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#Sujet: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 11:19
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pas- Votre baguette s’il-vous-plaît, lui demande un préposé peut enthousiasme dans l’Atrium du Ministère de la Magie. Voilà votre badge, niveau 2 département de la Justice Magique, prenez l’ascenseur sur votre droite. Suivant.
Eve reprend sa baguette et enfile son badge en regardant autour d’elle. Elle fend la foule, assez dense à cette heure de la journée pour rejoindre l’ascenseur, mais elle arrive trop tard et celui-ci se referme sans l’attendre. Il ne lui reste plus qu’à patienter. Autour d’elle, c’est l'effervescence, ce qui la surprend toujours les rares fois où elle met les pieds au Ministère. Il faut dire que ce n’est pas l’endroit rêvé pour elle et elle préfère généralement éviter l’endroit.
Enfin l’ascenseur revient et la jeune femme imagine que Nobby devait vraiment être occupé pour lui proposer de la voir dans son bureau plutôt qu’à l’extérieur. Arrivée au deuxième étage, les portes s’ouvrent et Eve s’engouffrent dans le dédale de couloir à la recherche du bureau du directeur. On lui indique gentiment la direction en partant d’un pas précipité. Le département semble en effervescence, mais Eve se demande si ce n’est pas son fonctionnement habituel.
Une fois arrivée devant le bureau du directeur de la Police Magique, sa secrétaire l’accueille d’un air embarrassé.
- Oh mademoiselle, je pense qu’il a oublié votre rendez-vous. Non, non, je l’avais bien noté à l’agenda, mais on vient de convoquer une réunion d’urgence, je ne sais pas quand il va revenir. Bien sûr, vous pouvez l’attendre. Tenez, la salle d’attente est là. Je crois que vous asseoir vous fera du bien, vous êtes toute pâlotte. Vous voulez boire quelque chose ?
Après avoir accepté un café pour remplir son estomac vide, Eve s’enfonce dans un fauteuil de la salle d’attente de Leach. Elle a l’impression que son voyage jusqu’au Ministère l’a vidée de toute son énergie. La fatigue la gagne et elle somnolerait presque quand arrive la brave secrétaire avec son breuvage. Elle l’accepte avec force de remerciement avant d’en boire une gorgée. La caféine lui donne un petit coup de peps, mais lui tire un soupir. La journaliste ne saurait pas dire si c’est psychologique ou non, mais depuis l’annonce de sa grossesse, elle se sent constamment fatiguée, nerveuse. Son estomac ne semble plus vouloir retenir la moindre nourriture et ne pouvant rien dire de son état, elle se demande comment elle va bien pouvoir tenir le coup.
En désespoir de cause, la jeune femme a fini par faire la seule chose qui lui semblait raisonnable, prendre conseil auprès d’un proche. On pourrait penser que sa première réaction aurait été d’aller voir son oncle, or c’est la dernière chose que la jeune femme veut. Si par malheur celui-ci apprenait qu’elle était enceinte, Finn ne manquerait pas de finir dans le fond de la Tamise accompagné d’un bloc de béton comme il les aime tant. Par prudence, elle a préféré se tourner vers la seconde figure paternelle qu’elle possède, c’est-à-dire Nobby. Assez proches de lui depuis son arrivée dans la résistance, ils partagent finalement une solide amitié même s’ils ne se voient pas fréquemment.
Après une heure d’attente, où elle s’est assoupie plusieurs fois, Eve finit par se dire que c’est peine perdue pour aujourd’hui. Se levant péniblement du fauteuil où elle était installée, elle repasse par la secrétaire qui la regarde d’un air désolé.
- Dites au Directeur que je passerai le voir un autre jour.
Elle s’apprête à laisser un mot quand déboule en trombe une jeune femme dont il lui semble reconnaître la silhouette. Elle se retourne et c’est Xena qui lui fait face. Eve blanchit, mais elle est au ministère et mieux vaut rester le plus neutre possible.
- J’allai partir, indique-t-elle. J’imagine que tu venais voir Leach aussi. Il est en réunion depuis un moment.
Evidemment, elle est bien loin de se douter que Xena fait office de bras droit du directeur. 2981 12289 0
Xena Hart
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 13:34
Le Soutient Est Là Où On Ne l'Attend Pas
ft. Eve Talbot
La journée avait commencé tranquillement, pourtant. Xena était arrivée tôt, s’était installée à son bureau dans l’open-space pour faire sa paperasse – il fallait bien s’y coller de temps en temps, hein – et avait rassemblé les informations obtenues durant la semaine. Pas de terrain aujourd’hui, à son grand désespoir. Parfois, c’était aussi ça la vie de flic : rester derrière son bureau à attendre que le temps passe. Habituellement, Xena s’en contentait plutôt bien. Aujourd’hui, pourtant, elle tournait en rond comme un lion en cage. Elle avait besoin d’action. Ou, plus précisément, elle avait besoin de passer ses nerfs sur quelque chose.
Depuis quelques temps, tous les collègues de la jeune femme s’accordaient pour dire qu’elle n’était vraiment pas à prendre avec des pincettes. Xena s’était refermée sur elle-même, comme un hérisson se roulant en boule pour se protéger de ses piquants. Elle parlait peu, sèchement, ne descendait plus manger avec ses coéquipiers – ce qu’elle faisait déjà rarement en temps normal – et ne daignait s’adoucir qu’en présence de Nobby, et encore : elle faisait le strict minimum d’effort. Il fallait dire qu’elle dormait mal, et peu, et que son esprit croulait sous une quantité phénoménale d’émotions, de pensées et, surtout, de questions. Elle n’en pouvait plus.
Et puis, soudain, le silence de l’open-space fut brisé, de même que sa tranquillité et, en quelques secondes, tout le monde était sur le qui-vive : Tibérius Yaxley venait de traverser l’étage pour trouver Nobbye ; sa sœur avait disparu. Xena soupira. Par Merlin, cette affaire n’en finirait jamais. Il n’était pas bien compliqué de faire le lien entre cette supposée disparition et le séjour à l’hôpital de la petite Greene-Colton. Xena avait été de ceux qui avait surveillé la gamine : elle avait eu de la peine pour elle, mais elle devait toute sa loyauté à Tibérius. Néanmoins, dans l’immédiat, elle ne pouvait rien faire ; elle laissait aux bons soins de Nobby cette affaire plus qu’épineuse.
Ce dernier s’enferma dans la salle de réunion avec les autres et, pendant une bonne heure, au moins, le calme revint, tendu, certes, mais tout de même. Xena attendait les ordres, qui ne tardèrent pas à tomber : au bout d’un moment, Nobby refit surface, juste le temps de lui demander si elle pouvait prévenir sa secrétaire : il ne prendrait aucun rendez-vous aujourd’hui. Ah, et aussi, mettre tout le monde au courant : aucune fuite, bouche-cousue, ça sent mauvais cette affaire. Xena fit aussitôt passer le mot puis se dirigea vers la salle d’attente de Nobby. Elle y entra en trombe, prête à larguer la bombe à Lucy, la secrétaire.
Elle tomba alors nez à nez avec des cheveux d’une rousseur flamboyante, et ce visage, et, bordel, ces souvenirs… Xena se braqua immédiatement. Que faisait-elle là ? Un instant, elle la regarda en silence, sans lui répondre. Elle était pâle, et elle avait l’air mal en point mais, contrairement à la dernière fois, elle semblait plus dégourdie. Etrangement, cela soulageait Xena.
- Lucy, Nobby te demande d’annuler tous ses rendez-vous, lança-t-elle à l’adresse de la secrétaire. Et motus et bouche cousue sur ce qui se passe, aucune fuite, c’est compris ? On a pas besoin d’avoir la presse dans les pattes. Rowle débarquera assez vite comme ça, ajouta-t-elle en soupirant.
Elle se tourna ensuite vers Eve.
- Où tu vas comme ça ? l’interrompit-elle, alors que cette dernière se dirigeait déjà vers la sortie. Suis-moi.
Sans lui laisser le temps de tergiverser, Xena amena la rouquine à son bureau. Il était petit, et certainement moins clinquant que celui de Leach, mais il ferait l’affaire. Elle s’installa alors à sa place habituelle, tandis qu’Eve prenait place de l’autre côté du bureau.
- Le directeur n’est pas disponible, mais, étant donné que tu es là, c’est moi qui vais m’occuper de toi. De toute façon, tous les autres sont en réunion. Alors, pourquoi tu es venue ?
Eve lui faisait peine à faire. Etait-elle malade ? Elle semblait presque au bord de l’évanouissement. Xena ne savait pas quoi penser de tout ça, mais quelque chose n’allait pas, et ça la révoltait toujours autant. Le contre-coup avait-il était si dur qu’elle ne parvenait toujours pas à s’en remettre ? Certes, Xena non plus n’avait toujours pas encaissé l’affront, en témoignait le retour de son caractère revêche, mais elle se voilait bien mieux la face qu’Eve, en tout cas, en faisant semblant que tout était mieux ainsi et qu’il était préférable qu’elle retrouve sa colère plutôt qu’elle ne se laisse aller au sentimentalisme.
