La famille est le plus complexe des liens [pv Septimus & Ginny]

La famille est le plus complexe des liens

L

es jours avaient passé, mais Cedrella n'avait pas su se faire une raison pour autant. La situation était trop étrange, et bien trop perturbante, pour qu'elle sache l'observer et l'accepter avec distance et philosophie. C'était absurde sur le papier, et pourtant bien réelle. Meredith, la jeune femme qu'ils hébergeaient depuis des mois, à présent (au point d'avoir nettement usé la patience de Cedrella, même si, en l'occurrence, c'était le cadet de ses préoccupations) s'appelait en fait Ginny, et n'était autre que leur petite-fille. Ne le nions pas, tout un chacun cherche à connaître son avenir, pour se rassurer ou par pure curiosité. Mais si Cedrella pouvait se réjouir par conséquent de savoir qu'elle et Septimus allaient bel et bien fonder une famille, c'était en deçà de toutes ces considérations... elle cherchait plutôt à comprendre de quelle manière appréhender la situation, et elle devait bien avouer être à bout d'options. Il allait falloir s'y confronter directement, elle ne voyait pas d'autres options, même si ça n'avait rien de simple, tout au contraire.

Ils avaient décidé, avec Septimus, que ce soir, ils prendraient leur courage à deux mains et parleraient à la jeune femme. Il fallait mettre tout ceci au clair, c'était important, et plus ils attendaient, plus c'était difficile pour eux. Ce soir, donc, ils allaient parler sans réserve et sans plus rien dissimuler. Où est-ce que ça allait les mener, elle n'en avait pas la moindre des idées, mais au moins, cela abaisserait pour de bon les barrières qui se redressaient entre eux tous, et ça ne leur ferait pas de mal.Ils devaient lui parler au retour de Septimus du travail, sauf qu'en l'occurrence, Meredith... enfin, Ginny, n'était pas là. Et donc, c'était elle qu'ils allaient devoir attendre. L'heure avançait, et Cedrella se sentait anxieuse... Pourtant, il n'y avait sans doute rien à découvrir de plus que ce qu'elle savait déjà, mais cette situation la mettait vraiment mal à l'aise.

L'heure avançait, Cedrella commençait à se dire que la rouquine ne rentrerait pas, mais elle revint finalement, et passa le pas de la porte. La jeune femme croisa son regard. Maintenant, elle trouvait ça presque évident. Il y avait tant de choses chez elle qui lui rappelaient Septimus ! Pas seulement la caractéristique chevelure rousse des Weasley, mais aussi son regard, son visage, plein de choses, qui la convainquaient d'autant plus qu'on ne les menait pas en bateau.

-Bonsoir, Ginny. Elle avait pris soin de prononcer son véritable nom, afin de faire comprendre à la jeune femme qu'ils savaient tout, qu'il n'était plus la peine de prétendre ou de nier. On doit te parler.

L'entrée en matière était un peu directe, mais en même temps , Cedrella n'avait pas l'habitude de tourner autour du pot, et en l'occurrence, elle n'en avait, ni l'envie, ni l'intention.

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Sa conversation avec Luna lui avait fait du bien et du mal en même temps. Du bien, parce qu'elle lui avait manquée et que sa compagnie lui était plus cruciale que jamais, du mal parce qu'elle n'avait pu que lui confirmer l'horreur de la situation. En ce moment même, Harry, Ron et les autres croupissaient dans une cellule d'Azkaban, vides de toute âme. Et elle, elle n'avait rien su faire pour aider ses proches. Quand ils avaient eu le plus besoin d'elle, elle avait pris la fuite, tout simplement. Elle n'avait pas été là pour eux aux moments cruciaux. D'accord, elle n'aurait rien pu faire et "grâce" à cela, elle avait pu ne pas laisser Luna seule, c'est vrai... mais malgré tout... La douleur, la culpabilité, la peur, tout se mélangeait, tout se confondait, trop d'émotions pour être supportables, et pourtant, elle savait qu'il fallait tenir bon.

C'était une résolution qu'elle avait prise beaucoup trop tard, mais elle n'y reviendrait pas, maintenant. Il n'y avait plus qu'elle, Luna, mais une poignée de résistants, et il ne fallait pas baisser les bras. C'était dur, mais il allait falloir se battre, pour venger Harry, Ron, Hermione, Neville, Pomona... pour se débarrasser de Tom Jedusor une bonne fois pour toutes. Ils avaient voulu combattre ce mal en puissance et ils l'avaient payé de leur vie, il était hors de question que ce sacrifice soit vain et inutile. Elle allait arrêter de se cacher, elle allait reprendre en main la résistance, elle allait quitter la demeure de ses grands-parents. Si elle passait le pas de leur porte ce soir, c'était pour leur dire au revoir. Ils allaient lui manquer, mais ils seraient certainement soulagés de se débarrasser d'elle. Cedrella surtout. Quand elle rentra, elle lui dit qu'ils devaient lui parler, elle crut deviner de quoi.

"Je sais ce que vous allez me dire, mais justement, je vais y aller. Je viens, récupérer mes aff..."

Elle s'interrompit dans sa phrase. Elle venait de se rendre compte de quelque chose qu'elle n'avait pas tout de suite relevé. Cedrella ne l'avait pas appelée Meredith, elle l'avait appelée Ginny.... Mais comment était-ce possible ?

"Oh..."

Elle demeura un instant sans rien dire, mal à l'aise. Peut-être qu'elle avait espéré qu'ils devinent tout, et ça depuis le début. Mais vu la situation, c'était finalement le genre de conversation qu'elle aurait préféré être capable d'éviter. Mais non, de toute évidence non.

"Comment vous avez su... ?"

Et qu'est-ce que ça allait impliquer pour la suite. Difficile à dire. Les événements s'enchaînaient définitivement trop vite pour elle.

