Quand Dennis avait accepté d’accompagner Amy à un défilée de costume pour Halloween. Londres se changeait en une grande fête, n’importe qui avait envie de faire la fête, sauf que Dennis serait clairement plus du genre à rester enfermé chez lui. En fait, sans Amy, sans la proposition de son amie, il était évident que le jeune homme n’aurait clairement pas accepté de sortir. Et même maintenant, il n’était pas si sûr que cela que ça soit une bonne idée. Bon, en un sens, le jeune homme était sincèrement heureux de passer du temps avec son amie, mais ça n’était pas pour autant facile. Dennis avait cru faire une crise de panique avant de sortir de chez lui, tétanisé qu’il était à l’idée de passer la porte. Mais… il pensait à Amy qui allait l’attendre s’il ne sortait pas, il pensait au fait qu’il était caché dans son costume.

C’était clairement un costume bien simple, il s’était contenté de prendre un grand drap blanc, de faire des trous pour ses yeux et de mettre ça sur lui. Ce qui en soit, le cachait quand même pas mal. Il était déguisé, alors peut-être que personne n’allait le reconnaître en dehors de Amy bien sûr. Il avait clairement envie de disparaître en un sens, de disparaître de la vie de certaines personnes… sauf de Amy. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, Dennis avait bien compris qu’il devait puiser une partie de sa force en elle. Même si forcément, son retour dans sa vie ça avait surtout emmené quelque chose de dingue… la magie, la sorcellerie, l’horreur. Clairement, Dennis avait encore un peu de mal à comprendre tout cela, à assimiler tout cela, mais il avait aussi conscience qu’il allait devoir faire avec. Et pour ce soir… il fallait surtout qu’il pense à autre chose.

Dennis attendait Amy avec une certaine pression, parce qu’il y avait quand même énormément de personnes autour de lui, il ne se sentait clairement pas à l’aise. Il avait peur, tout simplement, il était juste tétanisé. Mais finalement, Amy arriva et le trouva où ils s’étaient donnés rendez-vous, dans un coin tout de même un peu à l’écart (parce qu’il ne serait pas bon ton de faire une crise ou encore de ne pas parvenir à arriver à se trouver). Dennis sentit son cœur battre un peu plus rapidement en voyant la jeune femme, il se sentait directement mieux en sa compagnie.

« Ça va. » Répondit-il quand elle lui demanda s’il allait bien. Il n’était jamais réellement bien, mais il y avait quand même des très très bas et des un peu moins bas. Là, ça allait plus ou moins et ça allait de toute façon mieux parce que la jeune femme était là. « J’adore ton costume. »  

Il la trouvait vraiment très jolie. Enfin, elle l’était tout le temps et tout, mais là il aimait beaucoup son costume, le fait qu’elle ait des petites oreilles, des moustaches dessinées sur le visages, une petite queue, il trouvait cette idée vraiment sympa.

Dennis afficha un léger sourire quand Amy le remercia du compliment qu’il venait de lui dire. Un sourire qui était caché par son costume, mais s’il y avait quand même une personne pour savoir lire en lui, c’était Amy. Quand bien même ils ne s’étaient pas vu pendant un moment, qu’ils ne s’étaient pas parlé depuis plus longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu, mais ça n’enlevait pas le fait qu’ils se connaissaient plus que quiconque et qu’il n’y avait personne qui connaissait mieux Dennis que Amy. Dennis apprécia le compliment que la jeune femme lui retourna, en affirmant que son costume était parfait aussi, qu’elle aurait même aimé avoir l’idée. Dennis comprenait pourquoi elle lui disait ça, ce costume permettait au jeune homme de se cacher complètement, de ne rien montrer de lui tout simplement. Et c’était quelque chose qu’il avait cherché, parce qu’il ne supportait pas que les regards se tournent vers lui.

