Certaines choses changent... d'autre, non. (Lindsay)

Certaines choses changent... d'autre, non.

Ces derniers temps, la vie de Ignatius était quand même sacrément chamboulée. Que ça soit en bien, ou en mal en fait. La vie du jeune homme avait été sur des rails pendant de nombreuses années, alors qu’il suivait une progression professionnelle presque parfaite. Sa vie en soit n’était pas non plus parfaite, mais disons qu’elle semblait juste bien rangée, en ordre. Maintenant, c’était quand même vraiment différent. Il était en froid avec sa mère, il avait du mal à digérer tous ses mensonges, sa relation avec Agrippine était au beau fixe, mais on ne pouvait pas dire qu’il était le plus serein non plus. Et puis… il y avait Carlotta. En fait, définitivement, le jeune homme devait bien avouer que ça lui allait de vivre tout cela, parce que la jeune femme était entrée dans sa vie. Découvrir que son père était un monstre n’avait rien d’agréable, mais au final… il parvenait plus ou moins à se complaire dans la situation.

Au fond, ça lui permettait aussi de se rapprocher de sa sœur, elle n’avait plus de secret pour lui. Même si en même temps, il avait quand même beaucoup de mal à accepter qu’elle ait du coup un autre père et par conséquence une autre famille. Ignatius n’avait pas vraiment de raison de se plaindre donc… en dehors du fait qu’il avait perdu ses repères. C’était assez contradictoire, mais au fond il parvenait quand même à se sentir bien. Et même quand il se rendait chez Lindsay, comme en cet instant précis, il se sentait plus… léger. Ignatius avait conscience que sa meilleure amie aurait toujours une place importante dans sa vie et dans son cœur, il ne pouvait pas ignorer les sentiments qu’il avait encore pour elle sans doute. Mais Carlotta c’était différent, il se sentait vraiment bien avec elle et globalement… elle était disponible donc. Alors, il se faisait une sorte de raison tout simplement, il tournait la page.

Le jeune homme frappa à la porte quand il arriva chez Lindsay, ils avaient rendez-vous. Ignatius en avait profité pour acheter quelques petites choses pour Gabriel, qu’il avait forcément envie de combler, mais il n’avait pas oublié sa maman non plus. Quand elle ouvrit la porte, il afficha un large sourire.

« Bonjour Lindsay ! » Quoi qu’il en soit, la jeune femme restait sa meilleure amie, celle… celle qui était sans aucun doute la plus importante dans sa vie. Ce n’était pas forcément très agréable pour Carlotta non plus, mais ce n’était pas comme si qui que ce soit avait besoin de le savoir. Lindsay était son amie la plus lointaine, elle était chère à son cœur, c’était tout. Et ça lui faisait toujours du bien de se retrouver en sa compagnie. « Comment tu vas ? » Demanda-t-il alors.

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La vie de Lindsay était finalement assez routinière, mais la jeune femme n'envisageait pas de s'en plaindre. Au contraire, elle aimait cette routine, elle aimait que son existence soit structurée. Rien ne lui déplaisait plus que cette marge d'incertitude, cette marge d'incertitude qui avait toujours été présente à l'époque où elle était avec James (et maintenant, clairement, elle comprenait pourquoi).

Là, tout semblait en règle. Elle n'oubliait pas les révélations qui lui avaient été faites, et qui l'avaient tout de même bousculée, mais elle réussissait à faire abstraction tout de même pour se concentrer sur ce qui lui semblait être à plus d'un titre l'essentiel : sa famille, en somme.

Alors oui, Christian était souvent absent, et son travail prenait beaucoup de son temps, mais elle ne le lui reprochait pas. Certes, elle voudrait le voir davantage, mais elle ne se sentait jamais négligée ou délaissée, elle savait que son mari travaillait dur, et elle savait que c'était en partie pour leur offrir, à elle et Gabriel, la meilleure vie possible, elle n'envisagerait jamais de s'en plaindre.

Et même si elle restait donc souvent "seule", elle ne l'était jamais vraiment, elle avait son fils, et quasiment tout son temps lui était consacré. C'était parfois épuisant, c'est vrai, mais ça la rendait heureuse, aussi. Gabriel était son joyau, elle l'adorait, et elle voulait le meilleur pour lui.

