Julian marchait dans la rue. Le ciel était clair et la neige parsemait le sol, lui constituant un manteau blanc paraissant aussi doux que le coton. S’il en avait encore eu l’âge et que son image n’avait eu aucune importance pour lui, Julian se serait volontiers jeté dedans.
Il ne se rendait nulle part en particulier mais c’était justement ce qu’il aimait : marcher sans but, cela lui permettait de réfléchir au calme, sans se soucier des gens qui l’entoure ni se faire importuner par une quelconque personne de sa maison, lui demandant quoique ce fut.

Ses pas finirent par l’emmener aux Trois Balais, cette taverne destinée aux poivrots qu’il n’affectionnait pas particulièrement rien que parce que l’odeur qui s’en dégageai t de l’extérieur était insupportable. Julian buvait de l’alcool, mais pas celui des sorciers et jamais assez pour en arriver à se compromettre. La décence était une chose qu’il avait apprise avec sa belle mère bien qu’il n’aurait jamais pu le lui avouer. Cette valeur qu’elle essayait de transmettre à son demeuré de fils, il l’avait bien assimilée et en faisait même une force.
Malgré l’odeur et son antipathie pour l’endroit, Julian s’y attarda. Il regarda par la fenêtre de bar, histoire de voir qui s’y trouvait et s’il ne risquait pas de croiser son demi-frère ou une autre personne qu’il préfèrerait ne pas croiser. Bien qu’il apprécia la plupart des Serpentards, il affectionnait encore plus ses moments de solitude, tout était plus facile pour lui, laisser bouillonner des idées dans son cerveau était pour lui une réelle jouissance. De plus, il n’avait pas à mépriser sa famille et être odieux avec Arthur, ce qui lui faisait des vacances !

*Cet espèce d’imbécile me donne du travail !*

Soudain, un objet brillant dans la neige attira son regard. Il se baissa et le ramassa. Il s’agissait d’un petit médaillon quelconque, sans la moindre inscription dessus. Bref, une immondice de plus certainement égarée par une jeune fille trop soûl pour s’en rendre compte. Julian mit le petit médaillon dans sa poche, il pourrait un jour faire un cadeau parfait à une personne qu’il n’appréciait guère. Tout était mieux que de venir les mains vides !

Alors qu’il se relevait, il vit un visage familier. Par habitude il sourit, bien avant d’analyser les traits de la jeune femme qui se tenait devant lui. Il la reconnu et la salua, se demandant ce qu’elle faisait dans un endroit pareil.

- Salut !

'' Salut''répondit-elle en reconnaissant Julian. Elle ne fut pas surprise de le trouver là. Bien qu'elle ne venait pas souvent. Elle trouva Julian plus triste que d'habitude. Sûrement à cause des insultes et des menaces de son frère Arthur.
*Ah cet Arthur! Si jamais je l'attrape... Elle ne termina pas sa pensée. Elle n'avait toujours pas digéré son hypocrisie extrême et maladive. Elle se reconcentra sur Julian.
'' Tu as une très mauvaise mine'' Lui dit-elle. Il donnait l'impression d'avoir passé une nuit blanche.
''Ça va?'' lui dit-elle en se demandant si il allait lu dire la vérité. Elle savait bien quand les gens mentaient. Elle avait comme une sorte de 6ème sens pour découvrir la vérité. Ce qui en agaçait plus d'un. Beaucoup n'appréciaient pas la franchise d'Evangéline. D'autres en revanche la lui enviait. C'était toujours un sujet très partagé. Mais elle savait que certains mentaient. Ce qui n'était pas le cas de Julian comparé à son frère Arthur.

PS: Désolée pour le retard.

Julian ne connaissait pas particulièrement bien la jeune fille, cependant il l’appréciait parce qu’elle avait l’air qu’ont tous ces gens qui ont un secret. Peut-être n’en avait-elle aucun et que le jeune homme se trompait lourdement ; mais il affectionnait les gens mystérieux parce qu’ils étaient surprenant et intéressant à écouter et observer.
De plus son physique n’était pas désagréable au jeune homme, bien que ça ne fut pas ce qui lui importait le plus. Malgré ce qu’il laissait paraître, Julian était loin d’être superficiel, bien au contraire. Cependant il cultivait son apparence, afin certainement de mettre une distance entre lui et le reste du monde. Se confier aux autres ne faisait pas partie de ses habitudes et jamais il ne demandait d’aide à personne ; il ne fallait rien devoir. Sa courte vie lui avait apprit qu’il ne pouvait compter que sur lui-même s’il voulait réussir. Merci Mona !

