Carambolage et sentiments ne font pas bon ménage | Andreï & Brooke

Carambolage et sentiments ne font pas bon ménage

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Eh bien, encore une nouvelle année qui s’achevait à Poudlard. Brooke ne l’aurait pas vu passer celle-à, et bien sur, elle était nostalgique déjà des couloirs de l’école, mais au moins, elle savait qu’elle la retrouverait à la rentrée, et ce pour la dernière fois. Elle avait du mal à se dire qu’elle allait quitter Poudlard, qu’elle n’y retournerait plus après une dernière année. Mais heureusement, ce n’était pas encore le cas, elle pourrait encore retrouver ses amis, et passer de mémorables moments avec eux. Ce qui ne serait pas de trop. Brooke était donc retournée chez elle, et ce n’était pas spécialement la grande joie. Ses parents étaient toujours un peu mal à l’aise quand elle était là, parce qu’ils avaient toujours du mal à accepter le fait qu’elle soit une sorcière, mais elle ne s’en souciait pas spécialement dans tous les cas.

De toute façon, elle ne restait pas souvent chez elle, elle préférait sortir. Pas forcément pour faire quelque chose de précis, mais au moins pour prendre l’air. Pour l’heure, elle avait décidé de se rendre à Pré-au-Lard, le point positif et qu’elle avait maintenant dix-sept ans et donc, elle était majeure et elle pouvait faire ce qu’elle désirait, même utiliser la magie. C’était vraiment une bonne chose, et comme une sorte de libération. Elle comprenait que la loi interdise aux plus jeunes de pratiquer la magie en dehors de l’école, mais c’était vraiment agaçant, il fallait bien le reconnaître. Mais à présent, elle n’avait plus à se soucier de ça.

Elle déambulait dans les rues, pas mal fréquentées, mais en même temps, c’était les vacances scolaires, normal que les gens soient de sortie. Surtout par ce temps. Mais ça ne la dérangeait pas vraiment la foule de toute manière. Tant qu’ils restaient civilisés et courtois, ça allait, mais malheureusement, ce n’était pas le cas en ce moment. Comme maintenant par exemple. Elle rencontra un peu violemment quelqu’un, et sans savoir de qui était la faute, elle préféra la rejeter tout de suite.

« Non mais tu peux pas faire attention ? Tu… Ah Andreï c’est toi désolée… je t’avais pas vu, je ne t’ai pas fais mal ? »

Ça l’énervait de changer d comportement comme ça, juste parce que c’était Andreï mais… elle ne faisait pas exprès, pas du tout.

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A

ndreï ne savait même pas si ce qu'il faisait servait à quoi que ce soit. Au fond, il se doutait bien que non, qu'il gaspillait du temps et de l'argent pour rien... Mais ne pas insister serait comme abandonner... non, pire encore que cela, l'abandonner, et à cette seule pensée, son coeur se serrait et la certitude s'imposait : il poursuivrait sur l'exacte même lignée, il insisterait, parce que faute de pouvoir faire quoi que ce soit d'autre, il avait au moins le sentiment de faire quelque chose. Alors il était allé à la poste et avait envoyé un nouveau courrier pour Azkaban, à l'attention de June. Rien de suspect ou d'alarmant dans ce colis, des bricoles sans importance, mais supposées lui rappeler qu'il ne l'oubliait pas, qu'il pensait à elle, et qu'il trouverait un moyen de la sortir de là... Le tout demeurait toujours sans réponse. Impossible de savoir si elle avait ne serait-ce que connaissance de l'existence de ces colis, faute de les recevoir, mais il ne devinait que trop ce qui devait se passer.

On lui refusait catégoriquement la moindre visite à June. Normal, en même temps... Elle avait tué sa mère, et tout le monde s'accordait à dire que son insistance à vouloir rentrer en contact avec la jeune femme était malsaine, faute de la considérer suspecte... cela viendrait peut-être un jour. Il s'en fichait un peu... C'est vrai que dernièrement, il se foutait un peu de tout, pour tout dire. Même de son implication dans la Résistance, il n'était pas certain. Il avait cru en Pomona, et résultat des courses, il se rendait compte qu'elle lui avait menti sur presque toute la ligne, et à côté de ça, il n'y avait rien... rien à part l'influence de plus en plus néfaste de la joyeuse bande à Voldemort qui jouait sur son humeur et son moral. Si June recevait ses colis, c'était miraculeux, si il ne recevait rien en retour, c'était sans doute qu'on ne l'autorisait pas plus à lui écrire qu'à le voir... Ou bien elle le haïssait juste, c'était très possible aussi. Après tout, il était libre et pas elle. Elle aurait raison de le détester.

Au sortir de la poste, les mains enfoncées dans les poches de sa robe de sorcier, Andreï broyait clairement du noir. Et il ne fut clairement pas attentif à ce qu'il avait devant les yeux, si bien qu'il finit par bousculer quelqu'un.

-Non, t'en fais pas, répondit Andreï d'un ton un peu morne, sans reprocher à Brooke, puisqu'il s'agissait d'elle, d'avoir voulu lui sauter à la gorge dans un premier temps. Elle était peut-être à cran, et il s'avérait que lui aussi. Tu vas bien ? demanda-t-il sans être réellement convaincu de vouloir faire la conversation dans tous les cas.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Brooke était loin d’être certaine d’être contente d’être tombée sur Andreï. Pas qu’elle le détestait, c’était même tout le contraire. Mais justement, elle trouvait qu’elle agissait un peu (beaucoup) trop bizarrement quand il était dans les parages. Et autant dire, qu’elle détestait ça. Tout simplement. Mais elle n’y pouvait rien, même si c’était complètement stupide, elle n’arrivait pas à changer ça. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle était absolument sûre que le jeune homme en question n’en avait rien à faire d’elle. Et qu’en plus il avait une copine. Elle n’était pas au courant de tous ses soucis personnels, évidemment, mais dans tous les cas, ce n’était pas comme si elle espérait le séduire ou quoique ce soit du genre, parce qu’elle savait que c’était déjà mort. Mais ses stupides sentiments n’étaient pas d’accord avec elle, et continuaient de lui faire faire et ressentir des choses qu’elle n’appréciait pas du tout. Surtout qu’en plus de ça, il devait la prendre pour une cinglée, étant donné qu’elle avait manqué de lui aboyer dessus pour au final se rétracter complètement et devenir beaucoup agréable. Même elle se trouvait cinglée.

Quoiqu’il en soit, et maintenant qu’elle l’avait devant lui, il fallait bien qu’elle dise quelque chose. Ou alors elle aurait très bien pu passer son chemin et lui foutre la paix. Mais… quelque chose en elle n’avait pas envie de le voir partir trop vite. Mais bon, s’il n’avait pas envie de parler avec elle et de s’en aller, elle n’allait pas le séquestrer non plus. Elle n’était pas folle à ce point-là… Enfin, elle l’espérait au moins. Mais bon, elle se doutait quand même que même si Andreï n’avait pas très envie de parler, il était trop gentil pour le lui dire clairement. Que de qualités ce garçon… euh, enfin non. Non, non. Ce n’est pas du tout ce qu’elle voulait penser, ou alors, peut-être un peu.

-Non, t'en fais pas

Bon, il ne semblait pas lui en vouloir, ou alors il s’en fichait totalement. C’était quelque chose dont il avait tout à fait le droit, le principal, c’est qu’il ne semblait pas voir cette pseudo agression comme une agression. Et aussi qu’elle ne lui avait pas fait mal. Ce qui était une bonne chose en soit.

Tu vas bien ?

Elle était un peu surprise qu’il pose cette question de lui-même. Sachant qu’ils n’étaient pas vraiment amis, qu’il n’était plus à Poudlard, bref, beaucoup de choses qui faisaient qu’il n’était absolument pas obligé de lui parler. Mais elle n’allait pas s’en plaindre dans tous les cas, bien au contraire. Même si c’était de la pure politesse de sa part, ou juste un automatisme, c’était toujours ça de pris.

« Oui je vais très bien merci. Toi ça n’a pas trop l’air d’être ça par contre… »

Elle regretta ces mots à peine les avoir prononcés. Elle et sa franchise… C’était à se mettre des claques, non mais de quoi elle se mêlait. Même si elle devait bien admettre qu’il avait la tête du gars le plus dépressif de la terre. Il fallait peut-être qu’elle tente de se rattraper, ou alors qu’elle arrête de parler parce qu’elle pouvait tout bonnement s’enfoncer encore plus.