Et à côté de cela, elle prenait davantage de soin à voir ses amis, même si ce n'était pas toujours simple. Ce n'était même pas simple du tout, à la vérité. Il restait ceci dit une amitié qu'elle n'avait jamais négligée, et ne négligerait jamais, et c'était définitivement celle qu'Ignatius et elle partageaient. Il l'avait toujours soutenue, il restait à ses côtés quoi qu'il arrive, et elle ne savait définitivement pas ce qu'elle deviendrait sans lui. Alors elle était tout simplement ravi de le voir. Elle leur avait préparé à déjeuner, Gabriel était couché et dormait comme un ange, tous les éléments étaient réunis pour qu'ils passent un bon moment.

Et enfin, le jeune homme se présenta à sa porte. Lindsay lui ouvrit, un sourire éclatant aux lèvres.

« Bonjour Lindsay ! Comment tu vas ? »

Lindsay étreignit rapidement Ignatius afin de le saluer avant de l'inviter à l'intérieur et de refermer la porte derrière eux.

"Parfaitement bien. Je suis contente de te voir. Comment tu vas, toi ?"

Certaines choses changent... d'autre, non.

Ignatius afficha un grand sourire quand son amie s’approcha de lui dans le but de l’étreinte rapidement pour le saluer, avant de rentrer dans la maison de sa meilleure amie. Elle lui répondit qu’elle allait parfaitement bien, et forcément rien que ces paroles lui donnait le sentiment d’être bien. Il n’avait pas non plus envie d’affirmer que son bonheur dépendait entièrement de celui de Lindsay, mais Ignatius serait bien incapable d’être bien si sa meilleure amie n’allait pas bien. Même s’il arrivait en étant en forme, s’il devait découvrir qu’elle n’allait pas bien, il était évident que de son côté, il serait bien incapable de se sentir bien.

Cela dit, la question ne se posait pas pour l’heure, parce que Lindsay se sentait parfaitement bien et donc Ignatius se sentait parfaitement bien aussi. Et de son côté, il était aussi ravi de pouvoir la voir. Dès qu’il pouvait passer du temps en compagnie de son amie, il était heureux. Évidemment, il y avait un peu d’ambigüe de son côté, mais en même temps le jeune homme passait à autre chose. Ce n’était pas comme s’il n’avait pas compris qu’elle ne serait jamais avec lui, qu’ils n’étaient pas destinés à être ensemble.

« Parfaitement bien aussi ! » Répondit-il, en toute sincérité, quand son amie lui retourna la question.

Tout n’était pas parfait en réalité, il n’allait pas mentir. Il y avait quand même pas mal de chose qui n’allaient pas en soit, le jeune homme aurait bien aimé ne pas se retrouver dans une telle position avec sa mère, ne pas découvrir qu’elle avait menti, qu’elle avait trahi sa famille. Mais ce n’était pas le genre de chose qui pouvait gâcher le fait qu’il soit heureux avec Lindsay et puis… au fond, ça avait peut-être des bons côtés. Clairement, il n’avait jamais été aussi proche de Agrippine que maintenant, il était avec Carlotta et… bref, ça allait bien. Et il avait envie de profiter de cet instant avec Lindsay, sans se soucier de tous les soucis qui pouvaient potentiellement l’embêter en temps normal. C’était le truc après tout, on profitait pleinement de ses amis et on laissait les soucis pour plus tard.

« Ça me fait du bien qu’on passe un peu de temps ensemble. » Non pas qu’ils ne le fassent pas assez, Lindsay et lui étaient toujours présents l’un pour l’autre. Même si chacun avait leur vie de leur côté, qu’ils avaient pas mal de chose à gérer, ils ne s’éloignaient jamais. Et en même temps, Ignatius ne supporterait pas qu’elle s’éloigne. « Alors, qu’est-ce que tu me racontes de beau ? Comment va Gabriel ? »

Il s’était attendu à voir le fils de Lindsay, mais peut-être qu’il était couché. Quand il était là, Ignatius était tout aussi heureux de le voir, quand il n’était pas là, il était aussi heureux de pouvoir passer du temps avec sa mère tranquillement.

