Le temps entretient l'amitié (pv Ignatius)

Si Lindsay avait bien retenu une leçon de la visite à l'improviste qu'Elros lui avait faite avant son déménagement (outre le fait que, quoi qu'il en dise et même s'il se prétendait neutre, elle sentait bien que James avait su l'embobiner suffisamment pour qu'il se range de son côté et qu'elle passe pour une mère indigne qui se servait de son fils pour blesser le père... ce qui était peut-être un peu vrai mais elle ne le reconnaîtrait jamais), c'était qu'avec tous les bouleversements qu'elle avait rencontrés dernièrement : la rupture, le divorce, la naissance de Gabriel, le remariage, le combat acharné qu'elle menait pour obtenir sa garde complète... elle avait un peu trop négligé ses amis.

Pourtant, c'était bien dans des périodes comme celles-ci qu'elle avait besoin d'eux... Mais elle ne faisait pas assez d'effort, et maintenant que pas mal de choses revenaient dans l'ordre, même si tout n'était pas encore totalement acquis, elle comptait bien se rattraper.

L'amitié qu'elle regrettait le plus d'avoir un peu négligée, c'est celle qu'elle entretenait avec Ignatius. Bon, ce n'était pas comme s'ils ne s'étaient pas vus du tout durant tout ce temps. Il avait été présent comme pour elle après sa rupture avec James, et c'est certainement parce qu'il avait été si prévenant qu'elle avait réussi à se reconstruire un peu, à envisager d'ouvrir son coeur à un autre. Et évidemment, il avait été invité à son mariage.

Mais après, la machine s'était un peu emballée, et au final, ça faisait plusieurs longues semaines qu'elle n'avait donné aucune nouvelle à celui qui était pourtant l'un de ses amis les plus proches. Le plus proche, même, quand elle y réfléchissait.

C'était à peine si ils avaient eu l'occasion de parler depuis que la mère du jeune homme avait été nommée ministre de la Magie, rien que ça... (elle comprendrait que l'on finisse par la taxer d'opportuniste quand on s'attardait sur les relations qui lui restaient à présent, et qui pour beaucoup n'avaient rien à voir avec ses relations d'avant).

Elle avait donc décidé de se rattraper, et elle avait un bon prétexte pour cela, puisqu'elle et Christian (et Gabriel, ça va de soi) avaient emménagé dans leur nouvelle maison. Ils avaient mis du temps à l'aménager à leur goût, mais c'était chose faite, à présent, et donc, Lindsay était impatiente d'inviter Ignatius dans son nouveau chez-elle. Ce serait aussi l'occasion pour elle d'aller aux nouvelles, parce qu'avec tout ça, elle avait peut-être manqué un épisode ou deux de la vie de son ami.

Christian l'avait prévenu qu'il rentrerait tard, un rendez-vous d'affaires qui promettait de s'éterniser. Elle avait donc proposé à Ignatius de dîner avec elle et avait pour l'occasion passé plusieurs heures aux fourneaux. Elle n'était pas convaincue que le résultat s'en ressente, mais l'effort était là en tout cas.

Quand il frappa à la porte, elle venait tout juste de mettre la table.

"Ignatius." Elle l'accueillit avec un grand sourire accompagné d'une étreinte sincère. "Je suis contente de te revoir. Comment vas-tu ?"

Le temps entretient l'amitié.

Quand il voyait tous les chamboulements qui pouvaient avoir lieu dans la vie de ses amis (de certains de ses amis), Ignatius ne pouvait que relativiser ce qui lui arrivait de son côté. Et en même temps, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il lui arrivait grand-chose. Bon, il avait un poste plutôt haut placé au ministère, mais le grand changement se faisait surtout dans le fait que c’était sa mère qui se trouvait maintenant à la tête du ministère de la magie (et qu’en un sens, il ne pouvait pas nier qu’il avait plus qu’envie de suivre ses traces), ou encore… ces révélations que sa sœur lui avait faites. Mais tout cela ne le concernait pas directement, c’était ça. En fait, Ignatius avait finalement un côté un peu observateur dans sa vie, se contentant de suivre la voie toute tracée devant lui. Ce qui ne le dérangeait pas jusqu’à présent, mais maintenant, il ne savait plus vraiment quoi en penser.

Et à côté de ce que certaines personnes vivaient, ce n’était définitivement rien. Comme Lindsay, qui finalement en assez peu de temps – ça commençait à dater un peu ses soucis avec James, mais tout c’était quand même accélérer après des années « paisibles » qui avaient suivi Poudlard – avait radicalement changé de vie. Il avait été là à chaque étape de ces changements. Quand elle était tombée enceinte, quand James et elle s’était séparée. Surtout à ce moment-là d’ailleurs, il avait été là pour la soutenir du mieux qu’il pouvait. Et il n’y avait rien de plus normal, parce que Lindsay était sa meilleure amie. Enfin… oui, c’était le cas, mais Ignatius savait que ce n’était peut-être pas tout à fait exact. Elle était sa meilleure amie, mais il voyait bien plus en elle qu’une simple meilleure amie. Il avait été vraiment triste pour elle quand elle avait souffert à cause de James, mais au fond de lui… il s’était dit qu’elle valait mieux que lui dans tous les cas. Et elle avait trouvé mieux d’ailleurs, avec Christian. Bah, il avait été là aussi, à leur mariage, il avait rencontré le fils de la jeune femme déjà. Et c’était normal, il était là pour elle parce qu’il ne s’imaginait pas une seule seconde faire autrement. Les choses s’emballaient un peu cependant et il ne pouvait pas nier qu’il l’avait vu autant qu’il aurait aimé, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il y avait tant de chose qui changeait.

D’ailleurs, Ignatius se rendait chez elle, mais ce n’était plus le chez elle qu’il avait connu, puisqu’elle s’était installée dans une autre maison avec son nouveau mari. Au moins, elle gagnait quand même un peu au change avec Christian, parce qu’il avait largement plus de moyen que James. Mais bon… ce n’était pas pour autant qu’il l’adorait non plus, quand bien même c’était un avis très personnel. Quand elle ouvrit la porte, Ignatius afficha un grand sourire en la voyant, heureux de la voir.

« Je suis content aussi. » Répondit-il quand après une étreinte (qu’il savoura évidemment), elle lui affirma qu’elle était contente de le revoir et il savait qu’elle était sincère. « Je vais bien et toi ? » Demanda-t-il avant de lever un peu son regard vers cette maison. « Belle maison ! »

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« Je suis content aussi. »

Certains pouvaient donner ce genre de réponse et mentir, mais Lindsay savait qu'Ignatius était sincère avec elle, qu'il était vraiment heureux de la voir et de passer du temps en sa compagnie.

Elle appréciait de pouvoir compter sur une amitié aussi ancienne et solide, depuis sa rupture avec James, elle s'était trouvée contrainte de faire le tri parmi ses amis, et elle avait dû constater que beaucoup avaient pris le parti de son ex-mari à son désavantage à elle.

A croire que c'était elle qui l'avait trompé et non l'inverse. Peut-être, peut-être oui, que ça devrait l'inviter à se remettre en question, mais ce n'était pas le cas. En fin de compte, ça l'attristait un peu, mais avec Ignatius, elle savait qu'elle n'aurait pas ce souci, et on peut dire que ça l'avantageait, tout de même.

Ignatius et James ne s'étaient jamais spécialement entendus (même si elle n'avait jamais compris exactement pourquoi), alors elle n'avait pas à craindre qu'il fasse ce genre de volte-face avec elle.

« Je vais bien et toi ? »

Elle le jaugea du regard pour être sûre qu'il ne lui racontait pas de bobard. Il avait l'air de le penser, quand il disait qu'il allait bien, mais elle n'était pas forcément douée pour discerner ce genre de choses. Non, elle, elle était le genre, plutôt, à comprendre que les choses allaient mal quand il était trop tard et qu'il n'y avait plus rien à faire pour les réparer.

Lindsay hocha la tête en réponse. Tout n'était pas parfait dans sa vie, elle était remuée encore par les révélations de Sasha et la conversation qu'elle avait eue avec Elros, mais elle avait quand même toute la matière à être heureuse. Christian était le plus tendre et le plus attentionné des maris et Gabriel était un vrai trésor pour elle.