« Enfin euh… désolée. C’est pas ce que je voulais dire… Désolée. »

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A

ndreï n'aurait pas parié sur le fait que son interlocutrice allait si bien que ça étant donné la manière dont elle lui avait sauté à la gorge dans un premier temps... Mais soit, tant mieux si elle allait bien. Dans le fond, cela ne lui faisait ni chaud ni froid, c'était sans doute égoïste, mais il avait fini par devenir totalement imperméable aussi bien qu'au bonheur qu'au malheur des autres. Il n'y accordait plus le moindre intérêt, et les personnes qui conservaient encore sa considération étaient plutôt rares, et il se demandait parfois si elles le méritaient seulement.

Peut-être que ce n'était pas franchement juste, mais il le pensait effectivement. Il avait été déçu, et plus d'une fois, surtout récemment, alors il avait le sentiment de devoir se méfier de tout le monde, et il ne voulait pas prendre le risque, en tout cas, d'accorder de l'importance ou de la valeur au sort de qui que ce soit. L'indifférence était peut-être la clé, mais ce n'était pas si simple, en vérité, de devenir indifférent, imperméable au bonheur comme à la détresse d'autrui. Oui, Andreï filait définitivement un mauvais coton.

Ce qui se voyait semble-t-il sur sa tronche puisque, sans songer à prendre de gants, son interlocutrice ne manqua pas de lui faire comprendre qu'il tirait une tête d'enterrement (qui avait tendance à devenir plus ou moins sa tête habituelle, à la vérité)... Il ne le lui reprocha pas. A vrai dire, il appréciait qu'elle soit au moins sincère, beaucoup de gens ne se donnaient pas cette peine. Même si elle s'excusa ensuite de sa maladresse, Andreï estimait qu'elle n'avait pas besoin de le faire. La jeune femme se contentait de constater ce qui était, et dans les faits, c'était sûrement vrai qu'il devait avoir une tête à faire peur, lui qui ne dormait presque plus, et était d'encore moins bonne humeur qu'en temps normal après sa petite excursion à la poste, ce qui clairement n'était pas peu dire, loin de là.

-T'excuse pas, lui répondit-il avec sincérité. C'est vrai que je dois avoir une tête à faire peur, soupira-t-il, même s'il n'avait pas pris la peine de se regarder dans le miroir depuis bien longtemps, et ce n'était pas sans raison. C'est pas la grande forme, mais bon...

Mais bon, elle avait sans doute mieux à faire que de l'entendre se plaindre. De toute façon, ce n'était pas un secret que sa mère était morte et que sa copine était en prison pour l'avoir tuée. Donc à partir de là, hein...

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Andreï n’avait vraiment pas l’air d’aller bien. Il y avait plus ou moins de quoi, c’est sûr. Entre sa mère et sa copine, il n’y avait pas de quoi faire la fête, personne ne pouvait lui reprocher de ne pas sauter au plafond. D’ailleurs, s’il le faisait, ce serait des plus inquiétants. Mais parfois, pas si souvent que ça tout de même, Brooke s’en voulait un peu d’être aussi but-en-blanc. Lui balancer comme ça qu’il avait une tête de six pieds de long ce n’était pas très délicat. Mais ce n’était pas comme si elle l’était de prime abord, délicate. Ce serait même tout l’inverse, et de ce fait, on comprenait pourquoi elle s’entendait si bien avec Brittany.

En tout cas, elle s’excusa de sa maladresse, qui n’en était pas vraiment une, c’était juste sa trop grande franchise qui prenait parfois le pas sur son cerveau. Mais elle devrait peut-être se méfier qu’elle n’aille pas raconter d’autres choses un peu trop personnelles, mais il y avait peu de chances, étant donné qu’il s’agissait de choses qu’elle s’avouait à peine elle-même, donc, nulle crainte à avoir là-dessus, elle ne les plongerait pas dans un malaise insoutenable.

Quoiqu’il en soit, elle ne saurait pas vraiment dire si elle embêtait Andreï pour le moment, en fait, il avait l’air de ne pas trop s’en soucier. L’indifférence c’était mieux ou pire que le mépris au juste ? Elle ne savait pas trop quoi répondre… Peut-être que ce n’était pas une question à se poser. De toute manière, ce n’était pas comme si elle attendait quoique ce soit de la part d’Andreï. Ni comme si elle comptait se déclarer un jour, plutôt mourir. Et puis elle n’était pas stupide, elle savait bien que jamais rien ne se passerait entre eux… Surtout qu’il avait déjà une copine, même si les choses étaient compliquées, c’était peu de le dire, elle restait sa copine.

-T'excuse pas. C'est vrai que je dois avoir une tête à faire peur. C'est pas la grande forme, mais bon...

Elle aurait parié dessus, et elle ne savait pas vraiment quoi faire pour l’aider. Il n’y avait sans doute rien à faire, ils n’étaient même pas amis. Juste… d’anciens camarades, qui s’étaient parlés deux, trois fois, sans vraiment tenter d’approfondir quoique ce soit. En un sens, la jeune femme le regrettait un peu, mais c’était comme ça, ça ne servait à rien de s’attarder trop longtemps sur le passé.

« A faire peur tu exagères, tu restes quand même mignon. »

Encore une fois, elle avait parlé trop vite, mais espérons qu’il mette ça sur le compte de l’humour, il ne tilterait même pas avec un peu de chance, vu l’était dans lequel il était donc bon… elle pouvait toujours trouver un autre sujet sur lequel embrayé, ça marchait toujours en règle générale.

« Sinon, ça se passe bien ton boulot tout ça ? »

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L

es yeux d’Andreï s’arrondirent légèrement quand son interlocutrice affirma que sa tête ne faisait pas si peur que ça, qu’il restait… mignon. C’était un drôle d’adjectif à utiliser, non ? En tout cas, il ne l’entendait pas bien souvent. En même temps, le jeune homme n’estimait pas être quelqu’un de mignon. Il avait toujours eu une très faible opinion de lui-même, et puisqu’il ne prenait absolument pas soin de lui, ça avait en soi bien peu de chances de s’améliorer avec le temps. Alors il ne savait pas trop pourquoi elle avait dit ça. C’était sûrement une manière sympathique de lui décocher un sourire ou d’alléger l’ambiance, parce qu’il n’était pas forcément le gars le plus… agréable en ce moment.

Non, l’idée que son interlocutrice puisse le trouver objectivement mignon et que cela puisse sous-entendre qu’il lui plaisait l’effleurait à peine. Andreï n’était pas le genre de garçon qui « plaisait ». Ou si c’était le cas, il ne s’en était jamais rendu compte. Pour lui, c’était déjà un miracle que June se soit intéressée à lui… Et quand on voyait comment ça s’était terminé, on pouvait se dire que ça avait été une sacrée perte de temps. Alors il préféra passer la remarque de la jeune fille sous silence plutôt que de chercher à l’analyser d’une manière ou d’une autre. Brook changea de sujet, et le jeune homme la laissa faire sans discuter. Même si ça n’allait pas forcément les aider. Parce que discuter de son boulot, c’était suggérer qu’il en avait un pour commencer. Ce n’était pas le cas.

Depuis qu’il avait quitté Poudlard (c’était il n’y a pas si longtemps certes, mais ça n’excusait rien pour autant), Andreï n’avait même pas cherché à trouver du travail. Avec l’héritage légué par sa mère, il était tranquille pour un moment, et honnêtement, même s’il aurait sûrement besoin d’un travail pour se façonner un rythme et reprendre du poil de la bête, il était juste incapable de s’imaginer prendre un emploi pour l’instant. Mais ça se faisait pas vraiment, de dire les choses comme ça, pas vrai.

-Ben… je travaille pas vraiment, en fait. Je… cherche.

C’était un mensonge. Il ne cherchait absolument pas, mais il n’avait pas envie de passer pour un glandeur à la Clyde Hornby (qui lui avait un boulot, ceci dit…), alors c’était un peu la réponse facile.

-Et toi ? Tu fais quoi de tes vacances ? Tu vas partir quelque part ?

Mieux valait parler d’elle que de lui.

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Brooke le remarqua bien, qu’il eut une petite réaction physique à sa « bourde ». Ça lui avait échappé. Brooke était quelqu’un d’honnête, et de franc de nature, mais elle savait tout de même ce qu’elle disait, et heureusement. Mais avec Andreï, sa bouche avait tendance à parler plus vite que son cerveau et cela donnait… ça. Il avait l’air surpris, et elle n’allait pas lui donner tort. Si les choses avaient été inversées, elle aurait probablement fait une drôle de tête. Ils n’étaient pas amis, ou proches… ou quoi que ce soit d’autre qui pourrait justifier que Brooke lui dise qu’elle le trouvait mignon. Mais bon, avec un peu de chance, il ne s’attarderait pas trop là-dessus.