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Septimus et Cedrella avaient souhaité attendre le bon moment pour parler à Meredith, enfin Ginny. Cela faisait quelques jours maintenant que le jeune homme avait affirmé à sa fiancée que la rouquine n’était autre que leur petite fille (ce qu’il considérait franchement comme une bonne nouvelle, parce que cela signifiait bien qu’ils allaient avoir une famille tous les deux avec Cedrella. Non pas que quelque chose puisse les empêcher de se marier et d’avoir une famille (pensait-il), mais quand même… Septimus appréciait de savoir qu’ils allaient vraiment avoir des enfants, des petits-enfants (et ils ne se doutaient pas encore du nombre de petit enfant que leur fils allait leur offrir…). Ils devaient donc en parler à Ginny, ils avaient attendu, mais ils venaient de décider que c’était quand même le moment de lui en parler. Septimus ne savait pas exactement comment les choses allaient se passer. Mais de toute façon, ils devaient quand même en parler avec la jeune femme. Ce soir-là, en rentrant du travail, Septimus avait donc cru que les deux femmes seraient dans l’appartement, mais ce n’était pas le cas de Ginny visiblement. Alors, avec Septimus, ils attendirent qu’elle rentre. Ce qu’elle fit.

Quand la rouquine passa le pas de la porte, Cedrella la salua donc en utilisant son réel prénom et pas le nom qu’elle leur avait donné. Ginny affirma qu’elle savait ce qu’ils allaient leur dire, qu’elle venait simplement pour prendre ses affaires. Septimus comprenait alors que la jeune femme avait l’intention de s’en aller, qu’elle pensait qu’ils avaient envie qu’elle s’en aille. Et ce n’était pas quelque chose qui lui plaisait vraiment en fait. Même s’il ne se doutait pas encore des raisons qui poussaient la jeune femme à vouloir partir. La rouquine s’arrêta soudain dans ses propos, se rendant visiblement compte de ce qu’elle n’avait pas compris tout de suite.

« Une personne au ministère te cherche visiblement. » Et Septimus avait compris du coup la raison qui poussait Ginny à se cacher chez eux, puisque c’était bel et bien pour cette raison qu’elle était là depuis des mois. Elle se cachait. Et ce n’était pas par hasard qu’elle était arrivée ici. « On m’a raconté qui tu étais. Nous savons tous. »

Ou presque, puisqu’ils n’avaient pas conscience de ce qui venait d’arriver et ce qui poussait Ginny à avoir envie de partir maintenant. Évidemment, quand Septimus affirmait qu’ils savaient tous, c’était le fait qu’elle venait du futur et qu’elle était leur petite fille, qu’elle était une Weasley. Et maintenant qu’il le savait, Septimus ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était en fait vraiment évident. Qu’il aurait même dû le deviner lui-même tout de suite. Puisque la jeune femme avait de nombreux traits qui lui rappelait sa propre famille. En un sens, ça prouvait bien au jeune homme que les caractéristiques physiques de sa famille allaient se propager au fil des années. Ce n’était pas vraiment une chose qui importait normalement, mais ça lui faisait plaisir. Mais rien que le fait de se retrouver devant sa descendance, c’était agréable.

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a réaction de Ginny ne se fit pas attendre et elle ne fut pas, dans un premier temps, celle à laquelle Cedrella s'était attendue. La jeune femme affirma qu'elle allait s'en aller, qu'elle récupérait ses affaires et avait l'intention de quitter leur appartement. Il n'y a pas si longtemps, cette réaction aurait comblé Cedrella de bonheur, parce qu'elle ne demandait qu'à retrouver un minimum d'intimité avec son futur mari, mais à dire vrai, à présent qu'elle savait la vérité, elle était bien moins à l'aise avec cette idée. Où irait-elle si elle partait d'ici ? Et pourquoi tenait-elle à s'en aller ainsi, maintenant ? C'était sûrement assez... hypocrite, oui, mais à présent qu'elle savait que Ginny était sa chair et son sang, elle n'était plus si pressée de la voir s'en aller. C'était tout le contraire, même. Elle tenait à la protéger, et tout ce qu'elle n'avait pas voulu admettre, tout ce qu'elle reconnaissait de Septimus chez sa petite-fille (sa petite-fille, c'était complètement dingue), lui sautait maintenant aux yeux.

Finalement, Ginny comprit, elle tilta. Et son attitude changea. Oui, il étaient au courant de tout, il n'était plus temps de prétendre ou de mentir. Et la réaction de la jeune femme mettait un terme à tous les restes de soupçons que Cedrella aurait encore pu avoir. Toute cette histoire était dingue, mais elle était réelle, et il était important qu'ils y fassent face, tous les trois, ensemble. C'était important, c'était nécessaire. Septimus expliqua donc très simplement comment ils avaient appris la vérité, cette personne du ministère qui la recherchait. Le comment importait peu, le fait est qu'ils savaient tout, à présent, et qu'il semblait important de mettre cartes sur table et d'en parler, même s'il était difficile de savoir par où commencer, Cedrella avait le sentiment d'avoir mille choses à dire. Et dans le même temps, rien ne lui venait, c'était comme un cercle vicieux. Finalement, elle décida d'aborder la question sous un autre angle, parce que quelque chose la taraudait.

-Pourquoi est-ce que tu avais l'intention de partir ?

Bon, d'accord, au départ, elle ne devait rester qu'une seule nuit, et finalement, elle était là depuis des mois, il était logique qu'elle finisse par s'en aller, mais là, maintenant, ça lui semblait finalement bien trop abrupt alors même qu'elle avait attendu ça pendant très longtemps.

-Tu sais... Elle se racla doucement la gorge. C'est sûr qu'elle n'allait pas sembler très cohérente, c'est certain, mais peu importe, oui, apprendre la vérité avait changé son point de vue et ses perspectives. D'un autre côté, c'était plutôt normal, non. Ginny n'était plus juste une jeune fille paumée venue de nulle part qui avait décidé de squatter chez eux. C'était leur famille. Tu peux rester autant que tu veux ici.

