L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Même si Cygnus avait déménagé assez récemment, il venait assez régulièrement chez son père, pour le voir, ou juste profiter des lieux où il avait grandi toutes ces années. En plus de cela, c’est ici qu’il avait tous les souvenirs de sa mère, alors il y avait une certaine nostalgie. Pourtant, il se gardait bien d’en parler à quiconque. Il n’avait pas envie qu’on le pense faible, incapable de couper le cordon avec sa famille. Il n’avait pas besoin de le faire de toute façon. Les Black restaient unis, et c’était pour le mieux, mais il assumait aussi son indépendance, il n’y avait pas de souci.

Cygnus avait donc décidé de se rendre dans son ancienne maison, mais pas par nostalgie, mais parce qu’il lui manquait des affaires. Ce n’était pas capitale, mais il en avait tout de même besoin, alors il profitait du weekend, et de ne pas avoir trop de choses à faire pour passer. Il ne savait pas exactement où se trouvait ce qu’il cherchait mais il avait tout de même quelques pistes. Soit c’était dans sa chambre mais vu qu’il avait tout vidé, ce serait étonnant, soit il l’avait laissé traîner dans une autre pièce, ou alors, sa sœur ou son frère lui avait chapardé, et c’était quelque chose de probable, même s’il n’accusait personne, bien entendu.

Arrivé au square Grimmaud, Cygnus entra sans frapper, il avait encore les clés, et il savait que son père n’était pas là. Il y avait peut-être Walburga, mais il ne pensait pas avoir besoin de frapper non plus. C’était sa sœur après tout, et elle ne s’en formaliserait pas. Quoique, Walby était capable de se formaliser de tout et n’importe quoi, mais il verrait bien. Il laissa ses affaires superflues à l’elfe de maison et fut surpris de voir non pas sa sœur, mais son frère au milieu du salon. Il ne s’attendait pas à voir Alphard, ce dernier était censé être à Poudlard, puisque ce n’était pas les vacances.

Il savait son frère rebelle, mais il n’irait pas jusqu’à fuguer, ou alors il avait très peu d’instinct de survie. Cygnus savait que leur père supportait de moins en moins les frasques du plus jeune, et Cygnus devait bien avouer qu’il ne comprenait pas le comportement provocateur de son frère. Il ne gagnait rien en agissant comme il le faisait, au contraire, il se mettait leur père à dos, alors quel intérêt ?

« Alphard ? Tu n’es pas censé être à l’école ? »

black pumpkin

Il s'était foutu dedans. Et pas qu'un peu, à pieds joints. Alphard pensait jusqu'à la dernière minute réussir à contourner la sentence édictée par son paternel, mais l'ennui, c'est qu'il ne faisait pas le poids face à son père. C'est pas comme s'il n'en avait pas conscience, mais ça ne l'empêchait pas pour autant de passer son temps à repousser les limites, encore et encore. Il y pouvait rien, c'était plus fort que lui. Il savait jamais à quel moment s'arrêter, et ça lui retombait toujours dessus, à un moment ou à un autre, d'une manière ou d'une autre. Là, il payait le prix fort pour ses conneries. Maintenant, Alphard se retrouvait à devoir rentrer tous les week-ends pour réviser sous la vigilance de son père. L'enfer sur terre.

Sa seule chance dans son malheur, c'est que son père avait beau garder un oeil sur lui, il était lui-même beaucoup trop accaparé par son propre boulot. C'était à se demander si Alphard était vraiment le fils de son père tant ils ne se ressemblaient pas. Alphard avait toujours du mal à leur trouver des points communs. En tout cas, c'est pas leur côté "bourreau de travail" qu'on pourrait leur trouver de similaire. Il suffisait de quelques secondes de concentration seulement pour qu'Alphard perde le fil.

Et clairement, là, il avait abandonné, complètement abandonné, et pour de bon. Dès l'instant où son père était parti faire il ne savait pas quoi pour le travail, Alphard s'était vautré dans son lit et attendu que le temps passe. C'est fou comme il pouvait s'emmerde une fois rentré chez lui. Pourtant, il faisait pas forcément grand chose de différent à Poudlard. Mais il y avait plus de divertissement, on va dire... Au sens où il y avait plus de monde à emmerder.

Plongé dans une sorte de léthargie comateuse, il n'en sortit que quand il entendit la porte s'ouvrir. Eh merde, le paternel était déjà rentré... Ou bien c'était Walby. Alphard se leva et aller voir. Il sourit en constatant que non, ce n'était ni l'un ni l'autre. C'était Cygnus.

"Salut frangin. Non, apparemment, papa peut plus se passer de moi, il veut que je rentre tous les week-ends." Il mit ses mains dans sa poche, l'air détaché. "Comment tu vas ?"

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus ne s’attendait pas du tout à croiser son petit frère chez lui. Enfin, chez son père désormais. Alphard était censé être à Poudlard, mais il estimait que ce dernier devait avoir une bonne raison, et que leur père devait être au courant. Alphard avait beau vouloir jouer l’enfant rebelle, Cygnus savait qu’il n’oserait pas fuguer pour autant de l’école de magie. Il n’avait certainement pas intérêt, puisque Pollux entrerait probablement dans une rage folle, et avec raison. Ce qui était certain, c’était que l’aîné prêterait main forte à son père pour tirer les oreilles d’Alphard. Enfin, façon de parler, puisqu’il écoperait de bien pire, c’était une certitude. Enfin, Cygnus était en tout cas curieux de connaître la raison pour laquelle son frère se trouvait ici.

Comme ça, on pourrait presque croire que Cygnus n’était pas content de voir son petit frère, mais pourtant, il l’était. C’est juste qu’il n’était pas démonstratif, alors les embrassades et les exclamations de joie, ce n’était pas du tout son truc, et il savait que ce n’était pas non plus le truc d’Alphard. Au moins, sur ça, ils étaient bien frères, parce que c’était à peu près la seule chose qu’ils avaient en commun. Ils n’avaient pourtant que cinq ans d’écarts, mais Cygnus avait parfois l’impression qu’il y avait un monde entre eux.

Cela ne l’empêchait pas d’aimer son petit frère, mais ce n’était pas toujours facile pour se comprendre. Et Cygnus ne comprenait pas Alphard. Il ne comprenait pas son côté rebelle et provocateur, il ne savait pas d’où cela pouvait lui venir. Personne n’était comme ça dans la famille. Est-ce que cela venait du décès de leur mère, ou alors cela n’avait rien à voir. Il ne saurait le dire. Il est vrai qu’elle était morte lorsque Alphard était vraiment petit, trop pour vraiment comprendre, mais Cygnus ne saurait le dire, dans tous les cas.

"Salut frangin. Non, apparemment, papa peut plus se passer de moi, il veut que je rentre tous les week-ends. Comment tu vas ?"

Leur père voulait qu’il rentre tous les week ends… Pour Cygnus, cela voulait forcément dire qu’Alphard avait encore fait des siennes. Parce que ce n’était vraiment pas une récompense de rentrer tous les week ends, du moins, il ne pensait pas que ça le soit pour son frère. Alphard était fatiguant, vraiment, et Cygnus apprécierait grandement qu’il se calme, et qu’il grandisse un peu.