"Je vais bien aussi", confirma-t-elle dans un sourire.

En tout cas, elle ne se voyait pas l'ennuyer avec ses maigres préoccupations. Même si, des personnes à qui elle voudrait confier ce qu'elle avait découvert sur James, Ignatius était en très bonne place.

« Belle maison ! »

"Merci." Elle était contente que l'endroit lui plaise vraiment, surtout qu'elle tenait Ignatius pour avoir beaucoup de goût. "Je te ferais visiter tout à l'heure. Mais pour l'instant, je te propose de prendre l'apéritif." Elle leur servit deux verres pour faire bonne mesure. "Alors, quoi de neuf ? Raconte-moi tout."

Le temps entretient l'amitié.

Ignatius ne put que répondre au sourire de Lindsay, quand elle lui affirma qu’elle allait bien, par un sourire. Le jeune homme aimait entendre que son amie allait bien, il aimait savoir qu’elle allait bien. Est-ce que c’était réellement le cas ? Ignatius se doutait quand même que tout ne devait pas être rose pour la jeune femme, parce qu’elle avait toujours son ex mari et le soucis de garde de son fils, mais quand même... Ignatius espérait qu’elle ne lui mentait pas. Que même s’il pouvait y avoir des menues soucis dans la vie, elle allait quand même bien. Et pour cause. Elle vivait dans une belle maison, avec un mari qui semblait l’aimer, et un fils. Que demander de plus ? Le jeune homme était sincèrement heureux pour Lindsay en tout cas, même si au fond, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il aurait bien aimé participer plus activement à son bonheur. Toutes ces années n’avaient au final que confirmé qu’il ne pouvait pas y avoir plus. Il s’était fait une raison à force. Pendant toutes les années de mariage de Lindsay et James, il s’était fait une raison. Et après, malgré le fin espoir qu’il avait pu avoir, l’arrivée de Christian ne pouvait que confirmer les choses. Il n’était pas à la hauteur de son amie, mais ça ne l’empêchait pas d’être présent pour elle. Bien au contraire. Il était forcément à ses côtés, parce qu’il se devait d’être à ses côtés. Parce qu’il l’aimait trop pour que ça ne soit pas le cas.

Il appréciait donc de savoir qu’elle allait bien, même si cela ne venait pas de lui. Elle lui affirma qu’elle allait lui faire visiter sa maison, mais pour l’heure, elle proposait qu’ils prennent l’apéritif. C’était parfait comme ça, Ignatius avait surtout envie de profiter de la présence de la jeune femme.

« Merci. » Dit-il quand Lindsay leur servi un verre, avant de répondre à ses questions. « Oh tu sais, je crois qu’il n’y a pas grand chose à raconter. Toujours un peu la même chose, je travail beaucoup. En même temps, faut que je sois à la hauteur de mon nouveau poste. » Qu’il avait obtenu depuis la nomination de sa mère au poste de ministre de la magie, n’aillant aucun souci à se servir de l’influence de cette dernière pour avancer. Quand bien même, Ignatius osait croire qu’il avait les capacités pour un tel poste. Après tout, on l’avait quand même préparé toute sa vie pour le faire. « Il faut que je sois à la hauteur de la nouvelle réputation de ma mère maintenant. »

Parce que ce n’était pas rien quand même d’être le fils de la ministre de la magie. Même si par conséquence, il y avait des conséquences justement. Le fait qu’il voyait moins sa mère par exemple. Même si ce n’était pas grand chose. Ignatius avait toujours été très proche d’elle et depuis la mort de son père, il lui restait juste sa mère. Bon, sa sœur aussi, mais sa sœur était toujours un sujet particulièrement délicat, avec tout le monde. Même Lindsay.

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« Oh tu sais, je crois qu’il n’y a pas grand chose à raconter. Toujours un peu la même chose, je travail beaucoup. En même temps, faut que je sois à la hauteur de mon nouveau poste. Il faut que je sois à la hauteur de la nouvelle réputation de ma mère maintenant. »
Tout, dans le discours de son ami, relevait du pur "Ignatius Tuft", sans aucun doute possible. Elle savait que le jeune homme était un bourreau de travail, et qu'il mettait un point d'honneur à veiller à sa réputation, à son image. Et ça ne s'était pas amélioré depuis que sa mère avait été nommée ministre de la Magie, rien que ça.

Elle aimait ce côté consciencieux chez lui. Elle se rendait compte que c'était un trait de caractère qui lui convenait plutôt bien en règle générale, dans la vie (Christian aussi était un bourreau de travail, après tout). Elle avait besoin de s'entourer de personnes fiables, dignes de confiance, de personnes qui savaient ce qu'elles voulaient dans la vie et où elles allaient. Le genre de personne qui n'allaient pas à l'encontre de la morale, de la décence, de tout ce qu'il y a de plus positif dans l'existence. Elle avait ses repères solides, ses piliers, et Ignatius en était, c'était indubitable.

"Je ne me fais aucun souci pour toi à ce sujet", répondit Lindsay, en toute confiance. "Tu te montreras parfaitement à la hauteur, comme d'habitude."

Et un jour prochain, qui sait, ce serait lui qui prendrait la place de sa mère. Lindsay n'en serait pas surprise, en tout cas. Elle hésita à le lui dire, mais elle choisit de ne pas en rajouter. Elle voulait juste lui faire comprendre qu'il avait toute sa confiance et qu'elle l'encouragerait toujours, sans se rendre compte qu'elle ne faisait aucun bien à son ami en agissant comme cela.

Sans rien lui faire espérer, elle ne descendait pas de son piédestal vis à vis de lui... Et peut-être qu'elle en avait un petit peu conscience. Elle aimait peut-être un peu avoir ce genre d'emprise sur Ignatius, même si cette satisfaction se logeait quelque part dans son subconscient. Elle ne s'en rendait pas forcément compte.

"Et à part le boulot ?" demanda-t-elle quand même.

Quand Ignatius venait aux nouvelles, il parlait constamment travail, mais il n'y avait pas que ça, dans la vie.

Le temps entretient l'amitié.

Quand Lindsay affirma qu’elle ne se faisait pas de souci pour lui au sujet de ses compétences, qu’il allait être à la hauteur comme à son habitude, Ignatius ne pouvait pas nier que ça le touchait sans doute un peu plus que ça ne devrait. En un sens, le jeune homme avait envie de croire qu’il était à la hauteur oui et qu’il allait parvenir à le prouver, en grande partie parce qu’il avait été élevé pour penser de cette manière. Son but avait toujours été de se dépasser, d’être parfait aux yeux de ses parents et maintenant d’être parfait juste aux yeux de sa mère. Et il le ferait, parce que c’était ainsi. Encore plus si Lindsay croyait en lui. Oui, le jeune homme n’avait pas forcément besoin qu’on croie en lui, mais il avait besoin que la jeune femme sous ses yeux le fasse. Ça lui faisait quelque chose quand même quand elle affirmait, qu’elle le pense vraiment. Ça lui faisait du bien, ça ne pouvait que le réconforter dans le fait qu’il était effectivement à la hauteur. Alors que de tels propos venus d’une autre personne ne lui feraient que peu de chose.

Mais elle ne se contenta pas de ça et le questionna plus en lui demandant… en dehors du boulot. Il fallait dire que Ignatius parlait quand même beaucoup de son travail, parce qu’en fait il n’y avait pas grand-chose à dire d’autre sur les autres sujets. Bon, il y avait toujours sa famille et quand sa mère avait forcément un rapport avec son travail, sa sœur c’était une autre histoire. Mais même avec Lindsay, il ne parlait pas souvent de Agrippine. Encore une fois, ce n’était pas contre elle, ou même contre sa sœur, c’était quelque chose d’encré chez lui. Sa sœur était toujours un sujet bien délicat, peu importait l’interlocuteur. Et que dire d’autre ? Qu’il était fou amoureux de la jeune femme sous ses yeux ? Évidemment, il n’allait pas dire ce genre de chose.

