter le nombre de marches sur lesquelles il posait ses pieds afin d'arriver au sixième étage. Avait il une bonne raison de se trouver ici ? Non pas vraiment ! Cependant il était là, à se balader entre deux cours afin de s'aérer les neuronnes.
Ce matin il était d'une suffisamment bonne humeur pour supporter les pas inscessants des élèves se rendant d'une salle à l'autre ou bien courant aux toilettes pour retirer une sorte de liquide visqueux qui pendait sur leur robe.

* En voilà qui sortent du cours de Potion*

Et c'est avec un sourire aux lèvres qu'il passa son chemin, heureux d'avoir du temps à perdre au détour des couloirs, espérant une rencontre avec une personne intéressante. Et des personnes intéressantes, Poudlard n'en manquait pas, cependant elles étaient difficiles à trouver parmis la foule d'imbéciles qui siégaient dans l'école de magie !
Julian n'était pas du genre à se formaliser sur le sang des sorciers qu'il rencontraient mais il était d'avis de faire un tri d'un tout autre genre : les crétins ne devraient pas avoir leur place dans une telle école ! Qu'ils fussent à Griffondor, Serpendard ou même Serdaigle n'était pas le sujet, cependant quand il voyait la débilité dont certains étaient capables, il se posait des questions.

* Arthur n'aurait pas eu la moindre chance ah ah ! *

Cette pensée le fit sourire d'avantage, compte tenu de la lenteur d'esprit de son demi-frère qui n'avait que la richesse matérielle de ses parents.

* Sombre crétin ! *

Plongé dans ses pensées, Julian n'avait pas cessé d'avancer dans le couloir. Il n'y avait d'ailleurs plus personne aux alentours quand soudain il entendit un bruit de pas. Qui pouvait bien se promener ici à une heure pareille ? Vu le son des chaussures qui claquaient sur le sol, Julian put en déduire qu'il s'agissait d'une jeune fille, rien de bien dangereux dans ce cas là. Il continua d'avancer, dans l'espoir de rencontrer une personne sympathique...

Iris sortait de bonne humeur de son cours. La raison de sa bonne humeur? Elle avait une heure de pause avant son prochain cours. Soit, une heure sans être entourée d'élèves qui se moquaient sans cesse de la pauvre Serdaigle. Bon, il est vrai que certains adolescents avaient désormais peur de l'approcher, depuis qu'ils avaient eut à subir les foudres de son double. La cinquième année se demandait si c'était vraiment une bonne chose… Etre "respecté" à cause de la peur qu'elle inspirait à certain, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Cette simple idée la répugnait.

Mais ce n'était pas le cas d'Izya, qui se délectait de cette peur qu'elle provoquait à ceux qui avaient un jour osé s'en prendre à Iris ou à elle. Mais ça, la jeune Willer ne pouvait pas le savoir. Elle pouvait uniquement s'en douter.

Déambulant dans les couloirs, Iris se dirigeait vers la tour de sa maison, pour poser les affaires dont elle n'avait plus besoin. Elle croisa en chemin un groupe d'élèves qui… ne l'aimaient pas beaucoup. La Serdaigle s'apprêtait à accélérer le pas quand un mal de tête bien connu lui mitrailla l'intérieur de la tête.

Izya s'arrêta, et laissa tomber ses bras le long de son cœur, se libérant de la position défensive qu'Iris avait prise sans s'en rendre compte à la vue des adolescents. Elle plongea tour à tour son regard dans celui des élèves. Leurs sourires moqueurs et expressions de confiance disparurent. Ils venaient de comprendre que ce n'était plus la pauvre petite Iris qu'ils avaient devant eux, mais Izya, son double plus… maléfique, comme on dit. Un sourire mauvais et victorieux étira les lèvres de la schizophrène.
Elle se remit en marche, sans pour autant rendre la place à Iris. Plus le temps passait, plus Izya pouvait rester longtemps aux commandes. Oui. Izya avait de plus en plus de pouvoirs sur ce corps fragile. Autrefois, elle était aussi sourde aux pensées d'Iris, que cette dernière l'est aujourd'hui aux siennes. Iris n'avait strictement aux secrets pour elle, elle était au courant de tout. Et ce n'était pas réciproque. Une vague d'espoir l'envahit. Un jour, peut-être, se sera-t-elle qui aura le contrôle total…

