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ace à une des tables de la salle commune des verts et argent, il était assis en vis à vis d'un amoncellement d'ouvrages, tous parfaitement organisés, alors qu'il achevait de rédiger sa dissertation, de son habituelle écriture étroite, à l'encre noire. Le devoir dont il aurait bientôt rédigé le point final n'était à rendre que pour la semaine suivante, mais l'Héritier de serpentard, toujours soucieux de conserver cet image d'élève parfait qui l'avait si bien servi jusqu'alors, avait pour habitude de faire immédiatement chaque devoir qu'on leur donnait. Pour se ménager du temps pour ses autres projet d'une part, et parce que, plus simplement, il avait toujours été quelqu'un de discipliné. Le contexte était, de toute façon, idéal. Ses affaires progressaient, oui, maisxprès ses résultats, certes, puisqu'il n'avaient pas l'intention de faire de longues études supérieures, ou même de prétendre aux grands postes professionnels que l'on attendait de lui... mais il avait tout de même cette fierté, cette volonté d'excellence, qui l'invitait très clairement à courir après les meilleurs résultats possibles. Il était tout affairé à la conclusion de sa rédaction quand une voix féminine vint l'extraire et de ses pensées, et de son travail. Il s'agissait d'Ines Stinwick.

-Stinwick. répondit-il d'un ton égal, un fin sourire (qui ne manquait pas d'être un rien hypocrite) au bord des lèvres.

Ce qu'il faut savoir au sujet de Tom et d'Ines, c'est que l'un et l'autre auraient certainement pu s'entendre parfaitement. Leurs intentions n'étaient pas bien différentes, ni leurs vision de l'existence, seules les attaches de la jolie blonde, et l'influence qu'il avait su avoir sur les personnes qui comptaient le plus pour elle avaient changé la donne. S'il n'y avait pas eu Daniel et Ines, qui sait, peut-être auraient-elles pu s'entendre à merveille (enfin, dans la mesure où Tom s'entendait avec qui que ce soit), et il aurait même trouvé un très grand intérêt à la voir rejoindre les chevaliers de Walpurgis. Elle disposait de toutes les qualités qu'il pouvait rechercher chez ses sbires. Mais les circonstances avaient fait que  ce n'était pas le cas...

-Que puis-je faire pour toi ? demanda-t-il ensuite du ton le plus aimable du monde, comme s'il n'y avait pas la moindre forme d'animosité entre eux, comme s'il existait entre les deux verts et argent une sérieuse forme d'animosité qui s'était amplifié d'année en année.

Il savait pertinemment que si elle était venue lui parler, ce n'était pas sans raison, et il attendait de savoir, à présent, ce qu'elle attendait de lui, exactement. Dans tous les cas, il n'éprouvait pas de lassitude à lui accorder de son temps. Leurs conversations avaient le mérite d'être au moins stimulantes, intellectuellement, il trouvait souvent plus d'intérêt aux conversations conflictuelles qu'à celles où il n'y avait aucun défi, aucun challenge. Qui sait, après tout, peut-être qu'il parviendrait à ses fins. Il y parvenait toujours.

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n sourire que Tom ne pouvait qu'imaginer hypocrite s'afficha sur le visage d'Ines, quand elle vint prendre place à ses côtés. Tom devait reconnaître cela à la jeune femme, quand il s'agissait de faire preuve d'une politesse feinte, et de se montrer hypocrite, elle n'avait rien à lui envier. Elle aurait paru entièrement convaincante, si le jeune homme ne la connaissait pas mieux... Tout comme elle, ne devait pas avoir pris au sérieux ses manières civilisées et aimables. Ils étaient... antagonistes de trop longue date pour se laisser pleinement prendre au jeu. Mais ce n'était pas là-dessus que le jeu reposait, en vérité, plus sur le contenu de leur conversation que leur forme, même si cette forme, c'est vrai, donnait à la situation un peu plus de piment. Quand elle lui demanda comment elle allait, il ne fut bien sûr pas dupe une seule seconde et flairait déjà ce qu'il pouvait y avoir derrière cela. En même temps, jamais Ines Stinwick ne serait venue spontanément lui adresser la parole sans une idée derrière la tête.