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« Parfaitement bien aussi ! »

Lindsay afficha un sourire ravie. C'était exactement la réponse qu'elle avait eu envie d'entendre. Et elle avait réellement le sentiment qu'Ignatius était complètement sincère. Le sourire qu'il affichait en disait long, et s'il était heureux, eh bien elle était heureuse. Elle avait parfois du mal à ne pas se faire du soucis pour lui.

Elle ne voulait pas jouer un rôle qui ne devrait pas être le sien. Elle ne voulait pas être insistante ou ressasser constamment les mêmes choses. Mais elle reconnaissait quand même que parfois, elle craignait que son meilleur ami ne s'enferme dans une routine un peu déprimante, où il n'y aurait que son travail et ce qu'il lui restait de famille (sachant qu'elle n'était pas sûre qu'il ait complètement fait le deuil de son père encore). Elle voudrait qu'il s'ouvre, qu'il ait davantage d'amis, une petite amie, qui sait ? Mais en fait, il se pouvait que ce "parfaitement bien" dissimule justement ce qu'elle espérait pour lui.

« Ça me fait du bien qu’on passe un peu de temps ensemble. »

Elle ne put sourire que plus largement en entendant ces mots. C'était pareil pour elle. Elle trouvait moins de temps pour Ignatius dans sa vie de maman, mais elle comptait toujours lui consacrer du temps. Parce qu'il était l'une des personnes les plus importantes dans sa vie, et elle avait besoin de le voir pour aller mieux.

"Moi aussi, j'attendais ce moment avec impatience."

Ce n'était même pas exagéré, pour caresser Ignatius dans le sens du poil, elle le pensait réellement.

« Alors, qu’est-ce que tu me racontes de beau ? Comment va Gabriel ? »

"Il va très bien, il est en train de dormir, là", dit-elle alors, regrettant que Gabriel n'ait pas été réveillé pour saluer Ignatius, même si ce serait au moins l'occasion pour Ignatius et elle de passer du temps ensemble tranquillement, sans Gabriel pour les distraire autant. "Tu verras comme il grandit vite ! Il a commencé à faire ses premiers pas, c'est adorable." Comme toujours quand elle parlait de Gabriel, ses yeux brillait. Elle aimait vraiment son fils plus que tout au monde. "Et sinon, tout va bien. Je n'ai pas grand-chose à dire qui ne concerne pas Gabriel, j'imagine que ça doit être épuisant pour les autres, une vraie maman à temps plein !" Mais elle n'y peut rien, c'est comme ça, et elle ne veut rien y changer. "Et toi alors ? Tu es rayonnant !"

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Ignatius afficha un grand sourire en entendant sa meilleure amie affirmer qu’elle aussi avait attendu ce moment avec impatience. Forcément, il aimait entendre ce genre de mot, il aimait se dire qu’elle attendait les instants qu’ils partageaient ensemble autant que lui. Forcément, maintenant avec leurs vies actives, ils n’avaient pas la possibilité de se voir autant que ça avait pu être le cas à une époque. Ignatius travaillait énormément, en plus d’autres choses, et Lindsay avait moins de temps maintenant qu’elle était maman. En soit, Ignatius avait moins de temps aussi maintenant, parce qu’en se rapprochant de Agrippine, il passait plus de temps avec sa jeune sœur donc, et puis… il y avait donc Carlotta.

Cela dit, les instants qu’il partageait avec Lindsay était toujours forcément très précieux. Le jeune homme ne les échangerait pour rien au monde. Sans doute que s’il avait le choix de voir sa meilleure amie ou Carlotta, il choisirait peut-être la jeune maman. Mais ce n’était pas forcément à ce genre de chose qu’il devait penser. Lindsay lui affirma que Gabriel allait très bien, qu’il était en train de dormir. Ignatius aurait adoré passer du temps aussi en compagnie du fils de sa meilleure amie, mais en même temps il aimait aussi énormément l’idée de pouvoir « profiter » de la maman sans la présence de l’enfant. Ignatius afficha un sourire quand son amie parla des premiers pas de Gabriel, il la croyait parfaitement quand elle affirmait qu’il était adorable. Il aimait tellement voir ses yeux briller à chaque fois qu’elle parlait de son fils. C’était tellement beau. C’était comme ça que chaque mère devait parler de ses enfants, de tous ses enfants.