Pourtant, si elle s’était vraiment remise, elle n’aurait jamais invité Eve dans son bureau. Elle n’aurait jamais eu pitié de la jeune femme. Elle aurait tout simplement effacé tout ça, et n’aurait plus jamais voulu entendre parler ni de l’un ni de l’autre.
Et pourtant : la voilà qui offrait presque un café et des biscuits à cette âme en peine. A en tirer les larmes, vraiment.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 16:32
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasEve est fatiguée, la preuve, c’est que dans une salle d’attente, au milieu d’un département particulièrement bruyant, elle a réussi à s’endormir plusieurs fois. Quelque chose qui n’est jamais arrivé à la jeune femme autrefois capable de rester éveillé quarante-huit heures sans discontinuer. Ces derniers jours, peu importe à quel point elle dort, elle se sent somnolente si bien que ses yeux se ferment à la moindre occasion sans qu’elle arrive à faire quoique ce soit pour contrer cet état. Un des inconvénients de la grossesse lui a dit le médecin qui l’a examiné. On lui a demandé si elle travaillait, elle a répondu que c’était le cas. En jetant un œil à son doigt où ne trônait aucune alliance, l’homme a suggéré qu’elle arrête de travailler arguant que son fiancé allait probablement s’occuper d’elle à présent. Un commentaire correspond aux réalités de son époque mais qui ne l’arrange guère. C’est que Eve ne vit pas dans la même réalité que la plupart des gens et ce qui s'applique pour eux est impossible pour elle.
Pour le moment, le principal, c’est que personne ne l’apprenne. La jeune femme tente donc de donner l’illusion que tout va bien, qu’elle sort simplement d’une grosse grippe, mais c’est un cinéma qui ne pourra pas durer longtemps. Elle qui n’est plus croyante depuis un moment se retrouve à prier que la chose ne se voit pas trop vite. C’est qu’en réalité, elle est bien incapable de savoir quoi faire. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a tout intérêt à ce que la résistance, le MI5 ou même les gens de la radio n’en sachent rien. Eve sait que l’on met souvent les femmes enceintes sur des voies de garage et c’est tout ce qu’elle ne veut pas. L’absence de père est également problématique dans une société aussi profondément patriarcale, or Eve peut difficilement parler de Finn.
La jeune femme est donc déçue quand elle comprend qu’elle ne vera pas Nobby aujourd’hui. La journaliste aurait vraiment eu besoin d’une main secourable, un avis extérieur sur sa situation ou juste de vider son sac. L’arrivée de Xena lui donne une occasion de partir et elle se dirige vers la sortie comme si elle portait le poids du monde sur ses épaules quand la policière l’interrompt. Eve songe à protester, mais Xena ne semble pas être d’humeur à être contrariée - elle soupçonne qu’elle n’est jamais d’humeur pour ça - et finit par la suivre. Autant en finir.
Durant le cours chemin qui mène au bureau de Xena, la curiosité d’Eve s’active alors qu’elle entend parler de Rowle. C’est forcément de son collègue Gabriel dont on parle et la jeune femme constate qu’il n’est pas très apprécié des services de police. Rien d’étonnant quand on connaît son obstination presque légendaire. C’est ce qui en fait un bon journaliste d’investigation. Si elle est curieuse de savoir ce qui se passe, elle sait que ce n’est pas le sujet, elle s’installe donc devant Xena en silence jusqu’à ce que celle-ci lui demande ce qu’elle fait ici :
- J’avais rendez-vous avec Nobby. Ca semble évident puisqu’elle est là. C’était un rendez-vous personnel. C’est un vieil ami de mes parents à qui je venais demander conseil. Rien à voir avec la Police Magique. Je suis même étonnée qu’il m’ait donné rendez-vous ici. Il y a un moment de silence puis elle commente l’air de rien. J’imagine qu’il doit être débordé. Il a l’air d’avoir oublié, il n’a pas laissé de mot.
Même malade, on ne se refait pas et si Eve a l’air d’avoir sa place dans un lit plutôt que sur la chaise de bureau de Xena, ça ne l’empêche pas de partir discrètement à la pêche aux informations. Finalement, elle regarde sa compagne et commente d’une voix douce :
- Je ne pensais pas que tu faisais partie de ce monde-ci.
En réalité, elle est même plus que surprise de s’apercevoir que Xena est une sorcière. Il lui semblait que Finn ne fréquentait pas le monde sorcier. Comme quoi, il n’y a pas qu’elle qui cache des choses.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 17:17
Le Soutient Est Là Où On Ne l'Attend Pas
ft. Eve Talbot
Xena ne s’était pas attendue à un jour recroiser Eve, et surtout pas ici, pas dans un milieu qui lui était si familier, dans lequel elle pouvait dire sans trop mentir qu’elle se sentait bien. La jeune flic avait la terrible sensation qu’on empiétait sur son territoire, comme si, petit à petit, on rognait sur ce qu’elle avait réussi à obtenir dans sa vie. Et pourtant, assise là, en face d’Eve, elle ne parvenait pas à la tenir pour coupable. Elle se rappelait encore de ce regard, de cette absence, de ce vide qui lui avait fait si froid dans le dos. La rouquine ne semblait pas totalement remise, d’ailleurs : elle ne cessait de piquer du nez sur son bureau, tentant de camoufler sa fatigue comme elle le pouvait – mais c’était sous-estimer Xena : on ne devenait pas flic sans un minimum de sens de l’observation.
Sans rien dire, la jeune flic l’observait, l’analysait. Elle n’était de toute évidence pas la seule à passer de mauvaises nuits. Et puis, au vu de ce dont elle avait été témoin la dernière fois, il devait y avoir une grosse part de fatigue psychologique. C’était ça qui arrivait quand on ne se reprenait pas en main immédiatement, pensa Xena, partagée entre la peine et une pointe de mépris. Elle détestait cet état de faiblesse dans lequel se trouver Eve, car elle l’avait elle-même trop souvent connu.
Quand Eve lui expliqua la raison de sa présence, Xena resta un instant sans rien dire, le regard planté dans les yeux de la rousse. Un vieil ami de ses parents, hein ? Quel âge avait-elle, au juste ? A vu de nez, la vingtaine bien entamée. Peut-être même avait-elle le même âge qu’elle ? Peu importe. Elle connaissait Nobby, et même très bien, selon ses dires. Alors Xena sentit un pincement lui tirailler le cœur, sans qu’elle n’ose s’y attarder. Si elle y avait accordé un peu plus d’attention, elle aurait peut-être reconnu la jalousie. Nobby était un peu ce père qu’elle n’avait jamais eu, ou, du moins, il était ce qui s’en rapprochait le plus dans l’esprit de la jeune femme. Et maintenant, il fallait compter avec Eve dans l’équation…
- En effet, ce n’est pas vraiment l’endroit pour ce genre de rendez-vous, soupira alors Xena. Mais la situation est particulière, j’imagine.
Xena ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Nobby ne cessait de leur répéter de ne pas mélanger travail et vie privée, et voilà ce qu’il faisait… Parfois, il la désespérait.
- Il n’a pas oublié, répondit alors Xena. Il n’a juste pas une seconde à lui. Il t’enverra sûrement un hibou.
S’il y avait bien une flic que les journalistes n’appréciaient pas, c’était Xena. Aussi concise que sèche, elle ne lâchait jamais d’informations confidentielles, même sans y faire attention. Tant qu’on ne lui disait pas qu’elle pouvait parler, elle ne parlait tout simplement pas. Ça valait autant pour son travail ici que pour l’Hydre.
Enfin, bon. Qui avait-il de plus à ajouter ? Xena s’apprêtait à renvoyer Eve chez elle quand la jeune femme changea de ton, s’adressant non plus à la policière mais à la femme à qui elle avait parlé cette fois-là, devant le Cohan, alors qu’elles étaient toutes les deux en pleurs. Xena se tendit, méfiante, stressée, et toisa un instant Eve, cherchant à flairer le piège. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment quoi dire.
- Comme tu vois, c’est le cas. Je suis surprise aussi, je pensais qu’il ne mettait jamais les pieds ici. Comme quoi, la barrière est plus facile à passer qu’on veut bien le croire…
Xena s’en voulait de parler de Finn. Pas parce que ça pouvait faire du mal à Eve, mais tout simplement parce qu’elle se refusait à reparler de Finn un jour. C’était excessif, oui, mais son chagrin l’était aussi, et elle ne savait pas comment gérer la chose.
Elle poussa un gros soupir, cherchant à évacuer la tension qui lui nouait la poitrine.
- Café ? Tu as l’air épuisée, finit-elle par lâcher, dans le silence de son bureau.
Xena agita sa baguette et, bientôt, des tasses vinrent se déposer sur le bureau. Ici, ils carburaient tous à la caféine.
La remarque de la jeune femme, c'était juste une remarque en passant, sans intonation, à interpréter comme on le voulait. Mais c’était surtout, de la part de Xena, une invitation à parler. Peu importe à quel point elle avait envie de haïr Eve, elle ne parvenait pas à lui en vouloir et elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de la prendre en pitié. Quelque chose chez la rousse poussait la flic à la garder ici, à lui faire cracher le morceau, alors qu’au fond, ce n’était clairement pas son problème, qu’elle soit fatiguée ou qu’elle vienne chercher conseil.
