La réunion était utile, Harry n’allait pas dire le contraire, mais il y avait eu quand même beaucoup trop de monde dans cette maison qu’il utilisait depuis quelques temps maintenant, du moins ceux qui se faisaient passer pour morts. Clairement, il y avait eu beaucoup trop de monde. Oh, Harry était content de retrouver tout le monde, que la situation soit clair, mais concrètement il n’y avait qu’une poignée qu’il avait envie de réellement retrouvé. C’était bien jolie ces Ysbridion, ces membres de la résistance, il était content d’avoir pu mettre tout cela au clair et de savoir que leur lute contre Voldemort allait pouvoir réellement reprendre et qu’ils allaient arrêter de se tourner les pouces, parce qu’il en avait assez de ne rien faire pour arrêter Voldemort. Mais pour l’heure… il avait envie d’autre chose, de beaucoup d’autre chose.

Avec tout ça, ça faisait des mois qu’il avait pas vu Ginny. Avant ce soir, il ne savait même pas si elle allait bien. Il ne savait pas où elle avait passé son temps depuis leur dernière conversation, il avait eu beau la cherché, il ne l’avait pas trouvé (mais il n’avait pas vraiment pensé à ses grands-parents non plus… parce qu’il ne connaissait rien d’eux). Et il n’avait donc pu qu’espérer qu’elle allait bien et qu’elle se contentait simplement de lui en vouloir à jamais de ce qu’il avait fait. Et visiblement, elle allait bien… en tout cas elle en donnait l’impression. Et maintenant ? Maintenant, Harry avait juste envie d’aller lui parler, mais clairement le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal à l’aise au vu de la situation. Parce que la dernière fois qu’ils s’étaient parlés, on ne pouvait pas dire que ça c’était bien passé quand même… et pour une bonne raison d’ailleurs. Il avait compris qu’il avait mal agit, il s’en voulait, il avait envie de dire un tas de chose à la rouquine donc, mais il ne savait pas du tout comment s’y prendre. On ne pouvait pas dire qu’il était spécialement doué en temps normal et clairement, la situation ne s’y prêtait pas vraiment. Et il y avait eu trop de monde.

Sauf que petit à petit, les uns et les autres avaient quitté le quartier général de la résistance. Il restait encore des personnes (de toute façon, les voyageurs et Pomona continuaient de devoir se cacher ici donc…), mais il était sans doute temps que le jeune homme prenne son courage à deux mains. S’il pouvait, il se contentait juste de s’approcher de la sorcière et de la prendre dans ses bras, parce qu’il était juste tellement heureux de la revoir, de la savoir aller bien (et il osait quand même espérer qu’elle appréciait qu’il ne soit pas mort non plus). Mais il n’avait aucune idée de ce qu’il allait se passer, de comment Ginny allait concrètement réagir. D’où ils en étaient même… parce que même si clairement leur dernière conversation tirait un trait sur ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, les sentiments de Harry n’avaient pas changé d’un pouce.

« Salut. » Dit-il clairement mal à l’aise en s’approchant de la rouquine. « Est-ce que je peux te parler, un peu, en priver ? »

Il y avait plein de pièce dans cette maison, il aimerait bien pouvoir discuter un peu avec Ginny seul à seul.

Si ça n’avait tenu qu’à lui, Harry aurait simplement décidé de prendre Ginny dans ses bras, pour profiter du fait qu’elle se trouvait devant lui, qu’elle semblait aller bien et qu’ils se trouvaient juste ensemble dans une même pièce. Mais au vu de la manière dont ils s’étaient quittés dernièrement, le jeune homme ne voulait pas prendre le risque. La rouquin était là, mais ça ne voulait pas dire qu’elle lui pardonnerait. Même si elle était bien en compagnie de Luna et qu’elle continuait de se battre avec la résistance – parce ce que c’était quand même dans leur intérêt à tous s’ils voulaient un jour rentrer – ça ne voulait pas dire qu’elle lui pardonnait à titre personnel, qu’elle accepterait de ne plus lui en vouloir pour ce qu’il avait fait. Alors oui, il gardait une certaine réserve, une certaine distance, parce qu’il n’avait aucune idée de ce que pensait la rouquine.

