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e syndrome de la page blanche. Comme beaucoup d'autres choses, Phèdre ne se privait jamais d'affirmer que c'étaient les autres qui en souffraient, jamais elle-même, mais force lui était de reconnaître qu'elle n'avait pas du tout la tête à l'écriture. Elle devait finir ce papier pour le lendemain, et elle n'avait encore écrit aucun mot... Elle pensait trop, c'était aussi simple que ça, et elle ne réussissait pas à se concentrer comme il se doit. Depuis son "altercation" avec Bill Beresford, elle se sentait vraiment très mal, et elle devait reconnaître que cette situation l'avait traumatisée plus qu'elle ne voulait bien l'admettre.

Un inconnu avait eu son sort entre ses mains, et elle aurait bien pu mourir, ce soir-là, elle en avait conscience, et au-delà du sentiment de honte qu'elle ressentait évidemment, agresseur moldu oblige, il y avait l'angoisse. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revivait ce moment. Elle avait besoin d'en parler, d'exorciser... Bien sûr, elle en avait parlé à Seth, mais il était trop impliqué dans l'affaire dans tous les cas... Le seul qui serait capable de lui apporter du réconfort, c'était Aaron. Sauf qu'elle ne pouvait pas se permettre d'aller le voir maintenant, puisqu'elle avait ce satané article à rendre... bref, le serpent se mordait la queue.

Quand on frappa à la porte, son coeur cogna fort contre sa poitrine, et elle se maudit intérieurement de ce sursaut d'angoisse. Elle était supposée être intrépide, bornée, capable de tout, inquiète de rien, et voilà qu'elle stressait quand on toquait à sa porte. Elle n'oublia pas de regarder à travers le judas avant d'ouvrir. Un immense sourire illumina son visage quand elle vit son petit ami de l'autre côté. Bon, le destin avait décidé pour elle : tant pis pour son article, elle avait trop besoin de passer du temps avec Aaron de toute façon. Toujours le même sourire aux lèvres, elle ouvrit donc.

Mais elle comprit bien vite que la cicatrice qu'elle avait au visage n'était pas passée inaperçue (en même temps...). Elle n'avait aucune envie de l'inquiéter, mais au fond, il fallait bien qu'elle lui en parle, dans tous les cas, alors... Elle l'entraîna à l'intérieur, par précaution, avant de prononcer le moindre mot.

-C'est rien... Promets-moi de ne pas paniquer, d'accord. Mais quand on amorçait une situation par ces mots, on était bien d'accord que ce n'était jamais bon signe. J'ai été agressée...

Il n'y avait pas mille manières de le dire, et elle ne pouvait pas se permettre de passer par quatre chemins non plus. C'était comme ça, c'était un fait, elle avait subi une agression. Et on aurait vraiment pu lui faire énormément de mal ce soir là... D'ailleurs, on lui en avait fait puisqu'elle avait fait un séjour à Sainte-Mangouste.

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a réaction de Aaron n'était évidemment pas inattendue. Même si elle ne voulait surtout pas qu'il s'inquiète pour elle, elle se doutait bien qu'elle ne pouvait pas lui parler de son agression sans qu'il se mette immédiatement à paniquer. Elle se disait que lui mentir aurait peut-être pu lui sauver la mise, elle pouvait bien prétendre être tombée dans les escaliers ou n'importe quelle autre connerie du même acabit, mais elle ne se voyait pas mentir à ce point à l'homme qu'elle aimait. Leur situation n'était déjà pas simple en elle-même, elle n'avait pas la moindre envie de tout gâcher avec elle ne savait quels mensonges qui viendraient encore envenimer la situation. Alors même si tout ça n'allait bien évidemment pas plaire à Aaron, elle se devait d'être honnête, oui, et elle avait la ferme intention de l'être quoi qu'il puisse advenir. La jeune femme laissa donc son petit ami l'assaillir de questions sans lui reprocher d'agir de la sorte, appréhendant seulement de devoir tout lui dire. La tentation de mentir était plus forte que jamais.