« Tu trouves ? » Demanda-t-il quand Lindsay mentionna le fait qu’il était rayonnant. Ignatius n’avait pas forcément passé les meilleures dernières semaines de sa vie, forcément, mais il devait bien reconnaître que là il se sentait bien. C’était en partie parce qu’il pouvait passer du temps avec sa meilleure amie, mais pas seulement. « Je me sens vraiment bien en ce moment. Je passe de plus en plus de temps avec Agrippine, ça… me fait du bien. » Parce qu’il avait le sentiment d’avoir quand même beaucoup de chose à rattraper avec sa jeune sœur, parce qu’il n’avait pas été le bon grand frère qu’il aurait dû être, qu’il ne l’avait pas protégé comme il aurait dû. Cela dit, il n’y avait pas que cela non plus. « Et puis… » Ignatius hésita un instant. Il avait envie de lui en parler bien sûr, mais en même temps c’était bizarre de le faire. Il fréquentait Carlotta, clairement… c’était officiel, ils sortaient ensemble, mais c’était encore trop bizarre pour lui d’en parler à Lindsay. En fait ça officialisait énormément la chose, ça tournait une page un peu particulière de la vie de Ignatius. Mais c’était pour la bonne cause, vraiment. « J’ai… rencontré quelqu’un. Et je… tu sais… je la… fréquente. »

Il se sentait tellement, mais tellement, bête à ne pas réussir à aligner correctement les mots.

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« Tu trouves ? »

Lindsay hocha la tête. Oui, elle trouvait. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle ne se plantait pas totalement, au passage, mais c'est le sentiment qu'il lui donnait. Elle avait l'impression d'avoir face à elle un Ignatius plus sûr de lui, plein d'assurance, et ça lui faisait très honnêtement plaisir de voir ça.

Mais elle pouvait se tromper, évidemment. Si son expérience personnelle lui avait appris quelque chose, c'est que se fier simplement à ses impressions sur les autres n'était pas franchement l'idée du siècle, bien au contraire, et qu'on ne pouvait jamais vraiment connaître son entourage, même le plus proche, et encore moins le fond de ses pensées. Mais en l'occurrence, il s'avérait que Lindsay ne s'était effectivement pas trompée. Pour son plus grand bonheur, car rien ne lui importait plus que de savoir les personnes qu'elle aimait heureuses et bien avec elles-mêmes.

« Je me sens vraiment bien en ce moment. Je passe de plus en plus de temps avec Agrippine, ça… me fait du bien. »

Lindsay sourit. Elle n'était pas proche d'Agrippine Tuft. En fait, ce n'était pas une personne qu'elle appréciait beaucoup et avec qui elle s'imaginait avoir des affinités. Elle menait une vie dissolue et sa réputation parlait pour elle. En son for intérieur, elle espérait que la petite soeur n'aurait pas de mauvaise influence sur le grand frère, mais en même temps, elle ne se voyait pas faire le moindre reproche à Ignatius. Il avait besoin de renouer des liens solides avec sa famille, et qui sait si ce n'est pas lui qui aurait une influence positive sur sa petite soeur ? Alors elle préférait se réjouir pour lui. Il avait l'air heureux, 'était ce qui comptait. Mais il n'y avait pas que ça.

« Et puis… J’ai… rencontré quelqu’un. Et je… tu sais… je la… fréquente. »

"Oh..."

Lindsay ne devrait peut-être pas être à ce point surprise, mais elle l'était malgré tout. Elle estimait qu'Ignatius était quelqu'un de génial, et qui méritait de vivre une belle histoire d'amour mais... il l'avait habituée à le connaître célibataire, et comprendre qu'il ne l'était plus, ça lui faisait... vraiment bizarre.

"Bravo, c'est génial !" dit-elle en se ressaisissant tout de même. "C'est qui ? Je la connais ?"

