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#Sujet: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Sam 13 Mar - 19:09
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
Voici quelques jours que Robert Colton se sent fébrile. Des nuits plus courtes qu’à l’accoutumée, des sens en alerte, l’esprit toujours occupé, il n’y a pas de doute : c’est l’excitation typique qui précède un coup, cette lente montée d’adrénaline, cette sensation si particulière. Un zeste d’appréhension, beaucoup d’impatience, le cocktail parfait. Habitué à cette anticipation un brin fiévreuse, Bob continue de mener sa petite vie habituelle, sans rien donner à voir de son effervescence intérieure. Il a mené suffisamment d’opérations casse-gueules dans sa carrière de voyou pour maîtriser la nécessaire tranquillité de façade, alors même qu’il gamberge sec. Dans sa tête, le plan tourne en boucle, pour être sûr de ne rien oublier. Il a toujours fonctionné comme ça, et c’est même pour ça qu’il a essentiellement travaillé en solitaire ; il n’a jamais eu assez confiance en personne pour s’en faire un associé de manière durable. Sa collaboration avec Finn Callahan est d’ailleurs constituée de petites opérations ponctuelles, un coup par-ci, par-là, rien de pérenne. La confiance est là, mais pas suffisante pour que l’un ou l’autre envisage de fusionner. Trop d’intérêts divergents, aussi, entre l’Irlandais et l’Anglais. Mais ce soir, ils jouent dans la même équipe.
Car le dernier mardi de juin a fini par arriver, et, avec lui, la réjouissante perspective de l’enlèvement de Gaïa Yaxley. Ce mois de juin a duré au moins le double d’un mois de juin ordinaire, Robert le jurerait. Ce dernier mardi semblait décidé à ne jamais montrer son doux minois, et Colton en était presque venu à compter les jours, comme un gamin avant Noël. La semaine précédente, il a averti Hayes de la date et ils se sont donné rendez-vous sur le Chemin de Traverse, devant la boutique de Madame Guipure. À l’heure où ils doivent se retrouver, les commerces seront, pour la plupart, fermés, et il n’y aura plus grand-monde dans la rue.
Sifflotant un air moldu à la mode, Robert achève de se préparer - rasage impeccable, pour changer un peu, et tenue de groom d’un hôtel sorcier de renom. Rafa, le second de Callahan, s’est débrouillé pour lui trouver un uniforme à sa taille, même si les épaules sont un peu serrées ; avec sa carrure de catcheur soviétique, Bob n’est pas facile à habiller. Une fois prêt, il se marre un petit coup en se regardant dans le miroir, puis direction la cheminée, le Chaudron Baveur, et le Chemin de Traverse.
Habitué à voir défiler tout le monde et n’importe qui dans son établissement, le barman ne lui accorde qu’un regard rapide ; l’uniforme que porte Bob est connu et indique bien qu’il ne s’agit pas d’un client potentiel. Dans la rue, il ne suscite guère plus d’intérêt ; personne ne s’occupe d’un obscur petit employé d’hôtel, d’un simple larbin comme lui.
Robert est le premier arrivé sur les lieux du rendez-vous. Il s’allume une cigarette, en résistant à l’envie de le faire avec son briquet ; ce n’est pas le moment de donner l’alerte en se comportant comme un moldu, même si les passants sont rares. Il ressent, au creux de l’estomac, cette familière sensation de trac qui précède chaque coup.
Ce soir, petite, on va te rendre justice, songe-t-il en balayant la rue du regard. Ce soir, on va leur montrer qu’on n’est peut-être pas des sang-pur, mais qu’on peut les avoir à notre pogne. Ce soir, c’est notre soir.
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Sam 13 Mar - 22:11
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Finn a fait un effort. Quoique perturbé, voire plus que ça, parce que le mot est faible, par la conversation qu’il a eu avec Eve, il a donné sa parole et l’épisode des rebelles de Glengall Road lui a remis les idées en place au moins par rapport aux affaires. Ça ne l’empêche pas de continuer à un peu trop fréquenter son cousin et un peu trop boire, mais aujourd’hui il est sobre et il est prêt. Ce soir, ils prennent d’assaut le Chemin de Traverse et rien ne doit aller de travers. Tout est calibré. La malle ? Mise en place, bien dissimulée par Rafa, dans un espace de l’entrée de l’hotel où personne ne la remarquera. Les costumes ? Récupérés. Et maintenant ? Reste à accéder au Chemin de Traverse, mais là encore, Finn a prévu les choses. Rafa est retourné faire une dernière surveillance à l’hotel, histoire de voir comment la conférence se déroulait. C’est lui que le mafieux attend maintenant. Son costume de groom dissimulé par un imperméable plutôt long, personne ne prête attention à Callahan. Il ne ressemble qu’à un client de plus, ayant même trouvé de quoi payer en noises grâce à Rafa. Mais il n’est pas tranquille tout de même. Mécaniquement, la tension monte, alors qu’il boit un café très fort – pas d’alcool, il a besoin de tous ses nerfs. Ce n’est pas que Finn n’ait pas confiance dans son plan, ni dans son jeu d’acteur. Ni même dans son déguisement. Il a consciencieusement rasé sa barbe pour ne laisser qu’une fine moustache qui le fait un peu ressembler à son frère et son cousin (joie) ; il suffira que le tout repousse pour que son visage change d’apparence. Et puis de toute façon, personne ne voit les grooms. C’est ça la clef : ils sont tellement méprisants qu’ils ne verront rien. Mais il n’est pas tranquille quand même. Parce que ce sont des putains de sorciers, et qu’on ne sait jamais, avec eux.
Mais pas le temps de tergiverser. Sa montre indique l’heure de son rendez-vous. Laissant la monnaie sur sa table, Callahan se lève pour s’approcher du mur, qui s’ouvre, comme par une curieuse coincidence, sur Rafa. En quelques secondes, son second lui fait un résumé de la situation, qui correspond à ce qu’ils ont calculé. Finn hoche la tête et lui remet son imper, dévoilant son costume de groom, et ajoute avec un clin d’œil, à l’aise dans ce qui n’est qu’un nouveau personnage : « Certainement, monsieur, vous raccompagner était tout à fait normal. Nous serons ravis de vous recevoir de nouveau au Rethermount. » Puis, à voix plus basse, tapant amicalement sur l’épaule de son second après s’être assuré que personne ne les a vu : « A tout à l’heure, ça ne devrait pas prendre longtemps. »
Etre sur le Chemin de Traverse seul ne rassure pas Finn. D’ordinaire, les villes, de nuit, lui semblent amicales, mais ici, il n’a qu’une hâte, que la route indiquée par Rafa se termine. Heureusement, il n’a à parcourir que quelques centaines de mètres pour tomber sur Robert, qui semble l’attendre. Il le salue à voix basse : « Ah, t’es là. Salut. » Reprenant les informations données par Rafa, l’irlandais expose précisément : « Elles viennent de finir leur raout il y a…oui, il y a cinq minutes, de notre côté tout est en place. La fille devrait en avoir pour vingt minutes de rangement. Le temps de récupérer Hayes et de rejoindre l’hotel, ce sera bon, on devrait y arriver juste cinq minutes avant qu’elle sorte. » Le stress monte, comme avant toute représentation ou tout braquage, encore plus, mais il est avec ses équipiers, et puis Finn se dit qu’il ne peut pas flancher devant Bob. Nerveusement, il jette un coup d’œil autour de lui, et lance : « Le voilà. » Derek Hayes s’approche d’eux, effectivement. « On y va ? On va être en retard pour récupérer les bagages des dames du sixième étage, sinon, et l'hotel Rethermount a une réputation à tenir. » Et c’est parti, le sort en est jeté, à présent.
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Derek Hayes
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 15 Mar - 15:50
Le dernier mois a paru irréel à Derek. Il a été contraint d’annuler autant d’obligations qu’il le pouvait, tant il n’arrivait pas à se concentrer plus que quelques minutes sur quoi que ce soit. Une grosse mission, les cours avec Archibald, même un week-end avec Karen -tout y est passé. Mais ce sacrifice sera bien négligeable s'il apporte à sa fille la sécurité qu'il veut pour elle.
C’est la première fois qu’il outrepasse la loi de manière préméditée, avec des criminels qui ne boxent de toute évidence pas dans la même catégorie que lui -alors il faut bien avouer que le briseur de sorts balise. C’est encore pire lorsque Colton le recontacte, et qu’il se retrouve avec une échéance précise à appréhender -il a hâte et peur tout à la fois, au point qu’il n’arrive plus à discerner l’une de l’autre.
Et pourtant, c’est bien l’excitation qui domine lorsqu’il enfile son costume qu’il recouvre ensuite d’une longue cape, tout ce qu’il y a de plus banal dans le Londres sorcier, le fameux soir venu. Enfin, après ces heures à se torturer l’esprit sur la situation de la pauvre Joan, suivies de toutes aussi longues heures à attendre de rencontrer Callahan… Après toute cette attente, il va pouvoir passer à l’action et prouver que les Sangs-Purs ne sont pas seuls à pouvoir se faire entendre. Cette opération, c’est aussi une façon de se venger de tout ce qu’il a pu subir. Les Sangs-Purs ne lui pourriront plus la vie… Il lui semble retrouver cette impression de puissance qu’il ressentait lorsqu’il fracassait les fils de bonne famille qui osaient le mépriser à Poudlard… Il adorait effacer leur rictus prétentieux à grands coups de mandale, et c’est exactement ce qu’il s’apprête à faire, mais à la famille Yaxley au grand complet, pour ne pas dire à tous les Sangs-Purs.
Le briseur de sorts s’avance dans les rues de Londres, le visage dissimulé sous un grand chapeau de sorcier tout ce qu’il y a de plus traditionnel. Son cœur s’emballe lorsqu’il aperçoit Callahan et Colton. Il ôte son couvre-chef et sa cape, qu’il fait disparaître d’un coup de baguette à l’ombre d’un porche, avant de s’approcher d’eux.
Derek ne peut s’empêcher de se demander dans quelle mesure leur déguisement trompera les observateurs. C’est costaud, un groom, en moyenne ? Il l’espère, en tout cas, parce qu’il faut dire qu’aucun des trois hommes n’a une carrure d’enfant de cœur.
-On y va, ne faisons pas attendre ces dames.
Il se tait vite. Il ne sait pas où le voyou a appris à jouer un rôle avec une telle assurance, mais sa voix à lui tremble au bout de quelques mots, et il décide de laisser à ses acolytes le soin de parler à partir de là.
Qui a remplacé sa baguette par une hallebarde ? Il jurerait que le morceau de bois finement ouvragé pèse plusieurs kilos dans sa poche. La formule tourne en boucle dans sa tête alors qu’il visualise l’usage qu’il doit en faire, comme si cela allait l’aider à aborder la tâche plus sereinement.
Robert Colton
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 15 Mar - 20:48
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
Tout est réglé comme du papier à musique, constate Bob avec satisfaction. Les deux autres larrons ne tardent pas à arriver, dûment costumés, prêts à passer à l’action. Callahan prend tout naturellement la direction des opérations ; il est tellement à l’aise dans son rôle de groom en chef que c’est à se demander s’il n’a pas répété. Robert adresse un sourire de connivence à Derek, et tous deux emboîtent le pas de l’Irlandais, direction l’hôtel Rethermount. Un hôtel sélect où des crasseux comme eux ont tout juste le droit de servir les riches. En encore, en faisant bien gaffe de ne pas les toucher, histoire de ne pas les salir. Typiquement le genre d’endroit auquel Colton estime qu’il faudrait foutre le feu de toute urgence.