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Au fond, cette situation aurait pu se produire bien plus tôt. Si Septimus avait découvert la vérité en apprenant qu'elle était recherchée au sein du ministère de la Magie, il aurait pu le découvrir plus tôt, puisqu'il y travaillait. C'est vrai, l'affaire qui les concernait était supposée être confidentielle, mais il suffisait qu'il se soit adressé à la bonne personne pour que le pot-aux-roses ait pu être découvert. Visiblement, c'était le cas. Et au fond, la manière dont ils avaient appris la vérité n'avait pas tant d'importance que ça. Ce qui importait, c'était qu'ils savaient. Et maintenant, elle devait se confronter à eux. Elle n'était pas prête pour ça. Elle était déjà bouleversée par les récents événements, elle ne se sentait pas prête à avoir ce genre de conversation maintenant. Mais c'était maintenant ou jamais quand même, parce qu'elle n'avait pas bluffé en affirmant qu'elle allait prendre ses affaires et repartir, elle ne pouvait plus rester ici. Tout ça n'avait que trop duré de toute manière. Ce n'était sans doute pas plus mal, malgré tout, que les choses se passent ainsi. comme ça, ils pourraient mettre carte sur table avant son départ. Et ça la rassurait, en vérité, qu'au moment de tout perdre, ils sachent ce qui les liait.

Cedrella embraya en lui demandant pourquoi elle comptait partir, en lui assurant qu'elle pouvait rester autant qu'elle le voulait. Elle était sûre qu'elle était sincère. Elle savait bien que sa présence avait déplu à Cedrella, et dans un premier temps, ça ne l'avait pas surprise, au sens où elle avait toujours eu plus de difficulté avec sa grand-mère que son grand-père dans le futur. Mais les choses avaient changé. Elle comprenait l'agacement de Cedrella, parce qu'elle avait bien trop abusé de leur hospitalité, et elle avait compris pas mal de choses sur elle, notamment les sacrifices auxquels elle avait consenti pour être avec son futur mari, chose qu'elle n'avait pas accepté de voir avant. Elle avait le sens de la famille, malgré tout, et c'était pour ça qu'elle lui demandait de rester. Elle était touchée, mais elle ne pouvait pas accepter.

"Merci. Mais vous en avez déjà fait beaucoup pour moi." Ce qui était plus que vrai. "Je ne peux plus rester..." Elle marqua une pause. "Si vous savez tout, vous savez peut-être ce qui est arrivé aux autres..."

Ils n'en donnaient pas l'air, mais si elle pouvait s'épargner le fait de le leur apprendre...

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Quand Septimus affirmait qu’ils savaient tout, ce n’était pas tout à fait le cas. Il pensait que c’était le cas, parce qu’il n’avait pas conscience de tout ce qu’il ignorait encore. Il pensait tout savoir donc, parce qu’il savait que Ginny était leur petite fille. Et il était temps qu’ils en parlent donc, même si visiblement Ginny avait l’intention de s’en aller. Après tout ce temps, Septimus devait bien avouer qu’il n’avait aucune envie de la voir s’en aller. Il n’avait aucune idée de pour quelle raison elle voulait partir, mais dans tous les cas il n’avait pas envie de la voir disparaitre. Déjà, avant même de savoir qu’elle était sa petite fille, Septimus n’avait pas spécialement eu envie de la mettre dehors. Pour la simple et bonne raison qu’elle avait eu besoin d’un hébergement, officiellement pour une nuit, qui s’était un peu éternisé. Sans que cela ne lui pose de soucis à lui, même s’il savait que Cedrella supportait moins bien la situation. Quand bien même, à présent, elle affirma à Ginny qu’elle pouvait rester autant qu’elle le voulait.

Septimus était bien placé pour connaître Cedrella, qui pouvait sembler froide en premier abord, mais qui ne l’était pas du tout quand on la connaissait bien. Il savait que la jeune femme n’appréciait pas vraiment jusqu’à présent que Ginny soit chez eux, parce qu’elle avait le sentiment de perdre l’intimité qu’ils avaient trouvé en vivant ensemble (malgré le fait qu’ils ne soient pas mariés, mais en même temps s’ils avaient attendu… ils ne vivraient pas ensemble avant un moment). Ginny refusa alors de rester, affirmant qu’ils en avaient déjà beaucoup fait pour elle. Septimus considérait que ce n’était pas grand-chose, surtout qu’ils faisaient partie de la même famille. Certes, c’était le cas dans un futur qu’ils ne connaissaient pas encore, mais cela n’enlevait pas le fait qu’ils étaient bel et bien une famille. Sauf que visiblement, il n’y avait pas que le fait qu’elle puisse avoir le sentiment d’être de trop (comme pouvait croire Septimus sur le moment), puisqu’elle ajouta qu’elle ne pouvait pas rester tout en parlant des autres.

« Qu’est-ce qui est arrivé ? »

Non, Septimus n’en savait rien du tout. De ce que le jeune homme savait, Ginny n’était pas venue du futur seule, mais ce n’était pas pour autant qu’ils savaient tout. Il était bien loin de se rendre compte de ce qui était arrivé, de ce que Ginny devait subir, comme le fait qu’elle n’était pas seule, qu’elle avait un frère et qu’elle pensait qu’il était mort. En tout cas, même si le rouquin ne savait pas ce qui arrivait, il se rendait bien compte qu’il se passait quelque chose. Même s’il ne connaissait pas Ginny complètement, cela faisait quand même un moment qu’elle vivait chez eux et donc, forcément, Septimus se disait qu’il commençait quand même à la connaître. Et il voyait bien qu’elle n’allait pas bien, sans pour autant se rendre compte de ce qu’elle traversait pour autant.

