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n n'est jamais mieux que chez soi. Agrippine n'avait pas la moindre idée de qui avait prononcé cette maxime pour la toute première fois, mais ce qui est certain, c'est que cette personne avait plus que foutrement raison. Ignatius pouvait bien dire ce qu'il voulait au sujet de son appartement, la jeune femme l'adorait, et elle n'aimait rien plus que de s'étaler dans son canapé, un bon verre de whisky pur feu chargé en glaçons à la main, au retour d'une journée exténuante. Et ses journées l'étaient toutes. D'autant qu'elle avait la fâcheuse tendance à trop les prolonger... Enfin, pour cette fois, elle avait été sage, ceci dit. Elle était allée trouver un client à qui elle devait revendre quelques fioles de potion illicite, et elle était rentrée chez elle sitôt sa petite transaction effectuée. Rien de prévu au programme si ce n'est reposer ses petits petons. Enfin, aux dernières nouvelles. Mais puisque l'on sonna à sa porte, elle devait peut-être songer à revoir ses plans. Ce qui ne la dérangeait pas du tout, au passage. Elle adorait les surprises, être prise au dépourvu, ça pimentait le quotidien. Et pour une surprise, c'était une surprise. En ouvrant la porte, elle ne s'était clairement pas attendu à tomber sur Harfang.

-Londubat, tu me suis, maintenant ? dit la jeune femme en souriant à son interlocuteur. La question se posait, parce qu'elle ne se souvenait pas lui avoir un jour donné son adresse, mais son culot et son insistance l'amusaient plus qu'ils ne l'importunaient. Séductrice dans l'âme, elle avait trouvé son pendant masculin en la personne d'Harfang, et c'était bien parce qu'elle ne savait représenter pour lui qu'un défi qu'il s'était lancé à lui-même qu'elle prenait tant de plaisir à contrarier ses plans. Ce petit jeu n'était de toute façon amusant que parce qu'il ne devait pas aboutir à ce à quoi il aboutissait toujours autrement... mais elle devait bien reconnaître qu'il se donnait du mal. T'es pas sérieux... Tu m'as vraiment apporté des fleurs ? ajouta-t-elle en le considérant de pied en cap.

C'est vrai qu'Harfang Londubat était loin, très loin d'être mal foutu, et si elle ne trouvait pas si plaisant de lui en faire baver, il serait passé à la casserole depuis bien longtemps... Mais des fleurs, vraiment ? C'est peut-être le genre de mascarade qui fonctionne à merveille avec d'autres, mais il devait quand même la connaître assez, depuis le temps qu'ils jouaient au chat et à la souris, pour savoir qu'elle n'était pas de celles que l'on conquiert avec un simple bouquet. Est-ce qu'il ne chercherait pas à se saborder lui-même.

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écidément, Harfang avait le don de la surprendre, que ce soit lorsqu'il se montrait ultra conventionnel ou quand, au contraire, il décidait de s'adapter à ses attentes. En tout cas, il devenait clair qu'il se donnait du mal pour la conquérir... ou pour prétendre la conquérir, tout du moins. Est-ce que ça paierait ses fruits pour autant, non, bien sûr que non, c'était même hors de question. Mais l'attention l'attirait plus qu'elle ne l'aurait soupçonné d'abord en le voyant sur le pas de sa porte. Sans franchement de délicatesse, elle prit le bouquet des mains de son interlocuteur et le considéra du regard en détails. D'accord, c'était bel et bien des fleurs d'alihotsy. Elle devait bien reconnaître qu'il ne se foutait pas de sa gueule, il avait dû le payer très cher, ce petit présent. Pour le coup, elle respecterait aisément ses directives, c'est-à-dire que les charmants pétales, très utiles dans la concoction de nombre de potions peu recommandables, seraient revendues très vite en bonne et due forme.

En plus, il y en avait beaucoup, il ne s'était pas foutu d'elle. Elle l'observa un instant sans rien dire, histoire de le faire mariner, quand il lui demanda s'il pouvait entrer. C'était assez tentant, à vrai dire, de lui claquer la porte au nez après qu'il lui ait sorti le grand jeu, mais elle décidait d'être magnanime. Sa présence lui plaisait, en même temps. Elle ne ferait que prétendre vouloir le mettre dehors sans le penser réellement. Finalement, elle poussa un soupir et céda.

-Allez, entre, ce serait dommage que quelqu'un te voie sur mon palier.

Après tout, le riche et populaire Harfang Londubat avait une réputation à tenir. Elle aimait ça, d'ailleurs, l'idée qu'il prenne le risque de ternir sa réputation et celle de sa famille pour le seul plaisir de la séduction. D'accord, il devait jouer au même jeu avec bien d'autres, elle n'avait pas la bêtise de se croire exceptionnel. Mais elle admettait que c'était quand même très plaisant... et l'air de rien, particulièrement valorisant. Elle le fit donc entrer et referma la porte derrière eux.