Mais c’était comme ça, voilà tout. Xena ne se sentait pas le cœur à la renvoyer comme une malpropre, finalement.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 18:53
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasQuand Eve s’installe dans le fauteuil en face du bureau de Xena, elle s’attend à passer un mauvais quart d’heure. Evidemment, elle ne doute pas du profesionnalisme dont la sorcière peut faire preuve, sans quoi elle ne travaillerait pas avec Nobby, mais ça ne veut pas dire qu’elle va passer un moment agréable pour autant. Si en temps normal, la perspective d’une rencontre verbalement musclée ne lui ferait ni chaud, ni froid, elle songe qu’elle n’a pas d’énergie pour ça aujourd’hui. En réalité, elle n’a pas d’énergie pour grand chose en ce moment, mais c’est un autre débat.
Sa plus grande peur, c’est que la jeune femme la retienne. Elle vient en effet pour quelque chose de personnel, mais et s’il lui prenait l’envie de penser que ce n’était pas le cas, et si elle regardait son dossier ? Eve le sait, le Ministère n’aime pas les sorciers qui partent dans la nature. Or Eve n'a pas donné signe de vie pendant quatre ans. Son interview avec Dosia l’a prouvé, si on ne les tient pas à l'œil, on ne les oublie pas pour autant. Heureusement pour elle, Xena semble la croire sur parole.
- C’est Nobby, se contente de répondre Eve en haussant les épaules comme si ça expliquait tout.
Puisque Xena travaille avec, elle doit également bien connaître le Chef de la Police Magique. Or qui le connaît un peu le sait, Leach est loin d’être fiable quand il s’agit de gérer son horaire. Ca explique pourquoi, régulièrement, il lui fait part de “légers” désaccords et troubles qui ont tendance à régner au sein de son foyer. Quoiqu’elle soit une amie fidèle, Eve ne peut pas toujours défendre le résistant et elle doit bien admettre qu’à la place de sa femme, elle aussi ne serait pas toujours des plus heureuse.
- Oui, j’imagine, j'allais lui laisser un mot de toute façon. Ce n’était pas si urgent que ça, dit-elle en mentant effrontément. Si tu as un parchemin et une plume, je vais vite écrire quelque chose comme ça il ne se tracassera pas.
Même s’il avait probablement plus urgent à faire, elle sait que Nobby risque de s’en vouloir d’avoir dû la laisser sur le carreau. C’est ce qui le rend à la fois si exaspérant et touchant. Il se soucie parfois des autres bien plus que de lui-même. Elle prend le nécessaire pour écrire et rédige une courte note à l’intention du policier. S’il a le temps, qu’il passe chez elle après le boulot ou qu’il se retrouve vendredi, elle va chez leur ami commun. Elle sait qu’il comprendra qu’elle entend le QG de la résistance. Une fois le mot écrit, il ne reste plus grand chose à faire si ce n’est partir. Elle devrait se lever, mais la fatigue est toujours là et peut-être pour gagner du temps ou simplement par curiosité, elle se met à parler.
- Ça dépend ce que tu entends par passer la barrière, commente-t-elle en réponse à Xena.
Il faut choisir. Le grand discours des sorciers. Elle-même a choisi il y a bien longtemps et l’ensemble de ses actions ne sont que le résultat de ce choix. De Finn, elle n’a pas spécialement envie de parler, alors que Xena propose un café, elle accepte de bon cœur, comme soulagée.
- Oui, je veux bien. Je dors mal en ce moment, s’excuse-t-elle. Je bois ça et puis j’y vais.
Il ne faudrait pas non plus qu’elle s’éternise ici. Le café devrait lui donner l’énergie nécessaire pour repartir. Il ne tarde pas à arriver et Eve saisit sa tasse dont elle respire les effluves avec délice. Elle boit une gorgée en silence puis deux et rapidement, le haut cœur refait surface. La jeune femme repose la tasse sur le bureau et son visage blanchit encore un peu. Elle s’évente un petit peu pour la forme et consciente qu’elle ne doit pas avoir bonne mine, elle demande :
- Il y a des toilettes à cet étage ?
Elle se lève et marche dans la direction d’un pas vif. Une fois aux commodités, elle fait couler l’eau et s’en asperge le visage en respirant. La nausée est toujours présente, mais elle sait qu’elle ne vomira pas. C’est probablement le pire, elle a toujours envie de vomir sans jamais y arriver. L’impression est donc constante, lui laissant peu de répit. Elle a meilleure mine quand elle revient et elle se rassied dans finir son café pour expliquer tout naturellement :
- Je n’ai pas encore eu le temps de manger aujourd’hui et il fait abominablement chaud, je crois que ça ne m’a pas fait du bien.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 21:15
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Eve était un peu une sorte d’énigme que Xena ne parvenait pas à résoudre. Entre inimitié et compassion, elle ne savait pas vraiment encore où se positionner. Pourtant, tout tendait à les rapprocher, d’une certaine façon : elles avaient été trahies par la même personne, tentaient toutes les deux de se remettre – chacun à leur façon – et Nobby était un point commun non négligeable. Vu sous cet angle, la situation était simple. Mais Xena avait ce sentiment tenace, cette sensation qui ne la quittait plus depuis cet esclandre au Cohan : elle se sentait effacée. Comme si la présence ternie d’Eve suffisait à la faire disparaitre aux yeux des autres.
Et pourtant… Pourtant, à cet instant précis, elle avait l’impression d’être celle qui s’en sortait le mieux. Xena n’allait pas bien, c’était un fait, mais on reprenait vite les vieilles habitudes, après tout. Pour Eve, ça semblait être différent. Comme si quelque chose d’autre entrait en jeu, comme si Xena manquait des informations capitales qui lui auraient permises de mieux comprendre la situation. Elle avait vu Eve quitter le Cohan, la tête haute, blessée mais tenace, impassible. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Qu’est-ce qui pouvait la détruire comme ça ?
Faisant temporairement taire ses interrogations, Xena hocha la tête avec un air entendu quant au cas « Nobby ». Bien sûr. Et Xena ne cessait de penser qu’il ferait mieux de penser davantage à lui qu’aux autres, par moment. Paradoxal, quand on pensait au bien que lui faisait l’attention dispensée par le directeur de la Police Magique. Mais Xena n’avait jamais prétendu être logique dans ses relations aux autres, en témoignait la présence d’Eve dans son bureau.
- Je peux le lui faire passer, si tu veux, déclara la jeune femme en tendant plume et parchemin à la rousse.
Elle se mordit la langue. Non mais, vraiment. Et puis quoi, encore ? Xena n’avait aucune raison de proposer une telle chose. Eve n’était pas son amie, elle n’était rien pour elle, juste une… autre femme. Et pourtant, c’était sorti tout seule. Quelle idiote elle pouvait faire, des fois…
Cette discussion n’avait pas lieu d’être et, pourtant, ni l’une ni l’autre ne semblait décidée à y mettre fin. Eve semblait vissée à son siège, comme incapable de se lever et, tout en faisant mine de ne rien remarquer, Xena la gardait tout de même à l’œil. Ce n’était pas normal, on n’était pas mal à ce point juste pour un coup au cœur.
- J’entends passer d’un monde à l’autre comme on traverse la rue, répondit la jeune femme. Les sorciers se targuent d’avoir réussi à créer un espace protégé des moldus, mais, au fond, c’est juste un mur. Et, finalement, il ne protège pas de grand-chose, ajouta-t-elle à mi-voix.
Elle l’avait bien compris. Le monde sorcier avait été son refuge pendant des années, coupé de l’autre partie du monde, jusqu’à ce que Finn ne fasse exploser la barrière, la ramenant à sa vie d’avant. Comme si elle en avait eu besoin, sincèrement… Encore une belle connerie, cette affaire.
D’un coup de baguette, Xena fit venir deux cafés.
- T’es pas la seule… , soupira-t-elle ensuite, en réponse aux insomnies d’Eve.
Xena avala la moitié de son café d’un trait. Elle en avait déjà bu tellement, depuis ce matin… Un de plus, un de moins, maintenant, elle ne faisait plus vraiment la différence.
Et puis soudain, Eve reposa sa tasse, blanche comme un linge. Xena se redressa brusquement, ayant inconsciemment guetté le moment où le masque de fatigue se briserait pour autre chose de plus grave.
- Hé, tout va bien ? demanda la policière, soudainement inquiète.
Eve parvint à articuler une question maladroite et, sans faire de commentaire, Xena lui indiqua la direction des toilettes ; la rousse se leva précipitamment et disparut, laissant derrière elle une jeune flic plus que perplexe. Oui, bon, le café du Ministère n’était pas le meilleur qui puisse exister, mais tout de même… Au point de la faire vomir presque instantanément ? Quelque chose clochait, Xena en était de plus en plus sûre. Cette fatigue, cette nausée… Quelle maladie couvait-elle ? Est-ce qu’un choc psychologique pouvait avoir de tels effets ? Xena n’était pas une experte, mais ça pouvait être une possibilité : elle avait déjà vu des témoins rester des jours et des jours dans un état de stress intense après un sale traumatisme.
Est-ce que l’incident du Cohan avait pu avoir un tel effet sur Eve ?