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est vrai, ils ne pouvaient pas nier le fait qu'ils avaient tout de même fait beaucoup pour Ginny, ils l'avaient accueillie alors qu'ils ne la connaissaient ni d'Eve, ni d'Adam, ils avaient mis un peu de leur intimité entre parenthèse pour l'accueillir sous leur toit... Cedrella ne pouvait prétendre maintenant que ce n'était rien alors qu'elle s'en était bien assez plainte auparavant. Mais quelque chose avait changé, elle savait maintenant, que la jeune femme était sa chair et son sang, et elle ne voulait pas l'abandonner à l'incertitude, aux doutes et à elle ne savait quel sort. Où est-ce qu'elle allait aller ? Qu'est-ce qu'elle allait devenir ? Est-ce qu'elle allait disparaître de leur vie aussi vite qu'elle était apparue. Cela, Cedrella ne pouvait pas s'y résoudre, pas maintenant qu'elle avait découvert la vérité. Elle avait déjà perdu une partie de sa famille, elle voulait préserver ce qu'elle pouvait encore conserver. Ginny était la preuve ultime du fait que leur histoire en valait réellement la peine, qu'elle valait le coup de se battre... Et elle n'avait pas envie de la voir disparaître complètement à l'heure où elle avait enfin compris tant de choses fondamentales à son sujet.

Cedrella s'apprêtait à insister, mais Ginny reprit la parole une nouvelle fois. Elle ne disait pas qu'elle ne voulait pas rester, elle affirmait qu'elle ne pouvait pas rester, c'était tout de même quelque chose de complètement différent. Il s'était passé quelque chose, de toute évidence, et ça avait l'air d'être quelque chose d'important. Ginny n'avait pas décidé de partir sur un coup de tête, il y avait eu quelque chose, et de grave, peut-être... Il était arrivé quelque chose aux autres adolescents venus du futur qui avaient fait le voyage avec elle. Non, c'était une chose qu'ils ne savaient pas, ils n'étaient pas au courant, ils en avaient déjà appris beaucoup, mais ils étaient très loin de tout savoir, et ce qu'il leur restait à apprendre n'allait vraiment pas être des plus simples. Est-ce que c'était pour ça qu'elle avait frappé à leur porte ? Parce que quelque chose était arrivé à ses amis ? Elle ne savait plus exactement ce qu'elle leur avait dit, quelque chose comme "Je n'en peux plus des mensonges". Est-ce que ça avait un rapport ? Ou bien est-ce qu'il y avait autre chose ? Il était évident qu'une information importante, peut-être même cruciale, leur échappait. La question qui lui brûlait les lèvres s'échappa de celles de son fiancé. Cedrella ne trouvait rien à ajouter. Elle tourna son regard vers Ginny, attendant sa réponse. Elle éprouvait une anxiété dont elle ne saisissait qu'en partie l'origine. Qu'allaient-ils encore apprendre ? Et qu'est-ce que ça signifierait pour eux ?

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Quitte à ce que ses grands-parents soient au courant de la vérit, Ginny aurait préféré qu'ils le soient de la situation dans son intégralité, mais ce n'était pas le cas. En tout cas, s'ils savaient quoi que ce soit, ils le cachaient bien. La réaction de surprise mêlée d'un peu de crainte de Septimus allait bien dans le sens d'une vraie découverte : ils n'étaient au courant de rien... et elle avait peur de tout leur annoncer. Elle s'était douté qu'ils ignoraient ce qui était arrivé aux autres, sans quoi ils lui auraient sûrement réservé un accueil différent, mais elle aurait préféré malgré tout. Parce que là, elle était confrontée à ce qui relevait du pur cauchemar pour elle : se replonger dans cet épisode sinistre en en parlant de vive voix. C'était déjà assez éprouvant de discuter avec Luna, d'admettre toutes deux qu'elles étaient en deuil et que rien ne saurait ramener leurs amis aujourd'hui tout comme morts. Mais là, il allait falloir qu'elle mette concrètement des mots sur les événements, et ça lui plaisait pas. Sauf qu'elle devait ça à ses grands-parents. Elle ne se voyait pas le leur cacher, surtout au moment où elle décidait de partir. En plus, si elle ne le leur disait pas, ils l'apprendraient certainement autrement de toute façon.

"Les jeunes qu'on a accusé du meurtre du ministre..." Elle marqua une pause, sa gorge se serrait, elle était terrifié. "C'est eux", admit-elle d'une voix tremblante. Elle avait mal rien que d'en parler. Son coeur se serrait. "Mais ils sont innocents", précisa-t-elle parce qu'elle ne voulait pas du tout qu'ils puissent imaginer que ses amis étaient des criminels. Elle comptait bien préserver leur mémoire autant que possible. Elle pourrait expliquer en long, en large et en travers pourquoi... mais elle ne se sentait pas la force d'aller aussi loin dans son récit. Là, déjà, elle se sentait franchement mal d'avoir à ne serait-ce que résumer la situation alors qu'elle était si horrible, alors qu'elle l'avait privé de tout ce qu'elle aimait le plus au monde. Elle eut un moment d'hésitation. Ils avaient le droit de savoir, après tout, même si elle se doutait que ça leur ferait du mal aussi. "Mon frère en faisait partie."

Son frère, donc leur petit-fils.