-Alors, dis-moi, dit-elle en remplissant un large verre d'eau pour y déposer le bouquet, qu'est-ce que tu veux boire ?

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a même chose que lui, hein ? Rien que pour le contrarier, Agrippine fut bien tentée, pour la peine, de se contenter de leur servir à tous les deux deux verres d'eau et rien de plus, mais elle avait quand même l'intention de passer une bonne soirée en compagnie d'Harfang (même s'il serait certainement le seul homme - exception faite de son frère, évidemment - à mettre les pieds dans son appartement et à en ressortir sans avoir fait un petit détour par son lit). Donc elle allait plutôt traquer l'idée du verre d'eau contre deux verres bien tassés de whisky pur feu. Elle raffolait de cet alcool, et on en trouvait des fonds de bouteille éparpillés un peu partout. Elle mit la main sur le goulot d'une bouteille à moitié pleine et remplit donc leur verre.

Après avoir agité sa baguette au-dessus de leurs verres pour les refroidir, elle tendit le sien à Harfang et se prélassa pour sa part dans son canapé, non sans boire une large gorgée de sa boisson au passage. Pour le plaisir des yeux et dans l'espoir de troubler un peu son interlocuteur, elle ne le lâchait pas du regard tandis qu'il commentait son appartement. Le tout pour le complimenter. Elle voyait mal comment l'homme de bonne famille pouvait y trouver quelque intérêt ni quelque attrait. Il était sale, délabré, ridiculement petit, et en bordel. Il lui suffisait de considérer la tête d'Ignatius chaque fois qu'il venait lui rendre visite pour se faire bonne idée de ce qu'un jeune (enfin, Harfang n'était plus tout jeune, ceci dit) homme de bonne famille pouvait bien penser du taudis qui lui servait de toit. Cela dit, ça ne changeait rien au fait qu'Agrippine l'adorait, elle, son taudis.

-Tu sais qu'essayer de me flatter n'a jamais été une méthode efficace avec moi, répondit-elle dans un sourire.

En même temps, Harfang se devait bien de tester toutes les méthodes possibles puisque, sur le principe, aucune ne fonctionnerait jamais, puisqu'elle avait tout simplement décidé qu'il ne l'aurait jamais - et elle nierait en bloc les quelques fois où elle s'était envisagée très susceptible de céder, mais le plaisir du jeu avant tout !

-Te fous pas de moi, va, cet appartement doit faire la taille d'un placard à balais dans ta baraque de luxe.

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grippine se demandait quelquefois quelle était la limite que son interlocuteur refuserait de franchir au nom du petit jeu de séduction qu'ils avaient mis en place tous les deux. Elle serait assez incapable de le déterminer. Elle le pensait moins persévérant, quand ils avaient commencé à jouer sans déterminer la moindre règle, maintenant, elle ne savait pas si sa détermination à gagner était au-delà de ce qu'elle avait accepté de concevoir de sa part ou si c'était juste dans sa nature. Parfois, aussi, elle se demandait s'il était sérieux ou s'il lâchait certaines sentences dans le vent dans l'espoir qu'elles fassent leur petit effet sur elle. Il n'arrêtait pas de tâter le terrain avec elle... C'était sans doute aussi parce qu'elle lui en disait le moins possible sur elle... Ca faisait partie du jeu, peut-être, une des règles tacites non énoncées. Elle ne savait pas trop s'il le pensait, par exemple, quand il lui parlait de l'emmener chez lui... mais pour tout dire, elle était assez tenté e le prendre au pied de la lettre. Le risque serait inconsidéré pour lui et sa réputation... mais justement, ça, pour le coup, ça lui plaisait.

-Tu veux dire que je suis fissurée, moisie, attaquée par les mites et poussiéreuse ? répondit-elle d'un ton amusé quand son interlocuteur affirma que son appartement lui ressemblait.

Elle grossissait à peine le portrait... en fait, elle l'amenuisait peut-être, elle n'avait pas évoqué par exemple le dératiseur qui devait passer régulièrement dans l'immeuble pour "assainir" les lieux, si c'était possible. Mais en vérité, elle pensait savoir à quoi il faisait référence. Sans être allé chez Harfang, elle visualisait facilement un domaine à l'image du manoir familial où elle avait grandi : un lieu sans âme, sans un grain de poussière, où tout était à sa place, dans un ordre méticuleusement calculé. Pas de fantaisie, rien qui dépasse... c'est sûr que chez elle, la différence devait être frappante. Le désordre et la fantaisie. C'était peut-être ça, qui l'attirait chez elle ? Le fait qu'elle soit l'exact inverse de son épouse... cette femme qu'Agripine tenait naturellement pour frigide sans avoir jamais vraiment pris la peine de discuter avec, parce que pour que son mari ressente autant le besoin d'aller voir ailleurs, c'est qu'il devait y avoir anguille sous roche, non ?