« Tu sais bien qu’il n’y a que le travail dans ma vie. » Affirma-t-il sur le ton léger de la plaisanterie, quand bien même ça pouvait être un constat un peu triste. Mais que pouvait-il dire d’autre ? Il se focalisait sur son travail en effet, il ne faisait que ça travailler à longueur de temps. En grande partie parce qu’il n’y avait rien d’autre qui l’intéressait réellement. Parce qu’il aurait pu songer à lever les yeux de son bureau pour Lindsay. Ce qu’il faisait, en tan qu’ami, justement. Mais bon. « Et toi alors, raconte-moi tout. Comment ça se passe avec Gabriel ? Et Christian ? »

Bon, le dernier point, elle n’était pas obligée de trop se pencher dans les détails, mais Ignatius avait le don d’enfoncer lui-même les couteaux dans ses plaies. Il se faisait une raison de toute façon, il n’avait pas trop le choix à ce stade-là. Elle n’était plus avec James, avec qui il pensait la voir finir sa vie. Mais elle avait vite trouvé quelqu’un d’autre, trop vite même.

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« Tu sais bien qu’il n’y a que le travail dans ma vie. »

Oui, Lindsay le savait, en effet, mais à chaque fois, cela ne manquait pas de l'attrister malgré tout, même si Ignatius en parlait avec une grande légèreté, comme si cela ne le dérangeait pas du tout... parce que cela ne le dérangeait pas du tout ? Lindsay en doutait un peu.

Il faut dire que la jeune femme était, pour sa part, une romantique dans l'âme. Elle avait toujours vécu ses histoires sentimentales à mille pour cent, quitte à en accuser des désillusions sévères (avec James) ou à peut-être aller trop vite (comme avec Christian, mais pour le moment elle ne regrettait absolument rien le concernant). Elle considérait qu'une vie sans amour était une vie incomplète, et Lindsay désespérait de voir son ami vivre cela un jour.

Jamais il ne lui avait présenté la moindre femme ni n'avait évoqué le moindre projet de mariage ou quoi que ce soit de cet ordre, que l'on attendrait à son âge. Elle voulait qu'Ignatius soit heureux, elle voulait qu'il connaisse la beauté et les tourments du sentiments amoureux.

Et il les connaissait déjà, et c'était de sa faute. Et même si elle parvenait à se convaincre du fait qu'elle n'en savait rien, elle en avait peut-être un peu conscience et refusait de l'admettre pour ne pas avoir à prendre ses distances avec un ami qui lui était trop cher pour accepter de le perdre.

Elle voulut répondre, mais Ignatius embraya aussitôt.

« Et toi alors, raconte-moi tout. Comment ça se passe avec Gabriel ? Et Christian ? »

"Eh bien, écoute, tout se passe vraiment très bien", lui répondit-elle avec un sourire ravi de femme accompli. "C'est sûr que je ne dors pas beaucoup, mais Gabriel est véritablement un amour, et Christian prend son rôle de père très au sérieux." Même en travaillant dur au ministère, et elle appréciait qu'il sache trouver du temps pour sa famille malgré tout. "Je ne pouvais pas rêver mieux."

Si l'on oubliait l'ex-mari sorti du placard et qui s'acharnait à réclamer la garde de son fils, soutenu en cela par l'immense majorité de leurs amis communs dont il avait visiblement retourné le cerveau. Comme si c'était elle qui l'avait largué, comme si c'était elle qui avait été absente tout au long de sa grossesse, comme si c'était elle qui l'avait trompé. Comme si c'était elle qui était.. déviante.

Mais elle préférait ne pas y penser. Il lui restait des amis, des vrais, qui étaient prêts à tout pour elle, et clairement, Ignatius comptait parmi ceux-ci.

Et pour en revenir à lui...

"Tu sais, je pourrais te présenter des amies à moi, je suis sûre que tu aurais du succès."

Le temps entretient l'amitié.

Gabriel était parfait et Christian était parfait, c'était à quelque chose près ce que Lindsay venait de lui dire. Bon en un sens, il n'y avait aucune raison que le fils de son amie ne soit pas parfait. Déjà parce qu'il était le fils de Lindsay et qu'elle était parfaite et puis la jeune femme devait sans doute le trouver parfait comme toutes les jeunes mères. Elle manquait peut être d’objectivité, tout comme Ignatius forcément. L'amour. Le jeune homme appréciait d'entendre en tout cas que tout se passait bien avec son fils, même si elle ne dormait pas beaucoup comme elle le précisa. Et concernant son nouvel époux, Ignatius était heureux aussi de savoir que ça se passait bien et que Christian prenait bien son rôle de père (même s'il n'était pas père, mais c'était forcément mieux que James de toute façon), parce qu'il était évident que le jeune homme ne pouvait pas désirer sur Lindsay n'aille pas bien. Et en même temps, il se sentait un peu mal de l'apprendre quand même. Il ne souhaitait pas de malheur à sa meilleure amie, il ne voulait que le meilleur pour elle, il voulait qu'elle soit heureuse avec ou sans lui. Mais en même temps, il se sentait jaloux, comme avec James. Il ne dirait rien, il ne ferait rien, mais il n'en pensait pas moins. Mais bon, tant que son amie était heureuse, c'était le principale.

Elle ne pouvait donc pas rêver mieux, ces mots avaient le don de lui serrer le cœur, mais Ignatius n'en montra rien du tout. Il se contenta simplement de lui adresser un sourire, ne sachant pas réellement quoi répondre d'autre. Mais dans tous les cas, son amie avait reprit la parole. Ignatius fut surpris clairement, il ne s'y attendait pas vraiment même s'il se doutait que Lindsay espérait un jour qu'il rencontre quelqu'un. Comme sa mère d'ailleurs. Parce qu'il commençait un peu… à se faire vieux. Il serait temps qu'il se trouve une jeune femme, qu'il songe à se marier, à fonder une famille. Oui. Et celle avec qui il avait envie de faire tout ça se trouvait sous ses yeux et elle avait déjà sa propre famille.

« Merci Lindsay c'est gentil. » Répondit-il sans parvenir à s’empêcher de se sentir quand même un peu mal à l'aise. Il n'y pouvait rien, il était perturbée par le fait que son amie voulait lui présenter des amies à elle. Et par le fait qu'elle affirmait qu'il aurait du succès, il avait dû mal à y croire vraiment. « Mais ça ira. » Non il n'avait aucune envie que Lindsay lui présente des amies à elle, c'était bien trop gênant. « Tu sais ne t'en fais pas pour moi. » Sa mère s'en chargeait assez pour tout le monde, même si elle ne le lui disait pas forcément directement, il savait qu'elle espérait un jour étre grand mère. « Je me dis que… il y a quelqu'un qui me correspond quelque part et que je serais en la rencontrant. »

Bon d'accord, il mentait clairement, mais il ‘y pouvait rien. Il ne pouvait pas lui dire la vérité.

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« Merci Lindsay c'est gentil. Mais ça ira. »

Même si Lindsay n'était pas réellement surprise, connaissant tout de même son meilleur ami de longue date et comprenant très bien, le pensait-elle, comment il fonctionnait (mais pas suffisamment pour voir le réel fond du problème, ou pour admettre son existence), elle se sentait tout de même un peu déçue.

Elle comprenait, bien sûr, et elle n'avait pas l'intention de lui forcer la main non plus, ce serait la pire des choses, mais quand même, elle aurait été ravie, d'ici quelques années, de se targuer d'avoir été celle qui avait participé au bonheur conjugal de cet homme qui méritait tant d'être heureux... Bon, elle serait forcément un peu jalouse d'avoir à le partager, l'amitié pouvait se permettre ce genre de jalousies, mais elle voulait qu'il vive ce genre de bonheur, lui aussi.

Mais cela viendrait en son temps et en son heure... Si sa propre histoire avait dû apprendre quelque chose à Lindsay, c'est que l'on ne retirait jamais rien de bon à tordre la main au destin. Même s'il était par moments tentant de le provoquer, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

« Tu sais ne t'en fais pas pour moi. Je me dis que… il y a quelqu'un qui me correspond quelque part et que je serais en la rencontrant. »

Le sourire de Lindsay s'agrandit. Elle s'était attendue à un discours moins optimiste de sa part, à vrai dire. Elle avait beau bien le connaître, elle ne se rendait pas compte, en cet instant, qu'il lui mentait.

