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#Sujet: Don't try to fool the old fox + Xena Mar 19 Mai - 23:30
Don't try to fool the old fox
Xena & Nobby
« Putain. » D’habitude, il faut plus que ça à Nobby Leach pour être impressionné, mais il n’aime pas ce qu’il voit là. Le type qu’il doit interroger en garde à vue, un petit voleur à la tire du Chemin de Traverse, s’est manifestement fait passer à tabac, et son visage a pris une variété de couleur intéressante, variant d’une nuance de jaune pâle à un très beau violet aubergine. « Qui est-ce qui me l’a ramené comme ça ? » Jeffrey Walsh, un de ses adjoints, est avec lui, l’air mal à l’aise, regardant le suspect par la vitre sans teint de la salle d’interrogatoire avec le même air circonspect que son chef. « Xena, chef, c’est elle qui avait l’affaire. Je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé, je découvre comme vous. » Nobby jette un œil au compte-rendu de l’interpellation. Lapidaire, dans le plus pur style Xena Hart, sans fioritures aucune, ni évidemment mention d’éventuelles violences ou résistance. Juste que Finn McAlpine avait encore une fois tenté d’arracher un sac à une passante, sous le nez de la brigadière Hart, qui était intervenue…le blabla habituel, sans intérêt. « En flag’, comme d’habitude. Mais vas-y pour expliquer ça à Mark Brew… » Grogne le directeur de la police magique, plus que maussade, ayant peu envie de connaitre l’avis du juge du Magenmagot en charge de ce dossier sur les méthodes de sa brigade.
Ce n’est pas tellement que Nobby soit contre les méthodes peu conventionnelles, il est trop en marge lui-même pour ça. Parfois, il est nécessaire de contourner les règles pour les faire respecter, et il est le premier à trainer dans les milieux louches quand ça devient utile. Mais il a à cœur que l’image de la brigade reste nette. Probe, en un sens. Il défendra toujours ses agents, et parfois la violence est nécessaire, mais comment est-ce qu’ils peuvent inspirer confiance aux gens, les gens qu’ils sont censés devoir protéger et servir, s’ils se mettent à tabasser arbitrairement des petits criminels ? « Elle m’emmerde, putain. » Il fourgue d’un coup le dossier à Walsh, et tourne les talons. « Tu le gères, j'ai pas envie. »
Et surtout, il n’a pas le choix, il ne peut pas laisser passer ça. Ses hommes apprécient globalement Nobby, il leur laisse une grande liberté d’action et il sait s’intégrer aux équipes, mais il ne faut pas s’y tromper, le chef c’est lui, et sa brigade, il la tient. Passant devant l’open-space où sont réunis les bureaux, il aperçoit d’ailleurs Xena. Bonne nouvelle pour lui, moins pour elle. « Hart ! Dans mon bureau ! Tout de suite ! » Mauvais présage que cet ordre sec, balancé devant tout le monde. Ce ton là, Nobby ne l’emploie pas beaucoup, mais tous les membres de la police magique le savent : ça veut dire que quelqu’un va se prendre une soufflante et ça a valeur d’exemple pour tout le monde. Il ne s’arrête même pas, et claque la porte de son propre bureau avant de s’installer confortablement, s’enfonçant dans son fauteuil directorial. On ne tarde pas à cogner à la porte. « ‘Trez. » Grogne Nobby, s’allumant un cigare. Les services techniques du Ministère ont eu beau lui dire des milliers de fois d’éviter de fumer, il n’assimile pas.
Xena passe la tête dans son bureau, et il lui fait signe d’approcher. « Entre et assied toi. » Il ne trouve pas la moindre trace de regrets ou de repentir sur la visage de la jeune fille. Ça lui tirerait presque un sourire. Leach a beau râler parce qu’elle déconne et qu’elle a vraiment un caractère de merde, Xena Hart est sa petite protégée. La gamine qu’il aurait voulu sauver d’un père ultra-violent, d’un enfer familial en huis-clos. Jeune flic, ça avait été une de ses premières affaires. Il a été content de la voir atterrir sous son commandement, la petite, même avec de drôles idées, un peu flippantes si on l’écoute bien. Mais il est persuadé qu’il peut exercer une influence positive sur elle. Du moins essayer, même si ça suppose de l’engueuler, ce qu’il ne va pas se priver de faire. « Bon alors, c’est quoi le délire avec McAlpine ? Me dis pas qu’il s’est fait une telle gueule tout seul, je te croirais pas. » Il est franchement excédé, ils ne peuvent pas se permettre de faire n’importe quoi et même si ce type est un criminel pénible, ce n’est qu’un voleur de sac, on ne torture pas les gens pour ça. « Donc je voudrais savoir : tu penses vraiment que tu peux te foutre de ma gueule et de mes ordres comme ça ? » Il n’aime pas la violence gratuite, c’est tout. Et c’est précisement pour ça qu’il râle. Hors de question qu’il laisse Xena devenir comme son père. « T’as deux minutes pour m’expliquer. Et crois moi, l’explication a intérêt à être convaincante. »
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Xena Hart
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Mer 20 Mai - 0:26
Don't Try To Fool The Old Fox
ft. Nobby Leach
Ses mains étaient dans un sale état. Elle n’avait pas voulu les soigner, pas tout de suite, du moins. Elle irait peut-être voir Reha dans la journée, pour qu’elle lui répare tout ça… Mais pas maintenant. Pour le moment, Xena voulait ressentir les élancements lancinants qui lui traversaient les mains. Elle voulait voir ce sang séché sur ses phalanges. Ce souvenir encore un peu de comment elle en était arrivée là…
- Non ! Laissez-moi ! Lâchez mon sac ! - File moi ça connasse ! - Maman !
Elle avait déjà rédigé son rapport depuis un petit moment. Il devait être entre les mains de Leach, à cette heure-ci. Finn McAlpine devait être en salle d’interrogatoire. Elle se souvenait encore de son visage, déformé par les coups. Ça avait été plus fort qu’elle… La rage l’avait submergée, avait annihiler toute notion de professionnalisme.
- Toi le mioche, casse… toi !
Un coup qui part. Sec, rapide. Violent. Le sang qui gicle de ce visage enfantin sous la force du coup.
Elle savait qu’elle avait fait une erreur. Elle qui savait si bien se maîtriser, maîtriser ce tourbillon incessant qui l’agitait, avait perdu le contrôle. Et pas qu’un peu. Si elle n’avait pas tué cet homme, c’était par pure chance. Xena ne savait plus qui ou ce qui avait arrêté ses coups. Elle se souvenait juste être revenue dans les bureaux, être allée se changer pour enlever ses vêtements encore tâchés de sang, puis s’être affalée sur sa chaise de bureau pour remplir son rapport.
Une chose était certaine, elle allait en avoir pour son grade. Nobby ne laisserait jamais passer une telle chose, Xena en avait parfaitement conscience. Cela ne l’empêcherait pas d’assumer pleinement ses actes. Elle reconnaissait son erreur, professionnellement parlant. En revanche, elle ne regrettait aucun des coups qu’elle avait donné à ce porc. Il le méritait. Les types comme lui méritaient de souffrir…
Lorsque Nobby l’appela enfin, de la voix qu’il utilisait pour en imposer à tous, sa voix de chef, celle du patron qui va salement vous remonter les bretelles, Xena n’avait toujours pas bougé de derrière son bureau. Elle se leva sans un mot, sans se presser, sans paraître inquiète. Après tout, elle ne l’était pas, il ne servait à rien de feindre. Elle alla donc toquer à la porte de son bureau, qu’il avait refermé derrière lui. On aurait dit une mise en scène, pensa la jeune femme en entrant. Lui et son cigare – ne lui avait-on pas fait remarquer plusieurs fois qu’il y avait d’autres endroits plus appropriés pour fumer ? – et la posture du grand manitou. Xena savait que Nobby n’essayait pas de l’impressionner, car, après tout, il la connaissait suffisamment pour savoir que ça ne marchait pas avec elle.
