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elody était sûre d'elle, elle aimait les compliments et les accueillait toujours avec beaucoup de plaisir et sans commencer à se remettre cent ans en question sous le prétexte de se faire mousser encore davantage, d'ailleurs, elle savait assez bien reconnaître les qualités qui étaient les siennes. Mais elle avait aussi conscience de ses défauts, et si elle était de ceux qui considéraient qu'ils faisaient partie d'elle et que donc elle n'avait aucune raison de les corriger, c'était toujours plus difficile de conserver une telle mentalité quand elle se confrontait à l'opinion d'une personne que l'on estimait et qu'on appréciait beaucoup, comme c'était le cas en cet instant, où elle en serait presque venue à se demander si Kennil continuait de passer du temps avec elle par habitude ou parce que, en effet, il continuait de l'apprécier pour les qualités qu'il savait lui reconnaître.

C'était le soucis, quand on s'entourait de personnes qui avaient relativement très peu de défauts, comme elle estimait que c'était le cas de Kennil (bon, elle n'était pas bien objective, certes, mais ça ne l'empêchait pas de le penser très sincèrement). Elle, elle serait bien incapable de citer une chose ou l'autre qu'elle serait capable de trouver irritante chez lui... sauf peut-être le fait qu'il consacrait trop de temps à son bouquin ? Oui mais même ça, elle ne le lui reprochait pas vraiment, en réalité. Au contraire, elle l'admirait beaucoup pour son talent et son obstination. Elle était convaincue que son livre sur le Quidditch finirait dans la vitrine de toutes les bonnes librairies sorcières, et elle avait grand hâte que ce moment advienne.

-Bon, ça va, tu te rattrapes bien, répliqua Melody, qui avait bien envie de pousser le vice jusqu'à demander "lesquelles ?" mais s'abstiendrait. L'essentiel, c'est que son ami ne la trouve pas complètement imbuvable.

Ce qui distinguait ses amis et ses ennemis, ce n'était pas le fait que ses ennemis lui inventaient des défauts qui n'existaient pas, mais que ses amis connaissaient ces défauts et réussissaient quand même non pas à la supporter mais à l'apprécier, non pas en dépit de ses défauts mais aussi en partie grâce à eux. Parce que c'était un tout.

-T'en fais pas, toi aussi t'as un petit paquet de qualités, en cherchant bien, se permit-elle de plaisanter.

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elody afficha un sourire amusé quand son ami lui demanda quelles qualités elle était capable de lui trouver. Juste histoire de, elle était bien tentée de ne pas lui répondre (même si ce ne serait pas franchement fair-play puisque le bleu et bronze, de son côté, avait répond favorablement à sa pêche aux compliments), mais elle n'allait pas pousser le vice jusque-là, surtout qu'ils avaient été à deux doigts de se prendre la tête pour des broutilles précédemment. En ce qui la concernait, elle préférait largement qu'ils s'amusent, qu'ils passent un bon moment, et qu'ils s'adressent quelques compliments bien mérités.

Et dans le cas de Kennil, il n'y avait pas à chercher franchement très loin pour lui trouver des qualités. Déjà, de base, Melody ne traînerait certainement pas avec quelqu'un à qui elle ne trouverait que des défauts, et ensuite, au-delà de ça, Kennil était quelqu'un qu'elle admirait, et par bien des aspects. Alors soit, s'il lui demandait de faire son éloge, elle pouvait bien le faire, ça ne lui demanderait pas beaucoup d'efforts.

-Déjà, t'es loin d'être le dernier des idiots, commença Melody avec le sourire. T'es même sacrément intelligent. T'es drôle, de temps en temps à tes dépens mais assez rarement, ce qui est tout l'inverse de moi qui ait tendance à faire marrer les gens quand je voulais être très sérieuse. T'es mâture, t'as de la suite dans les idées, tu lâches jamais rien. Et surtout, t'es ambitieux, et ça, c'est trop rare, si tu veux mon avis. T'as ton projet, et je sais que tu lâcheras rien jusqu'à ce qu'il aboutisse. Et c'est pour cette raison que je suis sûre et certaine que tu iras très loin, et que tous les fans de quidditch connaîtront ton livre sur le bout des doigts.

C'était la qualité que Melody appréciait le plus chez Kennyl, en effet, peut-être parce qu'ils étaient très proches sur ce point. Melody ne prenait pas de direction aussi concrète que Kennil, mais elle avait tout de même de l'ambition à revendre. Tout comme son ami espérait devenir un auteur lu et reconnu dans son domaine d'expertise, Melody, elle, espérait bien devenir une créatrice de mode célèbre, devenir la Coco Chanel des sorciers et marquer l'hisoire de la mode et de la couture par son passage. Et elle y croyait. A force d'ambition et de travail, car l'un n'allait évidemment pas sans l'autre.

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elody sourit de plus belle en entendant Kennil observer qu'il ne s'imaginait pas aussi bien... Forcément, outre le fait que l'on n'avait rarement de soi-même la plus haute opinion (enfin, ça dépendait des gens quand même), il y avait rarement foule pour vous couvrir de compliments et vous en faire toute une liste. En même temps, c'était souvent comme ça. Ce n'est pas qu'on n'avait rien à dire de positif sur les gens de son entourage, mais c'était toujours plus facile de pointer du doigt les défauts que de noter les qualités. En règle générale en tout cas. Ceci dit, si on demandait à Melody de couvrir les personnes qu'elle appréciait sincèrement de compliments, c'était d'une facilité enfantine pour elle, car tout comme elle pouvait être une vraie plaie avec ceux qu'elle n'aimait pas, elle était tout aussi entière avec ses proches et ses amis. Et Kennil en faisait évidemment partie.

Est-ce qu'il y avait tant de domaines que cela où Kennil se révélait être le dernier des idiots ? Melody en doutait sincèrement. Bon, d'accord, on ne pouvait pas être doué en tout, ce serait inhumain... mais quand on était intelligent de base, on était rarement un débile complet dans quoi que ce soit. Et puis, avoir l'intelligence de reconnaître ses failles ou son ignorance, c'était déjà une forme d'intelligence en soi.

Kennil n'avait pas à remercier Melody de croire en lui. C'était quelque chose de complètement naturel pour elle. Et ce n'était définitivement pas une chose qu'elle faisait pour faire plaisir. Elle croyait en Kennil, et elle le soutiendrait autant que faire se pouvait, elle s'en faisait la promesse à elle-même... Tout comme elle savait qu'il la soutiendrait dans ses projets, comme il le lui confirmait encore en quelques mots. Et de son côté aussi, elle savait que ses encouragements n'étaient pas vains, et qu'il l'imaginait réellement capable de réussir et de faire des prouesses dans le milieu de la mode. Chose dont elle était elle-même amplement convaincue, cela va sans dire. Melody manquait sans doute d'humilité, mais pour elle, la couture était une telle vocation qu'elle ne se verrait en aucun cas échouer, et sous aucun prétexte.

-Je sais, répondit-elle certes sur le ton de l'humour, mais un peu sérieusement quand même, parce que oui, elle pensait quand même qu'elle était faite pour ce milieu. Elle n'y pouvait rien, elle avait ça dans le sang. Et d'ailleurs, à ce sujet, ma pause va bientôt se terminer. Si je veux prouver au monde que je suis une grande couturière, j'ai plutôt intérêt à ne pas m'attirer les foudre de Mrs Guipure. Elle adressa un sourire à Kennil. On se revoit à la rentrée ?

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