Quand Dougal avait appris à Elise qu'il avait rencontré Minerva McGonagall à Londres, Elise avait ressenti un sentiment proche du vertige. Un froid glacial lui avait traversé l'échine... C'était comme une malédiction. Loin de l'Ecosse qui les avait tous vus grandir, Elise s'était au moins dit cela : jamais le chemin de son époux ne croiserait de nouveau celui de cette femme qu'il avait trop aimé et qui lui avait cruellement brisé le coeur, et ce serait mieux pour tout le monde. Pour lui, qui devait réussir à tirer un trait définitif sur cette femme qui lui avait fait trop de mal, et pour elle bien sûr, qui n'avait aucune envie de voir sa rivale reparaître dans le paysage.

Dougal lui avait promis qu'il ne s'était rien passé, qu'ils avaient parlé, c'est tout, et qu'il était retourné travailler aussitôt après, qu'ils ne comptaient pas se revoir et qu'elle était de l'histoire ancienne... mais Elise n'était pas rassurée. Tant que cette femme ferait partie de leurs vies, même à distance, elle ne serait pas sereine du tout, c'était acté.

Car Elise pouvait bien sembler naïve au premier abord, mais elle ne l'était pas, elle était même loin de l'être. Au contraire, la jeune femme avait de la suite dans les idées, et elle n'était pas bête. Dougal était l'homme de sa vie, mais elle avait conscience de ne pas être la femme de la vie de Dougal. Le constat était amer, mais elle l'avait accepté. Elle préféré avoir l'homme qu'elle aimait à son côté, quitte à accepter qu'une partie de son coeur se trouve ailleurs, plutôt que de ne pas l'avoir du tout et de le perdre pour de bon.

Mais pour que ça marche comme elle l'entendait, pour que Dougal tourne la page une bonne fois pour toutes, il fallait que Minerva disparaisse de leurs vies. Elle devait lui parler, en face à face. Et c'est dans cette intention qu'elle avait trouvé le moyen de contacter la jeune femme pour aller lui parler directement. Minerva avait accepté, et Elise l'attendait à présent, attablée à la terrasse fermée d'un café du coeur de Londres. Nerveuse, elle attendait, peu impatiente, pour tout dire, de se retrouver à nouveau face à sa rivale.

Elle était là. Et à l'instant même où elle se présenta, Elise commença déjà à regretter sa démarche. Elle savait ce qu'elle avait à faire, elle savait qu'elle devait mettre les points sur les i, les barres sur les T, que c'était de cette façon qu'elle pourrait vivre plus sereinement la nouvelle vie qu'elle commençait à Londres avec son époux, et qui normalement ne devrait pas être entachée par la présence de sa rivale aux alentours. Mais ce n'était pas parce qu'elle savait déterminer raisonnablement pourquoi cette rencontre devait avoir lieu qu'elle y était prête émotionnellement malgré tout. D'ailleurs, elle devait vite être fixée là-dessus. Elle n'était pas vraiment prête, ça non.

-Bonjour, Elise. Je suis heureuse de te revoir.

Son discours suintant l'hypocrisie. Ou bien c'était l'animosité d'Elise qui lui faisait interpréter les choses de cette manière ? Peut-être bien. L'un dans l'autre, elle n'était vraiment pas disposée à jouer à ce jeu-là, elle préférait attaquer d'emblée et sans faire dans la politesse de convenance. Minerva devait le savoir, Elise avait de bonnes raisons de se défier d'elle. Elle connaissait tout de son passif sentimental avec Dougal. Et par conséquent, Minerva et elle ne seraient jamais amies. Par conséquent, Minerva et elle ne seraient jamais ne serait-ce qu'en bonne entente. Cela ne pourrait pas fonctionner de cette manière.

