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ernière semaine au ministère pour Orpheus. Il devait bien admettre ressentir une certaine nostalgie à l'idée de quitter ces locaux. Mais rien ne garantissait qu'il ne finirait pas par y retourner. Orpheus ne se reposait jamais sur ses acquis. Les circonstances et opportunités présentes l'avaient poussé à postuler à Poudlard afin de remplacer le problème ambulant qu'était Carlotta Pinkstone au pied levé, mais il ne pensait pas faire de professeur d'étude des moldus une carrière à long terme pour autant. Chaque chose en son temps, il verrait bien. Ce dont il était infiniment convaincu, quoi qu'il en soit, c'est que les différents horizons qui s'ouvriraient à lui seraient forcément des plus glorieux... et si le destin devait en décider autrement, il lui donnerait le coup de pouce nécessaire pour que ce soit le cas. Dans la vie, on n'a rien sans rien, après tout, et c'était une chose qu'Orpheus avait très rapidement compris au cours de sa vie, qu'elle soit sentimentale, familiale ou professionnelle, même si cela exigeait par moments quelques sacrifices qu'il se serait bien épargnés, c'est une certitude, et qui pour certains le rongeaient encore.

Alors qu'il venait tout juste de quitter son bureau et s'apprêter à rentrer chez lui, il assista à un spectacle qu'il n'aurait su qualifier que de risible et de pathétique tout à la fois. Septimus Weasley venait de s'étaler de tout son long par terre, les affaires qu'il tenait jusqu'alors se déversant au sol au gré de la gravité. C'était absurde, clownesque, c'était à l'image de cet homme pour qui, vous l'aurez bien compris, Orpheus n'avait pas l'ombre du commencement du moindre début d'estime. Et il lui prouvait encore une fois que même dans ce qu'il y avait de plus quotidien, cet homme était un incapable fini. Comment sa cousine Cedrella avait-elle pu tout quitter pour vivre avec lui ? C'était un véritable mystère à ses yeux. Heureusement qu'elle avait tout de même fini par revenir à la raison.

-Ce n'est rien, répondit Orpheus tandis que Septimus s'excusait dans le vide tout en ramassant piteusement ses affaires. Bien sûr, Orpheus aurait pu lui venir en aide, mais est-ce qu'il avait l'intention de lever ne serait-ce que le petit doigt ? Non, bien évidemment que non. Septimus Weasley n'avait ni son estime ni sa compassion, et il y avait bien peu de chances pour que cela change un jour. Tu n'es plus à une humiliation près, après tout, pas vrai Weasley ?

Non, parce que le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il avait vraiment touché le fond. Entre son poste au ministère qui lui avait été sucré pour mauvaise conduite, le mariage qu'il avait tenté de gâcher en grandes pompes et Cedrella qui l'avait largué comme une vieille chaussettes, ça avait peu de chances d'être la grande joie dans sa vie dernièrement.

-Qu'est-ce que tu fais encore ici ? J'avais cru comprendre que tu t'étais fait virer.

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rpheus considéra Septimus avec dédain quand ce dernier lui répondit qu'il avait des affaires à récupérer... Sans doute pas grand-chose. C'était bien connu, les Weasley ne roulaient définitivement pas sur l'or, et à par une vieille plume usée et trois rouleaux de parchemin moisis, le futur professeur d'étude des Moldus voyait difficilement ce que son interlocuteur pouvait avoir d'autre à ramener chez lui. A moins qu'il ne se soit amusé à dérober du matériel de bureau histoire d'égayer le pauvre mobilier qui devait difficilement habiller son pauvre intérieur ? C'était une question sur laquelle il était sans doute préférable de ne pas se pencher. Ce n'était d'ailleurs pas nécessaire, se concentrer seulement sur la destinée absurde de Septimus Weasley était quelque chose de largement suffisant. Le rouquin était un raté fini qui accomplissait définitivement son destin de raté fini, et Orpheus ne risquait certainement pas de compatir à son sort. Au contraire, il s'en amusait et s'en réjouissait.

-J'en sais sans doute cent fois plus que toi en matière de Moldus, Weasley, répondit Orpheus avec un fin sourire et sans ciller.

Et pour cause, il estimait que c'était effectivement le cas. Il les avait étudiés dans le plus grand détail. Il devait reconnaître que chaque nouveau détail appris n'avait qu'amplifié son aversion et sa conviction que les sorciers étaient largement supérieurs à cette sous-race tout juste bonne à servir de bête de somme, mais en attendant, il était quoi qu'il en soit parfaitement renseigné, et il ne pensait pas que ses prétendues lacunes en la matière pouvaient se retourner contre lui, il considérait ne pas en avoir. Tout simplement. Les sangs purs pouvaient donc ne pas comprendre qu'il enseigne une matière méprisée par les siens, et les autres qu'il instruise sur ce qu'il méprisait, mais c'était ne pas comprendre le sens de sa démarche. Ceci dit, dans le cas de Septimus, il ne lui demandait pas de comprendre sa démarche. En fait, il ne lui demandait pas de comprendre quoi que ce soit. Son cerveau risquerait la surchauffe et l'implosion, ce serait dommage, tout de même.

-C'est ce qui arrive quand on ne laisse pas l'admiration brouiller son jugement. Il marqua une pause. Mais je ne devrais pas en demander tant à ton esprit limité. Réjouissons-nous seulement que tout soit dorénavant à sa juste place. Tu n'avais ta place ni entre ses murs, ni auprès de Cedrella. Il était grand temps que tu prennes congé de nos vies à tous.

Et à présent, Orpheus espérait bien que l'on n'entendrait plus parler de cet homme et qu'il mènerait il ne savait quelle vie pathétique loin de ce qui se jouait au ministère ou au sein de sa famille. Il n'avait sa place ni dans l'un, ni dans l'autre. Et à présent, tout revenait dans l'ordre.

