Septimus n’avait clairement pas l’esprit à la fête ces derniers temps, c’était même bien plus le contraire. Le jeune homme se contentait d’errer un peu sans but. Il avait fini par retourner travailler au ministère, mais il n’était pas du tout à son travail, il ne parvenait pas à se concentrer. Alors, il n’avait vraiment pas envie de faire la fête et à la base, il avait songé à juste ruminer encore une fois dans son appartement, comme il le faisait constamment. Peut-être qu’il tenterait de nouveau d’envoyer une lettre à Cedrella, pour lui demander de lui parler, qu’il puisse s’expliquer, mais elle resterait sûrement sans réponse comme toutes les autres. Il ne savait pas si la jeune femme prenait la peine de les lire.

Il y avait bien la soirée au ministère… techniquement la place de Septimus y était, parce qu’il était un employé du ministère et que ce genre de soirée était importante. Sauf que le rouquin n’avait jamais aimé ce genre de réunion de sorcier misant plus sur leur apparence et leur sang pur qu’autre chose. C’était tout bonnement impossible en prime d’imaginer qu’il puisse y passer un bon moment. Au mieux, il aurait peut-être pu croiser son ancienne fiancée, si elle daignait s’y rendre de son côté. Mais Septimus se disait qu’il allait surtout être la victime de nombreuses remarques et autres joyeusetés de la part des sangs pur, toujours pur. Il n’avait vraiment aucune envie de s’y rendre, mais il décida quand même de quitter son appartement. Pour se rendre chez les moldus, qui fêtaient aussi Halloween. Les moldus ignorant tout du monde magique s’amusaient ce soir-là à se faire peur en se déguisant en sorcière, en vampire, en loup-garou, en fantôme, sans se douter qu’il n’y avait pas besoin de se déguiser pour en voir. Septimus en était fasciné forcément, comme pour tout ce qui concernait un peu les moldus. Il avait envie d’en profiter et il espérait bien en profiter et se changer les idées. Et qui de mieux que Carlotta pour ce genre de soirée ? Sur ce point, ils se retrouvaient quand même beaucoup.

Évidemment le rouquin n’était absolument pas au courant de ce que la jeune femme préparait, si ça avait été le cas, sans doute qu’il ne serait pas venu. Mais puisqu’il ne savait rien, la question ne se posait pas. De toute façon, il avait beaucoup trop besoin de se changer les idées ou il allait finir par devenir fou. Il n’avait pas pris la peine de se déguiser, il n’avait eu aucune idée de toute façon et bon… il ne sautait pas encore suffisamment de joie pour faire ça. Le rouquin avait simplement envie de profiter un peu de la soirée en observant les moldus et leurs traditions, en les côtoyant de plus près. Songeant au fait qu’il aurait bien aimé que la femme qu’il aimait soit avec lui, mais le but était d’arrêter de penser à Cedrella.

« Salut Carlotta ! » Lança-t-il quand il arriva auprès de la jeune femme.

Septimus afficha un léger sourire quand il vit son amie arriver devant lui, déguisée en sorcière. La situation l’amusait quelque peu. Il n’était pas spécialement étonné de voir le déguisement de son amie, c’était quelque peu de circonstance, sans que le jeune homme ne se doute une seule seconde de ce que Carlotta avait en tête. Au fond, le rouquin ne savait pas s’il allait parvenir à s’amuser tant que cela ce soir-là, mais en même temps il se disait qu’il était quand même en parfaite compagnie et que ça allait lui permettre de se changer les idées. Carlotta était l’une de ces personnes qui avaient quand même le don de sacrément lui changer les idées, ils avaient plus d’un point commun, même s’ils n’étaient pas toujours d’accord. Mais en même temps, c’était ça qui était bien, qu’ils ne soient pas toujours d’accord sur tout.

« Aussi bien que possible. » Répondit-il quand elle lui demanda comment il allait. Le jeune homme pourrait se contenter de répondre qu’il allait bien, sauf que ce n’était pas vraiment le cas et qu’il n’avait aucune envie de mentir à son amie. En temps normal, il se contentait de faire ça, il disait qu’il allait bien mécaniquement comme tout le monde le faisait quand ils n’avaient pas envie d’entrer dans les détails. Sauf que Carlotta ne serait pas dupe, elle savait bien qu’il n’était pas en grande forme et donc il n’avait aucune envie de lui mentir. Cela dit, il n’avait pas non plus envie de gâcher l’ambiance, ce n’était pas le but. Il avait bien l’intention de faire un effort et de vraiment se changer les idées. « Ton costume est plutôt de circonstance. » Remarqua-t-il donc.