-Je vais bien, merci de t'en soucier. répliqua-t-il, bien que conscient qu'elle ne s'en souciait pas le moins du monde de son état de santé, et à juste titre.

D'ailleurs, elle ne mit pas longtemps à en venir aux faits, et ces faits n'avaient vraiment pas grand chose de surprenant. Elle voulait qu'l cesse son maniège avec Lou. Comme s'il l'ignorait. Il y avait deux (excellentes) raisons qui justifiaient l'animosité entre la jeune femme et son "camarade" : elles avaient chacune un nom et un prénom : Daniel Chaser et Lou Hamilton, tous deux avaient ce point commun de bien trop s'être entichés des deux personnes qui ne pouvaient soutenir de rivaux. La satisfaction de Tom, c'est que l'un comme l'autre semblaient lui avoir accordé la préférence. Et quand bien même Daniel, comme Lou, n'avaient pas le moindre intérêt aux yeux de Tom, si ce n'est qu'ils lui obéissaient au doigt et à l'oeil. Bien sûr, et quand bien même elle ne le croirait pas, il joua les complets innocents.

-De quelle mascarade parles-tu, voyons ? Elle m'aime, je l'aime, je ne vois pas où est le problème. Il fallait vraiment qu'il soit bonne acteur pour prononcer ces mots sans qu'ils lui écorchent la langue. Parce que l'amour, ce sentiment abject et avilissant éveillait en nous le plus parfait des dégoûts. Ceux qui s'y laissaient prendre étaient de sérieux crétins, à ses yeux tout du moins. Le célibat te rend aigrie, on dirait.

Une pique prononcée bien poliment mais qui en était une quand même. Et où on devinait la futile fierté qu'il éprouvait, car après tout, si son couple avait volé en éclat, et même si, de son côté, ça ne lui apportait rien, fondamentalement, juste un sentiment de légère victoire sur son interlocutrice.

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ertes, Tom savait pertinemment qu'Ines n'était pas dupe de leur petit jeu, qu'elle connaissait cette nature qu'il savait dissimuler à d'autres, mais cela ne l'empêchait pas de vouloir encore jouer la carte de l'hypocrisie. Il appréciait le challenge oratoire que représentait chacun de leurs échanges, et il y trouverait clairement moins de sens et d'intérêt s'il fallait tout à coup se montrer parfaitement honnête. Bien que ce moment viendrait certainement. Ce n'était pas encore l'heure. Pas encore. Il avait de meilleurs projets... qui lui semblaient valoir mille fois qu'il fasse encore durer cette courtoisie feinte. Il ne prit pas ombrage de la remarque qu'elle fit à mi voix, et qu'elle avait sans doute voulu qu'il entende. C'est qu'il ne se sentait absolument pas concerné par la remarque qu'elle prononçait, et quand bien même il aurait cru y trouver un fond de vérité, l'immense estime qu'il avait de lui-même aurait immédiatement fait de reléguer cette remarque au second plan (l'auto-suffisance, ou la clé de tout orgueil).

-Ne le prends pas comme ça. répliqua-t-il d'un ton égal. Tu sais, j'ai été... attristé... par votre rupture, à toi et Daniel, vous formiez un si joli couple.

Une fois de plus, quand on connaissait un tant soit peu Tom Jedusor, le vrai Tom Jedusor, l'on savait qu'il ne pouvait prononcer ce genre de phrase en étant sincère. Il se fichait royalement du couple Chaser/Stinwick (quoi qu'un Daniel un rien moins dépressif, ça ne le dérangerait pas), leur histoire, il s'en moquait, et c'était assez ironique de le constater, quand on savait qu'il avait été l'un des motifs majeurs de leur rupture.

-J'ai cru comprendre être à l'origine malheureuse de votre séparation, crois bien que je le regrette, ce n'était pas du tout mon intention, crois-le bien.

C'était en effet le cas, il avait d'autres préoccupations, dans sa vie que de se mêler de celle, sentimentale, des autres. Ceci dit, si ça pouvait éveiller son intérêt, ou au moins, mettre un peu d'huile sur le feu, ça lui convenait.

-Je pourrais lui parler en ta faveur, si tu veux.