Elle accepta de lui parler, apparemment et ils se rendirent tous les deux dans une pièce à côté, la cuisine. À force, le survivant commençait à connaître chaque recoin de cette maison, puisqu’il tournait en rond à l’intérieur depuis un moment maintenant. En un sens, la pièce importait peu, tant qu’ils pouvaient se parler sans que personne ne les écoute. Ça serait bien mieux. Ginny ferma la porte derrière eux et elle reprit vivement la parole, s’excusant. S’excusant d’être partie, affirmant qu’elle n’aurait jamais du le faire et qu’elle aurait dû être avec eux. Elle n’avait aucune raison de s’excuser, s’il y avait quelqu’un qui devait le faire ici, c’était lui. Et il avait l’intention de le faire d’ailleurs.

« Tout ça c’est à cause de moi. » Affirma-t-il alors. « C’est de ma faute, je n’aurais jamais dû faire ce que j’ai fais. Je m’en veux terriblement. Je t’ai cherché, je voulais te demander pardon pour ce que j’ai fais et ce que je t’ai dis. » Même si Harry savait pourquoi il avait agit de cette manière et les raisons qui l’avaient poussé à le faire... il se rendait bien compte qu’il n’avait pas agit comme il aurait dû le faire, qu’il avait manqué de confiance en ses amis. Et en prime, il avait dit d’horrible chose à Ginny. « Je... » Harry hésita de nouveau, il n’avait aucune idée d’où ils en étaient là tout de suite. Mais il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui. « J’ai eu tellement peur pour toi. » Peur de l’avoir perdu à tout jamais. Mais ce n’était pas le cas, elle était bel et bien devant lui. Et elle lui parlait, ce n’était pas rien quand même.

Harry avait tant de chose à dire à Ginny, il ne savait même pas si au final il lui disait vraiment tout ce qu’il avait à lui dire. Mais il fallait dans tous les cas qu’il lui demande pardon, qu’il lui affirme qu’il s’en voulait, qu’il avait tenté de la retrouver. C’était important à ses yeux, parce que d’une part c’était la vérité et d’une autre part, il cherchait un peu à se faire pardonner. Il n’avait aucune idée d’où ils en étaient au final. Pendant tout ce temps, Harry avait été hanté par le fait qu’elle le détestait sans doute, qu’elle ne voudrait plus le voir, qu’elle ne voudrait plus entendre parler de lui. Et à raison, parce qu’elle avait quand même de bonne raison de lui en vouloir. Et quand il avait cru qu’il allait mourir – pendant un temps avant que McDowell leur offre une porte de sorti – son principal regret était de ne pas avoir pu demander pardon à la rouquine. Maintenant elle était là, il pouvait le faire, il le faisait, mais ce n’était pas pour autant qu’il savait plus où ils en étaient.

Forcément, le jeune homme l’aimait énormément toujours. Ce genre de sentiment ne pouvait pas disparaître comme ça. C’était comme ça, il était dingue de Ginny, mais en même temps il comprendrait qu’elle ne puisse pas lui pardonner suffisamment pour l’accepter de nouveau. Qu’elle soit là, qu’elle affirme qu’elle n’aurait pas dû s’en aller, qu’elle aurait dû être présente, ça ne voulait pas dire qu’elle pensait qu’elle pouvait être avec lui. Enfin, Harry se faisait clairement des films, ne sachant pas du tout quoi penser de « eux », de s’ils pouvaient encore être un « nous ». Il ne devrait pas se poser tant de question, mais forcément il la retrouvait, il mourrait juste d’envie de la prendre dans ses bras, de l’embrasser, mais il n’osait rien faire parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’elle pensait concernant leur situation propre. Pas celle de la bande, des voyageurs, des résistants, de tous les deux… de Harry et Ginny.

Mais finalement, elle le prit dans ses bras et Harry n’attendit pas une seule seconde avant de la serrer plus fortement contre lui, savourant pleinement cette étreinte. Ça lui faisait tellement de bien de pouvoir la sentir contre lui. Mine de rien, Harry sentait bien qu’il regagnait un peu en courage. Non pas qu’il ait baissé les bras, mais entre son absence et le fait qu’ils devaient se cacher… ça n’avait pas été facile. Maintenant, Ginny savait qu’ils étaient en vie, qu’il était en vie et… elle était là. D’ailleurs, le jeune homme se montra peut-être un peu trop audacieux, mais il vint déposer ses lèvres sur celle de Ginny.