Parce que c’était le cas, en tant que sorcière qui passait la soirée auprès de moldu dans les rues de Londres, c’était amusant qu’elle soit déguisée en sorcière. Le rouquin commencerait presque à regretter de ne pas s’être déguisé. Mais bon, ça n’allait pas l’empêcher de passer une bonne soirée.

« Bon alors, tu as prévu quoi pour la soirée ? » Quand il posait cette question, le rouquin ne se doutait pas une seule seconde qu’elle avait prévu quelque chose d’assez spécifique, et quelque chose qui allait quand même être assez spectaculaire.

Il n’était vraiment pas capable de s’imaginer ce qu’elle avait prévu, alors qu’en réalité il la connaissait quand même bien. Il s’était même dit qu’elle pourrait très bien avoir envie de faire quelque chose pour détruire le secret magique encore une fois, mais puisqu’elle l’avait invité, le jeune homme se disait qu’elle allait être raisonnable parce qu’elle n’allait quand même pas le mettre dans une position fâcheuse. Cela dit, il se disait quand même qu’elle avait pu prévoir quelque petite chose. Même si au fond, le simple fait de se retrouver en compagnie de moldu, ça plaisait à Septimus.

Septimus n’avait pas vraiment su s’il allait passer une bonne soirée, mais il suffisait qu’il passe ne serait-ce que deux minutes avec Carlotta pour se dire que ça allait être une bonne soirée. Rien ne pouvait lui permettre d’oublier sa fiancée (ou plutôt son ex fiancée, mais c’était difficile pour lui de se dire ça), mais ça pouvait quand même lui donner juste une petite pause dans son malheur, ce qui ne serait pas un mal franchement. Carlotta c’est comme une sœur pour lui, le jeune homme appréciait énormément sa présence, ils s’entendent à merveille et en prime, ils se trouvaient présentement entourés de moldus.

Le jeune homme avait vraiment envie de se changer les idées et il comptait beaucoup sur Carlotta pour ça, sans se douter encore de ce qu’elle avait en tête. Et sa question était parfaitement innocente, alors qu’il lui demandait ce qu’elle avait prévu pour la soirée. Il s’était bêtement attendu à un petit rituel à la moldu, à base de sucrerie et autres faux sorts lancés sur les gens. Mais quand Carlotta reprit la parole, lui demanda s’il tenait vraiment à savoir ce qu’elle avait prévu ou s’il ne préférait pas qu’elle lui fasse la surprise… le rouquin comprit qu’elle avait vraiment quelque chose en tête.

Est-ce que c’était surprenant ? Non, pas vraiment. Mais il ne pensait pas qu’elle était encore en train de préparer un coup. Enfin, elle ne lui avait encore rien dit, peut-être qu’elle lui disait ça juste pour le taquiner un peu et qu’en fait il se faisait des idées, qu’il n’y avait rien de répréhensible.

« J’ai eu mon lot de surprise dernièrement, je préfère que tu me dises tout de suite ce que tu as en tête. » Affirma-t-il alors, ne cachant rien de son empressement de connaître les détails rapidement.

Et ne blâmant pas encore tout de suite Carlotta. Bon, le rouquin n’était pas idiot, il se doutait qu’il y avait quand même de grande chose qu’il n’apprécie pas ce que Carlotta avait en tête, parce qu’ils n’étaient jamais d’accord sur la manière que la jeune femme avait de vouloir détruire le secret magique. Mais ça n’enlevait pas le fait que Carlotta était son amie et qu’il n’avait aucune envie de se prendre la tête avec elle aujourd’hui. Au contraire, il avait même beaucoup trop besoin d’elle pour avoir envie de se disputer avec la jeune femme. Cela dit, ça ne voulait pas dire qu’il allait sauter de joie en entendant ce qu’elle allait lui dire, ça allait grandement dépendre de ce qu’elle allait lui annoncer. Il n’avait pas envie de se dire que la jeune femme allait faire quelque chose de vraiment grave. Surtout qu’en soit, même s’il n’approuvait jamais ce qu’elle faisait, le jeune homme savait bien qu’elle ne voulait de mal à personne. Elle avait surtout des convictions et elle cherchait à les défendre avec des méthodes un peu trop directes.

