▌ Messages : 236 Humeur : En couple avec : Rose Ashford-Selwyn
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#Sujet: Quand on est le petit dernier + Darius Dim 17 Oct - 20:52
Quand on est le petit dernier
Darius & Tibérius
Ce n’est pas un exercice auquel Tibérius est habitué qu’il s’apprête à mener en rentrant au Manoir Yaxley. Il est peu familier des compliments et des déclarations d’amour, encore moins envers sa famille, ni d’ailleurs dans les relations amoureuses, quoique s’il se laisse aller il est encore capable d’être séducteur et de montrer un caractère aimable qui a de quoi surprendre lorsqu’on connait le personnage. Rose le sait, mais avec elle, c’est différent, évidemment. Il n’a pas vraiment à maintenir le rôle de chef de famille avec elle, contrairement à ses cadets, qui sont théoriquement placés sous son autorité. Théoriquement parce que parfois, souvent, même, il est agacé, de leur caractère rebelle et un peu enfant gâté, et du fait qu’ils ne lui obéissent pas vraiment, contrairement à leur père, aussi immédiatement qu’il le voudrait. Sans voir cependant qu’il détesterait sincèrement inspirer la même peur qu’Augustus, qu’il ressentait lui aussi. Paradoxalement, c’est peut-être là, finalement, une relation très classique entre frères et sœurs, ou l’ainé est celui avec qui on se chamaille et qui est forcément agacé par les pitreries des cadets et autres petits dernier. C’est aussi celle d’une fratrie de leur temps et de leur classe, où parler et exprimer des émotions, surtout pour un homme, surtout dans la position de Tibérius, n’est pas bien vu, ce qui n’est pas non plus aidé par son caractère. Ce sont ses frères et sœurs, pour lui, il est évident qu’il les aime, même pour les plus rebelles d’entre eux et ceux avec qui il a le moins d’affinités du fait de la différence d’âge : pourquoi passer sa vie à gâtiser et à le répéter, alors ?
Sa position s’est cependant un peu infléchie avec l’enlèvement de Gaia. Depuis les choses sont revenues plus ou moins à la normale, si tant est que ce mariage qu’ils doivent organiser en catastrophe et l’attention et la compagnie que son état nécessite puisse être nommés « situation normale, mais au moins le juge a pris conscience qu’il faut parfois dire les choses. Et même si ce n’est pas facile pour lui ou qu’il repousse un peu. Il a des tas de choses à rattraper, entre l’Hydre et le Ministère, ou les publications en retard pour les revues et journaux pro-sang-purs dans lesquels il publie. Et puis il y a Rose, chez qui il s’échappe dès qu’il le peut, heureux d’oublier avec elle cette pression constante qu’il a comme juge et chef de famille, et de pouvoir se contenter d’être amoureux et en paix. A vrai dire il ne parvient plus du tout à se passer de sa compagnie, au point qu’il lui tarde de rendre les choses officielles comme ils l’ont décidé. Ce sera sans doute le début d’autres ennuis, mais au moins pourra-t-il l’avoir en permanence à ses côtés.
En attendant, voilà la parfaite occasion qu’il attendait, car en poussant la porte du manoir devant laquelle il vient de transplaner, Tibérius tombe directement sur l’interlocuteur qu’il voulait. Le petit Darius. Certainement pas le frère dont il est le plus proche : dans le genre tête en l’air, Thaddeus reste son préféré, mais ils forment la bande à part de littéraires et de Serdaigles de la famille. Et puis le côté rond et souple de son cadet l’agace à peu près autant que son insolence et sa passion pour le Quidditch – une perte de temps, et un jeu de brutes sans cervelles, pour Tibérius, peut-être parce qu’il n’y a jamais été très bon. En attendant, le fait est qu’il a été étonnamment surpris en bien de l’avocat de la famille pendant l’enlèvement de Gaia. Pour ses vingt-quatre ans et son éclatant côté provocateur (qu’ils partagent, s’il est honnête : Tibérius l’est peut-être encore plus à sa manière tant sa franchise est brutale, mais simplement, il n’apprécie guère d’être traité à la sauce qu’il réserve aux autres), son cadet a démontré qu’on pouvait compter sur lui, s’enquérant tour à tour de leur mère ou de Marciana, restant solidement à leurs côtés, toute insouciance et toute indolence semblant avoir disparue de son caractère. Une bonne chose, selon son ainé, mais cela ne veut pas dire pour autant que la confession est facile ni qu’il sait comment l’aborder : malgré sa bonne volonté, ça n’est toujours pas son fort. « ‘soir Darius ? Les autres sont là ? Comment vont mère et Gaia ? » Commence-t-il donc d’un ton neutre en confiant son porte document à l’elfe de maison, avant de se débarrasser de son chapeau et de sa cape d'été à une patère. Puis finalement, il se décide : « On peut parler ? j’aimerais te dire un mot. »