-Bonjour, Minerva. En ce qui me concerne, je suis surtout surprise, répondit-elle avec froideur. Elles n'étaient pas là pour copiner, et elle préférait donner le ton tout de suite, histoire que cela n'échappe pas, ne puisse pas échapper à mon interlocutrice. J'ignore pourquoi tu es ici, et je ne crois Dougal qu'à moitié quand il m'assure que vous vous êtes rencontrés par le plus grand des hasards, mais je veux surtout m'assurer que ce genre de hasards ne se reproduira plus.

Est-ce qu'elle tentait laborieusement de menacer son interlocutrice ? C'était bien possible. Quand Elise se sentait acculée, c'était comme ça, elle sortait les griffes. C'était parfois efficace... parfois, ça l'était moins. Face à une personnalité aussi bien trempée, ce n'était pas dit que ce soit très efficace, mais Elise ne changerait pas sa manière de procéder. Elle ne pouvait pas reprendre ce qu'elle venait de dire de toute façon.

-Je te promets, Elise, que les raisons de ma présence à Londres n'ont rien à voir avec vous, j'ai été aussi surprise que tu peux l'être. J'ai travaillé ici, je venais voir d'anciens collègues, mais je travaille en Ecosse, maintenant, je ne serai pas dans les parages.

Minerva avait beau faire preuve d'insistance, elle avait beau sembler particulièrement sincère, cela ne suffisait pas à convaincre la jeune femme de l'honnêteté de son interlocutrice. Minerva McGonagall était une femme intelligente, redoutablement intelligente. Si elle devait décider de la mener en bateau, elle saurait précisément comment s'y prendre. Elise ne voulait pas croire au hasard d'une rencontre fortuite, c'était beaucoup trop gros... et ça ressemblerait un peu trop à de la prédestination à ses yeux, chose qu'elle n'avait vraiment aucune envie d'associer à son mari et à la femme qu'il avait bien failli épouser avant elle. Si tout ceci avait été calculé par Minerva, alors la situation restait maîtrisable malgré tout. Quand même, Elise espérait qu'au moins une part de son discours était vrai, que Minerva vivait en Ecosse. Elle n'avait aucune envie de courir le risque de croiser régulièrement sa route. Encore moins que Dougal puisse régulièrement croiser sa route.

-Tu n'as pas à t'inquiéter de moi, je n'ai aucune intention de récupérer Dougal.

-Je n'ai que ta parole, là-dessus, et ça ne me suffit pas. Elise croisa les bras. Je ne crois pas au hasard, Minerva.

Elle y croyait encore moins quand il était si gros. Elle avait besoin d'avoir une prise tangible sur cette situation, et pour cela, il fallait vraiment qu'elle rationnalise ce contexte désagréable.

-Qu'est-ce que tu fais en Ecosse, maintenant ?

Si elle s'intéressait à la vie de son interlocutrice, ce n'était pas dans l'espoir de rattraper le temps perdu, toutes les deux n'avaient jamais été les meilleures amies du monde de toute manière, c'était plutôt pour la sonder, la cerner, et éventuellement opposer sa version des faits à celle qu'elle aurait peut-être donnée à Dougal. Elle n'avait pas envie de se prendre la tête à ce point, vraiment. Seulement trop tard, c'était le cas. Et le seul moyen qu'elle avait d'en sortir était de tenter autant que faire se pouvait de prendre un minimum de recul.

-Je suis professeur. Et je n’ai pas l’intention de faire un autre choix de carrière.

Professeur, hein ? Pouvait-elle se montrer encore plus vague ? Elise voyait difficilement comment ça pourrait être le cas, honnêtement, et elle ne pouvait s'empêcher de prendre cela pour du pur foutage de gueule. Si Elise lui posait des questions, c'était dans l'intention d'obtenir une réponse très, très précise, parce qu'elle voulait mesurer l'ampleur de la menace, et c'était ce qu'Elise demandait. Professeur de quoi ? Professeur où ? C'était sans doute un rôle qui lui allait bien, elle avait l'allure de l'enseignante stricte, prompte à donner des punitions.