Izya arriva enfin dans les dortoirs déserts des Serdaigles. La "malade" s'approcha de son lit et posa ses affaires dessus. C'est à ce moment-là qu'un étourdissement la prit. Ses mains tremblaient et les battements de son cœur s'accéléraient. Iris revenait…

Iris tomba à genoux, haletante. Des larmes lui montèrent aux yeux et la colère l'envahit. Il fallait à tout prit qu'elle soit plus forte. Qu'elle parvienne à contrôler Izya. D'ailleurs… y avait-il eut un conflit avec les adolescents? La cinquième année se leva et alla se regarder dans un miroir. Son corps ne portait aucune blessure. Donc, pas de combat, même magique. Izya était peut-être forte, très forte, mais contre cinq personnes, elle serait au moins touchée, sinon battue…

La Serdaigle quitta la tour de sa maison, souhaitant se changer les idées. Sa bonne humeur venait de baisser d'un cran. Plongée dans ses pensées, Iris percuta par inadvertance un autre élève. Il s'agissait d'un Serpentard. Son sang se glaça dans ses veines et généralement, il était loin d'être tendre avec elle.

Excu…Excuse-moi… Je suis… Je suis désoléee. Je… Je ne faisais pas attention. Dé…Désolée. Bafouilla-t-elle.

[et désolée pour l'attente x)]

Julian ne pensait pas que la jeune personne qui se dirigeait dans sa direction allait lui rentrer dedans si violemment ! Lorsque leurs deux corps se heurtèrent, le jeune homme perçut le physique d’une jeune fille fragile qu’il fallait protéger parce qu’elle n’en avait pas la capacité. Cette sensation le surpris fortement, lui qui n’avait pas vraiment l’habitude que les gens lui rentre dedans ! C’était comme si la scène s’était passée au ralenti de sorte qu’il eut pu observer la personne qui venait en face et analyser sa réaction. Il s’agissait d’ailleurs d’un visage qu’il connaissait.
La jeune fille était en Serdaigle bien qu’il ne se remémorait pas son prénom, il l’avait déjà croisée ultérieurement. Elle devait avoir une année de moins que lui et lorsqu’il aperçut mieux les traits de son visage il reconnu la jeune schizophrène dont il avait entendu parler dans la salle commune des Serpentards. Apparemment cette fille était complètement folle et cohabitait dans son esprit deux personnes aux caractères bien différents. Mais Julian doutait qu’une telle chose puisse exister et qu’un changement de tempérament pouvait être à ce point visible.

*Elle doit être lunatique, voilà tout !*

La jeune fille s’excusa platement, comme si elle venait de commettre un crime contre l’humanité. Cela amusa quelque peu Julian qui se demandait si elle se moquait de lui ou s’il lui inspirait réellement de la peur. Quoi qu’il en fut, il se montra – comme toujours – poli avec elle ; cinglée ou pas, il fallait toujours être « bien comme il faut ».

-Ce n’es t pas grave, ne t’en fais pas. Est-ce qu’on se connait ?

Cette question n’en était pas vraiment une puisqu’il ne la connaissait que de réputation. Cependant Julian avait envie de se faire sa propre opinion sur cette étrange jeune fille à l’air si fragile ; presque soumis.
En tous cas, le jeune homme avait le sentiment qu’elle n’avait pas que des amis à l’école et que certains de ses camarades prenaient un malin plaisir à la martyriser, la prenant sans doute pour une mythomane. D’ailleurs, bien qu’il fut sorcier, Julian pensait que ce genre de maladie pouvait justement être soignée par la magie ou à Ste Mangouste, or, si elle avait été gravement atteinte, elle y serait déjà depuis longtemps ! Logique implacable selon lui…

*C’est Arthur qui serait comme chez lui dans cet asile de fous !*

Cette pensée le fit de nouveau sourire.

Le regard innocent d'Iris était encré sur ses chaussures noires. Elle était mal à l'aise. Etrangement, elle trouvait un grand intérêt aux très fines fissures qui arpentaient le sol sans âge de Poudlard. Elle espérait secrètement que le Serpentard en face d'elle ne s'énerverait pas à cause de leu rencontre "fracassante". Et cela, pour deux raisons: elle n'avait pas envie de se faire un nouvel ennemi, elle en avait déjà trop... Et elle ne voulait pas qu'Izya repointe le bout de son nez, l'adolescente était assez éprouvée par sa dernière apparition... Mais la Serdaigle fut agréablement surprise. Il se montra même plutôt… gentil… C'était assez rare pour elle. Bien qu'elle commençait à se faire un peu plus d'amis depuis peu, la seule personne avec qui elle se sentait parfaitement bien était son frère.
Le Serpentard lui demanda s'ils se connaissaient. Les deux adolescents avaient du se croiser quelques fois, et il lui semblait qu'on lui avait déjà parlé de lui… Elle avait d'ailleurs son nom sur le bout de la langue. La cinquième année releva la tête vers son interlocuteur. C'était la moindre des politesses, non? Ses yeux verts/bruns scrutaient timidement le Serpentard.