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Septimus comprenait bien qu’il se passait quelque chose de grave et forcément, le rouquin ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter. Il n’avait aucune idée de ce qui se tramait, de ce qui se passait, mais en même temps, il se rendait bien compte qu’il se passait quelque chose de grave. Septimus savait que Ginny n’était pas venue seule du futur, mais il n’avait pas fait le rapprochement avec les actualités ; Comment pourrait-il ? Les jeunes qui avaient un rapport avec la mort du ministre de la magie n’étaient pas connus pour être de voyageurs du futur et le rouquin ne savait finalement pas grand-chose en dehors du fait que sa petite fille se trouve sous ses yeux. Il ne pouvait pas s’en douter donc…

La jeune femme reprit donc la parole, mentionnant le meurtre du ministre de la magie et les jeunes accusés avant de préciser donc que c’était ses amis. Septimus ne savait pas du tout comment prendre ces révélations. En cet instant précis, le jeune homme était vraiment choqué, ça devait se voir d’ailleurs. Heureusement que Ginny précisa que ses amis étaient innocents. En soit, le rouquin ne pouvait peut-être pas se permettre de croire la jeune femme sur parole, mais en même temps il lui faisait confiance. Trop facilement, peut-être, mais il n’y pouvait rien. Ginny était venue chez eux, elle n’avait pas été tout à fait honnête, mais il comprenait. Et donc, maintenant il la croyait sur parole en effet, quand elle précisait que ses amis n’étaient pas coupables dans la mort du ministre de la magie. Il n'y avait aucune idée de ce que ça voulait dire, de tout ce qu’il y avait derrière cette histoire. Parce que au final, les Weasley et future Weasley étaient loin de se rendre compte de tout ce qu’il y avait dans ces histoires, des conséquences, des combats. Qui ne pouvait pas beaucoup avancer maintenant, mais encore une fois, Septimus ne pouvait pas s’en douter du tout.

Le jeune homme ne savait donc pas trop quoi en penser, mais ce n’était pas encore terminé, parce que la jeune rouquine devant ses yeux – et qui lui ressemblait tant – avait encore des nouvelles révélations. Des choses qui ne pouvaient pas énormément changer leur vie en soit, malheureusement. Oui, malheureusement, parce qu eàa allait quand même être une triste révélation. Les deux fiancés savaient que la rouquine était leur petite fille, mais en dehors de cela, on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils savaient grand-chose de sa vie. Pas pour rien en même temps, ils ne devaient pas en savoir trop parce que les deux sorciers devaient quand même vivre leur vie sans se soucier de trop des conséquences des événements. Donc, ils en savaient le moins possible. Alors quand Ginny parla de son frère… Son frère, donc leur petit fils, faisant parti de ce groupe de jeune condamné innocent. Septimus était sous le choc, parce qu’il découvrait que dans ce groupe de « criminels », il y avait un autre membre de sa famille et qu’ils étaient… eh bien, morts.

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edrella tombait des nues. Ca avait déjà été un sacré choc que d'apprendre que Meredith (qu'elle devait s'habituer à appeler Ginny à présent) était sa petite-fille, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'elle apprit alors. Elle ne s'était vraiment pas attendu à cela. C'était comme un nouveau coup de massue à l'arrière du crâne. Les amis de Ginny avaient été enfermés à Azkaban, vidés de leur âme, accusés du meurtre du ministre. Etaient-ils vraiment innocents ? Avant ce jour, Cedrella ne s'était même pas posé la question, les Aurors faisaient leur travail, comment pourrait-elle se poser la moindre question. Les erreurs judiciaires existaient, mais sur une affaire telle que celle-ci, elle n'avait pas voulu considérer que ce puisse être envisageable, bien au contraire, même. Et là... elle avait envie de croire Ginny. Sans preuve, sans connaître les tenants et aboutissants de l'affaire. Parce qu'elle était de son sang, et qu'elle symbolisait beaucoup de choses pour elle, qu'elle aurait voulu comprendre avant ça. Les liens du sang ne suffisaient pas toujours, elle l'avait compris depuis longtemps en appartenant à la famille Black, mais l'attachement indistinct qu'elle se découvrait à sa petite-fille, parce qu'elle avait de toute évidence tout d'une Weasley... Alors elle la croyait, un point c'est tout... et alors qu'elle découvrait que le frère de Ginny avait subi le sort funeste auquel elle avait échappé, elle n'osait même pas remettre cela en question.

Ginny avait un frère... Ils avaient un petit-fils... Cette pensée la laissait sans voix... Elle aurait dû être heureuse, elle était dévastée. Elle ne savait rien de ce garçon, elle ignorait jusqu'à son prénom, mais justement... elle n'aurait pas l'occasion de le reconnaître, de le rencontrer. Cedrella avait des centaines de questions à l'esprit, elle aimerait en apprendre plus sur ce petit-fils dont elle ne savait rien jusqu'alors, disposer d'une manière de le connaître malgré tout. Mais elle ne se voyait pas infliger ce genre de questions à Ginny. Elle, elle n'avait pas perdu une figure abstraite dont elle venait tout juste d'apprendre l'existence, elle avait perdu un frère. Elle n'était pas en droit de lui demander de ressasser ce genre de choses. Si elle devait le faire, ça devait être de son plein gré. Un pesant silence s'abattit sur eux un long moment. Le regard de Cedrella se tourna vers Septimus. Ce dernier ne prononça pas le moindre mot. Elle comprenait, elle aussi était sans voix, et elle ne sut longtemps pas quoi dire. Quand elle reprit la parole, ce ne fut pas pour parler de ce petit-fils disparu... C'était trop difficile, mieux valait se concentrer sur celle qui était encore en vie.

-Où est-ce que tu vas aller ?

La laisser partir alors que sa vie était peut-être menacée comme l'avait été celle de son frère, c'était encore plus compliqué, plus impensable.

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La réaction de ses grands-parents ne se fit pas attendre, et fut à la hauteur de ce que la jeune femme avait supposé. Elle se doutait que la nouvelle allait leur faire un choc, et même là, elle n'était pas sûre d'avoir bien fait de leur parler de Ron. Mais même si la situation était bizarre, ils étaient sa famille, alors elle pensait important de le leur dire. Ils ne dirent rien pendant plusieurs longues secondes qui donnèrent à Ginny l'impression de durer une véritable éternité. Elle était rassurée d'un côté, parce que ni Cedrella ni Septimus n'avaient l'air de remettre en cause la sincérité de la jeune femme quand elle affirmait l'innocence de ses proche, mais c'était peut-être juste parce qu'ils étaient trop choqués pour parler. En tout cas, ils se contentèrent de rester muet un moment, ne lui posèrent aucune question sur Ron. Là aussi, c'était quelque chose qu'elle comprenait bien. Peut-être que ça leur viendrait plus tard. Donc ils encaissaient pour le moment, ce qui était quand même déjà beaucoup. Puis après un moment, Cedrella lui posa une simple question. Mais Ginny n'avait pas de réponse à cette question. Où est-ce qu'elle allait aller ?