-Tu trouves que j’ai mauvaise mine ? C’est certainement parce que ces lieux ne m’inspirent pas confiance.

Cet argument ne tenait pas la route, cependant Julian ne savait quoi lui répondre. Il avait souvent mauvaise mine et son bronzage était tout à fait perfectible. Il lui lança un sourire un peu gêné, ne sachant trop quoi lui dire.
Il mit alors sa main dans sa poche, comme si cela constituait une transition permettant d’établir la conversation, et il y retrouva le médaillon qu’il avait trouvé par terre, quelques secondes auparavant. A vrai dire ça lui était sorti de la tête mais il décida de le sortir et le montra à la jeune brune qui se trouvait en face de lui, attendant certainement qu’il entame la conversation où lui demande ce qu’elle faisait seule dans les parages.

-Sais-tu à qui ce médaillon appartient ?

C’était un début assez pitoyable pour quelqu’un comme lui qui savait parler aux gens, cependant il n’avait rien trouvé de mieux. Peut-être le froid ambiant lui gelait-il le cerveau, allez savoir. Il plongea son regard dans celui de son interlocutrice. Il le faisait toujours, dans l’espoir qu’elle ne soit pas mal à l’aise face à lui et que la gène qui s’était installée entre eux parce qu’il ne s’attendait guère à être dérangé en pleine marche disparaisse.

*J’espère que je ne vais pas passer pour une espèce d’imbécile complètement coincé !*

Peut-être était-ce déjà trop tard…

-Sais-tu à qui ce médaillon appartient ?
Elle regarda le petit pendentif qui pendait au bout de sa chaîne. Il brillait avec les rayons du soleil et elle se concentra. Elle réfléchit un moment. Elle remarqua un soleil gravé en or sur le pendentif. Et en lettres soigneusement gravées il était écrit "A ma fille que j'aime". Il n'avait pas l'air d'avoir de la valeur. Cela ressemblait plus à un bijoux sentimental.
*La personne à qui appartient ce bijoux doit s'inquiéter*pensa-t-elle. Puis elle se rappela que Julian attendait sa réponse.
"Non"répontit-elle tout simplement . Puis elle rajouta à sa réponse:
"Mais je pense que c'est à une fille car c'est écrit à l'intérieur "à ma fille". Mais peut être la-t-elle offert à quelqun. On ne sait jamais".
C'est vrai, on ne sait jamais. Elle se sentait gênée envers Julian. Elle trouvait leur conversation étrange, comme si elle se sentait embarrassée de la présence de Julian. Ce qui était faux naturellement car elle appréciat vraiment Julian. Même si ils n'étaient pas 'très proches', ils 'entendaient bien. Et elle appréciait sa compagnie. Ils se connaissaient maintenant depuis un bout de temps et ils avaient au moins un point commun: de la haine envers Arthur!

Pour en revenir au médaillon, elle ne su pas quoi dire de plus. Elle préféra attendre qu'il dise quelque chose ou qu'il change de sujet, ce qui ne déplaisait pas à Evangéline. Elle n'aimait pas pas se retrouver dans des situations embarrassantes voir même bizzares. Même si c'était souvent le cas. Elle n'était pas douée pour les conversations de sujets totalement choisis au hasard par la personne avec qui elle parlait.