Il le pouvait, en effet, mais bien sûr, ce n'était pas un geste purement altruiste ou généreux. Il avait d'autres choses à faire de sa vie que de jouer les cupidons de bas étages. Quiconque se laissait abuser par les élans de son coeur au point d'agir de façon incroyablement absurde, et de se laisser dominer par des sentiments traîtres et inqualifiables d'idiotie. S'il faisait ce genre de propositions c'est bien parce qu'il avait quelque chose derrière la tête. Tom voulait bien rendre service, mais c'était toujours à dessein, il n'était aucun service qu'il acceptait de rendre dont il n'attende pas une contrepartie qui l'arrangeait très largement. Mais bien sûr, ce n'était pas le genre de vérité qu'il énonçait d'emblée. Quand bien même Ines devinerait sans doute immédiatement.

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h, Tom avait bien envie de corriger la jeune femme sur un point. Mais évidemment, ce ne serait pas judicieux. Non, ce n'était pas qu'il ne savait pas mentir en présence d'Ines, s'il le voulait, il pourrait tout à fait mentir sans aucune inflation de voix susceptible de le trahir. Il n'avait tout simplement pas envie de faire un tel effort. Pour une raison ce qu'il y a de simplissime. Elle l'avait percé à jour, et le mensonge était davantage ironie que déblatérage de jeune homme bien sous tous rapports comme celui qu'il servait à bien de ses camarades, et à ses professeurs surtout. Bien sûr, qu'elle ne pouvait le croire quand il disait avoir été attristé de sa rupture avec Daniel, puisque, en définitive, il s'en moquait complètement, et il appréciait, d'ailleurs, qu'elle n'en croit rien. Il n'avait pas l'intention de s'épancher plus avant sur cette simili empathie qu'il éprouvait pour elle concernant ces peines de cœur dont il n'avait cure, tout comme il ne comptait pas revenir sur ses sentiments prétendument sincères et intenses envers la docile Lou, qui de toute façon, ne devait plus rester longtemps au cœur dans leur conversation. Tom devinait une opportunité, Ines comprenait cela, et c'était tant mieux, il n'y aurait pas à tourner mille ans autour du pot. Oui, elle avait effectivement compris où il voulait en venir, en proposant de les réconcilier, elle et Daniel. Elle en savait suffisamment sur lui pour savoir qu'il était tout sauf un individu altruiste et désintéressé. S'il proposait un service, ce n'était jamais gratuit. Et en pleine conscience de cela, la belle blonde attendait d'entendre sa contrepartie. Était-elle vraiment intéressée, ou tout simplement curieuse ? Peut-être un peu des deux, dans tous les cas, le préfet des verts et argent pensait pouvoir atteindre sans mal à son but. Après tout, elle savait quelle influence Tom avait sur Daniel, puisqu'ils s'étaient séparés par sa faute. Un mot de sa part, et il pourrait tout à fait lui revenir.
Un mot de lui... et elle pouvait avoir l'assurance de ne plus jamais le récupérer, quelque soit la hardiesse de sa tentative, et ce n'était pas présomptions hasardeuses que de l'affirmer.

-En échange ? Je veux que tu acceptes la proposition que je t'ai faite à l'époque, et que tu as décliné...

En bref, il voulait qu'elle le rejoigne. Elle pourrait être un élément précieux, il le savait bien. En quoi cela pourrait-il fonctionner aux vues de son animosité pour lui ? Oh, ce n'était qu'une barrière bien mince, en définitive. Pour peu que l'on ait un argument de poids, ça ne valait même pas grand chose, tous comptes fait. Et son argument, très clairement, il l'avait, en la personne de Daniel. Daniel qui, par ailleurs, se chargerait toujours de la recadrer, des fois qu'elle commette l'erreur de pensée que l'on sortait de son ordre comme on y entrait. Oui, il entrevoyait déjà sa marque sur l'avant-bras de la jeune femme. Elle n'approuverait peut-être pas de suite, mais il ne doutait pas de pouvoir la convaincre.