Il avait probablement mieux à faire plutôt qu’à se demander le pourquoi du comment. Brooke le trouvait réellement mignon, sans qu’il y ait de vraie raison. C’était comme ça. Elle avait toujours trouvé les garçons complètement abrutis et ne servant à rien du tout, à part pour faire des trucs idiots. Mais Andreï… Andreï n’était définitivement pas un de ces abrutis. Elle ne le connaissait pas intimement, elle ne savait de lui que ce que la plupart de gens savaient, et ils s’étaient parlés plusieurs fois comme ça au cours de leur scolarité, mais elle lui avait toujours trouvé un petit quelque chose en plus. De son côté, elle savait qu’elle avait un petit quelque chose en moins, et qu’elle n’était pas le genre de fille qui plaisait aux garçons, ce qui ne la désespérait pas, et elle n’avait jamais tenté quoique ce soit ou fait une allusion, parce qu’elle savait que c’était joué d’avance, surtout qu’après cela, il s’était mis en couple avec June… enfin bon. Cette histoire n’avait rien de très glorieux ou qui méritait qu’on s’attarde dessus.

Dans tous les cas, elle avait décidé de changer de sujet, ce qui semblait préférable. Elle ne pouvait pas s’enfoncer plus parce que depuis le début, elle avait un peu l’impression de dire tout ce qu’il ne fallait pas dire. Comme quoi… elle n’était pas faite pour bien s’entendre avec les garçons… Bien qu’il n’y a que ce dernier avec qui elle aurait bien voulu s’entendre.

-Ben… je travaille pas vraiment, en fait. Je… cherche.

Ah bah non, elle continuait de les collecionner. Elle ferait peut-être mieux de ne plus rien dire du tout au final, mais bon…au point où elle en était de toute façon. Il fallait vraiment qu’elle arrête de mettre les pieds dans le plat parce qu’on pourrait presque croire qu’elle faisait exprès, alors que pas du tout.

« Oh… Bah bon courage alors ! T’as le temps de trouver ce que t’as envie de faire de toute façon. »

Ce qui était totalement vrai. Il n’était pas vraiment pressé, il devait avoir l’argent de côté très probablement. Et puis, elle le comprenait. Même s’il lui restait encore un an à faire à Poudlard, elle ne savait pas du tout ce qu’elle avait envie de faire. Et elle ne se voyait absolument pas travailler non plus… mais heureusement, elle avait encore le temps d’y réfléchir.

-Et toi ? Tu fais quoi de tes vacances ? Tu vas partir quelque part ?

Ses vacances… c’était pas vraiment le meilleur truc du monde. Elle faisait en sorte de passer le plus clair de son temps dehors parce que la relation avec ses parents étaient tendue, étant donné qu’ils n’étaient toujours pas ravis qu’elle soit une sorcière, même après tant d’années, et qu’ils la laissaient vivre avec eux que parce qu’ils auraient trop de scrupules à la jeter. Mais elle se doutait bien que lui parler de sa relation compliquée avec ses parents alors que sa mère avait été tuée par sa copine ce n’était pas non plus une bonne idée.

« Eh bien… ça se passe. J’ai pas d’occupations particulières, je sors pas mal pour voir des amis, parce que j’aime pas trop rester chez moi. Mais non, je ne compte pas partie où que ce soit, d’ailleurs, je ne me souviens plus de la dernière fois où je suis partie en vacances. Mes parents préfèrent partir seuls. »

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A

ndreï se contenta d'adresser un fin sourire à son interlocutrice quand cette dernière lui souhaita bon courage. Dans l'absolu, s'il recherchait vraiment un emploi, ce n'était pas de trop, mais à la vérité, ce n'était clairement pas un objectif qu'il poursuivait réellement à l'heure actuelle. Ceci dit, il avait besoin de courage pour de nombreuses autres choses, alors ce n'était pas franchement un mal, l'un dans l'autre, qu'elle prononce ces mots et qu'il accepte sans la contredire. A quoi bon la contrarier, de toute manière ? Il la connaissait très peu, c'est vrai, mais elle avait au moins le mérite de lui être sympathique, alors il pouvait bien, de son côté, en retour, mettre ses propres considérations en veilleuse le temps d'une conversation.

Ce n'était pas comme s'il se voyait discuter de ce qui le préoccupait réellement avec son interlocutrice dans tous les cas. Il avait le temps de trouver ce qu'il avait envie de faire, on va dire ça comme ça. Mais pour l'instant, tout ce qu'il avait envie de faire, présentement, c'était de libérer June et de s'enfuir très loin avec elle. Non sans avoir au préalable rendu la monnaie de leur pièce à tous ceux qui lui avaient rendu la vie impossible : Jedusor, Pomona, Seth... tous dans le même panier. Mais forcément, si la vie était aussi simple, ça se saurait.

Bref, changeons de sujet. Les vacances. C'était bien, ça, les vacances. Et au moins, Brooke avait l'air d'avoir des choses à dire sur la question, même si ce n'était pas pour autant pour lui parler de voyages à l'autre bout de la terre ou autres joyeusetés du même acabit. Au final, elle lui décrivait ni plus ni moins que les activités d'une fille de son âge. Elle sortait, elle voyait des amis.. Andreï aimerait bien repasser à une période de sa vie où il avait eu ce genre de programme... Encore que même avant l'accumulation d'emmerdes qui lui étaient tombées sur le coin de la figure (pour celles qu'il n'avait pas provoquées de son propre chef), il n'avait jamais eu spécialement d'amis, donc pas spécialement ce genre de programme non plus au bout du compte.

-Ils partent en vacances dans leur coin et ils te laissent seule ? s'étonna-t-il. Pas très cool de leur part.

Mais bon, sa mère n'avait peut-être pas tué successivement tous ses maris, elle.

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Bon, il avait daigné sourire légèrement, c’était toujours ça de pris à ce stade, d’autant plus, que cela le rendait encore plus mignon. Mais elle ne ferait pas l’erreur de le dire deux fois. Une, c’était déjà beaucoup trop, et elle veillerait à ne plus jamais dire quoique ce soit de ce genre à Andreï. Déjà qu’ils n’étaient pas vraiment proches tous les deux, ce n’était pas la peine qu’elle le fasse flipper ou qu’il la prenne pour une folle. Quoique, peut-être qu’elle l’était mais même si c’était le cas, elle apprécierait qu’il n’en ait pas conscience. Vraiment.

Mais bon, dans tous les cas, Andreï semblait tout de même assez déconnecté de la réalité en ce moment, il vivait des choses difficiles, personne ne pouvait le nier, et Brooke espérait vraiment que cela irait. C’était un gentil garçon, qui à sa connaissance, ne méritait pas une seule seconde ce qui lui arrivait. Mais il serait difficile de lui venir en aide dans tous les cas. Tout dépendait de chacun bien sûr, certains aimaient être entourés, d’autres pas. Mais Andreï avait perdu ses proches alors… et puis, il semblait être davantage de ceux qui préféraient la solitude.

Elle lui raconta brièvement ce qu’elle faisait des vacances, consciente qu’il y ait de grandes chances qu’il demande par politesse que par réel intérêt, mais c’était tout de même gentil de sa part. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas non plus envie de faire de grands récits sur ses journées, parce qu’elle estimait que ce n’était pas très intéressant. C’est vrai, après tout, Brooke n’aimait pas spécialement raconter sa vie, parce que sa vie n’était pas vraiment palpitante, mais elle avait encore moins envie de souler les autres avec, et surtout pas Andreï. Le garçon avait assez de problèmes pour qu’elle l’ennuie plus qu’il ne l’était déjà, c’était une évidence.

-Ils partent en vacances dans leur coin et ils te laissent seule ? Pas très cool de leur part.

Oui, c’était plutôt exact. Mais bon, elle avait lâché l’affaire, ses parents ne pouvaient plus la blairer depuis qu’elle était une sorcière, mais ils préféraient lui faire comprendre plutôt que de lui dire clairement. Et ils attendaient avec impatience qu’elle quitte la maison. Elle n’aurait probablement plus de nouvelles d’eux après ça…

« Disons que… ils n’acceptent pas le fait que je sois une sorcière. Et qu’ils me tolèrent chez eux pendant les grandes vacances, mais ils espèrent que je me tire au plus vite. C’est pour ça que j’ai intérêt à trouver rapidement de l’argent après ma dernière année pour pouvoir me prendre un appart, ou quelque chose. De toute façon, vu le prénom horrible qu'ils m'ont donné, ils ne voulaient probablement pas d'enfant à la base...»