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rpheus ne prit même pas la peine de répondre quand Septimus observa qu'il ne devait même pas se soucier vraiment de Cedrella. Ce n'était pas faux, elle ne représentait pas grand-chose à ses yeux, il pouvait bien l'admettre : elle était une cousine comme il en avait beaucoup d'autres, et au vu de ses choix, il pourrait difficilement l'apprécier ou la respecter, mais il se souciait de son sort au sens où ce dernier pouvait impacter la réputation de sa famille, et ça, c'était une chose qui ne cesserait jamais de lui tenir à coeur quoi qu'il advienne. Donc non, pas de commentaire au sujet de Cedrella. Dans tous les cas, il considérait qu'il n'y avait pas grand-chose à dire à son sujet, si ce n'est que la jeune femme se serait certainement mieux portée si sa route n'avait jamais croisé celle de son interlocuteur. Lui-même, dans tous les cas, laissait ses cousines gérer cette situation. Il avait suffisamment à faire avec sa propre situation pour ne pas se pencher sur le cas de Cedrella. Tant qu'elle se tenait à carreaux dorénavant, alors tout allait bien.

Il se permit une esquisse de sourire indifférente quand son interlocuteur ajouta qu'il n'en revenait pas que Dumbledore le laisse enseigner à Poudlard. Ce n'était pas la première fois que l'on n'était surpris de le savoir devenir enseignant, et les observations du genre ne lui venaient pas que des sangs purs de son entourage. Mais Orpheus savait très précisément ce qu'il faisait. Il n'avait aucun problème à faire valoir le bien fondé de ses nouvelles fonctions.

-Nommer un homme tel que Dumbledore à la tête de Poudlard n'était pas le choix le plus judicieux qui ait jamais été fait pour cette école, ça je te l'accorde, répondit Orpheus, qui prenait évidemment soin de répondre de travers pour souligner le peu d'estime qu'il avait pour sa part à l'égard de Dumbledore, qu'il était loin de mettre sur un piédestal de son côté (mais il ne s'étonnait pas que ce soit le cas de son interlocuteur, par contre, c'était typique des amoureux des Moldus dans son genre, ça). Je considère néanmoins que pour cette fois, il aura pris la meilleure décision possible, même s'il ne s'en rend peut-être pas compte, ça je le conçois. Même si je compte dispenser à mes élèves une éducation d'excellence, il est vrai que je n'aurais pas beaucoup de mérite à faire un meilleur travail que Pinkstone, cela dit.

Bien sûr, il ne pouvait qu'évoquer le nom de Carlotta Pinkstone en la présence de Septimus, surtout que c'était en partie "grâce" à elle qu'il se retrouvait à présent sans emploi, parce qu'il s'était rendu complice de ses actes de terrorisme. Il n'avait que ce qu'il méritait pour la peine.

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ue l'on naisse au sein d'une famille de sangs purs qui aurait pu être tout à fait respectable et que l'on gâche les opportunités que la vie vous a naturellement offertes en se compromettant avec ces sous-humains que sont les sorciers était une chose qui échappait vraiment à la compréhension d'Orpheus. Tous ceux qui étaient communément qualifiés de traîtres à leur sang caressaient une mentalité qui était si éloignée de la sienne qu'il se révélait tout bonnement incapable de la comprendre. De ce fait, il était évident que tous les deux seraient bien incapables de s'entendre, et ce peu importe les efforts qu'ils daigneraient fournir pour cela : c'était tout bonnement impossible. Et au-delà de ça, ni l'un ni l'autre n'avaient véritablement l'intention de faire le moindre effort, en réalité.

Car oui, comment ne pas moquer ouvertement le discours de Septimus quand ce dernier affirmait qu'il n'y avait pas meilleur professeur d'étude des Moldus que Carlotta Pinkstone ? Son discours était si évidemment biaisé que c'en était absolument absurde. Il ne pouvait pas le dire et le penser réellement, ça n'avait aucun sens. Déjà, il n'avait pas assisté à ces cours, ensuite, affirmer que confier l'enseignement de quelque matière que ce soit à une terroriste notoire soit une bonne idée témoignait d'une absence de jugement infiniment déplorable.

-Ce cours a toujours été ridicule pour commencer car il a manqué d'office ce qui aurait toujours dû être son propos, répondit Orpheus du haut de toute sa superbe.

Pourquoi prenait-il la peine de se justifier auprès de son interlocuteur ? Lui-même n'en avait que peu d'idée, en réalité. Il avait compris quel intérêt pouvait finalement avoir ce cours, mais en réalité, il ne l'estimait pas indispensable, car si les cours étaient faits différemment, si la vie était faite différemment, son message aurait bien plus de facilité à passer dans tous les cas. Orpheus estimait que le rapport des sorciers aux moldus devrait être étudié en cours d'histoire de la magie pour commencer, mais ça c'était une autre affaire. Lui, il considérait que son rôle revenait à limiter la casse autant que faire se pouvait, et il avait le sentiment qu'il ne le faisait pas si mal que cela en fin de compte.

-Apparemment, c'est un effort nécessaire néanmoins, si simple puisse-t-il être en apparence puisque le message n'a pas l'air de passer auprès d'esprits pourtant aussi simplets que le tien. Il marqua une pause. Quand tu tentes de faire passer une réalité absolue pour une aberration, c'est vraiment que tu as atteint un niveau de stupidité irrécupérable.

Parce que Orpheus considérait bel et bien que les sorciers étaient supérieurs aux Moldus, et il ne voyait pas du tout pourquoi c'était une chose qui devrait être tue. Après tout, c'était ni plus ni moins que la vérité, voilà tout.

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