Et elle était content de le sentir prêt à faire de nouvelles rencontres, parce que même si de belles rencontres pouvaient se produire quand on s'y attendait le moins (Lindsay avait connu ça avec Christian), quand on était dans le bon état d'esprit pour le rencontrer, comment l'amour ne pourrait-il pas vous tomber dessus ? Eh oui, Lindsay avait toujours été très fleur bleue...

"J'en suis certaine. Tu as tout pour plaire, après tout. Je suis sûre qu'elle ne va plus tarder." Et elle avait intérêt, même, Ignatius ne méritait vraiment pas de rester seul aussi longtemps. Elle ajouta avec malice : "Mais quand ça arrivera, tu n'oublieras pas de garder un peu de temps pour moi, hein ?"

Le temps entretient l'amitié.

Ca ne faisait pas réellement plaisir à Ignatius de mentir aussi ouvertement à sa meilleure amie - et accésoirement la femme qu'il aimait d'ailleurs -, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait le choix de toute façon. Il ne pouvait pas juste dire à Lindsay qu'il ne cherchait pas spécialement à faire de rencontrer et donc à rencontrer l'amour, parce qu'il l'avait déjà rencontré et qu'elle se tenait sous ses yeux. Tout comme il ne pouvait pas lui dire qu'il ne voulait pas qu'elle l'aide à trouver quelqu'un, parce que ça le mettait bien trop mal à l'aise de se dire que la femme dont il était amoureux depuis si longtemps, puisse être celle qui allait lui trouver une promise. Bref, il n'avait pas envie de mentir, mais il n'avait pas le choix de toute façon.

Alors, il tentait tant bien que mal de faire comprendre à sa meilleure amie qu'il ne voulait pas qu'elle l'aide, mais qu'il considérait qu'il allait quand même trouver quelqu'un. C'était simplement une manière comme une autre de la rassurer et surtout qu'elle ne continue pas sur ce sujet, qu'elle ne cherche pas désespérément à le sortir de son célibat. Même si en soit, Ignatius aurait bien besoin d'un coup de main quand même. Mais bon... ça allait venir, de soit même, quand bien même tout n'allait sans doute pas s'arranger pour autant. Lindsay rebondit sur ses propos, affirmant qu'il avait tout pour plaire. Ignatius lui adressa un sourire, appréciant vraiment ses paroles. Il était touché forcément, qu'elle puisse dire qu'il avait tout pour plaire, même si forcément... eh bien, il aimerait bien avoir suffisamment de chose pour lui plaire à elle. Mais non, il était l'éternel meilleur ami, toujours là pour elle, mais jamais au point de partager sa vie.

« Tu sais bien que je serais toujours là pour toi ! » Répondit-il dans un sourire, quand Lindsay lui demanda de ne pas oublier, une fois qu'il allait être en couple, d'avoir un peu de temps pour elle. C'était impensable pour Ignatius de se dire qu'il n'aurait pas du temps pour sa meilleure amie, bien au contraire. Bon, le jeune homme n'avait pas encore rencontré la personne qui allait faire chavirer son coeur et forcément il ne pouvait pas réellement prétendre que Lindsay passerait toujours devant mais... eh bien, il avait quand même envie de se dire que sa meilleure amie passerait toujours en première. Pauvre jeune femme qu'il allait rencontrer par conséquence. « Après tout, tu arrives bien à avoir du temps pour moi malgré Christian et Gabriel. » Répondit-il malicieusement, même s'il était sincère. Sa meilleure amie avait toujours du temps pour lui malgré sa vie chargée, alors qu'elle aurait très bien pu se détourner. Et heureusement que ce n'était pas le cas... le jeune homme ne l'aurait pas supporté.

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« Tu sais bien que je serais toujours là pour toi ! »

Lindsay accueillit ces paroles prononcées sur le ton de la certitude par un grand sourire. Au fond, elle ne pouvait pas prétendre qu'elle en avait réellement douté.

Et pour cause, Ignatius avait toujours été là, bien présent pour elle, dans les meilleurs comme les pires moments de son existence. Il avait essuyé ses larmes quand elle avait été au plus bas, il avait partagé ses joies quand elle s'était sentie plus heureuse que jamais.

Il était son pilier, sa valeur sûre, et même si elle ne pouvait rien présumer de la situation, elle avait la ferme intention de ne jamais perdre son soutien, tout comme elle avait l'intention d'être toujours présente pour lui, même s'il est vrai qu'entre son mariage et sa maternité, elle avait tout de même moins de temps à lui consacrer qu'elle ne le voudrait.

« Après tout, tu arrives bien à avoir du temps pour moi malgré Christian et Gabriel. »

C'était vrai, et elle tenait à ce que ça continue. Son comportement était peut-être ingrat envers Ignatius, on pourrait lui reprocher de jouer avec ses sentiments, mais le fait est qu'elle ne faisait pas semblait de tenir à Ignatius, c'était le cas. Pour elle, il était comme un frère, et il lui avait mille fois prouvé qu'il était l'une des meilleures choses qui lui soit arrivé dans la vie.

Après tout, il était de ces rares amis toujours présents pour elle quand beaucoup avaient choisi de prendre le parti de James et de lui tourner le dos dans l'affaire.

"Et j'aurais toujours du temps pour toi", répondit-elle d'un ton qui ressemblait à une promesse, ce qui n'était pas sans raison, puisque c'en était bel et bien une. "Et si jamais tu as besoin de moi, je ne veux surtout pas que tu hésites à venir me voir."

Elle ne voudrait pas qu'il ait un jour l'impression de la déranger. Il avait toujours été là pour elle, et elle n'oubliait pas à quel point il l'avait soutenue après sa rupture avec James. Maintenant que tout allait bien mieux dans sa vie, elle voulait être capable de lui rendre la pareille... Il avait toujours été son confident, elle ne voulait pas qu'il appréhende qu'elle soit une confidente pour lui en retour.

"J'ai vraiment de la chance de t'avoir."

Le temps entretient l'amitié.

C’était évident que si Lindsay s’était retrouvé incapable de lui accorder du temps, Ignatius n’aurait pas manqué de mal le prendre. Il avait le sentiment de la perdre de nouveau quand elle était tombée dans les bras d’un autre homme, pour la seconde fois, Ignatius était l’éternel meilleur ami, mais en même temps elle était quand même dans sa vie alors le jeune homme se compensait comme il le pouvait. Après tout, elle avait été James pendant un moment et il avait supporté la situation, il avait fait avec. Il allait faire avec maintenant, parce qu’il n’avait pas d’autre choix. Il avait bien trop besoin de Lindsay dans sa vie pour l’abandonner, pour ne pas supporter la situation. Même si ça le faisait souffrir, en partie, bien évidemment. Il aimait ça, sans doute, souffrir, parce qu’il n’avait pas l’intention d’abandonner la jeune femme. Et même si jamais il devait trouver quelqu’un – ce qui allait arriver –, il était évident pour lui que jamais il ne manquerait de temps pour Lindsay. Il aurait peut-être même trop tendance à la faire passer avant le reste.

Quand Lindsay affirma qu’elle aurait toujours du temps pour lui, comme si elle lui faisait une promesse, Ignatius afficha un sourire en sentant son cœur battre plus rapidement. Il ne fallait pas grand-chose pour qu’elle le touche, il ne fallait même rien en réalité. Il aimait entendre aussi qu’elle affirme qu’il ne devait pas hésiter, si jamais il avait besoin d’elle. Forcément, Ignatius ne pouvait pas nier le fait qu’il pouvait peut-être être un peu sur la réserve quand il était question de venir déranger Lindsay, puisqu’elle avait sa nouvelle vie de famille. Mais en même temps, il n’allait pas hésiter. Mais tout ça, ce n’était rien comparé à ce qu’elle ajouta ensuite.

J’ai vraiment de la chance de t’avoir. C’était des mots qu’il adorait d’entendre, surtout qu’il se doutait que sa meilleure amie les pensait réellement. Ignatius se sentait plus que touché, forcément avec de tels propos il ne pouvait que se raccrocher encore et encore.