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C'

est drôle, tout de même, comme on pouvait côtoyer certaines personnes, les croiser tous les jours, et dans le même temps ne rien savoir d'elles du tout. Bon, en la matière, Andreï était d'autant plus un exemple édifiant qu'il n'était pas bien sociable et ne prenait pas la peine, par conséquent, de s'intéresser à grand-monde. Il n'empêche... à entendre ainsi parler son interlocutrice, il devait bien constater qu'il ne savait absolument rien d'elle et de sa vie. Et il fut plus qu'étonné... et au fond peiné pour elle... en en découvrant plus à son sujet, au sujet de ces parents moldus qui ne supportaient pas l'idée d'avoir engendré une sorcière et qui, pour la peine, faisaient de leur mieux pour la voir le moins possible. Comment pouvait-on être à ce point cruel avec son propre enfant ? ...

Au fond, ce ne devrait pas le surprendre, il ne lui avait pas fallu longtemps (et trop longtemps en même temps) pour comprendre combien la nature humaine était pervertie, et de longue date. Lui qui avait tué sa propre mère était certainement la personne la moins bien placée au monde pour reprocher à des parents de négliger leur fille. D'un autre côté, si la fille en question décidait de se rebeller un jour et d'empoisonner leur café du matin, ils ne pourraient s'en prendre qu'à eux-mêmes... Ceci dit, tout le monde n'adoptait pas forcément des méthodes aussi... extrêmes que l'ancien vert et argent. Andreï se permit de sourire légèrement quand la rouge et or fit de l'humour au sujet de son prénom. C'est sûr, Verpey, ça devait pas être simple à porter tous les jours.

-Si tu veux... Enfin, j'ai une grande maison avec un bon milliard de chambres qui prennent la poussière donc... si un jour tu sais pas où aller, tu seras la bienvenue.

Il ne savait pas trop pourquoi il avait dit ça. Par pitié, certainement. C'est vrai, ils n'étaient même pas vraiment amis, tous les deux, mais en même temps, il se reconnaissait peut-être un peu trop dans toutes les histoires de famille capillotractées. Et c'est vrai qu'il y avait chez lui de la place pour dix, même plus, puisqu'il avait hérité de la maison familiale, où il se perdait tout seul dans son coin, n'ayant pas voulu engager de personnel, ayant viré l'ancien, elfe de maison compris.

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C’est vrai que Brooke était dans un contexte familial particulier, et ce n’était pas forcément le plus plaisant à vivre, mais elle n’y pouvait pas grand-chose. Ce n’était pas un trait de caractère à corriger (quoique ses parents n’appréciaient pas vraiment son caractère non plus), des notes à rehausser, ou une tenue vestimentaire à revoir, ses parents rejetaient l’idée même de sa nature, et elle ne pouvait pas changer le fait qu’elle soit une sorcière. Elle n’avait pas demandé à l’être, c’était juste… comme ça. Elle n’avait pas effectué de rituel ou elle ne sait trop quoi. Peut-être que ses géniteurs en étaient conscients, peut-être pas. Difficile à dire il n’y avait plus de dialogue entre les parents et la jeune fille, et elle recevait juste une pauvre lettre pour son anniversaire de leur part. Donc c’est qu’elle ne devait pas beaucoup aimer. Elle ne savait pas si ses parents l’avaient aimée avant que ses pouvoirs ne se déclarent, mais elle avait tout de mêmes quelques souvenirs de bons moments passés avec eux.

Mais quoiqu’il en soit, elle ne voulait pas se plaindre, et elle ne voulait pas que les gens aient pitié d’elle non plus. Elle n’en parlait presque jamais. Certaines personnes, dont elle était proche, étaient au courant, mais seulement lorsqu’ils posaient des questions. Elle n’aimait pas vraiment en parler. Elle ne voulait pas passer pour la pauvre fille que ses parents rejetaient parce qu’elle était une sorcière, mais si c’était le cas, mais elle ne voulait pas que les gens s’arrêtent à ça. Parce qu’elle ne se définissait pas par rapport à cet évènement, vraiment pas.

-Si tu veux... Enfin, j'ai une grande maison avec un bon milliard de chambres qui prennent la poussière donc... si un jour tu sais pas où aller, tu seras la bienvenue.

Brooke écarquilla presque les yeux à sa proposition. Elle ne l’avait pas vue venir celle-là. Oh bien sûr, elle savait qu’il avait très certainement pitié d’elle, alors il voulait se montrer un peu gentil, parce qu’Andreï était un des garçons les plus gentils selon Brooke. Ses joues avaient dû rosir légèrement, mais elle tenta de maîtriser ça. Ne pas passer pour l’imbécile amoureuse, surtout pas. Ou bien il se sentait seul, mais si c’était le cas, il inviterait plutôt des amis sans doute. Si elle écoutait cette ridicule petite voix dans sa tête qui la rendait guillerette elle dirait oui, mais… non elle avait justement tendance à ne pas l’écouter celle-là.

« Euh… eh bien, c’est vraiment très gentil de ta part. Vraiment tu es adorable mais… ta maison a beau être gigantesque, je crois que tu ne me supporterais tout de même pas plus d’une journée et demi. Alors… vaut mieux pas pour toi. Et puis tu sais… te sens pas obligé de me témoigner… de la compassion ou un truc du genre je… ça va… je me suis habituée à la situation depuis le temps… Même si ça reste mignon de ta part. »

Oui se dévaloriser c’était la meilleure méthode, mais si elle avait ne serait-ce qu’une infime chance avec lui elle le saurait, et ce n’était pas le cas.

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A

ndreï se rendait bien compte de combien absurde et étrange devait sembler sa proposition. Il n'y avait clairement pas réfléchi plus avant. Il s'était contenté d'articuler sur le moment ce qui lui venait à l'esprit. C'était dit sans mauvaise intention, sans arrière-pensée. C'était juste que... l'histoire de la rouge et or, même si elle était bien différente de la sienne, lui parlait, et même s'ils se connaissaient très peu, tous les deux, il avait envie de l'aider, c'était aussi simple que ça. Mais de toute évidence, elle s'épargnerait son aide. Ce qu'il comprenait. Si on lui avait fait une proposition similaire, il aurait certainement décliné également, aussi poliment que possible. Au moins, elle ne lui riait pas au nez, c'était... sans doute un bon point.

Bref, ce n'était pas spécialement "gentil" de sa part, du moins pas à ses yeux. C'était, plutôt... naturel, disons. Pas qu'il y ait vraiment quelque chose de naturel dans le fait de demander à quelqu'un qu'on connaît à peine de venir vivre chez soi mais... Enfin, ça avait été spontané, quoi, on va dire. Personnellement, il n'aurait vu aucun souci à ce qu'elle vienne notamment parce que, peu importe son caractère, ils pouvaient bien vivre à deux chez lui sans jamais se croiser, et de toute manière, Andreï restait le moins possible dans sa demeure parentale. Il détestait cet endroit, trop de mauvais souvenirs... alors il le cédait avec d'autant plus de facilité. Mais bon, elle ne voulait pas, et il comprenait franchement parfaitement. Elle était habituée, elle ne voulait pas de son aide, soit.

-D'accord, pardon... c'était un peu... bizarre, comme proposition. C'est juste que... je sais ce que ça fait, d'avoir une famille... enfin tu vois, en vrac. Mais... Bref.

Toujours aussi éloquent, Andreï, magnifique. Il devait clairement passer pour un sociopathe au bout du compte. Mais tant pis, c'tait dit, elle l'avait entendu, elle avait refusé, plus qu'à l'oublier, maintenant.

-Bref, je sais que c'est chiant, quand les gens te prennent en pitié, ce genre de trucs. C'était pas du tout ce que je voulais.