Dans le hall, une jolie malle, orpheline de propriétaire, attend que quelqu’un ait pitié d’elle. Les trois hommes s’en saisissent, et les voilà partis pour la salle de conférences de l’établissement. Comme prévu, personne ne fait attention à trois larbins, même s’ils totalisent pas loin de trois cents kilos de barbaque à eux tous. Sans s’attarder pour autant, ils traversent les salons, jusqu’à arriver dans une grande salle meublée de chaises. Une jeune femme s’y trouve, seule, occupée à ranger des papiers. Elle non plus n’accorde aucun intérêt aux trois hommes qui viennent d’entrer, et de la saluer avec toute la déférence attendue du petit personnel dans un établissement tel que le Rethermount. Toujours munis de leur malle, ils s’avancent vers le pupitre de l’oratrice. Robert se met à nettoyer, débarrasse le verre et la carafe d’eau, puis semble voir quelque chose au sol. Un bijou, semble-t-il. Quelque chose de très petit, en tout cas. Il ramasse l’objet, le montre à ses deux collègues, et tous trois semblent se concerter. Puis, Robert, d’une voix de gros rustre mal dégrossi (que voulez-vous, quand on a le physique), s’adresse à la jeune femme :
-Faites excuse, m’dame… ça serait pas à vous, ça ?
Et il reste planté là, la main tendue, ses deux comparses (et leur malle) non loin derrière lui. La fille Yaxley attend de toute évidence qu’il se déplace, mais voyant que ce rustaud ne le fera pas, elle finit par se résigner à se déranger. Robert la devine exaspérée face à la lenteur d’esprit des serviteurs. Il l’imagine presque en train de se dire que décidément, ma chère, on ne peut plus se faire servir. La vraie grosse bourgeoise, caricaturale, bonne à assommer de baffes, en somme.
La main de Robert ne recèle aucun trésor perdu, mais Gaïa Yaxley n’a qu’une demi-seconde pour s’en rendre compte. La grosse patte du voyou s’abat sur elle. Derek et Finn, qui n’attendaient que ça, entrent dans la danse. Un sort est lancé, et l’affaire est dans le sac - ou plutôt, la bourge est dans la malle. Les trois grooms referment promptement leur malle, et, sans hâte superflue, retraversent l’hôtel en direction de la rue. L’air frais a une saveur toute particulière après ces quelques minutes.
Quelques minutes plus tard, débarrassés de leurs tenues de larbins, ils sont de retour côté moldu. Rafa les y attend, au volant d’une énorme bagnole noire. La malle chargée, il démarre en trombe, et, en homme qui sait ce que c’est que le travail, fait tourner un paquet de cigarettes. Bob en allume une et tire une longue bouffée, savourant à la fois le tabac et la revanche. Les yeux mi-clos, il crache lentement la fumée, puis se tourne vers ses acolytes :
-Messieurs, c’était du beau travail.
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 15 Mar - 21:37
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Il a beau avoir l’habitude, il n’est pas tranquille, Finn. Plus tôt ça sera fini, mieux ça sera. Une fois dans le Rethermount, il est plus à l’aise. Pas qu’il aime spécialement le rôle de bonniche, mais ce n’est qu’un rôle et après tout, le costume fait la moitié du rôle, l’autre, ce n’est qu’une question de conviction. Le trac, pour ça, passe assez vite. Callahan a confiance en ses talents d’acteurs, et finalement, l’hôtel lui semble familier. Moldu ou sorcier, tous les palaces du monde se ressemblent, et ça ne le change pas de LA finalement.
La salle de conférence est vide comme prévue, sauf concernant leur cible. Aux aguets, Finn passe dans les rangées de sièges, s’approchant peu à peu d’une Gaia Yaxley qui les remarque à peine. Son regard passe alternativement d’une issue à l’autre, revenant ensuite sur la sorcière elle-même et ses compères qui s’en approchent sans qu’elle n’ait rien l’air de remarquer. Comme s’ils faisaient partie du décor. La voix de Robert le tend, et il se tient prêt. Maintenant, pense-t-il inconsciemment, et en deux pas il a rejoint Colton et Hayes. Un éclair rouge l’impressionne brièvement, mais en un instant c’est plié et il se reprend. « Efficace, ton truc. » Souffle-t-il à l’intention de Derek. La fille dans la malle, il claque celle-ci, la monte sur son épaule avec ses compères, et les voilà reparti comme si de rien n’était.
Pourtant, il ne fait pas le fier, même une fois débarrassé des costumes, même une fois dans le Chaudron Baveur, et il ne relâche pas la pression, observant frénétiquement autour d’eux à la recherche d’éventuels flics ou de poursuivants. Ce n’est que lorsqu’ils sont de retour du côté moldu que la pression retombe un peu, et qu’une fois la malle chargée et la voiture en route que Finn se permet de respirer. Il se prend même d’un rire, en allumant la cigarette tendue par Rafa : « Comme sur des roulettes. » Il se tourne de temps, méfiant, histoire de surveiller la route mais Finn a bon espoir qu’ils aient un peu d’avance et que jusqu’à demain matin, personne ne vienne les emmerder.
En attendant, ils se dirigent à toute allure vers les faubourgs de Londres et ne tardent pas à arriver à une friche industrielle et un peu lugubre. Les phares éclairent deux hommes qui viennent à leur rencontre, armés chacun d’un fusil. Callahan descend le premier de la voiture, et les fusils disparaissent dans le dos des deux personnages : « Salut, les gars. Slim, un coup de main pour décharger, merci. »
Finn, pendant ce temps, a ouvert dans un bruit de ferraille impressionnant un grand hangar qui a du servir à parquer du matériel agricole, mais qui est actuellement vide, ou presque, à l’exception de quelques tréteaux sur lesquels reposent des outils douteux, de quelques chaines dans un coin, et d’une ou deux chaises. Il s’amuse pour ses compères : « Pas mal, non ? Ça vaut bien le Rethermount. » Puis, alors que ses hommes trainent la malle au centre de la pièce, il referme la porte et ôte sa veste, qu’il jette sur une table : « Bon, on va mettre la dame sur une chaise. Corde, Rafa, s’il te plait. » Il ouvre la malle, et avec l’aide d’un Rafa et d’un Sean habitués de ces opérations, la ligote fermement à une chaise, toujours inconsciente. Un instant, le mafieux se frotte le menton, pensif, avant de demander à Hayes : « Hmf. Si je la baffe, le sort s’arrête ? » Il n’a pas pris le temps de la regarder vraiment, Gaia Yaxley. Une jolie brune, sans plus. Interrogateur, il ajoute pour Colton : « Faut la réveiller, Bob, qu’est-ce que t’en dis ? »
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Derek Hayes
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 15 Mar - 22:24
Derek s’attend à tout moment à se faire démasquer. Et pourtant, il faut croire que le plan est parfaitement orchestré. La malle est pile là où elle doit être, tout juste assez grande.
Le rythme cardiaque de Derek augmente encore en apercevant leur cible -qui aurait cru que le cœur humain pouvait dépasser 300 battements par minute ? Derek s’avance dans la salle, oubliant toute prudence, le regard déjà rivé sur Gaia Yaxley, qu’il aperçoit enfin en chair et en os. Sa main atteint sa baguette et il lève déjà le sinistre instrument à mi-hauteur. Sans la diversion de Robert, la jeune bourgeoise aurait-elle perçu la menace ? Ils ne le sauront jamais, car la main de l’oncle Colton s’abat comme un battoir sur la jeune femme. Derek se tend comme un ressort et lance à mi-voix :
-Stupéfix !
Le sortilège fuse dans un claquement qui lui paraît suffisant pour réveiller Londres toute entière, et la jeune femme tombe comme une masse. Il hoche la tête en réponse au compliment de Finn, encore trop sous le choc pour formuler une phrase.
Il l’a fait ! il a stupéfixé la Yaxley…
Mais ses deux compères sont plus réactifs, et en deux temps trois mouvements la malle est refermée sur son précieux chargement. Il ravale la formule qu’il avait préparée pour l’occasion et secoue la tête pour reprendre ses esprits.
Pas le moment de merder Derek !
Ils sortent de l’hôtel et ôtent leurs costumes. C’est à nouveau à Derek de briller, et il s’acquitte de sa tâche d’un petit coup de baguette.
-Evanesco.
Et les voilà dans le Londres moldu. Derek ne peut s’empêcher de se dévisser le cou pour observer le paysage -il n’y passe pas si souvent que ça, surtout de nuit. Le briseur de sorts n’est pas tout à fait rassuré à l’idée de monter dans le véhicule moldu de ses acolytes, mais il doit bien avouer que les parois de l’engin sont rassurantes, une fois dedans.
Lorsqu'ils descendent, il découvre un sentier lugubre au milieu duquel Sean et Slim sont tout sauf rassurants. Derek lance un regard méfiant et intrigué vers les armes des deux complices. Il a déjà entendu parler de ces engins, c’est avec ça que les Moldus se font la guerre. Il en a vu de loin, quand il était en mission en Normandie…
Il faut bien l’avouer, Derek se montre passif pendant que les criminels plus endurcis installent la malle dans le hangar décrépi et en sortent la jeune femme. Il a du mal à réaliser la situation, et il faut bien admettre qu’il répugne un peu à toucher sa victime.
-Hum… Eh bien, il y a un contresort qui marche plus proprement, mais je n’ai jamais testé l’option baffe…
Derek tremble. Il est ravi du tour que prennent les événements -se retrouver ici à aider ces criminels a un côté incroyablement satisfaisant. Pour autant, il doit bien avouer qu’il a du mal à regarder Gaia Yaxley… Il se persuade que c’est le temps de s’y faire, et qu’il pourra bientôt savourer entièrement leur victoire durement acquise.
Gaïa Yaxley
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 15 Mar - 23:08
Quand Le Dernier Mardi Du Mois Tombe Un Vendredi 13
ft. Robert Colton, Finn Callahan et Derek Hayes
Gaïa avait fait bonne figure tout du long de la conférence – qui, soit dit en passant, avait eu son petit succès – mais elle était bien contente que tout ça soit fini. Avec un sourire un tantinet fatigué, elle dit au revoir à chacune des personnes présentes, au fur et à mesure qu’elles quittaient la salle et, quand elle fut enfin seule – les derniers membres de l’association, une fois les dernières instructions données, étaient aussi rentrés chez eux – elle s’écroula sur sa chaise, la tête entre ses bras, profitant enfin du silence. Gaïa avait si hâte que cette journée se termine, car cela voudrait dire qu’elle aurait vu Riyadh et, alors, tout irait mieux.
Car il était impératif qu’elle voie son fiancé. Ce soir, oui, maintenant même. Le plus vite possible. Voilà un moment qu’elle avait commencé à avoir des doutes mais, ayant toujours eu des cycles chaotiques, elle ne s’était pas inquiétée outre-mesure. Puis le temps avait passé, et toujours rien. Ce matin même, elle avait donc sorti tout son kit de potion, et elle s’était mise au travail. Dans les familles de Sang-Pur, il était courant d’apprendre à ces filles ce genre de potions : cela évitait la honte de devoir se rendre en boutique pour en acheter. Alors Gaïa y avait passé sa matinée, la concoctant avec la plus grande des précautions. Puis elle avait glissé un de ses cheveux dans la fiole, peu de temps avant de partir pour sa conférence.
Vert.
Elle était enceinte.
Comment décrire ce qu’elle avait ressenti ? De la peur ou de la joie, Gaïa n’avait pas pu se décider. Dans la panique, elle avait écrit une lettre à Riyadh, lui donnant rendez-vous après sa conférence – car il fallait à tout prix qu’elle y assite. Il fallait qu’elle fasse comme si de rien n’était, comme si tout était normal. Rien n’était encore trop grave : il suffisait de mettre Riyadh au courant, de se marier, et puis voilà, tout irait bien. Tout irait très bien.
Perdue dans ses pensées, Gaïa se releva et se mit donc à ranger les derniers papiers de la réunion. Elle serait bientôt dans les bras de Riyadh, et tout irait parfaitement bien. Obnubilée par cette vision, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et sursauta légèrement quand elle vit les trois hommes dans la pièce. Ah, le personnel, bien sûr. Elle se décala, les laissant faire leur travail tandis qu’elle finissait de ranger leur papier. Puis l’un d’eux l’interpela. Gaïa releva la tête, peu d’humeur à être dérangée. Un bijou ? Par réflexe, elle porta sa main à ses boucles d’oreilles. Elles étaient toujours là, pourtant.
