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#Sujet: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 5 Déc - 15:11
Le manque crée le désir.
Elle avait hanté son esprit pendant toute cette période où la seule chose qu’il avait vu, c’était les quatre murs de sa cellule, les barreaux de celle-ci et les quelques passages dans le couloir de gardien ou d’autres prisonnier. Il avait pensé à elle à chaque seconde où il s’était retrouvé dans cette prison. Oh, par moment, il y avait quelques distractions qui lui avaient permis de penser à autre chose, mais elle avait juste empli son esprit du début jusqu’à la fin. À chaque fois qu’il avait entendu des bruits de pas approcher, à chaque fois que quelqu’un passait dans le couloir, son cœur se serrait à l’idée qu’elle vienne le voir. Il avait cru, il devait bien avouer, qu’elle viendrait le voir. Il pensait que Miss Crivey viendrait un jour le voir, qu’elle aurait besoin de lui parler. Comme lui mourrait d’envie de la revoir. Mais non, ce fut deux longues années sans qu’elle ne vienne une seule fois.
Alors forcément, à peine avait mis le pied dehors qu’il avait eu besoin de la voir. Avait-il pour autant foncé tête baissée chez elle pour la retrouver ? Non, il avait beau avoir vécu deux ans entourés des détraqueurs et avoir sans doute perdu un peu l’esprit – mais jamais au point du sous-directeur de la prison qui était sans doute plus fou que n’importe quel résidant –, il n’était pas imprudent au point de retourner dans la gueule du loup. Il n’était pas certain de ce qu’elle devenait, il ne savait pas quel était son ressentit. Il se demandait si en apprenant qu’il était dehors, elle irait le chercher. Il avait envie qu’elle vienne le chercher en fait. Oui, il avait envie d’être la souris et qu’elle le chasse. Sauf que ce serait beaucoup trop long et que lui, il mourrait d’envie de la revoir. Alors il l’avait revu. Rapidement, de loin. C’était vraiment risqué, mais le jeune homme n’y pouvait rien, il devait la revoir même de loin. Il prenait grand soin de ne pas se faire remarquer, mais il suivait Faustine dès que c’était possible. Souvent quand elle rentrait du ministère pour aller chez elle. Et ensuite, une fois qu’elle était chez elle, il attendait un peu autour.
C’était malsain très clairement, mais Jester sortait tout juste de deux ans à Azkaban, on pouvait aisément lui pardonner une telle attitude. En attendant, il avait bien conscience que ce n’était pas suffisant. Il avait besoin de plus, il avait besoin de lui parler et il savait bien qu’il ne pouvait pas juste attendre qu’elle le cherche et le trouve. Il avait hésité un temps à lui donner des indices sur l’endroit où il se trouvait et finalement… il avait juste craqué. Il avait attendu qu’elle rentre chez elle, qu’elle se trouve devant la porte de chez elle avant de la retrouver.
« Miss Crivey, ça n’a rien de sûr pour une femme comme vous de rentrer si tard. »
Peut-être qu’il serait de nouveau en prison avant le levé du jour, mais il n’y croyait pas trop.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 5 Déc - 16:32
Le manque crée le désir.
I
l était tard, très tard quand Faustine avait enfin quitté le bureau des Aurors pour enfin rentrer chez elle. Elle n'était pas l'exception en l'occurrence, elle était la règle. Dernièrement, tous autant qu'ils étaient au sein du bureau - et elle savait qu'il en était de même pour les membres de la police magique -, ils avaient tendance à purement et simplement oublier... d'avoir une vie en dehors de leur travail, et ce n'était pas de l'égoïsme ou du surmenage : c'était une impérieuse nécessité. Mettre leurs vies entre parenthèses pour que d'autres survivent. Faustine était certainement la moins à plaindre du lot. D'autres renonçaient à rejoindre mari, épouse, enfants de bonne heure pour répondre à l'appel.
Elle, quand elle retournait dans son petit appartement londonien, rien ni personne ne l'attendait. Ce n'était pas pour autant qu'elle n'aurait pas envie de rentrer chez elle un peu plus tôt... surtout parce qu'elle manquait très cruellement de sommeil... sommeil qu'elle ne réussirait de toute façon pas à gagner même si on la laissait accéder à son lit de bonne heure : elle s'était fait une raison à ce sujet : tant que Jester serait en liberté, retour qui réveillait doucement les démons qui autrement sommeillaient, elle n'aurait pas l'esprit en paix, elle serait tout simplement incapable de juste se détendre et essayer d'être en meilleure forme possible.
Bref, il était bien tard quand elle transplana enfin à proximité de son appartement, et elle était plus agitée que d'ordinaire. Elle avait à nouveau cette impression devenue bien trop fréquente ces derniers temps : celle d'être suivie, épiée, sans savoir comment précisément, mais avec l'impérieuse certitude que c'était bel et bien le cas. Et ce qui aurait pu tenir de la simple intuition se révéla en l'occurrence vrai. Tandis qu'elle glissait la clé dans la serrure de son appartement, elle sentit une présence dans son dos, puis sa voix.
Elle ne l'avait pas entendue depuis presque deux ans, et elle serait pourtant capable de la reconnaître entre mille. Un long frisson vint mourir dans son échine, un mélange d'angoisse et... de sincère plaisir. Elle réalisait d'autant plus, maintenant qu'il était si près, à quel point elle avait eu envie de le revoir. Malgré tout, quand elle fit volte-face pour se retrouver face à face avec lui, elle s'épargna toute effusion. A la place, elle tira sa baguette de sa poche et la pointa, la main tremblante, dans sa direction.
-Aucun geste brusque, c'est bien compris ? N'essaie même pas de t'approcher..., tenta-t-elle de le menacer, sans doute trop faiblement pour être prise au sérieux.
Elle pourrait lui jeter un sort, là, tout de suite. Elle n'avait pas envie que ça se finisse comme ça. Oui, elle le renverrait en prison, il le fallait, c'était son rôle. Mais pas comme ça.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Lun 7 Déc - 22:11
Le manque crée le désir.