À choisir, clairement, Septimus préférait largement que Carlotta lui dise directement ce qu’elle avait en tête, ce qu’elle avait prévu. Non parce que bon, le rouquin connaissait quand même son amie, il se doutait que ça pouvait très bien le faire tomber de haut. Le jeune homme avait envie de savoir donc, alors il attendait qu’elle le lui dise. Le regarde de Septimus suivit celui de la jeune femme, alors que Carlotta venait de tirer sa baguette magique de sa poche. Ils se trouvaient chez les moldus, et elle avait l’intention d’utiliser de la magie, c’était plus qu’évident. Est-ce que Septimus était surpris ? Non, il connaissait suffisamment son amie pour savoir qu’elle n’avait pas froid aux yeux quand il était question d’utiliser de la magie devant des moldus, elle devait avoir envie encore une fois de faire quelque chose pour briser le secret magique ? C’était un sujet de conversation qu’ils avaient souvent et Carlotta savait bien qu’il ne parvenait pas à se ranger de son côté. Mais en même temps… bon, il attendait de savoir en fait.

Carlotta précisa tout de suite que ce n’était pas grand-chose – mais Septimus avait conscience qu’il ne devait quand même pas complètement se fier aux propos de son amie, non pas qu’elle soit une menteuse d’une manière générale, juste qu’ils n’avaient pas la même perception des événements –, qu’elle travaillait sur ce sort depuis quelque temps, que les cibles allaient retrouver leur apparence normale rapidement. Septimus était quand même sur la réserve, il n’y pouvait rien. Ce n’était pas contre elle, mais il était en train de se dire que la jeune femme avait encore eu une idée particulière. Spectaculaire ? Septimus tourna un regard sceptique vers son amie, avant de retourner son regard vers les cibles de son amie. Elle lança un sort vers eux, sans que le rouquin n’ait encore rien dit. Finalement, il commença à les voir se « transformer ».

« Tu les transformes dans leurs costumes ? » Demanda-t-il vivement en reportant son attention sur son amie. Ce qui valait mieux sans doute que de voir le petit couple paniquer suite au sort de son ami. « Mais tu te rends compte que tu peux t’attirer des ennuis ? »

Le jeune homme ne lui reprochait pas réellement de s’en prendre au moldu, il connaissait Carlotta, il savait bien qu’elle n’avait rien contre eux, qu’elle les appréciait. Elle ne leur voulait pas de mal, elle avait simplement envie que la magie ne soit plus un secret et qu’ils n’aient plus besoin de se cacher, encore moins qu’ils vivent séparés des moldus. Elle ne leur voulait pas de mal, mais le souci c’était que ça allait encore lui attirer des ennuis et Septimus s’inquiétait pour Carlotta. Non parce qu’il n’avait quand même aucune envie qu’elle retourne en prison… à choisir.

À aucun moment Septimus n’avait pensé que Carlotta était bête. Cinglée, clairement, bête sûrement pas. Mais le rouquin ne pouvait pas s’empêcher d’être inquiet pour son ami, parce qu’il n’avait pas spécialement envie que le ministère lui tombe (encore) dessus et l’arrête parce qu’elle aura brisé le secret magique. Puisque c’était évidemment ce qu’elle était en train de faire et qu’elle risquait gros pour ça. Sauf qu’évidemment qu’elle en avait conscience, elle en avait toujours conscience, elle prenait simplement le risque. Septimus ne dit rien alors qu’elle lui affirmait qu’elle se moquait de ce qu’elle risquait, puisque c’était peut-être l’accomplissement de ce qu’elle cherchait à faire depuis des années. Avec un peu de chance, oui, ça pouvait être le moment. Est-ce que Septimus en était ravi ? Disons que même s’il tenait au secret magique parce que c’était quelque chose qu’il avait toujours connu, il avait conscience que les mentalités devaient quand même changer. Et quand il entendait Carlotta lui affirmer qu’elle était prête à retourner à Azkaban pour ce qu’elle croyait… au fond, le rouquin était évidemment touché.