"Je ne sais pas encore.", choisit-elle de répondre honnêtement.

Si elle voulait qu'ils la laissent partir, elle devrait peut-être affirmer qu'elle avait quelque part où aller, mais puisqu'elle n'avait plus de raisons de mentir maintenant, elle n'avait plus vraiment de raisons de le faire, alors elle comptait être honnête. De toute façon, elle avait pris sa décision, et elle ne comptait pas en changer, quoique Cedrella et Septimus puissent dire maintenant.

"Mais je ne crains rien", ajouta-t-elle quand même.

Ils s'imaginaient peut-être qu'elle était en danger, mais ce n'était pas le cas. Ou en tout cas, le danger n'était pas celui qu'ils pouvaient s'imaginer. Et elle était prête à s'y exposer, elle avait attendu trop longtemps, elle avait joué trop longuement les planquées. Plus jamais.

"J'ai fui mes problèmes trop longtemps. Je dois essayer de rattraper les erreurs qui peuvent encore l'être..."

Même si sans ses amis, ce serait beaucoup plus compliqué. Mais il lui restait Luna, et son intention définitive de mettre un terme définitive à son cauchemar en se vengeant de Jedusor.

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Il était définitivement incapable de dire quoi que ce soit, il ne voyait pas ce qu’il pourrait dire en même temps. Il avait forcément des questions en tête, il ne pouvait pas nier qu’il avait quand même envie d’en savoir un peu plus, qu’il se questionnait concernant le frère de Ginny… ce petit fils qu’ils avaient tous les deux avec Cedrella donc (et encore, ce n’était qu’une partie de cette grande famille), et qui avait été condamné pour l’assassinat du ministre de la magie. Le jeune homme ne savait vraiment pas comment il devait réagir et ce fut sans doute pour cela qu’il n’avait aucune réaction. Au final, ce fut Cedrella qui reprit la parole et ils ne parlèrent pas une seule seconde du frère de la jeune femme. C’était surement un sujet trop dur pour tous le monde de toute façon. Que ça soit les « grands-parents » qui découvraient donc qu’ils n’avaient pas qu’une petite fille, mais un petit fils venu du futur, mais qu’ils ne pourraient pas découvrir, et ne devraient sans doute pas découvrir plus. Ou encore, la jeune femme qui avait perdu son frère. Bref, le jeune homme n’était donc pas vraiment un bon sujet de conversation et en un sens… ils avaient d’autres choses à voir.

Comme l’endroit où Ginny avait l’intention de se rendre, ce que Cedrella ne manqua pas de lui demander. Septimus appréciait que sa fiancée pose la question en effet, parce que lui aussi se demandait où leur petite fille allait se rendre si elle décidait de quitter leur appartement. Et elle ne savait visiblement pas non plus où elle allait se rendre. Clairement, Septimus n’était pas du tout rassuré de savoir que sa petite fille ne savait pas où elle allait se rendre, même si clairement il n’avait pas son mot à dire. Elle précisa qu’elle ne craignait rien et pour le coup, le jeune homme n’était pas plus rassuré non plus. Mais en même temps, il pouvait pas empêcher la jeune femme de faire ce qu’elle voulait non plus, il ne pouvait pas la retenir contre son gré et il avait conscience qu’elle avait des choses à régler.

« Est-ce que tu es sûr qu’on ne peut pas faire quelque chose pour toi ? » Demanda-t-il tout de même.

En réalité, Septimus se retenait de lui demander de rester, de ne pas prendre de risque et de ne pas partir. Parce qu’il se disait qu’il n’avait pas le droit de l’empêcher de partir si elle voulait réellement partir, mais qu’en réalité il n’avait aucune envie de la laisser faire. Sauf que même si ça faisait longtemps que Meredith vivait chez eux, qu’ils découvraient qu’elle était leur petite fille… ça ne voulait pas dire qu’ils avaient leurs mots à dire. Ils ne pouvaient pas la forcer à faire quoi que ce soit, mais en même temps… eh bien, Septimus ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de la protéger. Surtout en sachant ce qui était arrivé à son frère. Il ne comprenait pas tout, il lui manquait des pièces, mais quand même.

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C

ela aurait sans doute été plus simple pour Cedrella d'entendre que Meredith... ou plutôt Ginny, mais il allait lui falloir encore du temps pour intégrer pour de bon l'information... avait un endroit où aller... Ca n'aurait pas suffi à la rassurer, mais au moins, elle se serait dit que la jeune femme avait une petite idée de ce qu'elle faisait, et qu'elle ne fonçait pas tête baissée dans l'inconnu. Mais ce n'était pas le cas. Elle n'avait pas la moindre idée d'où elle partait, elle partait, c'est tout, et cette pensée ne la rassurait certainement pas. S'il devait arriver quelque chose à Ginny, elle ne se le pardonnerait jamais, surtout si ce devait être quelque chose qu'ele et Septimus auraient pu empêcher en la gardant sous leur toit. Mais malheureusement, ils ne pouvaient pas la retenir. Ce n'était déjà pas si légal que ça de l'avoir hébergée tout ce temps, alors de toute évidence, ils ne pouvaient pas en rajouter. Elle pouvait bien répéter qu'elle ne craignait rien, au vu de ce qui était arrivé à ses amis (et à son frère... ce frère qu'ils ne rencontreraient donc jamais...), il était difficile de la croire. Si c'était un coup monté, et qu'on en avait eu après eux, on en avait sans doute encore après elle. Tout ça, c'était trop, beaucoup trop... et il ne fallait pas qu'elle l'affronte seule. Mais une fois encore, ils ne pouvaient pas la forcer à accepter leur soutien. Surtout qu'elle affirmait bien qu'elle voulait rattraper ses erreurs, quelles qu'elles puissent être... et dans ce cas, ça voulait dire que le risque était bien présent. Beaucoup, beaucoup trop présent. La question que posa Septimus à la jeune femme lui brûlait les lèvres à elle aussi, elle voulait l'aider, au moins avoir un moyen de s'assurer qu'elle ne prendrait pas des risques trop inconsidérés... Mais elle avait malheureusement comme une petite idée de ce qu'allait être la réponse à cette question. Une réponse qui, donc, n'avait que peu de chances de lui plaire.