Le simple fait d’observer Faustine de dos avait le don de faire plaire à Jester. Il l’observait depuis presque le premier jour de sa sortie de prison, mais ce n’était évidemment pas la même chose que de se retrouver si proche d’elle et de pouvoir juste lui parler. Même si le sorcier n’était pas dupe, il avait bien conscience qu’il prenait un sacré risque. Après tout, il s’était cru un peu trop confiant au début, il avait joué avec le feu, il avait sous-estimé le fait qu’elle puisse le conduire en prison et au final, il venait de passer deux très longues années derrières les barreaux. Lester avait bien conscience que c’était donc dangereux et il ne pouvait pas être certain de la réaction de Faustine, mais dans tous les cas il ne pouvait pas se retenir. Dangereux ou pas, il avait clairement le sentiment d’être exactement où il devait être.
Il ne broncha pas quand la jeune femme se retourna, baguette en main pour la pointe sur lui. L’ancien prisonnier ne pouvait pas affirmer qu’il était sûr de sûr de s’en sortir, mais en même temps il était plutôt confiant quand même. Au point de ne même pas avoir de baguette sur lui.
« Allons Faustine, pas besoin d’être à ce point sur la défensive. Je ne suis même pas armé. » Dit-il en levant légèrement ses bras dans le but de lui montrer sa bonne foi.
Il était de bonne foi oui, à ses yeux. Il n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit contre elle, bien au contraire. Il appréciait beaucoup trop de la revoir, de pouvoir lui reparler. Elle lui avait manqué pendant tout ce temps sous les barreaux, mais il ne pouvait que réaliser à quel point c’était le cas maintenant qu’elle se trouvait devant lui, qu’il lui parlait. Dans l’idéal, il lui dirait ici et maintenant qu’elle devait le suivre, qu’elle devait aller il ne savait où avec lui pour qu’ils puissent avoir le monde entre leur main, mais il n’avait pas passé encore suffisamment de temps auprès des détraqueurs pour avoir perdu la tête à ce point.
« Je ne m’approche pas si tu ne le veux pas. » Dit-il dans un premier temps. Il chercha du regard les yeux de la jeune femme, il avait envie plonger son regard dans le sien. « Je venais juste un peu aux nouvelles, depuis tout ce temps… » Et pour cause, il avait quand même passé deux longues années en prison. « Je pensais que tu viendrais me rendre visite. »
Ce n’était pas réellement dit sur le ton du reproche, mais c’en était un quand même. Bêtement, il avait cru qu’elle viendrait le voir, parce qu’ils avaient quand même partagé quelque chose avant qu’elle ne décide de l’arrêter. Il avait caressé l’espoir qu’elle vienne, mais elle n’était jamais venue. Alors, oui, il le lui reprochait, sans pour autant parvenir à réellement lui en vouloir non plus.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Mar 8 Déc - 17:36
Le manque crée le désir.
S
a main tremblait de plus en plus, mais Faustine tenait bon et n'avait pas l'intention de ranger sa baguette. Ce n'était qu'un artifice. Quand bien même Jester ne serait effectivement pas armé comme il le prétendait (ce dont elle se permettait de douter), il suffirait sans doute d'une pichenette de sa part pour qu'elle s'effondre au sol tant elle était submergée en cet instant. D'angoisse mais pas seulement. Il semblait cordial, bienveillant, comme un vieil ami - ce qu'elle avait cru qu'il était pour elle - qui viendrait lui rendre visite après deux années de silence, comme s'il n'avait pas passé ces deux dernières années à Azkaban, comme si ce n'était pas elle qui l'y avait envoyé.
Elle frissonna légèrement quand il ajouta qu'il pensait qu'elle viendrait lui rendre visite. Elle aurait envie de prétendre que l'idée ne lui avait pas traversé l'esprit, mais ce serait entièrement faux. Si, elle y avait pensé. Et plus d'une fois. Souvent, dans ses moments d'égarement les plus éprouvants, elle avait songé à lui, à leurs conversations. Quand elle était avec lui, tout devenait plus clair, plus simple, plus limpide, elle avait l'impression que tout était à sa place, d'être davantage en phase avec elle-même. Mais c'était un piège.
Quand bien même ce serait vrai, ça resterait un piège, car même si elle avait eu très souvent envie de se remémorer cet était précis où il savait la mettre et qu'elle ne retrouvait qu'en sa présence, elle savait également que ce faisant, elle s'engageait sur une pente dangereuse... qui, si elle s'y risquait, la ferait irrémédiablement glisser vers un gouffre sans fond. Il y a des chemins que l'on emprunte en sachant qu'aucun retour en arrière n'est possible. Et pour sa part, Faustine avait besoin de savoir qu'elle pouvait faire demi-tour, à tout instant, il lui suffisait de le décider.
-Pourquoi est-ce que j'aurais pris cette peine ? répondit-elle d'une voix qui trahissait son angoisse. Je te l'ai dit le jour de ton arrestation... que je ne voulais plus jamais rien avoir à faire avec toi... que tu ne me reverrais plus jamais...
Elle le lui avait dit, et elle avait tenté de se montrer aussi froide et convaincante que possible à l'époque, en lutte avec ses propres contradictions. Elle ne pouvait avouer, bien sûr, qu'une part d'elle avait voulu, jusqu'à la dernière minute, l'aider à s'enfuir. Jusqu'à la dernière seconde, elle avait songé à tout arrêter, à trahir ses collègues, à le mener à une liberté qu'il ne méritait pas. A la place, elle avait prétendu être capable de tourner la page de tout ce qu'ils avaient partagé. Les prétextes étaient nombreux : il n'était pas l'homme qu'elle avait cru qu'il était... mais en même temps... Elle avait sans doute toujours su qui il était, elle avait seulement fait mine de ne rien en savoir... et c'était un autre constat sur elle-même qui la terrifiait corps et bien.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Dim 3 Jan - 21:13
Le manque crée le désir.