« Tu m’as tellement manqué. » Harry pensait souvent, à tort, qu’il pouvait gérer tout ça tout seul, qu’il devait porter seul le poids de cette histoire. Mais il s’était bien rendu compte qu’il avait besoin des autres. Qu’il avait besoin de Ginny. « Tu étais où du coup ? » Demanda-t-il alors, ne pouvant pas s’empêcher d’être curieux. Parce qu’il pensait l’avoir cherché par tout.

Harry n'avait aucun souci à dire à Ginny qu'elle lui avait manqué, puisque c'était vraiment le cas. Pas un seul moment le jeune homme n'avait pas pensé à la jeune femme, se demandant où elle se trouvait, se demandant si elle allait bien et si c'était le cas… Si un jour ils allaient se retrouver et si elle allait lui pardonner. Ce n'était peut être pas le cas, mais apparemment, la rouquine décidait de passer outre ce qu'il avait fait. Ce qui ne manquait pas d'arranger les affaires du survivant, qui dans tous les cas, ne s'imaginait pas mentir de nouveau à sa petite amie. Parce qu’elle était encore sa petite amie, ce qu'il n'avait pas pu être certain avant qu'elle ne revienne. Quand il déposa ses lèvres sur les siennes, elle ne recula pas, elle prolongera même leur baiser. Ce qui ne pouvait que faire énormément plaisir à Harry. En plus de retrouver la jeune femme et de savoir qu'elle allait bien (et d'avoir pu dire à tout le monde qu'ils étaient en vie), il constatait qu’ils pouvaient passer outre les soucis qu'ils avaient eu.

La rouquine lui apprit alors qu'elle se trouvait chez ses grand parents. Harry ne put s'empêcher de s'en vouloir de ne pas y avoir pensé, ou de ne pas avoir été voir ces grands parents en question. Mais en fait, il ne les connaissait pas, il ne savait rien d’eux. Et il ne pouvait pas nier qu'il avait un peu compté sur Ron pour penser à ce genre de chose. À moins qu'il y ait pensé et qu'il ait retrouvé sa sœur ? Non même si son meilleur ami avait eu de bonne raison de lui en vouloir, comme sa petite amie d'ailleurs, il osait croire qu’il ne lui aurait pas caché une telle information. Donc Ginny se trouvait chez ses grands parents et ces derniers avaient connaissance de leur secret. Plus le temps passait, plus il y avait du monde qui était dans la confidence. Est-ce que c'était une bonne chose ? Harry n'en était pas sur mais ce n'était pas comme s'ils pouvaient y faire quelque chose de toute façon.

« J'ai en effet le sentiment que plus ça va, moins on a besoin de mentir. » Le jeune homme avait le sentiment qu'il n'avait plus autant besoin de se faire passer pour William, l'étudiant de Salem venu s'installer en Angleterre. C'était plaisant en un sens, mais il était évident que ça voulait dire qu'ils se trouvaient dans des positions délicates. « C’était comment du coup ? Ça ne t'a pas fait trop bizarre de voir tes grands parents ? »

Par expérience, le jeune homme pouvait affirmer que c'était quand même une situation un peu étrange, comme toutes les personnes qu'ils connaissaient et qui étaient dans cette époque, jeune pour la plupart (à Part Albus Dumbledore, mais Harry était incapable d’imaginer son professeur plus jeune).

Le jeune homme n’avait aucun mal à imaginer le fait que c’était effectivement bizarre pour Ginny d’avoir revu ses parents. Il se demandait un peu comment Ron réagirait de son côté en trouvant ses grands-parents, ce qu’il n’avait même pas tenté de faire. Sinon, son meilleur ami aurait découvert que sa sœur était partie se cacher chez eux. D’ailleurs, si Harry avait su qu’ils étaient quelque part dans le coin, il aurait sans doute cherché à la retrouver là-bas. Enfin, il n’y avait pas besoin de revenir sur ce détail. C’était donc bizarre pour Ginny de revoir ses grands-parents, si jeunes forcément au vu des nombreuses dizaines d’années en arrière, ce que Harry ne pouvait que comprendre bien évidement. De son côté, il avait rencontré ses grands-parents paternels, si jeunes d’ailleurs, mais il n’avait pas eu l’occasion de les connaître avant le voyage dans le temps. Autant dire qu’il n’avait aucun repère. Alors que Ginny, eh bien, elle passait du temps avec eux. Et d’ailleurs, elle avait apparemment compris certaines choses.