Au bout d’un moment, la rousse finit par revenir. Elle semblait aller mieux, mais ce n’était pas encore ça. En silence, Xena la regarda se rassoir, faisant comme si tout allait bien. Elle fronça les sourcils en écoutant Eve. Abominablement chaud ? Xena n’était pas particulièrement sensible ni à la chaleur ni au froid, mais elle savait quand même quand il faisait chaud et, ils avaient beau être en juin, il ne faisait pas si chaud que ça. Encore un symptôme ?
Brusquement, Xena se pencha par-dessus son bureau et posa sa main sur le front d’Eve, la retirant aussi sec.
- Par Merlin, tu es bouillante ! s’exclama-t-elle en se levant d’un bond. Allez, ça suffit les conneries : qu’est-ce qui se passe ? Tu crèves de fatigue, tu vas vomir pour un café, tu es brûlante, c’est…
Xena s’arrêta de parler. Mettre des mots sur tout ça avait provoqué un déclic vicieux dans la tête de la jeune femme, et elle fixait maintenant Eve sans plus rien dire, ayant peur de reprendre la parole et de toucher juste.
- C’est… Par Merlin, c’est quoi ce délire ? soupira Xena en se laissant retomber dans sa chaise, elle aussi un peu plus pâle, maintenant.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 22:18
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasQu’est-ce qui pousse Xena à être sympathique ? Eve se le demande. La jeune femme est persuadée que si elle posait la question à son interlocutrice, celle-ci lui répondrait sûrement qu’elle ne l’est pas plus avec qu’elle qu’avec un autre. Elle se contente de faire son travail. Pourtant, Eve doute sérieusement que son travail consiste à faire la conversation aux pauvres filles délaissées par son patron. Néanmoins, elle se garde bien de tout commentaire tant la situation l’arrange. Si elle n’a pas l’opportunisme inné des serpentards, on ne peut pas nier qu’elle sait quand une situation lui est avantageuse. Il faut profiter des répit qui s’offrent à nous et Merlin sait qu’elle en a besoin.
- Si ça ne te dérange pas, répond-elle en terminant le mot.
Il n’y a rien de compromettant dedans, elle ne l’aurait pas écrit sinon, aussi se contente-t-elle de le plier et de tendre le parchemin à sa compagne pour qu’elle le remette à Nobby. Peut-être la curiosité la poussera-t-elle à lire ce qu’elle a écrit, peut être pas, mais quoiqu’il arrive, elle ne trouvera aucune informations dignes de ce nom dedans.
Tandis qu’elles discutent, Eve ne se doute pas le moins du monde que sa compagne la tient à l'œil. Si elle sait qu’elle a mauvaise mine et que rien ne pourra le cacher, la journaliste ne se doute pas qu’elle a mauvaise mine à ce point. Prise dans sa discussion, elle cesse un moment de penser aux signaux que son corps lui envoie ce qui lui offre un bref moment de répit. Il faut dire que si les symptômes sont physiques, une partie du processus, lui, est psychologique. Son état provoque une telle angoisse chez elle qu’elle amplifie, sans le savoir, les symptômes existant.
- Je suppose oui. Même si on nous demande de choisir, je crois qu’il est illusoire de vouloir séparer les deux mondes à tout prix. Ce n’est pas comme s’ils pouvaient vivre sans jamais se croiser.
Heureusement, elles ne sont pas là pour parler politique. Eve ne saurait de toute façon pas entrer dans un long débat et le Ministère est un endroit dangereux pour faire valoir ses opinions politiques. Mieux vaut rester sur un terrain plus neutre comme le café. Voilà quelque chose qui ne peut définitivement fâcher personne si ce n’est son estomac qui décide soudainement qu’elle n’en boira pas.
Si elle commet bien une erreur à son retour des toilettes, c’est celle de rester. En toute logique, elle devrait prendre son congé, mais elle n’en a pas le courage. Juste cinq minutes, songe-t-elle. Cinq minutes et elle pourra reprendre son chemin mais l’idée de la poudre de cheminette ou du transplanage lui retourne l’estomac d’avance et elle n’est pas habillée pour prendre un métro. Les gens vont se poser des questions s’ils la voient dans sa robe de sorcier.
Xena, dont la patience et la subtilité ne semblent pas être les premières qualités, semble décider que ça suffit. Elle se penche vers elle et se recule presque aussitôt. Leurs regards se croisent et un éclair de compréhension se fait entre les deux femmes. Tandis que Xena pâlit et semble abasourdie parce qu’elle semble deviner, les mains d’Eve s’agrippent aux accoudoirs du fauteuil avec force. Elle fusille sa compagne du regard et se lève. D’une voix qui retrouve une partie de sa combativité d’antan, elle assène :
- Ne dis rien. Ne parle pas.
A la fois ordre et supplique. C’est une chose de le savoir et de l’avoir dit à Finn, mais c’est autre chose de l’admettre devant une inconnue. Ça rend les choses plus réelles qu’elles ne le sont déjà et Eve ne peut pas le supporter.
- Je suis juste malade, c’est compris. Ça va passer.
Décidant que s’en est assez, elle s’apprête à partir.
- Merci pour le café.
Et elle tourne les talons, bien décidée à fuir le bureau le plus vite possible.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Lun 15 Mar - 23:51
Le Soutient Est Là Où On Ne l'Attend Pas
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Maintenant que Xena était engagée, elle ne pouvait plus reculer. Elle attendit donc sans patience qu’Eve termine d’écrire son mot puis le prit et le glissa dans sa poche. Elle n’était pas curieuse de savoir ce qu’il y avait d’écrit à l’intérieur du billet : ce n’était pas son affaire. Xena se contenterait de le remettre à Nobby, et puis voilà. Fin de l’histoire, rideaux ; et pourtant, en un sens, la flic avait déjà compris que, non, ce n’était pas aussi simple que ça. Le langage corporel, c’était essentiel dans la carrière de policier et Xena l’avait bien compris – ce qui ne l’empêchait pas d’avoir toujours autant de mal à comprendre les gens. Mais, là, tout de suite, c’était plutôt utile : Xena assistait en silence à la faiblesse que laissait transparaître le corps de Eve et, plus le temps passait, plus elle récoltait d’indices. Et Eve qui ne semblait même pas s’en rendre compte. Xena n’essayait même pas de se servir de la discussion pour détourner l’attention de la rousse, mais cette dernière était si faible qu’elle se laissait elle-même prendre au piège.
- Mmh. Je suppose, répondit vaguement la flic.
Elle, elle aurait préféré que les deux mondes soient parfaitement scindés. Pas par idéologie ou politique : seulement parce qu’elle ne voulait plus avoir à souffrir les souffrances qu’elle avait enduré du côté moldu. Mais, de toute évidence, ce n’était pas trop possible.
Epuisée par tout ce qui se déroulait en elle, Xena regarda Eve se lever en catastrophe sans bouger de sa chaise et, le temps que la rousse revienne, elle avait terminé son café. Elle eut donc tout le loisir d’observer son interlocutrice, et la difficulté avec laquelle elle tentait de se justifier. Alors Xena, à bout de patience, et persuadée qu’elle n’obtiendrait aucune réponse par la méthode douce, fonça dans le tas. Par Merlin, elle était brûlante !
Et puis, tout s’imbriqua, comme un puzzle qu’on résout soudain. Les symptômes firent sens dans l’esprit de Xena.
La jeune femme n’avait jamais été éduquée au sujet de la sexualité et de son corps. Comme la plupart des gens, elle avait dû apprendre seule et autant dire que ce n’était pas bien concluant, étant donné le peu d’expérience qu’elle avait. Pourtant, elle connaissait la théorie de certaines… conséquences et, sans jamais avoir rien expérimenté, elle était en mesure de comprendre. Alors elle se figea, tout aussi surprise que consternée. Un regard, et elles comprirent toutes les deux la situation.
Alors Eve se leva, lui intimant de ne pas parler. Pour la première depuis qu’elle était arrivée, elle faisait montre d’un semblant de combativité. Xena, encore sous le choc, ne répliqua pas, mais elle n’en pensait pas moins : la rousse pouvait se trouver toutes les excuses du monde, la vérité venait d’éclater, et maintenant que la flic savait… Ce n’était plus pareil. Xena ne pouvait plus agir de la même façon.
Alors, quand Eve prit la poudre d’escampette, la policière réagit au quart de tour et se leva de son fauteuil, quittant au pas de course son bureau.
- Hé ! Arrête-toi ! Stop !
En quelques pas, elle rattrapa Eve, la saisit par le bras. Tous les regards se posèrent sur elles mais Xena, malgré sa taille, était suffisamment en colère et persuasive pour qu'ils détournent les yeux presque aussitôt. La flic pesta et tira Eve vers elle, l’entraînant dans un coin de l’open-space où personne ne pouvait les voir. Elle serrait fort le bras blanc de son interlocutrice, mais elle s’en fichait.
- Ça suffit les conneries, maintenant, c’est bien compris ?! siffla-t-elle avec toute l’irritation qu’elle avait en elle. Ça. Suffit.