Faustine posa évidemment une très bonne question alors qu’elle lui demandait pourquoi elle aurait pris la peine de venir le voir en prison. Bien sûr, elle n’avait en théorie aucune raison de venir le voir, et comme elle ne manqua pas de le lui rappeler, l’Auror lui avait bien dit qu’il ne la reverrait plus, qu’elle n’avait plus envie d’avoir quoi que ce soit à faire avec elle. Bien sûr, elle l’avait dit, mais Jester n’avait en aucun cas pris ses propos aux sérieux, parce qu’il savait qu’il y avait plus que ce qu’elle voulait s’efforcer de croire entre eux. Et d’ailleurs, ça se ressentait en cet instant précis, même si elle continuait de pointer sa baguette dans sa direction, sa voix la trahissait. Enfin… si on voulait, mais Jester ne pouvait pas s’empêcher d’interpréter les intonations de sa voix de la façon dont il voulait les entendre.
« C’est vrai, c’est ce que tu as dit. » Répondit-il posément, comme si de rien n’était. Comme si elle n’était pas en train de le menacer de sa baguette, comme si elle ne devrait pas l’arrêter sur le champ, comme s’il était à sa place. Ce qui n’était pas le cas du tout, il ne devrait pas être là, il ne devrait pas parler à cette Auror, il devrait toujours être en prison, enfermé pour les crimes qu’il avait commis. « Mais je pensais que tu plaisantais moi. Je t’avais même trouvé particulièrement hilarante sur le moment. » Bon, évidemment que non il n’avait pas pensé qu’elle se contentait de plaisanter, il savait parfaitement qu’elle avait pensé chaque mot qu’elle avait prononcé. Sauf qu’il y avait une différence entre les penser et être capable de les respecter. Jester ne s’était rien imaginé, il savait qu’il y avait quelque chose. En tout cas de son côté, Faustine le hantait complètement et ces deux années ne l’avaient pas spécialement aidé à se soigner de la jeune femme. Il y avait quelque chose depuis le début, ça se ressentait rien que dans ces moments où ils discutaient tous les deux. « Je t’ai attendu pendant tout ce temps moi. Ça a été long. » Et normalement ça aurait du continuer, mais par chance on lui avait offert la possibilité de se sortir de cet enfer. « Bon alors… » Reprit-il comme si de rien n’était, comme s’ils étaient simplement deux personnes discutant normalement, comme s’il n’y avait pas le moindre malaise. « Tu travailles toujours au bureau des Aurors ? »
Il le savait, il l’avait suffisamment suivi pour le savoir. Le jeune homme avait simplement envie qu’ils discutent, de tout, de rien, de n’importe quoi qui donnait la possibilité qu’ils passent de nouveau du temps ensemble et qu’elle se rappelle à quel point il y avait ce truc. Qu’il puisse la conduire où il voulait la conduire, qu’il l’emmène avec lui pace que c’était ainsi qu’il avait décidé que les choses allaient se passer. Et maintenant qu’il avait une nouvelle chance, il était encore moins question qu’il échoue.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Dim 3 Jan - 21:29
Le manque crée le désir.
F
austine retint une grimace en réponse à Jester quand ce dernier prétendit avoir trouvé hilarant le discours de son interlocutrice, quand elle avait affirmé qu'ils ne se verraient jamais. Elle avait un souvenir très clair de ce moment - sans doute trop clair pour que ce soit tout à fait innocent, d'ailleurs, même -, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'hilarité n'était pas ce qui avait étouffé Jester sur le moment. Logique, elle le privait de sa liberté, elle le trahissait, en quelque sorte, rien d'anormal à ce que l'humour ne soit pas de mise. Qu'il ne l'ait pas crue sur le moment, en revanche, elle voulait bien le croire, car elle-même n'avait pas été tant convaincue que cela, en réalité, au moment de prononcer ces mots. Elle avait dû se faire violence afin d'en rester à ses résolutions et de ne surtout pas les trahir, et ça n'avait pas toujours été bien efficace, c'est le moins que l'on puisse dire.
Elle avait souvent pensé à le revoir, elle avait souvent lutté avec elle-même pour ne surtout pas retomber dans des filets où elle s'était longtemps trouvée, confortablement, et sans même en avoir conscience. Oui, il pouvait ne pas l'avoir cru, mais elle avait tenu bon. Et il ne pouvait être question de céder maintenant. Même s'il était plus simple de résister à l'influence qu'il avait sur elle à distance que lorsqu'elle se retrouvait nez à nez avec lui, ne pouvant échapper ni à son regard, ni à sa présence, trop présente. Et elle avait beau être, techniquement, en position de force, baguette en main, elle se sentait bien impuissante face aux événements. Elle aurait presque des scrupules à entendre Jester affirmer qu'il l'avait attendue. Comme si c'était à elle de se sentir coupable. Comme si c'était elle la criminelle. Elle était pourtant restée fidèle à ses préceptes, loyale à sa morale, pas imperturbable, certes, mais droite, et là, elle se sentait presque fautive...
-Tu le sais parfaitement, répliqua sèchement Faustine à l'adresse de Jester quand son interlocuteur lui demanda si elle travaillait encore au bureau des Aurors, comme si c'était une simple conversation qu'ils étaient en train d'avoir... comme s'il n'était pas parfaitement renseigné sur la question. Il l'avait suivie, il devait déjà savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur elle, elle ne se faisait aucune illusion à ce sujet. Je suis toujours en position et dans l'obligation de t'arrêter. Et je vais le faire. Pourtant, elle n'esquissait toujours pas le moindre mouvement. Qu'est-ce que tu cherches ? Pourquoi tu es venu me retrouver ?
Elle posait la question mais devinait déjà la réponse. Peut-être parce qu'elle avait envie de l'entendre de sa voix. Même si ça ne changerait rien, bien évidemment.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Ven 12 Mar - 19:57
Le manque crée le désir.