Même si de son côté, il avait compris aussi qu’on ne pouvait pas réellement déroger à certaine règle, même quand on en avait envie et qu’on y mettait vraiment du sien. Septimus était hors règle à vouloir épouser Cedrella et on voyait bien où ça le menait. Sauf que tout cela ne le concernait pas lui et son histoire d’amour, ça concernait le monde magique.

« T’es complètement cinglée. » Lança-t-il, dans un sourire et un ton qui laissait comprendre à Carlotta qu’il n’était pas complètement sérieux. « Je… je t’admire, tu es tellement sûre de tes convictions. Mais, je n’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit. »

Franchement, Septimus n’avait vraiment pas envie de la voir finir à Azkaban de nouveau. Mais en même temps, il savait bien qu’elle ne le faisait pas non plus par plaisir. Il n’avait jamais mis les pieds en prison, mais de ce qu’on lui avait dit, la présence des détraqueurs n’étaient vraiment pas une partie de plaisir. Carlotta ne devait pas avoir envie d’y aller, mais elle était prête à prendre le risque, il devait quand même lui reconnaître ça.

« Je… je te couvrirais, si tu veux. »

Il pourrait bien affirmer qu’elle était avec lui, qu’elle n’avait rien à voir avec tout ça. Lui offrir un alibi donc, en espérant que ça puisse marcher. Ça ne marchera pas évidemment et le rouquin s’attirera des soucis en même temps, mais sur le moment il trouvait que c’était une bonne idée. Parce que même s’il ne cautionnait pas totalement ce que faisait Carlotta et son désir de défaire le secret magique, Septimus se disait qu’au fond le monde magique avait juste besoin d’un bon coup de pied dans la fourmilière. La séparation avec Cedrella le faisait pas mal réfléchir.

Septimus avait conscience au fond qu’il devrait prendre la peine de dire plus souvent certaine chose à Carlotta, qu’il n’avait peut-être pas pris la peine de réellement lui parler de ce qu’il ressentait. Il considérait toujours que la jeune femme était cinglée, mais en même temps il respectait son courage. La jeune femme était sûre de ses convictions et elle se battait pour ces convictions justement. Et pour ça, le jeune homme avait envie de l’aider. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait été vraiment de son côté jusqu’à présent, parce qu’il ne pouvait pas vraiment cautionner ses actions. Cela dit, là, tout de suite, Septimus avait vraiment envie de l’aider. Il considérait que c’était toujours un peu limite en soit, qu’elle ne devrait pas prendre autant de risque, mais il remettait quand même beaucoup de chose en perspective depuis… eh bien, depuis que sa vie ne semblait plus avoir la moindre saveur.

Carlotta lui répondit que non, catégoriquement, elle ne voulait pas le laisser l’aider et la couvrir. Alors que pourtant, il avait sincèrement envie de l’aider. Elle s’excusa, en lui affirmant qu’elle n’aurait pas dû l’emmener ici, qu’elle n’avait aucune envie de le mêler à tout cela. Il appréciait évidemment le fait qu’elle ait envie de le protéger, mais il ne pensait pas qu’il y ait besoin de le faire non plus.

« Ne t’en fais pas pour moi. » Répondit-il dans un fin sourire. « Et au contraire, je suis particulièrement fier d’être ici avec toi. » Septimus mettait clairement de l’eau dans son vin en cet instant précis. Il considérait toujours que Carlotta ne devrait pas agir si violement à l’encontre des lois magiques, mais en même temps il avait aussi conscience que si elle ne faisait rien du tout, le jeune homme savait que son amie ne serait pas du tout entendue. Autant dire que Septimus était quand même sacrément partagé, mais dans tous les cas le jeune homme avait vraiment envie de soutenir Carlotta. « Si tu te fais attraper, tu sais très bien que tu risques gros. Si je peux faire quelque chose pour éviter que ça arrive, je ne vais pas me retenir. »

Parce qu’elle avait déjà payé un prix fort précédemment, qu’elle s’était déjà retrouvée en prison. Septimus se faisait énormément de souci pour Carlotta, il n’avait aucune envie qu’elle retourne à Azkaban, même s’il savait aussi qu’elle était prête à prendre ces risques, sinon elle ne ferait pas ce qu’elle faisait. S’il pouvait éventuellement lui épargner un peu certains désagréments, alors il le ferait. Même s’il ne savait pas non plus forcément s’il allait pouvoir entièrement le faire, s’il allait pouvoir être si utile que cela à son amie. C’était ce qu’il avait envie, mais il fallait encore qu’il y arrive.