Agacée, elle se dirigea vers les trois hommes. Puis un mouvement, un éclair, et le trou noir.
Un choc, et une longue inspiration, comme après un trop long moment en apnée. Gaïa releva la tête, complètement déboussolée. Que venait-il de se passer ? Où était-elle ? Elle regarda à gauche, à droite, perdue. Elle ne reconnaissait rien. Qui étaient ces hommes ? Qu’est-ce qu’elle faisait là ?!
La panique la gagna en une fraction de seconde. Elle essaya de se lever, mais impossible : elle était attachée. Sa baguette… Où était sa baguette ?! Par Merlin, qu’est-ce qu’il se passait ici ?!
- Qu… Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que je fais ici ? s’exclama-t-elle, l’inquiétude perçant dans sa voix. Détachez-moi immédiatement ! Vous… Mes frères sont juges, ils connaissent bien le chef de la police !
Elle ne savait plus bien ce qu’elle disait, mais la peur la prenait à la gorge, l’empêchait de respirer correctement. Et son visage qui lui faisait mal, ses poignets coincés qui tiraient sur ses bras, et son dos contre cette chaise rigide…
Son cœur s’emballa et elle essaya de respirer.
Par Morgane, mais qu’est-ce qui était en train de se passer ?!
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Mar 16 Mar - 15:45
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-La réveiller ?
Fataliste, Bob hausse les épaules à la question de son complice.
-Je suppose qu’à un moment, on n’aura pas le choix… mais je vous prédis que si on la réveille, elle va très vite nous saouler. Un instant, il songe à se proposer pour tenter le contresort, mais il se dit qu’avec son habitude de la magie, ce n’est peut-être pas bien prudent. Autant laisser faire Derek, qui s’en est tiré comme un chef jusque-là. Robert allume une nouvelle cigarette, en songeant qu’une petite bière bien fraîche ne serait pas de trop. Profitant d’un instant de silence entre les trois voyous, Rafa s’est approché de Callahan pour murmurer quelque chose à son oreille, avant de sortir d’un pas décidé en faisant signe aux autres gars de Finn de le suivre. Bob les regarde quitter le hangar, en se disant qu’après tout, Callahan est peut-être dans le vrai, avec sa bande. C’est que ce doit être agréable de pouvoir se reposer sur quelqu’un, de n’avoir qu’à donner des ordres - ou même pas, vu la façon dont ses gars se comportent même en l’absence d’instructions. Il faut croire que Finn les a bien mis au pli, et qu’ils savent d’avance ce qu’ils ont à faire. C’est peut-être ce que j’aurais dû faire, songe Colton avec nostalgie. Me trouver une petite bande de gus qui m’obéiraient, et être le patron. Mais les patrons, les bourgeois, les privilégiés en tout genre, ce n’est pas la tasse de thé de Bob, et il sait qu’il n’aurait pas pu tenir ce rôle bien longtemps.
Rafa et les autres sous-fifres sortis, les trois voyous s’emploient à ramener Gaïa Yaxley à la vie ; d’un sort, Derek lui rend l’usage de la parole, et ce n’est pas un service à rendre à la communauté. Aussitôt, elle commence à la ramener, et à menacer gentiment ses ravisseurs. Avec un soupir, Bob récupère l’une des chaises qui traînent là et s’assoit à l’envers, les bras croisés sur le dossier, fixant la jeune femme :
-Ecoute, Machine, je vais te mettre à l’aise tout de suite : tes frères, on s’en fout d’une force, mais d’une force… Par contre, ta frangine. Comment elle s’appelle, déjà ? Olivia ?
Il a déformé à dessein le prénom, mais le nom d’Octavia Yaxley est gravé dans sa mémoire. Comment oublier le blaze de la petite crevure qui a fait du mal à Joan ? Il envoie, d’une pichenette, son mégot à dix pas, et poursuit : -Ta soeur, ouais. Elle m’intéresse drôlement, celle-là. Comment ça se fait qu’elle soit pas encore en prison ? Attends, me dis rien, je sais : c’est parce que tes frères sont juges, comme tu disais. J’ai bon ? évidemment. On envoie une petite sang-de-bourbe à l’hosto, et puis on s’arrange entre amis, on fait comprendre au chef de la police qu’il a pas trop intérêt à faire du zèle, et hop, ni vu ni connu j’t’embrouille.
Machinalement, il fait craquer ses doigts tout en parlant, parce que ça l’énerve d’évoquer tout ça. Sa voix tremble d’une colère mal contenue lorsqu’il conclut :
-Eh bien voilà ce qu’on veut pas, nous autres. Et on te gardera ici le temps qu’il faudra pour que Leach puisse terminer son enquête, et que la justice soit rendue pour la petite sang-de-bourbe. Alors tes frères juges, ils feraient bien de se tenir peinards, s’ils veulent retrouver leur frangine en état de marche.
Et sur ces délicates paroles, il adresse un sourire sauvage à Gaïa Yaxley, avant d’allumer une autre cigarette. Mais bordel, une bière, qu’est-ce que ça ferait plaisir...
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Mer 17 Mar - 0:30
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Rafa distrait un instant Finn de ses pensées en lui annonçant qu’il embarque les autres, et Finn l’arrête un instant : « Sa baguette, si elle est dans le coin, tu la détruis, vu ? Je veux pas d’embrouilles avec ça. » Pour le moment, Gaia Yaxley n’est pas plus dangereuse qu’une poupée de chiffon, mais on ne sait jamais. Parlant de ça, il approuve d’un signe de tête la réanimation. « Va pour le contre-sort, alors, on est pas chiens. » Finn se trouve même grand prince, ça fait petit joueur, à ce train là. Et le folklore, alors ? C’est que tout ça lui rappelle un peu l’IRA et ses bons souvenirs là dedans, avant que tout ne dégénère et ne parte trop loin, et qu’il se retrouve à se tirer aux USA à la recherche d’une vie meilleure et sans avoir les flics au cul pour avoir tenter de buter le juge local. Là, il y a un peu la même ambiance, l’idée d’appartenir à un groupe, l’aventure, tout cela, et de faire quelque chose de juste, de secouer leurs chaines et de se révolter contre l’injustice. Surtout envers les sorciers, cette bande de tarés en puissance. Appuyé contre le mur, à côté de Hayes qui a reculé lui aussi, après avoir ranimé la jeune femme. « Ah, j’ai déjà envie qu’elle la boucle, formidable. » Soupire Callahan en craquant une allumette pour allumer une cigarette. Robert avait totalement raison, c’est typiquement le genre de connasse qu’il n’a jamais pu pifrer, comme tous ces bourges qui l’ont un jour regardé avec mépris. Trop gitan, trop pauvre, trop cracmol, trop irlandais, bref, y a rien qui va, dégage. Manque de chance, à force de mépriser les gens, de leur faire du mal, on oublie qu’ils existent et que dans le tas, il y en aura forcément qui se lèvera et vous filera la baffe qui va bien par vengeance.
Il y a de fortes chances que ce soit Bob qui le fasse pour Gaia, vu la teneur de son discours. Normal, songe Finn, en écoutant distraitement le discours de Colton, alors qu’il inspecte les outils. Il n’y voit pas d’objection lui-même. Après tout, s’il comprend et il soutient la cause, ce n’est pas personnel. Il déteste la sorcellerie, mais il aime surtout le pognon, et il rend surtout service à un vieux pote. Pour le reste, il lui laissera aimablement la main, sauf si la fille résiste.
Comme gérer ses piaillements l’agace par avance, il revient vers Gaia, et lui prend le menton pour l’obliger à le regarder sans ménagement : « Je serais toi, je la bouclerais. Personne ne sait que tu es ici, et crois moi, tes juges de frères, ils ne savent même que cet endroit existe. » Finn sourit, et ajoute : « Tu vois, mon pote est assez en colère comme ça, pas vrai ? » Il tourne la tête vers Colton, toujours souriant. « Et moi…moi je n’aime pas les filles qui parlent trop, et je suis disposé à rendre service. Alors si j’ai qu’un conseil, fais preuve d’un peu de modestie, d’un peu de courtoisie, de compassion et hm ? De tact. Suffit d’utiliser toute ta politesse bien apprise, tu vois ? Si tu n’es pas assez maline pour piger toute seule, on te le fera comprendre autrement. Alors si j’étais toi, je la bouclerais, et j’écouterais, vu ? Parce que tu veux pas savoir comment. » Il lui tapote la joue, presque gentiment, pas encore tout à fait dans le rôle du tortionnaire, presque dans celui du flic sympathique qui donne le conseil d’avouer : « L’un dans l’autre, c’est le mieux pour toi, pour nous, et pour ta famille. Si tu coopères, tout se passera bien. » Par contre, ce qu’il n’aime pas trop, Finn, c’est voir Derek, de loin, qui n’a pas l’air de savoir trop quoi faire de lui. Il va falloir remédier à ça, mais plus tard, ils ont le temps. Rien d’urgent.
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Derek Hayes
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Dim 21 Mar - 8:16
Il faut bien l’avouer, Derek regrettait déjà le contresort. C’était permis de couiner aussi fort ? D’un autre côté, rien de ce qui se passait dans ce hangar n’était très « permis », alors…
Voir la colère de Robert touche Derek et l’aide à se concentrer, parce que cela l’aide à se rappeler ce qu’ils font là, et en quoi leur petit tour de force est juste. La pauvre Joan… Hors de question que la coupable s’en tire comme ça. Au pire, il existe bien un sortilège pour faire taire l’autre bécasse…
Pas encore tout à fait à l’aise, il ne vient pas tout de suite rouler des mécaniques devant leur victime, mais il faut bien reconnaître qu’il tire une joie mauvaise de ce qu’il voit. Une joie comme ça, à la fois agréable et malsaine, il n’en avait pas ressenti depuis l’époque où il se battait avec les gosses de bonne famille à Poudlard… Et encore. Ce n’était que des bagarres d’enfants à l’époque ; maintenant qu’il fait ça en tant qu’adulte, il en éprouve une joie mêlée de haine décuplée, et tant pis s’il sent au fond de lui qu’il emprunte un chemin duquel on ne revient pas.
Le monde est tel que seuls les plus forts et les plus malins s’en sortent. Et s’ils ne peuvent être plus puissants que les Yaxley, ils seront plus vicieux, plus brutaux encore, compensant la puissance politique par la force brute jusqu’à ce que la famille honnie, et tout le système avec, courbe l’échine… Il se sort de ses rêves de puissance en secouant brièvement la tête avant de s’approcher et de prendre un peu Callahan à l’écart :
-Comment on fait pour la sécurité ? Si on la laisse seule ici elle va finir par attirer l’attention en gueulant, il faut la surveiller. Tu as prévu des trucs déjà ? J’avais pensé à des sorts de protection, mais c’est risqué. Ça marcherait bien contre les Moldus non avertis, mais j’ai peur que ça permette au Ministère de la localiser -on va pas se mentir, ils ont sans doute des types plus balèzes que moi dans ce domaine.
Se concentrer sur les aspects pratiques est rassurant et permet à Derek de chasser les restes de la torpeur qui envahissait son esprit à l’idée de ce qu’il vient de faire. Car en dépit des grands discours qu’il se donne à lui-même, et tout convaincu qu’il soit, il lui faut rassembler encore un peu de courage pour regarder Gaia Yaxley dans les yeux et lui parler.
Gaïa Yaxley
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 25 Mar - 12:24
Quand Le Dernier Mardi Du Mois Tombe Un Vendredi 13
ft. Robert Colton, Finn Callahan et Derek Hayes
GL’incompréhension n’avait duré qu’un temps : celui du réveil. Gaïa avait ouvert les yeux dans un endroit sombre, sous une lumière crue, attachée à une chaise et les membres endoloris. Le temps de cligner des yeux, et elle avait bien compris : elle était en danger. Et alors, elle avait vu les hommes, dans l’ombre, comme des monstres rôdant autour d’elle. Il était inutile de se débattre, inutile de riposter : Gaïa n’avait pas sa baguette sur elle ; elle était sans défense. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était parler.