Elle planta son regard dans celui de la rousse puis la lâcha enfin, la repoussant contre le mur. Xena était nerveuse. Tellement nerveuse qu’elle en tremblait. Merde, ça changeait la donne. Ça changeait toute la donne. Ne lui avait-elle pas dit, la dernière fois, qu’elle n’avait plus rien à perdre ? Et si c’était vrai ?
Mais non, elle a Nobby. C’est sûrement pour ça qu’elle est venue le voir, pour qu’il l’aide.
Ah oui, bah tiens. Nobby, qui était pris à la gorge entre deux affaires plus pénibles l’une que l’autre, qui avait des soucis avec sa femme et qui avait clairement autre chose à foutre !
Oui, mais alors quoi ? Qu’est-ce que tu veux faire ?
Qu’est-ce qu’elle pouvait faire ?
- Bordel… Désolée, je voulais pas… être violente ou quoi. Mais merde, tu es…
Elle n’arrivait pas à le dire. Elle n’arrivait tout simplement pas à prononcer ce foutu mot.
- T’as quel âge ? demanda brusquement Xena.
Elle voulait savoir. Savoir si Eve pouvait s’en sortir, ou pas.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Mar 16 Mar - 15:06
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasIl y a un moment, très bref, où le silence se fait entre les deux femmes. Dans le bureau, l’activité continue comme si de rien n’était. On est occupé à la Police Magique et on a rarement le temps de prêter attention aux affaires des autres. Il faut dire que même s’ils avaient eu le temps, les collègues de Xena ont bien compris que celle-ci n’était pas d’humeur et chacun s’occupe sagement de ses affaires en faisant mine de ne pas voir les femmes. C’est seulement quand Eve hausse le ton, ordonnant à la policière de se taire que l’on lève les yeux, un peu inquiet. C’est que leur collègue n’est pas le genre à apprécier qu’on lui dise quoi faire et chacun attend l'explosion avec une certaine inquiétude. Finalement l’explosion n’a pas lieu et chacun retourne à son travail quand Xena fini par rattraper la rousse au teint pâle. La situation semble sous contrôle, songe-t-on et ils ont tous assez de travail comme ça sans devoir se mêler de quelque chose qui a l’air plus personnel que professionnel.
De son côté, Eve voudrait bien ne pas faire d’esclandre et partir le plus vite possible, mais la coéquipière de Nobby ne semble pas l’entendre de cette oreille. Elle lui attrape le bras et quoique Eve tente de se dégager, elle constate rapidement qu’elle n’y arrivera pas sans employer la violence. Xena ne manque pas de poigne. La jeune femme abandonne donc l’idée puisqu’il serait particulièrement malvenu de se battre dans les locaux de la Police Magique. Néanmoins, elle la fusille du regard et siffle à son tour :
- Lâche-moi, tu n’as pas le droit de me retenir si je veux partir. Et là, je veux partir.
Finalement, Xena la lâche et s’excuse. Surprise, Eve la regarde avec des grands yeux, un peu déstabilisée, elle en oublie presque qu’elle veut partir et semble presque aussi embarrassée que sa compagne quand elle répond :
- Hmm, ce n’est pas grave.
Elle soupçonne les excuses d’être aussi rare chez la policière que chez elle. Si elle était un peu plus en forme, elle irait même jusqu'à se dire qu’elles doivent bien avoir des points communs pour que Finn ait fini par se retrouver attiré par les deux, mais préférant ne pas penser à lui pour le moment, la similitude ne la frappe pas. D’un regard, Eve prévient qu’elle ne veut pas entendre le mot enceinte ou grossesse.
La jeune femme en face d’elle ne dit rien, mais sa question déstabilise une nouvelle fois Eve. Que peut-elle en avoir à faire de son âge? Elle se renfrogne et répond de mauvaises grâces :
- Vingt-six, mais je ne vois pas le rapport.
Si elle ne le voit pas, ça semble avoir un sens pour son interlocutrice, Merlin seul sait pourquoi. Si Xena ne la tient plus, elle ne la laisse pas passer pour autant. Exaspérée, Eve finit par lâcher :
- Je venais voir Nobby parce que sa femme est médicomage même si ce n’est pas sa spécialité, elle aurait probablement eu des informations à me donner. C’est bon maintenant, satisfaite ?
Finalement, c’est Eve qui devient agressive. Elle a beau être épuisée, trop, c’est trop. Elle ne dira de toute façon rien de plus.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Ven 26 Mar - 14:32
Le Soutient Est Là Où On Ne l'Attend Pas
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Xena était fébrile. La tension était montée d’un seul coup lors de la découverte de cette nouvelle plus que perturbante et elle n’arrivait pas à se calmer ; le fait qu’Eve ait voulu s’enfuir n’aidait pas non plus, à vrai dire. Toute cette situation était bien trop compliquée, la jeune flic s’en rendait bien compte, mais elle n’arrivait pas à détourner la tête et à faire comme si de rien n’était. Pas cette fois. Elle ne pouvait pas faire ça. Pourquoi ? Elle-même n’arrivait pas à définir clairement les raisons qui la poussaient à agir ainsi. Si elle s’y était attardée un peu plus, elle aurait eu conscience de la peine que lui faisait Eve, car elle se rappelait bien cette froide absence qui avait sonné la rouquine à la sortie du Cohan.
Elle ne pouvait pas fermer les yeux. Pas cette fois.
- Et moi, je te dis que tu restes ici, répliqua Xena avec une autorité sèche.
La dureté de sa voix la perturba et elle se rendit alors compte de la pression qu’elle exerçait sur le bras d’Eve. Xena la lâcha. Non, ce n’était pas comme ça qu’elle devait s’y prendre. Elle regarda la marque rouge de ses doigts s’effacer lentement sur la peau pâle et un étau lui serra la gorge. Non, elle ne pouvait pas agir de cette façon. Pas comme ça. Cette fille ne méritait pas ça.
Elle ne méritait pas davantage de violence.
Xena se recula un instant, prenant une profonde inspiration. Elle devait se calmer. Elle devait se concentrer, et agir correctement. Bien. Cette fille était perdue, seule, et enceinte – par Morgane… il ne manquait vraiment plus que ça. De toute évidence, elle voulait s’en sortir seule. Bien. Xena aurait pu s’arrêter là. La laisser faire, lui dire adieu, à jamais, chacun trace sa route. Mais non. C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait pas. Plus elle la regardait, plus elle pensait, et elle se rappelait de sa propre mère, elle se rappelait du massacre qu’avait été sa naissance, et elle se rappelait son enfance. Trop de choses se bousculaient en elle et, inconsciemment, cela influençait son comportement. Elle se contenait, tentait de faire bonne figure.
Eve, elle, semblait dans tous ses états. Elle semblait minuscule, presque plus que ne l’était Xena, et elle avait cet air nerveux, comme une biche prise dans les phares d’une voiture. Elle avait l’air si jeune…
Et elle l’était. Par Viviane, elle était si jeune. Certes, elle n’avait que deux ans de moins que Xena, mais ça ne voulait rien dire. C’était trop jeune. Elle n’avait pas de situation, pas de stabilité… Rien. Un sourire ironique étira les lèvres de la jeune femme et elle se passa les mains sur son crâne presque nu, tendue.
- Tu ne vois pas le rapport ? Tu ne…
Mais Eve finit par sortir les griffes. Sèche, fuyante, elle contre-attaqua et, une nouvelle fois, Xena ne put s’empêcher de se voir en elle. Elle aussi, elle trouvait ça plus facile d’attaquer que de comprendre et le voir, en prendre conscience… C’était terrible. Xena sentait son esprit s’engourdir, comme sous le coup d’un choc. Elle regardait Eve feuler, prise au piège. Et elle sentit alors toute sa colère la quitter, laissant place à une peine immense.
Etait-il possible de vivre de cette façon ?
- Arrête, répliqua alors Xena, sans agressivité dans la voix cette fois. Passer ta frustration sur moi ne te servira à rien. De toute façon, tu ne te débarrasseras pas de moi de cette façon. Je ne suis pas ton ennemie, de toute façon, alors tu n'as pas à t'infliger ça.
Il fallait qu’elles parlent. Xena lança un coup d’œil à l’horloge de l’open-space puis se tourna vers Eve.
- Tu n’as rien mangé, c’est ça ? Allez, suis-moi. Et n’essaie même pas de rechigner, c’est pas une invitation, c’est un ordre.
Xena traîna tant bien que mal la rouquine jusqu’à la cafétéria, l’installa à une table et sacrifia quelques gallions pour leur payer de quoi se remplir l’estomac. Elle revint ensuite et déposa le tout sur la table.
Le silence se fit un instant, avant qu’elle ne reprenne la parole.
- Nobby ne sera pas là avant un bon moment, mais je lui dirai de venir te voir, assura la jeune flic. Alors ? Tu veux faire quoi de… ça ?
Certes, Xena avait désormais accepté l’idée d’aider Eve ; cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle s’était soudain découvert un sens du tact. Elle voulait savoir où se positionnait la jeune femme par rapport à tout ça, voir si elle pouvait l’aider, à son humble niveau.
Elle but une gorgée du nouveau café qu’elle s’était payée.
- Tu sais qui est le père ? demanda-t-elle également, sans une once de jugement dans la voix.