« Ça va. Qu’est-ce que tu as encore fait Alphard ? »

black pumpkin

Alphard adorait son grand frère, mais si physiquement, il était assez clair qu'ils étaient de la même famille, sur d'autres plans, on pouvait en douter, parce que pour ce qui était du caractère, ils étaient aux antipodes. Cygnus tenait bien plus du paternel que lui. C'était quelque chose que le vert et argent lui avait jalousé parfois. Bon, un caractère, ça se corrige, mais c'était quelque chose de contradictoire.

Des fois, il jalousait Cygnus pour être le fils prodigue, l'enfant parfait, qui réussissait tout et qui faisait très clairement la fierté de son père, et en même temps, c'était sûrement en contradiction avec le fait de devenir le fils bien sous tout rapport qu'il était devenu cette immense tête à claque qu'il est devenu ce gamin infiniment imbuvable qui n'entendait raison de personne, et dont l'attitude devait être corrigée. C'était clairement pas à Cygnus qu'on aurait demandé de rentrer tous les week-ends pour remonter la pente. Et quand il entendait son frère le questionner, Alphard avait un peu le sentiment d'entendre leur géniteur.

"Mais j'ai rien fait !" protesta Alphard d'un ton exagérément offusqué, bien trop exagérément pour que son frère puisse réellement y croire.

En même temps, quiconque connaissait un peu Alphard ne pouvait pas se leurrer à ce sujet : si l'adolescent se retrouvait puni, c'est que d'une manière ou d'une autre, il l'avait cherché, pas besoin d'y regarder davantage. Et un "j'ai rien fait" de sa part n'était pas destiné à convaincre qui que ce soit.

"Mais tu connais papa, pour lui, y a rien qui est jamais assez bien, et apparemment, il trouve que mes notes sont pas à la hauteur."

Et il ne faisait pas tant d'efforts que ça pour que ça change, même si, dans le même temps, il ne voulait surtout pas que tous ses week-ends ressemblent à celui-ci. Il était bien à Poudlard, lui, si on lui laissait le choix, il préférait passer ses samedis et dimanches à glander dans la salle commune des vert et argent plutôt que de s'infliger cette situation. Mais il n'était pas un génie, c'est pas demain la veille qu'il obtiendrait ses BUSE avec la note optimale dans toutes les matières. C'était comme ça.

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus connaissait Alphard. Et il connaissait leur père. Alors si leur père avait demandé à ce que l’adolescent revienne à la maison les week ends, ce n’étai probablement pas une récompense. Il savait qu’Alphard préférait être à Poudlard, loin du regard et de l’autorité parentale. Donc il avait forcément fait quelque chose de répréhensible, et Cygnus avait envie de savoir quoi. Après tout, il s’agissait de son petit frère, il était donc concerné.

Il espérait surtout qu’Alphard ne lui inventerait pas n’importe quoi. Il savait que son frère avait une très forte tête, et ce n’était pas toujours facile de garder son calme avec lui. Même pour Cygnus, qui n’était pas un gros excité. Mais bon, dans tous les cas, il pourrait toujours aller vérifier auprès de son père plus tard, là, il savait qu’il aurait l’histoire exacte. De toute façon, il se doutait bien qu’Alphard avait dû faire une connerie plus grosse que lui, ou qu’il ne travaillait pas assez, ou alors il se faisait trop reprendre pour son comportement par ses professeurs. Ils avaient fait quelques années ensemble à Poudlard, et Cygnus entendait déjà parler de son petit frère par les enseignants.

"Mais j'ai rien fait !"

Mouais… là il n’était pas vraiment convaincu. Leur père ne l’aurait jamais fait revenir s’il n’avait pas une bonne raison de le faire. Pour Cygnus, il était difficilement possible que leur père puisse avoir tort, c’était juste impossible. Et puis, entre Alphard et Pollux, c’était dommage pour son frère, mais il aurait plutôt tendance à prendre le parti de leur père.

"Mais tu connais papa, pour lui, y a rien qui est jamais assez bien, et apparemment, il trouve que mes notes sont pas à la hauteur."

Donc c’était les résultats qui pêchaient. Cygnus avait beau aimer son petit frère autant que possible, il n’arrivait pas à le comprendre. Il ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il faisait exprès de provoquer leur père constamment. Parce que pour Cygnus, c’était clairement de la provocation. Alphard avait tout pour réussir s’il le voulait, il était loin d’être bête, mais il faisait tout de même bêtise sur bêtise, et Cygnus comprenait que leur père perdre patience.

« Je connais papa oui. Et je te connais toi aussi. Quand j’étais à Poudlard, les enseignants se plaignaient déjà de tes pitreries. Pourquoi tu te comportes comme ça, qu’est-ce que tu cherches au juste ? »

black pumpkin

Bien sûr, s'il y en avait bien un auprès de qui Alphard ne pouvait pas du tout faire illusion, c'était bien son grand frère. Pas seulement parce qu'il le connaissait depuis sa plus tendre enfance, mais aussi parce qu'il l'avait vu dans tous ses états. Notamment à Poudlard, où il avait eu l'occasion, tout comme Walby, de constater à quel point il jouait les mauvaises graines au sein de sa maison et auprès de ses professeurs. C'était vrai, oui. Mais bon...

Il avait vraiment pas envie de s'en excuser ou que son grand frère (qui n'était pas son père), lui renvoie ce genre de remarque à la figure. Il ne devrait pas y avoir une solidarité fraternelle entre eux, non ? Ben on repasserait. En même temps, Cygnus, même à Poudlard, était déjà son total opposé, l'élève modèle. Combien de fois Alphard avait-il entendu de la part de ses professeurs que prendre exemple sur son grand frère ne serait pas un moindre luxe ? Il ne les comptait plus. C'est sûr qu'il faisait pâle figure en comparaison de son aîné. Il aurait pu en prendre son parti et décider, du coup, de se motiver un maximum pour marcher dans ses pas. Mais non, c'était sans compter sur son indéniable esprit de contradiction. Forcément que, dans ces circonstances, il allait vouloir faire tout l'inverse que ce qu'on attendait de lui !

"Arrête, j'ai l'impression d'entendre papa", répliqua Alphard. C'était une chose que de se faire enguirlander par son père. Après tout, c'était son père, c'était son rôle, mais il n'avait pas envie d'écoper d'une leçon de morale de la part de son frangin par-dessus le marché. "Je cherche rien, j'aime pas les études, c'est tout. Je vois pas ce qu'il y a de mal."

Certains étaient faits pour les études et pour mener de front de grandes carrières, d'autres pas. Eh bien lui, c'était totalement évident, il était pas fait pour. C'était pas son truc, voilà tout. Et lui, il considérait que c'était vraiment pas si grave que ça. Il avait pas envie de se justifier auprès de Cygnus. Il avait envie de se justifier auprès de personne, d'ailleurs.

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

En sa qualité d’aîné, Cygnus s’était toujours octroyé le droit de recadrer ses cadets si besoin. Et Alphard en avait bien plus besoin que Walburga. Il savait que leur père était déjà sur le coup, et qu’il le faisait sans doute très bien, mais le jeune homme aimait en rajouter une couche. Peut-être que cela pouvait marcher. Même si de toute évidence, Alphard restait sourd à toute forme de discipline. Ce qui allait très fortement lui retomber dessus tôt ou tard, il fallait qu’il s’y attende.