Surtout, elle faisait donc carrière... Même si ça pouvait n'avoir l'air de rien, Elise savait que c'était susceptible d'impressionner Dougal, et ça, ça ne lui plaisait vraiment pas. Professeure dans une école perdue au fin fond de l'Ecosse, ça pourrait être rassurant, mais Elise continuait d'être sur ses gardes. Elle était tout simplement méfiante, et rien de ce qui quittait les lèvres de Minerva n'était susceptible de la rassurer. Elle n'y était peut-être pour rien, elle devrait peut-être même la rassurer pour avoir renoncé à ses fiançailles avec Dougal, pour lui avoir donné sa chance, à elle, de devenir son épouse. Mais l'idée de passer en second, de n'être qu'un deuxième choix, était quelque chose d'insupportable pour Elise.

-Tu n’entendras sans doute plus jamais parler de moi après aujourd’hui, je ne sais pas ce que je dois faire pour t’en donner l’assurance.

-Honnêtement, je ne sais pas non plus, reconnut Elise.

Elle voulait ressortir de cette conversation avec la pleine assurance que Minerva ne serait plus jamais sur la route de Dougal, qu'elle ne viendrait plus s'immiscer entre eux, semer le doute dans l'esprit de son mari. Quand elle était loin, Elise avait l'assurance que Dougal était à elle, à personne d'autre, et qu'il l'aimait plus que profondément. Quand elle était à quelques encablures, toutes les craintes et tous les doutes remontaient à la surface, sans rien qui ne sache les apaiser ou les taire, et c'était une véritable torture.

-Qu'est-ce que vous vous êtes dit, Dougal et toi ?

Elle avait besoin de confronter leurs deux sons de cloche. De cette façon, elle parviendrait peut-être à se rassurer davantage. Il n'y avait rien de garanti là-dedans, mais elle voulait tenter le coup.

-On a juste... parlé de nos vies, de ce qu'on devenait... On a un peu évoqué le passé, aussi...

Peu importe la réponse que lui donnerait Minerva, il était trop évident que cette réponse ne saurait dans tous les cas pas satisfaire Elise qui, rongée de jalousie, ne saurait que tirer des interprétations, éventuellement fausses, de tout ce qu'elle pourrait bien lui dire. Si elle lui en disait trop, elle estimerait qu'elle se vantait, si elle n'en disait pas assez, elle estimerait qu'elle lui cachait des choses.

Rien ne saurait lui convenir, non, parce que la présence même de Minerva était beaucoup trop insupportable pour qu'Elise soit véritablement capable d'en tolérer le moindre aspect. Elle voudrait que Minerva disparaisse, purement et simplement. Elle avait cru qu'elle n'entendrait plus jamais parler d'elle après son départ précipité, et pendant quelques douces années, oui, elle n'avait été qu'un lointain souvenir. Mais maintenant, elle était de retour, vérité insurmontable, inacceptable pour Elise. Donc non, aucune réponse n'était acceptable, et celle de Minerva ne l'était donc pas.

Pourtant, elle combinait, assez astucieusement, les deux cas de figure précédemment mentionnés. Mais c'était pour cette raison qu'Elise trouvait cette réponse d'autant moins acceptable, en fait. Elle n'avait pas l'orgueil de prétendre qu'ils ne s'étaient rien dit, mais Elise avait quand même le sentiment (qui lui venait peut-être juste de sa jalousie profonde et ancrée) que son interlocutrice marchait sur des oeufs : elle restait vague et ne lui offrait que des demi-vérités, ce qui n'était pas encourageant. C'était peut-être juste qu'elle faisait preuve de tact, mais Elise ne savait s'empêcher d'y voir une certaine forme de provocation qu'elle estimait insupportable.

-Quoi, par exemple ? Tu as voulu lui rappeler tous les beaux moments que vous avez passés ensemble ? Tu voudrais qu'il regrette ?