Xena ne le savait pas encore, mais elle ne voulait pas connaître la réponse à cette question.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Sam 27 Mar - 23:37
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pas- Pourquoi est-ce que tout le monde s’évertue à essayer de me faire manger ?, ronchonne Eve.
La jeune femme se laisse trainer de mauvaise grâce par la policière qui, de toute évidence, n’a pas envie de se laisser contrarier. Elles parcourent les couloirs du Ministère, Xena saluant des connaissances tandis qu’elle traîne la journaliste dans son sillage. En temps normal, l’occasion serait inespérée, ce n’est pas tous les jours qu’elle est autorisée à traîner dans les couloirs d’une des institutions sorcières les plus gardée du pays. Pourtant, elle ne profite guère de l’opportunité, trop occupée à essayer de trouver une porte de sortie à cette situation qu’elle trouve bien trop étrange, même pour elle.
Il faut dire qu’elle a du mal à comprendre l’attitude de la policière qui souffle froid puis chaud sans aucune logique. En tout cas, pas de son point de vue, si bien qu’elle ne sait plus sur quel pied danser. Eve aurait pourtant juré, lorsqu’elles se sont vues au Cohan que la jeune femme n’avait pas envie d’avoir quoique ce soit à faire avec elle et réciproquement. Une semaine plus tard, la voilà en train de l’obliger à manger telle une mère veillant sur son poussin. Une fois assise, les deux femmes se regardent un moment et Eve jette un œil à sa nourriture et soupire avant de commenter :
- Tu es au courant que tu n’as pas la capacité de me donner des ordres ?
Elle est trop fatiguée pour que son constat soit dit autrement que sur un ton las. Lorsqu’on est à bout de force, il faut savoir choisir ses combats et Eve voit bien qu’elle n’aurait pas le dessus aujourd’hui. A-t-elle même envie de l’avoir ? En réalité, ça l’indifférence, elle se contente de signaler un fait, mais sans chercher à aller au combat, ce qu’elle aurait peut-être fait si la situation était différente.
Dans un effort de volonté qui lui semble surhumain, Eve prend sa fourchette et pioche un aliment au hasard dans son assiette. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle mange, mais par bonheur ça ne lui donne pas un haut-le-cœur. Dernièrement, les odeurs les plus anodines l'indisposent. Elle qui adorait le café peut à peine en boire et les viandes rouges la dégoûtent. Le médecin moldu qu’elle a consulté l’a prévenue que ses goûts allaient probablement momentanément changé, mais la jeune femme ne s’était pas rendu compte que c’était à ce point. Constamment nauséeuse, rien ne semble la soulager. Elle se sent comme engourdie, la poitrine douloureuse et le reste du corps cassé comme si elle couvrait une grippe.
- Pourquoi est-ce que tu essaies de t’en mêler ?
Du point de vue d’Eve, ce n’est pas de l’aide, mais de la curiosité. Quand on a été seul aussi longtemps, on oublie que les gens peuvent parfois vous tendre la main de façon inattendue. Méfiante comme un chat sauvage, elle n’est pas du genre à accepter les gestes de bienveillance sans savoir ce que ça implique. A ce titre, Finn et elle font un couple bien assorti puisque l’Irlandais est aussi méfiant qu’elle.
Evidemment, Xena veut savoir ce qu’elle va faire, mais elle n'en a absolument aucune idée. La conversation qu’elle a eu avec Finn a ce sujet l’a laissée exsangue. Quoique compréhensif, il est finalement aussi perdu qu’elle et en lui laissant prendre la décision seule, il lui a mis - involontairement - une pression sur les épaules dont elle n’avait pas besoin. Néanmoins, plus Eve y pense, moins elle arrive à les voir comme parents. Logistiquement parlant, les choses semblent déjà compliquées, sans même parler de leurs problèmes sentimentaux. Ironique qu’il y ait fallu tout ça pour qu’Eve se rende compte à quel point elle aime Finn et à quel point elle s’est embourbée elle-même dans une situation dont elle ne sait pas s’extirper.
- Je ne sais pas. J’y réfléchis, mais j’ai du mal à voir comment je pourrais le garder.
La question suivante la surprend, même Finn ne l’a pas posée tant la réponse était évidente. En réalité, elle ne l’est que pour eux et quelques proches comme Rafa. Il ne faut pas oublier que Xena ne la connaît pas et jusqu’il y a peu ignorait tout de son existence. Eve fait une grimace et finalement répond à demi-mot :
- Je ne suis pas certaine que tu veuilles vraiment savoir, mais soit.
Si elle ne prononce pas son nom, elle voit pourtant bien que la policière saisit rapidement où elle veut en venir :
- Oui, il est au courant si c’est la question que tu te poses.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Mar 30 Mar - 15:22
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Xena lança un regard équivoque à sa compagne d’infortune, sans répondre pour autant. Pourquoi ? Parce que c’était la seule chose facile à faire et, quand on voyait la tête d’Eve, ça s’imposait. La rouquine ne semblait pas se rendre compte de ce qu’elle renvoyait à cet instant : une aura de détresse émanait d’elle et Xena ne parvenait pas à y rester insensible. Pour une fois, elle ne pouvait pas détourner les yeux. Alors, avec un regard qui ne souffrait aucune réplique, Xena indiqua le chemin à suivre d’un signe de tête et attendit qu’Eve s’engage avant de se mettre en route à son tour. Nombre de ses collègues la regardèrent passer avec une lueur d’intérêt dans le regard, mais la jeune flic n’y fit pas attention : elle savait que sa vie privée – du fait, justement, qu’elle était très privée – rendait beaucoup de monde curieux, alors la voir se balader avec une parfaite inconnue du service, et avec un semblant de bon comportement, c’était une grande nouveauté.
Indifférente à cette soudaine attention, Xena traîna Eve jusqu’à la cafétéria, lui acheta à manger – elle dépensait ses gallions pour elle… - puis revint s’installer en face de la rouquine. Elle attendit, bras croisés, que la jeune femme mange, ce qui tardait considérablement à venir. Peu impressionnée, Xena leva un sourcil sceptique.
- Vu ton état, tu n’es pas vraiment en état de protester, pas vrai ? Fais ce qu’on te dit au lieu de perdre inutilement de l’énergie. Allez.
Finalement, Eve se mit à manger, lentement. Xena la regarda faire, tournant et retournant sa tasse de café entre ses mains, à la fois patiente et nerveuse. Plus elle regardait Eve, plus elle se disait qu’au fond, sa situation n’était pas si terrible. Bien évidemment, c’était faux : Xena souffrait le martyr depuis cette journée au Cohan mais face à la détresse si perceptible de la rousse, elle occultait tout ce qu’elle ressentait, délaissant sa potentielle guérison pour enfouir au plus profond d’elle-même tout ce qu’elle ressentait, se concentrant sur autre chose. Si elle tendait la main à Eve, c’était en partie parce que cette dernière lui faisait de la peine, mais aussi parce que c’était terriblement plus facile de s’occuper des problèmes des autres que des siens.
Mais ça, elle ne pouvait pas le dire à Eve. En réalité, elle ne se l’avouait pas à elle-même. Alors, face à la question de la rouquine, Xena resta un instant silencieuse avant de répondre.
- Ce n’est pas de la curiosité mal placée, si c’est ce que tu veux savoir. Dans d’autres circonstances, ta vie ne m’aurait pas intéressé le moins du monde, surtout après ce qui s’est passé.
Elle but une gorgée de café, cherchant ses mots.
- Au fond, je sais pas. Mais… Je me dis que t’es quand même sacrément dans la merde et…
Xena haussa les épaules. Comment lui dire ? Comment lui dire qu’elle a eu peur d’elle, cette fois-là devant le Cohan ? Qu’elle a eu peur de ses yeux, si haineux, puis si vides, puis perdus. Comment Xena était-elle censée lui expliquer qu’elle se découvrait peu à peu une empathie toute nouvelle, qu’elle ne maîtrisait pas et qu’elle ne comprenait pas, surtout ? On ne pouvait pas faire comprendre à quelqu’un ce qu’on ne comprenait pas soi-même.
- Et puis, j’essaie pas de m’en mêler : je suis juste là au mauvais moment à chaque fois, ajouta la jeune flic avec une profonde amertume dans la voix.
Oui, comme au Cohan, au fond. Elle s’était retrouvée entre Finn et Eve ce jour-là, et, aujourd’hui, elle se retrouvait encore entre la jeune femme et Nobby. Toujours là au mauvais moment, élément indésirable. Un caillou dans la chaussure, en somme, mais un caillou qui cherchait à se rendre utile, à se donner un peu d’importance. Elle pouvait au moins être un outil convenable, n’est-ce pas ?
Alors elle posa des questions utiles, ou, du moins, pragmatiques. Et maintenant, quoi ? Eve ne semblait pas en savoir davantage qu’elle, ce qui était préoccupant puisque la situation la concernait directement. Mais, de toute évidence, c’était plus un problème qu’une bonne nouvelle et Eve révéla à demi-mot qu’elle envisageait d’avorter.
- Je suppose que c’est aussi pour ça que tu souhaitais que Nobby te mette en contact avec sa femme.