Évidemment qu’il le savait. Jester devait bien avouer qu’il aurait été déçu de découvrir que Faustine ne travaillait plus pour le bureau des Aurors. C’était particulièrement contradictoire avec tout ce qu’il avait aussi envie, mais il avait apprécié la jeune femme en étant un membre de ce bureau, avec toutes les contradictions qui se logeaient dans ce qu’ils vivaient tous les deux. Parce que même si Faustine affirmerait le contraire, il était évident qu’ils vivaient quelque chose. Enfin, dans tous les cas, heureusement que Jester connaissait la réponse parce que son interlocutrice n’avait visiblement pas l’intention de lui en dire plus. Cela dit, c’était surement parce qu’il était déjà au courant de la réponse qu’elle n’avait pas l’intention de se pencher sur le sujet.
Le regard de Jester ne la quittait pas alors qu’elle précisait qu’elle était toujours dans la position et dans l’obligation de l’arrêter et qu’elle allait le faire. Jester savait qu’elle pensait les mots qu’elle prononçait, même si elle ne faisait pas le moindre mouvement pour mettre à exécution ses paroles. Peut-être parce qu’elle avait des questions en suspens ? En tout cas, Jester afficha un sourire en entendant la jeune femme lui demander pourquoi il était venu la trouver. Il savait qu’elle savait ce qu’il allait répondre, et ça lui plaisait énormément.
« Parce que j’ai pensé à toi pendant tout ce temps en prison et que je mourrais d’envie de venir te voir peut-être ? » Répondit-il en haussant des épaules, comme si ce n’était rien au final. Est-ce que ça n’était vraiment rien ? Pas du tout, c’était beaucoup, mais alors beaucoup de chose. Jester était en train de jouer à un jeu particulièrement dangereux, il devrait se contenter de rester loin de celle qui l’avait mis en prison, parce qu’il était hors de question qu’il y retourne justement. Mais en même temps, il avait beaucoup trop envie qu’elle lui appartienne pour rester loin. « Tu sais en prison, on ne détermine plus vraiment le temps qui passe, mais je sais parfaitement que tu as été dans mes pensées à chaque instant. » Il ne brodait même pas. Il aurait pu le faire, dans le but de l’obtenir, de la forcer à céder parce qu’elle allait bien devoir le faire à un moment donné, il ne pourrait pas le supporter sinon. Mais il n’avait pas besoin d’enjoliver les choses, il se contentait simplement de dire ce qu’il avait à dire. « Regarde-moi dans les yeux Faustine et ose me dire que toutes nos… conversations ne t’ont pas manqué. » Demanda-t-il en plantant son regard dans celui de la jeune femme.
Il se montrait peut-être présomptueux pour le coup, mais il était persuadé d’avoir raison. Parce qu’il y avait eu quelque chose entre eux, il y avait eu comme une sorte d’alchimie. Au final, Jester était incapable de définir tout ce qui était arrivé, mais il savait que ce n’était pas anodin. Et il pensait la connaitre assez pour savoir qu’elle n’avait pas été indifférente non plus.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 13 Mar - 8:44
Le manque crée le désir.
F
austine ne devait poser aucune question. Peu importe ce que lui répondrait Jester, elle ne pourrait pas s'en satisfaire, elle ne devrait pas s'en satisfaire. Qu'il soit complètement sincère ou qu'il mente effrontément, cela importait peu, dans le fond, ce n'était pas une bonne chose. C'était son travail que de se mettre dans la peau des criminels sur lesquels elle enquêtait (enfin, son travail était de les analyser, pour le reste, c'était quelque chose qu'elle ne contrôlait pas vraiment) mais elle n'avait rien à apprendre de Jester, elle n'avait plus rien à apprendre de lui. Elle avait compris à quel genre d'individu elle avait affaire, et cette pensée était infiniment désagréable et perturbante. Surtout, elle devait se préserver autant que nécessaire de chaque mot qu'il pourrait prononcer. Elle n'avait pu se faire une idée de son persona que trop tard pour sa part, puisqu'elle s'était trop longtemps laissée berner par lui, mais ce n'était pas son cas. Il la connaissait, il la connaissait par coeur. On pourrait même arguer que personne ne la connaissait mieux que lui, et cette pensée était... terrifiante.
Elle ne savait pas s'il la menait en bateau quand il affirmait qu'il n'avait cessé de penser à elle le temps qu'il avait passé en prison. Ce n'était pas qu'elle cherchait à se donner de l'importance, mais elle était prête à le croire. Jester Bulstrode avait développé une sorte de fascination morbide envers elle, c'était une chose qu'elle avait comprise. Fascination réciproque ? Sous aucun prétexte Faustine n'admettrait qu'il ne s'était écoulé un jour sans qu'elle pense à lui, que ce soit à leurs conversation, ou simplement à ce qui se passerait s'ils se recroisaient, comme maintenant. Un frisson traversa son échine. En imagination, elle était plus digne, elle avait plus de poigne. Là, elle se sentait si fragile, à deux doigts de craquer, presque.
Rien n'obligeait Faustine à regarder Jester dans les yeux, d'autant plus qu'elle détestait profondément regarder qui que ce soit dans les yeux. C'était un exercice qui lui demandait un effort qu'elle s'épargnait avec le plus grand plaisir. Elle ne voyait définitivement pas d'intérêt à se torturer de la sorte.
-Nos conversations ne reflétaient rien de ce que tu es, répondit Faustine en tentant de rassembler tout le self control dont elle était capable pour adopter la position la plus ferme et pour éviter les tremblements éventuels de sa voix, si c'était vraiment possible.
Elle savait qu'il était attentif au moindre mouvement, à la moindre inflexion de voix. C'était une chose qu'elle pensait avoir comprise de lui : il la passait au crible, et pour cette raison, il avait accès à des facettes d'elle que d'autres n'avaient jamais connues... Ce qui l'inquiétait forcément... La pensée déplaisante qu'il la connaissait mieux que tout le monde, mieux qu'elle-même, parce qu'il était capable en partie de se reconnaître en elle.
-Elles n'étaient pas sincères, elles étaient biaisées. Je ne peux pas regretter quelque chose qui n'a jamais été qu'une vaste comédie.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 10 Avr - 16:10
Le manque crée le désir.