« C’est moi qui aie de la chance de t’avoir Lindsay. » Reprit-il d’un ton qu’il força à être un peu plus léger. Mais en même temps, le jeune homme était plus que sérieux. Il avait tellement de chance d’avoir Lindsay dans sa vie, il ne savait pas du tout ce qu’il ferait sans elle. Alors, bien sûr, Ignatius avait conscience que ses sentiments ne le rendaient pas spécialement objectif, que s’il n’était pas tout simplement dingue de la jeune femme sous ses yeux, il ne penserait peut-être pas comme ça. Dans tous les cas, clairement, Ignatius appréciait de savoir que Lindsay avait besoin de lui. Il ne savait pas vraiment ce qu’il ferait si jamais Lindsay se retrouvait à ne plus avoir besoin de lui. Et même si elle était de nouveau en couple, de nouveau mariée, elle comptait sur lui. « Je n’hésiterais pas. T’es pas prête de te débarrasser de moi de toute façon. » Ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie.

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« C’est moi qui aie de la chance de t’avoir Lindsay. »

Lindsay afficha un sourire. C'était sans doutep présomptueux de sa part, mais elle était incapable de douter de la sincérité de son interlocuteur quand il prononçait des mots pareils, et elle les accueillait avec d'autant plus de plaisir.

Honnêtement, c'était le genre de discours qui lui faisaient un bien immense, surtout ces derniers temps. Lindsay avait le sentiment que toutes ses amitiés anciennes s'étaient étiolées depuis son divorce. Même s'il ne fallait pas faire de généralités sur la question, elle avait tout de même l'insidieux sentiment que tous ses amis les plus anciens s'étaient rangés du côté de James et lui en voulait de lui refuser la garde de Gabriel, ou même de l'approcher.

Chose que Lindsay trouvait injuste. Certes, ils n'avaient pas l'intégralité de l'histoire, contrairement à elle (et elle était bien gentille de ne pas divulguer les secrets qu'elle avait découverts), mais elle ne savait pas à quel moment elle s'était retrouvée à être la méchante de l'histoire quand c'était son mari qui l'avait trompée et quittée en sachant pourtant qu'elle était enceinte.

Mais c'était ainsi, et parmi la masse de ces amis anciens qui lui tournaient le dos, il en restait un, fidèle au poste, qui ne la lâchait jamais, toujours présent à ses côtés, soutien fidèle et indéfectible. Et elle n'aimait qu'Ignatius d'autant plus pour cela. Mais en tout bien tout honneur, cela va sans dire.

« Je n’hésiterais pas. T’es pas prête de te débarrasser de moi de toute façon. »

"Je devrais réussir à faire avec", plaisanta-t-elle en réponse.

Ce serait en vérité la chose la plus facile de monde que de garder Ignatius dans sa vie et tout faire pour qu'il n'en parte pas, même si ce n'était pas très juste de sa part, certainement. Pour le bien d'Ignatius, elle devrait plutôt, sans doute, s'éloigner, pas par manque d'amitié, mais pour ne pas entretenir les espoirs si souvent bafoués d'un homme qui tenait certainement un peu trop à elle.

Mais elle était trop égoïste, certainement.

"Et sinon, quoi de neuf ? Tu dois bien avoir deux ou trois histoires à me raconter que je ne connais pas encore, non ? Depuis la naissance de Gabriel, j'ai l'impression de passer à côté de tout."

Le temps entretient l'amitié.

Ignatius afficha un sourire quand Lindsay affirma qu’elle devrait arriver à faire avec le fait qu’elle allait devoir le supporter et qu’elle n’allait pas se débarrasser facilement de lui. Le jeune homme savait bien qu’ils parlaient légèrement, mais en même temps il appréciait plus que tout les mots de son amie. Forcément, la présence de Lindsay comptait énormément pour lui, il avait besoin d’elle, il avait besoin de faire partie de sa vie. S’il ne faisait pas partie de la vie de Lindsay, Ignatius ne savait pas vraiment ce qu’il pourrait bien faire. Bon, il n’y avait pas que sa meilleure amie dans sa vie, bien évidemment, mais sans elle le jeune homme ne savait vraiment pas ce qu’il deviendrait. Il espérait bien, donc, qu’elle allait pouvoir le supporter. Quand bien même, si Lindsay décidait du jour au lendemain qu’il valait mieux pour elle de ne plus le voir... il serait peut-être capable de l’accepter et de ne pas s’imposer dans sa vie. Même s’il aurait bien du mal à le supporter.

Mais pour le bien de sa meilleure amie, oui, effectivement, il serait capable de se mettre de côté. Ce qu’il faisait déjà plus ou moins au final, parce qu’il avait quand même pris la peine de ne jamais lui avouer ses sentiments, puisqu’elle était avec d’autres hommes. Bon, il avait été un peu pris de court aussi après son divorce avec James, mais ça c’était surtout parce qu’il craignait bien trop de perdre la jeune femme s’il devait lui avouer la vérité.

« Eh bien... je ne sais pas trop je t’avoue. » Répondit-il, quand Lindsay affirma qu’il devait avoir des choses à lui raconter qu’elle ne savait pas, puisqu’elle avait le sentiment que depuis la naissance de Gabriel, elle passait à côté de tout. Ignatius n’était pas certain que ça soit réellement après la naissance de Gabriel, mais peut-être surtout après sa séparation d’avec James. Ignatius savait que tout le monde n’abandonnait pas James, alors qu’à ses yeux leurs amis respectifs n’avaient aucune raison de rester à ses côtés alors qu’il abandonnait Lindsay. Mais bon, en même temps, le jeune homme avait conscience qu’il n’était pas forcément le plus objectif de cette histoire. En tout cas, il ne trouvait pas ça spécialement évident de répondre à la question de Lindsay, sans doute parce qu’il ne savait pas grand-chose au final. Non pas qu’il ne s’occupait pas des autres, c’était simplement qu’il ne manquait pas d’être énormément occupé et de laisser son esprit focus sur des sujets particuliers (comme sa famille par exemple, qui n’allait pas manquer de lui prendre la tête très prochainement). Enfin, au final, Ignatius pensa à quelque chose, se disant que Lindsay ne savait peut-être pas, mais c’était tout le contraire. « Ah si, j’ai appris que Elros était fiancé. »

Et ça c’était simplement parce qu’il avait eu l’occasion de croiser le jeune homme dans les couloirs du ministère dernièrement. Le jeune homme devrait sans doute envisager de prendre plus de temps pours ses proches tout de même.

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« Eh bien... je ne sais pas trop je t’avoue. »

Lindsay n'en était pas surprise, à vrai dire. Ignatius n'était pas du genre à se repaître de potins, encore moins du genre à en promulguer de manière générale. Cela faisait partie de ce qu'elle appréciait le plus dans son caractère, ce qui faisait qu'elle savait pouvoir lui confier tous les secrets du monde sans qu'il s'amuse à les répandre aux quatre vents...

Mais en cet instant, elle avait envie de s'amuser d'histoires plaisantes et inédites, d'informations croustillantes qui lui avaient peut-être échappé... Elle avait envie, aussi, que son meilleur ami lui en dise plus sur sa propre vie, car elle avait le sentiment d'en manquer trop souvent les bouleversements. Mais peut-être qu'il n'y avait juste pas de bouleversements à manquer.

« Ah si, j’ai appris que Elros était fiancé. »

Bon, eh bien, ce ne serait pas une information sur Ignatius qu'elle glanerait, mais sur leur ami commun. Et c'était une information que Lindsay connaissait déjà.

Tant mieux pour elle, tant pis pour Ignatius. Lindsay devait bien reconnaître qu'elle l'aurait un peu mal pris si elle avait dû apprendre cette information de la part d'une tierce personne.

Déjà qu'elle avait le sentiment de perdre presque tous ses amis (si elle ne les perdait pas, du moins s'éloignaient-ils clairement d'elle) depuis son divorce d'avec James...

Lindsay sourit, elle préféra ne pas se concentrer exactement sur sa conversation avec Elros, qui avait été assez houleuse, puisque ce dernier s'était directement positionné en faveur de James vis-à-vis de Gabriel. Franchement, ça lui faisait du mal.

"Oui, Elros m'en a parlé", répondit-elle avec un sourire. "Tu as déjà eu l'occasion de croiser sa fiancée ?"