-Tu peux tout nous demander, assura-t-elle alors avec toute la sincérité du monde.

Et ce n'était pas exagéré. A présent qu'elle savait que la jeune femme était leur chair et leur sang, il était hors de question de la livrer seule à une situation qui avait l'air de la dépasser. Il lui manquait beaucoup d'informations pour tout comprendre, exactement. Mais elle n'avait pas besoin d'en savoir plus pour comprendre que la situation était critique et que le danger était réel. Alors oui, si ils pouvaient, par n'importe quel moyen, lui éviter le pire, elle pouvait en effet tout leur demander, Cedrella n'envisageai pas de lui refuser quoi que ce puisse être à l'heure actuelle.

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Elle avait su, au moment de décider de plier bagages, que ça allait vraiment être très difficile pour elle de partir, mais elle n'aurait su imaginer à quel point. Même si elle savait qu'elle avait sûrement été plus une épine dans le pied de ses grands-parents qu'autre chose, elle s'était vraiment attachée à eux. Leur présence lui avait fait le plus grand bien, elle s'était entourée, elle avait eu le sentiment de se retrouver en famille. C'était tout ce qu'elle avait recherché. Elle en avait un peu trop abusé et elle en payait les conséquences, mais en même temps, elle leur devait vraiment beaucoup, et ça lui crevait le coeur de devoir s'en aller. Mais c'était ce qu'il fallait. Pour eux comme pour elle. Mais c'est vrai que ça aurait été plus simple si les deux n'avaient pas été au courant de la vérité, parce que là, c'était vraiment dur de leur dire non, de ne pas céder à leurs suppliques en restant à leurs côtés. Elle les adorait, c'était dur de partir, surtout qu'elle savait qu'ils disaient la vérité quand ils lui proposaient de l'aider, de toutes les manières possibles. Mais il n'y avait rien à faire, en fin de compte. C'était ça qui était le plus terrible, il n'y avait rien à faire... Mais il fallait essayer quand même. Sinon plus rien ne rimerait à rien. Sinon, elle n'aurait plus la moindre raison de se battre, et elle serait perdue.

"Je sais", affirma-t-elle quand ils lui garantirent qu'elle pouvait tout leur demander. Elle était sûre et certaines qu'ils le pensaient réellement. Mais elle ne pouvait pas les impliquer dans tout ça. Si elle ne voulait pas les mettre en danger, elle ne pouvait rien leur demander. Elle n'était pas seule, de toute manière. Elle avait Luna, et elle aurait les autres résistants quand elle aurait réussi à les contacter. Eux, ils devaient vivre leur vie, c'était important. "Gardez-moi une place à votre mariage, ça suffira.", ajouta-t-elle en parvenant à sourire.

Se pointer à leur mariage ne serait pas prudent, et elle ne serait peut-être même plus là pour le voir, mais elle voudrait bien. Savoir que des choses aussi belles pouvaient avoir lieu dans un monde où tout était si laid, eh bien, ça donnait de l'espoir.

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Septimus se doutait qu’il n’y avait pas réellement de moyen pour lui et Cedrella de retenir Ginny. Et si elle voulait – ou considérait qu’elle devait partir – ils ne pouvaient pas l’en empêcher, mais le rouquin ne parvenait pas à se dire qu’ils allaient seulement la laisser partir comme ça, sans rien faire. Au vu de la situation, le jeune homme avait réellement envie d’aider sa petite fille, parce qu’il comprenait quand même qu’elle prenait des risques. Quels risques exactement ? En soit, le jeune homme ne pouvait pas le savoir et il valait sans doute mieux qu’il ignore le plus de chose possible. Mine de rien, c’était déjà beaucoup quand même qu’ils sachent qu’ils avaient au moins deux petits-enfants, Ginny sous leurs yeux et son frère qui n’était plus là. Du moins, qu’ils pensaient qu’il n’était plus là. Mais évidemment, Septimus ne pouvait pas rester insensible non plus. Cedrella était de son avis en tout cas, précisant qu’elle pouvait tout leur demander. Septimus espérait vraiment que Ginny n’allait pas hésiter, qu’elle comprenne bien qu’elle pouvait définitivement tout leur demander. Parce qu’elle n’était pas juste une personne qu’ils avaient recueillie comme cela, elle était de leur chair et de leur sang. Sur une autre génération, dans une autre époque, mais ça n’avait pas beaucoup d’importance à l’heure actuelle.

Quand Ginny précisa qu’elle le savait, qu’elle pouvait tout leur demander, Septimus ne pouvait que comprendre qu’elle n’allait rien en faire. En tout cas, pas concernant ce qui la touchait directement maintenant. Septimus avait bien envie d’insister encore et encore, mais il se doutait que la jeune rouquine était de toute façon trop têtue pour changer d’avis. Et ce n’était pas comme s’ils pouvaient la forcer d’une quelconque manière, bien au contraire. Mais quand elle reprit la parole, pour leur demander de lui garder une place pour leur mariage… Septimus ne put s’empêcher d’afficher un sourire. Ce n’était évident pas ce qu’il entendait par faire quelque chose pour elle, mais puisqu’il se doutait qu’il ne pouvait sans doute rien faire de plus.