Le regard de Jester ne se détournait pas même un millième de seconde de Faustine. Parce qu’il attendait qu’elle lui réponde, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de l’analyser, mais surtout parce qu’elle était là, sous ses yeux… enfin. Elle pouvait affirmer ce qu’elle voulait, elle pouvait croire ce qu’elle voulait, Jester savait parfaitement qu’ils avaient une connexion et que celle-ci n’avait pas été brisé durant toutes ces années. Au contraire, de son côté, Jester avait même le sentiment qu’il s’était renforcé. Parce que pendant tout ce temps, elle n’avait pas lâché son esprit et que maintenant il en était persuadé, encore plus encore qu’avant, ils étaient liés, ils étaient pareils et il devait la conduire à sa suite, il devait la former, la… formater. Qu’elle le veuille ou non, c’était ainsi, il la connaissait bien mieux qu’elle-même, il voyait en elle ce que personne ne voyait sans doute, il savait le chemin qu’elle devait suivre. Le même que le sien… comme de par hasard.
Elle tentait de se montrer sûre d’elle, mais Jester voyait bien que ce n’était pas le cas, qu’elle se donnait un genre. Elle tentait de se convaincre que leurs conversations n’étaient que fausses, dans le but de considérer que tout ce qu’elle avait pu… apprécier à l’époque n’était que mensonge. Mais il ne la laisserait pas continuer de croire de la sorte.
« Et pourtant, tu les as regrettées. » Dit-il dans un fin sourire, se montrant sûr de lui. À quoi bon ne pas être sûr de soi dans ce monde ? Si on ne l’était pas, on n’obtenait rien et on perdait tout. Jester avait la possibilité de pouvoir reprendre sa vie en main (en étant fugitif, mais c’était un détail en comparaison de ces deux années auprès des détraqueurs), il avait enfin l’occasion d’obtenir tout ce qu’il désirait alors il n’allait pas gâcher cette chance. Et ce qu’il désirait, entre autres chose, c’était Faustine. « Tu t’es persuadé que tout cela n’était que faux semblant, mais tu sais aussi bien que moi qu’il n’y avait pas… que du faux. » Il ne pouvait pas affirmer qu’il avait toujours dit toute la vérité à Faustine autrefois, parce que ce n’était pas le cas. Mais il l’avait quand même laissé entrer en lui plus que n’importe qui, sinon elle n’aurait pas été capable de comprendre ce qu’il avait fait. Elle considérait sans doute qu’il avait exploité ses faiblesses, et en soit c’était surement le cas, mais c’était aussi ce qu’elle avait fait avec lui sans s’en rendre compte. Elle était… elle était sans doute devenue sa plus grande faiblesse, preuve en était de sa présence ici et maintenant alors qu’il était recherché par les Aurors. « J’ai… » Jester marqua une pause volontaire, faisant un pas vers Faustine. « J’ai besoin de toi Faustine, tout comme tu as besoin de moi. Et je sais que tu en as parfaitement conscience, même si tu veux te persuader du contraire. »
Mais il serait là pour le lui faire comprendre, pour qu’elle arrêter de se battre inutilement contre ce qu’elle était réellement.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 10 Avr - 16:37
Le manque crée le désir.
O
ui, elle avait regretté leur conversation, et elle détestait, viscéralement, la facilité avec laquelle Jester en faisait le constat. Elle pouvait mentir à tout le monde autour d'elle, elle pouvait même se mentir à elle-même, mais elle ne pouvait pas lui mentir à lui. Et oui, en effet, elle avait regretté leurs conversations... cela pourrait ne rien changer au fait qu'elles avaient été illusoires dans tous les cas, que tout ceci n'avait jamais été que le fruit de son imagination, n'avait eu aucune sorte de valeur, mais c'était évidemment bien plus compliqué que cela. Parce que si elle voulait affirmer haut et fort n'avoir eu aucune idée d'à qui elle avait affaire, c'était forcément, en tout cas en partie, un évident mensonge. Elle n'avait pas entièrement été dupe de qui il était, lorsque leur relation pouvait encore être considérée comme cette sorte d'amitié à laquelle elle ne donnait plus de nom à présent.
Il y avait des choses qu'elle n'avait certes pas comprises à son sujet, mais d'autres, aussi, qui ne lui avaient pas réellement échappé. Qui ne pouvaient pas lui échapper. Au-delà des paroles qu'ils échangeaient, il y avait aussi cette impression ténue, certaine, qui l'envahissait en sa présence, celle d'être enfin comprise. Elle s'était sentie, presque toute sa vie, comme une joueuse d'échecs qui maîtriserait à la perfection ce jeu, certes, mais dont elle seule connaîtrait les règles et les subtilités. Pour la première fois de sa vie, elle avait trouvé non seulement qui maîtrisait ces règles aussi bien qu'elle, mais qui était même capable de la battre à ce jeu-là, selon ses règles à elle... et c'était presque... un soulagement. Elle restait une anomalie, mais elle n'était plus seule. Sauf qu'elle s'était laissée trahir, son empathie prononcée l'avait perdue dans les rouages d'un esprit qu'elle ne s'était pas hasardée à explorer autant qu'elle l'aurait dû, et elle avait bien failli, pour la peine, se perdre en chemin.
Son souffle se coupa un instant et elle eut du mal à reprendre sa respiration, au moment d'entendre Jester affirmer qu'il avait besoin d'elle. En son for intérieur, elle s'exhortait à se rappeler que Jester était un manipulateur. C'était ce qu'il faisait, c'était sa manière de fonctionner, et comme il connaissait son esprit, sa manière de raisonner et de réfléchir, mieux que personne, elle ne devait pas se laisser avoir ou influencer, surtout pas. Est-ce qu'en retour, elle avait besoin de lui ? Cette voix qui lui soufflait à l'oreille l'incomplétude qu'elle éprouvait quand il n'était pas là semblait bel et bien abonder dans ce sens, mais elle n'osait pas l'admettre, elle ne devait pas l'admettre.
-Besoin, le mot est fort...ça suggère que tu aurais la nécessité vitale d'être en ma présence, et réciproquement, lâcha-t-elle dans un souffle. Mais j'ai très bien vécu sans toi ces deux dernières années. Et je peux très bien vivre sans toi toutes les années qui viendront.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 10 Avr - 19:29
Le manque crée le désir.