Ginny lui apprit qu’elle avait toujours trouvé sa grand-mère froide, mais puisqu’elle avait eu l’occasion de passer du temps avec elle maintenant, elle avait compris certaine chose. Et c’était une bonne chose sans doute, ça allait lui permettre de voir les choses différemment. Même si ce n’était pas dit qu’elle allait pouvoir les revoir non plus avant de rentrer. Quoi qu’ils n’étaient pas près de rentrer non plus.

« L’important c’est que ça t’a fait du bien. » Répondit Harry quand Ginny précisa de nouveau qu’elle avait eu besoin de les revoir, qu’elle avait donc besoin de ces repères familiaux, mais qu’elle n’aurait pas dû partir si longtemps. Il ne lui en voulait pas, bien au contraire, parce que c’était évident que tout cela était à cause de lui. Que s’il avait pris la peine de lui parler, de lui dire la vérité, ils n’en seraient pas là. Enfin, en même temps, ça avait permis à Ginny d’échapper à certain chose. « Au moins, tu échappes à la prison dorée. » Ajouta-t-il dans un fin sourire.

Parce que même si les voyageurs « morts » ne se trouvaient pas à Azkaban (et c’était une très bonne chose), ils étaient quand même en quelque sorte dans une prison. Un endroit qu’ils ne pouvaient pas quitter, parce qu’ils devaient faire croire à tout le monde qu’ils étaient réellement morts. On faisait mieux comme situation. Harry n’avait pas envie de se plaindre, il savait bien qu’il avait énormément de chance, mais ce n’était pas facile à vivre pour autant.

« Il faut que je te présente quelqu’un en fait. » C’était un peu dit comme ça, sans aucune transition, mais Harry y pensait soudainement. Il y avait finalement tant de chose qu’ils avaient à se dire tous les deux. Harry prit la peine de sortir une seconde de la pièce dans le but de chercher celui qu’il avait l’intention de présenter à sa petite amie (comme c’était plaisant de la retrouver pleinement). Et finalement, il revint avec le chat fléreur dans les bras. « Il s’appelle Calvin. » Dit-il dans un sourire un peu gêné.

Harry se doutait que la présentation de Calvin à Ginny allait être un peu particulier, il n’y avait normalement aucune raison que le jeune homme se retrouve avec un chat au vu des événements. Mais maintenant que Ginny était de retour, maintenant qu’elle savait qu’ils étaient en vie, qu’il savait qu’elle allait bien, il fallait bien qu’il partage un peu tout ce qui était arrivé quand ils ne pouvaient pas se voir. Et en l’occurrence, il y avait Calvin. Ça semblait un peu sorti du contexte, mais bon… en même temps, Calvin était là maintenant et il ne savait pas combien de temps il allait être là. Souvent, Harry se disait que c’était toujours une erreur d’avoir récupéré ce chat, mais ce n’était pas comme s’il avait pu dire non à Mrs Figg. Et maintenant, il ne pouvait pas nier qu’il appréciait la présence de Calvin, même s’il ne savait pas exactement comment il allait faire quand ils allaient rentrer. Quand bien même, ils avaient encore du temps devant eux. Ce qui en soit n’était pas une bonne chose, mais ce n’était pas comme s’ils avaient le choix. Ils avaient tous conscience maintenant (et ils étaient tous d’accord à ce sujet), qu’ils ne pouvaient pas partir sans avoir arrêté Jedusor.

Harry afficha un sourire mi amusé, mi coupable, quand Ginny répéta le nom de Calvin, avant de lui demander d’où il sortait. Forcément, la question était légitime et le jeune homme n’avait aucune raison de ne pas lui en parler. Justement, il avait besoin d’en parler.