Elle s’installa en face du bureau, et écouta presque sagement son patron, sans rien dire, dans un premier temps. Le problème avec McAlpine ? C’était un déchet. Une des pires raclure de ce bas monde. Il méritait son sort. Xena trouvait presque qu’elle avait été trop clémente avec lui. Il n’avait que quelques bleus, peut-être une ou deux dents de cassées, la mâchoire déboîtée, un œil en sang. Et des semaines de récupération. Mais elle aurait pu faire beaucoup plus, si elle en avait eu le temps.
Finalement, elle prit la parole.
- Mon but n’était pas de me moquer de toi, Nobby. J’ai juste arrêté un criminel, l’altercation a été musclée. C’est bien moi qui lui ai fait ces marques, je vais pas nier.
Mais bien sûr, Nobby ne comptait pas en rester là. Il voulait savoir, et c’était bien normal. Mais pouvait-elle vraiment lui expliquer ce qui s’était passé ? Avouer à son patron qu’on avait juste perdu le contrôle, c’était mauvais pour le job. Et malgré cet accident de parcours, Xena aimait son travail. La jeune Baguette d’Elite savait bien qu’elle pouvait dire ce qui s’était passé à Nobby. Ça n’arrangerait pas son cas mais, étrangement, elle savait qu’il comprendrait. Et pourtant, elle n’avait aucune envie de s’étaler sur le sujet.
Pendant un moment, elle se contenta de regarder Nobby en silence. Elle l’appréciait, son patron, c’était certain. Même si elle n’était pas une tendre, même si elle ne le comprenait pas toujours, c’était certainement la personne qu’elle respectait le plus après son père.
Xena soupira.
- Il a tenté d’arracher le sac d’une femme. Elle a résisté. Son enfant s’est retrouvé au milieu des deux, McAlpine l’a cogné. Je l’ai arrêté. Fin de l’histoire.
Elle n’aurait pas dû s’emporter. Elle ne connaissait pas ce gosse, elle se fichait pas mal de son état, de savoir s’il avait fini à Sainte Mangouste ou pas. Elle se fichait encore plus de la mère et de son pauvre sac bon marché. Elle se moquait éperdument de ces gens. C’était juste de la colère, de la rage pure. Ce type… Il l’avait énervée. Enervée comme elle ne l’avait pas été depuis longtemps. Il était tombé au mauvais moment.
- J’irai m’expliquer devant Brew. J’ai manqué de professionnalisme, j’en suis consciente. Cette situation ne se reproduira plus.
Xena ne comptait pas s’excuser d’avoir démoli le visage de McAlpine. Pour quoi faire ? Sa seule erreur avait été de faire ça à la vue et au su de tous. Elle aurait pu attendre, elle aurait dû être capable d’attendre.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Dim 7 Juin - 0:12
Don't try to fool the old fox
Xena & Nobby
Il y a un peu d’esbrouffe dans ce que fait Nobby : le but est de faire comprendre à Xena l’étendue de ses conneries et qu’il ne tolérera pas un tel comportement. La police ne fait pas ça ; en tout cas pas celle qu’il dirige. Il est vraiment en colère, et peut-être même un peu déçu, parce qu’il croit en cette petite, malgré son sale caractère. Outsider lui-même, Nobby a toujours de l’affection pour les gens en marge. Mais là ce n’est pas possible, les limites sont atteintes, il ne peut pas tolérer ça. Et ce qui n’était qu’au départ un rappel à l’ordre et au règlement, avec des conséquences un peu pénibles en termes de procédures, va rapidement prendre de l’ampleur. Il n’aime pas la mauvaise foi, ni qu’on le contredise. Et il considère que la moindre des choses, quand on a fait une connerie, c’est d’avoir le bon gout de la regretter, ou au moins, de l’assumer. « C’est moi qui décide si c’est fini ou pas, Xena. » Tirant sur son cigare, il lui adresse un regard sévère. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Nobby n’est pas convaincu. Pas du tout, même. « Et si c’est pour me ressortir la même chose que ton rapport, il va falloir trouver mieux que ça. » Il y a des fois où ça passe, parce que Nobby est bonne pate et aussi parce qu’il sait que ses agents gèrent des trucs moches, et que la réalité du terrain est compliquée. Mais pas là. « Ne me dis pas qu’il l’a bien cherché, nom d’un chien. Je ne veux même pas entendre le début de cette explication foireuse. C’est moi qui t’ai formé. Combien de putain de fois j’ai parlé de la proportion et de la mesure, de l’adaptation de la réponse ? Tu crois qu’on vous apprend le manuel juste pour vous emmerder ? » Non, il ne décolère pas. Plus encore, il ne comprend pas. Car Xena n’a pas l’air d’avoir le moindre regret ni le moindre remord. Plus que la bavure elle-même, ce qui le gêne, c’est ça.
C’est ce qui le fait râler. Ce n’est pas une mauvaise gamine, mais quand elle est comme ça, elle lui ferait presque peur. Qu’elle ne voit pas du tout le problème à tabasser un type jusqu’au sang est anormal. Parfois, Nobby a envie de lui demander ce qui ne tourne pas rond chez elle. Mais il s’abstient. Parce qu’il sait exactement ce qui ne tourne pas rond chez Xena, ou du moins, il sait très précisément d’où ça vient. Alors il fait de la pédagogie, encore et encore. Tant qu’elle n’est pas trop off limits, il essaye de rattraper le tir, et de sauver les meubles. En espérant pouvoir toujours le faire et qu’un jour, elle n’ait pas plus de problèmes. En soi, Xena est une bonne flic, et Leach voit aussi toujours la gamine qu’elle était. Qu’elle est toujours, d’ailleurs. Elle n’est pas bien vieille. Assez pour qu’il ait encore un peu d’espoir, et le laisser croire que l’esbrouffe pourra marcher. « Ce n’est pas seulement un manque de professionnalisme. C’est pas la loi du talion, putain. »
Bon, pas sûr qu’elle ait la référence et que ça aide à la prise de conscience. Nobby essaye donc de faire plus clair. « Qu’est-ce qui t’as pris, nom de Dieu ? » En vrai, il n’aime pas la violence. Parfois, on ne peut pas s’en passer, mais Nobby se méfie des gens qui cognent. Il n’a jamais eu peur de se défendre. Mais il n’a jamais perdu les pédales, et aucun brigadier ne peut se permettre ça. « C’est qu’un foutu voleur à la tire. Il est chiant, mais c’est qu’un gosse. Il est plus jeune que toi. T’as cru que t’étais tombée sur Grindelwald, ou quoi ? » L’ironie marche bien, en général. Il espère que ça passera cette fois aussi. Même s’il n’est pas sûr. « Et puis même, on ne peut pas faire ça. On ne cogne pas les gens pour rien. C’est le seul truc qui nous différencie des criminels et le seul truc qui nous permet d’être légitime. » On pourrait dire que Nobby est naif, de croire que la violence n’est pas la solution. On pourrait le traiter d’idéaliste, voire d’utopiste, avec ses belles paroles et ses croyances morales, que l’on peut résumer à : ne faites pas de mal aux gens. Mais il faut avoir une sacré force de caractère pour tenir cette ligne. Et dans un monde où tout le monde légitime la violence, ce n’est pas totalement manquer de sens commun que de rappeler qu’on ne cogne pas gratuitement sur les gens.