Le regard de Jester serait capable de se perdre dans celui de Faustine, si celle-ci était déjà capable de maintenir longtemps un regard, mais surtout s’il n’avait pas envie de tout analyser en elle, tous les moindres signes qui lui permettrait de l’analyser et de tenter de comprendre ce qui se tramait dans son esprit. Ça allait de la manière dont il la voyait respirer, d’éventuelle trace de frison, de rictus sur son visage. Tout… Jester observait tout. L’avantage d’avoir été une personne si effacée, c’était qu’il avait eu la possibilité de regarder le monde autour de lui et de l’analyser. Il n’avait clairement pas pu tout comprendre, il était clair qu’il n’avait jamais trouvé sa place dans ce monde, il avait en avait vu des choses. Et concernant Faustine, il était persuadé qu’il pouvait tout savoir d’elle. Parce qu’ils se ressemblaient beaucoup trop pour que ça ne soit pas le cas, même si Faustine cherchait à se convaincre du contraire encore.
Jester afficha un léger sourire quand Faustine affirma que le mot besoin était trop fort, puisque cela signifiait que ce serait une nécessité vitale qu’ils soient en présence l’un de l’autre. De son côté, le jeune homme ne considérait pas cela comme trop fort. Il l’avait encore plus remarqué pendant ces deux dernières années, il avait tenu parce qu’il avait espéré un jour se retrouver de nouveau en présence de Faustine. Mais elle, apparemment, s’en était parfaitement sorti sans lui. De ce qu’elle disait.
« Ça c’est ce que tu essaie de te convaincre. » Répondit-il, son sourire se faisant plus grand. Encore une fois, Jester montrait une grande assurance, mais c’était parce qu’il savait qu’il ne se trompait pas. Ou en tout cas, parvenait à se convaincre à merveille qu’il ne se trompait pas. Il s’approcha un peu plus, ne se préoccupant pas réellement de la baguette que Faustine pointait toujours sur lui, sûr de lui encore une fois. « Tu ne vis pas Faustine, tu survis. Dans ce monde où tu es incapable de trouver ta place, entourée de toutes ces personnes qui suivent leurs chemins en te trouvant… différente. » C’était si facile, il ne décrivait pas tant la vie de Faustine que la sienne. « Pendant ces deux années, tu as erré parmi eux, mais… seule. » Il marqua une pause, fit un pas de plus et reprit la parole d’une voix plus douce encore, devenant presque un murmure. « Tu n’as pas besoin d’être seule Faustine… je suis là, pour toi. »
Et il était entièrement sincère en prononçant ces mots. Il était là pour elle, elle pouvait être là pour lui, elle devait être là pour lui. Ils devaient suivre ce même chemin ensemble, le chemin qu’il allait tracer pour eux, ensemble, tous les deux. Elle n’avait qu’à le suivre, c’était si simple et ensemble, ils pouvaient avoir le monde à leurs pieds. Jester aurait pu avoir tout cela seul, il l’aurait s’il ne pouvait pas l’avoir avec Faustine, mais il la voulait elle, il ne lui laisserait pas le choix.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 10 Avr - 19:50
Le manque crée le désir.
B
ien sûr, tout était affaire d'autoconviction. Il le lui répétait, et elle avait très envie de lui donner tort, mais la vérité, c'est qu'une part un peu trop grande d'elle-même savait pertinemment qu'il avait raison. Elle ne faisait que se persuader d'une réalité qui l'arrangeait, qu'elle estimait plus supportable, mais dans les faits, elle ne pouvait pas complètement se leurrer. Son esprit s'égarait parfois dans des méandres inaccessibles pour elle, et qui l'empêchaient de totalement se comprendre, mais elle avait décortiqué suffisamment de mentalités alambiquées pour savoir ce qu'il en était. Et si elle savait si bien les décortiquer, si elle était si capable de les comprendre et de se mettre à leur place, ce n'était pas pour rien... Quoi qu'il en soit, avoir conscience de cette vérité ne la rendait pas moins acceptable à ses yeux. Si cela signifiait qu'elle devait rester seule avec ses démons, eh bien soit. Elle ne pouvait pas se permettre de les embrasser, sous aucun prétexte. Ce serait un échec... Et c'était insupportable.
Chaque mot, pourtant, trouvait un écho considérable dans l'esprit de Faustine, car chacun d'entre eux était criant d'une vérité inacceptable. Oui, en effet, elle ne faisait jamais que survivre, mais cela ne datait pas d'hier, cela datait d'avant même sa rencontre avec Faustine. Elle se sentait vide, elle se sentait comme démunie, dépossédée, et ce depuis toujours. Ces martèlements dans son crâne, cette vacuité, se dissipaient un peu quand Jester était là, mais ce n'était pas pour autant que c'était une bonne chose, ce n'était pas pour autant qu'elle devait répondre favorablement à ce qui ne ferait que la satisfaire personnellement, soit, mais ne saurait en rien satisfaire à la justice qu'elle s'était promis de servir, qu'elle avait à coeur de servir. Ses capacités, son potentiel l'isolaient de tous les autres mais aidait dans le même temps à sauver des innocents, est-ce que ça ne comptait pas plus que tout le reste.
Oui, elle était seule, terriblement seule. Et elle devinait que Jester ne l'était pas moins qu'elle... Ils étaient seuls l'un sans l'autre : les deux facettes d'une même pièce. Sauf que lui voulait l'entraîner de son côté de la barrière, celui dont on ne revenait pas. Oui, elle serait satisfaite, elle serait libre. Mais non, elle ne pouvait pas accepter ça pour autant. Elle ne le pouvait même pas du tout.
-Si, j'ai besoin d'être seule. Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas égoïste. Ma place est au service de la justice, et si elle implique pour moi d'être seule, alors soit. Elle détourna les yeux. Je suis habituée, de toute façon. Tu n'as aucune solution à m'offrir en dehors de celle qui t'arrange, ça ne marche pas comme ça.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Dim 18 Avr - 12:04
Le manque crée le désir.