Non… Pas vraiment. On ne… On ne s'est jamais parlé…
Oui, elle bafouillait encore ça lui arrivait souvent. Iris était d'une gentillesse infinie, mais avait toujours cette peur d'être rejetée. Comme par ses parents. Ils avaient peur d'elle, peur d'Izya. Heureusement, elle avait toujours pu compter sur au moins une personne.

Eum… Alors je me présente… Iris… Iris Willer. Je suis en cinquième année… Enchantée… euh… bredouilla-t-elle encore une fois.

Non, décidemment, elle n'arrivait pas à se souvenir. La "Folle" se mordit la lèvre inférieure. Elle oubliait rarement le nom des gens… Peut-être étais-ce justement parce qu'ils n'avaient discutés… Iris "jouait" nerveusement avec ses doigts fins. Tic nerveux, comme lorqu'elle se mord la lèvre. Cela changeait grandement de ces moments d'extravagances sentimentales et émotionnelles.


[mon dieu, que c'est court O-O désolée >< promis se sera plus long la prochaine fois]

Iris Willer. C’était un assez joli prénom, ça avait quelque chose de poétique. Un sourire s’étendit sur le visage de Julian. Une pensée lui avait traversé l’esprit. En effet, ce prénom lui rappelait une jeune femme qu’il avait croisée dans la rue quelques années plus tôt. Il avait été tellement fasciné par sa démarche chaloupé, ses cheveux roux tombant telle une cascade de feu dans le creux de son dos qu’il l’avait peinte. Il n’avait jamais recroisé cette personne et n’avait d’ailleurs aucune idée de ce qu’il avait fait de sa toile, mais le prénom de la jeune fille qui se trouvait devant lui collait parfaitement avec cette représentation onirique qui lui revenait à l’esprit.

Julian tâcha de vite retrouver sa contenance. Il avait certainement dû passer pour un imbécile heureux, le sourire aux lèvres, perdu dans ses pensées artistiques, se demandant même où il avait mis cette fichue peinture !
Bref, il observa la jeune fille, la trouva d’ailleurs très nerveuse, se touchant les mains, se mordillant les lèvres. Etait-ce lui qui la mettait dans un état pareil ? Julian en doutait ! Bien qu’il fut à Serpentard, le jeune homme s’était toujours défendu de cette réputation qui leur collait à la peau, se demandant encore maintenant, six ans après, pour quelle raison on l’avait envoyé chez les verts et argent ! Voyant qu’elle ne disait plus rien, il lui vint à l’idée de se présenter à elle. Après tout, s’il ne connaissait pas son nom, il y avait de fortes chances qu’il en soit de même pour elle !

-Moi c’est Julian Everard !

Il ne savait s’il fallait lui serrer la main ou quoi que ce soit et décida finalement de ne rien faire qui puisse la mettre mal à l’aise encore plus qu’elle ne semblait l’être. Julian la contempla, elle était mignonne mais quelque chose de triste émanait d’elle, comme si elle était fatiguée de se battre contre quelque chose. De plus son extrême timidité devait venir d’un passé douloureux.

*On en a tous un…*

Julian ressentait de la sympathie pour cette jeune personne dont on lui avait dit qu’elle était folle et de ne pas s’approcher. Tout ce qu’il voyait, c’était un petit être fragile et blessé qu’il avait simplement envie d’aider et de protéger.

-Tu es sure que ça va ? Tu as l’air nerveux Iris !

Julian avait fait son maximum pour donner un ton rassurant à sa voix et lui lança un sourire amical et un regard chaleureux. Bien qu’il ne sache pourquoi il faisait tout ça, la présence de cette jeune femme le troublait quelque peu. C’était comme s’il se reconnaissait en elle, comme s’ils partageaient quelque chose…Etrange

[Rassures toi, le mien ne l’est pas non plus ^^]