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Lindsay sembla… surprise. Ce qui n’était pas surprenant bien sûr, il n’était pas vraiment étonnant qu’elle soit surprise de découvrir qu’il fréquentait quelqu’un. Parce qu’on ne pouvait pas réellement dire qu’il avait l’habitude d’avoir quelqu’un dans sa vie. D’ailleurs, Lindsay s’en désolait parfois, souhaitant le voir vivre une histoire avec quelqu’un. Maintenant c’était fait, il avait bel et bien une petite amie même si c’était quand même un peu bizarre. Clairement, Ignatius se sentait un peu mal à l’aise d’apprendre à son amie qu’il avait quelqu’un dans la vie. Forcément… parce qu’il était question de Lindsay et qu’il n’avait pas non plus vu ses sentiments pour sa meilleure amie disparaître complètement. Il avait quelqu’un dans sa vie, mais même comme ça et même s’il avait énormément de sentiment pour Carlotta, il en avait et en aurait toujours pour Lindsay.

Mais il avait bel et bien quelqu’un dans sa vie et la moindre des choses était quand même qu’il l’apprenne à son amie. Elle le félicita, lui affirmant que c’était génial et le jeune homme afficha un sourire en réponse à ses propos. Et elle commença à lui poser des questions légitimes, bien évidemment. Qui c’était, si elle la connaissait. Là c’était un peu plus délicat. Oh, il adorait Carlotta, il l’aimait beaucoup, mais Carlotta était… Carlotta. Et on ne pouvait pas réellement dire que Carlotta et Lindsay n’avaient rien à voir comme femme.

« Eh bien, peut-être. Elle s’appelle Carlotta Pinkstone. » Il était possible que Lindsay la connaisse oui, parce que la jeune femme ne manquait pas de faire parler d’elle dans les journaux. Et elle n’allait pas manquer de le faire d’ailleurs grandement prochainement encore. « C’est… elle est professeur à Poudlard, elle occupe le poste d’étude des moldus. » Il ne précisa pas qu’elle ne faisait pas que cela dans la vie d’ailleurs. « Et elle est… eh bien, elle est… vraiment bien. »

Ignatius avait sans doute l’air un peu débile quand il en parlait, mais en fait il était un peu perturbé. C’était la première fois qu’il se retrouvait à parler du fait qu’il avait une petite amie dans sa vie, ce n’était pas rien quand même. Il était heureux de pouvoir aborder le sujet avec sa meilleure amie, mais il redoutait aussi un peu sa réaction quand même. Il avait peur qu’elle n’approuve pas. En soit, le jeune homme n’avait pas forcément besoin de l’avis de Lindsay, si elle était contre ça ne voulait pas dire qu’il ne pourrait pas être avec elle, mais ça le toucherait forcément. Il espérait bien que la jeune femme allait donc approuver le fait qu’il soit avec Carlotta, il avait envie qu’elle soit heureuse pour lui parce qu’il était sincèrement heureux.

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« Eh bien, peut-être. Elle s’appelle Carlotta Pinkstone. C’est… elle est professeur à Poudlard, elle occupe le poste d’étude des moldus. Et elle est… eh bien, elle est… vraiment bien. »

Carlotta Pinkstone... Si ce nom n'était pas familier à Lindsay, elle se laisserait peut-être simplement avoir par le discours que faisait son interlocuteur. Car de ce qu'il en disait, cette Carlotta Pinkstone passait pour une professeure de Poudlard bien sous tout rapport, et Lindsay, bien que toujours perturbée par la nouvelle, n'aurait pas que l'accueillir avec le sourire.

L'ennui, c'est que Carlotta Pinkstone n'était pas un professeur de Poudlard bien sous tout rapport. Professeur d'étude des moldus à Poudlard, sans doute. Bien sous tout rapport... certainement pas.

Oui, Lindsay savait qui était cette jeune femme. Certes, elle ne la connaissait pas personnellement, mais la personnalité de cette jeune femme la précédait plus que largement, sa réputation aussi. Et elle n'était pas bonne, pas bonne du tout.

Carlotta était un nid à problèmes, une activiste dangereuse qui avait déjà fait la prison et dont il se murmurait qu'il ne faudrait pas beaucoup de temps pour qu'elle en fasse à nouveau. La jeune femme ne savait vraiment pas comment se positionner par rapport à cette nouvelle.