Ce n’était pas très grave qu’Alphard le prenne mal. Tout ce que leur père faisait, c’était dans son intérêt. Il avait envie de dire qu’il comprendrait quand il serait plus âgé, mais il avait déjà quinze ans, il devrait donc en être conscient. Il ne comprenait pas d’où lui venait son caractère. Personne dans la famille n’agissait comme lui, et de ce dont il se souvenait, leur mère n’avait jamais été une rebelle. Alors qu’est-ce qui clochait chez Alphard ? C’était une question à laquelle Cygnus aimerait avoir une réponse, mais elle ne venait jamais. Pourtant, il serait bon que son jeune frère se remette sur les bons rails, et vite. Être en conflit avec Pollux Black ce n’était pas du tout une sage idée.

"Arrête, j'ai l'impression d'entendre papa. Je cherche rien, j'aime pas les études, c'est tout. Je vois pas ce qu'il y a de mal."

Est-ce qu’Alphard pensait vraiment que ce genre d’excuse avait ne serait-ce qu’une petite chance de fonctionner ? Parce que si c’était le cas, il était bien naïf. Il n’aimait pas les études… il se fichait de la gueule du monde surtout. Ce n’était pas qu’une question d’études. S’il avait un comportement irréprochable mais que ses notes étaient mauvaises, cela aurait pu tenir, mais là… non. Alphard était insupportable, ça n’avait pas qu’à voir avec les études, il y avait autre chose.

« Tu comptes faire croire ça à qui ? Quand bien même tu n’aimes pas ça, tu es presque au bout, tu pourrais faire un minimum d’efforts, si tu veux avoir un avenir. Le plus gros souci c’est ton comportement. Si tes notes étaient moyennes mais que personne ne se plaignait de toi, papa serait moins dur envers toi, mais tu cumules tout. Petit tu étais mignon. Un peu hyperactif, mais tu écoutais ce qu’on te disait. Ça a un rapport avec maman ? »

black pumpkin

Il comptait faire croire quoi à qui ? Qu'il n'aimait pas les études ? Eh bien, à tout le monde, puisque c'était la pure et stricte vérité. Alphard ne savait pas s'il avait vraiment un talent particulier, mais le bachotage n'en faisait pas partie. Tout le monde n'était pas fait pour les grandes études, les révisions, ce genre de choses. Alphard était convaincu de ça, mais il n'était pas sûr qu'il réussirait à convaincre sa famille de son côté. Alphard aurait quand même préféré que Cygnus joue les complices plutôt que les frères moralisateurs, mais en même temps... il le connaissait, il savait très bien que Cygnus, c'était leur père en miniature.

Oui, il comptait faire un minimum d'effort, mais avec son esprit de contradiction prononcé, plus on lui demandera de le faire, moins il en aura envie, honnêtement. C'était comme ça qu'il fonctionnait, et si les membres de sa famille le connaissaient un tant soit peu, ils réussiraient à le comprendre. Quant à son avenir... Encore faudrait-il qu'il sache quoi en faire. Et ce n'était pas le cas. Lui, il ne voyait que l'avenir cousu de fil blanc qu'on lui avait préparé avec fiancée à l'appui. Et même si tout le monde considérait qu'il se plaignait pour rien, ça l'emmerdait royalement malgré tout.

"Ça a rien à voir avec maman", se renfrogna Alphard presque immédiatement quand son frère émit cette hypothèse. "J'ai jamais été mignon et discipliné, ça c'est dans ta tête", ajouta-t-il, piqué à vif parce qu'en vérité, Cygnus avait touché un point sensible, et n'avait sans doute pas tort.

Même si Alphard n'avait pas le sentiment d'avoir été un jour un gamin parfait et discipliné comme l'était Cygnus, peut-être que son caractère avait empiré après le décès de leur mère. Et alors ? Il devrait s'excuser d'en souffrir ? C'était déjà assez difficile de voir s'effacer doucement tous les souvenirs qu'il avait d'elle et de culpabiliser à ce sujet. Mais oui, forcément, il ressentait une douleur, un manque... quelque chose qu'il ne pouvait canaliser.

"Je vois pas pourquoi tu t'en préoccupes de toute manière. Tu restes le préféré de papa, comme ça, ça devrait t'arranger, non ?"

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus n’avait pas pour ambition de faire du mal à son petit frère. Il pouvait lui arriver d’avoir des pulsions sadiques, mais pas envers ses proches. Il n’évoquait quasiment jamais sa mère, et il savait que sa perte avait affecté toute la famille, rien de plus normal. Il ne voulait donc pas du tout blesser Alphard, mais il voulait comprendre son comportement. Il ne pouvait pas, juste être comme ça. Il y avait forcément une explication. Personne ne comportait comme il le faisait parce que c’était dans sa nature. Il se trompait peut-être complètement, cela n’avait peut-être aucun rapport avec leur mère, mais il tentait de trouver des pistes.

D’autant plus qu’il se souvenait bien que petit, Alphard était plus calme. Il n’avait jamais manqué de caractère, comme chacun des enfants Black, mais il n’était pas provocateur, il ne faisait pas un nombre incalculable de bêtises, et il était beaucoup plus simple de le gérer. Leur père se faisait du souci pour lui, tout le monde s’en faisait. Cygnus voulait aider son père dans sa tâche de recadrer Alphard. Même si ce dernier n’avait rien demandé, Cygnus estimait que c’était dans son rôle d’aîné.

"Ça a rien à voir avec maman. J'ai jamais été mignon et discipliné, ça c'est dans ta tête"

La façon dont il répondait démontrait bien que si, cela avait tout à voir. Alphard ne se souvenait probablement pas bien de leur mère, et encore moins de l’époque où elle était encore en vie. Mais il avait cinq ans de plus que son petit frère, alors lui se souvenait de la façon dont il était. Et si, il était bien plus discipliné. C’était d’ailleurs pour cela, que le reste de la famille s’inquiétait. Mais Cygnus avait envie de croire que son frère n’était pas encore totalement perdu.

"Je vois pas pourquoi tu t'en préoccupes de toute manière. Tu restes le préféré de papa, comme ça, ça devrait t'arranger, non ?"

Cygnus haussa les sourcils, un peu surpris. Est-ce que son frère était jaloux ? Si c’était le cas, il n’y avait pas de raison. Le jeune homme savait parfaitement que leur père les aimait tous les trois de la même façon. Il n’avait pas de préféré. Il ne se comportait pas de la même manière avec eux, et n’avait pas la même relation, mais il les aimait avec la même intensité. En tout cas, Cygnus n’avait jamais cherché à être le préféré. Il était l’aîné, et l’héritier, alors il voulait faire la fierté de son frère, mais en aucun cas éclipsé ses cadets.

« Je pense que cela à tout à voir, étant donné ta réaction. Et je ne suis pas le préféré de papa, ça aussi, c’était dans ta tête. Tu crois vraiment que s’il ne t’aimait pas, il se soucierait autant de toi ? S’il se montre aussi dur, c’est justement parce qu’il tient à toi. Si ce n’était pas le cas, il se moquerait éperdument de ton attitude. »

black pumpkin

Alphard détestait que son grand frère se la joue comme s'il savait tout mieux que tout le monde, y compris ce que lui-même pensait... et s'il détestait pas, c'était pas pour rien, c'est parce que Cygnus, bien souvent, tapait juste, et quand ça avait trait à des vérités déstabilisantes et douloureuses comme la mort de leur mère, ben... c'était encore plus agaçant, encore plus agaçant parce que ça devrait pousser Alphard à se remettre en question, et ça le faisait chier, ça lui faisait mal...