Pour le cas de Xena, il ne sait pas quoi faire. La leçon suffit-t-elle ? Ça l’emmerderait que ça aille plus loin, mais vu le bordel que c’est, et même si elle s’explique comme elle le dit, ça ne réglera aucun souci. « Je devrais te sanctionner, j’espère que t’as bien conscience de ça. » Bon, il ne le fera pas. Sans doute pas. Ça fichera un coup à sa crédibilité, ou pas. Il n’a pas encore pris de décision, mais il garde l’hypothèse sur la table, jouant toutes ses cartes…histoire de laisser Xena soupeser cette éventualité. Plantant ses yeux clairs dans ceux de la jeune femme, il la fixe d’un air implacable, derrière son cigare. « Brew va demander des sanctions, à tous les coups. Tu m’expliques comment je justifie que je te soutiens, devant lui ? » Il le fera, par esprit de corps, mais ne cherchera pas à minimiser non plus. Sa dernière carte, c’est la contre-productivité. Histoire de montrer que non seulement, ce n’est pas bien, mais qu’en plus, en tabassant McAlpine, Xena a même plutôt compromis l’enquête. « Et ça va probablement faire tomber tout le dossier. On n’aura aucune crédibilité, là. Un bon avocat fera tomber toute la procédure avec ce genre de conneries… »
Il secoue la tête, dépité par tout ce foutu gâchis. Que ce soit pour l’affaire ou Xena elle-même, c’en est un, selon lui. Même si elle a peut-être quelques excuses. Ne voulant pas uniquement l’accabler de reproche, il se fait plus compréhensif. « C’est vrai ? Pour le gosse ? » Aspirant une bouffée de tabac, il se renverse en arrière dans son fauteuil, interrogateur. « Je sais que c’est compliqué pour toi...mais ça c’est pas possible. On le sait tous les deux. » Parce que même si elle fait la maline, Leach est à peu près persuadé que cette gamine a meilleur fond qu’elle essaye de le faire croire, et qu’elle est moins fière qu’il n’y parait. Du moins il l’espère. Alors il lance un dernier avertissement qu’il espère salutaire, se penchant de nouveau vers elle pour lui lancer, bourru, avec son inimitable accent cockney : « Y a un jour où tu dépasseras les bornes une fois de trop, et où le vieux Nobby ne sera plus là pour sauver tes miches, petite. Capiche ? Alors on se reprend. Et vite. »
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Dernière édition par Nobby Leach le Lun 20 Juil - 23:57, édité 1 fois
Xena Hart
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Lun 20 Juil - 23:51
Don't Try To Fool The Old Fox
ft. Nobby Leach
Xena, c’était une bonne flic, sur le papier. Ses résultats étaient probants : elle réussissait les missions qui lui étaient confiées presque à chaque coup – excepté quelques fois où la situation avait été impossible à gérer -, rendait des rapports millimétrés, obéissait sans broncher, connaissait sur le bout des doigts l’administration et la paperasse. Son travail était du bon travail. Pourtant, dans le fond, Xena n’avait pas l’âme d’une policière : si elle faisait du bon travail, elle cachait aussi beaucoup de choses, avait des valeurs de bien et de mal parfois totalement inversées et ne se donnait jamais la peine d’arrêter un criminel en dehors de ses heures de travail. En somme, la jeune femme n’était pas une justicière. Comme avec Tobias, elle se contentait d’obéir aux ordres, ni plus, ni moins. Parfois, la jeune femme ressemblait à une machine, destinée à exécuter les tâches des autres.
Ce fut en tout cas la sensation qui lui fut renvoyée quand Nobby lui somma de ne pas juste lui recracher son rapport. Xena eut soudain l’impression d’être une enfant se faisant réprimandée, et cela la mit mal à l’aise. Elle était adulte, mais, dans les yeux de Nobby, elle se revoyait souvent comme la gamine de dix-sept ans à peine sortie de Poudlard et qui venait de débarquer dans la Police Magique, sans trop savoir où elle mettait les pieds. Parfois, ça la faisait se sentir un peu mieux. Aujourd’hui, elle avait du mal à supporter cette image que son supérieur lui renvoyait. Que lui voulait-il, à la fin ? Elle assumait ses erreurs, c’était déjà beaucoup : elle aurait pu essayer de trouver une explication foireuse, une pirouette, mais non. Nobby lui avait toujours apprit à être responsable. Mais, de toute évidence, Xena avait mal compris la leçon.
Tu vois bien que je suis toute cassée, Nobby. Comprends le. J’ai appris la vie à l’envers.
Car Xena était bien dysfonctionnelle, sur certains points. Ses notions de bien et de mal étaient bancales, ses sentiments étaient boiteux, voire absents par moment, et seule sa colère était fonctionnelle. Pourtant, elle avait bien changée depuis ses seize ans. Elle avait appris à se contrôler, elle qui passait son temps à se battre à tous les coins de couloirs du temps de Poudlard. Lentement, elle avait appris à étouffer ce feu qui la dévorait en permanence. Pourtant, elle n’avait jamais essayé de l’éteindre, et c’était là le vrai problème.
Tu comprends ça, hein Nobby ? Tu sais qui je suis, ce que j’ai vécu. Tu sais que je suis carbonisée de l’intérieur.
Alors Xena resta muette, détourna la tête quand Nobby lui demanda « pourquoi ? ». Elle ne savait pas. Ou plutôt, elle savait sans même se l’avouer. Car admettre, c’était se souvenir et rendre réel, et Xena voulait oublier. Elle ne voulait pas se souvenir les coups, les nuits entières passées dans les rues, la haine et la violence ; elle ne voulait pas se souvenir de tout ça, refusant d’admettre que cela ne l’avait pourtant jamais vraiment quitté. Car face à Nobby, Xena avait l’impression que tout ça était loin, que, finalement, elle aussi elle était loin de toute cette merde. Et pourtant, aujourd’hui, c’était elle qui avait ramené cette violence dans sa vie.
Xena grimaça.
- J’ai compris Nobby, ça va… J’ai foiré, j’en suis consciente.
Est-ce qu’elle regrettait ce qu’elle avait fait à McAlpine ? Toujours pas. Ce que Xena regrettait, en revanche, c’était de s’être laissée aller à tant de violence, d’avoir perdu le contrôle d’elle-même. Après tout ce temps, était-elle encore si fragile ? Restait-il encore autant de cette enfant qu’elle avait été, en elle ? La jeune femme qu’elle était aujourd’hui ne voulait pas de réponse à cette question. Elle préférait répondre à celles de Nobby, pour cette fois.
- En dehors de cet accident, mes rendus sont impeccables. J’ai perdu le contrôle, mais McAlpine nous a filé entre les doigts de trop nombreuses fois, il traîne sur le Chemin de Traverse depuis beaucoup trop longtemps. En plus, il a même pas perdu connaissance, c’est juste l’aspect qui est impressionnant, il va bien, ajouta la jeune femme un peu plus bas, presque de façon boudeuse.
Xena avait connu bien pire. McAlpine ne mesurait pas la chance qu’il avait eut. Il n’avait rien de cassé : un tour chez les Médicomages, et il ressortirait comme neuf. Alors oui, Xena avait fait une erreur, mais rien d’irréparable.
- Mais c’est vrai que j’ai fait une énorme erreur, alors s’il doit y avoir une sanction… Je suis pas du genre à me défiler Nobby, t’en fais pas pour ça. Je te demande pas de me soutenir.
J’ai toujours tout fait toute seule Nobby. Me battre, c’est la seule chose que je fais à peu près bien. T’es pas obligé de m’aider. J’ai l’habitude, tu sais.
Et oui, bien sûr. Nobby savait. Xena n’avait jamais vraiment saisi comment, mais Nobby semblait en connaître un rayon sur elle, bien plus que ce qu’elle lui avait laissé apercevoir, en tout cas. Alors quand il lui posa la question sur le gosse, elle se braqua un instant. Bien sûr que c’était vrai. Sans ça, elle n’aurait pas commis un tel impair. Alors Xena hocha la tête, simplement, baissant enfin les yeux. Nobby avait raison, une fois de plus. Mais il fallait croire que Xena avait la tête dure : elle ne retenait jamais correctement les leçons.
- Nobby, je…
Elle s’arrêta. Elle aurait aimé dire quelque chose, mais il y avait tant de mots qui se bousculaient à ses lèvres qu’elle ne savait même plus lesquels choisir. Alors elle les ravala, hocha de nouveau la tête.
- Capiche…Je suis désolée Nobby. Ça ne se reproduira pas. Te mets pas mal pour moi.