Il se disait juste que ça pouvait parfois être agréable d'avoir le sentiment d'être compris, ne serait-ce que dans une moyenne mesure. Mais en même temps, il ne la comprendrait sans doute pas parfaitement, jamais. Et réciproquement.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Il est vrai que la proposition d’Andreï l’avait prise de court. Elle ne s’y attendait franchement pas, et elle n’aurait pas pu imaginer qu’il lui sorte ça, vu leur relation. Ou plutôt, leur non relation. Encore s’ils avaient été amis, ou proches, elle aurait compris. Quoique, s’ils avaient été amis, il n’aurait peut-être pas proposé ça, parce que Brooke savait pertinemment qu’elle pouvait être chiante quand elle le voulait, et qu’elle n’avait pas un caractère facile, alors il ne se serait pas risqué à lui proposer de vivre chez lui. Mais là… c’était vraiment déstabilisant. Cela pouvait presque faire psychopathe, ou un truc du genre, mais elle ne voyait vraiment pas Andreï en tueur en série, ou capable de faire du mal à quelqu’un. Mais il s’agissait probablement de ses sentiments qui parlaient, et ce n’était donc pas très objectif.

En tout cas, peu importe la raison qui l’avait poussé à lui proposer cela, elle trouvait ça gentil. Mais ça, elle le savait déjà, qu’Andreï était un garçon gentil, bien que solitaire et renfermé. Et c’était d’ailleurs ce qui lui avait plu. Même si elle ne comprenait pas ses sentiments plus que ça, ni pourquoi ça lui était tombé sur le coin de la figure comme ça, mais en tout cas, ils étaient là, et elle devait faire avec. Et ce n’était pas évident. Brooke n’avait jamais été une fille sentimentale, ou intéressée par les garçons. C’était arrivé tard et elle devait tout gérer en même temps, ce qui n’était as évident. Loin de là, et elle n’avait pas d’assez bonnes relations avec sa mère pour discuter de ça. Et ses amies… bon ses amies n’étaient pas vraiment avancées dans les choses de l’amour, loin de là.

-D'accord, pardon... c'était un peu... bizarre, comme proposition. C'est juste que... je sais ce que ça fait, d'avoir une famille... enfin tu vois, en vrac. Mais... Bref. Bref, je sais que c'est chiant, quand les gens te prennent en pitié, ce genre de trucs. C'était pas du tout ce que je voulais.

Brooke lui sourit gentiment, il était mignon à chercher ses mots comme ça… Oh lala mais il fallait qu’elle arrête d’être niaise dès qu’il était dans les parages, c’était vraiment pathétique. Et en plus, cela l’énervait d’être comme ça. Même si elle ne faisait pas exprès, c’était comme ça.

« T’en fais pas c’est rien. Ecoutes, je garde quand même ta proposition en tête, on sait jamais après tout, s’ils me virent plus tôt que prévu. Je trouve pas ça bizarre, enfin peut-être un peu, mais c’est plus gentil que bizarre. C’est juste que je suis pas vraiment habituée, mais c’est sympa de ta part. »

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A

ndreï se contenta d'esquisser un fin sourire quand son interlocutrice lui assura qu'elle gardait à l'esprit sa proposition. Il se doutait qu'elle le disait surtout pour la forme, et pour éviter de trop le mettre dans l'embarras, mais il imaginait bien que, à moins d'une extrême urgence, Verpey ne passerait pas le pas de sa porte... et au fond, ça valait évidemment mieux... ça aurait sûrement été très bizarre...

Et pas forcément pratique. Il y avait quand même un avantage à avoir cette grande maison pour lui tout seul, il pouvait aller et venir sans rendre de compte à personne, et dans les circonstances actuelles, ce n'était clairement pas plus mal. Ceci dit, à sa manière ô combien maladroite, il lui avait fait au moins comprendre que, même s'il la connaissait très peu, il était prêt à lui venir en aide si elle en ressentait le besoin. C'était un début, déjà. Même si, une fois encore, ça ne mènerait sans doute nulle part. Brooke avait l'air du genre débrouillarde, à ne vouloir compter après personne, si ce n'est elle-même. Vu le comportement de ses parents, ce n'était sans doute pas tant un choix de vie qu'une réelle obligation. Ce genre de choses vous forgeaient le caractère, sûrement. Comme la sienne, quand bien même il ne s'était jamais senti franchement indépendant, pour sa part. Même si dorénavant, il n'avait plus le choix malgré tout.

Oui, il était sûrement... sympa. Il n'aurait pas cru que c'était l'adjectif qui lui correspondait le plus, mais apparemment... C'était déjà ça. La rouge et or n'avait pas l'air d'être dans une situation idéale ou heureuse. Si il avait au moins pu l'amuser avec ses propositions complètement cinglées et lui changer les idées, eh bien... il n'aurait pas été complètement inutile. Faute d'avoir le sentiment de l'être pour lui-même au regard de sa situation personnelle, parvenir à soutenir les autres lui donnait l'impression d'être un peu plus... capable, à même d'aider autrui.

-Ouais... En tout cas... Bon, je sais qu'on se connaît pas vraiment, toi et moi mais... si juste, t'as envie de parler, ou autre. Ben je suis là, quoi. Des fois, ça fait du bien de parler à des personnes qui ne savent pas grand-chose de nous... C'est plus simple.

Mais elle faisait ce qu'elle voulait bien sûr.

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Bon, Brooke ne s’était vraiment attendue à ça en croisant, ou plutôt percutant Andreï un peu plus tôt. Mais si elle était surprise, elle n’était pas déçue. Certes, elle l’avait connu moins antipathique, plus joyeux, mais il avait vécu des choses vraiment très dures dernièrement, alors il était excusé. Et quand bien même, il avait le droit de ne pas s’afficher jovial. Ce n’était pas une tare. Quoiqu’il en soit, elle n’était pas déçue de la personne qu’elle découvrait aujourd’hui. Même s’il lui semblait mal aller, et que cela lui serrait un peu le cœur mine de rien, il n’était pas déplaisant, loin de là. Elle n’était peut-être pas très objective, sûrement pas, mais c’était tout de même le cas.

De toute façon, si Andreï lui avait plus, c’est parce qu’il avait une maturité que la plupart des garçons de son âge n’avait pas. Aussi parce qu’elle le trouvait à croquer, pas que par son apparence physique, mais Andreï était vraiment mignon, c’était comme ça, elle n’y pouvait rien. Elle espérait de son côté en tout cas, qu’il n’avait pas une trop mauvaise opinion d’elle. Elle agissait un peu bizarre en sa présence, elle n’était pas comme d’habitude, et pourtant, ce n’était même pas un genre qu’elle tentait de se donner. Mais elle stressait lorsqu’il était dans les parages, et elle se mettait à faire des choses, et dire des trucs qu’elle ne dirait pas en temps normal. Cela la déstabilisait un peu, mais pour Andreï qui ne la connaissait pas, ce n’était peut-être pas choquant. Elle l’espérait au moins.

Elle ne le connaissait pas non plus si bien que ça. Elle ne savait de lui que ce que tout le monde savait, et s’ils s’étaient déjà adressés la parole quelques fois à Poudlard, cela n’avait jamais été très poussé. C’était tout de même un peu dommage, mais bon, c’était comme ça. Elle aurait aimé pouvoir apprendre un peu plus à le connaître. C’était un peu ridicule d’apprécier un peu trop un garçon qu’on connaissait à peine, mais Brooke n’avait rien décidé, vraiment. Ça lui était tombé dessus sans qu’elle ne voie rien venir.

-Ouais... En tout cas... Bon, je sais qu'on se connaît pas vraiment, toi et moi mais... si juste, t'as envie de parler, ou autre. Ben je suis là, quoi. Des fois, ça fait du bien de parler à des personnes qui ne savent pas grand-chose de nous... C'est plus simple.

Là encore, il la prenait de court. Elle ne s’attendait pas à ça de sa part, mais encore une fois, elle ne put le trouver qu’encore plus adorable. Et elle, elle était encore plus pathétique. Elle lui adressa un sourire gentil et doux. Brooke ne parlait de ses problèmes familiaux à quasiment personne, mais cela ne voulait pas dire que parfois elle en avait gros sur le cœur, comme ça devait être le cas pour lui.

« C’est gentil, et tu sais, c’est pareil pour toi. Si jamais tu veux parler… ça ne me dérangerait pas. Au contraire. On ne se connait pas vraiment c’est vrai, mais en tout cas, je t’apprécie pour ce que je sais de toi. »

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B

rooke lui rendit la pareille après qu'Andreï lui ait assuré qu'elle pouvait lui parler si elle en avait envie. Est-ce qu'elle le ferait ou non ? Il n'en savait trop rien... même s'il était parfois plus simple de s'adresser à quelqu'un qu'on connaissait peu, et qui donc avait le mérite d'être objectif, ce n'était pas pour autant que toutes les vérités se révélaient bonne à dire. Andreï appréciait par exemple la réponse de la rouge et or, mais au bout du compte, que pourrait-il vraiment lui dire des événements qui, ces derniers temps, bouleversaient son existence. Pas grand-chose voire rien du tout, c'est certain.