Immédiatement, elle attaqua, sous le coup de la panique : où était-elle ? Qui étaient-ils ? Elle mentionna ses frères, et même ce bon à rien de Nobby Leach. Sa voix resta cependant coincée dans sa gorge quand elle entendit le raclement d’une chaise sur le sol. Un grand gaillard s’assit quelque part en face d’elle, les bras croisés sur le dossier de sa chaise, et Gaïa sentit tous ses membres trembler. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ?
Octavia.
Ce fut la douche froide. L’homme pouvait déformer son prénom autant qu’il le voulait, il n’y avait pas de doute. Un instant, Gaïa sentit la colère poindre en elle, puis une panique toute nouvelle : par Merlin, Octavia ! Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que sa petite sœur se sente pousser des ailes de cette façon ?! Quelle bêtise ! Et voilà que, maintenant, c’était à elle d’en payer le prix. A elle d’assumer les idioties de sa cadette.
- Je… Octavia est innocente.
Oui. Car malgré tout, Gaïa se devait de protéger sa sœur. Même dans cette situation, même sous cette pression ; oui, c’était son rôle, quand bien même elle mourait actuellement de peur face à ces trois types. Elle devait s’en tenir à la version élaborée avec sa famille.
Le craquement des phalanges du bonhomme la fit quand même douter un peu.
- Mais non ! Vous vous trompez ! Ma sœur est innocente ! Enfin, ce n’est qu’une enfant !
La voix de Gaïa était entachée d’une panique sourde qui prenait peu à peu toute la place dans son cœur. Elle tremblait, contenant difficilement la peur qui montait en elle. Elle avait envie de hurler, d’appeler au secours, mais elle savait que ça ne servirait à rien. Personne ne l’entendrait… Personne ne viendrait à son secours…
Non. Sa famille devait la chercher. Tibérius, Thaddeus… Ils étaient en froid, certes, mais ils ne l’abandonneraient pas pour autant. Si ? Non, elle n’y croyait pas. Elle savait que, même fâchée, elle aurait remué ciel et terre s’ils avaient disparu. Jamais elle n’aurait pu laisser tomber un des membres de sa famille, et c’était la même chose pour eux.
Les larmes lui montèrent aux yeux mais elle les ravala.
- L’enquête est déjà en cours ! Ma sœur a été convoquée récemment, qu’est-ce que vous voulez de plus ? Elle est inno…
Un des autres hommes lui saisit soudainement le menton et lui releva la tête. Une violente réaction de dégoût secoua Gaïa.
- Ne me touchez pas ! cria-t-elle presque, effrayée, tentant de se dégager.
Et puis il lui fit tout un discours qu’elle ne comprit pas bien, trop occupée à gigoter, à tenter de s’éloigner de ce sale type qui l’effrayait. Lui, il ne ressemblait pas à l’autre. Il la terrifiait. Quelque chose en lui glaçait le sang de la jeune femme. Elle ne voulait pas qu’il la touche.
- De compassion ? De tact ? Vous m’avez enlevée ! s’exclama la jeune femme, mi-outrée, mi-terrifiée. Tout ne se passera pas bien, non ! Relâchez-moi : me garder ici vous apportera plus d’ennuis qu’autre chose ! L’affaire suit déjà son cours, que voulez-vous de plus ?
Par Merlin, encore des revendications, encore des pleurnicheries. Malgré toute la peur qui la prenait au corps, Gaïa ne pouvait s’empêcher de trouver ça pitoyable. Ils croyaient obtenir quoi, à jouer les bandits ? Encore des bourrins, incapables de réfléchir deux secondes.
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 25 Mar - 13:43
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Elle a un putain de cran, malgré sa terreur, la Gaïa Yaxley. Ou un putain de mépris du à des vieux réflexes de classe, que Finn ne supporte pas. Trop de temps à subir les moqueries relatives au fait qu’il n’était pas un vrai sorcier, un raté, un cracmol, qu’il ne pourrait pas vivre parmi eux. Alors elle paye : si Octavia Yaxley n’est pas vraiment son problème, mais celui de Bob et qu’il est volontiers décidé à le laisser mener la conversation à propos de Joan, la jeune femme va à l’évidence payer pour toutes les humiliations que les gens que Callahan connait et qu’il aime ont subi. Dans le ton moqueur qu’il emploie, il y a son dépit lorsqu’il a compris que jamais il n’irait à Poudlard et que tous ses espoirs et rêves ont été douchés, et la haine du rire de Rory, la mine sombre de Eve quand elle évoque le monde sorcier, et la rage de Rafa quand il lui a raconté la fois où ils l’ont balancé dans le lac. Toutes ces choses dont ils parlent tous si peu et que pourtant ils partagent. Toutes ces choses qui méritent une vengeance.
« Pourquoi, je te salis si je te touche ? » Un instant goguenard, il la gifle dans la demi-seconde qui suit. Brutalement. Juste pour qu’elle apprenne le respect qu’ils auraient du tous mérité. « Ta gueule. T’es pas en position de me donner des ordres. » Mais c’est qu’elle continue à protester, cette idiote. Ça force presque l’admiration. Il se penche vers elle, avec un demi-sourire, et déclare d’un ton froid, leurs visages se touchant presque : « Ouais, on t’a enlevé. Pour l’instant, on n’a fait que ça, justement. Alors c’est peut-être pas une très bonne idée de nous énerver encore plus, si tu vois ce que je veux dire. T'as pas envie de savoir ce qu'on pourrait faire d'autre, si ? » Parce que la gifle, c’est qu’un avant gout de ce qui l’attend si elle n’apprend pas à être raisonnable et qu’elle ne fait pas ce que Bob lui dit.
Laissant ledit Robert organiser cela, Finn revient vers Derek. Les considérations sur la magie lui passent un peu au dessus, mais pas le risque d’être repéré par les flics. « Les gars vont rester là, pour le moment. De toute façon, ici, c’est tellement isolé que même les moldus connaissent pas, je vois pas comment votre Ministère pourrait nous choper. Je pense que tant qu’on balance pas trop de sorts, ils peuvent pas détecter notre présence, si ? » Suffit d’éviter la magie, ce qu’ils savent relativement bien faire, et de rester prudent. « Pour le reste, on peut se relayer. Ça serait suspect, surtout pour vous deux, si vous disparaissez trop longtemps, vaut mieux continuer à mener vos activités normales. Moi, c’est moins grave, ils savent pas vraiment que j’existe, de votre côté, les flics. » Oh bien sûr, ils doivent avoir entendu parler de Finnegan Callahan, mais comme il est un cracmol, encouragé à vivre du côté moldu, il doute de beaucoup les intéresser, à moins que sa petite incursion du Chemin de Traverse pour aller se battre avec Xena ait été détectée. Mais ils n’ont pas son nom, alors…
Rafa interrompt soudainement ses pensées ; de retour du dehors, il a aussi pu s’apercevoir que la baguette de Gaia Yaxley n’était nulle part en vue. Autrement dit, soit elle ne l’a pas, soit elle est sur elle. « Vu. » Lance-t-il sombrement. Il rejoint donc Colton, interrompant de nouveau la discussion pour lui lancer à voix basse : « Eh. On n’a pas trouvé sa baguette, elle l’a peut-être toujours, je sais pas. » Et puis, plus haut et avec une joie mauvaise : « Faudrait la fouiller. »
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Derek Hayes
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 25 Mar - 18:00
La rage saisit Derek en entendant Gaia nier sans la plus petite once de scrupule. Octavia, innocente ? La petite Joan aurait menti, peut-être ?
Il ne peut retenir un sursaut lorsque Finn gifle leur prisonnière. Il ne s’attendait pas à un tel geste violent, et il faut dire que cette vision lui paraît un peu dérangeante. Il faut dire que si l’ancien Gryffondor a distribué son content de baffes, il n’a jamais levé la main sur une femme -mais il faut se rendre à l’évidence : il a changé de monde.
-Non, c’est pas un sort de temps en temps qui va nous trahir. Je vais m’abstenir de lancer des sorts qui laissent des traces, et ils n’auront aucun moyen de soupçonner notre présence.
Il acquiesce en silence en écoutant la suite des explications. De toute évidence, Finna pensé à tout.
-Ça me va. Je suis souvent seul en dehors des heures de boulot, je peux très bien passer une partie de ma soirée ici s’il faut. Je transplanerai à quelques kilomètres et je poursuivrai à pied, par mesure de sécurité, mais il faudrait déjà un sacré manque de bol pour qu’il leur vienne l’idée de me surveiller. C’est pas pour avoir collé une trempe à leur frangin une fois…
Que dirait Thadminus s’il le voyait tenir sa sœur captive ? Il perdrait de sa superbe, à n’en pas douter. Il se régale en imaginant le sourire suffisant du juge disparaître. De même pour Tibérius d’ailleurs. Ce bon vieux Tib… Il a toujours été l’ennemi de Derek. Même après ce fameux jour où le petit frère s’était interposé, on ne peut pas dire que Derek lui en ait vraiment tenu rigueur… Il lui avait collé une rouste pour faire bonne mesure, et bien-sûr, il le détestait par principe… Mais jusqu’à la fin de ses études, et même après, c’est sur Tibérius que se concentrait toute sa haine. A ses yeux, Thaddeus avait toujours été un espèce de second rôle, même s’il lui reconnaissait à l’époque une certaine bravoure pour avoir chargé une 6e année deux fois plus lourd.
C’est seulement le jour du divorce du briseur de sorts que les choses ont changé. Ce jour-là, Thaddeus s’est inscrit pour de bon comme le véritable ennemi dans son esprit, tandis que Tibérius se retrouvait relégué à l’arrière-plan avec ses autres ennemis d’enfance… Car Thaddeus, seul, avait usé de sa situation pour pourrir la vie d’adulte de Derek. Et aujourd’hui, il tient les deux hommes à sa merci, sans même qu’ils le sachent… Derek jubile d’une joie sombre.
Il reprend sa baguette en apprenant que Gaia est peut-être encore armée. Sait-on jamais… Si elle tente d’attaquer, il sera le seul à pouvoir l’arrêter, car il ne faudrait pas que ses compagnons l’abîment avec leurs armes moldues.
Il vient bien à l’esprit du sorcier qu’un simple sortilège d’Attraction pourrait dispenser Gaia d’une fouille, mais il se garde bien de le mentionner. La jeune bourgeoise aura bien mérité l’humiliation qu’elle s’apprête à subir, après toutes celles que ceux de sa classe ont pu infliger à Derek.
Robert Colton
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 25 Mar - 20:03
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
-Je vous l’avais dit, les gars.
Robert se passe la main sur le visage, se frotte les yeux, comme un homme épuisé.
-C’était pas une bonne idée de lui rendre l’usage de la parole. Je sais pas vous, mais moi, de l’entendre la ramener comme ça, ça me donne envie de lui briser le cou. Comme ça.
Il mime, d’un geste lent des mains, la façon dont il s’y prendrait pour étrangler la jeune femme. Il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour qu’il mette la menace à exécution ; Gaïa Yaxley, avec son arrogance, avec son cran aussi, représente trop de choses qu’il hait. Elle pourrait avoir la décence d’être paralysée par la trouille, mais il faut qu’elle leur casse les oreilles. Foutue bourgeoise, toujours convaincue qu’il suffit de hausser le ton pour terroriser le petit personnel. Finn entre en scène, et Bob remercie l’Irlandais d’un signe de tête. Heureusement qu’on peut compter sur les copains, tiens. Pendant que Callahan prend le relais et s’efforce d’expliquer la vie à la Yaxley, Colton, la tête baissée, s’exhorte mentalement à garder son sang-froid. Changer cette nana en steak haché ne changera rien pour Joan, et il ne doit pas perdre de vue qu’il a fait ça pour la petite. Allez, Bob, on respire, on reste calme.