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om était un manipulateur, une personne dangereuse et dont le commun des mortels avait tout intérêt de se méfier. Quiconque avait eu l'occasion de connaître la véritable nature de l'Héritier de Serpentard (mais, à la vérité, ces personnes étaient vraiment peu nombreuses. Beaucoup effleuraient seulement la surface sans jamais le découvrir vraiment), pourra vous donner de lui toute une liste d'adjectifs péjoratifs avant d'ajouter de surtout vous méfier de lui... Mais cependant, ces quidams ne sauraient nier une vérité telle que celle que je m'apprête à énoncer : lorsque Tom Jedusor passait un marché, il le respectait bel et bien. Il pouvait mentir, plus qu'à son tour, pour obtenir ce qu'il voulait. Mais quand in revêtait son costume de Faust et s'amusait à jouer les diables échangeant les âmes contre quelques menus service, il était toujours parfaitement sincère. Il promettait de réconcilier Ines avec Daniel, quand bien même leurs petites histoires de cœur l'indifféraient très largement. Eh bien oui, il allait le faire. Il n'y avait pas grande difficulté pour lui à y parvenir. Daniel Chaser épouserait un crapaud, si Tom le lui demandait. Et il était évident qu'il vivait mal sa rupture d'avec Ines, qu'il n'avait initié qu'à cause de son maître. Il mettrait un terme à deux supplices, n'était-il pas une bonne âme ? C'était, en tous les cas, peu cher payé en contrepartie de ce qu'il pouvait, lui, obtenir. Car oui, il restait convaincu, comme il l'avait été dès le départ, que la présence d'Ines parmi les chevaliers de Walpurgis pourrait lui être extrêmement bénéfique. Elle ne manquait pas de ces qualités qui font les éléments doués et prometteurs. Il fallait seulement qu'il s'assure qu'elle file droit, et ne songe pas à lui faire faux bond. Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il demandait plus de précisions.

-Mon intention n'est ni de te brimer, ni de te soumettre, Ines. Bien que le fait que cela devienne en partie le cas éveillait en lui la plus malsaine des satisfactions. Tout dépend bien sûr, de ce que tu entends par “petites affaires”. Tu comprendras que je ne pourrais tolérer aucune affaire qui vienne interférer avec les miennes.

Ce semblait des plus élémentaires, et le préfet en chef des verts et argent était convaincu que son interlocutrice l'avait bien compris. Il ne mettait en lumière ce point que pour que leur accord se scelle sur des conditions sérieuses. Et bien sûr, si elle commettait l'affront de lui mentir, il le saurait tout de suite, il comptait bien utiliser sur elle ses pouvoirs de legilimens. Oui, il ne comptait pas la voir lui obéir au doigt et à l'oeil. Il avait pour lui d'autres de ses larbins, pour s'acquitter d'une telle tâche, mais il comptait bien prendre quelques précautions tout de même. S'il était une chose qu'il ne pourrait jamais tolérer et accepter, s'il était une chose véritablement dangereuse pour lui, c'était bien celle-ci, la trahison. Les agressions extérieures étaient une choses, les mutineries en étaient d'autres, bien différentes, et Tom ne pouvait tolérer ces dernières, s'il s'accommodait des premières.

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il était enclin à croire les propos que prononçait Ines, et ce qu'elle lui apprenait de ses activités, alors effectivement, il n'avait pas grand chose à craindre des petites affaires de la jeune femme. Et en effet, il était enclin à y croire. Au nom d'une raison des plus simples et des plus pragmatiques, pour tout dire, c'est que même si elle n'avait jusqu'ici pas fait partie des "siens", choix personnel et ô combien regrettable de sa part, cela ne l'avait pas empêché de l'observer à distance, et de ce qu'elle lui apprenait, il n'y avait rien de surprenant. Quiconque connaissait un tant soit peu Ines Stinwick savait la jeune femme prompte à jouer le rôle de ces vipères qui savent si bien porter les couleurs des verts et argents, et aux pauvres âmes qu'elle prenait pour cible d'en faire les frais. L'acharnement d'Ines envers Jo ne lui avait pas échappé davantage. Et si les choses se restreignaient bel et bien à ceci, alors leur accord tenait parfaitement la route. Qu'elle rejoigne les chevaliers de Walpurgis ne lui interdisait en rien de poursuivre ses plaisantes activités d'étudiante, s c'était ainsi qu'elle se plaisait. Il n'avait pas l'intention de la brimer, pas sur ce point, du moins.