Septimus savait que quand il était question de convaincre Carlotta de quelque chose, il n’était pas de taille. Parce qu’il avait déjà tenté de la convaincre d’arrêter ce qu’elle faisait, d’arrêter ces actions comme celle qu’elle était justement en train de faire. Parce qu’ils n’avaient pas la même vision de comment les choses devaient se faire, parce que Septimus ne pensait pas qu’il faille détruire le secret magique, contrairement à Carlotta. Il avait donc tenté plein de fois de la convaincre d’arrêter sans pouvoir y arriver, autant dire que ça ne servait à rien présentement au rouquin de tenter de la convaincre maintenant.

Mais il le faisait quand même, parce que Septimus n’avait quand même pas envie de rester indifférent à ce qu’elle faisait, à ce qu’elle risquait. Mais Carlotta commença par le supplier de se retenir de faire quelque chose. Elle voulait assumer les conséquences. Il avait toujours un peu de mal à comprendre comment elle pouvait en arriver là quand même, décider d’elle-même de finir en prison parce qu’elle voulait défendre une cause sans doute indéfendable. Septimus avait clairement du mal à le comprendre oui, mais en même temps quand Carlotta lui exposait les choses de cette façon, c’était difficile pour lui de s’opposer à elle. Il n’avait pas non plus envie de l’empêcher de défendre ce qu’elle avait envie de défendre, même s’il trouvait qu’elle allait trop loin et que ce n’était pas nécessaire, mais ils ne seraient jamais d’accord sur ce point. Et puis, si elle savait ce qui l’attendait…

« Très bien, comme tu veux. » Répondit-il en baissant les armes. De toute façon, le rouquin n’avait clairement pas la force de s’opposer à son amie. Ils pourraient débattre pendant des heures et des heures, le jeune homme savait bien qu’il ne gagnerait pas et franchement, il n’avait pas envie de débattre tout ce temps. Lui, il avait surtout envie de se changer les idées, ce qui marchait quand même pas mal. Parce qu’en cet instant précis, il ne pensait pas autant à Cedrella qu’il ne l’aurait fait autrement. Même si elle n’était quand même jamais loin dans son esprit. Surtout quand il avait envie de répondre à Carlotta que ce n’était pas comme s’il pouvait perdre quoi que ce soit d’important, maintenant qu’il avait globalement perdu tout ce qui comptait pour lui en perdant la femme qu’il aimait. Septimus fut tenté de répondre comme ça à un moment, mais il se retint. Ça ne servirait à rien à part à culpabiliser peut-être Carlotta et ce n’était clairement pas ce qu’il avait envie. « Bon… J’ai toujours encore un peu de mal à comprendre pourquoi tu veux tout faire. » Il savait pourquoi, elle lui en avait parlé un tas de fois, mais lui avait quand même du mal à comprendre pourquoi elle tenait à ce point à briser le secret magique. « Mais, je crois bien que tu as encore du pain sur la planche. La soirée ne fait que commencer ! »

Au moins, cette fois ci, Septimus était là pour elle.

Tout risquer, sa liberté en premier lieu, dans le but de défendre une conviction à laquelle on croyait, c’était clairement courageux. Carlotta savait qu’elle risquait la prison pour ce qu’elle faisait, encore une fois, et d’ailleurs elle était vraiment prête à y retourner, dans le seul but de défendre la cause à laquelle elle croyait. Il ne pouvait qu’avoir énormément de respect pour tout ce qu’elle faisait, par le simple fait qu’elle décidait de ne pas baisser les bras. Quoi qu’il puisse y arriver. Septimus afficha un sourire amusé en entendant Carlotta affirmer que la partie la plus amusante était passée, parce qu’elle n’avait plus qu’à laisser les événements suivre leurs cours. De petites actions pour de grandes conséquences, très clairement. Même si ça avait pris du temps sans doute à son amie de mettre au point son plan et le sortilège qui allait avec.

Il n’y avait vraiment pas mort d’homme, très clairement. Ils ne risquaient pas grand-chose les moldus, en dehors du fait de comprendre – si on leur en laissait la possibilité – que la magie existait. Bon, on faisait mieux comme approche pour une union entre deux mondes si différents, mais en même temps, c’était évident que si Carlotta ne décidait pas de taper un bon coup dans la fourmilière, il n’y avait rien qui allait se passer.