Mais lorsqu’elle affirme avec aplomb que sa soeur est innocente, il se lève d’un bond, envoyant la chaise valdinguer dans le décor, et il vient choper Gaïa par les cheveux pour lui faire lever la tête et la forcer à le regarder :
-Innocente ? Tu te fous de ma gueule ? Et la petite Joan, elle s’est fait ça en tombant dans l’escalier, peut-être ?
Sa voix tremble de rage, de haine, de colère mal contenue. Il faut qu’il voie ses deux comparses, un peu en retrait, pour se rappeler qu’il n’est pas là pour buter la sauterelle à mains nues. Alors il la lâche, il s’éloigne un peu, et il poursuit :
-Les enfants, ça joue à la poupée, ça torture pas ses camarades. Si ta sœur est une enfant innocente, moi je suis l’archevêque de Canterbury.
Il rallume une cigarette, et revient vers la fille. Il est un peu plus calme, à présent, et il lui sourit même :
-Je sais. Elle a été convoquée, elle a dit non c’est pas moi, elle va s’en tirer comme ça et on devrait s’estimer heureux. Mais moi, tu vois, je suis pas heureux. Alors tu vas rester avec nous le temps qu’il faudra pour qu’ils se décident à mener l’enquête à son terme. Quand ta frangine sera en prison, on verra à te libérer. Alors tu vois, vaut mieux qu’on soit copains, puisque tu risques de passer un bon bout de temps avec nous.
Mais apparemment, elle n’a pas envie de copiner avec Finn, et la première beigne tombe. Bob n’est pas partisan de cogner sur les femmes, mais là, c’est plus un démon qu’une femme, alors ça ne compte pas. Et puis le calme revient, un calme précaire, avec Finn et Derek qui confèrent dans un coin, Bob qui fait les cent pas, et Rafa qui revient parler à l’oreille de son boss. La nouvelle tire Colton de ses pensées. Le second de Callahan n’a pas trouvé de baguette, et comme l’Irlandais le suggère très justement, il faudrait fouiller Yaxley. Sentant que cette tâche lui revient, Robert écrase sa cigarette et revient vers la fille qu’il entreprend de palper, sans ménagement, en s’attardant plus que nécessaire pour que l’opération soit la plus humiliante possible. Elle peut bien tenter de se débattre, elle n’a pas vraiment le choix.
-C’est une fausse maigre, les gars,annonce Colton aux autres. Cela dit, y a beaucoup de choses, mais pas de baguette.
Gaïa Yaxley
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Ven 26 Mar - 16:02
Quand Le Dernier Mardi Du Mois Tombe Un Vendredi 13
ft. Robert Colton, Finn Callahan et Derek Hayes
Gaïa avait peur. Tout ce qui l’entourait lui faisait peur : le hangar dans lequel elle se trouvait, les liens qui la maintenaient attachés à la chaise, la lumière crue qui l’éclairait depuis le plafond. Mais ce qui lui faisait le plus peur, c’était ces hommes qui lui faisaient face, plongés dans l’ombre, comme des créatures qui attendaient le bon moment pour lui fondre dessus et s’en prendre à elle. Qui étaient-ils ? Que lui voulaient-ils ? Elle n’avait rien fait… C’était injuste, elle n’avait rien fait ! Et maintenant, elle était là, désarmée, perdue… Jouet entre leurs mains, crasseuses, indignes, souillées.
Quand l’un d’eux la toucha, la panique lui brouilla l’esprit – déjà perturbé par la menace d’étranglement qui avait précédé – et elle tenta de fuir, de reculer, de se soustraire à ce contact qui la dégoûtait, qui lui faisait peur aussi : jusqu’où pouvaient-ils aller ? C’était la question qui la hantait. Les hommes comme eux n’étaient que des animaux, des sous-êtres. Qui pouvaient bien savoir ce qu’ils comptaient lui faire ?
La gifle qu’elle se prit en réponse la sonna. Choquée, elle resta silencieuse un instant. Il l’avait frappé. Il avait osé lever la main sur elle, avec une violence inouïe. Dans sa poitrine, son cœur tentait de battre des records de vitesse ; chaque mot qui suivit le coup accélérait sa course. Ce qu’ils pouvaient faire d’autre… ? Qu’est-ce qu’ils comptaient faire d’elle, au juste ?
Les larmes lui montèrent aux yeux. Non. Ils n’avaient pas le droit. Ils ne pouvaient pas ! Ce n’était pas possible ! Ils étaient malades… De grands malades.
- Vous êtes fous à lier, souffla-t-elle quand le premier revint vers elle. Ma sœur n’ira jamais en prison. On se battra pour elle.
Gaïa trouvait encore la force de faire la brave parce qu’elle avait foi en sa famille. Et elle ne pouvait pas abandonner sa sœur, pas maintenant : elle l’avait soutenue jusqu’ici, il était hors de question de laisser tomber maintenant. Qui sait ce que ces types pouvaient avoir en tête ? Et s’ils finissaient par s’en prendre directement à Octavia ? Non, hors de question. Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle ne pouvait pas laisser sa petite sœur se retrouver dans la même situation qu’elle.
Cependant, ce fut tout son courage qui s’évapora en un instant quand ils parlèrent de la fouiller. Une écrasante chappe de plomb s’abattit sur elle, lui glaçant les os, le cœur, la prenant aux tripes. Non. Non, ils n’avaient pas le droit !
Comme au ralenti, elle vit le premier homme écraser sa cigarette au sol puis s’approcher d’elle. Non. Non, non, non, non. Hors de question. Il ne pouvait pas. Il n’avait pas le droit. Bloquée, Gaïa se mit à s’agiter. Non, non, non ! Non ! Et puis il était là, devant elle, et ses mains qui s’approchaient, et ce regard noir, et cette ombre qui la dévorait, puis le contact, froid, répugnant, toujours plus poussé, toujours plus humiliant. Une larme glissa sur sa joue. Elle lui ordonna d’arrêter, tenta de le repousser, mais non, il continuait. Et ses mains qui la touchaient, et qui descendaient, et qui se posèrent sur son ventre.
Gaïa cria.
- Non ! NON ! Ne me touchez PAS !
Pas là, non ! Par pitié ! Ils n’avaient pas le droit ! Ils ne pouvaient pas, pas là ! Non, pas là, pas alors qu’elle savait, pas après avoir appris ce qu’elle cachait en son sein, en son ventre. Non, ils n’avaient pas le droit, ils allaient lui faire du mal !
Tirant sur ses bras, Gaïa se pencha en avant, tentant de se plier en deux pour soustraire son corps à cette humiliation, à cet acte de barbarie mentale, aussi mauvais que sadique. Enfin, il se recula, mais ce n’était pas fini. Les commentaires lui soulevèrent l’estomac. Cela ne leur avait-il pas suffit de la salir physiquement ? Il fallait qu’ils en rajoutent, qu’ils la salissent encore plus avec leurs remarques poisseuses ?
Les joues mouillées de larmes, Gaïa releva la tête. Elle les haïssait. Tous. Elle les haïssait du plus profond de son être.
- Allez au diable, cracha-t-elle, les larmes lui brouillant la vue.
La colère se disputait en elle avec le dégoût. Elle se sentait salie, souillée, et elle les détestait pour cela.
Qu’ils reprennent leur crasse. C’était tout ce qu’ils avaient pour eux et tout ce qu'ils conserveraient de leur bêtise.
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 1 Avr - 17:40
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Ça torture des gamins et ça se croit encore permis de l’ouvrir quand on vient demander des comptes : Bob a raison, Finn aussi a envie de tordre le cou de Gaia Yaxley, lorsqu’il l’entend déblatérer ses conneries. Peut-être qu’a minima, une autre baffe ? Mais bon, mieux vaut laisser Bob gérer. Morte ou trop abîmée, ils n’auront plus de monnaie d’échange, et alors, adios rançon et rêve de justice. Mieux vaut se concentrer sur les détails pratiques. Callahan approuve d’un signe de tête silencieux la proposition de Hayes. Quelques sorts discrets, et une surveillance par quart, ça devrait suffire à assurer leur sécurité. Ça, et la fouille en règle que la fille subit sous ses yeux indifférents. Finn se fend même d’un rire amusé face à la fouille en règle que subit Gaïa. Après tout, ce n’est qu’un juste retour des choses : elle sera peut-être traumatisée, mais c’est mérité, de son point de vue : qui ne l’est pas, d’une façon ou d’une autre, parmi eux, à cause de gens comme elle et sa raclure de frangine ? Non, c’est mérité, point barre, et le fric qu’ils auront et la justice qu’ils obtiendront pour Joan, un juste retour des choses. Pas qu’il soit féru de justice et des lois, Finn. Mais ils faut qu’ils comprennent qu’un jour tout se paye, et qu’un jour on tombe sur un gang plus fort que soi – parce que c’est ça que sont les sang purs. Un genre de gang, qui se dissimule sous les dorures et la respectabilité. Eh bien si c’est ça, eux peuvent appliquer en retour les méthodes des gangs, mais les vrais. « Ça me va, chérie, mais plus tard, on a tout notre temps. Contrairement à toi, si tu la boucles pas, pour la dernière fois. » Se marre-t-il quand Bob recule. Elle a de la chance, au fond : elle a encore ses fringues et il pourrait lui arriver plus avilissant encore. Puisqu’elle n’a pas de baguette, il ajoute : « Bon, si vous voulez, je prends le premier quart…on se retrouve demain soir pour faire le point. Faut le temps qu’ils s’aperçoivent qu’elle a disparu, de leur côté. »
Il reste jusqu’à l’aube, puis dans la matinée, cède la place aux autres et le roulement s’organise. Son mercredi se passe à dormir et à réfléchir à des problèmes plus graves que ceux de Gaïa Yaxley. C’est que pour Finn, l’enlèvement a une importance mineure par rapport au fait que Eve lui ait annoncé qu’elle était enceinte. Enceinte. C’est irréel. Et il faut qu’ils trouvent une solution. Rien qu’assimiler l’idée lui coute, et il n’arrive pas à se projeter ou à réfléchir. Il se demande à quoi elle pense, ce qu’elle veut faire, comment elle va. Un moment, Callahan songe à profiter de ses heures de libres pour aller la voir, se demandant s’il a bien fait de la laisser toute seule et s’inquiétant pour elle, mais finit par renoncer : il est déjà l’heure de repartir et de toute façon, mieux vaut éviter de multiplier les déplacements et d’attirer l’attention de la police sur Eve si la police magique l’a déjà repéré. A regret, il renonce donc et retourne au hangar : ça le distraira peut-être de toute la fébrilité et l’angoisse qu’il ressent par rapport à sa vie personnelle. « Salut tout le monde. » Lance-t-il à la cantonade. Bob vient d’arriver, et Derek, qui avait le dernier tour de garde, est déjà là également, alors que Rafa et Slim gardent l’entrée. Il tape sur l’épaule d’une Gaia à l’air défait et amorphe joyeusement : « Comment va la demoiselle ? Elle profite bien du service ? Mieux qu’au Rethermount, hein ? On sait recevoir, nous. » Finn se marre, mais en vérité, quelque chose le chiffonne quand il retourne vers ses compères pour demander à Derek : « Elle a une sale mine, quand même…faudrait pas qu’elle nous claque dans les pattes. Elle a mangé ? Bu ? J’avais laissé de quoi. » Pas qu’il préférait quand elle gueulait, mais ils ont besoin d’elle dans un état un peu meilleur que celui d’un légume s’ils veulent l’utilité. Il se tourne ensuite vers Bob : « Pas de nouvelles des flics ou de sa famille ? Moi je pense que c’est le bon moment pour une revendication, il est temps. Faut juste qu’ils voient qu’on est sérieux et qu’on va pas se laisser emmerder. Qu’est-ce que t’en penses ? »
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Robert Colton
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Sam 3 Avr - 19:20
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
Le truc marrant, avec ce hangar, c’est qu’on peut se pointer à n’importe quelle heure, Rafa est toujours là. Bob en vient à se demander si Finn n’en a pas toute une collection, tous avec la même tronche, pour qu’il arrive à ne jamais manquer à l’appel. Le gamin le salue poliment, et Robert lui assène une grande claque dans le dos. Il éprouve une certaine tendresse pour ce gosse, depuis le soir de sa murge avec Callahan. Il s’est réveillé avec un mal de tête de l’enfer, couché sur l’une des banquettes du Cohan, une table contre lui pour l’empêcher de tomber ; il aurait été incapable de se traîner seul jusque-là, c’est forcément le second de Callahan qui l’a installé. Alors il a décidé qu’il l’aimait bien, malgré ses façons de chien de garde. Après tout, une fois son patron bien bordé dans son lit, il aurait pu estimer qu’il avait fait son boulot, et laisser Colton se débrouiller seul. Il n’était pas obligé de prendre soin de lui aussi, d’autant que traîner la carcasse de Bob, ça n’a pas dû être de la tarte.