Il avait pas envie de parler de sa mère, de ce sentiment encore prégnant de vide, de ce coup au coeur... Il le supportait pas. S'il occultait le sujet, c'était pas pour rien, c'est pas un sujet qu'on pouvait balancer comme ça entre le fromage et le dessert comme s'il était anodin, c'était un pan de sa vie qu'on arrachait, de nouveau. Donc même si ça avait tout à voir, comme le disait si bien Cygnus, eh bien il n'en parlerait pas pour autant. Il n'était pas prêt. Il ne serait jamais prêt.

"J'ai pas dit qu'il m'aimait pas."

Car ça, même si parfois il avait la mauvaise foi de prétendre le contraire, il le savait. Pour s'attacher autant à tirer le meilleur de lui-même du cas désespéré qu'était Alphard Black, il fallait vraiment que son père l'aime, en effet. Mais il l'aimerait davantage s'il devenait le fils modèle qu'il n'avait pas envie d'être. Cygnus se fondait parfaitement dans le moule, et tant mieux pour lui, mais c'était pas le cas d'Alphard.

Il se sentait comme à l'étroit dans le moule, ça débordait... Il ne cherchait pas à s'en éloigner non plus, parce que ça lui faisait peur, parce que le moule avait un côté confortable. Mais il faisait tache. Il ne serait jamais heureux avec la vie qu'avait Cygnus. Et tout ce qu'on lui disait à ce sujet, c'est qu'il ne faisait pas d'effort, et qu'il était traumatisé par sa mère morte.

"J'ai dit qu'il t'aimait plus. Et c'est vrai. C'est pas pour rien s'il essaie de me façonner à ton image."

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus avait du mal à comprendre son petit frère. Il ne savait pas du tout ce qu’il cherchait, ni pourquoi il agissait comme il le faisait en cet instant. La cause la plus logique serait d’affirmer qu’Alphard était en pleine crise d’adolescence, mais les choses avaient commencé bien avant cela, et c’était trop facile de sortir cette excuse à tout va. Cygnus ne garantissait pas pouvoir faire parler son petit frère, après tout, ils n’étaient pas si proches que ça, mais il voulait tout de même tenter de comprendre.

Ne serait-ce que pour tenter de recadrer un peu Alphard, et aussi venir en aide à son père. Cygnus se doutait bien que ça ne devait pas être simple pour lui, de gérer le plus jeune de la fratrie. Même s’il avait parfaitement confiance en les capacités éducatives et parentales de son père, un peu d’aide ne faisait jamais de mal. En tout cas, il restait persuadé que cela avait un rapport avec leur mère, et leur père aussi, de toute évidence.

"J'ai pas dit qu'il m'aimait pas."

Non, ce n’est pas ce qu’il avait dit. Mais Cygnus avait parfois l’impression que c’était ce qu’Alphard pensait, et c’était grotesque. Pollux les aimait tous les trois, ils étaient différents, ils avaient leurs caractères et leurs façons d’être. Personne ne disait à Alphard de devenir lisse, juste d’arrêter de jouer au con et de faire ce qu’on lui disait, ce n’était tout de même pas si compliqué, du moins, Cygnus ne trouvait pas cela compliqué le moins du monde, son frère faisait sa forte tête, mais il ne gagnerait pas, c’était une certitude.

"J'ai dit qu'il t'aimait plus. Et c'est vrai. C'est pas pour rien s'il essaie de me façonner à ton image."

Leur père n’essayait pas de le façonner à son image, il voulait que son fils soit son digne descendant, ce n’était pas la même chose. Cygnus avait été façonné à l’image de son père, il devait en être de même pour Alphard, c’est tout. C’était normal, après tout. Les filles devaient ressembler à la mère, et les fils au père. Dans leur cas, leur mère était morte bien trop tôt, mais ça n’enlevait rien au fait que Pollux ne l’aimait pas plus qu’Alphard, ils étaient juste plus proches, et plus complices, parce qu’Alphard jouait au con.

« N’importe quoi, il voudrait que tu sois comme lui. Il ne m’aime pas plus qu’il ne t’aime, c’est juste que tu le pousses à bout, ne t’attends pas à ce qu’il te fasse de cadeaux par la suite. »

black pumpkin

La correction de Cygnus était effectivement nécessaire, mais pour Alphard, ça revenait au même au bout du compte. Pollux voulait façonner Alphard à son image, c'était vrai. Et avant lui, il avait voulu façonner Cygnus à son image. Avec ce dernier, il y était parvenu à la perfection. Cygnus était certainement tout ce que Pollux Black attendait d'un fils.

Se laisser façonner à l'image de Pollux, c'était donc aussi être façonné à l'image de Cygnus, lui-même façonné à l'image de la père. Enfin bref, peu importe. Dans un cas comme dans l'autre, ça restait une image aux antipodes de ce qu'il avait vraiment envie de devenir. Bon, il ne savait pas réellement ce qu'il avait envie de devenir, et il n'avait pas envie d'avoir à y réfléchir, mais ce qu'il savait, c'est qu'il ne voulait ni devenir Pollux, ni à Cygnus. Il les admirait vraiment, ne vous imaginez pas le contraire, mais il ne se voyait pas mener leurs vies et réussir à en être heureux, c'est tout.

"J'ai pas dit que j'attendais à ce qu'il me fasse de cadeaux. Je suis pas con, je sais que si je file pas droit il va pas tout à coup m'applaudir des deux mains. Mais j'ai pas envie de tout ça." Il croisa les bras. "C'est cool que tu sois si heureux de mener la vie que papa a rêvé pour toi, mais j'en veux pas, moi, de tout ça."

Il n'avait pas envie de se marier à une grognasse qu'il ne connaîtrait même pas ou à peine. Il n'avait pas envie de faire un de ces métiers soi-disant respectables qui le coinceraient derrière un bureau pour le restant de ses jours. Il savait pas forcément ce qu'il voulait faire de sa vie, mais il savait en tout cas qu'il ne voulait pas d'un train de vie plan-plan, il ne savait pas... C'était peut-être son esprit de contradiction qui parlait, et si on ne le poussait pas autant à être cette personne-là, peut-être qu'il s'y dirigerait naturellement, va savoir. Ils avaient très probablement raison, tous ceux qui le taxaient d'adolescent faisant sa crise. Mais tant qu'il n'en sortirait pas, de sa crise, il aurait du mal à reconnaître qu'il s'y trouvait, justement. Dans quelques années, ils auraient peut-être une conversation bien différente, et Alphard serait éventuellement capable de reconnaître à quel point il avait été con. Mais on n'y était pas encore, loin de là.

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Aux yeux de Cygnus, non seulement la jalousie d’Alphard était ridicule, mais en plus de cela, il s’étonnait que tout le monde soit sur son dos alors qu’il s’évertuait à les pousser à bout. Alphard connaissait très bien leur père, il savait que s’il tentait de se révolter contre lui, il allait se prendre un mur, et il allait le regretter amèrement. C’était comme ça. Pollux était un père aimant, mais il était également un père sévère et autoritaire, qui ne supportait pas l’insubordination de ses enfants, et en matière de provocations, Alphard était un cador.