Merci Nobby. Mais tu sais, tu peux me laisser en arrière toi aussi. J’ai tellement pas l’habitude d’avancer que je serais bien fichue de te faire revenir en arrière.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Mar 28 Juil - 22:42
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Xena & Nobby
Do good. Be good. Ils ne sont pas nombreux, les principes de Nobby Leach. On peut les résumer très facilement. Il s’agit, à la fin des fin, simplement de cela : de ne pas faire de mal aux autres, autant que faire se peut, et si on a la possibilité, de les aider. On dit qu’il y a deux réactions, lorsqu’on subit un traumatisme – et le passage de Nobby à Poudlard, avec tout le rejet et la détestation qu’il comportait, véritable bizutage en règle, en est un, en quelque sorte – et qu’on essaye de se reconstruire : soit on se bat pour que tout le monde subisse la même chose, soit on se bat pour que plus personne ne souffre. Leach est indubitablement de la seconde catégorie. Et c’est un vrai défi, en réalité, d’avoir bon cœur, dans un monde si sombre. Parfois ça suffit. Mais souvent, ce n'est même pas suffisant pour vous sauver. Parfois il cède, malgré des périodes d’horreurs sombres, où il réalise que sa vie ne sera peut-être que ça, une série de batailles qui n’auront rien changé. Et pourtant le directeur de la police magique résiste, et il continue. Il essaye d'être joyeux, de garder espoir, de ne pas laisser transparaître ses sentiments, de ne blâmer personne, de ne pas s'en soucier quand, jour après jour, semaine après semaine, la nonchalance et la cruauté attaquent ses idéaux. Parfois, être optimiste est un putain d'effort. Et parfois c’est la colère qui l’emporte.
C’est de ça que témoigne ce léger coup de sang envers Xena. Dans le cas de la jeune femme, c’est un peu différent. Parce qu’il ne veut pas qu’elle devienne comme ceux qu’il combat, pas elle. Elle sera toujours un peu la gamine qu’il a essayé d’aider, et qu’il a juré qu’il ne laisserait pas tomber. Alors peu à peu, la patience reprend le dessus, et Nobby se remet à expliquer. « Je suis pas sûre que tu comprennes pourquoi je râle, non. » Le ton est plus calme, moins sec, et il y a un peu de compassion dans ce qu’il dit. « Tu veux savoir pourquoi on ne cogne pas les gens sans raison ? Parce que le seul moyen de nous différencier, d’eux, c’est ça. Parce que sinon, on ne vaut pas mieux qu’eux. » Il doit y avoir des gens en ce monde sur qui on peut compter, des gens, qui, si on appelle à l’aide, répondront toujours. Et si ce n’est pas la police, qui le fera ? « Notre boulot, c’est de faire en sorte que les gens ne se sentent pas seuls avec les monstres. » Nobby s’est souvent senti seul eux. Abandonné. Et il sait que Xena en sait quelque chose aussi, d’être seule avec les monstres. « Donc les monstres, ça ne peut pas être nous. » Il a un air déterminé, buté, presque autant qu’elle, pour le dire. Au fond, c’est un duel sur qui cédera le premier ; et comme il a l’avantage de l’autorité, et de l’expérience, Nobby y croit. Et puis voilà quelque chose qu’il sait : les espoirs des gens les accompagnent toujours.
Sa tendance à redonner une chance, et à croire qu’il pourra aider tous ceux qu’il croise aussi. Sinon, il deviendrait fou, sans doute. Tout pourri que soit ce monde, il faut tenir le choc. Il n’y a pas le choix. Lui, il le fait parce qu’il est en colère, quelque part, qu’on puisse faire du mal aux gens comme ça. Mais il le fait aussi parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse. Et si ça signifie ne jamais se taire et s’épuiser à la tâche, mener des combats perdus d’avance, tant pis ; il faut bien y croire, après tout. Et Nobby y croit. Au moins pour Xena Hart. Ce n’est qu’une gamine qui ne méritait pas ça, qui a souffert d’un monde terrible. Et pour une fois il peut faire quelque chose – contre elle-même s’il faut. Et s’il n’arrive qu’à sauver qu’une personne, seulement elle, eh bien, eh. C’est déjà bien. Peut-être qu’à force de patience, il y arrivera. Il sourirait presque, lorsqu’elle affiche une mine boudeuse pour lui dire qu’il survivra. « Arrête, une citrouille pourrie aurait plus de chance de remporter le prix du sourire le plus charmeur de Sorcière Hebdo. » A vrai dire, Nobby est à deux doigts de rire. Il n’aime pas quand Xena franchit les bornes, mais il croit avoir atteint son objectif : elle a l’air moins fière d’elle, ou au moins plus incertaine.
Et lui, sans doute qu’il a un peu trop bon cœur, parce qu’il n’insiste pas. Mais il faut dire qu’il connait déjà la réponse à sa question, Nobby, et qu’il sait pourquoi Xena manque de mots pour lui répondre. « Ah, laisse, petite. Je comprends. » Bougonne-t-il, abandonnant un peu son masque de chef en colère. « Ça va aller ? »
Au fond, c’est difficile d’apprivoiser quelqu’un qui a appris à ne compter que sur elle-même ; Xena est de cette catégorie. Mais Nobby a vu tellement de choses, et il sait, combien les blessures sont dures à guérir, combien de temps ça prendra. Alors il secoue la tête et écarte son argument d’un revers de main. « Dis donc pas de bêtises. Bien sûr que si, je le ferai. » Ronchonne-t-il, écrasant son cigare dans le cendrier en verre sur son bureau. Toujours sans la regarder, et continuant du même ton bourru : « On veille les uns sur les autres, ici. » Au fond, la brigade, c’est un peu la seule famille qui lui reste, et Nobby y tient. Ici, il est chef, capitaine, frère, père de famille, le père de tout le monde, et on pourrait dire, pour résumer que Xena est la petite dernière, l’ado rebelle en perdition. « Allez, va. Incident clos. Pour cette fois, je m’arrangerai pour que ça passe et que ça reste en interne. » Heureusement qu’il connait bien Brew, se dit Nobby. Puis, une lueur malicieuse apparait dans son regard lorsqu’il redresse la tête et dépose le dossier dans la pile des affaires traitées. « Et puis, après tout, il est tout de même mieux avec nous que sur le Chemin de Traverse. » Il lui en adresserait presque un clin d’œil, mais au lieu de ça, il déclare avec sérieux : « Mais fais gaffe à toi, Xena. Tu vaux mieux que ça. » Et il ne la laissera pas devenir comme ça, se dit sérieusement Nobby. S’il savait seulement dans quoi elle est engagée…
« Tant que je te tiens, dis-moi. Tu reprends le même service l’année prochaine ? Je vais faire les dossiers d’avancement, bientôt. » Nobby lui jette un regard interrogateur. Il s’est toujours demandé pourquoi Xena s’était engagé dans la brigade, depuis qu’on la lui a mise dans les pattes, alors qu’il n’était encore que sous-directeur de la police magique. Ce qu’elle compte faire pour plus tard aussi l’intéresse. « Tu sais que tu pourrais demander une promotion ? Ça ne te dirait pas ? » Il serait curieux de savoir – au fond, comme tout parent qui se respecte.