Parce que, évidemment, il y avait ce que tout le monde savait déjà, qu'Andreï avait perdu son père, plus deux pères adoptifs et demi (il n'allait pas compter Dippet dans le lot, il ne fallait pas déconner non plus), que sa mère avait été assassinée, que sa petite amie était coupable du meurtre en question et était à Azkaban pour cette raison... C'était déjà énorme et sûrement suffisant. Parce que le reste... Dire que sa mère était une veuve noire et avait mérité de mourir ? C'était à la limite envisageable, mais ça remettait en perspective la mort d'Anya Armyanski... et évidemment, il ne se voyait pas confier à Brooke qu'il était aussi coupable que June de ce qui était arrivé à sa mère et que, par conséquent, il éprouvait, en plus de la douleur de savoir la fille qu'il aimait à Azkaban, une culpabilité immense parce que lui-même était toujours libre. Et de même, il ne se voyait pas ne serait-ce qu'évoquer ses déboires avec la Résistance et les mangemorts. Autant dire que ça limitait vraiment très rapidement les sujets de conversations potentiellement abordables.

-C'est peut-être justement parce que tu sais pas grand-chose de moi, répondit Andreï sur le ton de la plaisanterie, quand Brooke lui assura qu'elle l'appréciait pour ce qu'elle savait de lui, même si elle ne le connaissait pas très bien.

Ceci dit, c'était vrai, si elle savait qu'il était un meurtier et un matricide, il était très probable qu'elle prendrait la tangente. Non sans l'avoir dénoncé aux autorités compétentes au préalable. Parfois, Andreï se demandait si ça ne vaudrait pas mieux, d'ailleurs.

-Mais merci, j'apprécie aussi.

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Brooke se doutait qu’Andreï ne viendrait pas lui parler, c’était même une certitude. Mais bon, dans le doute, elle préférait lui dire qu’elle était prête à l’écouter, à le soutenir si besoin, ce qui était tout à fait véridique. Dans tous les cas, elle n’était pas du tout le genre de personne à dire ce que les autres voulaient entendre, elle disait ce qu’elle avait envie de dire, et puis basta. Elle ne se souciait vraiment pas de tout le reste. A quoi bon, elle ne s’était jamais vraiment souciée de l’avis des autres de toute manière. Elle se contentait de faire ce qu’elle avait à faire, et si ça dérangeait, elle avait plutôt tendance à aller envoyer balader les gens, ce qui était très satisfaisant, surtout lorsqu’elle avait bien les nerfs.

Enfin bref, quoiqu’il en soit, si Andreï avait besoin de quelqu’un, cela ne la dérangeait absolument pas d’être cette personne, bien au contraire, elle acceptait avec grand plaisir. Elle n’aurait pas pensé qu’il aurait fait preuve de compassion à son égard, non pas qu’il n’était pas gentil ou quoi, mais ils se connaissaient très peu et il n’avait aucune raison, ou obligation d’agir de la sorte. Mais elle trouvait ça d’autant plus mignon du coup. Chose qu’elle ferait attention à ne pas divulguer, que ce soit devant lui ou autre. Elle l’avait fait une fois, elle n’avait pas du tout envie de recommencer. C’était déjà pas mal qu’il ne la prenne pas pour une folle. Ou bien c’était le cas et il ne disait rien par politesse, ça se tenait après tout. Aussi étrange était cette situation, elle ne dérangeait pas vraiment Brooke. Elle ne se sentait pas très à l’aise, mais ils auraient pu discuter de la météo, ou du système de pousse des branchiflores que ça aurait eu le même effet sur elle, parce que c’était Andreï, tout simplement.

-C'est peut-être justement parce que tu sais pas grand-chose de moi. Mais merci, j'apprécie aussi.

Brooke sourit légèrement, elle ne prenait pas vraiment ça au sérieux. Elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pourrait découvrir sur lui qui pourrait la repousser, mais bon, en soit, il est vrai qu’elle ne le connaissait pas vraiment, et que du coup, il y avait forcément pas mal de choses sur lui qu’elle ne savait pas. Même si en soit, cela ne la dérangerait pas de découvrir plus de sa personne.

« Il faut bien se soutenir entre… cas difficiles ? Je saurai pas trop dire. En tout cas, même si je ne te connais pas bien, je suis sûre que t’es quelqu’un bien. Mon instinct me le dit, et j’ai plutôt un bon instinct, sans vouloir me vanter. Il me faut bien un ou deux trucs potables. »

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D

es "cas difficiles". C'était une façon charmante de parler d'eux-mêmes, en effet, mais on ne pouvait nier qu'elle était en effet parfaitement appropriée. A présent qu'Andreï connaissait plus en détails l'histoire de son interlocutrice, à présent qu'il se faisait une meilleure idée de qui elle était et de ce qu'elle avait traversé, il pouvait en effet reconnaître qu'ils se rejoignaient par bien des aspects et se ressemblaient singulièrement. En tout cas, le terme leur allait comme un gant, c'est le moins que l'on puisse dire. Oui, ils étaient des cas difficiles, et les cas difficiles avaient certainement le devoir de se soutenir, même si, en l'occurrence, il n'était pas forcément certain de mériter le soutien de qui que ce soit, en dépit de ce que la jeune femme pourrait peut-être penser.

Car oui, au bout du compte, elle ne le connaissait en effet pas bien du tout, et il y avait de nombreuses choses à son sujet desquelles elle n'avait pas connaissance. Et pour leur bien à tous les deux, il valait définitivement mieux qu'il en soit ainsi et pas autrement. Le jeune homme était sûr et certain que si Brooke apprenait son histoire dans son intégralité, elle ne le regarderait plus jamais de la même manière et ne lui parlerait certainement pas comme elle lui parlait en cet instant, mais bon, il ne leur donnerait jamais l'occasion de le constater ou non.

En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'elle n'affirmerait pas qu'il était quelqu'un de bien. Car non, ce n'était définitivement pas ainsi qu'Andreï se définirait. Alors oui, il voulait bien reconnaître qu'il n'était pas une mauvaise personne, mais quand on en venait à l'extrémité de tuer sa propre mère, peu importe pourquoi, il ne fallait certainement pas s'attendre à recevoir la médaille de la personne la plus respectable que cette terre ait jamais portée.

-Je te l'emprunterai bien, celui-là, de truc potable, répondit Andreï dans un fin sourire, qui ne préférait pas contredire les propos de la jeune femme, ce même s'il n'y croyait pas réellement. Parce que mon instinct à moi est absolument merdique, surtout avec les autres.

Et ça c'était clairement la vérité. La preuve avec sa mère, à qui il avait pensé pouvoir accorder une confiance infini et qui en fait s'était rendue coupable du pire. La preuve aussi avec Seth, qu'il regrettait profondément d'avoir laissé entrer dans sa vie, ou encore avec Pomona. Non, son instinct était à jeter aux ordures.

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La jeune fille était incapable de qualifier cette discussion, et même cette situation. C’était très inattendu, et elle avait comme l’impression que la discussion était en dent de scie, mais ça, c’était très possiblement le fruit de son imagination. Elle ne pouvait en être certaine, après tout, Andreï n’était pas un simple camarade pour elle, ou plutôt ancien camarade étant donné qu’il avait quitté Poudlard. Elle avait des sentiments pour lui, et c’était d’ailleurs pour ça qu’elle n’agissait pas du tout comme d’habitude. Cela l’agaçait d’être comme ça, elle détestait ne pas être maîtresse d’elle-même. D’être contrôlée par ses sentiments. Elle n’en voulait cependant pas à Andreï, parce que le pauvre n’y était pour rien, il n’était même pas au courant, et c’était mieux ainsi. Elle n’était pas inconsciente au point de lui avouer, de se prendre un râteau et de se taper la honte par la même occasion. Non merci.

Quoiqu’il en soit, Brooke était tout de même content d’avoir croisé le jeune homme, parce qu’elle ne le voyait plus si souvent. Quand bien même du temps de Poudlard, ils ne trainaient pas ensemble, le croiser dans un couloir était toujours sympathique. Là, elle ne le voyait plus du tout, alors le croiser ici et maintenant, cela lui faisait tout de même plaisir, et elle tentait d’en profiter le plus possible pour parler avec lui. Elle avait bien conscience qu’il s’en fichait totalement de son côté, et oublierait très certainement cette journée, mais cela n’avait pas d’importance. Au moins, elle le voyait un peu.