-Très bien. dit-il, une nuance de satisfaction dans le ton malgré tout très neutre de sa voix. Dans ce cas, nous avons un accord. Il soutint le regard de la jeune femme. Et pour te prouver que je n'ai qu'une parole. Je n'attends rien de toi ni ne te demande rien pour le moment, pas tant que j'aurais accompli ma part de notre petit marché.

À ses yeux, cela ne devrait pas mettre bien longtemps. Il était tout à fait évident que Daniel était encore fou d'Ines. Un mot de sa part, et le jeune homme se précipiterait dans les bras de son ex petite amie sans vergogne. Et lui, tiendrait ce rôle absurde, et qui lui allait si mal, de cupidon de bas étage. Ce serait pathétique, si ce n'était à dessein. Enfin, il n'aurait pas grand chose à dire ou à faire. Tom ordonnait, Daniel obéissait. C'était ainsi, avait toujours été ainsi, et cela convenait parfaite, et continuerait donc ainsi, puisque cela arrangeait, une fois de plus, ses affaires. Si cette affaire était entendue, si l'accord était conclu, il était à parier que l'Héritier de Serpentard ne demeurerait pas davantage auprès de la jolie blonde. Bien d'autres sauraient apprécier beaucoup mieux que lui cette compagnie qui le laissait parfaitement de marbre. Il admettait son utilité comme on admettait l'utilité de posséder une baguette magique, ça s'arrêter là. Elle pouvait bien poursuivre ses activités, au yeux du préfet en chef si basses et inconsistantes, il n'en avait que faire. Tout comme sa vie ne revêtait pas de réel intérêt pour lui tant qu'elle n'interférait pas avec ses ambitions ou ne les nourrissait pas.

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eur marché était donc bel et bien passé, et aucun d'eux ne semblait décidé à le rompre. Au final, et en dépit de leurs contentieux, il y avait bien des points sur lesquels ils étaient l'un et l'autre tout à fait capables de s'entendre. C'était bien simple, pour que l'un et l'autre puissent passer le moindre accord et y trouver leur compte, il suffisait que tous les deux y gagnent un intérêt direct, personnel, et purement égoïste. Au fond, l'un et l'autre n'étaient pas loin de partager le même mode de pensée, ils étaient loin d'être si différents l'un de l'autre, et c'était peut-être de là que venait leur état de perpétuel conflit, en définitive.  Quoi qu'il en soit, ils avaient pour l'heure un terrain d'entente, et le pacte qu'ils venaient de passer était effectivement d'une honnêteté qui pourrait presque sembler louche, pour peu que l'on connaisse Tom Elvis Jedusor. Mais le fait est que l'Héritier de Serpentard trouvait suffisamment à y gagner pour ne pas considérer perdre au change.

Ines avait raison, venir trouver Daniel et le convaincre ne lui prendrait pas beaucoup de temps, loin s'en faut. À la différence, la décision de sa camarade d'appartenir désormais aux chevaliers de Walpurgis ne l'engageait pas seulement pour un rapide laps de temps, mais pour une vie entière. Car lorsqu'on rejoignait les rangs de Lord Voldemort, il n'y avait nul issue. Ceux qui pensaient en trouver étaient aussitôt voués à une mort certaine, douloureuse et inéluctable.

-Je te tiens au courant très rapidement. répondit Tom du ton le plus neutre qui puisse être avant de se redresser. Je ne vais pas abuser davantage de ton temps. Ni prendre davantage du sien, cela va sans dire. À très bientôt. ajouta-t-il avant de tourner les talons.

Cette affaire avait été rondement menée, mais il était temps, à présent, de passer à toute autre chose. Il n'était pas de ces personnes qui aimait à parler pour le simple plaisir de bavasser, s'il n'avait plus de profit à tirer d'une conversation, et à moins d'y être obligé, il ne tardait pas à y couper court. Tout devait avoir un profit, toute perte de temps inutile était donc à proscrire. Et lui et Ines avaient fait le tour de ce qu'ils pouvaient se dire, pour le moment tout du moins. Sans rien ajouter de plus, donc, il avait quitté la salle commune des verts et argent, et disparu dans le dortoir des garçons.

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