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Xena Hart
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Mar 11 Aoû - 11:58
Don't Try To Fool The Old Fox
ft. Nobby Leach
Xena avait eu du mal à s'y faire, à Nobby. Quand elle était arrivée dans la Police Magique, elle était seule, totalement et désespérément seule. Poudlard n'avait jamais été un lieu de réconfort pour la jeune femme, elle ne s'y était jamais sentie à sa place et, en quittant cet endroit, elle n'avait rien laissé derrière elle, aucune amitié, aucun lien. Elle était une page vierge en arrivant à la Police Magique. Une page noircie, brûlée sur les bords, mais sur laquelle on n'avait encore rien écrit. Et c'était bien difficile d'essayer de faire rentrer une telle page dans un livre flambant neuf. Aussi Xena avait-elle réellement eu du mal à se faire à la personnalité flamboyante de Nobby. Elle qui avait toujours été seule, elle s'était alors retrouvée avec un garde-fou, une présence dans sa vie qui, pour une fois, n'était pas néfaste. Elle avait commencé par se méfier, puis par s'y faire, à force d'usure. Finalement, elle s'était attachée à ce chef si particulier qui lui accordait une attention si particulière. C'était une chose que Xena n'avouerait jamais, pas même à elle-même, mais elle tenait sincèrement à Nobby, plus qu'à quiconque, peut-être. S'il était apparu plus tôt dans sa vie… qui sait où elle aurait pu en être, aujourd'hui…
Alors, au nom de cette affection, Xena essayait de « faire mieux », même si elle ne comprenait pas toujours ce que ça voulait dire. La jeune femme essayait de se contrôler, en premier lieu, de bannir de sa vie la violence qui la caractérisait. Si elle paraissait froide, c'était toujours mieux que de paraître sauvage. Et pourtant, à tenter d'étouffer un feu aussi vif elle ne faisait que l'alimenter davantage. Xena était comme une cocotte minute : la pression s'accumulait petit à petit jusqu'à exploser. Et elle ne savait pas comment changer ça. Malgré sa bonne volonté – qui passait souvent inaperçue aux yeux des gens – la jeune femme ne parvenait pas à effacer les traumatismes qu'elle avait vécu, et ceux qui jalonnaient encore sa vie. C'était comme essayer de se défaire de sa propre peau : c'était impossible. Alors Xena s'acharnait dans le vide et, quand elle se retrouvait confrontée à la réalité, comme aujourd'hui, elle se sentait minable et incapable. Incapable de reprendre sa vie en main.
Et pourtant, malgré tout ça, malgré cette volonté vacillante d'aller de l'avant, Xena ne parvenait pas vraiment à laisser aller tout ce qu'elle avait, tout ce qu'elle croyait posséder. Ses « principes », ses croyances, qui, souvent, allaient à l'encontre de ceux de Nobby. La bonté nous différenciait des monstres ? Xena voulait bien lui accorder ce point, mais pas comme lui l'entendait : la bonté faisait souvent plus de victimes que la violence. A être trop bon, on était trop con, c'était ce en quoi Xena croyait. Elle ne voulait être bonne avec personne. Elle voulait être aveugle, être indifférente, juger sans jugement. La Police l'aidait bien, en ça : elle exécutait les ordres sans réfléchir, sans s'impliquer dans les décisions. Elle exécutait, telle une machine, sans s'inclure.
Et c'était tout ça, toutes ces contradictions qui cohabitaient en elle, qui faisaient d'elle cet être instable qui, pour un enfant, était capable d'envoyer un voleur à la tir à l'hôpital, voire à la morgue. Alors Nobby avait raison, en effet : elle ne comprenait pas vraiment. Tout ce qu'elle comprenait, c'était les monstres.
Et j'en suis un Nobby, ouvre les yeux, regarde-moi en face. Vous comptez un monstre dans vos rangs, quoi que tu en dises. Mais merci d'essayer d'y croire, de croire que je pourrais être autre chose. T'es bien le seul.
Alors Xena eut un petit sourire, malgré elle, quand Nobby blagua, parce que voilà, c'était Nobby, il n'y avait pas grand-chose de plus à dire. Pour lui, elle voudrait bien faire des efforts, être quelqu'un d'autre, mais il ne pouvait pas être là tout le temps, et on voyait bien ce que ça donnait quand il était absent. Et pourtant… Xena se mettait à se sentir mieux, là, dans ce bureau, alors que ses mains tremblaient l'instant d'avant et qu'elle se faisait sermonner. Elle connaissait la haine, et la colère, et la violence, et ce n'était pas ce qui émanait de Nobby en cet instant. Ce n'était jamais ce qui émanait de Nobby.
- T'en fais pas pour moi Nobby, c'est pas ça qui va m'impacter.
Menteuse.
Mais Xena sourit, parce que ce que disait son chef, finalement, ça lui faisait du bien, malgré ce qu'elle disait, malgré son caractère buté. Malgré tout.
Si t'étais apparu plus tôt dans ma vie…
- Je veux pas te causer d'ennuis, Nobby. Je…
Elle en eut presque les larmes aux yeux. Un instant, elle eut envie de se lever, de partir en courant, ou alors de rester et de tout casser. Mieux que ça ? Non, elle ne valait pas mieux que ça, parce qu'elle était ça. Elle était toujours cette bombe à retardement, caractérisée par cette violence qui l'habitait et dont elle savait, au fond d'elle, qu'elle ne parviendrait jamais à se défaire. Elle serait toujours comme ça…
Bordel, Nobby. Toi et ton espoir à la con !
Xena s'arrêta de penser un instant. L'avenir. Ce n'était pas quelque chose auquel elle pensait. A vrai dire, là encore, elle laissait les autres décider à sa place. C'était Tobias qui choisissait son avenir. C'était lui qui l'avait placé ici, comme un pion sur un échiquier, et c'était lui qui décidait des mouvements qu'elle effectuait. L'année prochaine ? Oui, sûrement continuerait-elle ici, si c'était ce qu'il voulait. Mais s'il avait besoin d'elle ailleurs, alors elle quitterait tout du jour au lendemain pour le suivre. Car, après tout, sans lui, elle n'avait rien. Ni travail, ni maison, ni vie… Sans lui, Xena n'était rien.
- Une promotion ? Répéta-t-elle, un peu incrédule.
Ça ne lui était jamais venu à l'esprit. Gravir les échelons, monter en grade, prendre de l'importance. Non, vraiment, ça ne l'avait jamais effleuré. Xena, c'était un soldat : elle obéissait aux ordres, elle ne les donnait pas.
- Sincèrement, je pense pas que ça soit fait pour moi, Nobby… Une promotion pour quoi faire ? Je fais ce qu'on me demande, moi, et puis c'est tout. Je pense pas que… tout le reste…
Elle se tut un instant.
- J'aime mon travail, Nobby. J'ai atterri là un peu par hasard, mais j'aime ce que je fais. Alors j'ai pas l'âme d'une justicière, hein, on va pas se mentir. Mais faire ce qu'on me dit… Etre un bras aveugle… ça me va. T'imagine si on me demandait de prendre des décisions ? Alors que je sais même pas… Je sais pas...
… garder mon sang-froid. Mais elle ne le dit pas. Elle se tut, à la place, soupira.
Tout était beaucoup trop compliqué. Beaucoup trop compliqué.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Dim 16 Aoû - 18:57
Don't try to fool the old fox
Xena & Nobby
Il a de la pitié, plus que de la compassion, pour Xena Hart. C’est le truc de Nobby Leach, la compassion, envers tous. Pourquoi ? Il aurait du mal à se l’expliquer lui-même et encore plus à l’expliquer aux autres. Est-ce à cause des injustices qu’il observe depuis qu’il est enfant, tant pour ses parents ouvriers que pour lui, comme né-moldu ? Est-ce à cause de ce foutu Blitz, où il a perdu ses parents ? De cette putain de guerre, où il a perdu son frère aussi, cet aviateur si brillant, dont il admirait les loopings depuis le terrain d’atterrissage de Heathrow ? Ou simplement parce que cela fait indubitablement partie de sa personnalité ? Peu importe les raisons. Il faut bien que quelqu’un le fasse, et son raisonnement ne va pas plus loin. Si ce n’est pas lui, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ? Il a observé trop longtemps le monde pour ne pas être révolté en permanence. Et voilà maintenant, tout ce qu’est Nobby Leach git dans une rage incandescente qui demeure dans la compassion et dans le refus de se détourner. Il a eu de la chance, il s’en est sorti ; cette chance ne peut être réservée qu’à lui. Dans le cas de Xena Hart, peut-être qu’il voit ce qu’il aurait pu devenir s’il avait eu moins de chance. Bruler, geler, sans nuance. Avec rigidité. En oubliant la douceur, parce qu’elle lui était inutile. Il le sait bien, mais il se souvient aussi de la petite fille qui avait appelé la police, et qui méritait mieux que ça. Et qui mérite encore aujourd’hui mieux que la masque de violence dans lequel elle s’enferme. Il suffit de voir comment elle réagit. Elle n’est pas habituée à la compassion, mais parfois, ça suffit, et elle progresse un peu. Il devine un sourire quand il se met à blaguer, et c’est qu’il a atteint en moins en partie son objectif.
