Vous savez, moi, je suis d'avis que dans la vie, faut être capable d'assumer ses conneries, voire d'en être fier. Mais je pense aussi qu'il faut être capable de reconnaître que quand c'est la faute des autres, ça devrait être à eux d'assumer leur merde (désolée pour le langage peu châtié, c'est juste comme ça que je m'exprime, et j'ai envie de dire, faites avec ou allez lire la bio de quelqu'un d'autre). Perso, même si je sais que je suis en partie responsable de ma vie de merde, je sais aussi que mes parents y ont largement contribué. Enfin, ma mère surtout, parce que mon père a rapidement quitté le décor, et je risque pas de le lui reprocher.

Mon vieux est un moldu. Ma mère et lui se sont connus et plus très jeunes. La suite, on la connait. Le polichinelle dans le tiroir et l'obligation de se marier pour éviter le scandale. Si mes parents s'aimaient, ça a pas dû durer bien longtemps. Du peu que je connais d'eux, je les ai toujours vu se mettre sur la tronche. Ma mère surtout. Elle frappait et insultait mon père à tout bout de champ. Elle lui reprochait d'avoir gâché sa vie. En vrai, c'est moi qui ai gâché sa vie. Elle commençait à peine sa carrière dans l'équipe irlandaise de Quidditch quand elle s'est découvert un haricot dans le bide. Elle a laissé tomber sa carrière pour m'élever, on l'a obligé à être une mère au foyer. Et elle nous le faisait payer. Mon père en a eu marre... Quand j'ai eu quatre ans, il s'est barré. Au début, il venait me récupérer de temps en temps, et les moments que je passais avec lui étaient les plus beaux. Mais au bout d'un moment, il a arrêté de venir. Je sais pas si c'est parce que ma mère l'a menacé ou parce qu'il en avait marre de garder ma mère en miniature. En tout cas, au bout du compte, y a plus eu que ma mère et moi.

Ma mère m'a foutue sur un mini-balai dès l'âge de trois ans. Elle voulait que je réalise son rêve à sa place, je lui devais bien ça... J'aurais pu détester le vol et le Quidditch pour la peine, mais non. J'adore être sur un balai, y a que là que je me sens bien et vivante. Le reste du temps, je suis constamment... en colère. Je dis pas que je le suis pas sur le terrain non plus, je fais pas de quartier à mes adversaires, mais c'est pas pareil. Ma mère m'a élevée pour être la meilleure et j'en ai retenu que la meilleure manière d'y parvenir était d'écraser la concurrence. Je pense que j'ai été doffice un putain de miracle, parce que c'est pas pour me vanter, mais je gère au quidditch. Il n'empêche que pour ma mère, rien n'était jamais assez bon. Pas un seul mot de félicitation, j'ai reçu. Par contre, des insultes et des mandales, j'en ai encaissées.

J'ai été si soulagée quand j'ai rejoint Poudlard ! Enfin, j'étais loin de l'autre cinglée. Elle aussi disait que ça lui ferait des vacances, de plus avoir l'incapable que j'étais dans les pattes, ça l'empêchait pas de m'écrire tout le temps pour commenter mes résultats scolaires... qui étaient épouvantables. Y a qu'au Quidditch que j'étais bonne, une pointure. J'ai intégré l'équipe de Gryffondor dès ma deuxième année, en tant que batteuse, et j'étais une machine de guerre. C'est mes meilleurs souvenirs : les matchs, les entraînements. Pour le reste, j'étais nulle de chez nulle. Si bien que j'ai fini par être déscolarisée. J'ai quitté Poudlard à l'âge de seize ans et ait alors été repérée par un entraîneur local qui m'a laissé ma chance.

Le reste, on le trouve dans la presse, mon joli parcours édulcoré du petit prestige du balai volant, l'agressive batteuse qui a reçu plus d'un avertissement pour mauvaise conduite, la mauvaise graine, le cauchemar des annonceurs et... en même temps, une joueuse talentueuse qu'on supposait bientôt capitaine de l'équipe des Harpies de Holyhead dont elle est l'un des membres iconiques.
J'aime bien cette partie de l'histoire. Mais cette histoire est loin d'être finie.