Lindsay était pour sa part très curieuse de rencontrer la fameuse Mina. Elle savait qu'elle était beaucoup plus jeune que son ami, et elle ne savait toujours pas quoi penser exactement de cela... Elle se disait qu'elle s'en ferait une meilleure idée quand elle rencontrerait enfin cette jeune (jeune était définitivement le terme) femme.

Elle ne demandait qu'à l'apprécier, il faut dire qu'elle n'avait pas envie de se mettre à dos les amis qui voulaient encore bien d'elle. Elle le savait, elle devait faire preuve d'un minimum d'ouverture d'esprit.

Le temps entretient l'amitié.

Ils pourraient sans doute parler d’autre chose que de leurs amis communs, mais en même temps ce n’était pas comme si Ignatius avait grand-chose à raconter concernant sa propre personne. Il allait y avoir énormément de chose à dire sur sa famille, mais ce n’était pas encore le chaos total. Tout comme il pourra potentiellement parler dans le futur de sujet plus personnel, mais ce n’était pas encore le cas. Ignatius se contenta donc de parler de Elros, qu’il avait pu croiser dernièrement et qui lui avait parlé de sa fiancée. Le jeune homme devait bien avouer que ça le perturbait un peu de se dire que tous ses amis avaient maintenant une vie… sentimentale sérieuse. Lindsay avait eu l’occasion d’en vivre deux, techniquement. James n’en avait plus de ce que pensait Ignatius, mais en réalité il s’en foutait bien. De ses proches, il n’y avait que Agrippine qui restait un électron libre, mais en même temps on ne pouvait pas dire que c’était près de changer. Quoi que le futur allait prouver que sa sœur allait prendre de l’avance sur lui sur certain point.

Lindsay était déjà au courant des fiançailles de Elros, ce qui était une bonne chose. Ignatius devait bien avouer qu’il se serait senti gêné de l’apprendre à la jeune femme, alors qu’elle était tout autant son ami et qu’il était normal que le jeune homme lui en parle directement. Même si forcément, avec sa séparation d’avec James, la situation était différente. Enfin, Lindsay était donc au courant.

« Non, je n’en ai pas eu l’occasion. Je sais juste qu’elle… eh bien, qu’elle est plus jeune que lui. » En soit ça ne posait pas de problème, mais forcément l’écart d’âge n’était quand même pas anodin, au contraire. Ce n’était pas une question de dix ans d’écart, il y en avait plus. Enfin… le jeune homme n’avait pas l’intention de juger, si Elros était heureux c’était une très bonne chose. « Je dois bien avouer que je suis assez curieux de la connaître. »

Il n’allait pas s’en cacher, il était bel et bien curieux de connaître cette jeune femme qui allait devenir l’épouse de son ami. C’était peut-être un peu une curiosité malsaine, mais en même temps au vu de la différence d’âge il trouvait ça naturel. Et puis, dans tous les cas, même sans différence d’âge, il aurait aimé connaître la fiancée de son amie. Il ne savait pas vraiment comment ça allait se passer, surtout que mine de rien leur petit groupe d’ami était un peu étalé. Mais bon, Ignatius savait bien qu’à un moment ou à un autre, il allait bel et bien rencontrer la fiancée de son ami.

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« Non, je n’en ai pas eu l’occasion. Je sais juste qu’elle… eh bien, qu’elle est plus jeune que lui. »

Lindsay se mordilla légèrement la lèvre inférieure. Elle faisait de son mieux pour se montrer le plus ouverte d'esprit possible à ce sujet (le fait que son ex-mari soit déviant aidait à remettre pas mal de choses en perspective de ce point de vue-là), mais elle mentirait en disant qu'elle n'était pas un peu gênée par ce point de détails.

Il y avait souvent, c'est vrai, des couples à la grande différence d'âge qui se créaient, et finalement, c'était pour le mieux. Et au moins, Elros avait choisi sa fiancée, ce n'était pas une histoire de mariage arrangé ou quoi. C'est juste que... il y a très peu de temps encore, cette Mina était élève à Poudlard. Ce n'était pas un détail, ce n'était pas un petit quelque chose de rien du tout que la jeune femme savait occulter d'un battement de cils.

Mais il le fallait bien, parce que qu'elle le veuille ou non, Mina et Elros allaient effectivement se marier. Et déjà qu'elle perdait doucement mais sûrement une grande majorité de ses amis depuis son divorce d'avec James et son remariage qu'ils avaient tous jugé trop précipité avec Christian, elle n'avait pas envie de tenter le diable et d'en perdre encore plus pour la peine.

« Je dois bien avouer que je suis assez curieux de la connaître. »

Elle aussi. Lindsay se disait que si Elros l'avait choisie, et puisqu'il semblait être heureux avec elle, c'est qu'elle devait être quelqu'un de bien, mais quand même, elle avait réellement besoin de faire sa connaissance pour dissiper les doutes et les inquiétudes qui lui restaient. Elle espérait avoir l'occasion de voir l'heureuse élue avant le mariage, ça la rassurerait.

Et peut-être que cette fille, sans doute très mâture pour son âge, lui ferait totalement oublier ce gap générationnel qui ne lui faisait que penser au fait, pour l'instant, qu'elle-même serait totalement incapable de fréquenter un garçon tout juste sorti de Poudlard. Mais en même temps, l'amour ne se commande pas, c'est un fait.

"Moi aussi. Avant le mariage, si possible", ajouta-t-elle dans un fin sourire accompagné d'un léger haussement d'épaules. "Je sais que je suis la moins bien placée au monde pour juger les fréquentations des autres, mais j'espère vraiment qu'il fait le bon choix."

Ignatius était bien l'un des seuls avec qui elle pouvait partager ses réticences.

Le temps entretient l'amitié.

Ignatius était donc assez curieux de savoir à quoi ressemblait la fiancée de Elros, et visiblement c’était le cas de Lindsay aussi puisqu’elle lui apprit que c’était son cas, et qu’elle espérait même qu’elle allait pouvoir la rencontrer avant leur mariage. En effet, le jeune homme devait bien reconnaître que c’était le cas aussi, qu’il avait bien envie de rencontrer la fameuse fiancée de Elros qui sortait à peine de Poudlard, parce que… eh bien, c’était peut-être idiot mais forcément au vu de la situation particulière, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de la rencontre, d’en savoir plus pour elle. Il ne pouvait pas s’empêcher de se faire une petite idée de qui était cette jeune femme, de l’imaginer. Il se trompait peut-être, non c’était même sûr qu’il se trompait, mais Ignatius ne pouvait pas s’empêcher de se dire que cette jeune femme devait être particulièrement mûre pour son âge. En tout cas, il avait sincèrement hâte de la rencontrer.

Mais il n’allait pas forcer Elros à lui faire rencontrer sa fiancée non plus, il avait hâte de pouvoir faire sa connaissance, mais il allait laisser son ami gérer les choses. De toute façon, ce n’était pas vraiment comme s’il savait comment les choses devaient se passer normalement.

« Je ne vois pas en quoi tu serais la moins bien placée Lindsay. » Rétorqua le jeune homme, avec toute la non objectivité dont il était capable. Parce qu’il ne voulait évidemment pas entende la jeune femme se rabaisser, alors qu’elle n’avait aucune raison de le faire. Au contraire. Mais bien sûr, il pouvait potentiellement comprendre ce qu’elle voulait dire, le fait qu’elle avait divorcé de James dans un premier temps (ce qui aux yeux de Ignatius était une très bonne chose), avant de se marier très rapidement avec Christian (ça c’était moins bien…). Mais ce n’était pas parce qu’il comprenait plus ou moins pourquoi elle disait une telle chose qu’il avait l’intention de la laisser le penser, au contraire. « Nous sommes ses amis, c’est normal qu’on ait un avis sur la question. Même si ça ne nous regarde pas forcément, on ne veut que son bien. »

Et c’était le cas. En tout cas, Ignatius ne voulait vraiment que son bien et il espérait comme Lindsay que son ami faisait le bon choix, qu’il ne se trompait pas sur la personne. Cela dit, quand il en parlait, le jeune homme avait l’air sincèrement amoureux, donc techniquement ça devrait aller. Même si les sentiments n’étaient pas forcément la meilleure des données et ne voulait pas dire grand-chose dans certain cas. Mais bon, si Elros était bel et bien amoureux de cette Mina, il n’y avait aucune raison que ça soit un mauvais choix, mais ça ne voulait pas dire que ses amis ne pouvaient pas avoir envie de juste s’assurer que c’était le cas, parce qu’ils n’avaient pas envie qu’il lui arrive quoi que ce soit.