« Tu te souviens de Mrs Figg, la voisine de mon oncle et ma tante qui s’occupait de moi quand ils partaient en vacances ? » Il lui en avait parlé, quand ils étaient dans leur époque, de ces longues semaines où il devait se rendre chez cette femme où ça sentait le chou pour l’entendre constamment parler de ses chats. S’il avait su… « Eh bien, ce n’est pas une simple moldue apparemment. Je l’ai croisé sur le chemin de traverse, à l’animalerie. » Il ne savait pas exactement comment il n’avait jamais su qu’elle faisait parti du monde magique, sans qu’il ne sache réellement si elle était une sorcière non plus, alors qu’il avait quand même passé du temps chez elle. Bon, quand il ne savait pas qu’il était un sorcier, il n’aurait pas pu le deviner. Mais Mrs Figg devait forcément savoir qui il était, tout le monde savait qui il était. « Ça m’a tellement fait bizarre de me retrouver devant elle si jeune, j’ai été incapable de refuser d’adopter Calvin. »

Elle ne lui avait pas mis un couteau sous la gorge non plus et au final, sans doute que Harry avait eu quand même sacrément envie de l’adopter. Mine de rien, ça li manquait de ne pas avoir d’animal de compagnie, sa chouette lui manquait énormément. Cela dit, ça n’enlevait pas le fait que ce n’était pas forcément une bonne idée, mais là tout de suite il était incapable de ne pas apprécier la présence du chat.

Mine de rien, c’était des choses que Harry appréciait réellement de partager avec Ginny. Depuis son départ, elle lui avait atrocement manquée, il s’était fait énormément de soucis pour la jeune femme, mais aussi il n’avait pas pu partager tout cela avec elle. Ce n’était que des détails en un sens, mais sa rencontre avec Miss Figg, le jeune homme avait eu envie de la lui raconter immédiatement. Bon, il en avait évidemment parlé avec Ron et Hermione – ainsi que les autres bien sûr –, mais quand même… c’était le genre de chose qu’il aimait partager avec sa petite amie. Et maintenant, ils pouvaient reprendre leurs habitudes, quand bien même Harry savait bien que tout cela était de sa faute et que s’il avait agit différemment, Ginny aurait réagi autrement aussi. Mais bon, ils n’avaient pas besoin de revenir sur ce détail, simplement se concentrer sur le présent et le fait qu’ils se retrouvaient, que Ginny savait maintenant qu’ils n’étaient pas morts. Se concentrer sur le fait qu’ils allaient pouvoir espérer d’avancer dans leur combat, même s’il était évident qu’ils étaient encore là pour un moment.

Harry senti ses joues passer au rouge quand Ginny lui demanda si Miss Figg était « si mignonne que cela ».

« Euh non, pas du tout. » Répondit-i vivement, la voix plus tremblante et plus aigüe qu’il ne l’aurait voulu à la base. Bon, ce n’était pas comme ça qu’il devrait répondre sans doute, mais il n’avait pas pu s’empêcher d’être pris au dépourvu par la question de sa petite amie. Clairement, il ne s’y attendait pas une seule seconde. « C’est… Miss Figg, c’est tout, ma vieille voisine. »

Bon, d’accord, Harry devait bien reconnaître que Arabella Figg en version jeune était quand même un peu mignonne et clairement, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il s’était senti troublé quand il s’était retrouvé devant elle. Mais pas parce qu’elle était jolie ou quoi que ce soit, c’était juste parce qu’elle était jeune et qu’il avait toujours l’image de la vieille voisine qui sentait le vieux et le chat.

« Non mais c’est Calvin qui est beaucoup trop mignon. » Ajouta-t-il alors, dans un sourire. Ce qui était vrai d’ailleurs. Bon, Harry n’avait jamais été si fan que cela des chats en réalité, mais ça justement ça avait un rapport direct avec la fameuse Miss Figg chez qui il passait des moments vraiment pénibles (sans se douter que c’était justement fait exprès pour que son oncle et sa tante continuent de l’envoyer chez elle pendant leurs vacances), mais il devait quand même reconnaître que Calvin l’était clairement. Et puis, il trouvait qu’il mettait un peu de baume au cœur dans cette maison, que ça faisait du bien à tout le monde d’avoir un animal de compagnie, même si ça n’allait évidemment pas résoudre le souci. Mais comme ils étaient limités dans leurs déplacements, ils n’avaient pas réellement le choix non plus.