Mais en même temps, Dennis n’était pas sûr que ça soit la preuve du fait qu’il avançait. Contrairement à Amy. Il savait bien que son amie était dans un état comme le sien, mais il avait le sentiment qu’elle parvenait un peu plus à avancer. Sans doute parce qu’elle avait l’aide de ses parents. Et Dennis ne pensait pas ça d’une manière envieuse, il ne jalousait pas son amie, au contraire il se disait même que c’était une bonne chose. Il ne lui voulait que du bon.

« Ça aurait été dommage que tu ais cette idée. » Répondit-il, sans perdre son fin sourire. « On aurait été deux fantômes c’est pas très original. » Bon en réalité, le jeune homme se doutait qu’il n’allait pas être le seul fantôme, mais ce n’était pas un souci. En revanche… si Amy s’était cachée comme il le faisait de son côté, Dennis devait bien avouer qu’il aurait été un peu triste quand même. Enfin, plus qu’il ne l’était constamment. Même si… en soit, ce costume lui convenait vraiment très bien. Dennis ne savait pas exactement pourquoi, mais il se sentait quand même plutôt léger. Ça n’avait pas réellement de sens, ce n’était pas logique, mais il y avait quelque chose, une sorte d’impression, de légèreté. Et pour le moment, la situation ne l’angoissait pas – ça lui faisait même du bien –, mais ça n’allait surement pas durer.

Parce que le jeune homme leva la main en direction de Amy, en voulant simplement poser sa main sur son bras. C’était un geste simple, mais qui signifiait beaucoup pour lui. On ne pouvait pas réellement dire qu’il appréciait les contacts humains. Mais avec Amy c’était différent et il avait juste envie… de poser sa main sur son bras. Sauf que quand il le fit, sa main passa à travers… eh bien à travers son amie.

« C’est quoi ça ? » Demanda-t-il d’une voix paniquée, sentant son cœur s’emballer. Ce n’était pas normal, qu’est-ce qu’il lui arrivait ?

Le cœur de Dennis était en train de battre très rapidement, il était sur le point d’exploser entièrement dans sa poitrine. Le jeune homme ne comprenait pas du tout ce qui était en train d’arriver. Sa main devenait transparente, il ne pouvait plus rien prendre dans sa main, il ne pouvait plus rien toucher. Et même Amy tenta à son tour d’attraper son bras, mais elle en était incapable, ça passait à travers. C’était comme s’il était en train de disparaître. Et si c’était ce qu’il était en train d’arriver ? Et s’il était juste en train de disparaître, parce que sa vie ne valait plus rien ? Le jeune homme était en train de paniquer, il était en train de devenir plus que paranoïaque encore. Il s’imaginait un tas de chose qui était en train de lui arriver.

La voix aiguë de Amy lui fit tourner son regard vers elle, même s’il avait du mal à se focaliser sur ce qu’elle était en train de dire et de comprendre ce qu’elle disait. La seule chose qu’il comprit c’était que ça recommençait, c’était le cas, c’était encore en train de recommencer. Il se passait quelque chose, ils se trouvaient encore dans une situation bizarre et Dennis avait peur, il avait plus que peur même. Cela dit, il parvint tout de même à regarder le visage de Amy, à voir ces oreilles qui bougeaient toute seule, à voir ces moustaches plus que réels. Ce qui ne lui permis pas de se calmer, au contraire.

« Enlève le tiens Amy ! » Lança-t-il vivement, la voix tremblante.

Il essayait d’enlever son costume, mais il ne pouvait pas le faire, il n’y arrivait pas. C’était un peu comme si son costume n’était plus un costume, comme s’il n’existait plus… Il n’arrivait pas à l’enlever. Dennis entendit plusieurs cris, mais il était bien incapable de faire attention à tout cela, il était beaucoup trop concentré sur ses propres soucis pour s’occuper de ce qui l’entourait.