Le médaillon avait prit le centre de la conversation sans que Julian ne s’en rende vraiment compte, alors qu’il n’avait aucune espèce d’importance ; ni pour lui, ni pour elle. Le jeune homme le remit dans sa poche, pensant s’en débarrasser plus tard, quand il en aurait l’occasion.
Cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas croisé Evangeline, cette jeune fille étrange qu’il affectionnait surtout parce qu’elle était une des rares personnes qui méprisait publiquement son demi-frère. Ils en avaient d’ailleurs longuement discuté tous les deux et c’étaient mis d’accord sur le fait qu’il était un parasite d’une hypocrisie incommensurable, doublé d’un incapable. Il était, en effet, très rare de croiser des gens à Poudlard qui n’aimaient, ou ne connaissaient pas le fils Everard, promis à un avenir en or et une fortune considérable. Souvent d’ailleurs, lorsqu’il donnait son nom de famille, les gens avaient une sorte de respect pour lui…jusqu’à ce qu’il révèle son prénom. Bizarrement, le secret de famille sur l’existence de Julian n’en était plus un ; tout le monde savait qui il était et on le voyait d’ailleurs souvent comme « le demi-frère d’Arthur » sans jamais s’intéresser à sa personne ! Evangeline était différente, et c’était une chose que le jeune homme appréciait : les gens qui assument parfaitement ce qu’ils sont et surtout leurs opinions. Il se sentait moins seul face à tout ce monde qui aimait Arthur, simplement pour son nom et le prestige de leur père.

-Peu importe le médaillon ! Comment vas-tu ?

Un petit sourire chaleureux s’afficha sur son visage. Julian n’avait pas beaucoup d’amis avec qui il s’entendait vraiment bien, mais Evangeline en faisait parti, et il savait se montrer très courtois avec les personnes qu’il aimait bien.
Leur rencontre avait été étrange. Il faisait nuit et froid, mais Julian n’en avait plus que de vagues souvenirs. La jeune fille lui était rentrée dedans dans un couloir alors qu’il se baladait après une énième insomnie. Elle avait l’aira affolée et Julian n’avait pas compris un traitre mot de ce qu’elle lui disait et s’était contenté de l’emmener à l’infirmerie où l’infirmière s’était occupé d’elle toute la nuit. Le lendemain il était retourné la voir et c’est là qu’ils avaient sympathisé…il avait douze ans.
Jamais ils n’avaient reparlé de cette nuit et Julian n’en avait pas manifesté le besoin, chacun avait le droit d’avoir ses secrets et il respectait tout à fait ceux d’Evangeline pour ne pas se montrer indiscret. D’ailleurs ; bien qu’ils n’avaient pas l’occasion de se voir souvent, vu la surcharge de travail qu’ils avaient tous deux de leur côté, c’était toujours un véritable plaisir pour Julian que de discuter avec elle et de partager un moment en sa compagnie…

-Peu importe le médaillon ! Comment vas-tu ?
C'est vrai qu'entre amis, c'était une question évidente. Elle réfléchit un instant avant de dire avec un demi sourire.
"Et bien ça va... A part mon horrible tante et la pleine lune?"
Elle s'arrêta. Elle venait de se rendre compte de son erreur. Elle ne savait pas si elle devait se corriger, reprendre un autre sujet, ou encore se taire. Peut être ne s'était-il rendu compte de rien! C'est vrai, elle aurait très bien pu avoir des troubles psychologiques et pas seulement le fait de se changer, toutes les nuits de pleine lune, en bête cruelle et sanguinaire...

Elle décida de changer de sujet, elle le regarda l'air de rien et enchaîna:
"Et toi?"
Elle trouva que ce n'était pas assez changeant.
"Tes vacances se sont bien passées?"
Les vacances, rien de mieux pour changer de sujet. Enfin si Julian se laissait prendre au jeu. Evangéline en avait tellement marre de garder ce lourd secret vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'est pour ça qu'elle aimait bien Rubeus Hagrid. Il était la seule personne au monde à savoir pour sa transformation à chaque pleine lune. Elle aimait bien parler avec lui, elle pouvait tout lui dire. Mais ce n'était pas assez, elle avait besoin d'une autre personne à qui se confier, à qui révéler son secret. Elle n'avait pas encore trouvé cette personne. Bien sûr elle avait déjà pensé à Peter, mais ça n'aurait pas collé. Cette personne ne devait pas être extrêmement proche d'Evangéline. Elle en avait marre des secrets, elle détestait ça mais elle y était obligée. Elle regarda Julian les yeux brillants ne savant plus trop quoi penser.