Cygnus n’avait jamais tenté de se rebiffer contre Pollux, en même temps, il n’en avait jamais eu l’envie. Walby s’était montrée plus capricieuse, mais les choses avaient été différentes, puisque c’était une fille, et non un garçon. Mais Alphard, c’était pire que tout, et tout le monde commençait un peu à saturer surtout qu’il n’y avait aucune évolution. Il ne semblait pas se remettre sur la bonne voie, et Cygnus comprenait que leur père commence à sérieusement perdre patience.

"J'ai pas dit que j'attendais à ce qu'il me fasse de cadeaux. Je suis pas con, je sais que si je file pas droit il va pas tout à coup m'applaudir des deux mains. Mais j'ai pas envie de tout ça. C'est cool que tu sois si heureux de mener la vie que papa a rêvé pour toi, mais j'en veux pas, moi, de tout ça."

Cygnus leva les yeux au ciel, excédé. Il avait l’impression de parler à un enfant de cinq ans qui faisait un caprice pour avoir un jouet. C’est exactement ainsi que se comportait Alphard, là tout de suite. Il piquait sa crise, comme si qui que ce soit allait lui céder. Il devrait pourtant le savoir, qu’il le veuille ou non, il fera ce que l’on attendait de lui, personne ne lui demandait son avis. Plus il se résoudrait, plus vite il réussira à s’en accommoder. Cygnus n’avait jamais été passablement excité par la vie qu’on lui promettait, mais il avait su s’en satisfaire. Est-ce qu’il était heureux ? Il n’en savait rien, mais il ne se sentait pas malheureux pour autant. Alphard n’était pas prêt à entendre raison, c’était fort dommage, mais ça ne changerait strictement rien.

« Pauvre bébé Alphard fait son caprice. T’es fatiguant sincèrement, t’en a pas marre un peu de ne faire que te plaindre, toujours te plaindre ? »

black pumpkin

Alphard grinça des dents en entendant la réponse de son frère. Bon ben, la prochaine fois qu'il voudrait s'épancher sincèrement sur ce qu'il ressentait en présence de Cygnus, il passerait son tour, hein. On lui reprochait constamment de faire le pitre, mais vu l'accueil qu'il recevait quand il décidait de s'exprimer à coeur ouvert sur ce qu'il ressentait, il ne fallait pas s'étonner qu'il continue de se complaire à faire le clown, hein... Et c'était qui le plus immature des deux, là ? Celui qui osait admettre qu'il n'avait pas envie de la vie que l'on façonnait pour lui (et ce n'était pas le fruit d'un caprice d'adolescence, c'était un constat qu'il faisait depuis un moment déjà) ou celui qui le traitait frontalement de bébé.

Alors on ne pouvait qu'être d'accord sur ce point : Alphard n'était pas du tout un garçon mature, et en effet, son comportement pouvait bien souvent être puéril, il méritait à plus d'un titre d'être qualifié de "bébé", mais dans ces circonstances et par son frère, ça piquait quand même. Et là où son immaturité devait clairement se faire voir, c'était dans la manière dont il allait évidemment se braquer à cette remarque et laisser parler son esprit de contradiction, très exacerbé chez lui. Il ne fallait pas s'attendre à obtenir quoi que ce soit de lui en se foutant de sa gueule. Ce n'était pas quelque chose qui le dérangeait toujours, Alphard ne s'offrait pas le luxe d'être susceptible avec un caractère comme le sien, mais là, on parlait de remarques très honnêtes sur ses états d'âme rejetées d'un revers de la main par celui qui n'avait définitivement aucune considération pour lui.

"Et toi t'en as pas marre d'être un gros con ?" répliqua Alphard du tac-au-tac. "Tu sais quoi, Cygnus, va te faire foutre. La prochaine fois me demande pas ce qui m'arrive si c'est pour me traiter comme une merde."

Sous ce toit, Alphard avait tendance à modérer son langage, mais là, il n'en avait plus rien à faire du tout. C'est vrai qu'Alphard se plaignait beaucoup, c'était un fait. Mais ce n'était pas un simple caprice, ou une complainte qui n'avait pas de raison d'être. C'était de sa vie et de son avenir qu'il parlait, c'était normal qu'il se sente concerné, non ? Mais il allait être préférable de ne pas rentrer dans de genre de débat avec son frère.

codage par LaxBilly.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus le reconnaissait, il avait été dur avec son petit frère. Mais son but n’était pas de le blesser, il voulait juste le faire réagir, qu’il se reprenne, qu’il arrête de faire sa forte tête et qu’il entre enfin dans les rangs. Cela n’allait rien lui apporter, de se rebeller contre son destin. Il n’y échapperait pas. Il se marierait, il aurait une carrière convenable et fonderait sa propre famille. C’était ce que l’on attendait d’eux, qu’ils perpétuent le nom des Black, et qu’ils fassent honneur à leur sang, et à leur nom. Alphard n’avait pas le choix, et il serait bon pour lui qu’il tente de se faire à l’idée de ce que serait son futur, et qu’il y trouve des points positifs.

Cygnus y était parvenu, parce qu’il avait toujours voulu faire la fierté de son père, et s’était donc toujours évertué à ne pas le décevoir, et à faire exactement ce qu’il voulait, et il devrait en être de même pour Alphard. Au lieu d’être en conflit perpétuel avec leur père, pourquoi ne faisait-il tout simplement pas ce que l’on attendait de lui ? Il serait bien plus heureux ainsi. Cygnus ne voulait pas que son petit frère devienne le paria de la famille, il ne voulait pas qu’à force de trop s’obstiner, il finisse par arriver à un point de non-retour. Alors certes, il n’utilisait pas la bonne méthode, et il ferait mieux de lui dire les choses ainsi. Mais communiquer, ce n’était pas le fort de Cygnus, encore moins lors de situations délicates.

"Et toi t'en as pas marre d'être un gros con ? Tu sais quoi, Cygnus, va te faire foutre. La prochaine fois me demande pas ce qui m'arrive si c'est pour me traiter comme une merde."

Cygnus plissa les yeux, n’appréciant pas du tout le ton, et les paroles de son frère. Même s’il l’avait un peu cherché, il ne tolérait pas qu’Alphard lui parle ainsi. En tant que son aîné, il lui devait le respect. Mais Alphard avait du mal avec le respect. Cependant, Cygnus estima que ce serait une mauvaise idée de surenchérir. Même s’il en avait envie. Mieux valait tenter de calmer un peu les choses, avant que la conversation n’aille trop loin.