Calvin était mignon, c’était un fait et mine de rien Harry appréciait quand même que sa petite amie soit du même avis. Parce que bon… c’était quand même une histoire un peu complexe au final, le fait qu’il ait accepté d’adopter le chat. Alors qu’ils n’étaient quand même pas censés rester ici trop longtemps. Enfin, ça faisait déjà une éternité qu’ils étaient arrivés dans cette époque, et justement ils n’avaient normalement pas envie de rester trop longtemps. Mais en même temps… eh bien, ils étaient bien forcés de constater qu’ils n’étaient quand même pas prêt de s’en aller. Harry apprécierait de rentrer – même si ses attitudes ne l’avaient pas forcément montré –, mais ils ne pouvaient dans tous les cas pas partir tant qu’ils n’avaient pas résolue le souci de Tom Jedusor. Ils ne pouvaient pas partir tant qu’ils n’avaient pas fait en sorte que l’homme ne soit plus une menace, Harry avait envie de rentrer sans que Voldemort ait tué ses parents. Mais en fait, il avait surtout envie de rentrer dans une époque où ils allaient exister encore.

Ginny précisa qu’il avait le droit de trouver d’autres filles mignonnes, ce qui mettait quand même Harry un peu mal à l’aise. Mais en même temps, il savait bien que Ginny disait surtout ça pour effacer tout potentiel malaise. Il appréciait quand même que la rouquine ne soit pas jalouse au point de ne pas supporter qu’il ait pu croiser des filles mignonnes. Cela dit, puisqu’il n’avait pas eu de nouvelle de la jeune femme pendant très longtemps, elle ne pouvait pas réellement dire quelque chose. Enfin, c’était un détail.

« Je ne vois pas comment je pourrais oublier que tu es la plus belle. » Répondit-il, mi amusé, mi sérieux. Il l’était en effet sérieux, parce que sa petite amie était à ses yeux la plus belle des filles. Bon, forcément, Harry avait conscience qu’il n’était pas très objectif. Mais il trouvait Ginny vraiment belle. Donc, non il ne risquait pas de l’oublier. Dans tous les cas, ce n’était pas parce qu’il croiserait potentiellement une fille mignonne qu’il serait capable d’oublier sa petite amie. Parce qu’il était fou amoureux. Même pendant tous ces mois où il n’avait pas eu de nouvelle de la jeune femme, il n’avait pas un seul moment arrêté de penser à elle. Il en était fou amoureux, il avait envie de croire qu’ils allaient faire leurs vies ensemble (même si apparemment, c’était quelque chose qui n’existait pas). « Surtout maintenant que je peux t’avoir de nouveau sous les yeux. »

Ce n’était pas parce que la situation avait été complexe et qu’ils se retrouvaient à peine qu’ils ne pouvaient pas parler du fait que Ginny avait été absente sur un ton léger. Harry n’avait aucune envie qu’ils se morfondent sur ce sujet, ça ne servait à rien et ça n’allait pas leur permettre d’avancer.

Harry avait longtemps attendu ce moment où Ginny reviendrait, où ils pourraient se parler de nouveau, mettre à plat tout ce qu’ils avaient à se dire. C’était enfin arrivé et forcément, le survivant ne pouvait que se sentir vraiment soulagé à cette idée. Il avait craint évidemment qu’ils ne soient pas capables de s’expliquer à un moment ou à un autre, il avait eu peur pour Ginny évidemment, et il avait eu peur de ne jamais la revoir donc. Mais maintenant, c’était derrière eux et Harry osait croire qu’ils allaient simplement pouvoir avancer, qu’ils allaient pouvoir se concentrer sur ce qu’il y avait d’important. Non pas que tout cela n’avait pas été important à la base, mais forcément c’était bien mieux derrière eux maintenant.

Le fait qu’ils puissent parler légèrement de la situation était tout simplement parfait, Harry se sentait tellement mieux. Le simple fait de pouvoir poser son regard sur Ginny, ça lui mettait du baume au cœur. Alors, évidemment, leur situation n’était pas du tout arrangée encore, ils ne savaient pas ce qu’ils allaient pouvoir faire contre Voldemort, ils ne savaient pas comment ils allaient rentrer chez eux, mais au moins Harry pouvait de nouveau retrouver Ginny.