Ça ne sert pas à rien, la bonté, Nobby en est convaincu. Ça ne sert pas à rien, le pardon. Ça rend le monde supportable. Toutes ces conneries, drapeaux, nations, patriotisme, statut de sang, ne valent rien. Les hommes n’ont pas besoin de gloire, ils ont besoin d’amitié. Sans quoi ils ne seront jamais que des enfants cassés par la vie, comme Xena Hart – et cassé n’est même pas le mot, ce serait plutôt fracassé, détruit. Il aimerait croire, cependant, qu’il n’est pas trop tard. Il a toujours essayé de devenir la personne dont il aurait besoin lorsqu’il était jeune, mais finalement, ça s’applique peut-être à tous ceux qu’il croise – c’est peut-être ça, être un bon flic. « Eh, suffit. J’ai dit que le sujet était clos. » Qu’il grogne encore pour Xena. Est-ce qu’il est un bon chef en lui épargnant les sanctions ? Peut-être qu’il est trop laxiste, mais d’un autre côté, elle n’a jamais connu que ça, le bâton, la gamine. Et quand il la voit ravaler des larmes, c’est peut-être ce qui le convainc. Peut-être qu’elle ne le dit pas, mais c’est là. Preuve qu’il y a autant de blessures que de colère, chez elle, et preuve que tout espoir n’est pas perdu. « C’est bon, va. Il en faudra plus pour me déboulonner. » Il clôt le sujet, définitivement, parce que Nobby juge que ça en vaut la peine, et qu’il prend le risque en conscience. Le chef de la police magique ne lâche que rarement ses hommes, mais c’est aussi autre chose. Il croit aux secondes chances, à la rédemption, à tous ces concepts pour lesquels on se moque de lui. Il y croit parce qu’il n’y a rien à y perdre et qu’il lui semble qu’on a plus de chances de convaincre les gens, de s’assurer de leur loyauté, en leur faisant confiance. Et quand on connait le parcours de Xena, il se dit qu’elle mérite de l’indulgence. Au moins un peu. Personne ne lui en a donné.
Alors il est cette personne là, comme il est celle – la seule, peut-être – qui s’intéresse à l’avenir de sa recrue. Il se demande sincèrement ce qu’elle voudrait faire. C’est assez mystérieux, pour Leach, parce qu’évidemment Xena ne se livre jamais beaucoup, mais il est curieux de savoir. Elle doit bien avoir un projet, dans la vie, non ? Tout le monde en a. Sa réponse le surprend donc un peu, mais ne l’empêche pas de rire : « Ah, dis pas ça. Les gens qui se prétendent fait pour le commandement, ce sont les pires, ça devrait être les dernières personnes à qui on donne le droit de donner des ordres. » Vrai, quand on voit les sang purs qui se disent doté du droit naturel de commander, il n’y a pas à hésiter longtemps pour dire que ce ne sont pas de bons leaders. Ce qu’est un bon chef, Nobby n’en sait rien, mais d’expérience, il sait que ceux qui veulent le pouvoir ne sont que rarement dignes de confiance. Lui ? Oh, lui, il veut faire carrière, à l’évidence, mais ce n’est pas tellement le fait de contrôler et de donner des ordres qui l’intéresse. Juste de prouver qu’il peut faire aussi bien que ces connards qui pensent qu’humilier les gens et leur cogner dessus, c’est parfaitement normal. Pour le reste, comme chef, il fait de son mieux, maintenant qu’il est arrivé là. Mais ça ne l’empêche pas de douter, ce qu’il cite d’ailleurs en exemple à Xena : « Tu crois que je le suis, moi, fait pour commander ? Cette blague ! La preuve, tu m’écouterais, si oui ! » Ça lui tire un sourire. Les gens qui doutent sont dignes de confiance, il lui semble, et c’est pour cela qu’il en parle aussi à Xena. « Mais sérieusement, tu y aurais droit, il n’y a aucune raison que tu ne la demandes pas. »
A vrai dire, Nobby aimerait juste comprendre le raisonnement. Il n’aime pas beaucoup l’autorité, rebelle qu’il est, et suivre les ordres sans se poser de questions est une attitude qui lui est étrangère. « Qu’est-ce que tu comptes faire, sinon ? Tu te vois vraiment rester sur le terrain toute ta vie, avec les autres qui décident pour toi ? » Le regarde qu’il lance à Xena est presque étonné. Il ne plaisantait pas lorsqu’il disait qu’elle valait mieux que ça, et il croit sincèrement. Qu’elle n’en ait pas forcément conscience, d’accord, mais qui ne voudrait pas être maitre de son destin ? Qui voudrait stagner ? C’est le sens de sa question suivante : « En dehors du fait que j’ai déjà dû te dire vingt-six fois que c’était une mauvaise raison de rester dans la police et qu’on ne sert pas à ça, c’est pas une vie, tu crois pas ? » Elle peut bien avoir une conception différente de lui de la police, ça, il veut bien l’entendre, mais le reste ? « Ça te plait vraiment, de suivre les ordres ? » Choisir un chemin, ça implique de renoncer, de sacrifier des choses, la potentialité de se planter. Mais aussi celle de réussir. Ça demande du courage, de se jeter en avant, de décider. Mais ne pas le faire, ce n’est pas vivre. Alors il faut décider. « Tu pourras pas échapper toute ta vie au fait de faire des choix, tu sais, quelque soit la raison pour laquelle tu ne veux pas les faire. » Ajoute-t-il d’ailleurs avec bonhommie, et sans jugement.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Lun 21 Sep - 10:06
Don't Try To Fool The Old Fox
ft. Nobby Leach
Ce qu’il fallait comprendre, avec Xena, c’était que la jeune femme ne faisait confiance à personne, et surtout pas à elle-même. En fait, elle était celle qu’elle craignait le plus. Elle ne savait pas si Nobby pouvait comprendre ça, mais Xena fuyait son ombre depuis toujours. Ce qui se cachait au plus profond d’elle-même, c’était du dégoût pour sa propre personne, la peur de ses propres actions, le manque de confiance envers ses propres pensées. Alors voilà, une fois le choc passé, une fois l’adrénaline retombée, il ne restait plus que ça, le dégoût, la rancœur, la peur. Face à Nobby, elle ne savait pas où cacher tout ça : elle qui savait si bien tout cacher sous une pellicule de haine, elle avait l’impression d’être un livre ouvert face à cet homme qui semblait tout savoir d’elle.
Parfois, Xena avait peur de Nobby. Peur de ce qu’il pouvait révéler d’elle. Xena était la première à ne pas vouloir se connaître. A ne pas vouloir passer outre cette couche de colère. Certes, vivre ainsi n’était pas une vie, mais vivre sans cette barrière… Ce serait pire. Or, par moment, Nobby la poussait à fleurtait avec cette barrière, à l’abaisser. Et quand elle jetait un coup d’œil de l’autre côté, Xena avait peur. La discussion commençait à lui peser, mais, heureusement pour elle, Nobby laissa couler. Elle se contenta donc d’hocher la tête, sans rien ajouter. L’affaire était close. Xena ferait plus attention, la prochaine fois, mais elle ne faisait aucune promesse. Qui sait ce qui la ferait sortir de ses gonds, la prochaine fois ? Qui sait si elle saurait se contrôler ? Autant ne rien promettre.
Mais, de toute évidence, Nobby n’en avait pas fini avec elle et, curieux, la questionna sur son avenir. Xena se crispa. Son avenir ? Quel avenir ? Xena ne voyait pas plus loin que la fin de journée : elle savait qu’elle finirait par rentrer chez elle, mais elle ne savait pas ce qu’il se passerait demain. Elle ne faisait que supposer qu’elle retournerait à son travail. Mais il pouvait se passer bien des choses entre temps… Alors elle bredouilla une réponse rapide, essayant de faire comprendre que, sincèrement, ce n’était pas à elle qu’il fallait parler de promotion. Mais Nobby ne sembla pas comprendre : pour lui, ça paraissait normal. Comment lui expliquer que, pour elle, c’était surréaliste ?