« Tu auras évidemment ta place parmi nous. » Ce n’était sans doute pas raisonnable, mais en même temps rien que le fait qu’elle se trouve en cet instant précis dans cet appartement, qu’ils parlaient à cœurs ouverts, qu’ils sachent qu’elle venait du futur et qu’elle était leur petite fille, ce n’était déjà pas raisonnable. Et même en réalité, ce mariage ne l’était pas si on devait se fier aux jugements de certaines personnes. Alors, au final, on pouvait dire qu’ils n’étaient pas à ça prêt.

Et en un sens, Septimus ne pouvait pas s’empêcher de se dire que ça pouvait juste être une promesse. Celle de Ginny promettant de faire attention à elle pour être bel et bien présente lors de leur union. Et celle de Septimus et Cedrella promettant de bien s’unir. En soit, au vu de la situation, il n’y avait aucune raison qu’ils n’y arrivent pas. Mais ils partaient avec quelques handicaps.

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A

entendre la réponse de Ginny, Cedrella ne pouvait certainement pas douter du fait que la jeune femme était bel et bien une Weasley, elle était aussi bornée que pouvait l'être Septimus, parfois, et elle sentait bien qu'il serait totalement impossible de lui faire entendre raison à l'heure actuelle, elle avait pris sa décision, et elle avait l'intention de s'en sortir sans l'aide de personne. Est-ce que ça signifiait véritablement qu'elle n'avait pas besoin d'aide ? La jeune femme se permettait d'en douter, mais qu'importe la nature de ses intuitions, Ginny ne les écouterait de toute façon pas, c'est l'évidence. Elle avait fait son choix, et elle ne reviendrait sans doute pas dessus dans tous les cas.

Cedrella se contenta donc simplement d'afficher un fin sourire quand Ginny leur demanda de réserver une place pour elle à leur mariage. Il était évident qu'y participer relèverait sans doute d'un nombre grandiose de paradoxes temporels, mais ils n'étaient pas à ça près. Si Ginny voulait en être, alors elle serait évidemment plus que bienvenue. Cedrella, pour sa part, savait qu'elle n'aurait certainement pas de famille pour se déplacer à ses noces (à part Dorea, sans doute), alors si Ginny était là, ça lui ferait forcément plaisir... Mais qui sait où elle serait et ce qu'elle ferait d'ici là ? La perspective de ne pas savoir où irait Ginny, le fait qu'elle-même n'en sache rien, ça ne la rassurait vraiment pas outre mesure, elle aurait préféré avoir une idée précise de ce dans quoi la rouquine se lançait, mais de toute évidence, c'était trop en demander, elle allait devoir accepter la situation comme elle était. Cedrella hocha vivement la tête quand Septimus confirma qu'elle aurait sa place parmi eux. Elle n'aurait pas pu mieux répondre, il retranscrivait entièrement sa pensée.

-Tu nous écriras ? ne put-elle s'empêcher de demander.

Elle savait qu'elle devait paraître parfaitement contradictoire. Elle n'avait pourtant pas manqué de montrer son mécontentement vis-à-vis de la présence de la jeune fille chez elle, surtout parce que cette présence avait la fâcheuse tendance à s'éterniser, et maintenant qu'elle était sur le point de plier bagage, elle n'avait pas envie qu'elle s'en aille. Mais en même temps... avec ce qu'elle avait appris à son sujet... comment pourrait-elle seulement le vouloir ? Ginny était un membre de sa famille, et l'épreuve qu'elle vivait à l'heure actuelle était terrible. La miss avait peut-être décidé de jouer les cavaliers solitaires, mais Cedrella avait tout de même à coeur de lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule quoi qu'il puisse en être. Elle aussi était là, bien présente, et elle avait la ferme intention de l'aider et de la soutenir s'il lui était possible de le faire.

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Au fond, Ginny se doutait bien qu'elle n'assisterait pas au mariage de ses grands-parents. Avec un peu de chance (pour elle plus que pour eux), d'ici à ce qu'ils parviennent à se marier et à passer outre tous les obstacles familiaux, elle-même serait de retour au bercail et en compagnie d'une version d'eux bien plus âgée, auprès desquels elle se comporterait forcément très différemment. Et même si, par malheur, elle se retrouvait toujours dans cette époque, elle serait sans doute dans l'obligation de décliner l'invitation finalement, question de prudence. Mais elle aimait juste entendre qu'elle avait une place pour eux, qu'il lui restait de la famille. Et c'était encore plus important pour elle maintenant qu'elle pensait avoir perdu Ron... Ce qui ne l'empêchait pas de vouloir s'en aller. Elle avait perdu trop de temps, déjà, elle ne pouvait en aucun cas se permettre d'en perdre encore davantage, ce serait beaucoup trop dangereux. En tout cas, elle n'oubliait pas les mots de Septimus : elle aurait toujours sa place parmi eux. C'étaient des mots qu'elle avait vraiment besoin d'entendre, surtout en ce moment, et elle les retenait avec le plus grand soin.

Ginny hocha simplement la tête quand Cedrella demanda si elle leur écrirait. Elle le voulait, mais ce n'est pas pour autant qu'elle le ferait. Il y avait un fossé entre ce qu'elle aimerait faire et ce qu'elle estimait encore en droit de faire, et il y avait certaines frontières qu'elle ne se permettrait en aucun cas de franchir, ce n'était pas du tout envisageable. Une lettre banale et innocente ne coûterait peut-être rien, mais elle ne savait pas où elle serait dans les temps à venir, ni exactement ce qu'elle allait faire. Mais elle ne pouvait pas partir avec cette pensée déplaisante, l'idée qu'elle ne les verrait peut-être plus jamais. Alors elle préférait encore mentir, et peut-être se mentir un petit peu aussi dans la foulée, parce qu'elle ne les reverrait peut-être pas avant son départ, ou bien elle ne les reverrait pas du tout, et ça, ça... ce n'était pas simple à digérer.

"Promis", dit-elle alors en regardant successivement Septimus et Cedrella, histoire de garder son image dans son esprit. "Il faut vraiment que j'y aille."

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