Le jeune homme se recroquevilla sur lui-même, il recula de plusieurs pas et… plusieurs personnes le traversa. La sensation était horrible, il avait le sentiment que les gens ne pouvaient plus le voir, qu’ils ne prêtaient pas attention à lui, mais pire que tout il avait le sentiment de ne plus être rien Et si c’était Jedusor ? Est-ce qu’il avait découvert qu’il avait parlé de la magie avec des personnes, qu’il avait parlé du fait qu’il était venu chez lui. Peut-être qu’il était en train de lui faire payer tout ça, de lui prouver qu’il avait encore le dessus sur sa vie, qu’il pouvait tout contrôler.

« C’est lui… » Affirma-t-il, dans un gémissement.

Il ne savait même pas pourquoi il disait ça, il se contentait simplement de le dire parce que c’était une idée qui lui traversait l’esprit et qu’il ne pouvait pas s’en défaire. Le jeune homme se sentait mal, il était perdu, il ne savait pas ce qu’il pouvait faire.

Il n’était plus rien, tout simplement. Il n’était rien d’autre qu’un fantôme, il était devenu son costume. Dennis ne savait même plus s’il était encore en vie pour le coup. Peut-être pas. Peut-être qu’il était mort, qu’il ne serait plus jamais en vie, qu’il allait rester un fantôme toute sa vie et que plus personne n’allait le voir, plus personne n’allait prêter attention à lui. En un sens, cela signifierait qu’il serait enfin libre, qu’il n’aurait plus à se soucier de rien, qu’il allait pouvoir disparaître. Dennis devrait peut-être être soulagé, parce que c’était fini…

Mais il était incapable d’être soulagé. Le jeune homme se sentait tout simplement pris au dépourvu, incapable de contrôler sa nouvelle crise de panique, pensant à Jedusor qui devait avoir décidé de leur lancer un sort. C’était de sa faute, il avait promis à leur ancien camarade de ne pas bouger, de ne parler à personne. Et s’il n’avait pas bougé, il avait parlé… peut-être que Jedusor avait découvert qu’il avait rencontré des sorciers et que maintenant il allait lui faire payer. Qu’il allait le faire payer à Amy…

Son regard se tourna vers elle, les larmes obstruaient sa vision, mais il vit la petite masse noire qui se trouvait à sa place. Un chat. Elle était devenue littéralement un chat, comme lui était devenu un fantôme. Est-ce que c’était mieux ? Il n’en savait rien, dans tous les cas le jeune homme était tout bonnement incapable de réfléchir correctement pour le moment. Plusieurs personnes le traversèrent de nouveau, c’était la panique totale autour d’eux, mais Dennis ne le comprenait pas tant que cela tant il avait le sentiment de ne pas avoir paniqué comme ça depuis… depuis la grotte. Il avait vraiment le sentiment d’être de retour là-bas. La douleur n’était évidemment pas la même, rien n’était comparable à ce qu’ils avaient vécu là-bas, mais dans l’esprit du jeune homme c’était tout comme.

« Je suis tellement… tellement désolée. » Parvint-il à articuler en s’approcha un peu d’Amy. Il se contentait de flotter au sol, il se sentait léger au moins. Il ne savait même pas si son amie pouvait le comprendre, il ne savait pas si elle le reconnaissait. « C’est… c’est… ma faute… » Si elle ne pouvait pas le comprendre, dire cela était inutile mais tant pis. Dennis avait besoin de parler, il avait besoin de dire ce qu’il avait à dire. Son corps tout entier tremblait, mais sous cette forme de fantôme, ça ne se voyait presque pas. « C’est… ma… faute. » Répéta-t-il.

Peut-être qu’il était mort pour de vrai effectivement et comme il était plein de regret, il devenait un fantôme. Ce n’était pas comme ça que ça marchait ? Il avait le sentiment qu’il serait incapable de trouver la paix éternelle s’il devait mourir alors… au fond c’était peut-être juste ça.