- Sois pas modeste Nobby, un chef comme toi, tout le monde en rêve, répliqua la jeune femme, tentant – sûrement en vain – d’orienter la discussion sur son supérieur.
Peine perdue. Nobby n’était pas de ceux qu’on pouvait facilement détourner de leur cible, Xena le savait pourtant. Crispée, elle l’écouta, sans rien dire. Il ne comprenait pas. Pour une fois, il ne comprenait pas la jeune femme qu’il avait en face de lui et Xena prit alors profondément conscience que, malgré tout, Nobby se situait dans une zone hors de portée. Une espace qu’elle n’atteindrait jamais : celui de la liberté. Xena ne l’avait jamais été. Ou, plutôt, elle trouvait sa dose de liberté sous une égide bien rodée. Pourquoi changer les choses ? Car, après tout, Xena n’avait jamais eu de rêves, jamais eu d’envies particulières à part celle de fuir sa vie d’avant. C’était chose faite : grâce à Tobias, elle avait quitté sa vie minable pour autre chose. Elle avait une maison, un travail ; les coups ne pleuvaient plus… Qu’aurait-elle pu demander de plus ? Xena avait si longtemps été utilisée comme un pion, comme une arme, parfois, qu’elle ne voyait plus quelle autre utilité elle pourrait bien avoir.
Et ce qu’elle ne comprenait absolument pas, c’était qu’elle n’avait pas besoin d’avoir une utilité pour exister. Qu’elle n’avait pas besoin de tout ça, de Tobias ou de ce carcan de colère qui l’enserrait. Pour l’instant, c’était plus rassurant ainsi : se sentir entourer, même si c’était par une poigne de fer, lui permettait d’avoir l’illusion d’un certain contrôle sur sa vie.
Et ça, Nobby ne le comprenait pas. Elle ne le saisissait elle-même pas vraiment, au fond.
- J’y vois aucun inconvénient, répondit-elle en haussant les épaules, crispée. On dit que je suis un bon élément – quand je fais pas trop de bêtises, ajouta-t-elle en aparté. Et puis, les autres, c’est toi, alors ça me va.
Xena se sentait de plus en plus mal à l’aise dans cette discussion. Nobby voulait son bien, elle en était à peu près sûre, mais là, elle ne savait plus quoi répondre. Cette situation lui convenait, qu’est-ce qu’il voulait qu’elle lui dise de plus ? Tout allait très bien, de quoi est-ce qu’il s’inquiétait, encore ? Et si c’était ça, son choix ? Rester où elle était lui allait parfaitement bien !
- C’est peut-être pas une vie, mais c’est ma vie, répliqua la jeune femme, un peu plus sèchement. Je sais ce que je fais, j’ai l’habitude, alors pourquoi je changerais tout ça ?
Elle commençait à montrer les crocs, comme un animal acculé qui n’avait plus d’autres choix que d’attaquer. C’était presque de la panique qui s’immisçait en elle face aux questions de Nobby : il la mettait face à des choses qu’elle avait soigneusement choisi d’éviter depuis des années et ça ne lui plaisait pas du tout.
- Et puis, obéir, c’est pas si pénible. Les gens au-dessus de moi sont compétents, non ? Sinon, ils ne seraient pas là. Donc tant que c’est comme ça, ça me va ! Et puis, je suis faite pour le terrain, pas pour la paperasse de bureau.
C’était des arguments faibles et elle-même s’en rendait compte en les disant. Mais elle ne parvenait pas à dire autre chose.
La dernière phrase de Nobby l’irrita au plus haut point, plus qu’elle ne voulut bien se l’avouer. Xena ne voulait pas avoir cette discussion. Pas maintenant, ni jamais, au fond. Elle voulait éviter toutes ces choses qu’elle ne comprenait pas sur elle-même, toutes ces choses que Nobby s’évertuait à aller chercher et à ramener à la surface. Elle voulait tellement rester aveugle et fuir qu’elle prit très mal l’intrusion pourtant bienveillante de son chef. La colère pointa de nouveau le bout de son nez ; Xena fronça les sourcils, essayant de se contenir.
- Et qui te dit que c’est pas mon choix de rester là, hein ? Tout va bien, je vois pas pourquoi je changerais tout ça ! Je fais des choix, merci bien, répliqua-t-elle, plus férocement qu’elle ne l’aurait voulu.
Elle détourna la tête, refusant de regarder Nobby en face. Tout se bousculait dans sa tête, et, d’un côté, Xena s’en voulait de réagir comme ça avec son chef. En plus, juste après ce qui venait de se passer dans la matinée… Xena soupira profondément.
- T’inquiète pas pour moi, je te dis. Je passe pour la promotion, mais ça veut pas dire que j’ai pas ma vie en main. Juste… Je suis bien, là, c’est tout.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Ven 25 Sep - 23:54
Don't try to fool the old fox
Xena & Nobby
Il n’y a d’abord aucune réaction de la part de Nobby, alors que le ton de Xena se fait de plus en plus agacé et un peu provoquant. De la part de n’importe qui d’autres, la moindre parole qu’elle prononce vaudrait un regard sec valant avertissement, puis une gueulante bien sentie. C’est qu’il ne s’en laisse pas compter, Nobby Leach. On a beau bien l’aimer et en général le respecter – plutôt chez les nés-moldus et les sang mêlés que chez les sang purs, ce qui lui importe peu : se soucier d’une minorité rétrograde n’est pas à son agenda – on craint un peu ses colères. C’est qu’il ne mâche pas ses mots, le chef de la police, jamais, et qu’il n’aime pas qu’on moufte. La hiérarchie, ça sert à quelque chose, chez lui.
Pourtant, là, il ne dit rien. Il regarde Xena un moment, d’un air un peu triste, parce que s’il ne comprend pas bien ce qu’elle veut dire, mais qu’il sait, instinctivement, d’où viennent les choses. Le traumatisme, de son point de vue, produit parfois des phénomènes incompréhensibles. Il voudrait bien lui demander ce qui ne va pas. Au fond, il est encore dans la situation de tous les parents un peu inquiets parce qu’ils vieillissent et qu’ils voient leurs enfants grandir, vieillir, devenir adulte, avec les projets qui leur sont propres et qu’ils ne comprennent pas, mais qui veulent bien faire et veulent dialoguer. Déphasés, ils ne comprennent pas toujours pourquoi on leur refuse ce dialogue. Mais Nobby, à force de voir des choses moches, sait un peu mieux y faire. Surtout, il connait bien Xena : s’acharner, avec elle, c’est être sûr qu’elle se repliera comme une huitre. Égratigner les plaies mal cicatrisées n’est pas forcément une bonne idée, avec elle. Mais Nobby voit bien qu’au-delà de la colère, il y a encore de la souffrance, qu’il ne veut pas trop laisser s’installer, alors il hausse les sourcils et déclare avec humour : « Est-ce que tu es vraiment en train de me râler dessus parce que je te propose de monter en grade ? Ou bien je rêve ? » Comme s’il n’avait rien vu que la provocation et qu’il ne s’était pas du tout aperçu du reste et du mal-être de Xena. Apaisant et conciliant, il ajoute doucement : « Du calme, va. Tout va bien. Je ne vais pas t’y forcer si tu ne veux pas. » C’est une porte de sortie, qu’il lui offre là, afin de quitter progressivement le sujet, en s’en sortant par le haut.