Après tout, elle pouvait bien prétendre ne pas savoir qui l'avait agressée, mais cela soulèverait bien trop de questions. Dans les circonstances où ils se trouvaient, les possibilités que cela concerne l'Hydre, les mangemorts, ou son travail au sein de la Gazette étaient beaucoup trop nombreuses, et Phèdre ne tenait surtout pas à ce que Aaron sombre dans la paranoïa, surtout si cela devait se reproduire. Bon, en ce qui la concernait, elle était convaincu que l'avertissement pour le moins clair que lui avait adressé Bill Beresford suffisait et qu'il ne reviendrait pas à la charge, mais elle n'avait vraiment pas la moindre certitude à ce sujet.

-Un moldu..., admit-elle amèrement pour commencer, et elle espérait qu'il retiendrait davantage cette information que celle qui suivrait par la suite, quand bien même elle se doutait que dès qu'elle aurait prononcé le nom de Seth, la situation avait de bonnes chances de s'envenimer. Il s'appelle Bill... Beresford, c'est le beau père de Seth, et il sort tout juste de prison. J'ai servi de... messagère, on va dire.

Voilà, les informations étaient éparses et elles ne sembleraient pas forcément claires à quelqu'un qui n'avait pas connaissance de l'histoire dans son intégralité, mais elle avait essayé de condenser le plus d'informations possibles en un minimum de temps, une manière pour elle de garder un certain contrôle sur la situation et appréhender ses questions à l'avance. Le gars était un moldu, donc aucun rapport avec l'Hydre, il sortait de prison, donc c'était un déséquilibré, il avait cherché à atteindre Seth, donc elle n'était pas une cible choisie au hasard. Elle estimait que cela donnait déjà de très bons indices sur la situation... malheureusement, les conclusions qu'il en tirerait ne seraient pas forcément les meilleures.

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hèdre s'était attendue à mille réactions et questions de la part de son petit ami, mais l'air de rien, elle n'avait pas envisagé un seul instant qu'il puisse réagir comme il le fit finalement. Elle s'attendait à ce qu'il lui pose davantage de questions sur les conditions dans lesquelles il avait été agressé, qu'il s'interroge sur la manière dont il s'y était pris, ou encore sur qui était réellement ce Bill Beresford et pourquoi il avait été en prison tout ce temps (elle évitait généralement de parler trop longuement de Seth, et à part parler de Pomona et de ce qui s'était passé après sa "mort", elle s'était bien gardé de révéler à son interlocuteur le passé de son personnage... qui l'intéresserait sans doute bien peu quoi qu'il en soit). Alors oui, elle s'attendait à la réaction d'un petit ami désarçonné et inquiet, mais à la place, elle eut droit à quelque chose de complètement différent. Et ce quelque chose, elle ne pouvait pas franchement dire qu'elle l'appréciait réellement, loin de là même.

Elle avait face à elle un petit ami jaloux, et l'espace d'un instant, Phèdre se demanda si Aaroon estimait que c'était de sa faute, si elle avait été agressée... Bon, elle extrapolait certainement, mais il était difficile de garder la tête froide et les idées claires après ce qui lui était arrivé. Là, elle avait besoin des bras réconfortants du jeune homme, de sa tendresse et de son amour, rien d'autre ne comptait. Et on ne pouvait pas franchement dire que c'était bel et bien ce à quoi elle avait droit en cet instant.

-Tu m'as écoutée ou bien ? Ce n'est pas Seth qui m'a mise dans cette position, c'est ce connard de moldu, et il n'y est absolument pour rien.

Elle tenait à être claire là-dessus. A ses yeux, Seth n'était pas responsable de ce qui était arrivé, il n'y avait qu'un seul coupable. Bien sûr, elle savait pertinemment que le jeune homme culpabilisait pour la peine, au point même qu'il avait fait l'effort inédit de s'excuser auprès d'elle, mais elle savait ce qu'il en était. Il n'y avait eu qu'un seul bourreau, qu'une seule victime, le reste...C'était une autre affaire.

-Il cherche à se venger de Seth depuis une éternité, je suppose qu'il l'a suivi, il a dû comprendre qu'on était proches tous les deux et donc il a décidé de s'en prendre à moi, c'est tout.

Et elle n'avait pas envie de mentir ou de faire dans la denntelle histoire de faire passer la pilule, c'était ce qui s'était passé, après tout. Seth ne fréquentait pas grand monde, encore moins depuis qu'il avait perdu Pomona. Elle était son point d'attache, et Bill l'avait compris, pas de quoi en faire toute une histoire.