Dennis ne parvient pas à faire autrement que de se dire que tout ce qu'ils étaient en train de vivre était de sa faute, qu'il avait causé leur sort, que sans lui, ils n'en seraient pas là. Le jeune homme n'avait pas décider seul de se rendre dans la rue dans le but de fêter Halloween, Amy en avait eu l'idée, mais Dennis ne parvenait pas du tout à faire la part des choses. La seule chose qu'il parvenait à faire... c'était de paniquer et seulement paniquer. Le jeune homme avait envie de tenir, il espérait bien pouvoir se relever et être plus fort que ce qu'il n'était, mais dès qu'il y avait une fin espoir de courage qui pointait le bout de son nez, le jeune homme était renvoyé à sa condition de fantôme... de quelque chose qui n'existait tout simplement plus. C'était bien ça le souci, Dennis avait le sentiment de ne plus du tout exister.

Amy était là, mais il avait du mal à la regarder. Elle était... c'était un chat, tout simplement, tout ce qu'il y avait des plus banals sans doute pour un chat. A force, sous l'emprise de la panique, Dennis avait un peu de mal à se rappeler que ce chat était Amy, qu'il était son amie. Et pourtant, elle était là, tout près de lui. Il ne pouvait pas y avoir de contact entre eux, au vu de la condition de Dennis, mais la présence de Amy était bel et bien là. Elle se positionnait à ses côtés, ce qui lui permettait un peu de ne pas tout simplement craquer. Alors qu'il avait clairement envie de craquer. La panique était bien présente autour d'eux, personne n'y échappait, Dennis devrait donc se dire que cela ne les concernait pas seulement, que même si visiblement c'était de la magie, le jeune homme et son amie n'étaient pas des cibles principales. Mais Dennis n'arrivait pas à s'enlever de la tête Jedusor, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'au fond, leur ancien camarade de l'orphelinat avait compris quelque chose et qu'ils en payaient les conséquences. Ses menaces avaient été claires après tout.

Et puis finalement... quelque chose changea. Dennis ne se rendit pas compte tout de suite de la situation, il était encore trop recroquevillé sur lui même. Mais quand Amy s'approcha définitivement de lui, dans le but de le prendre dans ses bras, le moldu comprit que c'était enfin terminé. Il enroula le corps de son amie de ses bras, la serrant un peu plus fortement contre lui, plongeant son visage dans son cou. Il avait besoin de la sentir tout contre lui, de se rassurer, de bien réaliser qu'il était de retour, que tout était redevenu normal (si on pouvait affirmer qu'ils avaient des vies normales).

"Je... je suis tellement désolé..." Ne put-il pas s'empêcher de dire, son visage toujours enfoui dans le cou de Amy.

Quoi que Amy dise, Dennis considérait qu’il avait de bonne raison de s’excuser. Il se sentait mal, il se sentait responsable, il avait besoin de s’excuser. Tout comme il avait clairement besoin de la jeune femme en cet instant précis. Le jeune homme frissonna légèrement quand Amy passa une main dans ses cheveux, mais ce n’était pas ces frissons désagréables qu’il ressentait à longueur de temps. La présence de Amy, la manière dont elle cherchait à le rassurer en lui disant que tout allait bien, c’était tout simplement ce dont le jeune homme avait besoin en cet instant précis. Pendant longtemps il avait cru qu’être à côté de la jeune femme ne pouvait que lui rappeler ce qu’ils avaient vécu ensemble et lui faire du mal, sans oublier le fait que ça ferait du mal à la jeune femme. Mais en même temps, même si Dennis ne pouvait pas s’empêcher de penser à tout cela, que Amy soit présente ou non n’enlevait pas le fait qu’il y pensait. Et… à côté elle lui faisait tellement du bien.

Dennis parvint à afficher un léger sourire maladroit quand Amy déposa une bise sur sa joue, prenant sa main dans la sienne. Il était d’accord, il valait sans doute mieux qu’ils s’en aillent, qu’il parte ailleurs. Dennis n’était pas certain qu’ils puissent réellement se dire que tout allait bien à présent, ou encore que tout était terminé (parce qu’en soit le cauchemar n’était jamais réellement terminé), mais en même temps en cet instant précis la présence et la douceur de Amy lui faisait un bien fou.

