codage par LaxBilly pour Stich ins Glück

Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide.

Geoffrey n’avait pas une mauvaise opinion des femmes, mais il trouvait souvent leurs conversations futiles et inintéressantes. Les hommes n’étaient pas toujours au point, mais en règle générale, c’était tout de même mieux. Harfang et lui n’avaient pas la même vision des choses sur absolument tout, cela ne les empêchait pas d’être amis. Et Harfang était sans doute un peu plus souple que lui, et plus tolérant. Ce qui était amusant, étant donné les milieux sociaux dont ils étaient chacun issus, c’était comme si les rôles s’inversaient.

"C'est savoureux de t'entendre dire ça quand on sait que tu fréquentes assidument Agrippine Tuft, soit la femme la moins fréquentable que je connaisse."

Pourquoi est-ce que Agrippine apparaissait soudainement dans la conversation ? Bon, il avait bien une petite idée, mais de manière générale, c’était un sujet qu’il n’abordait pas. Non pas qu’il avait honte ou quoique ce soit, mais sachant que Harfang était très loin d’être insensible, il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, et il pensait que leur amitié se portait mieux si la rousse ne s’interposait pas au milieu. Quoiqu’il en soit, il est vrai qu’elle n’était pas la plus fréquentable des femmes qui soit, il ne pouvait pas lui donner tort à ce sujet.

« Assidument ? Tu pousses un peu là. »

Il ne niait pas fréquenter Agrippine, mais il ne la voyait pas tous les quatre matins non plus. Déjà, il avait son travail qui lui prenait beaucoup de temps, et la jeune femme avait aussi sa vie à gérer, et elle était déjà bien assez mouvementée sans lui. Enfin, c’était une habitude d’Harfang, d’extrapoler un peu parfois.

"Tu ne sors donc jamais de chez toi ? Si je ne m'abuse, les femmes composent à environ cinquante pour cent notre société, si tu ne vois aucune femme autour de toi, c'est vraiment que tu es aveugle. Je te parle des femmes en général, tu sais. C'est toi qui les réduis à l'état de conquêtes sur table en ne pensant qu'aux femmes que je fréquente."

Geoffrey le savait bien. Mais il ne fréquentait pas beaucoup de femmes, en général. Dans son service, il y en avait, mais ce n’était pas une majorité, et ce n’était pas pour lui déplaire, il préférait de loin travailler avec les hommes que les femmes. Elles avaient toujours une bonne excuse pour les retards ou les absences (oui, c’était totalement cliché et misogyne), alors il se complaisait bien plus avec ses compères masculins.

« J’en vois, ce n’est pas pour autant que je m’y intéresse. Je ne les réduis à rien du tout, je te dis simplement que je n’en fréquente pas beaucoup, et que je ne m’en porte pas plus mal. Je ne suis pas quelqu’un qui met l’accent sur la socialisation. »

black pumpkin

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Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide.

"D'accord. Peut-être pas assidument, mais régulièrement, ne détourne pas le sujet."

Geoffrey ne détournait pas le sujet, il n’aimait simplement pas les termes imprécis. Et il jugeait qu’il ne fréquentait pas Agrippine assidument, ils passaient parfois plusieurs semaines sans se voir, ce qui était normal puisqu’ils avaient chacun une vie, l’un et l’autre. Agrippine, ce n’était pas un sujet qu’il abordait, et Harfang était la seule personne au courant, mais étant donné qu’il savait que son ami nourrissait certains sentiments pour la rouquine, c’était toujours un peu étrange d’en parler. Raison pour laquelle Geoffrey ne le faisait quasiment jamais.

"Une fois encore, je ne suggérais pas nécessairement qu'elles devaient éveiller ton intérêt sentimentalement ou même d'une manière plus... charnelle. Les femmes savent être intéressantes de bien d'autres manières"

Les femmes étaient sûrement agréables pour certaines discussions, mais Geoffrey n’aimait pas plus que cela discuter, encore plus avec des gens dont il n’était pas proche. Il était très bien avec lui-même et n’avait pas besoin de courir sans cesse après de nouvelles relations. Mais il pouvait comprendre que Harfang soit très différent de lui à ce sujet, nombreux l’étaient.