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on, bien sûr que ce n'était pas tout, et qu'elle avait prononcé ces mots trop vite, mais Phèdre n'avait vraiment pas envie que Aaron se focalise sur Seth et la responsabilité qu'il voulait lui donner dans cette situation. En fait, à l'heure actuelle, elle ne voulait pensait ni à Seth, ni à Bill Beresford... Elle voulait juste se rassurer, s'enfermer dans un cocon apaisant. Elle avait besoin que Aaron la soulage, qu'il la prenne dans ses bras, qu'il lui promette que tout se passerait bien, qu'elle n'avait rien à se reprocher... Oui, ce serait faux, mais ce n'était pas grave, elle avait juste envie, quelques secondes, de mettre toute perspective de danger de côté et de se croire à l'abri, juste à l'abri... ceci dit, elle ne pouvait pas vraiment reprocher à Aaron son comportement, en aucun cas...

Elle aurait peut-être eu l'exacte même réaction de son côté, sans comprendre ce dont l'autre avait besoin, dans l'instant, uniquement motivée par une angoisse toute légitime. Car oui, elle le sentait quand même, il était évident que Aaron avait peur, il était certain qu'il appréhendait qu'il lui arrive quoi que ce soit, de pire. Et même si elle avait égoïstement envie et besoin d'être la seule à être rassurée, elle comprenait, bien sûr, que le jeune homme en attende tout autant de sa part à elle. C'était... dans l'ordre des choses.

-C'est allé très vite, répondit-elle d'une voix hésitante. Elle n'avait pas envie d'entrer dans les détails et d'inquiéter plus encore Aaron. Mais en même temps, s'il y avait bien quelqu'un avec qui elle pouvait partager ce qui lui était arrivé, c'était lui. Il est arrivé dans mon dos, j'étais en train de rentrer chez moi. Il m'a frappée à la gorge et je suis tombée par terre. J'ai même pas eu le temps d'attraper ma baguette... chaque fois que j'essayais de me relever, il me frappait un peu plus fort au visage, avec ses pieds, ses poings...

Elle frissonna. Elle s'en voulait terriblement d'avoir été si faible. Elle s'était retrouvée à la merci d'un moldu, de la pire ordure que l'on puisse compter parmi les moldus, même, et elle n'avait rien fait, elle n'avait rien pu faire... Elle savait pertinemment ce qui se serait passé si Bill Beresford n'avait pas jugé utile de la garder en vie afin qu'elle transmette son petit message à Seth : il l'aurait tuée. En elle, elle ressentait le mélange d'impuissance et de rage qui l'avait saisie lors de l'attaque. Le pire n'était pas le mal qu'il lui avait fait, le pire avait été son incapacité à riposter. Elle n'ajouta rien de plus, il n'y avait rien à dire, il l'avait passée à tabac et il était reparti. Il ne l'avait pas violée, si c'était une des choses que Aaron appréhendait. Mais l'humiliation restait profonde.

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hèdre n'avait plus envie de repenser à son agression. Bien sûr, il était tout naturel qu'elle en parle à son petit ami, puisqu'elle ne voulait rien lui cacher mais quoi qu'il en soit, il n'était pas question pour elle de s'épancher sur la question. Elle ne voulait pas inquiéter Aaron plus que n'écessaire. Oui, elle s'était fait avoir, mais à présent, elle maîtrisait la situation, elle ne se ferait plus avoir et, surtout, elle se vengerait. Oui, il le paierait, elle en ferait son affaire, parcontre, elle n'avait pas l'intention de mêler son petit ami à tout cela. Elle comprenait, bien sûr, qu'il veule l'aider, parce que de son côté, elle n'aurait pas assisté à un tel carnage sans vouloir y mettre son grain de sel... mais elle ne l'impliquerait pas là-dedans.

Oui, elle se vangerait, mais si elle le faisait avec quelqu'un, ce serait avec Seth... sauf qu'elle ne se permettrait pas de le dire tel quel, elle imaginait bien trop ce que serait la réaction de son petit ami. En temps normal, elle se sentirait la force de contre-argumenter et de soutenir son opinion, mais là, elle n'avait pas l'énergie de se disputer avec l'homme qu'elle aimait. Elle avait juste besoin de sa présence de sa tendresse et de sa douceur... Ils pourraient régler les problèmes techniques plus tard, mais pour l'heure, elle estimait que ce ne devait pas être son affaire, tout simplement. Elle ne minimisait pas les choses, loin de là... mais elle n'avait pas l'intention de les laisser bouffer sa vie; Surtout pas. Elle allait se battre et obtenir gain de cause. Mais ici et maintenant, Bill Beresford était bien la dernière personne à laquelle elle avait envie de penser.