« Oh, absolument pas ! » Répondit-il franchement quand son amie lui demanda s’il ne lui en voulait pas de l’avoir emmené ici avec elle. Il ne comprenait pas tout forcément, il était évident qu’il serait incapable de faire ce que Carlotta faisait, et même s’il adorait le monde des moldus il ne cherchait pas spécialement à être lié à eux. Alors, le combat de son amie était peut-être un peu flou pour lui, mais il ne risquait pas de lui en vouloir de l’avoir conduit ici. « Au contraire, je crois… eh bien, je crois que c’était exactement ce dont j’avais besoin. » Ajouta-t-il, dans un nouveau sourire.

Il n’avait aucune envie que Carlotta regrette de lui avoir demandé de venir, au contraire. Outre le fait que le jeune homme s’amusait quand même particulièrement bien, il fallait l’avouer, il appréciait bien sûr le moment qu’il passait avec son amie, mais aussi… Eh bien, ça ne faisait que lui prouver qu’il fallait être capable de se battre tout le temps pour ce qu’on croyait. Même si ce n’était pas facile, on le faisait tout simplement. Carlotta ne vivait pas le meilleur moment de sa vie quand elle se retrouvait en prison, mais puisque c’était un risque à prendre pour faire ce en quoi elle croyait… lui de son côté pouvait sans doute braver toutes les difficultés pour la vie qu’il croyait juste, pour celle qu’il aimait ? Ça ne suffirait surement pas à lui permettre de trouver une solution, mais ça lui donnait du baume au cœur.

« En même temps, j’ai toujours pu compter sur toi pour savoir mieux que moi ce qu’il me fallait. »

Il rit un peu de sa remarque. Elle avait su que ça n’allait pas être simple avec Cedrella, peut-être qu’il aurait mieux fait de s’abstenir en soit.

Est-ce que Carlotta savait réellement mieux que lui ce dont il avait besoin ? Peut-être pas, mais Septimus était suffisamment perdu dans sa vie pour le penser. Peut-être que s’il avait mieux écouté Carlotta à l’époque, il ne se trouverait pas dans cette position actuellement. Septimus ne savait plus réellement ce qu’il aurait dû faire ou dire, s’il devait encore croire avoir prit les bonnes décisions à une époque. Ce qu’il savait en revanche, c’était qu’il était quand même quelque peu perdu maintenant. Mais au moins, il avait eu l’occasion de passer une bonne soirée avec Carlotta et de la voir réellement à l’œuvre. Est-ce qu’il avait complètement changé d’avis vis-à-vis de son combat et de ce qu’elle faisait ? C’était complexe encore, même s’il comprenait mieux et qu’il était impressionné par le risque qu’elle était capable de prendre pour défendre ce qu’elle avait à défendre. Pendant que lui, de son côté, n’arrivait même plus à se battre pour celle qu’il aimait et qu’il pensait avoir complètement perdu.

Enfin, la soirée était terminée dans tous les cas. Carlotta avait raison, il avait besoin de se reposer. Et pour le reste. Elle lui en demandait quand même beaucoup, forcément il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de la couvrir. Mais si c’était bel et bien ce qu’elle voulait.

« C’est promis je ne dirais rien. » Ce qui ne voulait pas forcément dire que ça n’allait pas être découvert, mais il n’allait pas s’amusait à en parler à droite et à gauche. Surtout que ce n’était clairement pas le moment pour lui sans doute de s’attirer ce genre d’ennuis, il avait beaucoup d’autre chose à gérer et d’ennuis à supporter. « Tu as raison, il est temps que je rentre chez moi me reposer. Fais attention à toi quand même hein ! »

Il savait bien que dire ça ne servirait sans doute à rien, parce que si Carlotta faisait vraiment attention à elle, elle ne provoquerait pas le gouvernement au point de se retrouver entourée de détraqueur. Mais ils avaient de toute façon eu cette conversation un milliard de fois, Septimus savait bien que son amie était plus têtue que jamais. Et au fond, il fallait quand même qu’il reconnaisse qu’il s’était bien amusé pendant cette soirée et cette large farce. Même si Carlotta était quand même cinglé à provoquer à ce point les choses au point de se retrouver entourée de détraqueurs… mais au moins, elle se battait pour ce qu’elle croyait juste.