« Peut-être que ça pourrait être pas mal en effet. » Dit-il dans un fin sourire quand la jeune femme affirma qu’il faudrait qu’elle reste dans les parages pour qu’il n’oublie pas qu’elle était la plus belle. C’était évidemment ce que le jeune homme pensait. Il aimait le fait qu’ils puissent simplement en plaisanter, même si la question ne se posait pas de toute façon. Ginny était évidemment la femme la plus belle. « Je suis… soulagé que tu sois là. » Dit-il un peu plus sérieusement.

Le jeune homme comprenait surtout ce la jeune femme était en train de lui sous-entendre ce qu’elle sous-entendait, elle restait dans les parages, elle n’avait pas l’intention de s’éloigner. C’était une promesse qu’elle lui faisait donc, et il aimait entendre ce genre de promesse. Il aimait comprendre que Ginny allait toujours être là, qu’elle n’allait pas s’éloigner d’eux de nouveau. Il aimait cette idée, et la promesse de la jeune femme donc. Même si elle lui disait ça dans le sens où il allait pouvoir se rappeler constamment qu’elle était la plus jolie, il savait bien que ça voulait dire aussi qu’elle n’allait pas s’éloigner dans tous les cas et au fond c’était juste parfait donc.

Harry afficha un sourire quand il entendit Ginny – sa petite amie donc, elle l’était de nouveau officiellement – affirmer qu’elle était soulagée d’être là. Clairement, Harry l’était aussi, il était soulagé de savoir qu’elle allait bien, de pouvoir enfin avoir de vraies nouvelles de la jeune femme. Il ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir pour son départ, tout cela était de sa faute et s’il n’avait pas agi comme il avait fait, ils n’en seraient pas là. Mais maintenant, le survivant avant envie de se dire que tout cela était derrière eux, qu’ils avaient la possibilité de juste tourner la page. Pourquoi pas, puisque Ginny lui pardonnait.

Le jeune homme pensait dire quelque chose, mais Ginny vint l’embrasser. Le cœur de Harry se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine. Il répondit évidemment à ce baiser, avec autant de passion que la rouquine. Elle lui avait tellement manqué, ses lèvres lui avaient tellement manqué. Il avait mis un peu de temps avant de réellement accepter ses sentiments pour la sœur de son meilleur ami (et en même temps c’était normal, parce que sinon c’était un peu dégueulasse), mais tout était bien trop évident à présent. Il l’aimait plus que tout, elle était son âme sœur en fait, il savait qu’il ne pouvait y avoir qu’elle. Par moment, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de penser à ses parents, qui s’étaient aimé aussi tôt et qui avaient su qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Bon, il ne connaissait pas toute l’histoire et c’était très bien comme ça en fait.

Quand leurs lèvres se séparèrent, ce fut un sourire heureux sur le visage de Harry qui accueillit les paroles de sa petite amie. Elle l’aimait, elle l’aimait tellement, comment ne pouvait-il pas se sentir heureux alors qu’il la retrouvait enfin pleinement et qu’elle lui faisait de telles déclarations.

« Moi aussi, plus que tout. »

Il l’aimait tellement aussi, vraiment. Il ne savait pas comment il aurait pu continuer si elle n’avait pas fini par les rejoindre. Pendant toute son absence, le jeune homme avait eu le sentiment de ne pas être entier, d’errer ici et là sans vraiment être complet. Maintenant, il se sentait plus fort parce qu’elle était de nouveau à ses côtés. Leur situation était loin d’être très agréable, ils étaient dans un moment particulièrement déplaisant et ils n’étaient pas certain de pouvoir s’en sortir. Mais Harry arrivait à avoir plus d’espoir simplement parce qu’elle se trouvait à ses côtés.

« Je te fais visiter le reste de la maison ? » Demanda-t-il en prenant sa main, sans vraiment trop attendre son approbation pour commencer à l’entrainer avec lui.

Cette maison était leur prison dorée, mais la prison sera bien plus supportable avec la présence de Ginny. En tout cas, vraiment, Harry n’échangerait ce moment pour rien au monde, il se sentait tellement bien, tellement soulagé, tellement plus heureux. Et ils avaient tout le temps dont ils avaient besoin devant eux.