Jester était patient, très patient. C’était peut-être pour cela qu’il avait réussi à ne pas perdre complètement pied quand il se trouvait en prison, parce qu’il avait juste attendu que le moment où il allait pouvoir reprendre sa vie en main arrive. Il savait donc être patient et attendre… le temps qu’il fallait pour obtenir ce qu’il voulait. Mais en même temps, cette patience pouvait être un peu mis à mal sur certain sujet. Et notamment sur le sujet Faustine.
Oh qu’est-ce qu’il l’avait dans la peau, elle l’obsédait complètement (un truc de famille sans doute). Il l’adorait, tout son être l’adorait. Son esprit, son corps, il l’adorait tout entière et il avait envie qu’elle le suive tout simplement… mais par moment, elle avait quand même le don de l’agacer vraiment beaucoup. Jester ne put s’empêcher d’afficher une grimace en entendant Faustine affirmer qu’elle avait besoin d’être seule. Il serra les points, passa une main sur son visage. Il n’aimait vraiment pas le discours qu’elle lui tenait, alors que lui… il prenait la peine de lui ouvrir les perspectives de… leur vie. Mais il comprenait, elle avait besoin d’encore un peu de temps pour vraiment comprendre que c’était sur ce chemin qu’elle devait se rendre, alors il devait se montrer patient. Et pour elle, il était prêt à tout. Cela dit, à un moment donné, il sera quand même de bon ton qu’elle arrête de le fuir, qu’elle arrête de penser qu’elle avait le choix. Elle n’en avait pas, elle ne pouvait pas continuer à errer de cette facile en solitaire alors qu’ils pouvaient être deux. Il avait beaucoup trop besoin d’elle, il avait besoin qu’elle le suive, elle devait le suivre, ça ne faisait aucun doute, il ne supporterait pas qu’elle ne le suive pas. Mais ça viendrait, peut-être pas aujourd’hui parce qu’elle devait encore reprendre ses esprits, mais ça allait venir.
« Comment peux-tu dire que je suis égoïste alors que je suis prêt à tout t’offrir Faustine. Tu me blesses en disant ça. » Il était sincère. Il était égoïste en vérité, ça c’était quelque chose qu’il fallait bien dans la vie de toute façon si on avait envie de s’en sortir. Il l’était, mais pas avec Faustine. « Je t’ouvre les perspectives de la vie que tu mérites, de la possibilité de trouver enfin ta place. » Sa place à ses côtés et nulle part ailleurs. « Tu croies que ta place est auprès de la justice parce que tu n’as pas encore réalisé qu’elle ne s’y trouve pas, parce que tu ne t’es pas encore rendu complètement compte d’où se trouve réellement ta place. » Elle nierait sans doute, elle aurait des arguments à lui opposer sans doute… mais ça ne changerait rien au fait qu’il savait qu’il avait raison. Et il savait qu’elle savait qu’il avait raison. « Tu es tout ce dont j’ai besoin Faustine… alors si tu n’es pas égoïste, tu pourrais m’offrir ça non ? »
Et pourquoi pas essayer de retourner la situation ?
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Dim 18 Avr - 12:29
Le manque crée le désir.
O
ui, il était égoïste, bien sûr qu'il était égoïste : à ses yeux, il n'y avait qu'un point de vue et un seul, et c'était celui qui abondait dans son sens, à aucun moment il n'envisageait de reconsidérer ses perspective. Il fallait qu'elle s'inscrive dans l'ordonnancement des choses qu'il aurait décidé, et elle ne comptait pas s'y laisser prendre. Si elle se laissait ne serait-ce que tentait, elle serait prise dans ses filets, et elle était convaincue de n'être en rien capable de s'en extirper par la suite. Non, il n'était pas prêt à tout lui offrir, et même il n'en était pas capable, en réalité, car cela exigerait qu'il sache lui accorder quelque chose en accord avec les préceptes moraux qui étaient les siens, et de toute évidence, ce n'était pas dans ses cordes. Il pouvait tout lui offrir sauf cette volonté de justice, d'innocence, auxquelles il avait renoncé de longue date contre quelque chose de bien plus obscur. Elle ignorait s'il était blessé ou s'il se contentait de le prétendre. Dans tous les cas, ça ne changeait rien. Ses positions à elle ne pouvaient pas évoluer. Ne devaient pas évoluer.
-Peut-être que je suis tout ce dont tu as besoin, répliqua Faustine d'un ton qui se voulait sceptique - et pourtant, elle était prête à croire que Jester le pensait vraiment, qu'il croyait véritablement avoir juste besoin d'elle à ses côtés. Non, pas d'elle, mais de la Faustine qu'il serait capable de façonner à son image si elle lui laissait un peu trop accès à ce qu'il considérait être sa nature profonde, à ce qu'elle redoutait de découvrir être bel et bien sa nature profonde. Mais tu n'es pas tout ce dont j'ai besoin.
Il incarnait très certainement une part immense de ce à quoi elle aspirait inconsciemment, mais il y avait un fossé monstrueux entre ce qu'étaient nos désirs et nos besoins, et il était hors de question pour Faustine de bâtir quelque pont que ce soit entre ces deux notions. Elle le sentait grignoter à chaque instant un peu plus de son cerveau fragile, un peu plus de son coeur en miettes, et elle refusait qu'il le fasse, elle refusait catégoriquement de lui donner plus de pouvoir qu'il n'en avait déjà sur elle. Et le fait est qu'il n'en avait déjà beaucoup.
-Tu pensais qu'il se passerait quoi exactement, hein ? Que j'allais te sauter dans les bras et qu'on allait fuir ensemble vers le néant que représente ton horizon ? Elle marqua une pause. Si tu me connaissais aussi bien que tu le prétends, tu saurais que c'est impossible.
Elle était peut-être instable, elle était peut-être... diminuée, rongée, perturbée, mais certainement pas à ce point-là, et qu'il l'incite si clairement à faire ce choix impossible la confortait définitivement dans la décision inverse.
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Jester Bulstrode
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 23 Avr - 11:43
Le manque crée le désir.