Elle sentait qu'elle allait passer pour la rabat-joie de service. Comment pouvait-elle reprocher à ses amis de n'avoir jamais approuvé sa relation avec Christian (et certains sa relation avec James non plus d'ailleurs) alors qu'elle-même considérait d'un oeil si critique les relations sentimentales de ses proches : Mina et Elros d'abord, Carlotta et Ignatius maintenant... Elle devrait peut-être se taire. Elle ne le pouvait pas.

Encore moins avec Ignatius. Il était son meilleur ami, ce n'était pas vraiment comme si elle pouvait se permettre de taire ses craintes... elles passeraient peut-être pour un signe de jalousie et de possessivité (ce qui ne serait pas complètement faux, c'est vrai). Alors, même si elle comptait prendre des gants, ou au moins un petit peu, il fallait qu'elle le mette en garde.

Une fille comme elle, un vrai nid à problèmes, ne pouvait décemment pas être faite pour lui. Sans oublier qu'elle était peut-être plus intéressée que ce qu'elle prétendait ? Il était le fils de la ministre, et elle, qui cherchait presque à renverser le gouvernement ou en tout cas l'ordre des choses était allée vers lui. C'était un peu... suspect, non ?

"J'ai entendu parler d'elle", répondit Lindsay avec prudence. "Tu sais qu'elle n'est pas seulement professeur, n'est-ce pas ?"

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Ça lui faisait vraiment bizarre de prendre la peine d’annoncer à Lindsay qu’il avait quelqu’un dans sa vie. Ignatius n’était pas vraiment à l’aise avec cette idée, même s’il fréquentait bel et bien Carlotta. Et même si ça le perturbait encore un peu, c’était le cas et il devait bien la vérité à sa meilleure amie. Même si cette meilleure amie était plus qu’une simple amie à ses yeux, mais puisqu’elle était de nouveau mariée à un homme, il était évident que Ignatius devait se faire une raison dans tous les cas. Ses sentiments pour Lindsay ne disparaitraient jamais bien sûr, mais il devait simplement tourner la page. Sans pour autant perdre la jeune femme bien sûr, il en était hors de question.

Quand Ignatius entendit son amie affirmer qu’elle avait entendu parler de Carlotta, le jeune homme su immédiatement de quelle façon. Le jeune homme n’en était pas surpris, il se doutait que Lindsay aurait entendu le nom de Carlotta, tout le monde l’avait entendu au moins une fois. Et forcément, le sujet fâcheux arriva sur la table.

« Oui, je sais. » Répondit-il, encore une fois un peu mal à l’aise.

Il n’avait pas l’intention de faire changer Carlotta, il aimait la personne qu’elle était et ce qu’elle faisait était une part d’elle qu’il n’avait pas envie qu’elle change évidemment. Mais en même temps, il savait parfaitement que ça n’allait pas être bien vu et il n’avait aucune envie de devoir défendre ce que faisait la jeune femme auprès de Lindsay. En fait, ce qu’il n’avait surtout pas envie, c’était de voir sa meilleure amie juger sa relation, considérer qu’il ne devrait pas être avec elle. Parce qu’en fait, il était bien avec Carlotta, c’était la première fille avec qui il était depuis… toujours, et si ça ne pouvait pas être Lindsay, alors il voulait que ça soit Carlotta. Sans avoir besoin de devoir être à l’encontre de ce que sa meilleure amie considérait de juste.

« Je sais très bien ce que tu vas me dire, mais… » Mais quoi au final ? Carlotta était une terroriste, qui avait fait de la prison, qui allait en faire encore sans aucun doute, elle ne pourrait que lui apporter des ennuis sans doute dans sa vie si rangée et si cadrée. Mais justement, c’était peut-être tout ce dont il avait besoin. « Je suis vraiment très attachée à elle. » Il l’aimait, mais il avait un peu de mal à prononcer ces mots. En même temps, ça se saurait s’il en était capable. « Et je sais bien que tu penses qu’elle n’est pas faite pour moi, qu’elle va m’apporter des ennuis, que je mérite mieux peut-être… mais, je me sens vraiment bien avec elle. »

Il n’avait pas d’autres arguments que ses sentiments pour elle, se doutant que ça ne suffirait pas à Lindsay.