Est- ce que cela la rendait pathétique ? Oui, très certainement, mais bon c’était comme ça, elle n’y pouvait pas grand-chose. Au moins, il n’y avait qu’elle d’au courant donc c’était déjà ça. L’honneur était sauf d’une certaine manière. Elle n’avait rien dit non plus à ses amies, elle avait déjà du mal à se l’avouer à elle alors aux autres… ce n’était même pas la peine d’y penser.

-Je te l'emprunterai bien, celui-là, de truc potable. Parce que mon instinct à moi est absolument merdique, surtout avec les autres.

Elle sourit légèrement. Est-ce qu’il faisait référence à sa copine qui était à Azkaban ? Elle n’en savait rien, et très honnêtement, elle n’allait pas lui poser la question. Ce serait très déplacé et maladroit, et déjà qu’il lui faisait des semblants de sourire, ce qui était une victoire, elle n’allait pas tout ficher par terre en le rendant mal à l’aise, non vraiment pas.

« J’te donnerai des cours alors. Y’a pas de soucis. Mais bon, ne sois pas si catégorique, je suis sûre que tu as dans ton entourage, des personnes vraies avec toi, sur qui tu peux vraiment compter. »

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A

ndreï ne savait pas s'il faisait bien ne serait-ce que d'évoquer sa capacité manifeste à n'attirer à lui que les pires personnes, à quelques rares exceptions près, auprès de son interlocutrice, mais il réalisait, au fil de leur conversation, qu'il était excessivement simple de parler avec la jeune femme, simple et tentant. Oh, il ne comptait pas rentrer dans les détails pour autant (il ne pouvait s'exprimer concernant les détails en question auprès de qui que ce soit quoi qu'il en soit, ce serait tout bonnement suicidaire), mais rien que le fait de l'évoquer était quelque part assez cathartique.

Comme quoi, cette rencontre avec la rouge et or se révélait plus fructueuse qu'il ne l'aurait soupçonné de prime abord. Et puis, Andreï aimait bien la manière que son interlocutrice avait de penser et de s'exprimer. Avec elle, la conversation était simple et fluide, et ce n'était pas loin d'être miraculeux, une fois encore, parce qu'avec Andreï, rien n'était jamais simple ni fluide. Même la meilleure chose qui lui soit arrivée (c'est-à-dire sa rencontre avec June) était l'antithèse même de cela.

-Oui, il doit bien y en avoir deux ou trois, plaisanta-t-il dans un sourire.

Même s'il ne le pensait pas forcément. En même temps, dans les circonstances actuelles, que deux ou trois personnes fassent réellement partie de son entourage proche était déjà une forte présomption. Quoi que tout le monde puisse en penser, Andreï savait que June avait été sincère envers elle, ce n'est pas pour autant qu'il pouvait compter sur elle à l'heure actuelle (et surtout elle ne pouvait pas compter sur lui, et il se le reprocherait toujours). Il ne risquait pas de compter sur sa famille puisqu'il n'en avait plus, quant à ses amis... il se garderait de considérer aucun des résistants comme l'un de ses amis, il avait été infiniment déçu par Seth, et... oui, il lui restait Enid, et il pourrait certainement compter sur elle, sauf qu'il ne pensait pas que l'inverse soit vrai... Il lui avait menti à tellement de titre qu'il avait vraiment le sentiment d'usurper l'importance qu'elle lui donnait. Alors bon, oui, deux ou trois, c'était quand même sacrément optimiste.

-Je crois vraiment que des cours me feraient pas de mal, en effet, ajouta-t-il avec un léger sourire.

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Brooke ne pouvait même pas imaginer ce que devait ressentir et vivre Andreï en ce moment, déjà parce qu’elle n’avait pas la réelle version des choses, c’était à dire qu’il avait participé au meurtre de sa mère lui aussi, mais parce que sa situation était très, vraiment très compliquée. Une mère assassinée par sa petite-amie, et la dite petite-amie en prison, il n’y avait pas de quoi sauter au plafond. Même si cela faisait déjà quelques temps que cette histoire était arrivée, il ne semblait pas s’en être remis, et c’était plus que compréhensible. C’était le genre d’évènements qui marquait à vie et qui était possiblement traumatisant si l’on n’était pas bien entouré.

Et de ce qu’elle comprenait, Andreï ne l’était pas vraiment, ou pas assez. C’était triste, en même temps, les personnes dont il était le plus proche étaient mortes ou emprisonnées, alors évidemment, ce n’était pas simple. Mais il devait avoir d’autres proches sûrement, enfin… elle l’espérait pour lui. On avait toujours au moins une personne sur qui on pouvait compter quelles que soient les circonstances.

-Oui, il doit bien y en avoir deux ou trois.

Elle lui rendit son sourire, elle ne savait pas si c’était vrai, mais elle l’espérait de tout cœur pour lui. Chacun réagissait différemment à ce genre d’évènements, c’était une réalité, mais elle continuait de penser que rester tout seul… ce n’était pas une bonne chose. Surtout qu’il vivait dans la demeure familiale, où il devait avoir des tas de souvenirs de sa mère, alors ça n’arrangeait pas les choses. Même s’il devait probablement avoir envie de se souvenir d’elle. Elle ne se doutait pas du tout qu’il ait pu participer à sa mort, alors elle était convaincue qu’il était touché par la mort de sa mère. Si cela lui était arrivé à elle, elle ne savait pas du tout comment elle aurait réagi. Déjà elle n’avait pas de copain, et elle n’en avait jamais eu, donc elle ignorait comment elle aurait été avec quelqu’un, et puis même si elle ne s’entendait pas avec ses parents, elle n’avait pas envie de les voir mourir, et encore moins assassinés par un de ses proches.

-Je crois vraiment que des cours me feraient pas de mal, en effet.

Si quelqu’un devait donner des cours, Brooke serait la dernière qualifiée. Elle n’avait pas du tout de patience, et elle n’était pas non plus pédagogue, donc vraiment c’était à éviter. Mais là, c’était juste une plaisanterie. Elle ne pouvait pas vraiment lui donner des cours pour éviter les personnes néfastes, surtout qu’elle en avait peut-être dans son entourage. Au moins, elle lui redonnait un peu le sourire, et c’était déjà une petite victoire personnelle. Quoique, s’il voulait vraiment qu’elle lui donne des « cours », ce qui n’était très probablement pas le cas, elle n’allait pas refuser de passer un peu de temps avec lui.

« Eh bien voilà, tu n’as plus qu’à prendre rendez-vous. Même si ce n’est pas comme si j’avais un emploi du temps très chargé. Enfin jusqu’à la rentrée. »

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A

ndreï afficha un sourire en entendant les paroles de Brooke. L'air de rien, cette conversation lui faisait définitivement du bien. On ne peut pas dire qu'ils avaient choisi de s'engager sur les sujets les plus simples à aborder, bien au contraire, mais malgré tout, ils y trouvaient leur compte, et finalement, cette discussion n'avait rien de déplaisante. Comme quoi, il fallait parfois un hasard pour se découvrir des atomes crochus avec une personne que l'on n'avait jusque-là fait que croiser sans pour autant chercher à mieux la connaître.

Verpey Brooklyn était une jeune fille intéressante, intelligente, qui avait des choses à dire et qui les disait bien. Bref, une fille avec qui Andreï appréciait de parler, et franchement, c'était un sacré compliment de sa part, parce que ces derniers temps, la compagnie de tout le monde ou presque l'insupportait, et il n'y avait qu'une seule et unique personne qu'il avait envie de revoir tout en sachant que ça n'arriverait sans doute jamais. Très probablement jamais. Enfin, il réussissait à ne pas déprimer au sujet de June, pour une fois, ce n'était pas le moment de palier à cette habitude.

Andreï hésita quant à la manière dont elle s'exprimait, est-ce que c'était une manière de lui laisser entendre qu'ils pourraient se revoir pour bavarder à l'occasion durant les vacances ? C'était l'impression que ça lui donnait, et après tout pourquoi pas. Cela lui éviterait peut-être de trop ruminer et de tourner en rond. Même s'il le ferait quand même, on ne change pas comme ça du jour au lendemain.

-Pareil pour moi, répondit-il, pour lui faire comprendre que ça ne le dérangerait pas outre mesure. Enfin, sauf pour ce qui est de la rentrée... J'ai aucune idée de ce que je vais faire encore...