« Il vaut mieux oui. » Répondit-il, en tentant de se montrer le plus convainquant possible.

Il était au bord de la névrose, il était loin de pouvoir réellement d’une grande aide, mais il semblait quand même évident qu’ils devaient s’en aller d’ici, qu’ils devaient aller ailleurs. Ça ne voulait pas dire qu’ils allaient pouvoir s’en sortir pour autant, mais ils ne pouvaient pas rester ici dans tous les cas. Sans lâcher la main de Amy, parce qu’il en serait parfaitement incapable, il n’avait aucune envie de la voir disparaître en cet instant précis, Dennis s’éloigna. Le jeune homme ne savait pas réellement s’ils pouvaient s’en sortir en allant un peu plus loin, mais dans tous les cas, il était évident qu’ils ne pouvaient pas se permettre de rester où ils étaient en cet instant précis. Ils devaient se déplacer, ils devaient aller ailleurs.

« Et si… je crois que c’est… c’est de ma faute. » Dit-il finalement, son regard tourné vers le sol. Son cœur battait la chamade en disant cela, repensant à ce qu’il en était, au fait qu’il n’avait pas écouté Jedusor. Pas complètement en tout cas. Il avait beaucoup trop cru possible que quelqu’un fasse quelque chose contre lui, alors que c’était faux. « Il… il veut nous détruire. »

Il n’avait pas envie de parler de lui, il n’avait aucune envie d’aborder le sujet. Il avait eu envie de passer une bonne soirée en compagnie de Amy, mais c’était à se demander si au final ils pourraient vivre sans l’ombre de cette menace.

Amy avait raison au fond, ce n’était pas de leur faute à eux, mais de celle de ce jeune homme qui faisait tout pour pourrir leur vie. C’était de la faute de cette personne et uniquement cette personne, celui qui prenait un malin plaisir à leur faire du mal. Amy avait raison, mais Dennis avait beaucoup de mal à se laissait convaincre. Il répétait dans son esprit encore et encore que ce n’était pas de sa faute, que c’était de la faute de Tom. Et ils étaient toujours là, pour le moment… ils allaient bien. Enfin, ils allaient aussi bien qu’ils pouvaient aller. Cela faisait des années que Dennis était incapable de dire qu’il allait bien en le pensant réellement, il allait simplement moins pire certaine fois. Mais… ils étaient là, tous les deux.

Et la présence de Amy lui faisait énormément de bien. Dennis ne savait pas du tout comment il aurait réussi à supporter tout cela sans elle. Déjà avec elle, il n’était pas sûr de pouvoir réellement y arriver, mais au moins avec elle… eh bien, ils se soutenaient mutuellement quand bien même il y avait aussi de forte chance pour qu’ils s’enfoncent un peu plus à chaque fois. Souvent, Dennis se disait qu’il ne pouvait pas aider Amy, qu’il ne faisait que l’enfoncer, qu’elle devrait se concentrer sur les autres personnes capables de l’aider plutôt que de le supporter lui… parce qu’il ne l’aiderait pas, il ne ferait que lui rappeler un peu plus ce qui était arrivé. Elle était entourée elle, quand lui avait le sentiment de n’avoir qu’elle, elle avait du monde à ses côtés.