« Je ne sais pas où tu as appris ce genre de langage, mais tu ferais mieux de l’abandonner. Je ne te traite pas comme… une merde… je suis sans doute maladroit dans ma façon de faire, mais il faut que tu comprennes que ce n’est pas parce que tu te rebelles et que tu t’obstines, que papa va soudainement changer ses plans, et ses envies te concernant. »

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Alphard afficha un sourire mesquin quand Cygnus fit une remarque sur sa manière de parler. Il pouvait pas s'empêcher de causer comme leur père, c'était fou quand même. Comme si lui-même n'en lâchait pas, des insanités, quand tout le monde avait le dos tourné. Qu'il sache, il avait fait ses études à Poudlard, lui aussi, alors du vocabulaire techniquement indigne de leur rang, il avait dû en entendre. Même le patriarche de la famille devait certainement traiter les gens de cons quand y avait personne pour tendre l'oreille. Alphard, au moins, avait pas l'hypocrisie de prétendre qu'un tel langage appartenait à la fange alors que tout le monde jurait, peu importe son bagage social. C'était sûrement la chose la plus humaine du monde, d'ailleurs. Mais c'est vrai que les Black préféraient tous être de parfaits petits robots. Donc non, il ne comptait pas abandonner son langage fleuri, encore moins s'il devait indigner les membres de sa famille. Forcément c'était pas grand-chose, mais déjà qu'il avait pas beaucoup d'armes pour lui, il comptait bien se garder sous le coude celles qu'il avait le luxe de posséder quand même.

Cygnus lui assurait qu'il ne le traitait pas comme une merde. Ce n'était peut-être pas l'impression qu'il avait, et Alphard espérait quand même que ce n'était pas comme ça qu'il le considérait, mais en attendant, ça restait tout de même comme ça que le vert et argent le percevait de son côté. Et il préférait dire directement de quelle façon il percevait les choses plutôt que de tout garder pour lui comme c'était une sale habitude dans sa famille. Oui, il avait le sentiment d'être pris pour un con. C'était peut-être pas volontaire, mais le résultat était là malgré tout.

"Je suis pas débile, j'ai jamais dit que sous le prétexte que je l'ouvrais, papa allait changer quoi que ce soit. Mais moi, en attendant, ça me défoule. C'est bien parce que je peux rien changer à cette situation qu'elle me soule. Désolé mais non, cette vie me convient pas, et le fait de savoir que j'ai pas d'autre perspective, ça me rassure pas, ça m'enchante pas, et ça me donne aucune envie de laisser couler sans rien dire. Et ça va, prétends pas que j'ai heurté tes pauvres oreilles, je suis sûr que t'en as dit des bien pires."

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L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus avait tout de même tendance à penser que son frère était une cause perdue. Bien sûr, c’était normal que leur père y croie toujours mais… l’aîné voyait difficilement comment son cadet pourrait changer. Certes, il était encore jeune, mais pas assez pour être vraiment modelable, surtout avec un tel caractère. Cygnus espérait, qu’Alphard finirait par entendre raison mais il avait décidé de se changer en victime, et d’affirmer que tout le monde était contre lui, alors à partir de là… Il ne comprenait vraiment pas d’où ce comportement lui venait. Il avait eu la même éducation que Walby et lui, il avait eu la même attention. Oui, il avait peu connu leur mère, mais cela ne faisait tout de même pas tout. Cygnus ne comprenait pas pourquoi il voulait tout gâcher. Les Black avaient toujours fait pareil, depuis des générations, alors pourquoi ce besoin de tout vouloir changer ? D’autant que ça ne servirait à rien. Leur père ne faillirait pas.

Est-ce qu’Alphard en avait conscience ? Sûrement, il n’était pas stupide après tout. Et il connaissait aussi bien Pollux que lui. Mais alors pourquoi continuer cette provocation ? Juste pour le plaisir d’être insupportable ? Cela ressemblait davantage à une vengeance personnelle pour Cygnus. Sauf qu’il n’avait aucune raison d’en vouloir à leur père. Alphard revendiquait des choses mais, il ferait mieux de se conformer à ce qu’on attendait de lui, ne lui en déplaise.

"Je suis pas débile, j'ai jamais dit que sous le prétexte que je l'ouvrais, papa allait changer quoi que ce soit. Mais moi, en attendant, ça me défoule. C'est bien parce que je peux rien changer à cette situation qu'elle me soule. Désolé mais non, cette vie me convient pas, et le fait de savoir que j'ai pas d'autre perspective, ça me rassure pas, ça m'enchante pas, et ça me donne aucune envie de laisser couler sans rien dire. Et ça va, prétends pas que j'ai heurté tes pauvres oreilles, je suis sûr que t'en as dit des bien pires."

Cela ne servait pas à grand-chose d’argumenter. Alphard resterait campé sur ses positions, et Cygnus ne comptait pas changer non plus. Alphard ne gagnerait rien à continuer d’adopter ce comportement, si ce n’est de se retrouver exclu de la famille. Mais tout compte fait, c’était peut-être ce qu’il cherchait. Il devait drôlement les détester, pour vouloir arriver à de tels moyens.

« Non, j’en ai pas dit des bien pires. Et ne ramène rien sur moi, alors qu’on parle de toi. Ça te défoule ? Donc maintenant notre père est devenu ton défouloir, de mieux en mieux. Si cette vie ne te convient pas, eh bien va-t’en, qu’attends-tu ? Si nous te semblons tous minables, et inintéressants, pourquoi est-ce que tu continues de nous fréquenter ? Ou bien tu souhaites nous faire passer pour les méchants, et ceux qui t’auront mis à la porte c’est ça ? »

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Alphard leva les yeux au ciel quand Cygnus lui assura que non, il n'en avait jamais dit de pires de son côté. Ben voyons, monsieur perfection... Le pire, c'est que c'était sans doute vrai, eh bien c'était tant pis pour lui. Alphard aurait tendance à penser que ça lui ferait pas de mal de se lâcher et de se défouler un peu. Dans tous les cas, ça n'empêcherait pas le vert et argent de jurer autant qu'il le souhaite. S'il ne pouvait même plus parler comme il l'entendait, qu'est-ce qu'il lui restait encore comme libertés, hein ? Ah oui, aucune...

Il eut envie de répondre que non, leur père n'était pas un défouloir, mais là, pour le coup, il serait de mauvaise foi. Bon, ça le dérangeait pas forcément, en soi, d'être de mauvaise foi (c'est même comme ça qu'il était les trois quarts du temps), mais ça ne lui semblait pas nécessaire en même temps. Oui, d'accord, il avait peut-être un peu trop tendance à se défouler sur leur père, mais en même temps, c'était lui qui cristallisait toutes ses angoisses et ses frustrations. Et par ailleurs, Alphard avait aussi le sentiment que son père se servait de lui comme d'un défouloir donc... donnant-donnant ? Un truc du genre.

"Là c'est toi qui déforme tout", répliqua Alphard avec une expression amère sur le visage. Lui qui avait presque toujours son sourire de tête à claque sur le visage ne se sentait définitivement plus d'humeur à rire. Au discours de Cygnus, Alphard avait juste le sentiment qu'il pourrait s'en aller du jour au lendemain et que son frère n'en aurait rien à foutre, mieux encore, le pousser vers la sortie leur retirerait une épine du pied à tout. "J'ai jamais dit que vous étiez minables et inintéressants, c'est même pas ce que je pense." Non, il ne le pensait pas. Ce n'était pas parce qu'il ne voulait pas la même vie qu'eux qu'il les dénigrait, mais apparemment, Cygnus n'avait pas l'intention de faire la part des choses. "Je reste avec vous parce que vous êtes ma famille et que je vous aime, ça t'a pas genre... effleuré l'esprit, comme possibilité ?" Il se rembrunit. "Apparemment pas, vu que tout ce que t'as l'air d'attendre, c'est que je débarrasse le plancher."