-Et pourquoi on irait pas chez toi tout de suite, hein ? proposa la jeune femme avec malice.

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a proposition d'Agrippine eut l'air de décontenancer un peu son interlocuteur, et ce n'eut rien pour déplaire à la jeune femme, bien au contraire, puisque c'était précisément le but recherché... Mais bien qu'il donnait l'impression d'être en partie séduit par sa requête, il y mit le holà en affirmant que l'épouse d'Harfang n'aurait pas forcément envie de la rencontrer. La jeune femme haussa les épaules. Elle, elle trouverait ça assez amusant, à vrai dire, de se retrouver en présence de Callidora Londubat... ne serait-ce que pour constater la réaction d'Harfang. L'idée de le mettre dans l'embarras l'amusait assez, elle ne pouvait pas le nier. Mais elle n'allait pas lui forcer la main non plus, elle songeait que, d'une façon ou d'une autre, elle devrait bien réussir à lui faire relever le défi. Et après tout, ce n'était pas parce que son interlocuteur était réticent qu'il n'allait pas céder, d'une façon ou d'une autre. Elle avait envie de s'amuser, et il était là. Alors, certes, elle ne s'amuserait pas de la manière qu'Harfang espérait peut-être encore d'elle, mais ça n'empêchait pas, pas vrai ?

-L'occasion en or de me faire visiter ton immense manoir et le plaisir inconditionnel de ma compagnie ? suggéra-t-elle dans un sourire.

Elle avait vu juste, l'idée faisait son chemin dans l'esprit de Harfang, et il semblait réellement vouloir écouter sa proposition au pied de la lettre. Certes, il lui faisait bien comprendre qu'il attendait quelque chose en contrepartie, et il n'y avait nul besoin d'être une flèche pour comprendre quoi, mais elle ne cèderait pas pour si peu. Elle pimentait le jeu pour qu'ils ne s'en lassent pas, certes, mais ce n'est pas pour autant qu'elle avait l'intention de laisser la moindre chance à son interlocuteur. Ce qui était resterait, et il était hors de question de changer les règles de leur petit jeu. Sans quoi, il n'y aurait définitivement plus de piment à tout cela. Et ils en étaient avides aussi bien l'un que l'autre. Leur conversation en disait long à ce sujet.

-Emmène-moi seulement, et tu verras bien, ajouta-t-elle dans un sourire ce qu'il y a de plus espiègle.

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st-ce si nécessaire que cela, au fond, qu'elle se rende chez son interlocuteur ? Pas forcément, non, mais elle ne pouvait nier tout de même que ça l'amusait grandement, et pour la peine, elle avait bien envie d'aller jusqu'au bout de cette idée. Et si Madame Londubat devait revenir chez elle par inadvertance, disons, ce serait un bonus pour elle. Agrippine aimait vivre dangereusement. Et elle avait dans l'intuition que Harfang aussi. En tout cas, ce n'était pas cette conversation qui allait lui laisser penser le contraire. Elle aimait bien l'idée de franchir un nouveau palier avec lui... pas le palier auquel on s'attendrait ou celui qu'il espérait, mais elle avait quand même la sensation qu'ils y trouveraient leur compte. Quant à ce qu'elle devrait lui offrir si elle venait chez lui, elle était bien déterminée à lui donner quelque chose de bien bateau, ne serait-ce que pour la blague. Des chocolats, peut-être ? Ou une cravate ? Un truc bien nul en tout cas.

Elle allait répliquer (parce qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher), mais alors il la prit au dépourvu en commentant sa nouvelle coiffure. Elle sourit. C'était le ba-ba, de faire attention aux nouvelles coupes, hein. Ceci dit, vu qu'elle avait carrément changé de couleur, il aurait vraiment été aveugle de ne rien remarquer. Les essais capillaires étaient sa spécialité. N'importe quelle couleur tant que ce n'était pas le noir corbeau qu'elle pensait avoir hérité de son père, et que sa mère et Ignatius portaient comme un étendard. Mais c'est vrai, ce roux lui plaisait bien, il y avait des chances pour qu'elle le garde un petit bout de temps, pour la peine.

-Fais gaffe, répondit Agrippine d'un ton léger, le regard plongé dans le sien. Tu vas finir par tomber amoureux de moi.

Elle plaisantait, bien sûr, elle ne pensait pas que Harfang soit attacher à qui que ce soit. Comme elle n'était pas sûre d'en être capable non plus de son côté... N'empêche qu'il se donnait du mal, et elle devait bien avouer qu'elle appréciait.