Mais quand elle reprit la parole, ce fut pour lui demander s’ils ne pouvaient pas aller chez lui. Elle n’avait pas envie de rester dehors, alors elle voulait aller chez lui. Mais pourquoi chez lui ? Elle ferait sans doute mieux de rentrer chez elle et de retrouver ses parents qui seraient vraiment à même de l’aide plutôt que de rester avec lui… et en même temps, de son côté Dennis avait besoin d’elle. Le jeune homme hocha de la tête. Il attrapa la main de Amy et la serra fermement dans la sienne, avant de se mettre en route. C’était mieux qu’ils se mettent en sécurité, mais plus ils avançaient vers son appartement, moins Dennis se disait que c’était une bonne idée, parce qu’ils n’étaient certainement pas en sécurité chez lui. Après tout, Jedusor savait où il vivait, il était venu chez lui. Peut-être même qu’il les attendait ? Non…

Dennis ne devait pas céder à la panique, il ne devait pas se laisser aller à ses craintes. Mais plus ils avançaient vers chez lui, plus il sentait la panique reprendre sa place. Et si Jedusor se trouvait chez lui et les avait poussés à se mettre à l’abris pour qu’ils soient piégés pour… – un long frisson parcouru son échine – leur refaire revivre la grotte.

« Je… ce n’est pas une bonne idée. » Dit-il en s’arrêtant net de marcher. « Tu… tu seras plus en sécurité chez toi… » Et pas avec lui et… avec ceux capables de l’aider vraiment.

Dans un autre moment, peut-être que Dennis aurait pu comprendre ce que Amy pensait, la raison pour laquelle ce qu’il avait pu lui dire la blessait. Mais en cet instant précis, le jeune homme ne faisait que penser au potentiel danger qu’ils courraient et qu’ils allaient courir s’ils se rendaient dans son appartement. Il ne pouvait pas en être certain, mais Jedusor avait quand même été très clair dans ses menaces. Il ne s’en remettrait pas s’il entrainait Amy dans la gueule du grand méchant loup, si ce dernier les attendait chez lui. Ce n’était peut-être pas le cas, Dennis savait bien que ça pouvait très bien ne pas être le cas, mais au fond de lui, il se disait surtout que c’était possible et il ne se sentait pas capable de prendre un tel risque. S’il devait arriver quoi que ce soit à Amy à cause de lui – il avait déjà le sentiment que tout cela était de sa faute d’ailleurs –, il serait incapable de s’en remettre. Donc, non, ils ne devaient pas aller chez lui.

Devaient-ils aller chez elle ensemble ? Dennis considérait que Amy était effectivement bien plus en sécurité chez elle, avec sa famille, qu’en sa compagnie. Lui ne pouvait pas s’empêcher de se dire que le mieux était sans doute qu’elle rentre chez elle, que lui rentre chez lui et si jamais Jedusor devait se trouver là, il en subirait les conséquences seul. Dennis avait envie de contredire Amy, de lui dire que ça ira pour lui, qu’elle devait se mettre en sécurité chez elle, que lui s’en sortirait (même s’il n’y croyait pas une seule seconde). Mais alors qu’elle insistait, qu’elle lui disait qu’elle ne voulait pas qu’il la laisse seule… Dennis ne se voyait pas lui répondre non.

« Je… » Dennis tentait de ne pas laisser la panique reprendre trop le dessus, même si c’était lui demander un effort incroyable. Il réfléchissait encore à grande vitesse, ce n’était peut-être pas une bonne idée de rester avec elle, Dennis n’avait pas envie de l’entrainer dans sa chute. Il reprit la parole, après quelques secondes de doute. « D’accord… on peut aller chez toi si tu veux. »

Dennis n’était clairement pas à l’aise à l’idée de se rendre chez Amy, mais au fond, il devait bien avouer qu’il n’avait aucune envie de la laisser en plan maintenant. S’il n’y avait pas eu la menace de Jedusor chez lui, c’était évident qu’il n’aurait pas songé une seule seconde à dire à Amy d’aller ailleurs, parce que sa présence lui faisait un bien fou. Mais il était capable de mettre tout cela de côté et de penser d’abord à sa sécurité avant la sienne. Cela dit, l’entendre lui demander de ne pas la laisser seule ne pouvait que le pousser à ne pas la laisser seule justement, il n’en avait déjà pas envie de base. Il avait déjà décidé de s’éloigner d’elle avant, à regret, pour diverses raisons, il ne pouvait pas recommencer.