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L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

Cygnus n’était pas tendre avec son frère, mais en même temps, la diplomatie ça ne fonctionnait pas. Il avait essayé de comprendre son frère et il s’était pris un mur. Alors tant pis, au bout d’un moment, si Alphard recherchait de la confrontation, Cygnus n’avait pas peur. Il n’avait pas envie de se fâcher avec son petit frère, mais en même temps, il avait l’impression que c’était ce qu’Alphard voulait. A toujours vouloir pousser tout le monde à bout, c’était bien pour qu’il se fasse écarter finalement non ? En tout cas, c’était comme ça que Cygnus voyait les choses.

Alphard était sans cesse dans la provocation. Et ce n’était pas seulement avec leur père, c’était avec tout le monde, chaque personne de leur famille et même en dehors. Ce n’était pas une crise d’adolescence, Alphard avait juste un sérieux problème, parce qu’il ne voulait rien entendre et que de son point de vue, c’étaient les autres qui avaient tort de vouloir faire en sorte qu’il grandisse, et qu’il devienne un homme bien. Alphard ne trouverait rien en suivant cette voie, et s’il ne voulait pas l’entendre, il y aurait bien un moment où il serait trop tard pour lui. Il ne tenait qu’à lui de revenir sur le droit chemin.

"Là c'est toi qui déforme tout. J'ai jamais dit que vous étiez minables et inintéressants, c'est même pas ce que je pense. Je reste avec vous parce que vous êtes ma famille et que je vous aime, ça t'a pas genre... effleuré l'esprit, comme possibilité ? Apparemment pas, vu que tout ce que t'as l'air d'attendre, c'est que je débarrasse le plancher."

Evidemment, c’était la faute de Cygnus, c’était lui le méchant de l’histoire. Il y avait quelque chose d’incroyable avec Alphard, c’était que la faute était toujours à reporter sur quelqu’un d’autre que lui. Il avait cette faculté à retourner sans cesse les situations dans le sens qui l’arrangeait, et ça avait le don de vraiment énerver Cygnus. Il était temp qu’il prenne ses responsabilités. Cependant, l’aîné des deux avait conscience qu’il était temps de calmer un peu le jeu. Ça ne servirait à rien de monter trop vite dans les tours, et leur père ne serait sûrement pas content d’entendre parler de leur querelle, surtout si cette dernière devait devenir trop importante.

« Ce que j’attends c’est que tu grandisses et que tu arrêtes de te comporter comme un petit con. Tu es sans cesse en train de nous pousser à bout et tu restes campé dans ton jeu de provocation quoiqu’il arrive, à quel moment sommes-nous censés prendre ça pour des preuves d’amour ? Si ce que j’attendais c’était que tu débarrasses le plancher, je ne prendrai même pas la peine de me soucier de toi. Pourtant c’est ce que je fais, j’essaye de m’intéresser à toi et de te comprendre mais tu es toujours en train de tout envoyer balader. »

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"Je préfère être un petit con qu'un grand con", répliqua Alphard, qui ne comptait rien écouter des propos de son frère, totalement braqué.

N'avait-il pas conscience d'en être un, de petit con ? Oh si, totalement. Et le pire, c'est qu'il en jouait tout en s'agaçant ensuite de se le voir reprocher. Mais c'était de son âge, en même temps. S'il avait envie d'être un ado tête à claque, eh bien, il en serait un. C'est pas comme s'il avait beaucoup de pouvoirs de manière générale, c'est pas comme si on lui laissait faire grand-chose par lui-même. Alors forcément, le peu qu'il pouvait faire, il ne s'en privait pas. Il savait que ça ne durerait pas, qu'on rongerait petit à petit toutes ses opportunités, toutes les occasions qu'il avait de n'en faire qu'à sa tête. Alors tant qu'on acceptait qu'il fasse comme bon lui semble, il devait l'accepter et ne surtout pas passer à côté. C'était pas forcément le plus simple, mais c'était ce qu'il préférait quand même malgré tout. Et de loin, en fait.

Tout ce que disait Cygnus était vrai, dans le fond, et le pire, c'est qu'Alphard en était fier. Bien sûr qu'il passait son temps à les pousser à bout, c'était même devenu son activité préférée. Et oui il restait dans son jeu de provocation parce que c'était ce qui lui permettait de se distinguer. C'était peut-être pas des preuves d'amour, mais il avait pas envie qu'on lui en donne en retour juste parce qu'il aurait fait très précisément ce qu'on attendait de lui alors que c'était une perspective qui le débectait carrément. Ben oui, c'était comme ça, il avait juste pas envie de faire semblant.

"Tu te soucies pas vraiment de moi, tu te soucies de mon image, frangin, c'est pas du tout la même chose. Tu dis que tu t'intéresses à moi, mais la vérité, c'est que c'est le cas seulement à partir du moment où je dis ce que t'as envie que je dise, ou bien où je fais ce que t'as envie que je fasse. J'ai dit les choses comme je les pensais et tu m'as envoyé promener. Désolé si tout va pas toujours exactement comme tu veux."

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L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

"Je préfère être un petit con qu'un grand con"

Dans le fond, Alphard avait vraiment de la chance que Cygnus ne soit que son frère. S’il avait été son fils, il s’e serait mangé beaucoup plus que ça. Il ne jugeait pas l’éducation de leur père, mais il savait qu’il n’aurait pas eu sa patience avec Alphard, et qu’il aurait sévi bien plus tôt. Tout mettre sur le compte de la crise d’adolescence c’était bien beau, mais il n’y avait pas que ça. Quoiqu’il en soit, Cygnus ne rentrerait pas dans le jeu de son frère en répondant à ses provocations, ou en réagissant à ses attaques. Qu’il l’insulte si cela lui faisait plaisir, Cyngus ne prenait note pour la prochaine fois que son frère aurait quelque chose à lui demander.

"Tu te soucies pas vraiment de moi, tu te soucies de mon image, frangin, c'est pas du tout la même chose. Tu dis que tu t'intéresses à moi, mais la vérité, c'est que c'est le cas seulement à partir du moment où je dis ce que t'as envie que je dise, ou bien où je fais ce que t'as envie que je fasse. J'ai dit les choses comme je les pensais et tu m'as envoyé promener. Désolé si tout va pas toujours exactement comme tu veux."

Le problème c’était surtout qu’Alphard pensait que tout lui était dû. C’était simple d’affirmer qu’on devait sans cesse accepter les gens comme ils étaient, mais la vie ne fonctionnait pas comme ça. Il fallait faire des efforts, et ne jamais penser que tout était acquis. Si Alphard continuait de pousser autant les gens à bout, il finirait simplement tout seul. Chaque membre de la famille finirait par se désintéresser de lui, parce que se manger des reproches en pleine figure à chaque fois, cela allait cinq minutes, mais c’était vite lassant. Cygnus tentait de comprendre ce que voulait réellement Alphard, mais cela restait tout de même très obscur pour lui. Au fond, ils étaient sans doute sur des longueurs d’onde bien trop différentes pour réussir à se comprendre. Il faut dire aussi, que l’un et l’autre restait campé sur ses positions, ce qui n’arrangeait absolument pas la situation. Quoiqu’il en soit, continuer de débattre n’était pas vraiment utile, puisqu’aucun des deux frères n’écoutait réellement l’autre, la discussion tournait en rond. Ce n’était pas comme si Alphard était capable de se montrer raisonnable de toute façon.