Il n’y avait pas une once de jugement dans la voix de Xena. Elle en avait vu passer, des cas similaires, des femmes victimes de vulgaires erreurs, qu’on obligeait par la suite à assumer, très souvent seule, le fruit d’un égarement à deux. Oui, elle en avait vu passer un paquet, des médecins qu’on arrêtait parce qu’ils avaient aidé à un avortement illégal, ou des femmes à qui on faisait la leçon pour le même crime, sans rien savoir, sans rien essayer de comprendre. Xena était pour la possession de son propre corps : si on n’était pas concerné par ce genre « d’embarras », on la bouclait, et ferme. Au final, le département avait rapidement écarté la jeune femme de ce genre d’affaire. Pas assez neutre, de ce qu’ils avaient dit. Tout ça parce qu’elle avait aidé une femme, une seule, une seule fois.
Monde de merde.
Doublement, même, vu la bombe que venait de lui lâcher Eve. Au fond, elle n’avait rien dit dans cette simple phrase, mais justement, c’était ça qui avait mis la flic sur la piste. Xena se figea, blêmit brusquement. Finn était le père. Ce type… l’avait mise enceinte. Le regard de Xena, bien malgré elle, alla se poser sur le ventre encore plat de la rousse.
C’était un cauchemar.
- Par Morgane toute puissante…
Pendant un instant, Xena ne dit plus rien. Les yeux baissés sur sa tasse de café, elle sentait remuer en elle ce que cette conversation avait enfoui sous plusieurs couches de répliques creuses, et elle eut la nausée. Pourquoi avait-il fallu qu’elle s’implique ?
- Je vois, répondit-elle finalement, la voix légèrement tremblante. Il en rate vraiment pas une, ce type…
Une vague de colère froide envahit la jeune femme et elle planta ses yeux dans ceux de Eve.
- Est-ce que tu veux cet enfant, ou pas ? On s’en tape de lui, ce qui importe, c’est toi et ce que tu veux faire. Tu as encore du temps, mais il va te falloir prendre une décision. Et ce n’est pas lui qui t’aidera.
Peut-être était-elle mauvaise de penser ainsi de Finn, mais Xena pensait sincèrement ce qu’elle disait. Finn n’avait déjà pas les moyens de gérer sa propre vie, comment pourrait-il gérer celle d’un enfant.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Mer 31 Mar - 9:37
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasQuand on y pense, c’est amusant de constater que Xena est plus âgée qu’Eve. Pas de beaucoup, mais apparemment assez pour donner envie à la jeune policière de se comporter comme sa mère, ou peut-être une tante relativement autoritaire. Un comportement que la journaliste n’aurait pas cautionné en temps normal, mais rien de tout ceci n’est normal. Enceinte à vingt-six ans, sans personne pour vraiment l’aiguiller, elle décide de choisir ses combats. On ne peut pas se battre sur tous les fronts et faire un scandale au Ministère de la Magie n’est définitivement pas quelque chose qu’elle peut se permettre de faire.
Curieuse, elle veut tout de même savoir ce qui pousse Xena à se mêler de ce qui ne la regarde pas. Dans le fond, elle aurait très bien pu passer son chemin et continuer sa vie sans s'interrompre. Il faut dire que la Police Magique a de quoi entre occupée entre agression à Poudlard, évasion de détraqueurs à Azkaban et maintenant la disparition d’une des figures mondaines de la bonne société sorcière. Nul doute que Xena en a du boulot, alors qu’est-ce qu’elle fait là ?
C’est à la fois effrayant et rassurant de voir que la jeune femme n’en sait pas plus qu’elle. Ça tire presque un sourire à Eve. Pour les gens comme eux, il semble que le “pourquoi “ soit souvent une notion obscure sur laquelle ils préfèrent ne pas s’attarder. C’est ce qui, contre toute logique, a fini par réunir Finn et Eve et voilà le résultat. Un enfant dont aucun d’eux ne veut et dont ils ne savent pas quoi faire.
- Je ne sais pas s’il y aurait vraiment eu un bon moment, tu sais. Ce n’est pas vraiment toi,finit-elle par lui répondre.
Pas vraiment un reproche, plutôt une façon de dire que sa vie est un vrai foutoir et ne correspond à aucune logique, il est difficile de trouver un “bon” moment. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas leur préoccupation principale et Eve acquiesce quand la partenaire de Nobby semble comprendre pourquoi elle le cherchait.
- Disons que j’évalue mes options. Autant passer par quelqu’un que je connais. Je ne pense pas que Sainte-Mangouste soit nécessairement plus ouverte d’esprit que les hôpitaux moldus.
Qu’importe si ce qu’elle fait est illégal ou immoral. La moralité, c’est pour ceux qui peuvent se le permettre quant à l’illégalité, elle nage dedans depuis tellement longtemps que ça ne lui pose plus le moindre cas de conscience. Sans compter qu’entre femme, il y a - la plupart du temps - une espèce de compréhension qui se crée. Tout aussi répréhensible que soit l’acte qu’elle envisage de faire, les femmes savent à quel point ce genre d’évènements à plus de conséquence pour les femmes que pour les hommes.
D’ailleurs, la policière ne tarde pas à vouloir savoir qui est le père et la réponse ne lui fait probablement pas plaisir. Une réaction qui serait presque comique si Eve ne se doutait pas que la réponse doit la blesser, elle aussi. La jeune femme n’a pas l’habitude de se soucier des états d’âmes des autres, mais en cette occasion, elle a l’impression que Xena a assez morflé de son côté sans qu’elle en rajoute par dessus. La jeune femme a d’ailleurs raison, il n’en rate pas une, mais elle se sent obligée de nuancé un peu son propos.
- Il faut quand même être deux pour que ça arrive et on ne peut pas dire qu’il m’ait forcé …
Eve n’est pas du genre à essayer d’esquiver ses responsabilités. Pour faire un enfant, pour tomber enceinte, il faut être deux. Or, si elle ne voulait pas de cette relation, une fois dedans, elle doit admettre qu’elle s’y est abandonnée avec au moins autant d’enthousiasme que lui et le résultat est là. Néanmoins, si un reproche peut bien être fait à Finn, c’est qu’il est plus âgé, plus expérimenté et qu'il aurait dû savoir. S’il ne sert à rien de ressasser le passé,
En attendant, que veut-elle en faire ? C’est la question que tout le monde lui pose et à laquelle Eve n’a pas vraiment la réponse. Il faut dire qu’elle ne peut pas leur expliquer que ce n’est pas tant ce qu’elle veut en faire, mais bien ce qu’elle peut faire qui compte. Sa marge de manœuvre est réduite et elle ne peut pas se permettre de laisser entendre à ses supérieurs qu’elle est enceinte sans quoi elle sera retirée du terrain. Il n’y a donc qu’une seule solution vraiment possible et quoiqu’en dise Xena, rien de tout ça n’est à propos de ce qu’elle veut elle.
- C’est ce qu’il a dit aussi, que c’était ma décision.
La jeune femme ne peut pas encore dire si ses actes vont aller au même rythme que ses pensées, mais étrangement, Finn s’est montré beaucoup plus compréhensif et enclin à la soutenir qu’elle ne l’aurait cru. Quelque chose dont elle avait tellement besoin. Pourtant, même si la décision lui revient, le fait de la poser seule l’angoisse parce que justement toute la responsabilité lui retombera dessus et ça, c’est effrayant.
- Je ne sais pas encore, mais je crois que je ne peux pas le garder. Ça ne serait pas juste et je ne saurais pas m’en occuper. Quant à le faire adopter, je ne vois pas l’intérêt d’avoir un enfant pour le refourguer à quelqu’un d’autre.
Non, ça, elle s’y refuse. Elle préfère encore prendre la responsabilité d’écourter la vie de son enfant plutôt que de le mettre au monde pour l’envoyer dans un orphelinat où il vivra une vie bien pire que tout ce qu’elle aurait pu lui proposer.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Jeu 8 Avr - 23:37
Le Soutient Est Là Où On Ne l'Attend Pas
ft. Eve Talbot
Xena était perdue : elle ne savait pas ce qu’il lui prenait. A vrai dire, elle avait l’impression d’être une autre personne, depuis quelques temps. C’était comme si on avait ouvert une valve dont elle n’avait jamais eu conscience jusque là et qu’on laissait l’eau couler, goutte à goutte. Et Xena était incapable de trouver cette valve, incapable de la refermer et d’effacer toutes ces émotions et ces pensées qui la submergeaient sans merci depuis maintenant plusieurs mois. Elle avait envie que ça s’arrête, qu’on lui fiche la paix… et puis, d’un autre côté, elle se retrouvait à aider Eve, sans se rendre compte de la compassion qu’elle avait à l’égard de la jeune rousse. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Voilà, elle n’en savait rien, pas plus qu’Eve qui lui posait la question. Xena était juste là. Et vu l’état d’Eve, c’était déjà pas mal, d’avoir quelqu’un qui était juste là.
Gênée par le soudain basculement de la discussion, qui s’attarde trop sur elle au goût de la jeune flic, Xena ne répond rien, se contentant d’hausser les épaules en terminant un énième café. Au fond, on s’en fiche, non ? Que ce soit elle ou pas, ce qui s’est passé a fait beaucoup de mal, et c’est ça l’essentiel de ce qu’il faut retenir. Mieux valait se concentrer sur autre chose, sur d’autres problèmes. Car il y avait toujours d’autres problèmes.