-Je n'ai pas l'intention de le laisser s'en sortir, confirma-t-elle simplement en plantant son regard de celui de son petit ami et en caressant doucement sa joue.

Elle ne rejetait pas directement l'idée qu'il l'aide, mais elle ne la confirmait pas non plus. Elle comptait le tenir à l'écart de tout cela jusqu'à ce que l'affaire soit réglé, tout simplement.

-Mais pour l'instant, je n'ai plus envie d'y penser. Je n'ai plus envie de penser à lui. Elle déposa ses lèvres sur celles du jeune homme. J'ai juste besoin de toi, tu comprends ?

Elle ne demandait qu'à trouver un semblant de réconfort, même un total réconfort dans les bras de Aaron. Elle l'aimait à la folie, c'était ce qui comptait plus que tout pour elle, ici et maintenant, et même si elle comprenait qu'il ne serait pas simple de taire son inquiétude, elle espérait tout de même qu'il laisserait couler et n'insisterait pas. Elle avait clairement assez donné, et elle subissait encore les séquelles de son agression, elle ne voulait pas en plus en faire le coeur de sa discussion.
   



   

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hèdre se sentit soulagée d'entendre son petit ami ne pas insister. Elle comprenait, évidemment, qu'il soit inquiet, elle comprenait, bien sûr, qu'il veuille la protéger et la défendre à tout prix, mais elle ne se sentait tout simplement pas la force d'affronter ce problème maintenant. A l'heure actuelle, elle ne caressait qu'un seule et unique désir, et c'était de se perdre dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Elle ne voulait compter que sur lui et pour lui. Elle se sentit plus rassurée, plus soulagée maintenant qu'elle le sentait tout contre elle.

Elle pouvait sentir son coeur battre contre son oreille, et ça la rassurait terriblement. Elle aimerait lui faire comprendre quel pouvoir il avait sur elle. Il était là, il était présent pour elle, il l'aimait, et tout à coup, elle se sentait bien, elle se sentait mieux. Elle était vraiment amoureuse de lui, comme elle n'avait jamais aimé personne en ce bas monde. Phèdre se sentait mieux. Au coeur de leur étreinte, elle parvenait à oublier ses craintes et ses angoisses. Elle était vraiment bien avec lui, et elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans lui dans les circonstances actuelles, vraiment pas. En fait, elle serait totalement perdue, elle en avait bien conscience. Elle ne l'exprimait pas toujours très bien, mais ce n'était pas le cas du tout. Elle se laissa porter, tout contre lui, et elle ne pensait tout simplement plus à rien. Il réussissait à tout effacer, à tout éluder. Puis Aaron la tira de ses pensées, prononçant des mots auxquels elle ne s'attendait pas du tout. Elle leva les yeux afin de plonger son regard dans celui de son petit ami. Il venait vraiment de lui proposer de s'installer chez lui ?

-M'installer... pour de bon ? demanda-t-elle, interdite.

Son coeur battait plus vite. La vérité, c'est qu'elle en mourrait d'envie. Elle voulait vivre avec Aaron, mais rester sous le même toit même une nuit était déjà dangereux pour la couverture de Aaron, alors plus longtemps... Elle se fichait bien de son réconfort et de sa sécurité, elle ne pensait qu'à ce que ces mots impliquaient très exactement. Peut-être qu'elle se contentait d'entendre ce qu'elle avait envie d'entendre, parce qu'elle ne pouvait pas taire complètement ses désirs et ses envies... mais ce n'était pas si simple. Elle était en présence de l'homme qu'elle aimait, de celui qui réussissait à la tirer de la détresse quand elle se sentait mal, il était celui qui comptait le plus au monde pour elle. Elle avait envie de dire oui, que ce soit pour cette nuit ou pour de bon. Mais il fallait rester rationnelle.

-C'est trop dangereux, argumenta-t-elle dans un soupir, parce qu'elle ne pouvait pas éluder la question sous le prétexte des circonstances, exactement.