Elle marqua une pause, elle était injuste et presque hystérique... Mais Dougal était ce qui lui était arrivé de plus beau dans sa vie, elle ne voulait en aucun cas avoir à renoncer à lui. Elle ne voulait pas, sous aucun prétexte, que cette fichue rencontre écrase avec négligence la relation qu'ils avaient construite et sans laquelle elle ne se voyait pas vivre. C'était triste à affirmer peut-être mais elle s'en moquait assez royalement.

-Ou bien vous avez parlé de la façon dont tu l'as laissé tomber comme une vulgaire de chaussette ?

-Je lui ai donné les explications qui lui manquaient, oui.

Dougal ne lui avait pas exactement donné cette réponse, mais Elise ne l'imputait pas aux éventuelles cachotteries de son mari, elle voulait bien croire que Minerva s'était réellement cru claire et transparente à l'adresse de l'homme qu'elle avait éconduit, alors que de toute évidence, ses réponses n'avaient fait qu'égarer Dougal plus qu'il ne l'était déjà avant de le revoir. Rien que pour cette raison, Elise la détestait d'autant plus.

Elle avait remué le couteau dans la plaie, c'était la seule chose à laquelle avait servi cette conversation que les deux auraient facilement pu s'épargner. Elise aurait voulu que cette situation puisse au moins leur servir de clôture. Si ça avait été le cas, elle aurait même été capable de se montrer reconnaissante envers Minerva, parce que le souvenir de cette histoire inachevée avait toujours pesé sur leur couple, dès ses débuts, même si la jeune femme s'était fait violence pour faire comme si de rien n'était, pour se convaincre du fait que le temps effacerait ce qui devait l'être et laisserait le champ libre à quelque chose de plus serein, où Minerva McGonagall ne serait plus qu'un lointain souvenir dont il ne serait plus nécessaire de se soucier, peu importe le prétexte.

-Il est tout à toi, Elise. Je n'ai pas l'intention de te le prendre.

Elle n'aimait pas la manière dont elle parlait de Dougal comme de quelque chose de disposable. Il n'était ni à Minerva, ni à Elise, il n'appartenait qu'à lui-même, mais sa colère était trop grande pour qu'elle s'attarde sur ce seul point.

-Comment tu veux que je te croie ? répondit aussitôt Elise, incapable de garder pour elle la pensée qui l'habitait, qui la hantait.

Elle avait beau vouloir que ces mots soient vrais, elle ne pouvait s'empêcher de regarder le retour de Minerva d'un mauvais oeil, comme quelque chose d'orchestré, de planifié de longue date, comme quelque chose qu'elle avait voulu, qu'elle avait peut-être provoqué. Qui sait si elle n'avait pas appris, par ses parents par exemple, que Dougal et elle s'étaient installés à Londres et n'avait pas voulu tenter sa chance ? Et la "comme par hasard", voilà qu'elle tombait sur lui. C'était gros, non ? On ne pouvait quand même pas lui reprocher d'au moins se poser des questions. Elles lui paraissaient plutôt légitimes, vu les circonstances.

-Et comment je peux être sûre que tu vas disparaître de nos vies pour toujours ?

Elle avait besoin d'une garantie, de l'assurance de ce propos. Elle ne se sentirait soulagée que dès lors qu'elle serait assurée de son départ définitif, dès lors qu'elle aurait la certitude d'être laissée tranquille.

-Je suppose que tu ne le peux pas. Mais je suis sincère quand je te dis que ma vie n'est pas ici, et ne le sera plus jamais.

Elle avait l'air de l'être, oui... Elle avait totalement l'air de l'être... Mais ça ne suffisait pas du tout à convaincre Elise, non, pas du tout. La jeune femme restait sur ses gardes, et elle considérait qu'elle n'aurait pas d'autre choix que de le rester éternellement à ce stade. La vie de Minerva n'était pas à sa place ici, c'était bien le point sur lequel il était impossible, sous aucun prétexte, qu'Elise la contredise, mais elle redouterait sans doute éternellement de la revoir dans son sillage, elle resterait une ombre dans son ciel.