Les formalités accomplies, Robert entre dans le hangar, où il trouve Derek - nouvelle claque dans le dos - et l’un des gars de Callahan occupé à casser la croûte dans un coin. Leur prisonnière se trouve toujours sur sa chaise, et, fait rare, ne dit rien. Elle a l’air tellement abattue que Colton n’a même pas envie de la charrier. Il l’observe de loin, vaguement inquiet. Entre sa tronche de déterrée (pas trop vite, ma jolie) et la visite qu’il a reçue dernièrement, il y a de quoi. Il est d’ailleurs venu raconter ça aux autres, et Finn Callahan arrive à point nommé pour que le congrès puisse s’ouvrir. Le type qui mangeait se lève, replie son couteau et file dehors. Aussitôt, il est remplacé par Slim, qui s’assoit, ouvre son propre couteau et pioche dans les provisions étalées devant lui. De son côté, Rafa, qui est entré sur les talons de son patron, les informe que la demoiselle n’a rien mangé. Elle a juste voulu de l’eau. Pas étonnant qu’elle soit éteinte. Rafa termine son rapport en disant qu’aucun mouvement n’a été détecté aux alentours, et il repart se poster devant la porte. Robert s’installe dans un coin avec ses complices, et, dans un murmure, les informe des derniers événements :
-J’ai eu la visite de Leach. Il m’a posé des questions, comme quoi je fais partie des premières personnes à qui il pense pour s’en prendre à Gaïa Yaxley. Bon, rien d’officiel, il m’a pas convoqué, et s’il avait vraiment quelque chose je pense que je serais pas libre à l’heure qu’il est. Mais t’as raison, Finn, faut lancer une revendication.
Il se lève, va attraper trois bières sur l’espèce d’établi qui sert de table à Slim, et se retourne vers les autres avec un sourire :
-Ecoute, y a qu’à lui couper un doigt et on l’envoie à la famille. C’est comme ça qu’on fait, dans les films de gangsters, pas vrai ? Ouais, exactement comme ça, se marre-t-il en regardant Slim trancher avec application dans un saucisson posé devant lui.
Il se rigole toujours de sa blague en se rasseyant avec les autres, mais pendant qu’il distribue ses bières, un hurlement sinistre retentit dans le hangar. Les trois compères se tournent du même mouvement, pour tomber sur Slim qui s’est levé et leur rapporte quelque chose… quelque chose de très sanglant…
-Merde, il m’a pris au mot, ce con-là, souffle Bob, effaré.Je disais ça pour déconner, moi. Sont trop efficaces, tes gars, Callahan.
Au gueulement, Rafa est rentré au pas de course dans le hangar. Une chance pour Gaïa Yaxley, parce que les trois autres restent les bras ballants, sans trop savoir quoi faire. Le second de Callahan chope un bout de tissu douteux, et s’en sert pour essayer d’arrêter le sang qui pisse joyeusement de la plaie. Pendant ce temps, Bob a enfin jeté un coup d’oeil à ce que Slim leur a tendu dans sa paume ouverte. Une phalange et demie, en gros. Il a taillé juste au-dessus d’un os, d’un coup net. Quel doigt, en revanche, Colton est incapable de le dire. D’une voix blanche, il répète :
-Je déconnais, moi, les gars…
Il hait les Yaxley avec une intensité peu commune, mais de là à les découper vivants en rondelles, il y a une nuance, non ?
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Lun 5 Avr - 23:46
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
La mention de la police magique inquiète Finn. « T’es sûr de toi ? Bon, dans ce cas, on balance la sauce, ouais, et vite, histoire de les tenir à distance. » On hésite toujours un peu plus à chercher à arrêter les types qui menacent de tuer l’otage. La blague de Bob le fait rire, parce que les clichés sur ce qu’ils sont, des gangsters, font toujours marrer Callahan tant ils sont proches et éloignés de la réalité à la fois, et il s’apprête à trinquer avec Hayes et Colton, ignorant complètement la fille Yaxley, lorsqu’un hurlement sinistre retentit. Interdit, il se retourne sans comprendre, observant d’un air hébété Gaïa Yaxley, toujours assise sur sa chaise, et le long filet de sang qui coule…d’où, d’ailleurs, de sa main ? Il faut que Slim revienne vers eux pour qu’il pige ce qui vient de se passer, et il bénit Rafa d’avoir eu la présence d’esprit de réagir si vite, lui laissant l’occasion de donner libre cours à sa colère. « Putain mais… » D’un pas, il avance vers le videur, lui balançant une gifle, puis une autre, en gueulant :« Mais qui m’a foutu un con pareil ? Ah je le savais, que t’étais bas du plafond, mais putain, à ce point ! Qu'est-ce qui t'as pris, espèce de tanche ? » L’ancien boucher proteste frustement en désignant lâchement Robert : : « …lui qu’a demandé, patron… » Mais les mandales s’enchainent sans aucune pitié, Callahan ne l’écoutant absolument pas : « Si c’est pas moi qui te file l’ordre tu bouges pas une oreille, vu ? Vu ? » Il recule d’un pas en continuant à fixer un Slim penaud d’un œil noir : « Jamais dit de prendre des initiatives, moi ! » Dans sa main, ce putain de doigt, cette putain de phalange que l’autre a jugé utile de découper, à la barbare. Affolé et agacé, Finn le repousse : « Ah, pose-moi ça, c’est dégueulasse…dégage, bouge de mon chemin ! » Slim, effrayé (parce que, chose étonnante, cette grosse brute craint lui aussi son patron, s’enfuit presque en courant, abandonnant le doigt coupé sur l’établi.
S’approchant de Rafa, il s’empare sans ménagement de la main de la jeune femme, toujours évanouie. « Bon, faudrait voir à la soigner parce qu’elle va nous claquer dans les pattes, là. On l’a perdue, déjà. » Ses connaissances médicales sont sommaires, datant de la guerre d’Espagne, mais Finn en sait assez pour avoir la présence d’esprit de vérifier le pouls de Gaia. Faible, mais présent. Pragmatique, il redresse la tête vers Bob et Derek : « Elle respire, c’est déjà ça…faut arrêter l’hémorragie. Je peux la cautériser, mais faut le faire vite, et faudra désinfecter, sinon ça va gangréner, un truc immonde, je vous raconte pas. Mais par contre c’est barbare. » Il désigne le briseur de sort d’un signe de tête : « T’as pas un sort, toi ? »
Puis, retournant vers ses compères, il a un rire caustique : « En tout cas, pour le sang pur, on repassera, il a pas l’air tellement différent du mien, tiens ! » C’est que la situation vient considérablement de se tendre avec la boulette de Slim, alors Callahan cherche à décompresser un peu. Leurs options sont de toute façon limitées, et ayant vu pire, il est d’avis de s’en tenir au plan : certes, c’est moche, mais ce sont les aléas de ce genre d’entreprise, il y a des dommages collatéraux. « Bon, faut être pragmatique, ça ne me plait pas plus que toi, mais au moins ça montrera qu’on est sérieux et qu’on n’hésitera pas à s’en débarrasser s’ils ne font pas ce qu’on veut. On leur envoie, tant pis. On fout ça dans un paquet de gros sel, avec la revendication, ça devrait tenir le voyage. Enfin une fois qu’on lui aura sauvé la peau, à la poulette. » Une morte, par contre, ça la foutrait mal : les Yaxley doivent déjà les détester, et si ça passe, ce sera in extremis, Finn commence à le voir. Mieux vaut ne pas aggraver le bordel. Si tant est que ce soit possible.
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Derek Hayes
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Jeu 8 Avr - 9:33
Il faut le dire, Derek n’a pas passé un mercredi très reposant. Entre le boulot, la surveillance et les heures passées à retourner les événements dans sa tête tout en craignant d’être arrêté à tout moment, on peut dire que le trentenaire n’a pas eu un moment de calme.
Il finit son tour de garde auprès de la jeune femme quand Robert arrive en le gratifiant d’une solide claque dans le dos. Derek a toujours un peu peur de se faire décoller un poumon, mais il commence à s’habituer aux manières de son compagnon, ce qui lui permet d’anticiper ce genre de démonstrations -et quand Derek bande ses muscles pour encaisser, il faut reconnaître que ça a une certaine efficacité. Il est assez inquiet d’apprendre que Nobby Leach est allé voir Robert, mais il se rassure en se disant que rien ou presque ne permet de le relier au crime.
-Elle a pas mangé quand j’étais là non plus. J’imagine que quand elle commencera à avoir vraiment faim, ça ira un peu mieux. Elle doit pas être d’humeur.
Il a un petit rire mauvais en disant ça. Elle doit pas avoir l’habitude d’avoir un quelconque problème avec la nourriture, la petite dame. Ça la fera réfléchir un peu.
Le briseur de sorts est d’assez bonne humeur malgré la situation. Il plaisante avec les autres et rit même à la blague du doigt -il n’avait pas anticipé le tournant que prendrait les choses. Il sursaute violemment lorsque Gaia hurle, il lui faut même un instant pour comprendre et réaliser ce qu’il s’est passé.
Le hurlement affreux et le spectacle du sang qui gicle sont assez pour faire perdre temporairement son calme à Derek.
-Mais bordel qu’est-ce qui lui prend à ton gars ?
Entre le hurlement et les engueulades de Finn, il espère que le sort de silence lancé sur le hangar va tenir le coup -ça a une tolérance limitée, ces choses-là. Il s’approche de Fin et Slim. Il laisse le mafieux remonter les bretelles de son subordonné, mais une partie de lui a bien envie d’en coller une aussi au boucher. Ou bien le transformer en service à thé, tiens, ça lui remettrait peut-être les idées en place.
-Mais vous êtes des malades…
Il s’approche de Gaia, tremblant encore du choc et de colère. Il doit réprimer une nausée violente en voyant l’état de sa main. Il a déjà vu et traité quelques blessures sévères -le métier de briseur de sorts n’est pas paisible- mais il faut bien avouer que celle-là est assez écœurante, surtout en sachant qu’il en est indirectement responsable. Il ne peut s’empêcher de se demander si les gens de Sainte-Mangouste sauraient faire repousser le doigt, mais bien-sûr, cela annihilerait tous leurs efforts.
Il tire sa baguette et retrousse ses manches. Bon, par quoi on commence ? Il vaut peut-être mieux s’assurer de traiter l’hémorragie avant de la réveiller. Ça réduira les chances qu’elle gueule, et quelque chose lui dit que c’est le plus urgent -mais il faut admettre que ses cours de premier secours magique remontent au début de sa carrière, et qu’une partie des subtilités théoriques s’est perdue avec les années.
Un sort pour cautériser proprement la plaie, puis Derek s’agenouille à côté de la jeune femme. Il retire le garrot salement improvisé de Rafa et s’en sert, à l’aide d’un mouchoir en tissu, pour improviser un genre de pansement visant à protéger la plaie. Le temps de faire cela, il oublie presque où il est -il installe délicatement le pansement, oubliant à qui appartient la main qu’il soigne, oubliant que le sang sur ses propres mains est le même que celui qui a agressé Joan.