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« Je ne vois pas en quoi tu serais la moins bien placée Lindsay. Nous sommes ses amis, c’est normal qu’on ait un avis sur la question. Même si ça ne nous regarde pas forcément, on ne veut que son bien. »

Elle, elle voyait très bien en quoi elle était mal placée, sa vie sentimentale parlait d'elle-même. Elle s'était totalement trompée en ce qui concernait James. Elle avait vraiment cru trouver l'amour de sa vie, elle avait vraiment pensé qu'ils finiraient leurs jours ensemble, que le fait qu'il soit le père de son enfant signifierait quelque chose... mais finalement... Elle était allée de déceptions en déceptions, et aujourd'hui, elle était particulièrement mal à l'aise.

Alors non, elle n'était pas la mieux placée, en réalité, pour faire quelque remarque que ce soit. Avoir un avis sur la question ? Elle en aurait forcément, c'était impossible autrement. Mais en même temps, elle était l'amie d'Elros, en effet, alors forcément, elle ne pouvait que vouloir son bien, et cela passait par des interrogations et une relative défiance envers cette jeune fille dont elle ne savait pas grand-chose sinon son très jeune âge.

Alors oui, elle n'était pas la mieux placée, mais en effet, puisqu'ils étaient amis, impossible pour elle de ne pas vouloir le bien de leur ami commun, elle n'était juste pas certaine de s'y prendre bien. Les propos d'Ignatius la réconfortaient ceci dit. En même temps, il faut bien dire qu'il avait toujours le don de trouver les mots pour la rassurer. Peut-être qu'elle pourrait lui reprocher d'abonder trop souvent dans son sens. Mais au contraire, elle était heureuse de pouvoir partager ce qui la pesait, peu importe ce dont il s'agissait.

"Parfois, c'est dur de savoir quoi faire pour être le meilleur ami possible", dit-elle avec un fin sourire aux lèvres. "Toi, tu as toujours su comment faire, mais moi..."

Elle le pensait, Ignatius avait toujours été un ami parfait, attentif et attentionné, elle avait parfois l'impression de mal le lui rendre, et c'était la même chose avec Elros, qui, elle le savait, n'était pas forcément emballé par son mariage avec Christian. Elle se demandait parfois si sa malédiction n'était pas juste de ne pas savoir gérer ses relations humaines, en fin de compte.

Le temps entretient l'amitié.

Ignatius en pouvait qu’être d’accord avec Lindsay quand elle affirma que par moment, c’était difficile de savoir quoi faire pour être le meilleur ami possible. Le jeune homme était clairement d’accord, parce qu’en fait il se posait constamment la question avec sa meilleure amie. Cette meilleure amie qu’il aimait beaucoup trop, qu’il ne voyait pas réellement comme sa meilleure amie en réalité, qu’il aimait comme un homme aimait une femme tout simplement. Il se sentait parfois un peu malhonnête avec Lindsay, parce qu’il n’était pas complètement sincère avec elle, mais en même temps à quoi ça pourrait servir qu’il se montre sincère avec la jeune femme. Elle était mariée, de nouveau, ça ne servirait à rien en dehors de mettre un froid entre eux et il ne supporterait pas de la perdre.

Ignatius afficha un léger sourire quand elle précisa que lui, il savait toujours comment faire, mais pas elle. Forcément, le jeune homme appréciait le compliment de son amie, mais il se sentait aussi mal à l’aise par la façon dont elle le voyait. Elle ne le voyait pas comme il était réellement, elle ne se rendait pas compte qu’elle ne devrait pas considérer qu’il sache réellement s’y prendre.

« Tu te trompes, je ne suis pas toujours comment m’y prendre. » Il ne pouvait que la contredire, parce qu’il ne pouvait pas la laisser croire qu’il savait réellement être un bon ami. S’il était un vrai bon ami, il dirait la vérité à la jeune femme. Peut-être même maintenant ? Non, évidemment que non, il ne pouvait pas. « Je n’ai aucune idée de quoi faire réellement concernant Elros, ça me fait bizarre de me dire qu’il va épouser une fille qui sort de Poudlard alors que ça fait… si longtemps qu’on a fini nos études. » Autant qu’ils se concentrent sur Elros, c’était moins problématique de parler d’eux. Ignatius pourrait lui dire qu’il n’avait jamais cru dans son mariage avec James et qu’il ne lui avait rien dit, parce qu’elle avait été heureuse avec lui au début, parce qu’il s’était dis que ses sentiments pour elle le biaisait forcément et qu’il n’était pas objectif. Et au final, la jeune femme avait souffert en compagnie de James. Bon, elle avait eu Gabriel, ce qui en soit était une bonne chose donc, son mariage avec James n’avait pas été que déception, mais… elle avait souffert et Ignatius s’en voulait pour ça. Il avait le sentiment de n’avoir pas agis de la bonne façon, même si dans tous les cas le jeune homme n’était de toute façon pas objectif concernant Lindsay. « Mais en même temps s’il l’aime, c’est difficile d’aller contre son avis. » Pour en revenir à Elros donc, ou presque. « On ne peut que faire de notre mieux dans tous les cas. Et me concernant, tu es la meilleure amie que je puisse rêver d’avoir. »

Il ne pouvait qu’avoir son amitié, et en un sens ça lui suffisait. Il avait besoin d’elle dans sa vie dans tous les cas, c’était le plus important.

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« Tu te trompes, je ne suis pas toujours comment m’y prendre. »

Lindsay ne pouvait sans doute pas donner tort à son meilleur ami sans faire preuve d’une certaine mauvaise foi, mais elle en avait bien envie tout de même, car elle n’appréciait pas du tout la manière dont elle le voyait se dévaloriser, alors que son amitié lui était si précieuse et indispensable, alors qu’il avait toujours été irréprochable avec elle.

Peut-être qu’il ne savait pas toujours comme s’y prendre, c’est vrai, parce que la maladresse faisait partie de son caractère. Mais quand il le fallait, il savait trouver les mots, il avait toujours été capable de la rassurer, toujours à même de lui faire voir les choses sous un nouvel angle. Sous un meilleur angle.

Alors peut-être en effet qu’il ne savait pas toujours s’y prendre, mais en revanche, il agissait toujours avec le cœur, et c’était le plus important. Lindsay appréciait plus que jamais de l’avoir à ses côtés. Surtout qu’en sa présence, elle savait ne pas avoir besoin de garder ses pensées uniquement pour elle.

« Je n’ai aucune idée de quoi faire réellement concernant Elros, ça me fait bizarre de me dire qu’il va épouser une fille qui sort de Poudlard alors que ça fait… si longtemps qu’on a fini nos études. Mais en même temps s’il l’aime, c’est difficile d’aller contre son avis. »

Elle se sentait un peu soulagée de voir qu’elle n’était tout de même pas la seule à être dérangée par cet important écart d’âge. Elle ne pouvait pas mettre son grain de sel dans cette histoire, et ce ne serait pas le premier mariage intergénérationnel de l’histoire… celui-ci avait au moins le mérite d’être consenti et d’être né de l’amour.

Mais… Lindsay n’avait qu’à s’imaginer, elle, avec un jeunot de dix-sept ans tout juste sorti de Poudlard pour que cet écart la mette un peu plus mal à l’aise. Elle savait qu’elle passait déjà pour la rabat-joie de service au sein de leur groupe d’amis, parce que dans l’ensemble, ils ne comprenaient pas son comportement envers James. Elle n’avait pas spécialement envie d’en rajouter, mais…

« On ne peut que faire de notre mieux dans tous les cas. Et me concernant, tu es la meilleure amie que je puisse rêver d’avoir. »

Elle sourit. Elle ne savait vraiment pas comment elle avait fait pour mériter un ami comme lui, mais elle avait bien conscience d’être terriblement chanceuse, en revanche.

« Je sais que tu n’es pas très objectif, mais quand même… En ce moment, j’ai quand même l’impression de tout faire de travers, y compris en amitié. J’ai le sentiment que je serais capable de me noyer dans un verre d’eau. »

Et pourtant, elle était loin, vraiment très loin d’être au bout de ses peines.