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« Oui, je sais. »

Bon, au moins il était au courant. Lindsay aurait du mal à dire si c'était vraiment une bonne chose ou non, mais il ne tombait pas des nues, et elle préférait ne pas avoir à lui apprendre la vérité sur la double activité de sa petite amie, qui aurait tout à fait pu lui mentir pour préserver les apparences (encore qu'elle n'avait sans doute pas eu le choix, sa réputation la précédait, la preuve Lindsay savait de qui il s'agissait).

Mais donc il savait, et malgré ça, il avait décidé de ne pas s'en formaliser... Lindsay n'était pas rassurée. Ignatius méritait de rencontrer quelqu'un, bien sûr, mais une fille douce, calme, rangée... Carlotta Pinkstone ne répondait à aucune de ces descriptions.

« Je sais très bien ce que tu vas me dire, mais… »

Qu'est-ce qu'elle allait lui dire ? Elle-même n'en savait rien. Elle savait juste qu'elle devait le mettre en garde à tout prix. Il risquait d'y perdre plus que quelques plumes s'il faisait le choix de persévérer dans cette voix, et elle, elle ne voulait pas assister à cela et se reprocher ensuite de n'avoir rien fait. Sauf que, bien sûr, Ignatius n'avait aucune raison de l'écouter.

La preuve, il ne lui laissait pas avancer le moindre argument qu'il y avait d'ores et déjà un "mais", le genre de "mais" contre lequel elle sentait qu'il allait être compliqué de contre-argumenter. Surtout qu'Ignatius pouvait être sacrément borné quand il s'y mettait, c'était une chose que Lindsay avait déjà eu le loisir de constater chez lui.

« Je suis vraiment très attachée à elle. »
Et voilà, c'était un argument, mais pas un bon argument. Elle ne doutait pas qu'il soit attaché à elle, sinon il ne s'embarrasserait pas de la fréquenter pour commencer. Ignatius Tuft était un romantique, c'est pour ça qu'il était resté célibataire pendant si longtemps. Mais ça ne suffirait probablement pas, en l'occurrence.

« Et je sais bien que tu penses qu’elle n’est pas faite pour moi, qu’elle va m’apporter des ennuis, que je mérite mieux peut-être… mais, je me sens vraiment bien avec elle. »
Lindsay poussa un soupir...

"Tu sais que ce genre de choses ne suffisent pas, n'est-ce pas ? En tout cas pas sur le long terme..." Et elle était bien placée pour en parler, elle en avait fait les frais de son côté. "Je ne vais pas t'interdire de la fréquenter de toute façon, tu te doutes bien, mais... sois prudent, d'accord ? Je n'ai pas envie qu'elle te brise le coeur ou qu'elle te mette en danger..."

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Ignatius aurait aimé que Lindsay se contente d’être heureuse pour lui, alors qu’il lui apprenait fréquenter quelqu’un, mais en même temps au vu du profil de Carlotta, il s’était douté des réserves de sa meilleure amie. Les mêmes réserves qu’il avait pu avoir d’ailleurs, quand il avait commencé à vraiment apprécier les échanges qu’il avait avec Carlotta et à vouloir la voir plus souvent, il s’était posé toutes ces questions. Peut-être que Lindsay n’aurait pas formulé de la même façon les choses, mais Ignatius se doutait qu’elle avait des réserves de toute façon, et ces réserves il les avait eus aussi, avant de juste décider d’arrêter de se poser trop de question. Parce qu’à force de ne jamais rien faire, de ne jamais rien tenter, il se retrouvait dans les pires situations possibles. Peut-être que Carlotta n’était pas une femme pour lui, peut-être que c’était un autre genre de femme dont il avait besoin… comme Lindsay par exemple, c’était sans doute ça au final le truc. Il méritait une femme posée, une femme tranquille, bien rangée pour convenir à sa vie lui-même bien rangée. Une femme comme Lindsay, mais la question ne se posait pas. Il avait pourtant eu des moments, sans jamais sauter le pas. Sa meilleure amie était ce qu’on avait de plus cher, mais aussi son plus grand échec, il n’avait aucune envie que sa vie soit une succession d’échec.

