▬ Marius & Arabella ▬
Une maison sans chat est un aquarium sans poisson.

Marius n'était pas homme à se faire ce que l'on pouvait appeler des " amis " ou du moins n'acceptait-il pas le fait de les appeler ainsi. Même s'il appréciait parfois la compagnie de certaines personnes, il préférait se voir comme un solitaire pure souche. Néanmoins, par politesse - puisqu'on l'avait bien éduqué - il ne refusait jamais l'accueil à quelqu'un et ne froissait jamais les sentiments d'une personne. C'est pour cette raison que lorsqu'il ouvrit la porte de son appartement pour découvrir Arabella de l'autre côté, il ne se sentit pas capable de refuser de la laisser entrer. Il connaissait la jeune femme depuis quelques temps à présent et elle lui avait confié Berlioz, le petit chat roux qui ronflait à présent sur une pile de livres près de la fenêtre.

« Me déranger ? Pas vraiment. Je lisais un dossier pour le travail. Fais comme chez toi. » Répondit-il calmement.

En gentleman bien élevé, il posa immédiatement une bouilloire pleine d'eau sur le feu. Il ne pouvait décemment pas laisser une invitée dans son salon sans lui apporter une tasse de thé anglais avec des biscuits et un nuage de crème. On est distingué ou on ne l'est pas, n'est-ce-pas ? La relation qui unissait Marius à cette fille était originale et incongrue. Tous deux pouvaient sembler diamétralement opposés et en quelque sorte ils l'étaient. Pourtant ils avaient déjà passé beaucoup de temps ensemble, pour la simple et bonne raison qu'ils se comprenaient dans leur malheur commun. Des cracmols. Des rebuts de la société magique. De façon tout à fait contradictoire, Marius s'était d'abord méfié d'Arabella pour cette raison. Même s'il en était un lui-même, son éducation l'avait amené à la juger sur son sang. Curieux, mais pas si anormal que ça pour un Black. Tout banni qu'il était, il conservait une part de fierté lorsqu'il s'agissait de l'honneur de sa famille. Raison pour laquelle il était parti sans se plaindre plus que cela. Il avait accepté son sort, conscient qu'il aurait certainement fait le même choix à la place de sa famille. Sauf peut-être pour sa petite sœur. Peut-être aurait-il gardé Dorea à ses côtés même s'il avait été sorcier et elle cracmole. Enfin là n'était pas la question et il ne servait à rien de penser à l'impensable. Calme, Marius rejoignit la femme à chats dans le salon. Il constata avec un rare demi-sourire que Berlioz s'était levé pour aller se coucher sur les genoux de son ancienne maîtresse.

« Du sucre dans ton thé ? »

:copyright: GHOST