« Heureusement que je t’ai pour point d’ancrage. »

Le temps entretient l'amitié.

Ça, Lindsay pouvait le dire qu’il n’était pas très objectif. Le jeune homme avait bien envie de la contredire, par principe de la contredire, mais elle avait entièrement raison. Ignatius était tout bonnement incapable d’être objectif concernant sa meilleure amie, parce que tous les sentiments qu’il avait pour elle étaient beaucoup trop importants pour qu’il puisse l’être. Il était évident qu’il serait capable de tout lui laisser passer, simplement parce qu’il tenait trop à elle. Cela dit, il était aussi évident que si elle devait déraper de trop, il serait quand même capable de le lui faire remarquer. Ils avaient une belle amitié et une complicité qui allait avec.

Ignatius n’aimait pas entendre de telles paroles de la part de Lindsay, il la sentait tellement désemparer par beaucoup de chose et il trouvait ça tout bonnement insupportable. Pas elle bien sûr, mais le fait qu’elle ne soit pas bien. Lui, il avait juste envie que sa meilleure amie soit bien, si elle était heureuse, il pourrait envisager de l’être. Bien sûr, un jour il parviendra à trouver son propre bonheur, mais pour le moment ce n’était pas le cas. Lindsay ne faisait rien de travers… enfin, en tout cas, ce n’était pas l’impression qu’il avait. Et forcément, Ignatius ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était simplement parce que l’histoire avec James l’avait beaucoup trop ébranlé. Et leurs amis communs n’avaient pas tous compris qu’elle avait pris la bonne décision. C’était à se demander si au final, ceux-ci la méritaient vraiment.

En tout cas, lui, il avait bien l’intention d’être toujours là pour elle. Lindsay pourra toujours évidemment toujours compter sur lui. Et forcément, l’entendre affirmer qu’il était son point d’ancrage, il en était tellement touché.

« Et je serais toujours là pour toi bien sûr. » Répondit-il, dans un sourire. Parce qu’il n’avait aucune envie qu’elle commence à douter du fait qu’il sera là pour elle et surtout qu’elle était la meilleure amie qu’on puisse rêver d’ailleurs. Ce pourquoi, il ne se retint pas d’ajouter. « Et tu ne fais pas tout de travers Lindsay. Tu fais les choses en ton âme et conscience, tout simplement. Si les autres ne sont pas capables de le comprendre, c’est qu’ils ont un problème. La preuve, je n’ai jamais trouvé que tu fasses quelques choses de travers me concernant. »

Ce qui ne voulait pas dire que c’était une vraie explication, parce que Ignatius était justement beaucoup trop peu objectif pour être capable de reprocher quoi que ce soit à sa meilleure amie. Mais il ne s’en rendait même pas vraiment compte en plus.

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« Et je serais toujours là pour toi bien sûr. »

Lindsay sourit. Elle le savait mais jamais elle ne se lasserait de l’entendre. Elle avait vraiment besoin que son ami soit là pour elle. Elle avait même conscience de parfois se reposer un peu trop sur lui sans jamais suffisamment le lui rendre, ou pas aussi bien qu’elle le lui devrait.

Ignatius ne le lui reprochait jamais mais elle en avait quand même conscience. Et elle espérait bien que, dans les temps à venir, elle réussirait à se rattraper, et à lui prouver que ça pouvait être réciproque, qu’elle pouvait être aussi présente pour lui que lui pour elle.

« Et tu ne fais pas tout de travers Lindsay. Tu fais les choses en ton âme et conscience, tout simplement. Si les autres ne sont pas capables de le comprendre, c’est qu’ils ont un problème. La preuve, je n’ai jamais trouvé que tu fasses quelques choses de travers me concernant. »

Ignatius manquait cruellement d’objectivité, mais c’était loin de déranger Lindsay. C’était même l’inverse. Elle n’attendait pas de son ami qu’il la démoralise ou qu’il s’oppose à elle, elle aimait cette absence d’objectivité chez lui quand il était question d’elle. Elle la réconfortait. Ce n’était pas très juste, ce n’était pas vraiment très sain non plus, mais c’était constitutif de leur amitié. C’était quelque chose dont elle avait foncièrement, fondamentalement, définitivement besoin.

Oui, elle faisait les choses en son âme et conscience, mais ça ne voulait pas dire qu’elle faisait les choses bien. Et c’était aussi une bonne chose que certains de ses amis soient là pour la bousculer, pour lui prouver que tout ce qu’elle faisait n’était pas forcément conforme à ce qu’il faudrait.

Mais c’était aussi comme ça qu’elle avait choisi ses amis : il y avait ceux qui la propulsaient loin de sa zone de confort, il y avait ceux qui la maintenaient dans un confortable cocon. Ignatius était doué dans ce dernier rôle. Et ce n’était pas pour rien que Lindsay avait pour habitude de se réfugier auprès d’elle au moindre instant.

"Tu as bien conscience de manquer cruellement d’objectivité, pas vrai ?" sourit-elle. "Mais je t’autorise à continuer, ça me va bien", ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie, même si c’était au fond très sérieux. "Tu n’imagines pas à quel point ça me fait du bien de t’avoir."

Elle le pensait. C’était la vérité.

Le temps entretient l'amitié.

Ignatius afficha un sourire quand Lindsay lui demanda avec légèreté s’il avait bien conscience qu’il manquait cruellement d’objectivité. Le jeune homme, en toute subjectivité dont il était capable, affirmerait que ce n’était pas le cas, qu’il était parfaitement objectif et quand il pensait que Lindsay était parfaite, c’était parce qu’elle l’était tout simplement. Mais… en vérité, il avait quand même conscience que ses… sentiments pour la jeune femme jouaient dans son jugement. Cela dit, il n’avait pas pour autant l’intention de changer, et encore moins si Lindsay l’autorisait bel et bien à continuer de cette façon. Ignatius savait bien que son amie disait tout cela avec plaisanterie, mais en même temps il osait croire qu’elle n’avait pas l’intention de l’empêcher de réagir de cette façon.

Il en serait incapable dans tous les cas. Ignatius avait bien conscience que son amie avait quelques défauts bien sûr, il les voyait, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne la trouvait pas parfaite pour autant. Et quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, il se rangerait forcément de son côté et il serait toujours là pour elle. C’était aussi simple que ça. Parce qu’il… eh bien, il serait incapable d’agir autrement avec sa meilleure amie. Et quand elle affirmait ainsi qu’il ne pouvait pas imaginer à quel point ça lui faisait du bien de l’avoir, ça ne pouvait que le conforter dans l’idée que quoi qu’il arrive, il serait là, parce que c’était elle. Et son cœur battait si rapidement en entendant ces mots. Il avait conscience qu’il n’aurait jamais le droit qu’à son amitié, mais dans ces moments-là ça lui convenait très bien. Parce que lui, il avait juste besoin d’elle et uniquement elle.

« Et toi tu n’imagines pas à quel point j’ai besoin de toi aussi. » Répondit-il, le cœur toujours particulièrement battant.

Mais il ne devait pas en dire plus, il en mourrait d’envie, ça faisait des années qu’il aimerait pouvoir lui dire ce qu’il avait sur le cœur sans jamais parvenir à le faire. Et à chaque fois, il ratait l’occasion de le faire parce qu’elle était heureuse dans les bras d’un homme. Au fond, tant que Lindsay était heureuse, Ignatius sera heureux de son côté. Même si par moment, il s’en voulait quand même vraiment de ne pas être capable de lui dire très clairement ce qu’il avait sur le cœur.

« Bon, le temps passe tellement vite quand on est en si bonne compagnie. » Finit-il par dire. Quand il se trouvait avec Lindsay, les heures n’étaient que des minutes, tant il se sentait bien en sa compagnie. Mais il se disait qu’il était peut-être temps qu’il s’en aille, avant de déraper et de dire plus qu’il ne le devrait ? Non… dans tous les cas, il aurait été bien incapable de dire ce qu’il avait sur le cœur. « J’ai encore un travail monstre qui m’attend… mais on se voit demain ? »

Demain, le lendemain, tous les jours de la semaine, de leur vie.

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