Le charme se brise lorsqu’il se relève et reprend conscience de son environnement. Avec un petit regard presque soucieux vers Gaia, il demande, à deux doigts de craquer :
-On essaye de la réveiller maintenant ? Si elle nous claque entre les pattes on n’a rien gagné.
Gaïa Yaxley
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Ven 9 Avr - 0:09
Quand Le Dernier Mardi Du Mois Tombe Un Vendredi 13
ft. Robert Colton, Finn Callahan et Derek Hayes
Quand ses kidnappeurs la laissèrent enfin tranquille, Gaïa se sentit salie, souillée par quelque chose qu’elle ne pourrait jamais faire partir. Les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux mais elle refusa de les laisser couler : c’était ce qu’ils voulaient. Ils pouvaient penser d’elle qu’elle n’était qu’une petite bourgeoise fragile, elle leur montrerait qu’ils avaient eu tort de s’en prendre à leur famille. Elle s’appelait Yaxley, et une Yaxley ne pleurait pas et ne se laissait pas piétiner quand on essayait de la faire plier.
Finalement, les autres semblèrent presque oublier sa présence et, toujours attachée à cette chaise, Gaïa se laissa aller à se perdre dans son esprit, puisqu’elle ne pouvait faire que ça, de toute façon. Elle ferma les yeux et se courba légèrement. Elle aurait aimé pouvoir se rouler en boule, pouvoir sentir une protection même minime sur son ventre qui lui semblait soudain si vulnérable. Un être était en train de grandir en elle… Et malgré le fait que le mariage n’ait pas encore eu lieu, Gaïa refusait de considérer ce petit bout d’elle comme quelque chose de mauvais. Non, c’était merveilleux, au contraire. A l’annonce de son mariage avec Riyadh, la jeune femme s’était imaginé son avenir, comme nombre d’autres fois depuis. Elle voulait des enfants. Elle et Riyadh se plaisaient – était-ce de l’amour ? Peut-être cela pourrait le devenir, comme ce petit embryon pourrait devenir un jour un magnifique jeune homme. Oui, Gaïa voulait un garçon. Et une fille. Elle voulait plusieurs enfants, créer une grande et belle famille.
Elle devait sortir d’ici, entière, et, surtout, elle devait protéger son enfant.
Alors elle refusa de manger. Qui pouvait savoir ce qu’ils mettaient dans la nourriture ? Elle voulut aussi refuser de boire, mais elle ne parvint pas à résister trop longtemps – mais alors juste une gorgée, elle refusait plus. Gaïa ne voulait rien de ces hommes, elle ne voulait rien provenant de gens comme eux…
Un jour passa. Gaïa était fatiguée. Elle n’avait presque pas dormi – et comment aurait-elle pu, de toute façon ? Attachée ainsi, la peur au ventre, la jeune femme ne pouvait se résigner au repos. Alors elle était là, à demi-éveillée, préférant concentrer toutes ses pensées sur son ventre. L’avenir qu’elle s’imaginait était plus beau que les sales murs de ce hangar, plus intéressant que leur discussion. Elle n’écoutait même pas ce qu’ils disaient. Qu’ils aillent au diable, c’était tout ce qu’ils méritaient.
Et puis soudain, un mouvement attira son attention. Elle releva la tête, un peu étourdie par sa grève de la faim. Elle vit alors un des hommes présents dans le hangar s’approcher d’elle, puis la lame d’un couteau étincela. Gaïa n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit et seul un cri de douleur épouvantable sortit de sa bouche quand elle sentit le tranchant de l’arme s’enfoncer dans sa chaire et sectionner son doigt. Elle hurla. Encore, et encore, puis elle sentit un voile noir se poser sur ses yeux, et puis tout s’effaça.
Quand elle reprit connaissance, un des hommes se trouvait devant elle. Gaïa ne savait pas lequel c’était ; elle avait juste mal et son esprit refusait de se focaliser sur un point précis. Une douleur brûlante lui chauffait la main et l’avant-bras et elle sentit les larmes se mettre à couler en silence. Elle planta alors son regard dans celui de Derek.
- Je vous… déteste, murmura-t-elle péniblement.
Ils paieraient. Ils paieraient pour tout ça.
Difficilement, elle posa sa main blessée sur son ventre plat, le tâta un instant. Elle n’avait pas mal là. Tout allait bien.
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Dim 11 Avr - 22:45
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
Callahan avait averti son vieux complice que Slim était peut-être un peu bas de plafond, mais avant d’en avoir l’éclatante démonstration, Robert avait cru que l’Irlandais forçait le trait. Force est de reconnaître qu’il était au contraire dans la stricte description du phénomène, sans la moindre exagération. La bêtise portée à ce point a quelque chose d’un peu vertigineux pour un esprit normal. Dans un coin de sa tête, Colton note de demander à Finn où il a dégoté pareil champion, à l’occasion ; sa curiosité est piquée, à la fois par la profonde sottise de l’homme et par sa soumission à son patron. Vu son gabarit, il n’aurait aucune difficulté à se défaire de Callahan, mais il reste là à encaisser les torgnoles, sans plus de réaction qu’un gamin terrifié. Ses tentatives d’explications se heurtent à la colère de l’Irlandais, et il finit par renoncer à se défendre. On entend encore résonner quelques beignes dans le hangar, et puis le calme revient, un calme relatif puisque tout le monde s’affaire désormais autour de Gaïa Yaxley.
Bob n’est pas un délicat, mais la vue de la main fine ruisselant de sang le dégoûte. Je voulais faire ça proprement, moi. Leur faire peur, mais c’est tout. Leur montrer qu’on n’est pas des barbares, nous. C’est réussi, tiens. Il interroge d’un regard inquiet Callahan qui a pris le pouls de leur otage ; c’est un soulagement quand son complice annonce qu’elle respire, un soulagement qui a quand même quelque chose de paradoxal mais que Robert renonce à analyser. Est-ce que sa sœur a eu la même inquiétude pour Joan ? Est-ce qu’elle-même l’aurait eue ? Laissant Derek jouer à l’infirmière de guerre, Colton fait signe à Finn de le suivre, quelques pas à l’écart.
-Moi, ça me va. Y a qu’à faire une petite lettre, juste quelques mots pour dire ce qu’on veut, et comme tu dis, on envoie le tout. Par contre…
Il baisse la voix, comme s’il avait honte de ce mouvement de compassion.
-Tu crois pas qu’on devrait l’installer autrement ? Tu sais… qu’elle puisse s’allonger, par exemple. On est pas des monstres, si ?
La flaque de sang sur le sol immonde semble dire le contraire, mais Robert ne s’estime pas responsable du déraillage de Slim. Quel abruti faut-il être pour prendre au pied de la lettre une plaisanterie, un peu sauvage certes, mais que sa sauvagerie même rendait totalement irréelle ? L’homme de main de Callahan, ayant eu son quota de taloches, est retourné monter la garde devant la porte. D’un mouvement de menton, Colton le désigne à Finn :
-Il sait écrire, ton gus ? Il pourrait s’occuper de la lettre de revendication, non ? Sous la dictée, bien entendu. Moi, c’est pas une bonne idée, je parie n’importe quoi que Leach viendra me demander un échantillon de mon écriture dès qu’il aura la lettre.
Bob sort de sa poche son paquet de cigarettes, dans lequel il pioche avant de le faire passer à Finn et à Rafa qui les a rejoints. C’est d’ailleurs vers le second de Callahan qu’il se tourne ensuite :
-Tu pourrais t’occuper de l’expédition du colis ?
La voix de Derek interrompt leur conciliabule. Il a terminé les soins et demande s’il faut essayer de réveiller Yaxley. Fataliste, Bob répond :
-Ouais, vas-y, qu’on voie dans quel état elle est. Après tout, elle gueulera peut-être moins fort maintenant.
Et, de fait, elle fait beaucoup moins de bruit qu’avant. Au moins un élément positif à porter au crédit de Slim. Bob sait qu’elle va retrouver toute sa hargne en l’entendant lui parler, mais il s’approche tout de même d’elle :
-Bon, Miss Yaxley, c’est pas tout ça, mais il faudrait manger quelque chose. Juste un peu. Tu seras bien emmerdée si tu calanches, et nous aussi, par la même occasion. Et personne veut que ça se termine comme ça, pas vrai ?
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Dim 18 Avr - 21:34
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
LLe ton de la voix de Derek ne plait pas à Finn, c’est le moins qu’on puisse dire. « Oh, comment ça “vous”, j’y suis pour rien, moi, je lui ai pas dit de faire ça ! »Est-ce qu’il se débine, ce putain de Hayes ? Ce serait le pompon. Manquerait plus qu’il les juge eux, ou qu’il se débine, ou pire qu’il décide qu’il a une conscience et qu’il va les dénoncer. Qu’est-ce que c’est que ces gens si sensibles, bordel ? Oui, c’est moche pour la fille Yaxley et Slim est un con qui l’emmerde, mais maintenant que c’est fait, autant en profiter pour montrer qu’ils sont sérieux. Ce sont les risques du métier, et il faut faire avec ce qu’on a. C’est un truc que Finn a compris depuis longtemps : aucun plan ne se déroule jamais comme prévu, alors il faut improviser, comme quand on oublie sa réplique sur scène. Show must go on, en somme, et seulement si ça foire trop, on laisse tomber l’affaire. Mais pour le moment, ça va – il note juste mentalement de garder un œil sur Hayes et de parler à l’occasion de ses doutes à Colton.
N’empêche que c’est moche et que même lui, qui est assez insensible à la violence, s’en rend compte. Après tout, elle n’est pas celle qui a cogné Joan, et puis Joan, il ne la connait pas, et ça l’emmerderait sacrément d’aller en taule et de passer pour un monstre à cause d’une sang pure qu’il ne connait pas et parce qu’il a rendu service. Et puis même : si Callahan ne répugne jamais à la violence, c’est uniquement comme punition ou par pure nécessité. La violence gratuite fait désordre, et là, un vieux fond de conscience lui dit que c’est trop, au-delà du fait que ça pourrait leur causer des emmerdes s’ils perdent la maitrise du truc. Voir Bob, qui l’a pris, à part, en faire d’abord la proposition, le rassure donc sans qu’il ose se l’avouer : « Ouais, on doit pouvoir trouver ça. On a ça, ici ? » Réplique le mafieux en interrogeant son second du regard. D’un signe, celui-ci fait à Sean de dégoter de quoi allonger la fille. Ils n’ont pas encore totalement perdu le contrôle de la situation, ça va aller. C’est un malheureux dérapage, mais pour le moment, le plan roule toujours. Finn hoche donc la tête à la suggestion de Bob. Oui, ça montrera qu’ils sont sérieux, oui, mieux vaut prendre des précautions. Prudemment, il lance : « Je sais pas, peut-être bien. Il a toujours eu du mou de chat à la place du cerveau, mais il a bien du aller à l’école. » Il allume la cigarette que Colton lui tend, tire une bouffée de tabac, approuve d’un signe de tête pour Rafa. « Avec du gros sel, comme je disais, et puis une bonne boite bien étanche, ça devrait aller. Tu peux le faire par hibou, ce sera pas trop gros ? » Puis pour Bob : « T’as l’adresse des Yaxley ? »
La question de Derek met fin au conciliabule. Pour le moment, il faut s’occuper de la fille. Elle souffre, Callahan le voit bien, mais elle parait capable de parler et d’écouter, alors il lance à la suite de Bob, l’examinant d’un air un peu moins dur et sans la menacer, pour une fois : « Si tu manges, on te détachera un moment pour que tu puisses t’allonger. On t’a même trouvé un matelas, regarde, tu vois qu’on ment pas. » Il désigne le matelas, miteux, certes, mais qui a le mérite d’exister, que Sean a trouvé, tapant amicalement sur l’épaule de Colton. « Je te laisse t’occuper de la lettre ? On va rester avec elle, pour le moment, je suppose. » Conclut-il en jetant un coup d'oeil à Derek.