Dialoguer sur autre chose, c’est mieux que de ne pas dialoguer du tout : et Dieu sait qu’avec Xena, ce n’est pas toujours facile. Elle ne laisse pas les autres facilement entrer dans sa bulle, la petite. Pourtant, il sait qu’il a réussi un peu à l’apprivoiser, ce dont il est fier. La preuve, c’est qu’elle lui fait assez confiance, comme elle le dit elle-même, pour le laisser décider pour elle. Au fond, c’est déjà quelque chose : peut-être qu’à force de patience, il finira par l’orienter de la bonne façon. Mais c’est quoi, la bonne façon ? Nobby ne sait pas trop lui-même. Il n’est pas à l’aise avec l’idée de sauver les gens malgré eux. Peut-être qu’il faudrait qu’il en parle à Reha, c’est son rayon, après tout, le traumatisme, le sien, c’est plutôt d’arrêter les gens, peu importe la compassion qu’il a envers les victimes, ce que Xena, est avant toute chose. Elle mérite mieux, ça, il le sait, et il ne peut malheureusement pas lui offrir grand-chose, sinon d’être un garde fou contre elle-même, et quelque mots un peu chaleureux, parce qu’il lui semble qu’il n’y a qu’ici qu’elle les entends. Alors, mine de rien, Leach glisse : « Je suis content de voir que tu as trouvé ta place ici, en tout cas. Parce que tu l’as. Totalement. C’est un peu la famille, ici, tu vois ce que je veux dire ? En dernier recours, il y a au moins la brigade. On n’est pas tout seul. Et entre paumés, on se soutient. » Il sourit, amusé, parce qu’il la voit déjà ouvrir la bouche pour protester, et il la coupe en riant : « Ah, je sais que t’aimes pas que je le dises, vas, mais c’est vrai. Je suis pas le seul à le penser. Que tu as ta place ici, je veux dire. Tu t’en sors pas si mal, même avec tes conneries. C’est pour ça que je te parle de promotion. Tant que je peux décider. »
Revoilà le fameux sujet. Mais il faut dire que l’intention de Nobby est honnête. Il voudrait vraiment qu’elle aille mieux, parce qu’il ne peut pas toujours être là pour veiller sur elle, ce à quoi il essaie de la préparer aussi : « Tu sais qu’un jour je m’en irais probablement ? Ils finiront par me faire sauter, il faut être lucide. » Bien entendu, il n’est pas certain qu’elle en soit consciente : les problèmes politiques qui font que ça dérange qu’un né-moldu fasse partie des dirigeants du Ministère, est-ce que ça intéresse vraiment Xena ? Ça rend Nobby un peu triste, cependant : sa brigade lui manquera, la petite Xena aussi, parce qu’au fond, lui aussi a confiance en elle, malgré tout. « Dans un sens, c’est pas plus mal si tu es dans le coin à ce moment là. » Murmure-t-il donc, écrasant son cigare, un peu mélancolique soudainement – il lui semble d’un coup se souvenir qu’il est cerné d’ennemi et qu’il peut échouer à tout moment. Un instant, il relève la tête vers elle, lui adresse un sourire triste : « Tu tiendras la baraque pour moi, petite ? » Et puis il se reprend, parce que Nobby est un éternel optimiste : « Bah, oublie. Je suppose qu’on a le temps. »
Il ne veut pas paniquer les gens. Et comme son message est passé, il n’a pas de raison de retenir Xena plus longtemps. Nobby se lève donc, signe que l’entretien est terminé, et conclu : « Déconne pas trop, petite, c’est tout. Et fais gaffe à toi, je veux plus t’avoir à te convoquer ici. C’est tendu, en ce moment, va falloir qu’on tienne le choc. Ça va secouer…» Oh oui, et même pour lui : chaque dossier du moment est complexe. « T’approches pas trop des monstres, non plus. T’as droit à un peu de tranquillité, aussi. » T’as assez morflé comme ça, pense en réalité le chef de la police. Et cette fois, il sait qu’elle comprend. « Allez, file. » Termine-t-il avec un clin d’œil.
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#Sujet: Re: Don't try to fool the old fox + Xena Sam 26 Sep - 13:31
Don't Try To Fool The Old Fox
ft. Nobby Leach
Au fil des années, Nobby avait su apprivoiser Xena, à l’instar du renard du Petit Prince. Aujourd’hui, même si la jeune femme continuait à montrer les crocs de temps en temps, parce que certaines blessures persistaient, parce que certaines choses n’étaient pas réglées, Xena s’était laissée amadouer, attendrir. Elle tenait à Nobby bien plus que ce qu’elle ne se l’avouait. Alors s’énerver contre lui, ça lui laissait un goût désagréable en bouche. Et puis, ce n’était même pas vraiment contre lui qu’elle était énervée… Xena savait que son supérieur cherchait juste à lui offrir des possibilités, il faisait ça pour son bien. Au fond, ça aurait dû lui faire plaisir. Mais la jeune femme avait tellement peur du changement, tellement peur de ne pas contrôler ce qui pourrait se passer ensuite… Et puis il y avait aussi l’ombre de Tobias qui planait sur toute cette affaire. Xena vouait un respect teinté de crainte à cet homme qui menait sa vie. C’était aussi la panique qui avait dicté cet emportement de la part de la jeune femme.
Mais Nobby ne s’énerva pas. Il ne répliqua pas, ne tenta pas de la faire taire avec autorité. Il se contenta de l’écouter et puis il répondit avec humour. Toute la tension qui habitait Xena se dégonfla d’un coup, s’évapora. Elle regarda Nobby, presque étonnée de ne pas subir les conséquences de son comportement. Et puis un petit sourire étira ses lèvres. Elle détourna légèrement la tête.
- Ah… Peut-être bien ? répondit-elle. Désolée, c’était pas…
Mais il n’y avait pas à s’excuser. Nobby comprit, Nobby pardonna et passa à autre chose. Xena se dit alors qu’elle avait de la chance de l’avoir, de la chance d’évoluer dans un milieu si… doux ? Tolérant ? La jeune femme ne savait pas quoi en dire. Elle avait parfois encore l’impression d’être bloquée, seule, quelque part… Et puis elle se rendait compte qu’elle était quand même entourée, finalement. Et c’était aussi pour ça qu’elle ne voulait pas partir, qu’elle voulait que rien ne change. Xena avait envie que tout reste comme ça pour toujours…
- Merci, Nobby. Ça… fait plaisir de… se sentir… à sa place, finit-elle par répondre, difficilement, mais sincèrement.
Malgré toutes ces années, Xena avait encore du mal à se faire à l’affection, à l’acceptance. Elle avait toujours l’impression que les autres pouvaient la trahir à n’importe quel moment. Comme si rien n’était réel, comme si sa vie n’était qu’une sorte de rêve et qu’elle finirait par retomber dans la dure réalité.
Le sujet de la promotion revint sur la table. Et avec lui, une nouvelle perspective : celle du départ de Nobby. Xena se crispa en imaginant son patron quitter la Police Magique. Elle vit soudain un autre reprendre la tête de la Brigade et ce fut comme si un poids lui tombait sur les épaules. « Ils finiront par me faire sauter »… « Ils », c’était les autres. Ceux qui décidaient. Les Sang-Purs, des gens comme Tobias, sûrement. Xena savait que Nobby n’avait pas un statut aussi arrangeant que le sien. En tant que Né-Moldu, il était vrai que conserver l’autorité pouvait être compliqué. Mais quand même… Nobby lui semblait éternel, elle ne l’imaginait pas partir.
- Tu sais… Si tu me le demandes, je suis prête à le faire, lâcha alors Xena, quand Nobby tenta de balayer le sujet d’un revers de la main. Si un jour… tu t’en vas… Si tu me le demandes… Je tiendrai la boutique pour toi. Mais pour l’instant, j’ai un super chef à ce qui parait, alors ça me va, ajouta-t-elle avec un léger sourire.
Xena se leva à son tour. Elle se dirigea vers la porte, accompagnée de Nobby. Elle était tellement petite comparée à lui… Comme une enfant. Et soudain, elle eut envie de le prendre dans ses bras, de lui faire comprendre toute l’affection qu’elle lui portait, affection qui, à cet instant précis, menaçait de déborder.
A la place, elle mima un salut militaire.
- A vos ordres, patron. T’inquiète Nobby, je vais faire attention. Je serai sage, promis.
Elle ne répondit rien quant aux monstres, et sortit de la pièce.
Nobby, si tu savais… C’est dans ma tête qu’ils vivent, les monstres.