Donc bien sûr, Ignatius savait bien qu’il ne suffisait pas d’être attaché à une personne, et d’être bien avec elle, pour que ça suffise sur le long terme. En effet, sauf qu’en même temps, il ne pouvait pas juste se contenter d’attendre que ce qui suffise lui arrive tout cuit dans la main, et il se sentait terriblement bien avec Carlotta. Avec elle, il avait pris son courage à deux mains, il avait repoussé de nombreuses limites qu’il ne pensait pas pousser un jour. Par chance, Lindsay n’avait pas l’intention de lui interdire quoi que ce soit – et heureusement, parce qu’il ne savait pas comment il aurait réagi si elle l’avait fait –, et lui demanda simplement d’être prudent.

« Je ne le souhaite pas non plus. » Répondit-il, dans un fin sourire. « Je serais prudent, c’est promis. »

Au fond, Ignatius devait bien avouer qu’il était quand même plus que touché par le fait que Lindsay puisse se soucier de son sort. Il n’en avait pas douté bien sûr, mais c’était quand même agréable de l’entendre lui dire qu’elle n’avait pas envie qu’il en souffre. Ça le touché, plus que ça ne le devrait sans doute.

« J’aimerais juste te demander quelque chose. » Il était un peu mal à l’aise de demander ça, parce que ça donnait peut-être le sentiment qu’il n’assumait pas sa relation avec Carlotta. « C’est de te montrer discrète sur ça… surtout s’il t’arrive de croiser ma mère. »

Ignatius avait beau avoir de bonnes années tassées, tout se rapportait beaucoup trop à sa mère. Il était évident hors de question pour lui de lui en parler, de toute façon en ce moment, ils ne se parlaient pas du tout.

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Lindsay en donnait peut-être l'impression, mais son intention n'était pas le moins du monde de jouer les rabat-joie, elle tenait véritablement à ce que son meilleur ami prenne les meilleures décisions pour lui-même. C'était quelque chose qui l'inquiétait beaucoup, elle ne savait pas faire autrement que de se faire du mouron pour lui.

Lindsay ne voulait pas qu'il s'engage dans une relation qui lui ferait du mal... Et aussi, il était possible que sa possessivité parle un peu à sa place, elle se le cachait du mieux qu'elle le pouvait, mais ça, c'était encore autre chose.

« Je ne le souhaite pas non plus. Je serais prudent, c’est promis. »

"De toute façon, tu as intérêt", fit la jeune femme avec humour, parce qu'elle ne voulait pas non plus que cette situation soit trop dramatique.

Il était assez évident qu'elle ne voulait pas qu'il se sente mal à l'aise. Elle devinait que c'était un grand pas pour elle de lui parler, elle ne voulait pas qu'il finisse par le regretter, d'une manière ou d'une autre.

"Et elle, elle a intérêt à se tenir à carreaux, parce que si elle te fait quoi que ce soit, si elle te fait le moindre mal, elle aura affaire à moi."

Ces menaces étaient évidemment prononcées par pure plaisanterie, mais c'était tout de même vrai qu'elle n'avait pas intérêt à lui faire du mal ou à lui briser le coeur. Lindsay tenait profondément à son meilleur ami, elle ne voulait pas que cette situation le fasse souffrir.

« J’aimerais juste te demander quelque chose. C’est de te montrer discrète sur ça… surtout s’il t’arrive de croiser ma mère. »
"Tu me prends pour qui ? Evidemment que je ne vais pas t'en parler, et encore moins à ta mère !"

Lindsay comprenait qu'Ignatius ne veuille pas le moins du monde qu'elle en parle, et elle savait combien l'opinion de sa mère comptait à ses yeux... au point que c'en était problématique, parfois, d'ailleurs. Mais ce n'était pas le cas en l'occurrence, vraiment.

Elle n'avait pas envie de créer des difficultés à Ignatius. Elle l'aimait trop pour ne pas vouloir le soutenir. Bien sûr que ce qu'elle voulait avant tout, c'était l'aider et être là pour lui, quoi qu'il puisse lui en coûter. Elle n'a pas l'intention de le mettre dans une situation embarrassante, même si ce qu'elle ajouta ensuite devait laisser entendre le contraire.

"En revanche, je tiens à ce que tu me la présentes : j'ai besoin de la voir et de lui parler pour être sûre qu'il est digne de mon meilleur ami."

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