- Malheureusement, je pense que c’est même pire, soupira Xena. Les sorciers ont un temps de retard sur tout et si je dois avouer qu’ils sont au coude à coude avec les moldus sur ce plan-là, ça reste… pathétique.
Xena ne le savait pas, et ne le saurait sûrement que bien plus tard, si elle vivait très vieille, mais elle était en avance sur son temps. Elle avait trop vécu, son corps avait trop souffert pour qu’elle puisse ne serait-ce que tolérer l’idée qu’on puisse choisir pour le corps et la vie d’autrui. C’était pourtant bien ce que Tobias faisait avec elle, mais elle refusait de le voir ainsi : ils avaient fait un pacte, c’était différent. Mais vouloir imposer un enfant à une femme si cette dernière ne le voulait pas… C’était condamner deux êtres à une vie de souffrances. Et elle savait très bien de quoi elle parlait.
- La femme de Nobby pourrait comprendre, j’imagine. Après tout, c’est une femme, justement, mais on ne sait jamais comment les autres vont réagir face à ces décisions.
Xena, elle, ne jugeait pas Eve pour deux mornilles. Eve faisait ce qui était le mieux pour elle, et c’était ce qui comptait. L’enfant n’était pas encore là, on pouvait encore faire comme s’il n’avait jamais existé.
Mais la rousse n’était sûrement pas seule dans cette affaire : on faisait un enfant à deux, ce n’était pas l’opération du Saint Esprit, en déplaise aux moldus. Et si Xena ne connaissait absolument rien au détail de l’opération, elle savait en revanche que cet enfant avec un père, et elle demanda à savoir qui c’était. Grave erreur, bien sûr, mais elle ne s’en rendit compte qu’une fois qu’Eve eut répondu. Alors, une colère froide enfla dans la poitrine, une colère qui se relevait des cendres sous lesquelles on avait tenté de l’étouffer. Xena serra les dents, serra les poings pour s’empêcher d’envoyer voler la table et tout ce qui allait avec. Voir Eve défendre Finn la révoltait. Peut-être disait-elle vrai, cela n’empêchait en rien que ce soit de sa faute à lui. C’était lui, le fautif. Il fallait un coupable.
A vrai dire, Xena en voulait terriblement à Finn sans vouloir le reconnaître. Elle tentait désespérément de noyer ses émotions sous son masque de placidité habituel, mais elle n’y arrivait que très mal et, face à cette nouvelle, elle sentait sa colère ressurgir, prête à la dévorer. Maladroitement, elle tentait de se contenir.
- Tu peux dire ce que tu veux, tu ne me feras pas croire qu’il ne pouvait pas éviter ça. Il n’a pas réfléchi, il a été égoïste. Mais ça étonne qui, au fond ?
Xena tentait désespérément de se reconcentrer sur Eve, de s’oublier pour oublier sa colère, mais elle avait énormément de mal. Depuis quand tentait-elle d’occulter la haine qui la dévorait ? Depuis quand rejetait-elle ce qui l’avait si longtemps fait tenir ? Elle devait être malade.
D’une oreille légèrement plus distraite, Xena écouta donc Eve énumérer ses différentes options, pour au final n’en envisager qu’une. La mention de l’orphelinat fit tiquer la jeune flic.
- Non, c’est sûr. Il ne faut pas oublier que c’est avec une potentielle vie, que vous jouez, asséna-t-elle sans douceur. Une erreur pourrait nuire à la vie d’un enfant, et ça, ce n’est pas envisageable. Alors peut-être vaut-il mieux qu’il ne souffre rien d’autre que le néant, après tout.
Xena laissa passer un instant de silence avant de reprendre la parole, consciente de la dureté de ses mots.
- Ne… t’en veux pas, surtout, déclara-t-elle maladroitement, le regard fixé au fond de sa tasse de café. Tu ne fais rien de mal, quoi que puisse en penser tous les autres.
C’était des mots qu’elle aurait voulu entendre, à certains moments de sa vie. Et, étrangement, ça lui faisait un bien fou de les dire à quelqu’un d’autre. Elle avait comme l’impression de… réparer quelque chose. Comme un trait qu’on gomme et qu’on redessine. Une sorte de seconde chance.
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#Sujet: Re: Le soutient est là où on ne l'attend pas - Xena Mer 14 Avr - 11:18
❝ Xena & Eve ❞Le soutient est là où on ne l'attend pasSubis ta condition. N’est-ce pas là le message que les sorciers, comme moldus, tentent de faire passer par leur intolérance ? On dira que l’erreur est humaine, mais Eve ajoutera volontiers qu’elle l’est uniquement pour celui qui a le loisir d’échapper aux conséquences. Le femme aux mœurs légères puisque c’est comme ça qu’on se plaît à les catégoriser, n’a pas d’échappatoire à sa disposition. Quand décider d’interrompre une grossesse est plus risquée que ses conséquences, peut-on encore seulement parler de solution à un problème ?
- Je m’en doutais, répond-elle dans un soupir un peu absent. Soit, les solutions alternatives ne manquent pas du côté moldu, je suppose.
Sans grand enthousiasme, elle envisage l’avortement avec un praticien moldu. Si elle ne le garde pas, il faut faire les choses le plus rapidement possible. Presque décidée, c’est la culpabilité et la peur qui retiennent sa décision. Elle qui n’a jamais hésité à prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de ses actes, se retrouve face à une décision qu’elle n’arrive pas à prendre seule. Ironique quand on sait que, comme beaucoup de ses contemporains, elle s’est déjà retrouvée avec des armes en mains et que les vies prises ne se comptent plus vraiment. Pourtant, ici, c’est différent et la jeune femme n’est pas certaine d’arriver à vivre avec même si la chose est nécessaire. Avec une certaine fatalité, Eve constate qu’elle ne peut compter sur personne si ce n’est elle-même. Habituée à être seule, elle ne comprend évidemment pas que, à sa manière, la jeune femme en face d’elle lui tend réellement une main secourable sans la juger pour autant. Une chose rare à leur époque.
- Je ne lui demande même pas de comprendre, tant qu’elle m’aide, remarque la jeune femme en fermant les yeux.
L’approbation des autres, elle peut s’en passer. Une fois qu’elle sera certaine, qu’elle saura que c’était la bonne décision, qu’importe ce que les autres en disent ? Si elle peut porter le poids de ses regrets, Eve refuse de s’attarder sur le jugement et l’avis d’autrui. Ils ne la connaissent pas, ne savent pas et surtout ne subissent pas la situation à sa place. C’est facile, de loin, du haut de sa tour d’argent de dire qu’on aurait pas fait pareil. A ceux-là, Eve ne souhaite qu’une chose, c’est qu’ils soient à sa place. Juste pour voir.
De son côté, si Xena tend la main à Eve, autant dire qu’elle n’entend pas cette courtoisie à Finn qui est plutôt l’objet de son ire. On ne peut pas dire que ça dérange Eve qui, elle-même, à des raisons d’en vouloir au mafieux, mais elle n’aime pas l’idée d’être déchargée entièrement du blâme. Quoiqu’en dise la jeune femme, il faut en effet être deux pour faire un enfant. Si Finn était probablement plus informé que sa compagne sur le sujet, il n’empêche qu’elle a participé avec autant d’enthousiasme que lui a ladite conception. On dit toujours que nul n’est censé ignorer la loi. Eve, de son côté, songe que la phrase devrait être transformée : nul ne devrait ignorer comment ne pas tomber enceinte. Il est trop tard pour en vouloir à qui que ce soit et les choses sont faites ainsi. Préférant laisser Finn de côté, elle se contente d’approuver la jeune femme lorsqu’elle souligne qu’il ne faut pas jouer avec la vie d’autrui.
- Ça n'a jamais été mon intention, s’entend-elle répondre, mais ça serait une solution si les choses devaient mal tourner.
Certain avortement ne marchent pas, c’est une possibilité rare, mais qui existe. Or, si c’était le cas, Eve ne se voit pas plus garder un enfant que maintenant. Evidemment, Xena ne peut pas le savoir, mais avec la vie qu’elle mène ou celle de Finn, ça ne serait rendre service à personne de prétendre vouloir être parents.
Les paroles de la policière la touchent plus qu’elle ne voudrait le dire. C’est que depuis qu’elle a découvert sa grossesse, elle est perdue et surtout, elle ne sait pas à qui parler. Eve ne veut pas de l’approbation des autres, mais le fait que quelqu’un comprenne sa démarche a quelque chose de rassurant, même si ce quelqu’un est une personne qu’elle devrait en théorie détester. Eve se contente d’un signe de tête, puis finalement se lève.
- Merci pour ton temps.
Il y aurait plus à dire, mais dans le fond, elles se comprennent aussi bien avec peu de mots.
- Fais passer le message à Nobby, si tu peux. Je t’en serais reconnaissante.
Elle tourne les talons et cette fois-ci, Xena ne la retient pas. Elles ont toutes les deux besoin d’espace et de digérer un peu tout ça.