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Gaïa Yaxley
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Mar 18 Mai - 14:36
Quand Le Dernier Mardi Du Mois Tombe Un Vendredi 13
ft. Robert Colton, Finn Callahan et Derek Hayes
Gaïa en voulait à Octavia, à cet instant précis. Elle lui en voulait d’avoir été aussi bête, aussi peu prudente ; elle aurait dû réfléchir davantage aux conséquences d’un tel acte, elle aurait dû penser à sa famille. Gaïa aimait sa sœur de tout son cœur, mais c’était à cause d’elle qu’elle se retrouvait maintenant dans cette situation. C’était de la faute de sa sœur si son bébé était en danger, désormais.
Comme toutes les jeunes filles au Sang-Pur, Gaïa avait grandi dans l’idée qu’elle devrait faire perdurer son sang, sa lignée. Les Yaxley survivraient toujours à travers elle et les enfants qu’elle mettrait au monde, et c’était son devoir que de perpétuer la pureté que ses ancêtres lui avaient transmise. Alors Gaïa avait toujours attendu le jour où elle aurait un mari et des enfants. Aujourd’hui, elle avait Riyadh qui, bientôt, l’épouserait, lui donnant un nouveau nom, un nouveau statut, un nouveau domaine sur lequel régner. Riyad… Si gentil, si beau et attentionné. Ils formeraient un couple parfait, un couple totalement parfait, et leur enfant – cet enfant – en serait la consécration.
Perdue dans ses divagations que la douleur alimentait, Gaïa tenait ses bras serrés sur son ventre, tentant faiblement de protéger ce qui, à l’instant, était le plus cher pour elle. Elle ne pouvait pas perdre ce bébé, elle ne voulait pas le perdre. Dans quelques temps, elle serait mère ; il était impensable que ces chiens au sang de bourbe viennent remettre tout cela en cause.
- Non, murmura-t-elle alors, toujours perdue quelque part entre la douleur et la réalité. Je n’avalerai rien venant de vous… Vous allez le tuer en m’empoisonnant…
Mais ils insistèrent. Reprenant peu à peu pieds dans ce hangar sombre, Gaïa tourna la tête, constatant un matelas crasseux dans un coin. Ils voulaient la mettre là-dessus ? Ils voulaient la coucher là, comme une vulgaire chienne ? Un instant, elle tourna la tête, prête à leur cracher son venin à la figure, mais un violent vertige la prit et elle s’écroula sur elle-même. Elle sentait le creux que la faim creusait dans son ventre, et Gaïa aurait tout donné pour y résister, en d’autres circonstances.
Mais elle n’était plus seule. Et son ego ne pouvait la pousser à mettre son enfant en danger, elle ne pouvait pas le permettre. Et malgré tout, baisser les bras, c’était se placer encore davantage à la merci de ces hommes… Que devait-elle faire ? Céder pour son enfant ? Lutter pour lui ?
Les larmes revinrent à la charge, tant à cause de la douleur que de toute cette situation. Gaïa voulait rentrer chez elle. Elle voulait que tout cela cesse. Alors, au bout d’un moment, elle accepta, les larmes dévalant ses joues. Elle mangea ce qu’ils lui donnèrent, les jambes resserrées contre son ventre. Cependant, quand ils voulurent la lever pour l’amener jusqu’au matelas, une vague de panique. Non, NON !
- Lâchez-moi ! Si vous vous approchez encore de lui, je vous jure que… !
Mais Gaïa ne termina pas sa phrase : sa poussée d’adrénaline retomba aussitôt et elle trébucha, s’écroulant sur ce matelas sale qui empestait la mort. Elle tenta bien de se relever, mais elle tremblait de tout son corps.
- J’ai besoin de soins, pleura-t-elle alors, l’inquiétude lui tenaillait la gorge, plaçant son cœur et sa tête dans un étau délirant. Je ne peux pas rester comme ça… Je ne peux pas le perdre… Par Merlin, pitié, pas ça…
Ça ne pouvait pas se terminer comme ça. Pas déjà, pas ici, pas maintenant.
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Dim 23 Mai - 17:00
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Derek, Finn, Gaïa & Robert
Tout est parti trop loin, trop vite : c’est que c’est une chose de faire peur à une fille pour se venger de sa sœur, une autre de la torturer, même si elle est de bonne famille et qu’il ne devrait pas avoir de pitié. Ce n’est pas un homme de main à qui on donne une leçon, et ça emmerde Finn, quand même. Alors il garde un œil sur elle pendant qu’elle délire, à cause de la douleur. « Personne ne va faire de mal à personne. On a pas intérêt à ce que tu crèves, on te l’a dit. » Tente-t-il de répliquer alors que Hayes l’examine, avant de faire signe à ses hommes : « On a quoi, à manger ? » Du porridge, lance Sean, qui en apporte un bol. Elle parait plus en confiance avec Derek qu’avec lui – ce qui n’est pas étonnant vu la gifle monumentale qu’il lui a collé au début, annonçant la couleur – alors Callahan laisse faire, observant la plaie, essayant de prédire et de prévoir tout ce qui pourrait mal tourné. Quant ils ont enfin fini de la nourrir, Bob et Rafa ont terminé avec la lettre, et son second est déjà parti.
Finn s’approche alors, décidé à mettre à exécution son projet de l’allonger : il ne pense pas que Gaia soit en état de fuir de toute façon. Ils ne devraient même pas avoir à la coucher de force. « On va la porter, ce sera plus simple. » Lance-t-il à Derek, en détachant les liens de la jeune femme. Mais évidemment, dès qu’ils essayent de la pousser sur le matelas, la voilà qui s’agite de nouveau : « Eh, eh, laisse-toi faire, c’est à te tortiller comme ça qu’on va finir par te faire du mal ! » Grogne Finn. Cependant, elle se calme vite et se contente de gémir. Sourcils froncés, Callahan murmure : « Il lui faut quelque chose pour la douleur, ou l’endormir, elle tiendra pas le choc sinon. Je vais voir si je trouve de la morphine. T’as pas un sort, pour la douleur ? » Il a déjà du demander ça, qui sait. Il reste un moment méditatif, après, à la surveiller. Son discours est bizarre, et il voudrait bien comprendre. « Lui ? … » Murmure-t-il enfin, incrédule, comprenant enfin. D’un bond, le voilà debout, alors qu’elle continue à pleurer. « Putain. Reste avec elle. Faudrait voir si on peut la calmer, ou la faire dormir. Je reviens. »
Bob est dehors, semblant guetter le retour de Rafa, qui est bien parti depuis une heure, maintenant. Callahan sort en trombe le rejoindre, lâchant la bombe dans le même mouvement. « Elle attend un gamin, la fille. Tu savais ça ? » Il ne peut pas le croire. Colton n’aurait pas fait ça, s’il avait su, il en est sûr. Le regard que le mafieux lui lance est donc complètement désemparé. « Hayes va pas tarder à s’en rendre compte non plus. Je commence à me demander aussi si on a pas fait une connerie. » Maintenant que la lettre est partie, cependant, ils n’ont plus trop le choix que d’aller de l’avant, Finn le sait. « On peut attendre demain. Ils auront eu la lettre et on verra leur réaction et celle de la police. Mais s’il se passe quoi que ce soit d’autres pour elle, ou pour le gamin, on est foutrement mal. On a un plan pour la relâcher, en fonction de ce qu’ils disent ? » Sait-on jamais, juste pour couvrir leurs arrières. Conscient que son attitude est bizarre et que Bob le regarde avec un drôle d’air, Finn finit par lâcher l’autre bombe, mal à l’aise, un peu honteux, comme s’il flanchait aussi : « Eve… elle est enceinte, elle aussi. Alors, tu vois… » C’est drôle, qu’il se retrouve à balancer ça comme ça à Robert, vu comment s’est passée la seule fois où ils se sont vu tous les trois. C’est étrange, aussi, ça lui colle le vertige de verbaliser les choses. Eve est enceinte. C'est réel Maintenant il ne peut plus y échapper. Et cette histoire d’enlèvement, ça rend les choses encore plus réelles et culpabilisantes. Gaia Yaxley le met mal à l’aise, parce qu’il ne peut s’empêcher d’imaginer Eve à sa place, maintenant. La pensée le terrifie et le fait culpabiliser, sans qu’il ne sache l’expliquer. C’est mal, lui hurle son cerveau, juste mal, et l’acteur n’arrive pas à se débarrasser de cette pensée là.
(C) CANTARELLA.
Robert Colton
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13 Mer 26 Mai - 10:45
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13Finn, Derek, Gaïa et Robert
-Qu’est-ce que tu me racontes ?
Robert se retourne brusquement vers Finn, estomaqué. Un gamin ? Tu parles d’une tuile… Enlever une fille pour mettre un coup de pression sur les institutions et sur sa famille, c’était, en quelque sorte, péché véniel. Mais kidnapper une femme enceinte et lui couper un doigt, ça risque de corser salement l’addition. Colton n’est pas un monstre, pas encore. Il a des scrupules à poursuivre l’opération, désormais. Il en aurait aussi à tout arrêter, du reste ; il s’est engagé auprès de Callahan, lui a promis toute la rançon, il aurait l’air de reprendre sa parole. Devenu très pâle, il murmure :
-Non, je savais pas… Comment t’as su, toi ?
Les lèvres pincées, Robert réfléchit à toute allure. Que faut-il faire de Gaïa Yaxley ? Lui d’ordinaire si volubile ne trouve rien à dire. De tout côté qu’on prenne le problème, c’est la merde. Il allume une cigarette et demande, incertain :
-La relâcher ? Tu crois ?
Après tout, si c’est Callahan qui propose… à vrai dire, ça lui enlèverait une sacrée épine du pied. En échafaudant le plan de l’enlèvement de la fille Yaxley, il ne s’attendait pas à toutes ces complications. Il a un pâle sourire quand son complice annonce qu’Eve aussi est enceinte, essaie de féliciter le futur père, mais le cœur n’y est pas. Ils finissent par convenir qu’il est urgent d’attendre ; Rafa revient en annonçant que le hibou est parti, la famille devrait recevoir le paquet dans les prochaines heures, ils verront bien si une réaction suit.
Question réaction, ils ne sont pas déçus. La livraison de la Gazette du Sorcier, le lendemain matin, comporte en première page un communiqué de Nobby Leach. Il explique que le chef de la police est sur le point de boucler l’enquête, que les ravisseurs sont identifiés, et que leur arrestation est imminente. Putain de Leach ! Colton pensait pourtant l’avoir convaincu. Faut croire que ça sait drôlement bien jouer la comédie, un flic. Robert manque de s’étouffer avec ses toasts en lisant l’article, et il se précipite au hangar en annonçant sans préambule : -Alors là, les mecs, c’est la merde. La vraie grosse merde. Lisez-moi ça.
Il tend le journal aux autres, et va jeter un coup d'œil à la prisonnière. Pas flambarde, mais vivante, c’est l’essentiel. Dans un coin, la malle qui a servi à l’enlèvement attire son regard. Il rejoint ses comparses, qui ont terminé leur lecture, et déclare :
-Messieurs, je crois qu’il faut prendre une décision, pas plus tard que tout de suite, manière de sauver les meubles, à savoir nos tronches. Personnellement, je penche pour la solution suivante : on refout le colis dans son emballage, on balance le tout dans un coin désert où des sorciers la trouveront, et ni vu ni connu. Pré-au-Lard, ça me semble pas mal. L’un de vous peut transplaner avec cette malle ?
ajoute-t-il à l’adresse de Derek et de Rafa.
Le second de Callahan répond aussitôt qu’il ne faut pas compter sur lui pour le transplanage, et tous les regards se tournent vers Hayes.
-Remarque,poursuit Robert, réfléchissant à haute voix,on peut peut-être juste lancer un sort pour envoyer la malle là-bas. Ce serait moins risqué. Tu saurais faire ça, Derek ? Enfin, s’il y a d’autres suggestions, je vous écoute, hein. Je voudrais pas vous forcer la main. Mais quelque chose lui dit que tout le monde sera soulagé de se débarrasser de l’encombrante fille Yaxley.
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#Sujet: Re: Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13
Quand le dernier mardi du mois tombe un vendredi 13