« De quelles manières au juste ? »

C’était une vraie question, Geoffrey avait bien envie de savoir de quelles manières les femmes pouvaient être intéressantes. Geoffrey n’était pas un progressiste, il était même misogyne, alors il était curieux d’entendre ce que son meilleur ami avait à dire sur le sujet. Il ne serait peut-être pas convaincu, mais il aurait une meilleure idée de sa vision.

"C'est bien dommage au passage que tu ne socialise pas plus souvent, je pourrais plus souvent te traîner en soirée. Enfin, ce n'est peut-être pas plus mal, si vraiment tu chargeais ton agenda de la sorte, je ne sais pas si tu trouverais encore du temps à me consacrer"

Geoffrey travaillait beaucoup, c’était un fait. Il avait fait le choix de s’investir dans sa carrière, mais il n’avait pas non plus un agenda de ministre. Mais il est vrai qu’il ne donnait pas beaucoup de temps à sa vie sociale, et qu’il n’y avait presque que pour Harfang, qu’il se dégageait un peu de temps pour lui en accorder. Il ne voyait pas cela comme une corvée, naturellement, Harfang était son meilleur ami, et sa compagnie était toujours appréciable.

« Me traîner en soirée ? Je ne suis pas sûr de vraiment savoir ce que cela implique, mais ce n’est pas plus mal. Mon emploi du temps n’est pas si chargé, c’est juste que je m’arrange pour ne pas qu’on me harcèle de trop en pensant que je n’ai rien à faire. »

black pumpkin

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Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide.

"Tu me poses vraiment la question ou tu te moques de moi ? Les femmes sont capables de réflexions pertinentes sur la vie, d'intelligence, d'humour... Bref, tu pourrais t'en faire des amies tout comme tu es amie avec moi."

Geoffrey n’en doutait pas, mais il n’empêche que l’idée d’avoir des amies femmes où il discutait de choses comme il le faisait avec Harfang ne le tentait pas plus que ça. Sans doute à cause de son côté mysogine, mais il avait été élevé dans ce sens, et il lui était donc difficile de voir les choses autrement. Mais il n’était pas totalement réducteur non plus. Les femmes étaient loin d’être des êtres idiots, et dénués d’utilité, elles étaient aussi intelligentes que les hommes à son sens, mais elles se laissaient polluer par de nombreuses idées qui étaient futiles et sans aucun intérêt.

« Eh bien, quel fervent défenseur de la gent féminine tu fais. C’est qu’elles auraient presque de la chance… enfin, si on met de côté le fait que tu es un goujat revendiqué. Quoiqu’il en soit, je ne doute pas de la qualité de la compagnie des femmes, mais je suppose que je suis plus à l’aise avec des hommes. »

Il adressa un sourire à son ami. Harfang avec une collection d’amantes qui pouvait impressionner, cela ne voulait pas dire qu’il traitait mal ses partenaires, mais bon, tout était dit sur le ton de l’humour, alors il ne pensait pas qu’il prendrait quoique ce soit de mal.

"Ca impliquerait de danser, de prendre des verres et de découvrir des lieux et des personnes intéressants que tu n'as pas l'habitude de côtoyer. Vraiment, cela ne pourrait impliquer que de bonnes choses. Et maintenant que tu m'as avoué que tu avais en réalité beaucoup de temps devant toi et de manière générale, ne t'attends pas à ce que je te laisse tranquille"

Ce n’était pas un programme très alléchant pour Geoffrey, parce qu’il n’était pas un homme particulièrement sociable, alors évidemment, faire tout ce que lui décrivait Harfang, ça ne le motivait pas vraiment. Sortir avec lui, ou juste le voir pour discuter, était une activité plaisante pour lui, parce qu’il connaissait Harfang depuis longtemps, et qu’il estimait qu’ils étaient proches, mais pour ce qui était des inconnus… ça ne l’emballait pas trop. D’accord, avant de pouvoir estimer d’être proche ou non de quelqu’un, il y avait la case inconnue, mais les nouvelles rencontres demandaient beaucoup d’effort, et de temps, et Geoffrey n’en avait pas tant que ça.

« Ah oui ? Et quand est-ce que j’ai dit que j’avais du temps devant moi ? Mon pauvre Harfang, tu ne gagneras rien en me trainant derrière toi tu sais. »

black pumpkin