« Si ça te fait plaisir de penser ça, continue. Je ne vais pas m’égosiller durant des heures dans une conversation qui n’a aucune issue. Mais je tiens tout de même à te dire que quand tout le monde aura atteint son seuil de tolérance te concernant, il ne faudra pas songer à t’en plaindre. »

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"Ouais, t'as raison, ça me fait super plaisir, je m'éclate", réplique ironiquement Alphard quand Cygnus lui fait remarquer que s'il lui plaît de penser comme il le fait, eh bien qu'il continue.

Bien sûr, Alphard est trop tranché, et il devrait accepter d'afficher davantage de nuances. C'est vrai, mais en même temps, Alphard a l'impression de ne pas être entendu, et plus il a cet impression, plus il a tendance à pousser les autres dans ses retranchements. Ce n'est certainement pas la manière la plus subtile, ni la plus efficace, d'obtenir ce qu'elle veut, mais elle s'efforce de faire de son mieux.

"T'inquiète que tout le monde a déjà dépassé son seuil de tolérance avec moi, toi compris, et que je n'ai mais alors aucun scrupule à m'en plaindre. Oh que oui je vais me plaindre. Je vais vous défoncer les oreilles à force de me plaindre. Je vais continuer encore et encore, je vais continuer jusqu'à ce que vous me détestiez tous, comme ça vous aurez une ex-cel-lente manière de confirmer tout ce que vous pensez déjà de moi."

Aphard plaisante, évidemment... Mais il le pense aussi en partie. Bien sûr qu'Alphard va se plaindre. Après tout, c'est ce qu'il fait de mieux, alors comment pourrait-il seulement envisager de s'en priver ? Non, il ne s'en privera pas, il n'en est bien sûr pas question, pas une seule seconde, même. Alphard fait le fier, en réalité, il est triste de se prendre la tête avec Cygnus. En vérité, il rêverait que son grand frère soit fier de lui. Mais il ne veut pas le rendre fier en souscrivant à une mentalité qui n'est pas la sienne.

Il ne veut pas rentrer dans le moule, il veut changer, mais il sait bien que ça ne changera rien. S'il n'entre pas dans le moule, personne ne l'estimera digne d'affection ou de considération. Il sera l'élément gênant que l'on planque sous le tapis. Le gamin bruyant... Et bon sang, ce qu'il peut être bruyant. Alphard devrait peut-être se décider à changer. Mais ce n'était définitivement pas prévu pour tout de suite.

L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher

"Ouais, t'as raison, ça me fait super plaisir, je m'éclate"

Cygnus en était arrivé à la conclusion qu’il était impossible d’avoir une discussion avec Alphard. Non seulement ses provocations étaient fatigantes au plus au point, mais en plus sa façon de se faire passer pour une victime absolument tout le temps, c’était vraiment infernal. Il était le pauvre petit garçon que toute sa famille détestait, non mais franchement où il allait chercher ça, c’était vraiment à se demander. Cygnus voulait bien tenter de comprendre, mais il ne fallait pas non plus trop pousser.

"T'inquiète que tout le monde a déjà dépassé son seuil de tolérance avec moi, toi compris, et que je n'ai mais alors aucun scrupule à m'en plaindre. Oh que oui je vais me plaindre. Je vais vous défoncer les oreilles à force de me plaindre. Je vais continuer encore et encore, je vais continuer jusqu'à ce que vous me détestiez tous, comme ça vous aurez une ex-cel-lente manière de confirmer tout ce que vous pensez déjà de moi."

Cygnus se retenait d’en coller une à son frère, non, cela n’arrangerait rien, même s’il est vrai que ça le défoulerait un peu. Mais il ne voulait pas avoir ce genre de rapports avec son cadet. Ce n’était pas à lui de jouer les autorités, il y avait leur père pour cela, mais il était vraiment compliqué de rester de marbre face à un tel comportement. Cygnus ne savait pas ce que voulait Alphard, si son but était d’exaspérer tout le monde, il s’y prenait à merveille. Il ne voulait pas faire comme tout le monde, soit, mais pour quoi faire au juste ? Cela n’avait tout simplement pas de sens aux yeux de l’aîné.

« Je ne savais pas que tu maîtrisais la legilimencie pour savoir ce que tout le monde pense. Tu devrais en informer tout le monde, c’est plutôt une bonne nouvelle. »

Cygnus observa son frère avec un regard neutre et impassible, sans vraiment savoir quoi penser de tout cela, quoi penser de son frère. S’il pouvait cesser sa crise et se comporter normalement, ce serait parfait. Alphard n’était plus un enfant, il était responsable de ce qu’il faisait, et ce qu’il disait. On ne pouvait pas sans cesse l’excuser sous prétexte de son âge ou d’une supposée crise d’adolescence.

« C’est tout de même dommage, que tout se passe ainsi. Mais bon, tu n’es plus un enfant. Tu sais très bien ce que tu fais, alors je ne devrai sans doute plus me mêler de ton comportement, et laisser cela à père. Ce n’est pas mon rôle après tout. »

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Alphard haussa les épaules. Il n'avait pas l'intention de se reprocher ou de se laisser reprocher d'être si catégorique. Il ne voyait pas pourquoi il se priverait de présumer de ce que pensent les autres alors que les autres ne se privaient pas de vouloir penser à sa place, au point que c'en était presque insoutenable. Et oui, honnêtement, il se fichait de l'opinion de lui que ça renvoyait. A ses yeux, c'était loin d'être si important, c'était même tout l'inverse. Alors tout compte fait, son frère pouvait bien penser ce qu'il voulait, le vert et argent savait, dans tous les cas, que Cygnus le trouverait toujours stupide et décevant, parce qu'il n'était rien d'autre, alors... tant pis, sans doute.

"T'as vu, je devrais faire une annonce officielle, pour une fois je ne serais pas juste un sinistre abruti qui fait honte à sa famille, j'aurais enfin un intérêt !"

Sauf que legilimens, il ne l'était pas, évidemment, et toutes ces réflexions restaient ironiques. On continuait d'admettre qu'Alphardf Black ne servait absolument à rien, et c'était une réalité à laquelle il s'était habitué, et qu'il avait même encouragé car, après tout, ce n'était pas difficile d'être à la hauteur de sa réputation quand sa réputation était à ce point chaotique et catastrophique.

"C'est dommage, ouais. Ma foi, ça t'empêchera pas de dormir la nuit, hein", ajouta-t-il avec effronterie.

Non, bien sûr que non il n'était pas plus un enfant. Il avait seize ans : il n'était que ça, un fichu gamin, doublé d'une véritable tête à claque, bien sûr qu'il avait besoin qu'on le bouscule et lui tire les oreilles, c'était sans doute, même parce qu'il en avait en partie conscience. Il avait besoin qu'on le bouscule, qu'on le pousse dans ses retranchements... Mais ce n'étaient pas le rôle de Cygnus. Et il n'avait pas du tout à jouer ce rôle, c'était même hors de question. Cygnus baissait les bras et décidait de ne plus se préoccuper de lui. Il avait probablement raison, en effet. C'était bel et bien le mieux à faire. Définitivement.