   

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hèdre n'en revenait pas. C'était trop beau. Trop dangereux, c'est sûr, mais trop beau tout de même. Au point qu'elle craignait de mal comprendre. Elle aimait Aaron de tout son coeur, de toute son âme. Quand ils n'étaient pas ensemble, elle n'attendait que le moment de le retrouver enfin. Elle n'avait jamais ressenti cela auparavant, pour personne. C'était fort, c'était puissant... C'était incomparable à quoi que ce soit d'autre. Elle n'avait pas envie de le trahir, et en même temps, elle n'avait certainement pas envie de refuser.

Peut-être qu'avec un autre, la perspective de vivre sous le même toit l'aurait terrifié, avec Aaron, ce n'était pas le cas. Elle ne craignait pas ce qui pourrait leur arriver, elle ne craignait pas ce qui pourrait advenir de leur couple, elle savait qu'ils étaient fort, elle savait qu'ils étaient imperturbable, et elle n'avait plus envie d'attendre que les circonstances leur soient propices. C'était ici et maintenant qu'ils avaient besoin l'un de l'autre. De tout son coeur, de toute son âme... Puisqu'il lui confirmait que c'était ce qu'il voulait, alors elle le voulait aussi. Elle était incapable de dire non. ce qu'elle désirait plus que tout, c'était qu'ils soient ensemble. Et la seule idée de s'endormir toutes les nuits dans ses bras, de se lever tous les matins à ses côtés, c'était un vrai bonheur pour elle, à rien d'autre comparable.

Avant de dire quoi que ce soit de plus, elle sauta à son cou et s'empara de ses lèvres avec plaisir. Elle ne laisserait plus qui que ce soit leur mettre des barrières, c'étaient eux qui décidaient des frontières qu'ils choisissaient de franchir ou non. Personne ne les empêcheraient de s'aimer ainsi qu'ils le voulaient, de la manière qu'ils le désireraient, parce qu'elle l'adorait à ce point, évidemment.

-D'accord, on les emmerde tous, vivons ensemble, dit-elle alors avec un immense sourire aux lèvres une fois leurs bouches séparées l'une de l'autre. Mais pas ici. Trouvons un endroit à nous, d'accord ? Un endroit où personne n'envisagera de nous trouver. Et en attendant... je resterai ici... en étant très, très, très prudente.

Que ce soit l'un ou l'autre, ils avaient l'art de se faire du mal et de se mettre en danger, alors il semblait important, vraiment important, de concilier à la fois leurs rêves, leurs envies, et un semblait de précautions. Dans tous les cas, elle ne retenait qu'une seule et unique chose : ils allaient vivre ensemble. Elle n'aurait plus à s'inquiéter pour lui et lui pour elle, car ils passeraient tout le temps qu'ils voudraient l'un avec l'autre. Ce ne serait plus une affaire d'occasion, de rendez-vous à la dérobée. Et ça lui plaisait.

   

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uand Phèdre avait un projet en tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Dès lors que la chose était fixée, dès l'instant où la décision était prise, il n'était certainement pas question de revenir en arrière, ça non. La jeune femme était aussitôt déterminée à faire tout ce qui était en son pouvoir afin d'obtenir ce qu'elle avait souhaité le plus rapidement possible, et ce n'était pas quelque chose de négociable. Elle ne pouvait pas vivre chez lui ni lui chez elle. Ce n'était pas un constat qu'elle faisait de gaieté de coeur, mais elle ne pouvait tolérer l'idée que le jeune homme prenne des risques plus grands encore que ceux auxquels il avait d'ores et déjà été exposé. Mais ce n'était pas parce que cette affirmation empêchait toute installation immédiate qu'elle comptait faire traîner les choses.

Non, c'était même tout l'inverse. Dans les circonstances actuelles, passer ne serait-ce qu'une heure loin de l'homme qu'elle aimait lui paraissait être la pire décision que l'on puisse concevoir. Alors, évidemment, il ne pouvait rien en être. Alors, évidemment, il fallait, de toutes les façons possibles, qu'ils s'arrangent autrement. Elle n'avait vraiment aucune envie de se soustraire tout de suite à la présence de Aaron. Il ne pouvait pas en être question pour le moment. Elle avait beaucoup trop besoin de lui, ici et maintenant. Mais dès que ce serait le cas, elle partirait en quête d'un endroit où tous deux pourraient vivre en toute tranquillité. Elle avait bien trouvé une planque à Seth, et en un temps record, alors elle était convaincue qu'en faisant appel aux même contacts, en tirant de nouveau sur les mêmes cordes, elle réussirait aussi à leur trouver un chez eux qu'ils seraient même capables de trouver agréable et confortable. Et à propos de Seth, d'ailleurs.

