Arabella a la chance d'avoir des parents extraordinaires. Elle ne le répétera jamais assez à qui veut l'entendre, parce que c'est clairement quelque chose dont elle est fier. Sans eux, elle n'aurait pas grandi dans d'aussi bonnes conditions, et elle ne serait pas devenue qui elle était. Ses parents sont deux sorciers issus de classe moyenne, heureux en ménage, amoureux, à qui tout réussit. Forcément, au sein d'un tel foyer, elle ne pouvait que grandir de façon équilibrée. Ce fut le cas, elle alla à l'école,
se fit de nombreux amis, tout allait comme sur des roulettes... Mis à part une chose... Ses parent lui avaient dit que quand elle aurait assez grandi, ses pouvoirs se manifesteraient, et qu'à ses onze ans, elle irait à Poudlard comme eux avant elle. Mais petite, rien n'advint, pas de pouvoirs... Ses parents lui dissimulèrent leur inquiétude, mais ils comprirent bien que ce n'était pas normal. Pas de lettres de Poudlard pour elle, il fallut se résigner très rapidement à admettre les faits, elle était une cracmolle. Elle abandonna donc ses rêves nourris par l'expérience de ses parents. Elle n'irait pas sur le chemin de traverse acheter sa première baguette, elle ne découvrirait pas ses futurs camarades de classe à travers le Poudlard-Express.

Arabella fut déçue et frustrée, bien sûr, mais elle put compter sur ses parents, une fois encore. Ils firent tout pour qu'elle se sente heureuse et épanouie malgré tout. Ils l'inscrivirent dans une école moldue, mais ils ne manquèrent pas de lui donner tout l'accès à la magie possible. Pour pallier à sa morosité, ils lui offrirent Doodle, un fléreur, un animal magique dont elle devint complètement folle. Cette bestiole d'une intelligence folle devint très rapidement son meilleur ami. Oh, elle en avait aussi des vrais, en chair et en os, mais ce n'était pas pareil, il y avait toujours une certaine distance entre ses amis et elle, parce que, forcément, elle n'avait pas le droit de tout leur dire. Ce qui finissait forcément par lui peser sur la conscience. Plus tard, c'était décidé, d'une façon ou d'une autre, elle vivrait parmi les sorciers. C'était une étrange sensation que d'être ainsi ballotté entre deux mondes, ça lui donnait un peu le sentiment d'être apatride. Mais on s'y faisait. Et elle n'avait pas envie de se plaindre. Se plaindre, c'était trop facile.

Son diplôme de fin d'études empoché après le lycée, ses parents l'autorisèrent à aller en faculté. De lettres, puis d'art, puis de sociologie... ce ne fut pas très concluant. Ce fut quand Doodle (qui se révéla être une femelle, accoucha d'une portée de huit petits, engendrant des hybrides chats-fléreurs qu'elle trouva accidentellement sa vocation. Elle aurait voulu tous les garder, mais elle vivait chez ses parents, alors... De fait, elle dut les vendre... auprès d'amis de ses parents, pour une somme très coquette.

Depuis, elle a fait du chemin, véritable "cat lady", allez chez elle, vous aurez du mal à ne pas trébucher sur un chat... Partenaire avec l'animalerie magique, elle élève chats et fléreurs dans sa maison coquette de Pré-au-Lard. Et sa vie est plutôt heureuse.