De manière générale, quoi. Il vivait sur l'héritage de sa mère, n'avait même pas envisagé depuis sa sortie du Poudlard de trouver du travail ou de faire quelque chose de sa vie. Résistance, mangemorts et toutes sortes de conneries du genre mises à part. Enfin, ce n'était pas vraiment comme si c'était le sujet ni comme s'il y avait un intérêt à s'éterniser sur la question. Quelque part, il envierait presque Brooke, qui se retrouverait un rythme en retournant à Poudlard. D'un autre, il n'avait aucune envie d'y retourner justement.

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Carambolage et sentiments ne font pas bon ménage

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Bon, si Brooke faisait un bilan, pour le moment, les choses n’étaient pas trop catastrophiques. Cela aurait pu être vraiment pire, surtout avec toutes les conneries qu’elle avait sortie au fil de la conversation. Mais heureusement, il n’y avait pas fait attention, ou alors il avait remarqué mais il n’avait rien dit pour ne pas lui coller l’affiche. Quelle que soit l’option choisie, elle espérait qu’elle n’était pas passée pour une naze aux yeux du garçon. Brooke se fichait totalement de l’opinion des gens en temps normal, mais Andreï eh bien… ce n’était pas la même chose. Quand bien même il y avait des chances pour qu’il se fiche totalement d’elle étant donné qu’il avait ses propres problèmes et pas des petits.

Enfin bref, quoiqu’il en soit, elle avait le sentiment d’avoir pu limiter un peu la casse. Et puis, elle avait réussi à lui décocher un ou deux sourires, c’était pas mal. Elle prenait tout et n’importe quoi venant de lui c’est vrai, et c’en était presque pathétique, mais elle ne contrôlait pas vraiment ses réactions face à lui, et c’était vraiment agaçant. C’était vraiment stupide comme attitude, et ça ne servait strictement à rien en plus de ça.

Mais bon, elle était vraiment contente d’être tombée sur lui, et d’avoir pu lui parler un peu. L’occasion ne se représenterait peut-être pas de sitôt, après tout, elle allait retourner à Poudlard, et lui il n’y était plus. Cela allait lui manquer de ne plus le voir, même s’ils ne se parlaient pas vraiment à l’école, elle était toujours contente de le croiser, ou de le voir au loin. Merlin elle était vraiment devenue une vraie fille ça lui faisait tout drôle…

-Pareil pour moi. Enfin, sauf pour ce qui est de la rentrée... J'ai aucune idée de ce que je vais faire encore...

Elle se demandait s’il lui disait qu’ils pourraient potentiellement se revoir, ou si c’est elle qui interprétait les choses dans le sens qu’elle voulait. En tout cas, elle serait vraiment contente de passer plus de temps avec lui. Le moment passé avec lui ne lui avait que confirmé qu’Andreï était vraiment quelqu’un qui lui plaisait, même si elle ne savait pas tout de lui et que la situation ne changeait pas. En tout cas, il était vraiment craquant. Elle lui sourit.

« Bon bah si tu t’ennuies par le plus grand des hasards, et que tous tes potes sont en silence radio, n’hésite surtout pas à me le dire, si jamais t’as envie qu’on se voit. Si t’as le courage de me supporter. Je te donnerai bien des conseils pour ton avenir, mais j’en ai déjà pas pour le mien alors je me vois mal t’aider. A part trouver des défauts à toutes les professions existantes. »

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Carambolage et sentiments ne font pas bon ménage

C

ertaines amitiés naissaient de circonstances inattendues, c'était typiquement de cette façon, du moins, qu'Andreï voyait les choses en ce qui concernait l'amitié qui était en train de naître entre elle et Brooke. Il l'avait toujours trouvée plus ou moins sympathique, de loin, mais il se rendait compte, en creusant davantage, qu'elle était vraiment quelqu'un d'agréable, avec elle, la conversation était fluide et il avait le net sentiment qu'ils pourraient parler d'à peu près tout en toute décontraction... Bon, il y avait bien évidemment des sujets de discussion que le jeune homme ne se permettrait jamais d'aborder avec elle (de type "Au fait, ma copine et moi, on a tué ma mère", bizarrement), mais ça restait tout de même rare.

Andreï était du genre à se braquer facilement, il n'était pas si simple de s'en faire l'ami, alors se découvrir des atomes crochus avec Brooke le surprenait finalement lui-même. Il avait envie de creuser, en tout cas, et de mieux la connaître. En tout bien tout honneur, bien entendu... il serait à mille lieue de soupçonner qu'il puisse plaire à la rouge et or en quoi que ce soit (de manière générale, d'ailleurs, il n'était certainement pas capable de s'imaginer plaire, peu importe à qui... Si June n'avait pas fait le premier pas, par exemple, jamais il ne se serait doutait que ses sentiments pour elle étaient réciproques).

Alors oui, ça lui dirait assez de profiter d'autres occasions de la voir. D'autant plus qu'en effet, il avait de très bonnes chances de s'ennuyer et que, silence radio ou pas, il avait de toute façon bien trop peu d'amis - encore moins à l'heure actuelle - pour qu'ils puissent en quoi que ce soit accaparer tout son temps.

-Je vais trouver un autre conseiller d'orientation, dans ce cas, répondit Andreï avec le sourire, qui n'attendait de toute façon aucun conseil ou recommandation de la part de son interlocutrice. Il aurait bien le temps d'y voir plus clair plus tard, après tout. Ce n'était pas comme s'il y avait urgence financière non plus, ni comme s'il se sentait très investi dans sa recherche d'emploi. Mais pour ce qui est d'aller boire un verre ou juste de bavarder, promis, je penserais à toi.

Et une fois de plus, c'était dit sans arrière-pensée. Même s'il devrait sans doute réfléchir davantage avant de parler.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Bon, au final, si Brooke faisait un bilan de la situation, eh bien elle ne s’était pas trop mal démerdée. Cela aurait pu être bien pire, mais elle trouvait que ce n’était pas si mal. Andreï n’était pas parti en courant, il n’avait pas eu l’air trop mal à l’aise, et elle avait même réussi à lui décocher quelques sourires. C’était donc plutôt positif, et elle était contente d’être tombée sur lui. Cela ne changeait pas grand-chose à la situation évidemment, mais au vu des sentiments qu’elle nourrissait pour le jeune homme, c’était toujours plus agréable de passer un bon moment avec lui plutôt que l’inverse. Même pour lui, s’il avait dû se forcer et rester là juste par politesse, cela n’aurait pas été très sympathique.

Mais elle pouvait presque affirmer qu’ils avaient passé un bon moment. Presque parce qu’elle ne pouvait pas être sûre en ce qui concernait Andreï, elle n’était pas dans sa tête. Elle ne le connaissait pas très bien en plus de cela, même si elle en avait appris un chouïa plus aujourd’hui, cela restait pas grand-chose, mais il lui plaisait quand même. Et cette information resterait comme ça, elle n’avait aucunement l’intention de tenter de le séduire. Déjà parce qu’elle serait incapable de séduire qui que ce soit, ensuite parce qu’il était dans une situation sentimentale complexe, et enfin… eh bien parce qu’elle était incapable de séduire, encore une fois.

Mais pour l’heure, elle se disait que… être son amie, c’était déjà une chance qu’elle n’aurait pas été sûre d’obtenir. Bon, ils n’étaient peut-être pas amis là tout de suite, mais cela pouvait peut-être le devenir, si cela disait au jeune homme bien sûr, mais elle trouvait qu’ils s’entendaient assez bien. Pour quelqu’un de bourru et brute de pomme comme Brooke, ce n’était pas fréquent. Mais tout était différent lorsqu’il était question d’Andreï de toute façon.

-Je vais trouver un autre conseiller d'orientation, dans ce cas. Mais pour ce qui est d'aller boire un verre ou juste de bavarder, promis, je penserais à toi.

Brooke aurait presque pu rougir. D’ailleurs, c’est peut-être ce qu’elle fit, mais heureusement, elle savait se contrôler assez pour que cela passe quasiment inaperçu. Et elle tenta un sourire détaché à la place. Elle ne s’imaginait rien, bien sûr, il avait probablement dit cela comme ça, sans arrière-pensée derrière, mais il n’empêche que cela ne la laissait pas indifférente. Les réactions stupides et incohérentes revenaient toujours à la charge apparemment.

« Ce serait cool. Enfin, jusqu’à ce que t’en ai marre de moi, et cela pourrait venir vite me connaissant. Mais, ça me ferait tout de même plaisir néanmoins. »

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