-Je sais exactement à qui demander de devenir notre gardien du secret, décréta Phèdre d'un ton assuré.

Et ce n'étaient pas des paroles en l'air, c'était la pure et stricte vérité. Phèdre était le gardien du secret de Seth, c'était d'elle que dépendait actuellement sa sécurité, et elle ne comptait pas faillir à la tâche. Il serait tout à fait normal et logique que, en retour, Seth devienne leur gardien des secrets à eux, non ? Elle savait qu'il ne les trahirait pas. Aaron ne serait peut-être pas emballé à l'idée que son ex tienne ce rôle pour eux, c'est sûr... Encore moins après l'agression de Bill. Mais en même temps, il était clairement celui en qui Phèdre avait le plus confiance pour accomplir cette mission.

-Je te promets que dans une semaine, on aura un chez-nous à l'abri des regards et de l'attention de qui que ce soit. Et on n'aura plus rien à craindre de personne, d'accord ? Je m'occupe de tout.

Tout pour qu'il n'ait plus rien à craindre, et elle non plus, tout pour le protéger. Parce que s'il leur arrivait encore malheur, elle en souffrirait bien trop terriblement.

   

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aron accepta sa proposition, sans broncher, sans la questionner, sans remettre en question son choix et ses affirmations (alors qu'il y aurait peut-être de quoi). Il décidait de lui faire confiance, tout simplement, et pour Phèdre, c'était la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait lui donner. Elle se sentait soulagée de sa réaction, pas parce qu'elle s'évitait une conversation déplaisante au cours de laquelle elle aurait dû lâcher le nom de Seth en tant que gardien du secret, mais parce qu'elle n'avait pas envie de s'encombrer de détails techniques ici et maintenant. Aaron la connaissait, il savait que quand elle faisait une promesse, elle la tenait, peu importe les moyens qu'elle devait employer pour la tenir. Il déposait son coeur entre ses mains et la priait d'en prendre soin. Et il n'avait vraiment aucun souci à se faire à ce sujet, c'était bel et bien là l'intention de Phèdre. Elle y mettait un point d'honneur. Et c'était la moindre des choses, après tout. Aaron prenait si bien soin de son coeur à elle, elle voyait mal pourquoi elle procéderait autrement, par conséquent.

Elle afficha un tendre sourire quand Aaron, après l'avoir embrassée le plus amoureusement du monde, lui assura qu'il avait hâte, vraiment hâte. Il n'était pas le seul... Elle aussi, elle était impatiente. Et elle s'en voulait, en vérité, d'avoir mis tant de temps à en arriver là. Pas tant de temps que ça au regard de la durée de leur relation, certes, mais au regard des événements qui bouleversaient leurs existences, ça c'est certain.

L'idée était folle, les conséquences pouvaient être graves, oui, mais il en était de même de leurs vies. Ils faisaient sciemment un choix qui les rendait tous les deux heureux, et c'était absolument tout ce qu'elle retenait. D'autant qu'elle estimait qu'ils avaient largement mérité de s'accorder cette chance fragile, très fragile, de vivre leur idylle comme ils l'entendaient, sans laisser une histoire, leur histoire, être parasitée par tous les événements extérieurs qui la complexifiaient immanquablement. Et quoi qu'il en soit, les idées folles, Phèdre avait toujours profondément aimé ce qui était fou, ce qui sortait des clous... Et elle le prouvait encore en cet instant.

-Dans une semaine, pas plus, c'est promis, répondit-elle avec un tendre sourire, en caressant le visage de son petit ami avec tendresse. Moins si je me débrouille bien. Et tu sais que je suis débrouillarde, ajouta-t-elle avec un fin sourire. Je te le promets. Et tu sais que je suis incapable de ne pas tenir mes promesses.

Surtout quand c'était à lui qu'elle les faisait. Parce qu'elle l'aimait définitivement beaucoup trop pour cela, à un point à peine concevable, au point qu'elle se reconnaissait à peine quand elle était avec lui. Chose qu'elle adorait.
   

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