Cette ombre qu'elle réussissait à éluder avant, elle ne pourrait plus l'ignorer à présent, et elle en voulait terriblement à son interlocutrice pour cela. Qu'elle soit sincère dans ses résolutions ou non, elle avait réussi à semer le doute dans son esprit. Et elle n'était pas sûre de réussir à dissiper ce doute. Elle devrait peut-être compter sur son époux pour ça. Mais elle ne savait pas si ce serait suffisant.

-Je peux te promettre, si cela peut t'apaiser, de ne plus jamais parler à ton époux, même si nos chemins devaient se recroiser.

-Tes promesses n'ont aucune valeur à mes yeux, répondit Elise, puisque c'était vrai. Elle n'avait que faire des promesses de son interlocutrice. Je ne commettrais pas l'erreur de te croire.

Elles sonnaient creux. Ce n'était pas comme si Minerva lui devait quoi que ce soit. Elise serait tout à fait capable de lui mentir droit dans les yeux. Alors pourquoi Minerva ne serait-elle pas capable de la même chose ? Bien sûr, elle serait capable de la même chose.

-Mais pour ton propre bien, va-t-en, oui, débarrasse le plancher. Tu n'as pas envie de recroiser notre route, crois-moi.

C'étaient des menaces, ça essayait d'en être, en tout cas. Mais Elise n'était pas sûre d'être suffisamment intimidante. Ce n'était pas un exercice dans lequel elle brillait, c'est sûr. Elle n'était pas franchement douée pour cela, pas douée du tout, même... mais elle pouvait apprendre. Pour défendre ses intérêts et pour protéger son mariage, elle n'hésiterait pas une seule seconde.

Minerva n'est pas surprise d'entendre que ses promesses n'ont aucune valeur pour son interlocutrice. Bien sûr que ses promesses n'ont aucune valeur aux yeux d'Elise. Elle a de bonnes raisons de rester sur ses gardes et de ne surtout pas l'écouter, et Minerva ne peut pas compter sur le fait que l'épouse de Dougal en sache assez sur son caractère pour savoir qu'elle est une femme de parole, et qu'elle n'a aucune intention de trahir celle qu'elle vient de lui faire. Sans oublier qu'elle estime que ce serait absolument vain dans tous les cas.

Bien sûr que la jeune femme n'a aucune raison de la croire. Pour peu que s'exprimer en ces termes ait le moindre sens dans quelque contexte que ce soit, on peut affirmer qu'elle protège et défend son "territoire". Elle veut être heureuse avec son époux sans rivale dans les pattes, et c'est une chose que Minerva souhaiterait aussi à sa place. La menace qu'elle représente est nulle, proche du zéro absolu. Mais ça n'empêchera pas du tout Elise de voir les choses ainsi. Et Minerva pourra bien s'obstiner à vouloir la faire changer d'avis, ça ne changera absolument rien à l'affaire pour autant.

Ce n'est pas un avertissement, ce sont des menaces. Minerva ne peut s'empêcher de les trouver ridicules, surtout parce qu'elle sait que si, vraiment, elle voulait interférer dans la vie des McGregor, elle n'aurait certainement pas à se sentir menacée ou impressionnée par un tel discours. Elle est une sorcière, après tout, ce n'est pas comme si Elise pouvait objectivement grand-chose contre elle.

Mais Minerva n'a pas la moindre intention de s'engager dans une bataille telle que celle-ci. Non, ça ne l'intéresse pas. Elle, elle ne demande qu'à mener sa vie telle qu'elle a choisi de la poursuivre. Ce ne sera pas simple, pas après avoir revu Dougal, pas après cette entrevue. Mais elle est décidée, malgré tout. Et n'a pas l'intention de changer d'avis. Elle sait que ce serait une très mauvaise idée. Elle l'a très vite su à partir du moment où elle est partie, même si le désir de revenir a toujours été présent.

-Ne t'inquiète de rien, répond posément Minerva. Je m'en vais.

Elle dépose sur la table de quoi payer sa consommation et se redresse.

-Prends soin de lui.