Jester afficha un léger sourire en coin en entendant Faustine affirmer d’une manière sceptique qu’elle était peut-être tout ce dont il avait besoin en remettant donc en doute ses propos. En soit, la jeune femme avait peut-être raison de remettre en doute ses paroles, parce que Jester pouvait très bien avoir besoin d’autre chose dans sa vie et aussi, sans doute qu’il était tout aussi capable de poursuivre sans elle. Mais il y avait une différence entre le fait de pouvoir se passer de quelque chose et d’avoir envie de s’en passer. Le sourire de Jester se fit un peu plus grand en entendant la suite des propos de la jeune femme, qui prétendait qu’il n’était pas ce dont elle avait besoin.
Il ne voyait clairement pas les choses de cette façon et quoi qu’elle affirme, sa façon de penser n’allait pas être différente. Jester savait que ce dont elle avait besoin, c’était de lui. Il savait qu’il suffisait simplement qu’elle abaisse ses barrières, qu’elle se laisse enfin aller pour pouvoir le réaliser pleinement. Elle ne s’en rendait pas encore compte, mais ça finirait par arriver, il était confiant sur ce point.
« Après tout ce temps à Azkaban, je dois bien reconnaître que ma vision du possible et de l’impossible est quelque peu différente. » Est-ce qu’il avait vraiment cru que Faustine lui sauterait dans les bras pour qu’ils puissent fuir ensemble ? L’idée n’était vraiment pas désagréable, mais il se doutait un peu quand même que ça ne pouvait pas être aussi facile. Même s’il ne pouvait pas non plus nier qu’il aimerait bien qu’elle se laisse aller, qu’elle accepte sa vraie nature. Mais est-ce que ça serait vraiment aussi intéressant si c’était aussi facile ? Peut-être pas en effet. « Cela dit, entre le néant de mon horizon ou le néant de ton existence, je ne vois pas ce qui te retient de faire le bon choix. »
Qui était évidemment de se laisser tenter et d’arrêter de se faire passer pour quelqu’un qu’elle n’était pas, de se laisser complètement aller à sa vraie nature. Jester ne voyait pas d’autres issues à la situation, et il n’avait pas spécialement l’intention de renoncer à ce qu’il avait décidé. Alors bien sûr, ça allait peut-être prendre plus de temps qu’il ne l’aurait voulu – il avait peut-être effectivement eu trop d’espoir sur ces retrouvailles, c’était son erreur –, mais ça allait forcément se passer comme il avait décidé que ça allait se passer. Sinon… les conséquences seraient dramatiques sans doute.
« L’un de ces néants te permettrait de ne pas le vivre seule. » Ils en revenaient sans doute toujours au même point, parce que ce n’était finalement que la simple vérité. Il savait que Faustine se sentait seule, comme lui-même au final se sentait terriblement seul. Ils étaient les seuls à pouvoir réellement se comprendre, et ils pouvaient en profiter pour l’éternité si elle se laissait simplement aller. « Encore que je pense qu’on ne connait finalement pas réellement la solitude tant qu’on n’a pas été là-bas. » Ajouta-t-il un ombre dans le regard.
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Faustine Crivey
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333) Sam 23 Avr - 12:13
Le manque crée le désir.
F
austine afficha une légère grimace à la réflexion de Jester... un séjour à la prison d'Azkaban aurait dû réduire le champ de ses possibilités et non l'inverse, mais il est vrai qu'il en fallait davantage pour atteindre cette hom me, elle en avait clairement, nécessairement conscience, et le fait qu'il ait pu s'échapper avait forcément contribué à cette vision des choses qui ne devait pas aller en faveur d'un quelconque assagissement. Et quelque part, Faustine en était... soulagée ? Bien sûr qu'elle l'était, parce qu'elle n'aurait pas voulu qu'il change, elle aurait été déçue que ce soit le cas... Elle... l'appréciait, l'admirait, même, ainsi qu'il était, y compris dans sa folie la plus forte et la plus puissante.
Entre le néant d'un avenir commun et le néant de son existence. Elle voudrait prétendre que son existence n'était pas désespérément vide, mais ce serait mentir, bien sûr. Car c'est bel et bien le cas : son existence est véritablement vide, et rien ne semble en mesure de la combler sinon... sinon leurs échanges, qui lui donne le sentiment étrange et confortable d'être plus complète, mais tout ça, ce n'est pas la réalité, ce n'est qu'un leurre, rien d'autre qu'un leurre pure et simple. Ou bien il faut qu'elle s'en convainque, en tout cas, pour son propre bien.
-Être seule ne m'a jamais posé problème, répliqua-t-elle froidement.
Ce qui était le cas, la solitude avait été son meilleur compagnon. Elle se méfiait par-dessus tout des autres, et dans tous les cas, elle avait toujours tendance, quoi qu'il puisse en être, à se défier d'autrui, à dresser des barrières entre elle et les autres : c'était plus rassurant, c'était plus confortable. Mais ce n'était pas la réalité, et encore moins la réalité de leurs sentiments, en tout cas. Ceci dit, cette solitude qu'elle avait appris à apprécier était devenue oppressante dès l'instant où elle l'avait rencontré, parce qu'il accaparait tout : son esprit, la moindre de ses pensées : elle se retrouvait tout bonnement incapable de prétendre, ou de faire comme si de rien n'était.
-Tu avais des bonnes raisons de te retrouver là-bas, et tu auras de bonnes raisons d'y retourner. N'attends pas de moi que je compatisse à ton sort, je n'en ai pas la moindre intention, vraiment pas.
Pourtant, c'est mentir que d'affirmer que l'ombre dans son regard la laisse indifférente : ce n'est pas le cas. Pas le moins du monde, même. Bien au contraire, sentir cette souffrance qu'il a endurée et qui ne sait se décrire que par quelques insignes indices, ça la trouble plus qu'elle ne voudrait le prétendre. Elle n'a pas voulu que les choses se passent ainsi, mais c'est néanmoins arrivé. Et maintenant, il est trop tard.
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#Sujet: Re: Le manque crée le désir. (Faustine <33333)