-Je ne viendrais pas les mains vides chez toi, ne t'en fais pas, ajouta-t-elle sans transition. Je t'offrirais quelque chose de bien voyant et dont tu auras beaucoup de mal à justifier la présence auprès de ta femme.

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lle pouvait bien reconnaître cela à Harfang : il ne perdait jamais le nord, et il ne se laissait pas démonter par ses avertissements, ses évidents refus et son petit caractère. Bien au contraire, ça avait même l'air de lui plaire (raison pour laquelle la jeune femme insistait d'autant plus sur chacun de ces traits, parce qu'elle aimait jouer avec le feu). Alors forcément elle poussait toujours le jeu un petit peu plus long, c'était une chose pour laquelle elle ne manquait pas un seul instant de talent (du moins de son propre pont de vue - l'humilité, c'est pour les faibles), et donc elle n'avait pas l'intention de s'arrêter là. Elle sourit, un sourire qui en disait vraiment long, quand Harfang affirma qu'il était parfaitement capable de la surprendre. Au fond, elle n'en doutait pas forcément. Certes, c'est vrai qu'elle commençait à bien le connaître, mais leurs conversations se ressemblaient souvent (seulement, ils poussaient le vice un peu plus loin à chaque fois - mais pas aussi loin, jamais aussi loin, surtout pas), mais justement, pour la peine, il lui restait encore pas mal de choses à découvrir, et elle devait bien reconnaître qu'elle était curieuse, assez curieuse pour rebondir sur les propos de son interlocuteur plutôt que de changer (plus ou moins subtilement, plus que moins même) de sujet.

-Un jour, tu dis ? dit-elle en le considérant depuis ses yeux pétillants. Et pourquoi pas maintenant ?

Elle savait pourquoi pas maintenant. Parce que jamais. Du moins s'il tenait à la surprendre de la manière qu'elle était convaincue qu'il avait à l'esprit. Elle avait décidé de ne jamais s'offrir à lui, et elle s'y tiendrait, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de chercher à voir jusqu'où il pourrait aller pour parvenir à ses fins, et donc, le pousser à bout, l'inviter à aller encore plus loin, faisait bien forcément partie du processus. La jeune femme le considérait du regard sans bouger. Au fond, il avait mille manières de la surprendre, et il était très probable qu'il agisse à l'encontre de ses attentes... Après tout, c'était justement ça, surprendre. Et maintenant, elle savait que Harfang n'était pas si mauvais que ça pour tromper ses attentes, et il pourrait très bien réitérer en cet instant. Elle l'espérait un peu.

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grippine n'était que trop bien placée pour le savoir : à force de jouer avec le feu, on se brûle. L'ennui, c'est qu'elle devait être un peu pyromane sur les bords, parce que jouer avec le feu, c'était définitivement un truc qu'elle adorait. Certaines morsures de flammes n'étaient d'ailleurs pas si déplaisantes, et celle qui allait la toucher de façon imminente non plus, d'ailleurs. Quand elle invitait à Harfang de combien d'imagination il était capable, elle savait pertinemment que la situation avait de très bonnes chances de dégénérer, parce qu'elle se doutait que les pensées de son interlocuteur n'avaient rien de très... innocentes... mais bon, en même temps, que voulez-vous, c'était définitivement trop tentant. Elle sourit, malicieuse, quand Harfang affirma qu'elle n'était peut-être pas prête pour ça. Il commençait à bien la connaître, manifestement, car il devait savoir que la mettre au défi, c'était se la mettre dans la poche. Mais qu'il se détrompe, Agrippine était prête à tout... mais ça ne voulait pas dire qu'elle devait tout faire non plus. Elle haussa les épaules quand il lui demanda si elle voulait qu'il la surprenne. Ce serait mentir que de dire non, en effet.

Elle n'esquissa aucun mouvement de recul quand ses mains caressèrent ses bras. Elle se laissa faire, docilement, elle attendait de voir. Et elle ne se contentait pas de voir, elle sentit. Harfang posa ses lèvres sur les siennes, osa cette tentative qu'elle l'avait toujours dissuadé de tenter. Honnêtement, elle ne pouvait pas dire qu'elle ne l'avait pas cherché. Et elle ne pouvait pas dire non plus que c'était déplaisant non plus, loin de là. Harfang savait embrasser (en même temps, avec l'expérience qu'il avait, le contraire aurait été surprenant), et il aurait été assez tentant de poursuivre plus loin, de lui rendre ce baiser. Sauf que non, elle n'en avait pas fini avec lui. Alors Agrippine se recula d'un pas, se mordilla légèrement la lèvre inférieure.

-A vrai dire, ce n'était pas si surprenant, dit-elle en souriant, le chambrant avec légèreté. Parce qu'il en mourait d'envie, elle le savait bien. Et en même temps, elle ne se plaignait pas non plus, hein.

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